L'omnipotence des impunis : Non, les Mauritaniens ne sont pas égaux devant la loi !
Jamais dans l'histoire de la Mauritanie, un pays qui en a connu pourtant des dictatures, des
actes tels que ceux constatés aujourd'hui n'ont eu cette forme aussi crue d'arrogance. La loi
et la Constitution sont régulièrement piétinées, par ceux-là même qui sont sensés les respecter
et les faire respecter. Entre des administrateurs qui se taillent de petites républiques
bananières, au grand dam de leurs administrés, d'anciens ministres qui cabossent les biens
d'autrui et s'attaquent aux journalistes dans l'exercice de leur fonction et des agents des
forces de l'ordre qui leur prêtent main forte au nom d'on ne sait quelle divinité, la
Mauritanie glisse lentement mais sûrement vers l'oligarchie. C'est comme si la transition de
2005 et la chute de Ould Taya, n'étaient qu'une petite parenthèse, une petite erreur de
l'histoire, un grain de sable venu s'incruster dans les mailles du système et qu'il fallait vite
enlever, afin que l'ondée des années 78 puissent recouler en toute quiétude.
Les abus de pouvoir et les passe-droits se sont en effet amplifiés, à l'ombre d'un pouvoir politique qui fonctionne
selon des règles contraire à toute forme républicaine. L'affaire de Mauritanie Airways est en train en effet de prendre
le corps d'un règlement de compte dont l'ambition est de détruire un empire économique, même s'il faudra pour cela
sacrifier au passage le gagne-pain de plusieurs centaines de citoyens, déstabiliser l'économie nationale et horrifier
des investisseurs potentiels. Avec cette facilité de faire et de défaire les riches, le régime en place offre aux
observateurs de la scène politique, économique et sociale de la Mauritanie, cette impression de déjà vu. Dans ce cas
de figure où la justice, le fisc et l'institution monétaire ont tous été instrumentalisés pour abattre un magnat de
l'économie nationale, en emportant au passage ses proches collaborateurs, l'inquiétude s'installe à l'orée d'un
pouvoir en dérive. Si déjà au sommet de la hiérarchie du pays, les lois et la Constitution sont piétinées avec une telle
désinvolture, que dire alors des roitelets qui végètent sous son ombre.
Selon le site Tawary, l'ancien ministre des pêches et Directeur général de Mauritanie Airlines, Hassana Ould Ely
aurait ainsi, lundi dernier, tamponné une voiture près du Rond Point Ould Mah.
Il décide de ne pas s'arrêter. Alors qu'il tentait de prendre la fuite, selon le site, un journaliste de Taqadoumy
immortalise la scène. Furieux, il s'en serait pris au journaliste, aidé par trois autres personnes qui se trouvaient dans
sa voiture. N'ayant pas pu arracher l'appareil photo des mains du paparazzi, il aurait sollicité le renfort d'agents de
police qui se sont jetés sur le pauvre, lui intimant l'ordre d'effacer les images.
Après quoi, Hassane Ould Ely et ses passagers auraient quitté les lieux, laissant sur place, le pauvre automobiliste,
sans qu'un constat dans les formes n'ait été diligenté. Pire, l'infortuné a été sommé de dégager sa bagnole sous
peine d'être mise à la fourrière.
A Toujounine, c'est une royauté en dehors de l'Univers qui a été installé, avec un préfet superpuissant, dont ni les
marches de protestation des populations, ni leur sit-in devant les grilles de la présidence, n'a réussi à ébranler le
socle. En effet, ce préfet serait en train de se bâtir une mauvaise réputation, accusée de brader les terrains à son
profit et ceux de sa parenté ou des potentats du pays, n'hésitant pas à mater la moindre résistance.
Le nombre d'éplorés, victimes de son diktat ne cesse de grossir de jour en jour. Transformés en damnés de la terre,
ils ont élu domicile devant la présidence de la République depuis des mois, mais sans que leur malheur n'ait trouvé
oreille attentive.
D'autres roitelets sévissent dans d'autres coins du pays, dans d'autres structures de la République, semant sur leur
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