RéférenceS | février 2014 | Compte du logement 2012 - premiers résultats 2013
246 | Commissariat général au développement durable • Service de l'observation et des statistiques
des exonérations de taxe foncière sur les propriétés bâties, aides liées au PLA fiscal...). Cette exception s’explique par le souci de cohérence
avec les montants inscrits dans la loi de finances.
Les aides aux consommateurs sont également enregistrées sur la base des versements. Toutefois, depuis l’exercice 1996, les aides
personnelles sont comptabilisées pour leur montant dû.
Une analyse homogène
L'analyse des opérations repose sur la dissociation des fonctions de production et de consommation du service de logement. Elle est
identique pour toutes les filières. Elle considère que la valeur du service de logement est déterminée par référence à un prix qui ne dépend
que des caractéristiques du logement. Quelle que soit la nature du producteur, l'activité de production de service de logement dégage un
résultat courant qui s'ajoute ou se retranche à ses autres revenus. En contrepartie, la consommation de ce même service induit une dépense :
le loyer versé par le consommateur au producteur.
Cette analyse est celle du cadre central de la comptabilité nationale. Elle s'applique sans aucune difficulté au cas où le service est produit par
un propriétaire bailleur et où le loyer versé par le locataire mesure la valeur de ce service. Il s’agit en l’occurrence d’un service marchand. De
même, un propriétaire qui met son logement gratuitement à la disposition d’un tiers est également producteur d’un service marchand. Pour
l’occupant, ce service constitue en effet un avantage en nature. Celui-ci est par ailleurs retracé par un flux transféré aux occupants par les
propriétaires des logements. De la même manière, on considère que, pour un propriétaire occupant, l’usage du logement qu’il possède
représente une économie de loyer équivalente au loyer d’un logement similaire du parc locatif (en l’occurrence, il s’agit du parc locatif privé).
Dans ce cas, la production du service de logement est une activité non marchande et le consommateur verse au propriétaire (le producteur),
c'est-à-dire à lui-même, un loyer dit imputé correspondant à la rémunération du service de logement. L’évaluation de la production du service
de logement produit par les bailleurs est simple puisqu’elle s’obtient en sommant les loyers quittancés de tous les locataires. En revanche, il
est plus compliqué d’évaluer la production non marchande de service de logement, ainsi que la production marchande correspondant à
l’usage des logements gratuits. Pour cela, le compte satellite du logement s’appuie sur les règles générales édictées par le système européen
de comptabilité nationale, tout en les complétant par des règles relevant des particularités françaises. Le cadre central de comptabilité
nationale a adopté la même démarche.
L'évaluation des loyers imputés présente l'avantage essentiel de renforcer la cohérence de la description tant entre les différentes filières
qu'avec les agrégats de la comptabilité nationale : il rend donc possible la comparaison de la dépense nationale de logement avec les grands
agrégats nationaux.
Cette analyse pourrait s'étendre à l'ensemble de la production marchande vendue à un prix soumis à d'autres déterminants que ceux du
marché, c'est-à-dire pour tous les logements dont le loyer quittancé est différent du loyer théorique évalué au prix du marché. La différence
représente un avantage en nature qui peut provenir soit de dispositions législatives ou réglementaires (HLM, logements conventionnés hors
secteur HLM, logements régis par la loi de 1948), soit du caractère manifestement sous-évalué du montant du loyer (par exemple certains cas
de location entre parents et enfants). Cependant, affecter à ces logements les mêmes loyers que ceux pratiqués dans le secteur privé, et
compenser la différence avec le loyer effectivement pratiqué par l’inscription d’un transfert (que ce soit une subvention ou une prestation
sociale) est exclu du cadre central de la comptabilité nationale. L’évaluation des loyers imputés ne porte donc que sur les loyers des
propriétaires occupants, des logements gratuits (même si ces loyers ont un caractère marchand) et des résidences secondaires.
II.2.3 -La dépense nationale de logement
La dépense nationale en logement est un agrégat qui mesure l’effort consacré par la collectivité au domaine du logement. L’une des
difficultés du calcul de la dépense nationale en logement est d’éliminer tout double compte entre ses différentes composantes. Celle-ci
comprend en premier lieu la consommation en biens et services spécifiques au domaine. Pour l’essentiel, ce poste correspond aux différentes
rubriques entrant dans la consommation finale associée au service du logement : consommation marchande et non marchande de service de
logement (y compris les redevances au titre des locaux d’hébergement), dépenses d’énergie, charges locatives récupérables, petits travaux
dans les logements... Il faut néanmoins y ajouter les consommations intermédiaires relatives à la filière des logements vacants dans la
mesure où il n’existe pas de consommation de service de logement associée à cette filière. La dépense nationale comprend également la
formation de capital en biens et services spécifiques, dont la majeure partie est composée de la formation de capital fixe en logement. Celle-
ci doit être comptabilisée déduction faite des amortissements relatifs au patrimoine en logement, puisque ceux-ci constituent une charge
courante pour les producteurs et sont, de ce fait, l’une des contreparties de la valeur des loyers. Les acquisitions, nettes de cessions, de
terrains font également partie de la dépense nationale en logement.
La dépense nationale en logement comprend également un certain nombre d’opérations qui ne constituent pas des opérations sur biens et
services. Ces opérations ne doivent pas faire double compte avec les flux énumérés précédemment et elles doivent correspondre à des
versements effectifs. On y trouvera en particulier tous les transferts à la charge des occupants (primes moins indemnités d’assurance de
dommages, frais de personnel), les charges autres que les consommations intermédiaires relatives aux logements vacants, les subventions