siècle ? Quels nouveaux systèmes financiers, de production, de distribution ? Reposant sur
quelles matrices énergétiques ? Parmi les principes de cette nouvelle vision se trouvent le
soin, la coopération, la solidarité, la participation, la satisfaction des besoins vitaux, l’échelle
du territoire et de la proximité, une redistribution plus juste, la coresponsabilité, l’éthique,
l’équité.
Face à cela, il ne suffit pas de sauver des banques, de renflouer des dettes et de développer
des actions désespérées d’aides financières de la dernière heure. Cela ne sert qu’à retarder
l’inévitable. Il est nécessaire de transformer radicalement les règles du système financier
qui devra se nourrir des fondements éthiques d’une bio-civilisation pour la soutenabilité
de la vie sur la planète. Il serait temps que l’humanité s’interroge sur sa signification et sur
le rôle qu’elle joue dans le processus de la vie.
C’est une crise humaine et de civilisation qu’il nous faut régler en procédant à une meilleure
répartition des ressources de par le monde. Car chacun doit retrouver son droit fondamental
à exister dignement. Pour cela nous devons nous reconnecter à nous-mêmes et à la nature.
La transformation du monde passe d’abord par un changement profond en nous-mêmes
et autour de nous.
Ajoutons le numérique qui est au cœur de tous les processus et en particulier celui de l’in-
novation : Internet et les réseaux sociaux, la géo-localisation, les smart grids, les Moocs, les
objets connectés et intelligents, les jeux, le design numérique, l’impression 3D, les robots…
le numérique nous entraine dans un véritable « big bang ». Avec lui, l’ère du tout connecté
est en route. En quelques années, l’économie numérique a explosé et va encore plus révo-
lutionner notre façon de communiquer, de consommer, de travailler, de nous soigner, de
vivre et de penser. Parler de société numérique signifie que tous les aspects de la vie sociale,
l’économie, l’organisation du travail, les relations interindividuelles, la culture, les loisirs…
se trouvent concernés par cette transformation de nos modes de communication et d’infor-
mation, créant un mouvement sociétal d’un autre type par la modification de notre rapport
aux autres et au monde. Cette transformation va concerner également la structure cognitive
de l’individu à la fois dans son fonctionnement et dans ses rapports avec la société.
Les crises actuelles sont des alertes, des opportunités à saisir pour accéder à un ordre plus
naturel ; elles nous conduisent vers une tâche urgente et nécessaire, celle d’effectuer des
choix fondamentaux où l’humanité est face au défi d’aller vers la construction des bases et
des relations entre les humains, de ces derniers avec la biosphère, qu’ils soient ainsi capables
de nourrir un processus vertueux, encore possible, de durabilité sociale, environnementale
et écologique. Il faut alors construire des collectifs, des liens, de la coopération et alimenter
les pratiques réformatrices de l’économie vers un monde plus équitable et plus durable.
Les transitions emprunteront des voies plurielles, mais c’est dans ce contexte que l’huma-
nité, et donc l’entreprise, est en train de construire un horizon commun comme jamais elle
ne l’avait fait auparavant, tout en ayant en même temps une conscience très vive de sa pro-
pre diversité, de sa multiplicité, de ses différences et de ses complémentarités. Tous les ac-
teurs économiques sont appelés à relever le défi de mettre les droits humains au cœur de
leur politique et de leur stratégie de développement, et à exercer ainsi, effectivement, leur
responsabilité sociétale d’entreprise. Ce programme urgent est décisif et essentiel pour évi-
ter à tout prix que l’uniformité et la désertification, l’extrême richesse et l’absolue pauvreté,
l’inculture et la guerre, ne deviennent la lumière noire qui éteigne notre libre destinée.
A coup sûr, l’accélération sociale et sociétale, ses conséquences, ses risques, et la manière
dont nous saurons y faire face représentent un des grands défis de notre XXIème siècle.
Nos priorités résident aujourd’hui dans la production de sens.
D’autres modèles de développement existent. Tournons-nous comme certains chercheurs,
agriculteurs, citoyens, vers ceux qui travaillent à remettre les sillons de nos champs dans le
bon sens…
Toute l’équipe de Qualitique, la rédaction, les auteurs et personnalités qui ont contri-
bué à enrichir la réflexion vous souhaitent une bonne année 2015.
EDITORIAL
Qualitique n°257 - Décembre 2014 - www.qualitique.com 5