MEMOIRES MASTER COMPLEMENTAIRE EN MEDECINE DU TRAVAIL Analyse de l'implémentation de la CCT 100 au sein des entreprises affiliées à un service externe pour la prévention et la protection au travail (cfr résumé) 2010-2011 Stress et santé des dirigeants de PME (cfr résumé) Contribution du médecin du travail et du médecin-conseil au maintien dans l’emploi de travailleurs en arrêt maladie de longue durée (cfr résumé) Etude des mesures préventives des activités professionnelles en milieu hyperbare (cfr résumé) 2011-2012 Colin John Eubelen Isabelle Sottiaux Marianne Aublin Blandine La maladie de Lyme dans les milieux professionnels exposés: information et formation des travailleurs (cfr résumé) Bister Aline Le point de vue des employeurs de PME sur le retour au travail des travailleurs absents de longue durée (cfr résumé) Lequeux Sarah Relations entre stress au travail et comportements addictifs au sein de l’entreprise Arcelor Mittal au Luxembourg (cfr résumé) Outils d’aide à la prise en charge des patients-travailleurs en médecine générale Le reclassement professionnel au Luxembourg : évaluation après 10 ans de mise en pratique d’une loi en mouvement (cfr résumé) Stines Karine Pourhashemi Zahra Delfosse Valérie 2012-2013 Evaluation de l’exposition professionnelle aux cytostatiques des travailleurs dans deux services du CHU de Liège (cfr résumé) 18/03/2014 Rusu Dorina Analyse de l’implémentation de la CCT N°100 dans les entreprises affiliées à un service externe de prévention et de protection au travail Dr J. COLIN Université de Liège – Master complémentaire en Médecine du Travail Année académique 2010 - 2011 Résumé Introduction : On sait depuis longtemps que la consommation d’alcool et de drogues, et surtout ses effets, dans le milieu de travail est un phénomène relativement répandu, quoique souvent peu reconnu. Bien que la plupart des personnes (actives) ne consomment pas d’alcool ou des drogues de manière problématique, cette dernière est l’un des facteurs qui peut influencer négativement la santé et la sécurité des travailleurs ainsi que de leur entourage. Conscients du problème, dans l’accord interprofessionnel du 2 février 2007, les partenaires sociaux se sont engagés à conclure, au sein du Conseil National du Travail, une convention collective de travail afin que chaque entreprise mette en oeuvre une politique en matière d’alcool et/ou de drogues. Aussi, la CCT N°100 a-t-elle été conclue en date du 1er avril 2009 et rendue obligatoire, pour les entreprises du secteur privé, par l’Arrêté Royal du 28 juin 2009. Objectifs : Les objectifs de ce mémoire de fin d’études sont d’analyser, de manière exploratoire, d’une part, la mise en place effective, par les entreprises, d’une politique préventive en matière d’alcool et de drogues au travail. D’autre part, nous nous intéressons à la manière dont la CCT N°100 est implémentée au sein des entreprises du secteur privé. Enfin, nous essayons d’identifier les facteurs bloquant et les facteurs facilitant la mise en place de pareille politique. Méthodologie utilisée : Pour ce faire, 750 entreprises privées, également réparties sur les trois régions du pays et affiliées au service externe de prévention et de protection au travail IDEWE ont été interrogées à l’aide d’un questionnaire ; 122 questionnaires sont revenus complétés, ce qui correspond à un taux de participation de 16,27%. Résultats : Les résultats montrent que l’obligation légale semble avoir eu un léger impact sur la mise en place d’une politique en matière d’alcool et/ou de drogues dans les entreprises. Elle illustre également le fait que l’implémentation de cette politique préconisée par la notice d’élaboration du Conseil National du Travail n’a pas toujours été suivie. Enfin, d’une part, des facteurs facilitants ayant trait à la participation et à la communication entre les différents acteurs clés de l’entreprise (direction, syndicats, travailleurs, …) ont pu être identifiés. D’autre part, des facteurs bloquants ont pu également être identifiés. Ceux-ci concernent les aspects temporels et financiers. La présence de ces facteurs, bloquants et facilitants, n’a pu être vérifiée vu le faible taux de réponse à cette partie du questionnaire. Pistes de réflexion : Nous avons conclu notre étude en étendant notre réflexion à différentes pistes afin de favoriser la mise en place de politique de prévention dans les entreprises. De cette réflexion, il ressort qu’il nous paraît essentiel, à l’avenir, d’intégrer davantage ces politiques dans un véritable système de management de la santé et de la sécurité. En outre, les outils que nous utilisons pour concevoir ces politiques doivent davantage tenir compte de notre tissu économique composé de petites et moyennes entreprises. Troisièmement, la sensibilisation et la formation des différents acteurs internes à l’entreprise pour les questions relatives à la santé et à la sécurité au travail doit être renforcée par le biais d’arguments démontrant le lien entre le Bien-Etre au Travail et la performance de l’organisation. Enfin, une activité préventive efficace ne saurait se concevoir sans une nécessaire et saine distance d’avec une pratique commerciale. Mots-clés : Implémentation – CCT N°100 – politique de prévention – alcool et drogues au travail – facteurs bloquants et facilitants Résumé Maintien dans l’emploi des malades de longue durée – contributions du médecin du travail et du médecin-conseil. Enquête auprès des patients. Dr. Marianne Sottiaux Université de Liège, Master complémentaire en médecine du travail Année académique 2010-2011 Promoteur: Pr. Philippe Mairiaux Mots clefs: Return to work, long-term sickness absence, patient’s view, partnership, occupational health Introduction : Face à l’enjeu du maintien dans l’emploi en cas de problème de santé, le médecin du travail et le médecin-conseil de la sécurité sociale peuvent jouer un rôle important, mais qu’en pense le patient ? L’objectif de cette étude était d’explorer le point du vue du patient afin d’identifier les obstacles et les éléments facilitateurs sur lesquels ces médecins pourraient s’appuyer pour promouvoir le retour au travail. Méthodologie : L’étude a comporté l’interview téléphonique de 101 patients recrutés via deux organismes assureurs. Les critères majeurs d’inclusion étaient : être en arrêt de travail de longue durée (3 mois< arrêt < 8 mois), bénéficier d’une surveillance de santé en médecine du travail et accepter de participer à l’étude. Résultats : Dans cette étude, les principales causes des absences sont : les affections mentales (21%), les traumatismes (16%) et les pathologies rachidiennes (11%). Selon les répondants, le médecin traitant (68% de oui), l’employeur (49% de oui), le médecin du travail (35% de oui), le contexte familial (28 % de oui), les collègues de travail (28% de oui), le médecin conseil (26 % de oui) pourraient constituer une aide pour la reprise de leur emploi. Pour pouvoir retourner au travail, 42% des répondants disent attendre un effet du traitement ou une amélioration de leur état et 62% désignent le manque d’amélioration ou l’aggravation de celui-ci comme facteur gênant leur reprise. Pour les répondants, la charge physique du travail (48%), le stress au travail (33%), l’horaire de travail (26 %), les déplacements vers le lieu de travail (23%), le niveau d’attention requis pendant le travail (23%), la relation avec leur supérieur (22%), l’ambiance avec leurs collègues (14%), leur contexte familial (13%), la charge émotionnelle du travail (13%), sont des facteurs pouvant freiner leur reprise. Les répondants ont une perception assez négative du médecin du travail, de la visite périodique et peu connaissent les divers aspects de son rôle. La quasi totalité des répondants (98%) ignore ce qu’est la visite de préreprise et son utilité. Bien que la plupart des répondants ne s’opposent pas aux échanges entre médecins, ils sont souvent sceptiques quant à l’utilité de ceux-ci. Néanmoins, la majorité des patients se positionne pour une collaboration interprofessionnelle si celle-ci leur est profitable. Conclusions : Le rôle du médecin du travail étant mal connu, sa possible intervention dans le maintien dans l’emploi est nécessairement anecdotique. L’aide que ce médecin peut apporter au patient pour la reprise de travail et le maintien dans l’emploi est largement ignorée. De nombreux obstacles entravent les possibilités de coopération entre médecin du travail et médecin conseil en faveur du maintien dans l’emploi. Le peu d’opposition marquée à la collaboration entre les médecins doit néanmoins encourager chacun de ces professionnels à évoluer vers plus de multidisciplinarité lorsqu’ils prennent en charge un travailleur en arrêt de travail de longue durée pour raisons de santé. Etude des mesures préventives des activités professionnelles en milieu hyperbare Docteur AUBLIN Blandine Université de Liège Master complémentaire en médecine du travail Année académique 2011-2012 Promoteur : Professeur J.M. RIGO MOTS CLES : Mots clés français : travailleurs en ai comprimé, table de décompression à l’oxygène, accident de décompression Mots clés anglais: compressed air- workers, oxygen schedule- decompression sickness RESUME: Ce travail étudie deux chantiers de creusement de galeries de la ville de Lyon utilisant les tunneliers à pression de boue qui diffèrent dans le type de tables de décompression utilisées. L’un utilisant les tables à l’air et le second les tables à l’oxygène. Les expériences professionnelles des techniques de creusement des sols font état de la survenance d’accidents de décompression chez les salariés tubistes lors du retour à la pression atmosphérique. L’incidence des accidents de décompression reste non négligeable malgré le respect de l’utilisation des tables. La législation avait déjà adapté les tables de décompression à l’air en 1992 en prenant en compte la charge de travail potentiellement pourvoyeuse d’accident de décompression et instauré un jeu de tables de décompression à l’oxygène. La comparaison rétrospective des taux d’incidence d’accident de décompression de nos deux chantiers montre une nette diminution avec l’utilisation des tables de décompression à l’oxygène versus l’air. Les résultats passent de 5,72 % à 0,67 % quand on utilise les décompressions à l’oxygène. L’analyse du Chi 2 confirme notre hypothèse de départ et corrobore les données actuelles de la littérature. Les modes de décompressions utilisés ont une incidence sur les accidents de décompression. L’amélioration des conditions de travail par une mécanisation optimale, couplée au dépistage de la survenue des accidents, contribuent également à diminuer l’incidence des ADD. Le rôle du médecin du travail est essentiel afin de préserver la santé des salariés hyperbaristes et nécessite une connaissance parfaite du métier de tubiste, dont les conditions et la technologie évolue régulièrement. Le remplissage d’un cahier des charges de sécurité en partenariat avec l’employeur semble indispensable afin de mieux connaitre et d’optimaliser la prévention. La maladie de Lyme dans les milieux professionnels exposés : information et formation des travailleurs afin d’améliorer la prévention, la prise en charge et la déclaration en maladie professionnelle Dr. Aline Bister Année académique 2011-2012 UNIVERSITE DE LIEGE Master complémentaire en médecine du travail Résumé La maladie de Lyme a été décrite pour la première fois il y a plus de 30 ans, dans la ville de Lyme (USA) et, même si le pathogène responsable est à présent connu (Borrelia burgdorferi) ainsi que son vecteur, la tique du genre Ixodes, elle reste sous-diagnostiquée et souvent mal connue des médecins. L’objectif de ce mémoire était d'estimer si une information et une formation des travailleurs exposés étaient nécessaires afin que la prévention de la maladie de Lyme soit efficace. Avec le concours de l'administration communale de Libin et le Département Nature et Forêt (DNF) de la Région Wallonne, des séances de formation – information ont été organisées pour des travailleurs forestiers et ont touché 103 personnes. En début et fin de séance, des questionnaires ont été remplis par les participants afin de juger de leurs relations avec la maladie, leur comportement face à celleci et l'impact de la formation. Tous les résultats tendent à démontrer que, effectivement, la médecine du travail aurait un rôle de prévention intéressant à jouer dans ce domaine. En effet, les travailleurs forestiers fortement exposés aux morsures de tiques (> 90 %) constituent une population hautement à risque (> 25 % ont été traités pour borréliose); la plupart d'entre eux connaissent l'existence de la maladie, mais peu savent comment elle se contracte et se développe, les façons de la reconnaître, de l'éviter et de la soigner. Les séances d'information ont un impact probablement significatif, puisque si moins de 25 % des travailleurs affirmaient utiliser des moyens de prévention avant la séance, plus de 60 % disent qu'ils le feront après la formation. D'autre part, le nombre de questionnaires remplis (> 90 % des participants) et les avis exprimés par les participants démontrent l'intérêt suscité. Enfin, il est à remarquer que la maladie de Lyme est rarement déclarée comme maladie professionnelle puisque 15 cas ont été reconnus en Belgique par le FMP ces 5 dernières années, alors que 25 personnes ont été traitées parmi la petite population francophone ayant assisté aux formations. En conclusion, il apparait que la borréliose est une maladie mal connue et négligée au niveau de la prévention tant par les travailleurs à risque que par les médecins du travail, et que des formations et sensibilisations seraient à organiser régulièrement par la médecine du travail. Mots clés: borréliose, tique, formation, prévention, maladie professionnelle. Le point de vue des employeurs de PME sur le retour au travail des travailleurs absents de longue durée Dr Sarah LEQUEUX UNIVERSITE DE LIEGE Master complémentaire en médecine du travail Année académique 2011-2012 Résumé Titre : « Le point de vue des employeurs de PME sur le retour au travail des travailleurs absents de longue durée » Auteur : Dr Sarah Lequeux, Université de Liège, dans le cadre du Master complémentaire en médecine du travail. Année académique 2011-2012 Promoteur : Pr. Philippe Mairiaux Mots clés : disability management, return to work program, long term sick leave, employer support, employer perception Introduction : l’incapacité de travail pour maladie de longue durée a de nombreuses conséquences pour le travailleur, l’employeur et la société. Des programmes favorisant un retour précoce au travail dans l’entreprise ont montré de nombreux bénéfices. L’objectif de l’étude était de recueillir le point de vue des employeurs wallons de PME sur ces programmes et évaluer l’aide que pourrait leur fournir leur service de médecine du travail en vue de promouvoir ces stratégies. Méthodologie : l’étude a été réalisée chez 18 employeurs affiliés au CESI (SEPP). Les critères d’inclusion étaient les suivants : entreprise de 100 à 200 travailleurs dont au minimum 50 soumis à la surveillance de santé périodique, ne pas appartenir au secteur public, ne pas avoir comme médecin du travail l’auteur de l’enquête. La personne interviewée était le responsable du personnel auquel était soumis un questionnaire en 4 sections. La section 1 évalue les accords existant au sein de l’entreprise en matière de reprise du travail. La section 2 évalue les connaissances légales de la personne interrogée concernant la reprise du travail, la section 3 évalue le rôle du médecin du travail dans la reprise du travail. La section 4 analyse les résultats obtenus par les dispositifs décrits dans la section 1. Cette étape a été complétée par un entretien plus approfondi à propos des réponses fournies. Résultats : Soixante-sept % des PME déclarent avoir une stratégie pour gérer l’absentéisme. L’analyse plus approfondie des actions mises en place révèle qu’elles sont davantage axées sur le contrôle médical et la sanction des absences, les employeurs étant davantage préoccupés par les absences de courte durée que celles de longue durée. Parmi les actions intéressantes, qui pourraient à l’avenir être exploitées dans le cadre d’un programme soutenant le retour au travail se trouvent les entretiens de retour au travail (56% des employeurs en réalisent régulièrement) et la prise de contact du travailleur pendant l’ITT (61% ont établi des procédures). La reprise du travail en poste de travail adapté est très peu développée en pratique, les possibilités du CPMT étant limitées. La connaissance de la législation, en particulier la visite de pré-reprise est peu connue ; or celle-ci paraît indispensable dans un programme soutenant le retour au travail. Tous les employeurs interrogés pensent que la décision prise au cours de cette visite sera contraignante, et 33% d’entre eux pensent qu’ils peuvent l’imposer à leurs travailleurs. Enfin, bien que ces programmes n’aient pas pour objectif la réduction de la fréquence des absences de courte durée, les employeurs se sentent concernés par l’amélioration du retour au travail et attendent de leur SEPP des informations à ce sujet, un soutien pour la définition d’objectifs et selon les cas, une aide plus structurée. Conclusion : les programmes favorisant le retour au travail sont peu connus des employeurs wallons de PME, préoccupés par la fréquence des absences de courte durée. Cependant, ils leur manifestent un certain intérêt et réclament en priorité la nécessité d’être informés à ce sujet. Ils souhaitent notamment davantage d’informations concernant la législation régulant le retour au travail. Relation entre Stress au Travail et Comportement Addictif au sein de l’entreprise ArcelorMittal Luxembourg. Dr.Karine STINES-MUCCIANTE Université de Liège MasterComplémentaire en médecine du travail Année académique 2011-2012 Ce travail est destiné à rechercher l’existence d’une relation entre le stress au travail et les comportements addictifs chez les salariés de l’entreprise ArcelorMittal au Luxembourg, une partie de l’étude ayant été consacrée au diagnostic du stress dans l’entreprise afin d’identifier au préalable les situations professionnelles et les groupes de salariés estimés à risque. Il s’agit d’une étude longitudinale effectuée auprès du personnel d’ArcelorMittal travaillant au Luxembourg dans les usines de production et dans le secteur administratif, elle a touché une population de 935 salariés (recueil des données de Mars 2011 à Janvier 2012). Le document distribué regroupe 4 outils : le questionnaire de Karasek (version 26 items validés par l’étude SUMER 2003), un questionnaire sur les modes de consommation de tabac, d’alcool, de médicaments à visée psychotrope ou décontracturante musculaire, de drogues illicites ainsi que sur la pratique sportive. Concernant le tabagisme, nous avons également utilisé le questionnaire de Demaria Grimaldi qui permet d’évaluer la motivation des personnes à arrêter de fumer et leurs chances de réussite. Une estimation personnelle du stress au travail était également proposée avec une évaluation sur une échelle de 1 à 10. Les résultats descriptifs généraux montrent que les salariés travaillant en milieu de production seraient plus exposés à une situation de « job strain » versus les salariés de maintenance et du secteur administratif. Les ouvriers seraient également plus soumis à cette situation de « job strain » que les autres catégories socioprofessionnelles notamment par une moindre autonomie dans leurs activités et ceci en comparaison avec les résultats obtenus chez les cadres. Les résultats concernant la relation entre le stress ressenti et les comportements addictifs, traités avec le programme statistique RStudio, montrent qu’il existe un lien entre le tabagisme et le quadrant de Karasek avec un pourcentage plus important de fumeurs au sein du groupe travailleurs passifs, ainsi que pour la pratique physique avec un niveau d’intensité plus important chez les salariés se trouvant en situation de travail actif ou détendu. Par contre les autres types de consommations (alcool, médicaments psychotropes, drogues illicites) n’apparaissent pas à travers nos résultats liés de manière significative aux différents statuts du quadrant de Karasek. L’ensemble de ces résultats est conforme à ceux retrouvés dans la littérature. Cette étude n’identifie donc pas de façon formelle une situation de travail particulière à risque de comportements addictifs telle qu’on aurait pu l’imaginer comme avec celle de « job strain ». Effectivement il apparaît que les salariés se trouvant en condition de travail passif sont également exposés à ce risque de compensation par certains comportements addictifs. Elle nous rend attentif au fait que la variabilité interindividuelle peut jouer un rôle important de part la personnalité, le vécu antérieure professionnel ou familial, les ressources disponibles pour faire face aux diverses circonstances vécues comme stressantes. Il sera donc important pour notre service de réussir à sensibiliser l’entreprise sur la nécessité de prendre en charge les différentes situations pouvant être source de stress pour les salariés et ce quelque soit leur statut socioprofessionnel afin de pouvoir mener des actions concrètes. Si le collectif est important il faudra également savoir rester vigilant sur l’individualité. Mots clés : stress au travail - Karasek - catégories socioprofessionnelles – addictions Le reclassement professionnel au Luxembourg : évaluation après 10 ans de mise en pratique d’une loi en mouvement Dr. DELFOSSE Valérie UNIVERSITE DE LIEGE MASTER COMPLEMENTAIRE EN MEDECINE DU TRAVAIL Année 2012-2013 RESUME Le but de cette étude est de dresser un état des lieux de la mise en pratique d’une procédure légale qui existe depuis 2002 au Grand-Duché de Luxembourg et qui vise à maintenir sur le marché de l’emploi des travailleurs qui ont été reconnus incapables d’exercer leur dernier poste de travail. L’objectif de cette loi était de réduire le nombre d’invalidités définitives en favorisant le retour au travail en poste adapté. Cette procédure légale de reclassement professionnel a concerné 8355 salariés examinés au Service de Santé au Travail Multisectoriel (STM) entre 2002 et le 31 décembre 2012. L’étude s’est intéressée aux 1049 salariés examinés dans le cadre de l’IRP entre le 1er janvier et le 31 décembre 2008. Après avoir appliqué les divers critères d’inclusion et d’exclusion, un total de 443 dossiers médicaux ont été retenus. Pour chaque dossier, 17 variables ont été encodées, et notamment l’âge, le sexe, la qualification du salarié, son poste de travail, l’entreprise concernée... Ces variables ont alors été analysées par diverses méthodes statistiques, recoupées par des analyses croisées et régressions logistiques. Le but était de déterminer si certaines particularités du travailleur peuvent avoir une incidence sur son devenir professionnel et en particulier, sur la chance de le maintenir dans son entreprise (c.à.d. en reclassement interne). Des données analysées, il ressort que certaines caractéristiques du salarié sont associées à une plus grande probabilité de maintien au travail : l’âge plus élevé (catégories des 40-49 ans), le sexe féminin ainsi que le fait d’être atteint d’une pathologie de nature locomotrice plutôt que mentale. L’ancienneté au poste et le fait de disposer d’une qualification professionnelle sont aussi des facteurs positifs. Enfin, les entreprises de plus grande taille vont également procéder plus facilement au reclassement professionnel. Ces diverses constatations doivent pouvoir aider le médecin du travail dans la discussion avec les employeurs lorsqu’il s’agit de maintenir un travailleur dans son précédent emploi en poste adapté. Par exemple, elles permettent de faire face à certains préjugés classiques comme celui de l’âge que l’on peut croire un frein au maintien au travail. Et dans le contexte actuel de révision de la loi sur les reclassements, l’obligation de reclasser en interne va probablement augmenter, et il sera d’autant plus important d’avoir une bonne communication avec les employeurs, mais également d’éviter des restrictions qui se trouveraient injustifiées par la situation médicale. Mots-clés : Reclassement Professionnel - Invalidité - Inaptitude - Médecine du Travail EVALUATION DE L’EXPOSITION PROFESSIONNELE AUX CYTOSTATIQUES DES TRAVAILLEURS DE DEUX SERVICES DU CHU Dr. Dorina RUSU UNIVERSITE DE LIEGE MASTER COMPLEMENTAIRE EN MEDECINE DU TRAVAIL Année académique 2012 – 2013 Mots clés : cytostatiques, exposition professionnelle, frottis de surface, biomonitoring RESUMÉ L’emploi des cytostatiques s’élargit avec l’apparition de nouvelles molécules et de nouvelles techniques d’administration. Les cytostatiques sont des médicaments qui agissent sur les cellules tumorales, mais aussi sur les cellules saines, d'où le risque non-négligeable pour l'organisme humain. Leur emploi en thérapeutique implique l’exposition du personnel. OBJECTIFS DU TRAVAIL Dans ce travail, nous avons tenté de réaliser une analyse plus détaillée des conditions de manipulation de cytostatiques et aussi de mettre en place un protocole d’évaluation de l’exposition professionnelle des travailleurs. PARTICIPANTS ET METHODES Deux services du CHU de Liège ont été analysés. La pharmacie où sont préparées les perfusions de cytostatiques de manière centralisée et l’hôpital de jour où les perfusions sont administrées aux patients. L’étude a ciblé 3 cytostatiques ou groupes de cytostatiques : le cyclophosphamide, le 5-fluorouracile et les dérivés de platine. L’effectif du personnel est de 11 travailleurs à la pharmacie et de 23 travailleurs à l’hôpital de jour. L’étude a comporté des frottis de surface pour apprécier la contamination environnementale, un biomonitoring urinaire, une enquête réalisée par questionnaire pour investiguer l’exposition, les signes cliniques, les effets toxiques et le port des équipements de protection. Les résultats de biologie clinique ont également été analysés. RESULTATS A la pharmacie, 28 échantillons sur 63 ont montré la présence d’une contamination de surface, soit 43 %. A l’hôpital de jour sur 33 prélèvements, 13 se sont montré positifs, soit 39 %. Ce sont toujours les dérivés de platine les plus présents. Par contre, aucune contamination n’a été mise en évidence au niveau du biomonitoring urinaire. Les réponses au questionnaire ont permis d’apprécier l’exposition et la présence de signes cliniques. CONCLUSION Globalement, la situation est plutôt rassurante, en tout cas pour les catégories de travailleurs étudiées. Malgré une contamination de surface détectée, au niveau du biomonitoring aucun produit ou métabolite n’a été trouvé dans les urines. Donc les moyens de protection sont utilisés et efficaces. Le protocole de surveillance biologique du personnel pourrait être étoffé avec des dosages urinaires. Les frottis de surface pourraient compléter l’analyse des conditions de travail. Une attention plus soutenue devrait être accordée aux procédures de préparation, d’administration et de nettoyage pour éviter l’exposition du personnel.