NOTRE FOYER
dossier
2
ELSA VEUT CONSTRUIRE UNE MAISON DONT ELLE NE
SORTIRAIT PLUS.
STEPHANIE VEUT PARTIR ET NE PLUS JAMAIS
REVENIR.
Rendez-vous, réunions, simulations… On assiste
à l’acharnement, tantôt drôle, cruel ou vain,
de ces deux jeunes femmes à réaliser ces
projets plus grands qu’elles, foisonnants,
mortifères, et résolument impossibles à
concilier.
3
Les divins Animaux
présentent
NOTRE FOYER
TEXTE & MISE EN SCÈNE / Florian Pautasso
AVEC / Stéphanie Aflalo
Elsa Guedj
Ava Hervier
Eugène Marcuse
Antonin Meyer-Esquerré
Marie-Christine Orry
Sophie Van Everdingen
CRÉATION SONORE / Sophie Van Everdingen
CRÉATION LUMIERE / Philippe Ulysse
PRODUCTION/DIFFUSION / Claire Nollez - Maison Jaune
Production - Les divins Animaux
Création, coproduction et résidence - Les Subsistances, Lyon 17/18
Projet accueilli en résidence au théâtre Paris-Villette et au Jeune Théâtre
National
Avec le soutien du Carreau du Temple, du Jeune Théâtre National et de
Montevideo, Créations contemporaines - Atelier de fabrique artistique
4
INTENTIONS.
Notre foyer
est une fresque de la
projection, qui interroge le conflit
entre le désir de se renouveler, de se
sentir sans cesse différent et celui de
s’ancrer, de s’apprivoiser, de s’établir
dans la durée.
AMBITION. Une maison, un voyage. Ces projets nous sont familiers. On les rêve soi-même, ou on
les voit s’entreprendre autour de soi. La semaine on travaille, et le temps qu’on a de libre, on le
consacre à les organiser. Parfois, ces projets viennent fédérer un couple désuni, redonner un sens à
une histoire d’amour. Ici, les projets ne ressemblent à rien de connu. Ils sont impitoyablement
singuliers, protéiformes, et vecteurs d’expériences fortes, sensuelles ou dangereuses. De plus, ils
sont colossaux, couteux, ils frôlent l’impossible, et n’ont pas de fin. Ils donnent un sens et une
direction : ils sont existentiels.
L'AUTRE. Elsa et Stéphanie ont besoin de l’autre pour croire avec elle en leur projet, ou au contraire
pour le menacer ou le nier. Elles sont dépendantes de l’autre pour que leur projet, pour l’heure
totalement virtuel, existe. Au cours de la pièce, ambition et désir amoureux finissent par se
confondre. On en arrive à se demander si l’expérience humaine intense que les séances de travail
produisent, souvent au moyen de l’imaginaire, ne deviennent finalement pas le but visé par les
deux femmes, plutôt que le réel accomplissement du projet.
REEL. Elsa et Stéphanie tentent incessamment de rendre leurs projets réels. Par le dessin, par la
parole, par un rapport à l’autre apparemment professionnel, par le corps dans l’espace, par la
matière des objets qui se trouvent sur la table et qui servent, de manière détournée, à évoquer une
pièce de la maison ou un endroit du monde.
En parallèle, leurs projections utopistes sont sans cesse confrontées à un réel cassant : le regard
spécialisé de l’ouvrier, le point de vue mature de la mère, l’esprit terre à terre d’Eugène.
Le réel que souhaitent atteindre les deux femmes est en fait un réel flou, se situant dans un avenir
proche et indéterminé. Quand Eugène demande à Stéphanie « Quand est-ce qu’on part ? Il faut
fixer une date. », Stéphanie répond « Bientôt ».
Notre foyer est en perpétuel glissement entre le réel et le fictif, qui survient sans prévenir. Le
spectacle tout entier vrille à l’intervention d’une chanteuse qui tire la pièce vers le concert, et fait
exister le spectateur en le considérant et en s’adressant vraiment à lui.
AMBIGUÏTÉ. Je cherche un endroit de jeu très précis chez l’acteur, à la fois inconfortable et créatif,
brutal et ludique, vecteur d’une jouissive ambigüité. Le spectateur peut y percevoir de l’humour, de
la cruauté, des failles abyssales... Le texte sert de base à cette recherche, qui ne trouve sa
réalisation qu’au plateau, dans une exploration commune avec l’acteur, sa présence, sa singularité,
son imaginaire. A travers ce travail au cours des répétitions, les séquences sont vouées à évoluer, se
complexifier, se détailler.
Florian Pautasso
5
ESPACE.
Sur le plan dramaturgique et esthétique, nous cherchons à créer de l’extraordinaire avec rien, ou
peu. Les interprètes sont au premier plan. Ce sont eux qui, par la parole et un grand engagement
intime, font exister ce qui n’existe pas. Ce qu’on voit, c’est un vaste espace apparemment vide.
Trois zones se distinguent.
Le lointain, indistinct, sombre, où la première partie se déroule. Sont-ce des acteurs, des
personnages ? Est-ce qu’ils jouent ?
Le centre du plateau est l’espace commun du travail. De grandes tables en bois forment un U, sur
lesquelles reposent des objets d’un autre temps : un rétroprojecteur, une vieille bouilloire, une
radio. Un maigre catering, des biscottes, des gobelets. Au centre des tables, un grand rectangle de
moquette encadré de projecteurs, sorte de ring où les corps peuvent s’engager et les projets
« prendre forme ».
Et enfin la zone périphérique, où les musiciennes Ava Hervier et Sophie Van Everdingen évoluent et
travaillent au morceau final pendant toute la durée de la représentation. A jardin, un autre îlot de
moquette délimite un studio son, où sont disposés les claviers et les micros.
Le mouvement opéré par les comédiens au cours du spectacle est celui du rapprochement,
jusqu’au concert final, en extrême proximité avec le spectateur.
L’atmosphère lumineuse de Philippe Ulysse s’inspire de l’univers du bureau, du chantier, et du
concert, cherchant les contradictions entre la brutalité du fluo, les teintes orangées des lampes au
sodium, et les effets enjoliveurs bleutés de l’éclairage de show.
1 / 17 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !