Archives départementales de l’Aude
Exposition présentée aux Archives départementales de l’Aude
du 22 novembre 2011 au 24 février 2012
Commissaires de l’exposition :
Sylvie Caucanas, conservateur en chef du patrimoine
Joëlle Laval, chargée d’études documentaires
Claude-Marie Robion, chargé d’études documentaires
1871
La Commune
à Paris et à Narbonne
catalogue communes:Mise en page 1 26/10/11 16:27 Page1
catalogue communes:Mise en page 1 26/10/11 16:27 Page2
Avant-propos
Lorsqu’on évoque la Commune de 1871, qui fut la dernière insurrection
sociale du XIXesiècle, c’est à Paris qu’on pense la plupart du temps. Nous vient
alors à l’esprit le nom de tous ceux qui s’engagèrent dans ce combat, le payant
chèrement, de leur liberté assurément, de leur vie souvent : Louise Michel, Gustave
Courbet, le colonel Louis Rossel, Édouard Vaillant…
Et pourtant le mouvement communaliste ne fut pas seulement parisien. Il
y eut des Communes en province et ces insurrections, si elles n’ont pas eu la
durée ni l’impact de la révolution parisienne, méritent qu’on s’y intéresse. Qui se
souvient encore qu’à Narbonne, en mars 1871, le journaliste Digeon formait le
projet de « soulever tout le Midi » pour venir en aide à Paris ?
Au mois de mars dernier, à l’initiative de l’Université Paris-XIII et de
l’Institut d’Histoire Sociale CGT Aude, un important colloque international,
réunissant à Narbonne historiens et chercheurs de tous horizons, renouvelait notre
connaissance du mouvement, faisant une large part aux Communes de province.
S’associant à cette manifestation, célébrant le cent quarantième anniversaire de
la Commune de Narbonne, les Archives départementales vous invitent à découvrir,
au travers de documents d’archives, mais aussi d’œuvres d’art et d’objets, cette
page de notre histoire. Vous pourrez juger de toute la complexité de la réalité,
qu’il s’agisse des débats idéologiques ou des combats fratricides qui opposèrent
communards et versaillais, des exécutions des otages ou de la répression sanglante,
aveugle et impitoyable qui s’ensuivit. Vous verrez aussi que ces femmes et ces
hommes avaient un seul souci : le salut de la République et c’est, sans aucun
doute, ce dont notre mémoire collective doit se souvenir.
André Viola
Président du Conseil général de l’Aude
3
catalogue communes:Mise en page 1 26/10/11 16:27 Page3
catalogue communes:Mise en page 1 26/10/11 16:27 Page4
Introduction
Lorsqu’à Narbonne, en 1907, les manifestations viticoles sont réprimées dans
le sang, les socialistes audois ne peuvent s’empêcher d’y voir une nouvelle
« semaine sanglante » et de se rappeler la fin tragique de la Commune de Paris.
Il faut dire que le maire de Narbonne, Ernest Ferroul, a toujours accordé une place
importante au souvenir de la Commune, et tout particulièrement bien sûr à la
Commune de Narbonne. En mars 1892, Ferroul préside à Paris, le banquet du
Parti Ouvrier et commémore la Commune en compagnie de Duc-Quercy et de
Jules Guesde1. Il donne aux places et aux rues de la ville de Narbonne les noms
de communards célèbres, parisiens (Benoît Malon) ou narbonnais (Emile Digeon) ;
il entre en conflit avec le ministère de l’Instruction publique lorsqu’il veut en
1911 dénommer les écoles primaires de la ville Elisée Reclus, Louise Michel, Benoît
Malon, Proudhon ou Clémence Royer.
En cette année 2011, la Ville de Narbonne a tenu à commémorer la
Commune en organisant, entre autres manifestations culturelles, un colloque
scientifique de grande qualité qui fera sans aucun doute date dans l’historiographie
du mouvement communaliste. Les Archives départementales de l’Aude, avec l’aide
de l’Université de Paris XIII, de l’IHS-CGT Aude, de la Commission archéologique
de Narbonne et des Archives municipales de Narbonne, ont voulu rappeler au
grand public les principaux épisodes de cette insurrection révolutionnaire et,
surtout, montrer que ce mouvement ne fut pas seulement un phénomène parisien
mais qu’il eut aussi un réel écho en province. Certes, la Commune de Narbonne
eut une vie fort brève (7 jours à peine du 24 au 31 mars) et le sort des militaires
et des civils qui y participèrent fut bien moins rude que celui des Communards
parisiens mais, aux yeux de beaucoup, elle demeure un symbole qui garde un sens
politique très fort.
5
1Cf. César (Marc), Mars 1871, la Commune révolutionnaire de Narbonne, Sète, Editions Singulières, 2008, p. 245-247.
catalogue communes:Mise en page 1 26/10/11 16:27 Page5
1 / 119 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !