1- Problématique
Le secteur agro-pastoral revêt une importance capitale et stratégique pour le développement
économique et social de la Mauritanie. Sa contribution au PIB est de l’ordre de 17% 4% pour
l’agriculture et 13% en ce qui concerne l’élevage). Il est le premier employeur au niveau
national avec près de 48% des emplois occupés.
Cependant, l’on constate que la contribution des sous secteurs, agricole et élevage au PIB
réel est restée quasiment identique entre 1992 et 2004, avec des variations de faibles
amplitudes au gré des pluviométries enregistrées.
Malgré la place qu’occupe le secteur agro-pastoral dans l’économie nationale, l’agriculture
demeure de façon générale, peu performante, malgré les efforts consentis par le
Gouvernement depuis plusieurs décennies, en termes de financement et d’investissement.
La Mauritanie souffre d’un déficit chronique pour satisfaire ses besoins alimentaires. Les
importations et l’aide alimentaire dont elle bénéficie permettent de combler ce déficit
structurel dû essentiellement aux conditions agro-écologiques et pluviométriques
défavorables. La quasi-totalité de la production nationale est autoconsommée et faiblement
transformée. La Mauritanie reste tributaire des importations pour une grande partie de ses
besoins alimentaires.
Par ailleurs, la contribution du secteur au commerce extérieur est en deçà de ses
potentialités du fait du volume important des importations et de la faiblesse quantitative des
exportations qui se limitent à quelques productions maraîchères, et des animaux sur pieds
dont les chiffres ne sont pas maîtrisés. Pourtant, la Mauritanie dispose d’un potentiel
considérable pour l’exportation du cheptel et de ses produits dérivés.
Les efforts consentis à travers les projets et programmes mis en œuvre par le
Gouvernement depuis plusieurs décennies ont certes contribué, en partie, à la modernisation
de l’agriculture, à limiter les effets dévastateurs de la sécheresse et l’avancée du désert,
mais n’ont pas réussi à hisser le secteur à un niveau lui permettant d’assurer la sécurité
alimentaire du pays. Au plan commercial, ces réformes ont-elles permis d’accroître la
productivité du secteur tel qu’il puisse être compétitif aussi bien au niveau interne que par
rapport aux marchés externes?
En Mauritanie, le Gouvernement qui poursuivait par le passé une politique d'autosuffisance
alimentaire, grâce à un important programme d'investissements publics notamment dans le
secteur de l'agriculture irriguée, a libéralisé le secteur afin de mieux le dynamiser et
permettre aux opérateurs du secteur privé de prendre le relais de l’État en ce qui concerne la
production proprement dite, et pour certaines types de prestations.
Le désengagement de l’Etat a-t-il permis l’émergence de marchés agricoles dynamiques, à
même de contribuer efficacement à la lutte contre la pauvreté et la sécurité alimentaire, tout
en étant compétitifs sur les marchés intérieurs et extérieurs ?
Dans cet ordre d’idées, force est de reconnaître que ces marchés n’ont pas joué leur rôle
moteur pour le développement du secteur agro-pastoral en Mauritanie. L’organisation
desdits marchés n’a pas été adaptée à l’évolution du contexte économique et social de ces
dernières années. Ils ont plutôt souffert de dysfonctionnements aggravés par des chocs
intérieurs et extérieurs.
La question à présent, est de savoir comment rendre les marchés agricoles mauritaniens
plus efficaces? Et comment appuyer les entreprises et les groupements de production afin
qu’ils participent directement à la dynamisation de ces marchés?