Evaluation des Pratiques Professionnelles (EPP)

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Evaluation des Pratiques
Professionnelles (EPP)
D.U d'Hygiène Hospitalière
mars 2012
EPP
Contexte de développement
Des enjeux professionnels,
règlementaires et conjoncturels
Enjeux professionnels (1)
Outil d’amélioration de la qualité des soins
• Constat
–
–
–
–
–
–
20 à 35% des prescriptions d’antibiotiques non conformes
50 à 70% de patients ASA1 ayant un bilan pré-opératoire
25% des coloscopies avec indication non conforme
30% des journées d’hospitalisation non pertinentes
20% des admissions non pertinentes
Variation du taux d’amygdalectomies de 1 à 12 entre
hôpitaux de la même région des USA
– 44% des patients atteints d’AVC bénéficient d’un traitement
par AAP conforme aux recommandations
Limiter la variabilité non justifiée des pratiques
Enjeux professionnels (2)
Outil d’amélioration de la qualité des soins
Lomas 1989
recommandations sur césariennes
- 90% disent connaître
les recommandations
- 84% disent être
d’accord
- 67% répondent juste
quand on les interroge
- 30% font réellement ce
qui est recommandé
Ce que je
devrais faire
Ce que je crois
faire
Ce que je fais
Enjeux professionnels (3)
Outil d’amélioration de la qualité des soins
• Constat
– Evolution rapide des techniques : 80% des médicaments
utilisés par un médecin n’existaient pas lors de sa
formation initiale (Durieux, 1998)
– Importance de la littérature : 40 000 revues, 2 000 000
d’articles par an, 19 articles à lire par jour pour un
interniste (Sackett, 1996)
Limiter le décalage entre les résultats de la
recherche et les pratiques
Aspects réglementaires (1)
• Apparition progressive
– Loi n°91-748 du 31 juillet 1991 portant réforme ho spitalière
• « Les établissements de santé, publics ou privés, développent une
politique d'évaluation des pratiques professionnelles… »
– Ordonnance n°96-346 du 24 avril 1996 portant réfor me de
l'hospitalisation publique et privée
• Création de l’ANAES et de la procédure d’accréditation
– Code de déontologie
• « Tout médecin participe à l'évaluation des pratiques
professionnelles »
– Loi n°2004-810 du 13 août 2004 relative à l ’assuran ce maladie
• « L'obligation de formation médicale continue est satisfaite
notamment par tout moyen permettant d'évaluer les compétences et
les pratiques professionnelles »
Aspects réglementaires (2)
• Loi Hôpital, Patients, Santé, Territoire
(HPST) du 21 juillet 2009
– Remplacement de la FMC par le DPC :
développement professionnel continu
– Obligatoire pour les médecins, pharmaciens,
préparateurs en pharmacie, chirurgiensdentistes, sage-femmes et l’ensemble des
auxiliaires médicaux (IDE, kinés…)
– Obligation individuelle qui s’inscrit dans une
démarche permanente
Aspects réglementaires (3)
• DPC : décret du 30 décembre 2011
– Le développement professionnel continu
comporte l’analyse, par les auxiliaires
médicaux, les aides-soignants et les auxiliaires
de puériculture, de leurs pratiques
professionnelles ainsi que l’acquisition ou
l’approfondissement de connaissances ou de
compétences
Aspects réglementaires (4)
• DPC : décret du 30 décembre 2011
– Les professionnels satisfont à leur obligation
annuelle de DPC dès lors qu’ils participent à un
programme de DPC collectif annuel ou
pluriannuel
– Programme
• conforme à une orientation nationale ou à une
orientation régionale de DPC
• comporte une des méthodes et des modalités
validées par la Haute Autorité de santé
• mis en œuvre par un organisme de DPC enregistré
Aspects conjoncturels
• Contraintes économiques
– Constat
• Consommation médicale totale
de 80 à 178 milliards d’€ courants
entre 1990 et 2010
nécessité de maîtriser l’utilisation des ressources
disponibles
• Consumérisme médical (médias, associations…)
– exigences sur information, qualité des soins…
• Problèmes d’assurabilité des professionnels et
des institutions
Qu’est-ce que l’EPP ?
Définition
• Analyse de la pratique professionnelle
– destinée à identifier des écarts
– en référence à des recommandations (pratique
considérée comme optimale : CC, RPC...)
• Selon une méthode validée comportant
– une mesure
– l’analyse des écarts
– la mise en oeuvre d’actions d’amélioration des
pratiques
– et le suivi de ces actions (efficacité)
Finalité
• Améliorer la qualité des soins
– efficacité
– sécurité
– efficience
– pertinence
– délais…
• Améliorer le service rendu au patient par
les professionnels de santé
Les modalités de l’EPP en
établissement de santé
Place de l’EPP
dans la certification
EPP en établissement de santé
• Une obligation individuelle pour tout
professionnel de santé (DPC)
• Une obligation collective et pluri-professionnelle
dans le cadre de la certification (HAS)
• Une incitation pour les activités à risque dans le
cadre de l’accréditation des médecins (HAS)
Place de l’EPP dans la certification
• Certification v2010 : structuration et déploiement
– Critère 1f : politique et organisation de l’EPP (PEP)
• Stratégie, structuration, organisation, accompagnement et
formation, suivi des démarches et de leur impact
– Critère 28a : mise en œuvre des démarches d’EPP
• Déploiement dans l’ensemble des secteurs, et mesure
d’impact
• Obligation de revues de mortalité-morbidité (RMM) en
chirurgie, anesthésie-réanimation et cancérologie
• Obligation de réunions de concertation pluridisciplinaire
(RCP) en cancérologie
Place de l’EPP dans la certification
• Certification v2010
– Critère 28b : pertinence des soins
• pertinence des hospitalisations, pertinence des admissions
aux urgences, pertinence du mode d’hospitalisation
(hospitalisation complète versus prise en charge ambulatoire),
pertinence de la prescription d’examens d’imagerie médicale,
pertinence de la prescription des produits hors GHS
– Critère 28c : EPP liées aux indicateurs de pratique
clinique
• Utilisation d’indicateurs de pratique clinique (indicateurs de
processus ou de résultat, développés par HAS, sociétés
savantes ou en interne)
Accréditation des médecins
• Dispositif volontaire pour les médecins
– Déclaration des événements considérés comme porteurs de
risques médicaux (EPR) concernant leur activité
– Mise en œuvre les recommandations résultant de l’analyse des
événements
– Participation aux programme d’amélioration de la sécurité des
pratiques de leur spécialité
• 21 spécialités (chirurgies et médecines interventionnelles)
• Aide d’un organisme agréé par spécialité ou activité
• Avantage financier
– Diminution de la prime de RCP
Accréditation des médecins
• Exemples d’EPR à déclarer
– Programme inter-spécialités
• Défaillance dans la prise en charge d'un patient sous
anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire
– Orthorisq (orthopédie-traumatologie)
• Préparation inadaptée du site opératoire
– AFU (urologie)
• Gestion inadaptée de la prostatite après ponction biopsie de la
prostate
– Vascurisq (chirurgie vasculaire)
• Antibioprophylaxie périopératoire inadaptée
Mise en place d’une
démarche d’EPP
Le choix des thèmes d’EPP : critères
• Critère lié aux recommandations
– Existence d’un texte de référence reconnu (national
et/ou local)
• Critères liés à la pathologie / situation clinique
– Fréquence de la pathologie / situation clinique
– Variabilité des pratiques (fréquence des écarts à la
référence)
– Gravité des écarts à la référence
– Coûts engendrés par les écarts à la référence
– Potentiel d’amélioration des pratiques
– Faisabilité et acceptabilité des actions correctrices
– Lien avec la politique locale ou nationale
Choix du texte de référence
• Recommandations professionnelles
– Récentes
– Acceptées de tous (haut niveau de preuve)
– Type : conférences de consensus,
recommandations pour la pratique clinique,
recommandations professionnelles non
médicales, consensus formalisé d’experts
• Textes de loi
Les textes de référence
Où les rechercher ?
• Haute Autorité de Santé (http://www.has-sante.fr/)
– 191 recommandations
– 85 guides ALD
• BMLweb (http://www.bmlweb.org/consensus.html)
– Classement par date, spécialité…
• Sites de sociétés savantes
• National Guideline Clearinghouse (http://www.guideline.gov/)
• Bases de données informatisées
– Medline, Embase, Cur. Contents, Nosobase, BDSP,
Cochrane…
Les méthodes d’évaluation
des pratiques professionnelles
Les étapes communes à toute démarche d’EPP
•
•
•
•
Choix de la thématique
Choix ou élaboration de la pratique de référence
Choix de la méthode d’évaluation
Identification des écarts entre la pratique réelle
et la pratique de référence
• Analyse des causes des écarts
• Mise en œuvre d’un plan d’amélioration pour
réduire ces écarts
• Mise en œuvre d’un suivi avec mesure et
maintien des résultats
Méthodes : 4 types d’approche
• Approche par comparaison
– Comparer la pratique réelle à la
pratique idéale (référentiel)
• Approche par processus
– Optimiser ou améliorer une prise
en charge ou un processus donné
Audit clinique
Revue de pertinence des soins
Analyse de processus
Chemin clinique
• Approche par problèmes
– Analyser et traiter un
dysfonctionnement, des
événements indésirables
Méthode d’analyse des causes
Revue de mortalité-morbidité
• Approche par indicateur
– Surveiller un phénomène important
et réagir en fonction du résultat
Mise en place d’indicateurs
L’audit clinique
Définition (ANAES)
• Méthode d’évaluation qui permet à l’aide de
critères déterminés de comparer les pratiques
de soins à des références admises, en vue de
mesurer la qualité de ces pratiques et des
résultats de soins avec l’objectif de les améliorer
• L’audit répond aux questions suivantes:
– Y a-t-il des écarts entre les pratiques (observées ou
tracées) et la référence ?
– Quelle est l’importance de ces écarts?
Préparation de l’audit
• Choix du thème
• Recherche des textes de référence
• « Traduction » des recommandations en 8 à 20 critères
d’évaluation (éléments concrets permettant de porter un
jugement sur la qualité des soins)
• Elaboration de la grille de recueil des données
permettant de répondre à la question : le critère est-il
conforme ?
De la recommandation au critère
• Recommandations CCLIN Sud-Ouest 2001 sur la
préparation cutanée de l’opéré
– « Il est impératif d’ôter les bijoux et vernis à ongles »
– « Il est nécessaire d’informer et d’éduquer le patient sur
l’importance de cette préparation cutanée »
– « Il faut réaliser la détersion de la zone opératoire avec un savon
antiseptique en commençant par la ligne d’incision »
• Critère d’évaluation
– Le patient ne porte ni bijoux ni vernis à ongles au bloc (observation)
– Le patient a été informé de l’importance de la préparation cutanée
(enquête auprès du patient) ou L’information donnée au patient est
tracée dans le dossier (audit du dossier)
– La détersion est pratiquée avec une solution moussante
antiseptique suivie d’une désinfection large du site opératoire
(observation)
Préparation de l’audit (2)
• Ecriture du protocole
– Objectifs
– Champ d’application (services…), critères d’inclusion et
d’exclusion
– Type d’étude
• prospective : observation directe des pratiques, questionnaires
• rétrospective : analyse de supports écrits (dossier)
– Modalités de recueil de données (qui, quoi, où, quand)
– Taille de l’échantillon
– Période d’évaluation
• Information des personnes concernées
Recueil des données
• Sur une grille de recueil
standardisée
• Durant une période
courte
• Respect de la
confidentialité des
données
• Contrôle de la qualité
des données
• Saisie des données
Analyse des données
• Le plus près possible de la phase de recueil
• Traitement statistique
– description de la population
– taux de conformité pour chacun des critères retenus
• Objectifs
– Identifier les points forts
– Mettre en évidence les points d’amélioration (en
fonction des seuils fixés : écart non acceptable entre
la valeur observée et la valeur souhaitée)
Analyse des données
Proposition d’axes d’amélioration
• Définition du plan d’amélioration
– Fixer des actions sur les points à améliorer
– Planifier ces actions
– Nommer un responsable
– Communiquer sur les actions décidées
– Mettre en œuvre les actions d’amélioration
• Rédaction du rapport d’audit et communication
aux personnes concernées
Réévaluation de la situation
• Soit par un 2ème tour d’audit
– Si nombreux écarts : même grille à utiliser
– Si écarts sur quelques critères seulement : grille
réduite
• Soit par un suivi d’indicateurs, à définir suite au
résultats du premier audit (voire au préalable)
• Visualisation des progrès et communication aux
personnes concernées
Exemple d’un audit clinique :
Antibioprophylaxie
• Objectifs
– Améliorer la maîtrise du risque infectieux du site opératoire du
patient hospitalisé dans le cadre d’une intervention chirurgicale
programmée, grâce à la prescription d’une antibioprophylaxie
• Référence
– SFAR 1999. Pratique de l’antibioprophylaxie
• Mesure dans 6 établissements de la région
– patients de 18 ans et plus hospitalisés dans l’établissement pour
une intervention chirurgicale programmée
Exemple d’un audit clinique :
Antibioprophylaxie
• Critères d’évaluation
– L’antibioprophylaxie est réalisée si nécessaire
– L’antibiotique prescrit est conforme à la référence (notamment
en cas d’allergie)
– L’antibioprophylaxie est administrée par la voie préconisée
– La dose de la première injection est conforme
– La première injection est faite entre 30 et 60 minutes avant
l’incision
– La durée de l’antibioprophylaxie est adaptée à la durée de
l’intervention
– Conformité globale
Exemple d’un audit clinique :
Antibioprophylaxie
• Résultats
– Nombre de dossiers analysés
799
– Proportion des patients ayant eu une antibiothérapie
lorsqu'elle était justifiée
92,0%
– Conformité de l’antibioprophylaxie (415 patients)
Exemple d’un audit clinique :
Antibioprophylaxie
• Actions d’amélioration proposées
– Réactualisation des protocoles d’antibioprophylaxie
– Information des différents acteurs
– Affichage des protocoles en salle de pré-anesthésie
– Utilisation d’ordonnances pré-imprimées (exemple : ordonnance
avec arrêt automatique de l’antibioprophylaxie après X heures)
– Kits d’antibioprophylaxie par intervention
– Réflexion sur le délai d’injection
– …
• Mesure de suivi en cours
Audit clinique en hygiène
• Circulaire du 13 décembre 2004 (PNLIN)
– « outil indispensable de l’évaluation des pratiques en
vue de l’amélioration de la qualité des soins »
– 75% au moins des ES réalisent des audits de bonnes
pratiques en 2008 (32% en 2004)
• Incitations nationales à l’audit
– Protocoles « clés en main » (GREPHH) :
• Hygiène des mains (2005)
• Préparation cutané de l’opéré (2007)
• Cathéters veineux périphériques (2008)
– Possibilité d’augmentation du score ICALIN
Audit clinique en hygiène
• Thèmes possibles
– GREPHH : Hygiène des mains, Préparation cutané de
l’opéré, Cathéters veineux périphériques
– Pose d’une sonde urinaire (RFCLIN-RéQua 2007)
– Isolement septique
– Information donnée aux patients
– Hygiène des mains en EHPAD (RFCLIN-RéQua 2010)
• Intérêts
– Méthode simple, participation des professionnels,
actions correctives souvent facile à déduire
• Limites
– Temps nécessaire (audit observationnel notamment)
La revue de pertinence des soins
Définition
• Méthode d’amélioration de la qualité des soins
qui consiste à vérifier l’adéquation entre les
besoins des patients et la prise en charge
réalisée
• Objectif médico-économique : favoriser
l'utilisation optimale des ressources et éviter les
sur-consommations
Méthode
• Méthode très similaire à l’audit clinique
– Choix du thème
– Recherche des recommandations
– Elaboration des critères de pertinence en
fonction des recommandations
– Rédaction du protocole et élaboration des
outils de recueil
– Recueil et analyse des données
– Mise en place des actions d’amélioration
– Réévaluation
Champ d’application
• Hospitalisations
– Admission
– Journée d’hospitalisation
– Type de prise en charge (ambulatoire vs complète
• Actes
– Actes invasifs (DMI…) ou à risque (endoscopie, sondage…)
• Prescriptions médicamenteuses
– Choix de la molécule, mode d’administration, durée
• Prescriptions d’examens complémentaires
– Explorations radiologiques, biologiques, fonctionnelles…
Algorithme de Gyssen :
classement en 6 classes
Pertinence de
l’antibiothérapie
Données suffisantes ?
Oui
Classe VI : non évaluable
Non
Antibiothérapie indiquée ?
Oui
Classe V : ATB non indiquée
Non
Classe IV : alternative préférable
Molécule adaptée ?
Non
Oui
IVc : moins chère - IVd : spectre moins large
Durée adaptée ?
Oui
Classe III : durée inadaptée
Non
Administration adaptée ?
Oui
Prescription OK
IVa : plus efficace - IVb : moins toxique
IIIa : trop longue - IIIb : trop courte
Classe II : administration inadaptée
Non
IIa : Posologie - IIb : Intervalle - IIc : Voie
Exemple : Pertinence de l’antibiothérapie
12 établissements de Franche-Comté, IU et IR
ES 1 ES 2 ES 3 ES 4 ES 5 ES 6 ES7
ES8 ES 9 ES 10 ES 11 ES 12
Région
(12 ES)
Nombre de prescriptions
43
13
64
64
56
56
74
38
25
82
44
40
599
Justification prescription AB
95
100
98
80
84
95
97
100
100
83
100
90
92
Adéquation initiale si
probabiliste
20
50
64
41
44
65
73
39
67
84
83
100
64
Adéquation initiale si
documentée (nombre faible)
50
67
42
24
0
80
55
64
86
0
91
100
58
Durée adéquate
54
23
40
80
68
64
54
79
60
74
88
97
66
Administration adéquate
78
77
91
92
96
87
96
100
88
88
94
100
91
Conformité totale
prescription
12
15
17
22
27
34
38
45
48
51
82
88
39
Exemple : Pertinence de l’antibiothérapie
• Actions possibles
– Guides de prescription (réseau régional d’antibiologie
PRIMAIR)
– Aide à la prescription
• Référent antibiothérapie
• Fiche d’aide à la prescription (rôle du dossier
informatisé)
– Aide au choix
• Coût sur les fiches de prescription et antibiogrammes
• Toxicité sur l’environnement (développement durable)
– Contrôle pharmaceutique
Exemple : Pertinence de l’antibiothérapie
• Kit de 8 indicateurs de suivi
– Définis au niveau régional (RéQua-RFCLIN-PRIMAIR)
• Consommation globale d’antibiotiques (DDJ)
• Consommation de fluoroquinolones (DDJ)
• Consommation de carbapénèmes (DDJ)
• Adéquation des consommations d’antibiotiques pour les
infections urinaires (Nitrofur + Fosfomycine / Norflo)
• Adéquation des consommations d’antibiotiques pour les
infections pulmonaires (Macrolides / FQ)
• Réévaluation du traitement antibiotique à 72h
• Taux de Pseudomonas aeruginosa résistants
• Taux de Escherichia Coli résistants
Exemple : Pertinence de l’antibiothérapie
L’analyse des causes
profondes
Définition
• Objectifs : après un évènement indésirable (ou
presqu’accident)
– Identifier les dysfonctionnements survenus lors de la prise en
charge
– Identifier la (les) cause(s) immédiate(s)
– Identifier les causes latentes ou profondes
– Définir les barrières à mettre en place pour éviter la reproduction
de l’évènement
• Multiples noms ou variantes :
– analyse des causes latentes, analyse des causes racines ou
analyse des causes souches ou root cause analysis ou RMM ou
méthode REMED ou méthode ALARM ou méthode JCAHO ou
méthode ENEIS ou méthode de résolution de problèmes ou CREX
Évènement indésirable associé aux soins
• Définition
– Évènement clinique ou paraclinique non désiré, source de
dommages pour le patient
– Associé aux soins réalisés lors d’investigations, de traitements ou
d’actions de prévention ou à leur organisation, ce qui comprend
• les omissions (défaut d’acte ou de stratégie)
• les commissions (mauvais choix d’acte ou de stratégie)
– Grave si associé
•
•
•
•
•
•
à un décès
à la survenue d’une menace vitale
à une incapacité en fin d’hospitalisation
à un transfert imprévu en réanimation
à une réintervention chirurgicale imprévue
à une prolongation de l’hospitalisation (> 1 jour)
Dynamique de survenue d’un EIG
• La cascade d’erreurs: le modèle de Reason
– Pour chaque plaque : il existe des risques inhérents
Défaut d’information
Défaut de connaissances
Défaut de communication
Protocole inadapté
Matériel indisponible
Définition responsabilités
Politique inadéquate
Préparation de la séance d’analyse
• S’assurer
– de la volonté des responsables
• Chef du service, cadre de santé, médecin responsable du patient
– de la participation des professionnels concernés
• médecins et soignants présents lors de l’EIG, médecins et soignants
d’autres services, spécialistes du thème abordé, professionnels à
activité transversale (pharmaciens, vigilants, hygiénistes),
gestionnaire de risque
• Désigner
– un rapporteur (médecin responsable) pour présenter le cas
– une personne chargée de mener une revue de la littérature sur le
thème de l’EIG
La séance d’analyse
• Rappel des règles de ce type d’analyse
– il faut apporter un regard critique sur ses pratiques,
mais il ne s’agit en aucun cas d’un tribunal : pas de
recherche d’un coupable, pas de mise en cause
individuelle
– confidentialité sur les propos tenus lors de la réunion
• Présentation du cas à analyser
– par le rapporteur précédemment désigné (et préparé)
• chronologique (depuis l’admission du patient jusqu’à
l’évènement, sa prise en charge et ses conséquences
immédiates et au jour de l’analyse
• factuelle (éviter à ce stade les interprétations)
– complétée par un tour de table
Bonjour et bienvenue à
cette réunion d’analyse !!
Les étapes de l’analyse
1. Recherche de la (les) cause(s) immédiate(s)
2. Identification des dysfonctionnements
Puis, pour chaque dysfonctionnement identifié
3. Recherche des causes latentes
4. Recherche de l’évitabilité
5. Recherche des barrières à mettre en place
1. Recherche des causes immédiates
• En général simple à mettre en évidence… mais pas toujours à formuler
• Typologie habituelle
– Erreur dans le choix d’une prise en charge
• Mauvaise évaluation diagnostique
• Prescription d’un traitement ou d'un examen inapproprié…
– Non réalisation d’une prise en charge indiquée
• Non réalisation d’un acte indiqué
• Non réalisation d’examens de surveillance…
– Délai de mise en œuvre d’une prise en charge
• Retard dans la mise en place d’un traitement
• Retard dans la surveillance des effets d’un traitement…
– Défaut dans la réalisation d’une prise en charge
• Défaut de préparation ou de dose médicamenteuse
• Défaut lors d’un acte (préparation ou technique)…
– Aléa thérapeutique
2. Identification des dysfonctionnements
Quels sont les pointsclés, les moments-clés
où une défaillance est
survenue ?
Quelles barrières
prévues n’ont pas
fonctionné ?
Quelles pratiques
sont susceptibles
d’être améliorées ?
Qu’est-ce qui était changé
par rapport à la pratique
habituelle ?
Si vous vous retrouviez
dans une même situation,
comment réagiriez-vous ?
3. Recherche des causes profondes
• Ce sont des facteurs qui ont entraîné un
dysfonctionnement, et ont contribué ainsi à la
survenue de l’EIG
• Ils peuvent concerner toutes les « plaques » du
modèle de Reason
– le patient, le personnel, la coordination, l’activité de soins,
l’environnement, l’organisation, le contexte institutionnel
• A partir des dysfonctionnements, plusieurs outils de
classification peuvent aider à leur recherche
– Les 5 M (ou 7 M)
– L’outil ALARM
3. Recherche des causes profondes
• ALARM (Association of Litigation And Risk Management)
– Facteurs individuels (personnel)
– Facteurs d'équipe
•
•
•
•
•
•
–
–
–
–
–
Mauvaise composition de l’équipe au moment de l’EIG
Défaut de communication interne orale
Défaut de communication interne écrite
Difficulté dans la recherche d’information auprès d’un personnel
Conflits, mauvaise ambiance au sein de l’équipe
Défaut de supervision
Facteurs liés aux tâches à effectuer
Facteurs liés à l'environnement de travail
Facteurs liés au patient
Facteurs organisationnels et de gestion
Contexte institutionnel
Vincent C, Taylor-Adams S, Chapman EJ et al. How to investigate and analyse clinical incidents:
clinical risk unit and association of litigation and risk management protocol. BMJ 2000;320:777–81
4. Recherche de l’évitabilité
• Un EI est dit évitable si
– Cet EI n’était pas survenu si les soins prodigués
avaient été conformes à la prise en charge
considérée comme optimale au moment de la
survenue de l’EIG
• Complexe échelle
–
–
–
–
–
–
certaine
très probable
assez probable
peu probable
très peu probable
exclue
5. Mise en place de barrières préventives
• A déduire des causes immédiates ou profondes
– mesures de prévention (diminution de la probabilité de
survenue)
– mesures d’interception ou de détection (diminution de
la probabilité de la gravité)
– mesures de récupération (diminution de la gravité)
• Hiérarchisation parfois nécessaire
– soit après pondération des causes
– soit en fonction de l’acceptabilité et de la faisabilité
(temps, coût…)
Les indicateurs
de qualité des soins
Définition
• Une mesure quantitative valide et fiable
– reflétant un processus ou un résultat
– exprimée sous forme d'événement ou de ratio
– permettant des comparaisons dans le temps et/ou l'espace
(benchmarking)
– lié à un ou plusieurs domaines de la qualité (efficacité,
continuité, sécurité…)
• « Révélateur » : toute variation significative entre deux
valeurs doit entraîner la recherche d’une explication
L’indicateur idéal
• Un bon indicateur doit être à la fois
– valide
– pertinent
– opérationnel
– fiable
L’indicateur idéal
• Indicateur valide
– mesure bien ce qu'il est censé mesurer (la
qualité des soins et non pas une autre réalité :
nécessité d’ajustement)
• mortalité après chirurgie cardiaque
• Indicateur pertinent
– permet de repérer directement les causes du
dysfonctionnement et les actions correctrices
ont un impact fort sur les résultats
• conformité globale de l’antibioprophylaxie
L’indicateur idéal
• Indicateur opérationnel
– mesurable en pratique (base de données
existantes, sinon enquête ad hoc prévue et
faisable)
• tenue du dossier patient
• Indicateur fiable
– donne des résultats constants lorsque
l'indicateur est appliqué de façon répétitive
sur une même réalité
• satisfaction du patient hospitalisé
Les indicateurs en hygiène
• Tableau de bord LIN du Ministère (2010)
– ICALIN : Indice Composite des Activités de Lutte contre
les Infections Nosocomiales (2ème version)
– ICSHA.2 : Indice de Consommation de solutions hydroalcooliques (2ème version)
– ICATB : Indice de Consommation d’antibiotiques
– SARM : Indice triennal de Staphylococcus aureus
résistants à la méticilline pour 1000 j d’hospitalisation
– SURVISO : Déclaration des infections du site
opératoire (et pas ISO)
– Score agrégé
Les indicateurs en hygiène
• Tableau de bord LIN du Ministère (2010)
Les indicateurs en hygiène
• Evolutions futures
– Encore plus exigeants, centrés sur les événements
graves et évitables, plus spécifiques :
• ICSHA, ICALIN, ICATB : version 2
• SURVISO : ICA-LISO indicateur composite de prévention des
ISO
• ICA-Dialyse : indicateur composite de prévention des IN en
dialyse
• ICA-BMR : indicateur composite de prévention des BMR
• Indicateurs de résultats (en cours de réflexion)
Taux d’infections du site opératoire
• Intérêt certain
– 10 à 15 % de toutes les IN et 2 à 5 % des
interventions
– Considérées comme potentiellement
évitables
– Médiatisation forte
• Mais comment bien interpréter un taux
d’infections du site opératoire ?
Taux d’infections du site opératoire
• Premier biais : définition et modalités de
recueil
– Définition communément admise : « infection
survenant dans les 30 jours suivant l'intervention,
ou, s’il y a mise en place d’une prothèse ou d’un
implant, dans l’année qui suit l’intervention »
Nécessité d’un suivi après l’hospitalisation…
– Recueil continu (charge de travail) ou discontinu
(effet Hawthorne)
Taux d’infections du site opératoire
• Deuxième biais : Quel échantillon choisir ?
– Recueil sur toutes les interventions
• Rôle du case-mix de l’établissement car niveau de risque
non homogène entre interventions et entre patients (ASA,
NNIS)
– Ciblé à une intervention
• Limitation à quelques interventions « traceuses »
• Problème de la taille d’échantillon faible, même sur un an (15
% des ES font au moins 100 cholécystectomies par an)
Taux d’infections du site opératoire
• Troisième biais : variation statistiquement
significative ?
– Passage de 0 à 4 cas d’ISO sur 100 : pas de différence
statistiquement significative à 95% (p=0,06)
– Passage de 2 à 9 cas d’ISO sur 100 : pas de différence
statistiquement significative à 95% (p=0,06)
– Passage de 10 à 19 cas d’ISO sur 100 : pas de différence
statistiquement significative à 95% (p=0,07)
Taux d’infections du site opératoire
• Quatrième biais : où se situe la faille en cas
d’augmentation ?
– Modification du case-mix de l’établissement
– Préparation cutanée déficiente
– Antibioprophylaxie déficiente
– Hygiène des mains déficiente
– Problème d’environnement au bloc…
Problème des indicateurs de résultat reflétant des procédures
complexes
Limite des indicateurs
• Janvier 2007, publication dans l’Express d’un
nouveau classement :
« Hygiène, infections, maladies nosocomiales : le
classement 2007 des hôpitaux les plus sûrs »
• Méthodologie
– Classement des établissements (par taille)
– D’après deux indicateurs du tableau de bord des IN
• D’abord le score ICALIN (en 6 classes de A à F)
• Puis la consommation de solutions hydro-alcooliques (en
proportion de l’objectif à atteindre)
Limite des indicateurs
Exemple des CH de moins de 300 lits
Limite des indicateurs
• Quels sont les biais possibles ?
–
–
–
–
Mode déclaratif (10 % vérifiés pour ICALIN)
Délai de publication (données 2005 en 2007)
Classement sur ICALIN puis sur SHA
ICALIN en classes
• Classe B de 79,5 à 88,5
• Classe C de 62,5 à 79,5
ICALIN=80 et SHA=0 % > ICALIN=79 et SHA=100 %
– SHA : classement meilleur si 130 % de l’objectif au
lieu de 100%
– Indicateurs pertinents ?
Limite des indicateurs
• Le « cas » du CH d’Arcachon
Limite des indicateurs
Limite des indicateurs
Limite des indicateurs
V2010 :
cotation du critère « Maîtrise du risque infectieux » = cotation du score agrégé…
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