I- L’intimité d’un mannequin
Le spot a été tourné à la manière d’un lm reportage. Dans un laps de
temps de trois minutes, on nous raconte l’histoire de la vie de Gisele Bünd-
chen. Le déclic de l’immersion dans la vie privée du mannequin est fait lors
de la scène du shooting photo. Gisele est relativement connue pour que les
spectateurs imaginent son mode de vie. Cinq aspects de sa vie privée sont
ainsi abordés : il y a d’abord le centre d’intérêt, avec la femme qui fait du surf
au début du spot publicitaire. Puis vient la vie de femme de maison, car on
découvre comment est agencée celle-ci. La vie familiale est perçue par l’ap-
parition de la lle du mannequin. L’aspect professionnel, déjà cité, intervient
lorsqu’elle va travailler. Enn, on prend connaissance de sa vie conjugale.
Gisele est montrée dans les quatre premières dimensions comme étant
une femme totalement indépendante, affranchie et épanouie. Elle sourit
et prote de sa vie dans chacune des situations sauf dans toutes celles qui
concernent son amant. Au début de la vidéo, l’homme rentre chez elle pour
déposer une lettre. Comme celui-ci semble avoir la liberté de rentrer et de
sortir de la maison comme il le souhaite, on peut supposer qu’il s’agit d’un
ex-mari. Cela est renforcé par la présence de la petite lle, et de l’absence
de gure masculine dans le ménage. D’ailleurs, la lettre que l’homme dépose
chez elle est un l conducteur de toute la vidéo. On la retrouve dans d’innom-
brables scènes, comme si elle venait la hanter pour qu’elle n’échappe pas
à son grand amour. On retrouve cela dans la chanson qui répète encore et
encore « to my heart I must be true ». Lors que la lecture de la lettre, un course
s’engage pour aller rejoindre cet homme.
Comme Chanel est une marque de luxe, il est normal qu’il soit mis en
scène le plus possible. D’abord par les personnages : l’homme à une barbe
parfaitement bien taillée, des habits classes et une grosse voiture avec chauf-
feur. Quant à la femme, son environnement (maison, travail…) et sa réputa-
tion sufsent à savoir qu’elle est loin d’être dans le besoin. Mais le fait est que
toutes ces lumières et tous ces objets et vêtements de luxe donnent un carac-
tère articiel à cette vidéo. Ernest Beaux disant lui-même « Un parfum [est]
articiel, je dis bien articiel comme une robe, c’est-à-dire fabriqué. Je suis un
artisan de la couture. Je ne veux pas de rose, de muguet, je veux un parfum
qui soit un composé ». C’est bien connu : le luxe donne envie et créer l’envie,
et c’est là un des arguments de vente de Chanel.