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6. [Aristide CAVAILLE-COLL. 1811-1899. Facteur d’orgue].
Correspondance adressée à Aristide Cavaillé-Coll. 1856-1869. 13 L.A.S., 18 pp. in-4 et 7 pp. in-8, adresses au verso avec
timbres (Napoléon, bleu) et marques postales ; apostilles de réponses en tête. 1000 €
Très intéressante et rare correspondance adressée à l’un des plus
grands et prestigieux facteurs d’orgues du XIXe siècle, par diverses
fabriques ou intermédiaires, pour la construction et l’entretien de leurs
grandes orgues. Renommé avec la construction des grandes orgues de
l’abbaye royale de St-Denis, la dynastie des Cavaillé-Coll réalisera
notamment la construction de la plupart des grandes orgues de la
Capitale, dont ceux de Notre-Dame de Lorette, St-Roch, la Madeleine,
St-Vincent de Paul, St-Thomas d’Aquin, le Panthéon, Ste-Clothilde, St-
Sulpice, la Trinité et la cathédrale Notre-Dame…
Valenciennes, 1856 : M. Perrin, facteur de pianos, envoie un croquis de
l’église avec ses proportions, demandant un devis précis pour un orgue qui
devra être placé au-dessus de l’entrée et non dans le chœur ; il s’inquiète
de savoir si les jeux de l’orgue et leurs sons seront assez puissants, demandant combien de temps il garantit les instruments et le
cout d’entretien et d’accord de l’orgue ; il souhaite que l’instrument soit prêt et inauguré dans 3 mois ! Après conférence avec
le maire et la fabrique, il demande de rabaisser le prix à un devis intermédiaire de 9 à 10 mille francs ; (…) On veut absolument
que le buffet ait de la montre et qu’on aperçoive les tubes comme à toutes les orgues d’églises (…). Il est entendu que vous
aurez l’entretien de l’orgue à l’année (…). Orléans, 1856 : à propos de renseignements confidentiels sur l’attribution du
marché de l’orgue de la cathédrale Ste-Croix ; (…) Vous savez que la tribune de l’orgue de la cathédrale et en bois, et qu’elle
manque de solidité. Il ya une dizaine de jours que l’architecte qui a remplacé M. Deltour, est venu d’après ma demande
s’assurer si le danger était tel que je l’avais entrevu. A la suite de son rapport, il y a eu un Conseil de Préfecture qui a décidé,
dit-on, que l’orgue serait démoli pour refaire une autre tribune (…). Je désirerai bien de tout mon cœur que ça vous tombe
entre les mains, quoique je sache bien que vous avez de la besogne par-dessus la tête (…). Il donne les détails sur son
concurrent établi à Orléans même, neveu du curé de St-Aignan, chanoine de la cathédrale, pour la construction de l’orgue de
St-Paul ; Si vous jugez à propos de faire quelques démarches pour l’orgue de la cathédrale, je crois que vous avez des
connaissances au ministère qui pourront vous être utile (…). Suit une discussion très technique sur l’utilisation pratique et la
sonorité des claviers notamment en accouplement, etc. Pontoise, 1856 : sur l’accord des deux orgues (grandes orgues et celui
du chœur) de St-Maclou, qui sont extrêmement faux ; l’organiste demande avec détail la révision du devis d’entretien et les
modalités de paiements. Roanne, 1859 : du facteur de pianos J. Chollet, concernant des rumeurs sur l’offre de rachat auprès de
la maison Séjalou ; on entend journellement dire cette chose et je la combat vigoureusement, en disant qu’une maison comme
la vôtre n’achète pas d’autres petits facteurs et fait construire elle-même ce qu’elle veut (…).Suit une longue discussion sur le
devis de l’orgue soumis par Cavaillé auprès du curé qui a la préférence pour la facture de Beaucourt-Vangel de Lyon, qui en a
visité les ateliers ; Je me suis représenté de nouveau et lui ai fait comprendre que vous étiez l’homme le plus capable, et que
tous les orgues d’importances étaient placés par vous (…). Il faut pour notre ville un orgue de 20.000 fr. On payera comptant.
Dans peu de jours, on doit refaire une église à Roanne. Le conseil municipal a voté 150,000 francs et la fabrique en a autant.
Ainsi, il est probable qu’il faudra un orgue beaucoup plus important que celui qu’il faut actuellement (…). Cavaillé doit peu
compter sur l’organiste qui n’a que peu de poids dans l’affaire, etc.
Reims, 1860 : demande de devis pour la fabrication d’un grand orgue à l’église St-André de Reims qui va être construite,
désirant beaucoup qu’il soit réalisé par la maison Cavaillé-Coll. Castelsarrasin, 1861 : demande de devis pour l’église St-
Sauveur, avec un budget de 15 mille francs, auquel Cavaillé-Coll répond de fournir le devis sommaire de l’orgue de Narbonne
pour exemple. Bayeux, 1861 : sur le solde de la boiserie du grand orgue par l’abbé Marie-Duclos. Lorient, 1865 : discussion
avec le facteur de piano Schlub qui a reçu le devis confidentiel pour le placement d’un orgue d’occasion. Villeneuve du Lot,
1866 : demande de devis pour la construction d’un orgue avec le détail des différents jeux par clavier (grand-orgue, expressif et
pédalier séparé). Villefranche, 1869 : précisions techniques sur le devis reçu pour la construction d’un orgue, au prix de 20
mille francs, cet orgue pour les jeux de pédales et des tuyaux qui lui sont propres et ne sont point empruntés au grand orgue.
Nous demandons que le grand-orgue soit expressif comme dans l’orgue de M. Poncet, c'est-à-dire que le grand orgue sauf les
tuyaux de montre, soit renfermé dans une caisse qu’on ouvre par une pédale. Nous demandons que la soufflerie soit à pieds
(…). Sur l’encorbellement et le placement de l’organiste, les jeux propres au récit et au pédalier, le transport des tuyaux,
l’accordement de l’instrument tous les trois mois, etc.; vous avez l’orgue de St-François à Lyon, celui de Macon, vous aurez le
nôtre. M. Poncet en a deux, nous traiterons cette question que vous avez-vous-même ouverte à Paris (…).
La critique d’une œuvre de David
7. CELONY. Peintre, agrégé de l’Académie de Marseille.
L.A.S. à M. Emautier, rue porte peinte au coin de la traverse du figuier à Aix. A Paris, 27 septembre 1785. 4 pp. bi-feuillet in-
4, adresse, petite déchirure dûe à l’ouverture de la missive, petit trou de ver en coin sans atteinte. 350 €
Très belle et longue lettre sur le salon académique de peinture de 1785, faisant une synthèse sur chaque artiste, et
portant en particulier une critique sur le fameux Serment des Trois Horace du peintre David : Je crois (…) ne pas devoir
passer cette occasion de vous escrire sans vous doner une idée en abrégé du salon. Les détails contiennent un livret
d’impressions (…) je ne citerai donc que ce qu’il y a de distingué et présenterai l’état présent de l’Académie. Elle possède en
ce moment une vingtaine de peintres d’Histoire (…). Si Mr d’Angevillers n’avait pas déterminé le Roy à ordonner tous les
deux ans des tableaux d’Histoire pour leur être distribué, ces messieurs seraient obligés de délaisser la trompette des héros
(…) et faire en peinture des broutilles de genres et de fantaisie. Voilà le sort de ces illustres nécessiteux. Mr Vien a peint le
Retour du cadavre d’Hector dans Troye. Il a le stile de la bonne école et c’est celui qui suit avec le plus de succès le petit goût