Articulation de la Hanche

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Articulation de la Hanche
L’articulation de la hanche relie la tête du fémur à la cavité cotyloïde de l’os coxal. C’est une jointure robuste, de type
sphérique (énarthrose), bien emboitée et profondément enfouie sous de volumineuses masses musculaires. Sa stabilité en
tant que support du poids du corps est renforcée par de puissants ligaments et la texture torsadée de sa capsule. Toutefois, sa
fragilité est dominée par son col trop long et sa position en porte-à-faux.
Bassin01‐150 003‐50‐50‐50 - La tête du fémur est une portion (2/3) de sphère légèrement aplatie au niveau du pôle en contact avec le du toit du cotyle ;
elle est orientée vers le haut, en dedans et en avant, de telle manière que sa partie antérieure est extra cotyloïdienne en
position normale. Elle est recouverte d’une épaisse couche de cartilage sauf au niveau de la fossette du ligament rond située
près du pôle.
- Le col fémoral, dépourvu d’insertion musculaire, est particulièrement allongé et aplati d’avant en arrière.
fémur‐ant Femur‐post - Le cotyle est en forme de bol (acétabulum) creusé aux dépens de la face externe de l’os coxal, il est orienté verticalement,
son rebord regardant en dehors et en avant. Sa berge inférieure est ébréchée par une échancrure qu’un pont fibreux
transforme en pont (ligament acétabulaire), lieu d’insertion du ligament rond. L’aire articulaire est un croissant encroûté de
cartilage épais, sa concavité circonscrit l’arrière-fond (fosse acétabulaire) rugueux et dépourvu de cartilage.
Le cotyle est la zone de confluence des trois composantes de l’os coxal, l’ilion, le pubis et l’ischion, la ligne de démarcation
dessine un Y cartilagineux perceptible chez le jeune au fond de la fosse acétabulaire.
La profondeur de la cavité cotyloïdienne est accentuée par un anneau fibro-cartilagineux (bourrelet acétabulaire ou labrum),
plus épais que son homologue glénoïdien, il est inséré sur le rebord du cotyle, ligament acétabulaire inclus. Cette couronne
malléable transforme la cavité cotyloïde en une sorte de ventouse créant un vide attracteur de la tête fémorale.
- La capsule articulaire est un manchon fibreux, épais et résistant sur sa face antérieure, sa face postérieure est de
texture lâche. Elle s’insère sur le pourtour du cotyle s’étend sur le bourrelet et sur le ligament acétabulaire laissant
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libre l’orifice sous-jacent. Son insertion sur le col est fibreuse en avant, elle se fait le long de la ligne oblique du
fémur ; par contre, elle est discontinue sur le tiers moyen de la face postérieure.
Elle est renforcée par trois épaississements issus chacun d’une composante de l’os coxal. Le ligament ilio-fémoral est
de loin le plus résistant, épais d’une dizaine de mm, il s’étend de l’épine iliaque antéro-inférieure à la ligne inter
trochantérienne antérieure. Les deux autres ligaments, pubo et ischio-fémoral s’insèrent sur les aires juxta
cotyloïdiennes correspondantes, leurs fibres passent sous et derrière le col fémoral, elles se terminent sur l’extrémité
de la ligne inter trochantérienne.
Les fibres sont disposées en spirale de telle manière que leur tension, induite par la station debout, verrouille
l’articulation.
Hip‐Lig2 Hip‐Lig1 L’interstice compris entre les ligaments ilio & pubofémoral est renforcé par passage du fort tendon du muscle psoasiliaque dont le sépare une bourse séreuse, celle-ci communique fréquemment avec la cavité articulaire.
- La synoviale est la doublure séreuse de la capsule ; en engainant le col, elle envoie une expansion postérieure, là où
la capsule est moins adhérente. Les rameaux vasculaires destinés à la tête fémorale empruntent cet interstice et
s’insinuent entre synoviale et périoste cervical. Par ailleurs, la membrane synoviale forme un cornet autour du
ligament rond qui se trouve ainsi exclu de la cavité articulaire proprement dite.
- En station debout, la ligne de gravité passe derrière le centre mécanique de l’articulation, ainsi le tronc a-t-il tendance à
pencher en arrière par pivotement du bassin autour de la tête fémorale, cette hyper extension passive est freinée par la
tension du ligament ilio-fémoral. Tandis que l’extension active est le fait de la contraction du grand fessier.
L’attitude en flexion et rotation interne relâche l’étoffe de la capsule, prédisposant à la luxation de la hanche.
- L’articulation est profondément située, et contiguë au pédicule fémoral, principalement l’artère et le nerf crural. Elle
couverte en avant par l’origine des muscles quadriceps et adducteurs, par le petit fessier, par le tendon du psoas-iliaque.
Elle répond en arrière au rideau des muscles pelvi-trochantériens qui la sépare du grand fessier et du nerf sciatique; le
tendon de l’obturateur externe passe sous le col fémoral. Elle se trouve ainsi au carrefour des trois régions : inguino-crurale,
fessière et obturatrice, qui constituent la racine du membre inférieur.
La vascularisation provient de trois sources : fémorale superficielle, obturatrice et fessière. Le réseau principal et constant
est représenté par des artérioles qui atteignent le col à travers la déhiscence postérieure aménagée par la capsule, y pénètrent
et établissent des anastomoses avec d’une part les rameaux issus de l’artère diaphysaire, et d’autre part et inconstamment
avec l’artère du ligament rond.
Les artères destinées à la tête font un trajet tourmenté autour le col avant de s’anastomoser avec les rameaux de l’artère du
ligament rond, autre facteur de fragilité.
La bonne adaptation des surfaces articulaires et le grand nombre de muscles orientés dans tous les sens favorisent une
grande variété de mouvements.
- L’extension est essentiellement le fait du grand fessier, et accessoirement des ischio-jambiers.
L’hyper extension est limitée par la tension des ligaments et des muscles antérieurs, l’enroulement hélicoïdal des fibres
capsulaires autour du col visse la tête dans le cotyle, c’est le phénomène de verrouillage.
La contraction du grand fessier est nécessaire pour se lever, pour monter les escaliers, courir ou sauter, mais il intervient
accessoirement pendant la marche en terrain plat, les ischio-jambiers et le quadriceps suffisent dans ce cas.
- L’amplitude de la flexion ne dépasse pas 90° genou en extension, elle arrive à 120° quand le genou est fléchi et les ischiojambiers détendus.
Elle est assurée par le psoas-iliaque, le droit antérieur et le petit fessier ; elle est limitée par l’extension concomitante du
genou et par le contact des masses musculaires. Ce mouvement relâche l’étoffe capsulaire, le pas de vis articulaire tourne à
l’envers, dégageant la tête de l’acétabulum.
- L’abduction empêche le bassin de basculer du côté opposé quand on se tient sur un seul pied, le moyen fessier est donc le
stabilisateur du bassin en positon unipodale durant la marche. Elle est assurée par le moyen fessier, elle est de faible
amplitude (45°) quand le genou est en extension, elle est plus ample quand il est fléchi.
- L’adduction est produite par les adducteurs et le grand fessier qui sont en même temps rotateurs latéraux, comme les pelvitrochantériens.
- La rotation interne atteint une quarantaine de degrés, contre une vingtaine dans le sens latéral ; elle est assurée par le petit
fessier, le moyen fessier et dans une certaine mesure par le tenseur du fascia lata. Les rotateurs médiaux interviennent
durant la marche en faisant tourner vers l’avant le côté controlatéral du bassin
Quand le pied est au sol, l’axe vertical de rotation du fémur passe à travers la tête & l’échancrure inter condylienne, plaçant
ainsi les insertions fémorales des muscle psoas, pectiné & moyen adducteur, en dehors de cette ligne, ce qui ferait de ces
muscles dans cette position des rotateurs médiaux. Mais quand le pied quitte le sol, ils deviennent rotateurs latéraux du
fémur.
La position de repos est réalisée quand les muscle sont détendus, c’est à dire par la flexion de la hanche. Mais cette position
fatigue les Ischio-jambiers, l’étirement de ceux-ci entraine la flexion du genou ainsi qu’une bascule en avant de l’os coxal,
ce qui efface la lordose lombaire et accentue la fatigue induite par cette position.
La position de confort est obtenue en demi flexion à 135°, accompagnée d’une demi flexion du genou, c’est la position de
relaxation sur une chaise longue. En position couchée, elle est favorisée par un coussin placé sous le genou.
En station assise, la position de confort est réalisable hanche fléchie à 110° et genoux fléchis à 90°).
La position de fonction est toute autre, elle découle de la principale fonction de la hanche, la station debout, donc
l’extension si l’immobilisation est temporaire. S’il s’agit de l’immobiliser définitivement, on la fixe en très légère flexion
abduction & rotation externe, la légère boiterie qui en découle sera compensée par la bascule du bassin ; une telle position
permet par le jeu des suppléances du rachis lombaire et de l’articulation sacro-iliaque la station assise.
- 1 : L’orifice sous-ligamentaire est extra-capsulaire, il est comblé par une masse cellulo-graisseuse (glande cotyloïdienne)
dont le déplacement comble les vides lors des mouvements de la tête.
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