Contribution du Programme BPG au forum du PRCM 2015
Thème : Concilier le secteur pétrolier avec la protection de la biodiversité et le secteur de
la pêche dans un contexte de changement climatique
Contexte
Les territoires marins et côtiers de la Mauritanie abritent des systèmes biologiques
extrêmement riches et productifs, mais ces écosystèmes restent vulnérables.
Depuis plus de quatre décennies, les modifications du climat à l’échelle planétaire affectent
également l’écorégion ouest africaine. La mer mauritanienne et ses ressources biologiques ne
sont pas épargnées par ces phénomènes. La richesse biologique des eaux mauritaniennes a
en effet significativement diminué, aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif, les 40 ou
50 dernières années.
Au début des années 2000, du pétrole est découvert au large des côtes mauritaniennes. Cette
nouvelle ressource suscite à la fois crainte et espoir. Crainte principalement sur le plan
environnemental mais espoir aussi sur le plan économique et social.
L’exploitation du pétrole en offshore constitue une menace sur les ressources biologiques
marines et côtières déjà fragilisées par le contexte climatique actuel. Mais elle n’est pas la
seule. D’autres activités humaines comme le transport maritime, le développement urbain
côtier et surtout la pêche sont aussi des facteurs de potentielle dégradation pour le milieu.
Mais pour un pays comme la Mauritanie, cette manne providentielle ne se refuse pas. Les
retombées économiques et sociales en termes de recette budgétaire, de création d’emplois,
d’effet d’entrainement sur le reste de l’économie sont autant d’opportunités à saisir.
L’enjeu est donc de concilier le développement de cette activité d’une manière compatible
avec la préservation de la biodiversité et d’autres activités telles que la pêche.
Pour y parvenir il faut sans doute accepter de changer sa vision du secteur et de le voir non
plus comme uniquement une partie du problème mais aussi comme une partie de la solution.
En effet, le secteur des hydrocarbures est grand producteur de données scientifiques, dont
une partie est de toute première importance pour disposer des informations nécessaires à la
la mise en place des règles de gestion durable de l’espace marin et des ressources qu’il abrite.
En premier lieu on peut donc négocier avec le secteur pour que les données à caractère non
confidentiel et non commercial soit mises à disposition. Ensuite le secteur dispose d’une
capacité financière qui lui permet au travers d’engagements contractuels mais aussi
volontaires de contribuer à l’ensemble des actions (législation, implication des acteurs, outils
de suivi environnemental, contrôle et surveillance, etc…) qui permettront le développement
durable des activités s’exerçant en mer.
Le Programme « Biodiversité, Gaz, Pétrole (BGP)» a ainsi été mis en place par le gouvernement
mauritanien pour réaliser le pari de concilier l’exploitation des gisements offshore et la