
 
 
Fiche thématique 
Février 2009
 
 Vers un TERA plus green 
 
L’installation et la mise en œuvre de grands moyens de calcul 
ne se résument pas à la seule construction d’un 
supercalculateur. Il faut aussi disposer d’une infrastructure 
d’accueil adéquate : 
salles machines, distribution électrique, dispositifs de 
climatisation, etc., dont le coût de fonctionnement peut 
représenter une fraction importante de l’investissement 
informatique initial. Avec l’arrivée de supercalculateurs de 
classe pétaflopique, la maîtrise de ces dispositifs annexes 
devient indispensable. 
L’enjeu : diminuer la consommation 
électrique 
Le tableau ci-dessous illustre bien la problématique à laquelle 
nous sommes confrontés, aussi bien avec la croissance de la 
consommation électrique des calculateurs qu’avec leur emprise 
au sol, qui est proportionnelle au nombre d’armoires abritant les 
composants. 
Or, la capacité d’accueil d’une armoire est directement liée à la 
capacité à évacuer la chaleur produite par les composants 
électroniques qui s’y trouvent et, en pratique, à la technologie 
de refroidissement mise en œuvre. La consommation électrique 
totale de l’installation peut de plus représenter jusqu’à deux fois 
celle des équipements informatiques. 
 
 
1. Tflops (téraflops) : mille millards d’opérations par seconde. 
2. Pops : pétaopérations par seconde. 
 
Ceci est dû principalement : 
• à la perte occasionnée par les différents équipements tout au 
long de la chaîne de distribution de l’électricité (transformateurs, 
onduleurs…) ; 
• à l’énergie supplémentaire à apporter pour refroidir 
l’installation (groupe froids, unité de traitement d’air…). Pour 
améliorer l’efficacité énergétique de ces infrastructures 
informatiques, trois domaines sont explorés : le refroidissement, 
la distribution électrique et enfin la consommation du 
calculateur. 
De l’eau pour refroidir 
Dès 2007, les équipes du CEA-DAM (DSSI et DP2I) et de Bull 
ont constitué un groupe de travail. Composé d’experts des 
architectures des calculateurs et de spécialistes de l’ingénierie 
des salles informatiques, il s’intègre dans le cadre du projet 
Pops2 du Pôle de compétitivité System@tic. 
Concernant la distribution électrique, les travaux du groupe 
montrent que des améliorations sont envisageables, 
principalement au niveau du rendement des onduleurs (ces 
équipements permettent de garantir une alimentation de haute 
qualité et de pallier les coupures du réseau électrique). Des 
tests ont lieu pour éventuellement supprimer en partie ces 
onduleurs et les remplacer par des systèmes 
installés dans les serveurs informatiques et ne consommant 
pas d’énergie électrique. Le groupe de travail a aussi réfléchi à 
la problématique du refroidissement. L’efficacité énergétique de 
la climatisation par air ne pouvant difficilement être maintenue 
avec le passage à Tera-100, la technologie de refroidissement 
par eau a alors été envisagée. Potentiellement plus efficace, 
celle-ci consiste en l’ajout à une armoire informatique standard  
d’une  porte intégrant un échangeur et des ventilateurs, et dans 
laquelle circule de l’eau (liquide caloporteur). 
 
 
En revanche, il impose des contraintes supplémentaires, et 
notamment l’installation dans les faux planchers d’un réseau de 
distribution d’eau glacée irriguant chaque armoire. L’ensemble devra 
être accompagné de dispositifs de sécurité, indispensables pour 
prendre en compte l’éventualité de fuites, les arrêts intempestifs ainsi 
que la cohabitation de réseaux d’eau glacée et de réseaux 
électriques. 
Du prototype au modèle commercial 
L’intérêt du dispositif a été testé en prenant le cas d’un calculateur 
d’une puissance de calcul de 1 pétaflops. Avec des résultats 
probants, puisque le nombre d’armoires peut ainsi être réduit d’un 
facteur supérieur à deux − Tera-100 pourrait par conséquent tenir sur 
une superficie équivalente à Tera-10 − tout en améliorant l’efficacité 
énergétique de plus de 5 %. 
Restaient à évaluer la faisabilité technique et les éventuelles 
difficultés de mise en œuvre. Une salle informatique du CEA a donc 
été spécialement configurée pour accueillir un prototype de porte à 
eau développé par Bull. 
Cette expérimentation, réalisée au printemps 2008, a été un succès 
puisque le CEA a validé les interfaces techniques à mettre en place, 
en particulier les emplacements d’arrivée d’eau et la cohabitation des 
cheminements de câbles et de la tuyauterie. L’industriel Bull a 
amélioré son prototype pour en faire un produit commercial, qui sera 
pour la première fois installé au CCRT en 2009. Cette nouvelle 
technique de refroidissement a aussi été retenue pour le calculateur 
Tera-100, qui entrera en service en 2010. 
L’ajustement de la consommation du calculateur en fonction de la 
charge de travail – troisième piste de recherche − reste encore à 
explorer, en agissant par exemple sur les taux d’occupation des 
processeurs, la mémoire, les disques, les ventilateurs, etc. C’est l’un 
des sujets du programme de R&D du projet Tera- 100, qui vient tout 
juste d’être signé entre le CEA et Bull. 
 
 
Un tel dispositif ne manque 
pas d’avantages : 
• il est optionnel, puisqu’il 
s’ajoute à une armoire 
standard et peut donc 
compléter un refroidissement 
par air ; 
• la puissance dissipée peut 
atteindre 40 kW par armoire, 
alors qu’elle n’est au 
maximum que de 15 à 20 kW 
pour un refroidissement par 
air ; 
• la température en entrée et 
en sortie d’armoire est 
identique ; 
• l’efficacité énergétique de 
l’installation au niveau des 
groupes froids est améliorée.