CINEMA
THE HUNTERS, LA CHASSE AUX SUBVENTIONS
Le tournage de The Hunters a démarré vendredi à L’Indépendant café au Luxembourg.
«Ça fait trois ans qu’on a oublié ce que c’est que d’avoir une vie personnelle. » Le
tournage de The Hunters (Les Chasseurs) a débuté vendredi au Luxembourg. Mais
pour Thomas Malmonte, le producteur, et Etienne Huet, le réalisateur...
Thriller dans les Vosges
Terre d'accueil du 7e art
«Ça fait trois ans qu’on a oublié ce que c’est que d’avoir une vie personnelle.» Le tournage de The Hunters (Les
Chasseurs) a débuté vendredi au Luxembourg. Mais pour Thomas Malmonte, le producteur, et Etienne Huet, le
réalisateur, cette aventure colossale a démarré bien plus tôt. Produire et réaliser un thriller psychologique (film à
suspense), quand on ne l’a encore jamais fait et qu’on vit en province, n’est pas une sinécure. A force de ténacité, ces
jeunes Mosellans de 28 ans, qui ont grandi à Metz et vivent désormais à Nancy, ont réussi l’exploit de décrocher un
budget de 2 M€. Sans l’aide du CNC (Centre national du cinéma), le film étant tourné en langue anglaise, et grâce à un
montage financier unique en son genre.
«Nous avons fait de la situation géographique de notre région un atout», explique Etienne Huet. D’où cette coproduction
française, luxembourgeoise et belge. «Le Luxembourg nous subventionne parce que la majorité du tournage a lieu
là-bas. Idem pour la Région Lorraine, puisque le lieu principal du tournage est le fort de Queuleu. Nous allons aussi
tourner au fort de Saint-Julien et à l’hôtel de Région. Elle nous offre également une structure d’accueil en nous prêtant
des bureaux. Enfin, la Belgique nous a fourni beaucoup de techniciens », explique Thomas Malmonte, qui préfère rester
discret sur les montants. L’autre originalité repose sur la participation d’une quinzaine d’investisseurs privés : «On a pu
récolter plus de 500 000 €. Ce sont des industriels, des acteurs économiques locaux ou des fonds d’investissement. On
leur a proposé de devenir actionnaires de notre société de production, Humal. Ils prennent un risque financier mais
espèrent être payés en retour. »
Minimiser les risques
Les Lorrains ont également réussi quelques «placements de marques», une pratique popularisée par James Bond et
consistant à mettre en valeur un produit à l’écran, façon publicité : «On est en contrat avec une marque de voitures, de
montres, de fringues et d’alcool. » Leur séjour au festival de Cannes a aussi été primordial : «Nous y avons rencontré un
distributeur, Eurozoom, qui nous a préacheté le film et assure une sortie dans cent salles. Nous avons également pris
contact avec un diffuseur télé, Canal +. Et c’est aussi là qu’on a rencontré la société Tarantula, co-producteur
luxembourgeois qui a douze ans d’expérience. »
Le bouche à oreille a ensuite joué pour trouver une directrice de casting de renom, Sharon Howad-Field. «Elle vit à Los
Angeles et nous a permis d’enrôler des acteurs américains et anglais que nous avions repérés ou qu’elle nous a
conseillés. » Ne reste plus qu’à tourner… et à faire des entrées. Thomas Malmonte y croit : «Nous avons minimisé les
risques. L’écriture du scénario a été bien pensée et il y a un bon potentiel commercial, sachant que la langue anglaise
nous ouvre un marché important. » Humal Productions, société lorraine qui réalise pour l’instant des films institutionnels
pour l’industrie, pourrait alors prendre une autre dimension.
Philippe MARQUE.
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