CLUD-contrat d`engagement douleur

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# 8 • TRIMESTRIEL - OCTOBRE 2010
dossier
Un exemple au CHPF
zoom
service
le SAMU et CESU
brèves
dossier
Adrien Delaporte
Contrat d’Engagement
Douleur
#8
sommaire
04
05
métiers
> Formation Infirmier diplômé d’Etat
06
07
métiers
> Présentation Françoise Grange
08
09
zoom
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11
brèves
> Urgences
> SAMU et CESU
> Ouverture du nouvel hôpital :
mission d’un stagiaire logisticien
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dossier
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15
dossier
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17
dossier
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19
lien du pacifique
20
> Un exemple au CHPF
> CLUD - Contrat d’Engagement Douleur
EDITO
de M. Louis Rolland, Directeur Général
Ea mag, une nouvelle fois, se donne comme objectif de mieux faire connaître ces
hommes et ces femmes qui comme Babette cachent leurs propres souffrances
derrière leur visage lumineux pour soulager les douleurs physiques et mentales
des patients; et cela tout au long de l'année 24 heures sur 24.
En effet, l'hôpital c'est la lumière qui reste toujours allumée;
le refuge pour la personne en détresse;
la voix qui répond pour vous apaiser ou vous accompagner quand vous
avez besoin d'aide.
Nous sommes persuadés que la lecture de ces articles vous permettra d'avoir un
regard chargé de gratitude sur ce monde hospitalier pétri des valeurs du service
public.
> Contrat d’Engagement
> Le SAMU, 20 ans déjà !
le saviez-vous
> Loi anti-tabac
> Orphelinat Lima
ea MAG est le journal interne gratuit du CHPf.
Comité de rédaction :
Directrice de la Communication : Anne-Marie Jeannette
Ass. : Ingrid Haiti.
Conception graphique : www.wakeup.pf
Photos : CHPf, Wake Up!
Tirage : 600 exemplaires sur papier recyclé
TE PARAU ITI A TE FA'ATERE RAHI
'O LOUIS ROLLAND TāNE
Mai tei mātàu hia e tātou, te fā o Ea mag, 'ia fa'a'ite hia terā 'e terā mau tàea'e 'e
tuahine ho’i, mai ia Babette, 'o tei hùhuna i tō rātou iho māuiui 'e te 'oto ma te
fa'ahua 'oa'oa ia rātou. E nā reira noa rātou 'ia ào’e’i te pō, 'e, ‘e 'ia pō ho’i ‘e ‘i te
ao ‘i te roara'a o te matahiti.
'Oia mau, te fare ma'i, te mōrī tūrama īa nō rātou;
te uru'aira'a na te feiā i topa i roto i te reiamoari
te reo e tāmāhana mai ia 'oe, te reo e tuiau atu ia 'oe i te tau fifi.
'Ia tai'o ana'e hia teie mau parau pāpa'i i muri mai, tē mana'o nei mātou 'ua 'ī te
arofa nō tō te fare ma'i, 'o tei 'ite ho'i i te parau o te tāvinira'a i te nūna'a.
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par mail :
Les départs à la retraite
Nom
Eliane TAPI
éps PEA
Emploi
Service
Départ le
Médecin adjoint
Réanimation
04/08/2010
HOMMAGE à Mme Elisabeth VANDAMME, dit Babeth
est arrivée dans le service de cardiologie en
janvier 1989.
Elle a d’abord été une excellente infirmière puis
une collaboratrice et une surveillante
exceptionnelle. Ses qualités humaines et sa
compétence professionnelle suscitaient le
respect, son sourire que nous ne sommes
pas près d’oublier lui permettait de tout dire
à tout le monde.
Nous avons aussi en mémoire sa grande dignité
devant la maladie au point de nous faire oublier à
nous aussi qu’elle était malade.
Nous gardons d’elle un très beau souvenir, la
belle image d’une personnalité accomplie
qui a énormément contribué à
l’évolution et la modernisation du
service de cardiologie et à
l’harmonisation des relations dans
l’équipe soignante.
C’était notre amie, Au revoir Babeth
Dr Gérard Papouin, chef de service et
toute l'équipe de cardiologie
Le Docteur Dominique PEA nous a quittés.
Et son départ est pour nous une grande et douloureuse
perte.
Très expérimentée en anesthésie obstétricale, du fait de
son parcours parisien, elle a été « l’anesthésiste du
service » pendant plus de dix ans. Tout ce temps partagé,
nous avons collaboré avec une grande complicité et un
parfait unisson, ce qui n’excluait pas, de temps à autre,
quelques « explications de gravure » pour
lesquelles son opinion était le plus souvent la
bonne.
Elle savait, dans les situations les plus
difficiles, dont l’obstétrique a quelquefois le
génie mortifère, exécuter le geste d’élection
au moment d’élection, mobiliser les
collaborateurs, stimuler l’opérateur, tout en le
rassurant par la solidité de sa grande expérience.
Nous partagions tous les deux une certaine réserve
face à la médecine protocolisée et une non moins certaine
considération des acquis du vécu professionnel, partage à
l’origine d’une réelle complicité.
Le Docteur Dominique PEA fait partie de celles et ceux qui,
tout au long de leur carrière en Obstétrique, n’ont jamais
perdu une femme lors d’un accouchement dont ils avaient
la charge.
J’en discutais avec elle le jour de son départ du service.
Il faut pour parvenir à ce résultat assez peu commun,
que l’on n’est en droit d’établir qu’à la fin de sa propre
carrière, une très bonne technique, un réel don
d’anticipation, un pouvoir mobilisateur sur autrui, un
génie rassurant pour le patient, et aussi une petite dose
de baraka. Elle possédait tout cela, ce qui
caractérise une certaine forme de génie.
Au nom de toutes les patientes qu’elle a
sauvées, par son action déterminante,
qui l’ignorent et qui l’ignoreront jusqu’à
leur dernier souffle, parce que, à cet
égard elle était pudique et discrète, je
la remercie.
Je la remercie aussi de pouvoir
continuer de profiter de son expérience,
par le truchement de son mari, Laurent, avec
qui elle a échangé son savoir pendant plus de vingt
ans et que nous soutiendrons aussi fraternellement et
autant que nous le pourrons dans les moments de
douloureuse solitude qu’il traverse désormais.
Nous lui disons adieu et ne l’oublierons pas.
Dr Etienne Beaumont
eaMAG
#8
03
métiers
NOUVEAU PROGRAMME
Infirmier diplômé d’Etat
L’année 2009 sera une année très importante pour la profession
infirmière, puisqu’elle vit un tournant surprenant de son cursus
de formation. Cet arrêté du 31 juillet 2009, sera mis en œuvre dès
la rentrée prochaine à l’Institut de Formation des Professionnels
de Santé (IFPS) Mathilde FREBAULT .
C’est une véritable réforme de la formation qui a vu le jour avec une reconnaissance universitaire des études.
Le diplôme d’Etat infirmier est dorénavant couplé à un grade de licence universitaire. Cette évolution va
s’accompagner de changements importants dans l’accompagnement des étudiants , notamment durant
leurs stages qualifiants au sein de nos unités de soins.
Un des axes de ce nouveau référentiel de formation concerne la professionnalisation du parcours de
l’étudiant ; l’idée étant de favoriser une construction progressive des compétences à travers l’acquisition de
savoir et savoir-faire, d’attitudes et de comportements.
Un autre axe porte sur l’aptitude de l’étudiant à analyser sa pratique, à prendre des décisions dans les limites
de sa fonction tout en donnant du sens à ses actions de soins . (Attitude réflexive).
Ce qui change dans le nouveau programme :
• Les études se déroulent sur trois ans, se calquant ainsi sur le cursus universitaire de licence.
• Le cursus universitaire est découpé en six semestres comportant chacun des stages ainsi que des unités
d’enseignement bien identifiés.
• Les trois années universitaires équivalent à l’octroi de 180 ECTS (European Credits Transfert System)
répartis en 120 ECTS d’enseignement théorique et 60 ECTS en enseignement clinique en stage.
• Des stages plus longs avec l’utilisation d’un porfolio qui retrace la progression de l’étudiant en stage,
ses acquisitions et son analyse d’activité. Ceci marque la fin des épreuves de mise en Situation
Professionnelle (MSP)
• Mise en place de tuteurs de stage ayant une véritable responsabilité pédagogique pendant le stage
de l’étudiant.
L’intérêt principal de la formation en alternance réside dans le fait de transférer des acquisitions d’une
situation à l’autre en les enrichissant au fil des apprentissages issus d’expériences concrètes, vécues
en stage et des savoirs théoriques enseignés à l’IFSI.
En Janvier 2010, un groupe de cadres du CHPF a souhaité travailler sur la mise en place de ce nouveau
programme et notamment sur la place des « stages qualifiants ». En partenariat avec deux cadres
formatrices de l’IFPS Mathilde FREBAULT et en s’appuyant sur l’arrêté du 31 juillet 2009 et les différents
travaux réalisés en métropole par les différentes DRASS, le groupe a pu :
• Redéfinir les différents acteurs du stage (cf encadré)
• Rédiger une Charte d’encadrement (document contractuel obligatoire où les conditions optimales
d’encadrement des étudiants infirmiers sont définies)
• Elaborer une maquette de Guide de stage (à l’usage des étudiants, ce livret est obligatoire pour chaque
terrain de stage et regroupe les informations nécessaires au bon déroulement du stage)
• Débuter une réflexion sur la mise en place des tuteurs au sein des services qui doit aboutir à une
formation pour les futurs tuteurs
• Réaliser une véritable réflexion sur le parcours de stage des étudiants en suivant le chemin clinique
du patient et mise à jour de la capacité d’accueil des étudiants en stage au sein du CHPF.
04
eaMAG
#8
ue !!
aïe, ça piq
La poursuite de la réflexion autour de la mise en place des tuteurs de stage au sein du
CHPF est déterminante. Le rôle et l’implication des tuteurs au sein des services seront
l’atout majeur pour accueillir les étudiants de l’IFPS Mathilde FREBAULT pour leur
premier stage en janvier 2011.
Les futurs candidats aux missions de tuteurs de stage peuvent dès à présent se faire
connaître auprès de leurs cadres et discuter des modalités pratiques liées à cette
responsabilité.
La mise en œuvre de ce nouveau programme de formation est un challenge important
aussi bien pour les équipes de soins que pour les équipes pédagogiques.
La collaboration étroite entre tous les partenaires est nécessaire et permettra de placer
l’étudiant (futur collègue) comme un véritable acteur de sa construction professionnelle.
Les acteurs du stage
( Charte d’Encadrement )
LE MAITRE DE STAGE :
• Soignant exerçant des fonctions d’encadrement, il est responsable de l’organisation
du stage : démarche d’accueil, suivi du présentéisme.
• Met en place les moyens nécessaires à l’encadrement : nomme un professionnel de
proximité au quotidien en fonction du planning du service et des objectifs de l’étudiant.
• Est garant de la qualité de l’encadrement en partenariat avec le ou les tuteurs
désignés.
• Assure les relations avec l’Institut de Formation en Soins Infirmiers.
• Règle les questions en cas de litige
En raison de sa responsabilité dans la qualité de l’encadrement, il participe à
l’évaluation des étudiants.
LES STAGES
Quatre types de stage :
• Soins en santé mentale et psychiatrie
• Soins de courte durée en médecine,
chirurgie ou gynéco-obstétrique
• Soins de longue durée et soins de suite et de réadaptation
• Soins individuels ou collectifs sur des lieux de vie
Durée de stage :
• 1ère année : 2 stages de 5 et 10 semaines
• 2ème année : 2 stages de 10 semaines
• 3ème année : 2 stages de 10 et 15 semaines
Évaluation du stage à l’aide du portfolio par le tuteur de stage
en validant des compétences acquises.
Présence en stage ne peut être inférieure à 80% du temps
prévu et dans la limite de la franchise autorisée.
Attribution des ECTS par une commission des crédits à la fin
de chaque semestre.
LE ou LES TUTEURS DE STAGE :
• Soignant expérimenté, il représente la fonction pédagogique du stage :
supervision des objectifs, mise à disposition des moyens pour favoriser les
apprentissages.
• Accompagne les stagiaires et évalue leur progression à partir des rencontres avec
les professionnels de proximité : il fixe des entretiens de suivi.
• Facilite l’accès aux différents moyens de formation proposés techniques et humains :
mise à disposition de documents, rencontre avec les personnes ressources.
• Prévoit des temps d’échange autour des problématiques rencontrées pendant
le stage : partage d’expériences à partir de situations ou de questionnements
professionnels et peut solliciter le référent de l’IFPS.
• Assure des relations spécifiques avec le formateur référent du stage (niveau de
formation du stagiaire) et le formateur assurant le suivi pédagogique de l’étudiant.
• Propose des solutions en cas de difficultés ou de conflits.
• Formalise sur le portfolio l’acquisition des compétences, la réalisation des actes ou
activités et bilan.
• Construit le parcours de stage en lien avec le formateur référent et le maître de
stage avec le cas échéant des possibilités de circuit dans un pôle d’activités.
Les tuteurs de stage peuvent être tuteurs pour plusieurs services.
eaMAG
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ue !!
aïe, ça piq
métiers
LES PROFESSIONNELS DE PROXIMITE :
• Les infirmiers du service sont responsables de l’encadrement direct. Ils sont désignés en début de stage par le
maître de stage qui prend en compte leur disponibilité et les
objectifs pédagogiques que doit atteindre le stagiaire.
• Ils aident l’étudiant sur l’acquisition des compétences.
• Ils accompagnent dans l’apprentissage des gestes
professionnels lors des soins infirmiers, suscitent la réflexion
et encouragent l’étudiant dans ses recherches.
• Ils entretiennent des contacts réguliers avec le tuteur par
rapport à la progression de l’étudiant.
Les autres professionnels de santé contribuent à l’apprentissage de l’étudiant.
L’ETUDIANT EN SOINS INFIRMIERS :
• Il est autonome, réflexif et responsable de sa formation.
• Il prend contact avec le maître de stage pour s’informer des
spécificités du service en lien avec le livret d’accueil.
• Il s’engage à respecter les modalités d’organisation du
stage.
• Il formule des objectifs en cohérence avec le livret d’accueil
et son niveau d’acquisition figurant dans le portfolio (qu’il
présente, complète et fait valider par son tuteur).
• Il intègre une démarche constructive d’apprentissage : se
donne les moyens d’acquérir des compétences à partir des
ressources mises à disposition dans le service.
• Il adopte un comportement responsable, attentif aux
personnes et aux biens, respectueux de la réglementation en
vigueur.
FORMATEUR REFERENT DE STAGE
Le formateur de l’IFPS est en relation régulière avec le service
(maître de stage, tuteur et professionnels) ;
c’est l’interlocuteur privilégié.
• Il partage avec le maître de stage, les spécificités du
service, et les éléments théoriques et pratiques que peut y
acquérir le stagiaire.
• Il aide le tuteur de stage dans l’apprentissage à l’évaluation
des étudiants.
• Il fait le lien entre le tuteur et le référent du suivi
pédagogique de l’étudiant.
• Il a accès aux lieux de stage et peut être sollicité pour
l’encadrement des étudiants.
• Il peut organiser des temps de regroupement au cours du
stage (analyse réflexive).
• Il peut être associé dans les travaux de service.
Groupe de travail autour des “ Stages qualifiants “
Isabelle SIGUIE (Cadre de Santé CHN CHX) et Christophe HONTANG
(Cadre de Santé Pédiatrie) ont été nommés référents de ce groupe
de travail et ont assuré la coordination du groupe.
. Secteur de Chirurgie
Madame Anne GUILLAUME – Cadre Supérieur du Secteur de Chirurgie
Madame Carine PETITJEAN – Faisant Fonction de Cadre de santé Chirurgie
Septique
. Secteur de Médecine
Monsieur Lionel LIDEREAU – Cadre de Santé de MDA
Madame Geneviève THOREL – Cadre de Santé de Pneumologie et MDI
. Secteur Mère Enfants
Madame Marie Line SIMON – Cadre Supérieur du Secteur Mère Enfants
. Secteur Plateau Technique
Madame Corinne DALMASSO – Cadre de Santé de Réanimation
Madame Christine LEDUCQ – Cadre de Santé d’Anesthésie
. Secteur de Psychiatrie
Madame Lucia PAGNUTTI – Faisant Fonction de cadre de santé MKA
Claude COLLIOT FANAURA (Directrice des Soins) et Maeva CORBAZ (Directrice Adjointe
des Soins) ont également participé aux différentes réunions.
Dorothéa TEHUIOTOA et Marie-Hélène MASSIT, Cadres formatrices à l’IFPS
Mathilde FREBAULT faisaient également parti du groupe de travail.
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eaMAG
#8
ts demain…
les résulta
Portrait de Françoise Grangé,
receveur du CHPF
Françoise Grangé
Tahiti le 15/09/2010
Merci au journal interne
EA MAG de me donner
l’opportunité de me présenter après les quelques mois
passés au Centre Hospitalier depuis mon arrivée.
Née à Tarbes dans les
Hautes Pyrénées à la frontière de l’Espagne et même si
je voulais le taire mon accent
du Sud Ouest suffirait à me
trahir. Après une maîtrise en
droit judiciaire, voies d’exécution
et contentieux administratif
à
l’Université de Pau et des Pays de
l’Adour, j’ai effectué un DEA de droit du travail
à la faculté de droit de Bordeaux.
C’est à Condom que se déroule ma rencontre avec l’Hôpital Public, puisque le Gers
ne dispose sur son territoire que de deux centres hospitaliers généraux, Auch et
Condom.Receveur hospitalier, je découvre le monde très spécifique de l’hôpital
public et le binôme Directeur-Receveur qui ont l’obligation de travailler de concert
dans l’intérêt de l’établissement. Je devrais presque dire « trinôme » puisque
viennent se rajouter les fortes personnalités que sont les présidents du conseil
d’administration qui sont parfois en même temps des élus politiquement
importants. Au cours de mon passage à Condom survient un événement marquant
dans la vie de tout Trésorier, la vérification durant trois semaines de l’Inspection
Générale des Finances. Les contrôles commençaient à huit heures du matin et se
terminaient à vingt deux heures, samedis compris.
La gestion de l’Hôpital fut bien sûr passée au crible, et tant la Trésorerie que la
Direction de l’établissement méritèrent les félicitations de ces vérificateurs.
Après une carrière aussi stable que rectiligne, vient le temps du changement
professionnel et géographique : ce sera chose faite le 1er octobre 2008, vers ma
seconde région ô combien maritime, la Polynésie Française. Arrivée à Papeete pour
prendre les fonctions multiples et variées de chef de la division Correspondants à
la Trésorerie Générale avec ses nombreuses casquettes: correspondante de l’Agent
Judiciaire du Trésor, conseillère fiscale des expatriés, supervision des services
suivants : service du recouvrement, service des collectivités locales et établissements publics locaux, service de la comptabilité générale et des dépôts et services
financiers.
C’est ainsi que depuis le 1er septembre dernier j’exerce les fonctions de receveur
du centre hospitalier de la Polynésie Française.
Il ne s’agit pas pour moi d’un terrain inconnu notamment en ce qui concerne les
difficultés liées au recouvrement, difficultés d’autant plus grandes que contrairement aux hôpitaux de métropole, le centre hospitalier de la Polynésie Française
n’est pas juridiquement un établissement public de santé et ne dispose pas,
contrairement aux hôpitaux métropolitains du droit de communication.Il s’agit d’un
droit qui permet aux comptables du trésor d’avoir accès aux renseignements bancaires et sociaux des redevables récalcitrants. L’hôpital ne dispose pas non plus, à
l’inverse des hôpitaux métropolitains de l’opposition à tiers détenteur qui est une
procédure facile de recouvrement.
De même, le contrôle avant mise en paiement des salaires,
primes, heures supplémentaires, gardes, astreintes, avances,
frais de mission ou de formation des 1652 agents de l’Hôpital
représente chaque mois pour le poste un défi à relever. Mais
l’ensemble du personnel de la Trésorerie a une haute
conscience de l’importance des tâches qu’il accomplit dans
sa mission au service de l’Hôpital.
Les objectifs que je dois atteindre sont, en outre :
1.Tout d’abord faciliter autant que faire se peut la vie de
l’ordonnateur dans ses missions et faciliter les échanges,
notamment de formation professionnelle et d’échange
d’informations entre nos différents services : c’est pourquoi
une convention d’engagement partenarial devrait être signée
dans un avenir proche entre Monsieur Louis ROLLAND et
moi-même, avec l’aval de Monsieur le Trésorier Payeur
Général afin d’officialiser cette mission.
2.Une convention de dématérialisation de la paie sera signée
au cours du second semestre. Il s’agit d’installer un logiciel
appelé XEMELIOS qui facilite grandement la gestion des
données des ressources humaines.
3.La Direction Générale des Finances Publiques considère
que le Centre Hospitalier de la Polynésie Française n’a pas
d’autre choix que de passer du budget traditionnel à l’Etat
Prévisionnel des Recettes et des Dépenses (EPRD), à l’instar
de l’ensemble des Hôpitaux de la métropole et des autres
collectivités d’outre-mer. Le but est de passer d’une logique
comptable à une logique financière. Le passage à l’EPRD
constitue l’un de mes objectifs.
4.Les hôpitaux périphériques devraient être rattachés à
l’Hôpital principal : le rattachement de budgets annexes
constitue toujours un passage délicat mais il me semble que
dans cette affaire la Trésorerie du CHPF a une obligation de
résultat à partir du moment où la décision politique sera prise.
5.Enfin il me semble très important de continuer à organiser
chaque trimestre un groupe de travail qui réunit l’ensemble
des professionnels du recouvrement de l’Hôpital, aussi bien
les agents de la Trésorerie que les personnels administratifs
de l’établissement (régisseur, caissiers, facturières, service
informatique, service social) avec un seul ordre du jour :
réussir à améliorer les rentrées financières de l’Etablissement.
Je souhaite remercier très sincèrement les agents de la
Trésorerie pour leur sens du service public et leur cohésion
dans ce but, ainsi que les personnels d’encaissement et de
facturation de l’Hôpital pour leur remarquable volonté de remplir au mieux leur mission malgré les difficultés auxquelles ils
sont confrontés. Je souhaite remercier également Monsieur le
Directeur Général et l’ensemble des Directeurs pour la vraie
gentillesse et la simplicité avec laquelle ils m’ont accueillie.
eaMAG
#8
7
…avant
!
17heures
zoom
Le Service des Urgences
Sous ce terme familier des
« Urgences »,se regroupent différentes unités dont les noms vous
sont familiers.
Un petit rappel de leurs significations :
Le SAU (Service d’Accueil des Urgences) est l’unité la plus
connue. Quarante mille patients ont été consultés l’année dernière, adultes, enfants, relevant de la médecine comme de la
chirurgie et ce chiffre est en constante évolution. Plus de 20%
des patients sont hospitalisés à l’issue de leur passage au
SAU.
Dans le nouvel hôpital, douze box d’examen ont été prévus
pour accueillir les patients doublant ainsi la capacité du
service actuellement saturé.
L’ accueil est assuré par un IAO (Infirmier d’Accueil et
d’Orientation) qui trie de façon protocolaire les patients en
fonction de leur gravité et non de leur heure d’arrivée. Ils sont
ensuite pris en charge par des équipes médecins-infirmiers
qui effectueront les démarches diagnostiques (bilans
sanguins, radiologiques, etc) et thérapeutiques immédiates
(perfusions, médicaments, sutures, plâtres, etc) avant sortie
éventuelle ou hospitalisation dans un service hospitalier.
Les urgences graves sont accueillies en salle de déchocage
dite SAUV (Salle d’Accueil des Urgences Vitales) disposant de
quatre postes dans le nouvel hôpital.
Dépendant du SAU, une petite unité d’hospitalisation de
courte durée (UHCD) dite Lits-Porte est à la disposition des
patients pour une hospitalisation de moins de 24 heures,
nécessaire pour suivre, cadrer ou surveiller un malade avant
éventuelle sortie ou hospitalisation en service spécialisé.
Y sont ainsi admis aussi bien les intoxications médicamenteuses volontaires que les surveillances de TC/PCI, tous
patients nécessitant une surveillance d’au moins six heures
mais ne relevant pas de la réanimation.
Le SAMU (Service d’Aide Médicale Urgente) est la tête de
tout le secteur pré-hospitalier.
Dans une salle dédiée, dite salle de régulation, médecins
régulateurs et PARM (Permanencier d’Aide à la Régulation
Médicale) reçoivent et traitent tous les appels d’urgences de
la Polynésie qui aboutissent au 15 et au 420101.
En dehors des simples conseils médicaux, le SAMU peut faire appel aux
structures existantes privées ou
publiques telles que les médecins privés
de garde, les cliniques, SOS Médecins,
les pompiers des communes, etc,
lorsque l’état du patient ne nécessite
pas d’accompagnement médicalisé pour
sa prise en charge et son transfert.
Si l’état du patient le nécessite, le SAMU
déclenche alors le SMUR (Service
Mobile d’Urgence et de Réanimation)
autrement dit une ambulance médicalisée ( équipe médecin-infirmier dédiée,
24h/24h).
Plus de 1500 sorties sont effectuées chaque année, certaines jusqu’à l’hôpital de Taravao.
En dehors de Tahiti, le SAMU fera appel à des moyens
aéroportés pour effectuer une EVASAN (Evacuation
Sanitaire), essentiellement aux avions de la Compagnie
Air Archipel pré-équipés en civière, oxygène, énergie.
Plus de 500 vols spéciaux sont ainsi réalisés chaque
année grâce à une équipe médecin-infirmier également
réservée à cette activité.
Le CESU (Centre d’Enseignement des Soins d’Urgence) a pour mission de former tous les
acteurs de la santé aux gestes et techniques d’urgence dans tout le pays et est bien
entendu rattaché au SAMU.
Enfin, le services des Urgences gère le Caisson Hyperbare dont l’activité est limitée aux
urgences telles que les accidents de plongée ou des pathologies telles que les gangrènes
gazeuses ou les surdités brusques.
Tout le personnel médical et paramédical est mutualisé dans les différentes activités du
service qui fonctionnent H24 toute l’année. Ainsi, la majorité des médecins et infirmiers travaillent essentiellement en gardes de 12h, aussi bien au SAU, qu’en SMUR ou Evasan leur
permettant de conserver leur technicité et leur polyvalence sur chacune de ces activités.
Les différentes unités sont sous la responsabilité d’un médecin et d’un cadre de santé.
Plus de 120 personnes, des médecins aux femmes de services, des infirmiers aux
permanenciers, des cadres de santé aux hôtesses d’accueil, des ambulanciersbrancardiers aux adjointes de soins, travaillent dans le pôle Urgences-SAMU. Tous se
préparent à intégrer les locaux du nouvel hôpital, parfaitement adaptés aux conditions
particulières de la médecine d’urgence et surtout à l’accueil et au confort des patients
qu’ils seront amenés à prendre en charge.
Docteur Fabrice JEANNETTE
8
eaMAG
#8
!
et ça tient
Le CESU
Le Centre d’Enseignement des Soins d’Urgence a
été créé en juin 2007 en tant qu’unité fonctionnelle
du SAMU de Polynésie.
Cette création répond aux besoins de formation et
de mise à jour des connaissances exprimés par les
personnels soignants de la Santé Publique et du
CHPf.
Son équipe est constituée de quatre personnes :
- Le Docteur Serge CABARET, médecin urgentiste, responsable médical ;
- Mr Luc LEROY, infirmier formateur et instructeur de secourisme ;
- Mme Joséphine KEOU YUK WING, infirmière formatrice et monitrice de
secourisme, maîtrisant parfaitement la langue tahitienne ;
- Mme Tiare PRUNONOSA-ROUVEROL, collaboratrice, qui assure le secrétariat.
En Polynésie, le mode d’exercice en situation d’insularité impose plus
qu’ailleurs une solide formation initiale et un entretien régulier des
connaissances alors que, dans le même temps, l’isolement
géographique les complique singulièrement.
Les formations du CESU répondent à cette double problématique en
étant dispensées au plus près des soignants. Certaines de ces
formations sont élaborées en adéquation avec les besoins
spécifiques des agents des structures polynésiennes, d’autres
sont superposables, dans leur forme et leur contenu, aux formations
des CESU métropolitains et permettent l’obtention de diplômes ou
attestations reconnues. En 2009, ce sont 950 agents toutes
catégories confondues qui ont été formés par le CESU de Polynésie.
Parmi les formations dispensées en 2010 on retrouve :
• Les formations règlementaires aux gestes et soins d’urgences
(AFGSU de niveau 1 et 2) qui s’adressent au personnel -soignant)
ou non- travaillant dans un établissement de santé.
Cette formation est obligatoire pour les étudiants des professions
médicales et paramédicales et concerne donc en Polynésie
les élèves infirmières, les élèves aides-soignantes et les élèves
sages-femmes ;
• Les formations à la prise en charge de l’arrêt cardiaque intra
hospitalier ;
• Les formations à l’utilisation et la gestion des chariots d’urgence ;
• Les formations à l’intubation difficile à destination des médecins et
des infirmiers anesthésistes ;
• Les formations aux gestes d’urgence pour les agents en poste isolé
dans les îles ;
• Les formations aux différents Plans de Secours susceptibles d’être
déclenchés en Polynésie ;
• Enfin, les formations de secourisme (PSC1, PSE1, PSE2,
monitorat…) pour lesquelles la Direction de la Défense et de la
Protection Civile a délivré son habilitation.
Le dynamisme de cette petite équipe porte ses fruits et le CESU est de plus en plus
sollicité.
De nouvelles demandes émergent, émanant des structures publiques de santé mais
aussi des professionnels libéraux (médecins, dentistes, infirmiers, etc.) et des
cliniques, voire des structures n’ayant aucun rôle sanitaire (services administratifs,
banques, hôtels, groupes industriels) et pour lesquelles le CESU est le seul interlocuteur légitime sur la place. Pour autant, le fonctionnement actuel du CESU ne permet
pas de répondre à ces dernières demandes, sauf conseil ou avis d’expert ponctuel.
Actuellement, le CESU dispose des anciens locaux du caisson hyperbare transféré
récemment au Nouvel Hôpital. Mais la place manque et la configuration des locaux
n’est pas optimale pour leur nouveau rôle aussi l’équipe est-elle impatiente
d’emménager au sein du futur bâtiment du SAMU où trois salles de formation
permettront la tenue de sessions simultanées, avec pour corollaire la possibilité
d’élargir le public-cible, d’accroître les capacités d’accueil et de développer l’offre de
formation.
Rendez-vous courant 2011, mais le plus tôt possible... !
eaMAG
#8
9
dose…
alors, une
brèves
Ouverture du Nouvel Hôpital
Mission d’un stagiaire logisticien
Présentation :
Originaire de Sancerre (Cher - FRANCE), je termine
actuellement mes études en logistique à Toulouse. En
effet, étudiant en master européen de logistique à
l’Ecole Internationale des Transports et de la
Logistique (Groupe Promotrans), j’ai choisi
d’effectuer mon stage de fin d’étude au sein du
Centre Hospitalier de Polynésie française, afin
d’approfondir mes connaissances en logistique
de
nouvelles
hospitalière
et
d’acquérir
compétences.
Pourquoi le monde hospitalier ?
J’ai commencé à connaître le monde hospitalier quand j’étais adolescent,
puisque depuis 2002, j’accompagne tous les ans des personnes malades et
handicapées en tant qu’hospitalier. Le monde hospitalier m’attire plus particulièrement, de part sa complexité d’organisation liée au rôle et à l’envergure que
joue un centre hospitalier au sein d’un territoire, mais aussi de part la
dimension humaine des actions à mener et l’ampleur des projets que portent
de nombreux établissements.
Expérience :
Lors de mon arrivée au CHPF, le monde hospitalier ne m’était pas totalement
inconnu, puisque j’ai déjà eu l’occasion de travailler en tant qu’apprenti
logisticien à la Direction logistique du Centre Hospitalier Universitaire de
Toulouse pendant deux ans, durant ma formation en alternance de
« Responsable d’Unité Logistique » (bac+3/4 – Groupe Promotrans). En
revanche, le caractère insulaire, et les projets liés au nouvel hôpital sont pour
moi de nouvelles expériences qui me permettront d’enrichir mon expérience.
10
eaMAG
#8
idi
…matin, m
e t s o i r.
Missions confiées :
Durant ce stage de fin d’étude, que j’ai commencé le 6 avril et
que je terminerai le 1er octobre prochain, je suis chargé de
mettre en place la traçabilité des standards GS1.
En effet, les codes à barres et les Datamatrix GS1* figurant sur
les dispositifs médicaux et les médicaments ont été récemment
adoptés par l’ensemble des acteurs du monde de la santé
(laboratoires, distributeurs, cliniques, hôpitaux, officines…), et
sont en cours de déploiement.
Je participe également à l’aménagement des zones de la
pharmacie du nouvel hôpital et à l’organisation du déménagement de celle-ci. En parallèle, je mène une étude sur la future
plate forme logistique hospitalière.
Basé à la cellule du nouvel hôpital, je travaille essentiellement
avec le service informatique. En effet, le système d’information
du CHPF est directement impliqué dans le projet traçabilité.
De plus, Francis PEZET est mon tuteur de stage.
Je sollicite également la pharmacie avec qui je travaille au quotidien, et les moyens généraux.
Et après… ?
Code barre GS1
Datamatrix
Ces standards de traçabilité permettent aux différents acteurs
de la chaîne du médicament et du dispositif médical de
communiquer entre eux et d’échanger les données relatives aux
dates de péremption, numéro de lots,… des produits.
A partir du 1er janvier 2011, la législation française imposera à
la chaîne du médicament les normes GS1 en matière de
traçabilité. A terme, c'est la gestion de toute la chaîne logistique
du médicament qui évoluera et permettra de suivre le parcours
d'un médicament jusqu'à son patient. Ce projet phare comporte
de nombreux avantages. Il permettra dans un premier temps de
mieux gérer les stocks, d’éviter les erreurs et de fiabiliser la
saisie des données. A terme, ce projet s’intégrera dans le
circuit du médicament et permettra d’améliorer le suivi des
patients.
De retour en métropole, il me faudra rédiger un rapport de stage
que je soutiendrai par la suite (fin octobre) devant un jury de
professionnels. Une fois mes examens validés et mon diplôme
en poche, je chercherai activement un emploi. La logistique est
présente dans de nombreux secteurs d’activités (industriel,
agro-alimentaire, automobile, aéronautique,…).
Néanmoins, je souhaite continuer ma carrière dans le monde
hospitalier qui connaît, une véritable révolution d’un point de
vue « logistique ».
Adrien DELAPORTE
*GS1 est une entreprise à but non-lucratif chargée de
développer des standards de traçabilité dans divers secteurs
d’activité et de promouvoir leur utilisation tout au long de la
chaîne logistique des produits, afin d’en assurer le suivi.
eaMAG
#8
11
respirez…
dossier
Lutte contre la douleur
Un exemple au CHPF
Dans son édition du 16 juin 2010,
l'hebdomadaire national, L'Express
a consacré une étude sur la
capacité de prise en charge de la
douleur auprès de 1.200 établissements de soins métropolitains et
outre-mer; hôpitaux, cliniques,..
A noter qu'en Polynésie française
seul le CHPF a accepté de participer à cette enquête pointilleuse si
révélatrice
d'un
véritable
professionnalisme.
Sur une échelle de A à E, le A étant une prise en charge excellente, E une prise en charge déficiente, le CHPF se voit noter B.
Pour connaître un peu plus pourquoi et surtout comment
notre Etablissement Public Polynésien est arrivé à une telle
notation de qualité, ci-dessous l'article de l'Express, suivi
d'une interview du docteur Wong Fat.
Dr Richard WONG FAT
UN PIONNIER AUX ANTIPODES
Tahiti est à la croisée de trois cultures, polynésienne,
européenne et chinoise. "La manière d'exprimer ses douleurs
se différencie d'une communauté à l'autre", explique le
médecin anesthésiste réanimateur Richard Wong Fat à
l'origine de la consultation anti-douleur du Centre Hospitalier
de Polynésie française, créée en 2005.
C'est pourquoi, dès le premier entretien, il pose cette question
"Dans quelle langue souhaitez-vous communiquer ?".
"Nous établissons ainsi une relation plus approfondie avec
des patients qui ont parfois du mal à dire leur souffrance".
Ches les Polynésiens par exemple, "la pudeur et la retenue
empêchent la plainte, précise la psychologue du centre Sylvie
Couraud, même s'ils ont très mal".
Enfant du pays, Richard Wong Fat tenait également à pouvoir
soigner ses patients sur leur terre et à leur offrir la même
qualité de soins que dans l'Hexagone.
Afin de pallier les risques de l'isolement, le médecin se tient
régulièrement informé des avancées médicales en métropole.
Les stimulations médullaire et magnétique transcrâniennes
n'ont pas de secret pour lui. Il fait venir des experts hexagonaux deux fois par an. Leur mission: former son équipe aux
nouvelles techniques antidouleur. Souhaitant mettre en place
une formation à l'hypnose pour les médecins tahitiens, le
docteur a fait appel, au printemps dernier à un spécialiste ravi
de constater que la tradition du collier de fleurs sur le tarmac
persistait. Une vingtaine de candidats se sont déjà déclarés
prêts à y participer.
A. B – L'Express
12
eaMAG
#8
Bonjour docteur. L'Express à consacré son numéro du 16
juin à la prise en charge de la douleur et a mis en avant
le fait que la notation du CHPF est dûe à votre travail.
Qu'est-ce qui vous a mené a créer un comité de lutte
contre la douleur (CLUD) ?
La prise en charge de la douleur aigue ou chronique n’est pas
uniquement l’affaire de spécialistes mais de tout le monde
avec une implication et une collaboration de tout le personnel
de l’hôpital soignants ou non soignants et aussi des patients.
Pour cela, comme en France il était nécessaire de constituer
un comité de lutte contre la douleur dénommé le CLUD qui
est un groupe de réflexion, de proposition et de coordination
des projets composé de représentants des soignants de
différents secteurs désignés par leur paire dans l’objectif
d’élaborer ensemble la meilleure politique de prise en charge
de la douleur et les moyens prioritaires à mettre en place au
niveau de l’établissement.
C’est ainsi que très rapidement le CLUD a décidé de faire une
enquête pour faire le point au niveau de l’hôpital sur la prise
en charge de la douleur en 2009 dont les résultats ont été
communiqués aux instances internes de l’établissement.
Cette enquête a permis de connaitre les problèmes et de
définir plusieurs priorités comme celle de promouvoir une
action de formation de tous les personnels infirmiers pour
prévenir et soulager les douleurs notamment les douleurs
induites par nos soins et celle d’élaborer des protocoles.
En Polynésie française cela va beaucoup plus loin qu'
une approche médicale. Peut-on dire qu'il s'agit d'abord
de la compréhension de la différence culturelle ?
La société polynésienne est une société pluriethnique
attachée à leur culture et à leur langue. La culture tient une
place importante dans l’expression et la verbalisation des
douleurs et de la souffrance. Il est fréquent de constater que
pour certains patients notamment ceux du troisième âge et
venant des îles éloignées, la maîtrise insuffisante de la langue
française constitue une barrière dans la verbalisation, la
compréhension et l’évaluation de leurs douleurs et des troubles émotionnels.
ici…
c’est bon
…et là aussi.
Il est bien vrai que pouvoir parler dans leur langue maternelle
facilite grandement le contact. La conduite de la consultation
ainsi que l’observance du traitement supprime la gêne de ne pas
pouvoir s’exprimer correctement.
Il est fréquent d’entendre cette expression “ fa’a’oroma’i “.
Elle revient souvent dans les propos des patients et aussi de
l’entourage. Le dictionnaire de l’Académie tahitienne le traduit
par “ être patient ou supporter “. Je me suis posé souvent la
question de l’origine et de la signification de ce mot qui invite de
la part de celui qui est souffrant à une attitude de supporter ses
douleurs et quelles conséquences peuvent-elles avoir dans
l’évolution de la maladie, avec le retard de diagnostic apporté par
la non verbalisation de cette douleur ?
Tout jeune, les parents apprennent à leur enfants à supporter la
douleur comme des grands, avec fierté, pudeur et retenue.
L’exprimer serait considéré comme une faiblesse.
Cette façon “ d’être patient avec la douleur “ peut retarder le
patient à aller consulter un médecin et les personnels
soignants ne peuvent pas les prendre en charge quand ils sont
hospitalisés. J’invite donc les soignants à poser systématiquement la question même si le patient ne parle pas de leur
douleur. L’impact des religions dans la vie quotidienne serait à
prendre en considération dans l’évaluation des douleurs
chroniques. Pendant longtemps les patients ont accepté de
“ fa’a’oroma’i “ pour des raisons multiples et personnelles.
La douleur est-elle rédemptrice ? Est-elle là en punition de nos
fautes ?
Fort heureusement, le comportement des patients face à leur
douleur a beaucoup évolué et dans le bon sens. La population est
informée par les médias et par internet des moyens médicaux
pour calmer leur douleur et les conséquences néfastes provoquées par les douleurs qui se pérennisent sur tous les plans
familiaux et professionnels. Ils ne comprennent pas qu’ils puissent continuer à avoir mal et ils n’acceptent plus d’avoir mal et
de souffrir. C’est une bonne chose.
Les autorités et administrations du CHPF sont-elles suffisamment sensibilisées à la lutte contre la douleur ?
Depuis 1999 au niveau de l’hôpital une véritable prise de
conscience de la nécessité d’assurer une prise en charge de la
douleur a vu le jour avec la prise en charge de la douleur
post-opératoire par le développement des techniques d’analgésie locorégionnale et analgésie péridurale pour l’accouchement.
Les responsables de l’établissement ont soutenu activement les
projets de développement de la prise en charge de la douleur
avec le financement de la formation des personnels pour le DU
de la douleur et des soins palliatifs. La création du centre de la
douleur en 2005 et la création du CLUD en 2007.
Des actions de formation menées par l’équipe du centre de la douleur pour les hôpitaux
périphériques et pour les soignants libéraux ont eu lieu durant ces 5 années avec des
spécialistes algologues venant de la France.
Les responsables de la santé et de la CPS ont bien compris que du fait de notre isolement, c’est
une nécessité de développer toutes les techniques invasives et non invasives de prise en charge
de la douleur sur le territoire C’est ainsi que progressivement des techniques d’avant garde telles
que les stimulations médullaires, l’hypnose médicale et la stimulation magnétique transcrânnienne sont proposées aux patients douloureux chroniques.
Si les efforts de toute une équipe se trouvent aujourd’hui récompensés par les médias, il n’en
reste pas moins que ces efforts soient maintenus et renforcés pour assurer aux patients qui nous
sont confiés toute l’attention nécessaire pour une prise en charge adéquate de leur douleur.
CONFÉRENCE-DÉBAT
L’hypnose médicale pourrait faire son entrée à l’hôpital
Jeudi dernier, les membres du corps médical polynésien étaient nombreux pour écouter la
conférence de Jean-Marc Benhaiem dans les salons de l’hôtel Tahiti Nui. Invité par le Dr Won Fat,
responsable du Centre de la douleur au CHPF de Mamao, ce praticien spécialiste de l’hypnose
médicale a passionné son auditoire en alternant avec aisance les informations théoriques
concernant cette pratique et les démonstrations pratiques auxquelles les membres de
l’assistance se sont prêtés avec complaisance sous l’oeil attentif des spectateurs.
Mais ne nous y trompons pas ! Si l’exposé de Jean-Marc Benhaiem a toujours été fort agréable,
il s’agissait cependant d’aborder des sujets très graves qui relèvent de la douleur des malades,
que cette douleur soit occasionnelle ou chronique et qu’elle concerne des organes ou des
comportements.
Pratiquant l’hypnose médicale depuis près de 30 ans et à l’origine du premier diplôme
d'hypnose médicale en Europe au sein du prestigieux hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière,
Jean-Marc Benhaiem a très bien su expliquer comment l’hypnose pouvait être efficace
pour apaiser les douleurs des patients et venir par conséquent en appoint des soins apportés
par les divers spécialistes en charge de leurs pathologies. Outre ses consultations et son
enseignement, Jean-Marc Benhaiem est aussi l’auteur de nombreux ouvrages qui font
référence dans le domaine et parmi lesquels L’hypnose qui soigne, Oubliez le tabac ! et
Enfin je maigris ! connaissent un vrai succès auprès des lecteurs concernés par les sujets
traités.
Jean-Marc Benhaiem devrait revenir à Papeete en novembre prochain pour animer un stage
d’initiation à l’hypnose destiné aux médecins de Polynésie.
MZS – Les Nouvelles de Tahiti, 19 avril 2010
eaMAG
#8
13
ça colle…
dossier
Lutte contre la douleur
CLUD-contrat d’engagement douleur
Pendant trop longtemps la
douleur a été vécue comme une
fatalité. Et pourtant, l’évolution
des connaissances nous donne
aujourd’hui les moyens
permettant de réduire dans des
proportions importantes la
douleur du patient. Mais plus que
les connaissances, ce sont les
mentalités en matière de prise
en charge de la douleur qui
doivent maintenant évoluer.
Par délibération N°26/2007/
CHPF du 08 mars 2007, le
Conseil d’Administration du
Centre Hospitalier de la
Polynésie Française a décide
de réactiver le Comite de
Lutte contre la Douleur au sein
de l’établissement.
• La rédaction de protocoles de prise en charge de la douleur
Le CLUD (Comité de Lutte
contre la Douleur) est un centre de
réflexion et de proposition sur la
prise en charge de la douleur, appelé
à travailler en collaboration effective et
permanente avec la direction de l’établissement et la Commission Médicale, ainsi qu’avec
les services cliniques, la Commission de Soins
Infirmiers de Rééducation et Médico Technique, la pharmacie et les services administratifs et techniques.
Devant ce constat, pour les cinq années à venir, le CLUD a
souhaité développer les axes de travail suivant :
En pratique, le CLUD doit pouvoir coordonner les actions,
recueillir les informations cliniques et les besoins de l’établissement, afin de proposer une stratégie cohérente et adaptée
devant aboutir à la prise en compte effective de toutes les
douleurs.
L’idée principale du CLUD, renouvellement forme était alors
de: Relancer la culture contre la douleur au CHPF.
Afin de déterminer le constat de départ, le CLUD a souhaité
faire une première évaluation autour de la prise en charge de
la douleur au CHPF. Telle une photographie, il a semblé intéressant d’explorer un maximum d’éléments pouvant renseigner sur la culture douleur en 2008 au CHPF.
Une grande enquête a été mise en place et ces résultats ont
mis en évidence les points suivants :
• Les patients sont globalement satisfaits de la prise en
charge même si la plupart d’entre eux ont ressenti une
douleur intense pendant leur hospitalisation et que 40%
d’entre eux n’ont pas été soulagés ;
• Plus de la moitié des prescriptions médicales d’antalgiques
ne sont pas respectée ;
• Les moyens antalgiques existent au sein des services
(PCA, MEOPA, EMLAR) mais ne sont pas toujours utilisés ;
l’identification des gestes douloureux, leur prévention sont
à développer.
14
eaMAG
#8
est un impératif au sein des services et une demande pour
51.5% des paramédicaux et 41.9% des médicaux ;
• 34% des paramédicaux et 64.3% des médicaux sont
satisfaits de la prise en charge de la douleur ;
• La traçabilité de l’évaluation de la douleur est quasi
inexistante dans les dossiers de soins, faute d’harmonisation
des outils et du support prévu.
Objectif 1 : Améliorer la formation de l’ensemble du personnel de santé en matière de prise en charge de la douleur.
Objectif 2 : Engager l’établissement dans une démarche
d’amélioration de la qualité de la prise en charge de la douleur des patients en associant les usagers par une meilleure
information.
Objectif 3 : Evaluer de façon systématique, précoce et
périodique la douleur et assurer la traçabilité de cette évaluation.
Objectif 4 : Prévenir la douleur provoquée par les soins.
Objectif 5 : Mettre en place un « référentiel douleur » permettant un support aux professionnels afin d’apporter une meilleure prise en charge de la douleur.
Objectif 6 : Apporter un meilleur niveau de satisfaction aux
patients.
Objectif 7 : Apporter un meilleur niveau de satisfaction du
personnel en matière de prise en charge de la douleur.
!
et ça tient
Afin d’engager l’établissement dans une démarche
d’amélioration de la qualité de la prise en charge de la
douleur des patients en associant les usagers par une
meilleure information (Objectif N°2), le CLUD a souhaité
mettre en place un Contrat Engagement Douleur au
CHPF.
Ce terme de « Contrat Engagement Douleur » apparaît
en métropole dans le plan quadriennal de lutte contre la
douleur 2002-2005.
Le Contrat d’Engagement intègre les éléments relatifs à
la politique et l'organisation de l'établissement en
matière de prise en charge de la douleur. Il devient acte
d’engagement pour l’établissement hospitalier.
Afin d’évaluer la pertinence de l’information contenue
dans le document, celui-ci a été distribué accompagné
d’un questionnaire en consultation d’anesthésie sur
une semaine en Avril dernier.
Sur 57 observations reçues, :
- Les patients sont satisfaits par l’information contenu
dans ce document (42.1% la trouve très claire);
- 79.6% des patients ont appris quelque chose et ce
document risque de modifier leurs comportements face
à la douleur;
- La réglette douleur est encore trop peu utilisée (20%).
Plusieurs messages :
– la prévention de la douleur provoquée,
– la douleur post opératoire,
– l’utilisation d’échelles d’évaluation de la douleur
– les médicaments de la douleur.
Le Contrat d’Engagement donne des indications sur le
rôle respectif des usagers et des professionnels dans la
prise en charge de la douleur. C’est un engagement de
prise en charge de la douleur mais pas de résultat.
Au CHPF, le CLUD a travaillé sur l’élaboration d’un
Contrat d’Engagement sur le même modèle que celui
proposé dans le plan douleur 2002-2005 avec
quelques modifications. (personnalisation du document, présentation, exemples de douleur, traduction en
tahitien…)
Il sera distribué au patient dans le livret d’accueil en
complément de l’information donnée sur la douleur
dans celui-ci.
Le CLUD du CHPF souhaite qu’à travers ce document,
l’ensemble des personnels médicaux et paramédicaux
du CHPF s’engage dans une véritable politique de lutte
contre la douleur.
NE PAS AVOIR MAL EST UN DROIT POUR LE
PATIENT
SOULAGER EST UN DEVOIR POUR LE SOIGNANT
Christophe HONTANG
Vice Président du CLUD
Cadre de Santé - Service de Pédiatrie
Sont membres du CLUD :
Président
Dr Richard WONG FAT – Médecin Centre
de la Douleur
Vice Président
Christophe HONTANG – Cadre de Santé
du service de Pédiatrie
Membres de droits
Directeur du CHPF : Louis ROLLAND *
Président de la CME :
Docteur Lionel BESSOUT
ou son représentant
Dr Yann TURGEON ; Médecin
Urgentiste/Qualiticien
Directrice des Soins : Claude COLLIOT
FANAURA
Chef de service de la Pharmacie :
Dr Philippe Emmanuel DUPIRE
Directeur de la Santé ou représentant :
Geneviève THOREL
Membres désignés
Représentant médical Anesthésie :
Dr Marc ROUSSELOT - Anesthésiste
Représentant médical Médecine :
Dr Pablo FERRER LOPEZ – Pneumologue
Représentant médical Pédiatrie :
Dr Jérôme PASCHE – Pédiatre
Représentant médical Psychiatrie.
Représentant médical Urgences :
Dr Sonia BOURREAU – Urgentiste
Représ. IDE ou Cadre : Sophie PORTEU
BARBEDET – Cadre HDJ
Représ. IDE ou Cadre : Chantal VANSON
GRANDJACQUOT – C. Sup. Méd.
Représentant Aide Soignant :
Stéphane GERVAIS – MDA
Représentant Kinésithérapeute : Grégory
CHENET
Invités permanents
Grégoire DESTAILLEUR – Ingénieur
Qualité
Paul MARTINEZ- IADE Douleur
représentant le Directeur du CHPF*
eaMAG
#8
15
dossier
Le Contrat d’Engagement
Au Centre Hospitalier du Taaone, nous nous engageons à prendre
en charge votre douleur.
AVOIR MOINS MAL, NE PLUS AVOIR MAL
C’EST POSSIBLE
Vous avez peur d’avoir mal...
Prévenir, traiter ou soulager votre
douleur c’est possible !
Vous avez mal...
Votre douleur, parlons-en...
Nous pouvons :
Tout le monde ne réagit pas de la même manière devant la
douleur ; il est possible d’en mesurer l’intensité.
Pour nous aider à mieux soulager votre douleur, vous pouvez
nous indiquer “combien” vous avez mal en vous aidant de
cette réglette
Prévenir
Les douleurs provoquées par certains soins ou examens :
piqûres, pansements, pose de sondes, de perfusion, retrait de
drains... Les douleurs parfois liées à un geste quotidien
comme une toilette ou un simple déplacement...
Traiter ou soulager
Les douleurs aiguës celles des fractures, des crises de
gouttes, des coliques néphrétiques…
Les douleurs après une intervention chirurgicale.
Les douleurs chroniques comme le mal de dos, la
migraine, et également les douleurs liées au cancer, qui
nécessitent une prise en charge spécifique.
16
eaMAG
#8
ça colle…
Nous allons vous AIDER
à ne plus avoir mal
ou à avoir moins mal
en répondant à vos questions ;
en vous expliquant les soins que nous allons vous faire
et leur déroulement;
en utilisant le ou les moyens les mieux adaptés.
Les antalgiques sont des médicaments qui soulagent la
douleur. Il en existe de différentes puissances.
La morphine est l'un des plus puissants. Mais certaines
douleurs, mêmes sévères, peuvent nécessiter un autre
traitement (médicamenteux ou non).
Votre participation est essentielle nous sommes là pour
vous écouter, vous soutenir, vous aider.
NE PAS AVOIR MAL
est un droit pour le patient
SOULAGER
est un devoir pour le soignant
eaMAG
#8
17
ça colle…
le lien du pacifique
Le SAMU, 20 ans déjà !
Le 22 juin 1990 : une date historique en NouvelleCalédonie et pour le CHT . Sous l’impulsion de
Fernand Jammes, directeur, d’Alain Richard, Chef du
Service des Urgences de l’époque, de Sylvie SaintLanne, médecin anesthésiste et de trois médecins
urgentistes, le SAMU naissait et donnait un véritable
tournant à la prestation de soins sur le territoire.
Aujourd’hui, Francis Durand, Chef du Service des
Urgences, et son équipe reçoivent plus de 35 000
appels par an.
DES DÉBUTS PRÉCAIRES
« Nous avons commencé avec un téléphone dans le bureau
des brancardiers, un matelas coquille sous le bureau et un
camion de cuisine récupéré et transformé en ambulance de
fortune grâce à l’aménagement d’un brancard à l’arrière »,
raconte Xavier Berge, médecin urgentiste et pionnier du
SAMU en Nouvelle-Calédonie, lorsqu’il en évoque les débuts,
à l’aube des années 90, dans le contexte d'une grève des
ambulanciers privés.
Pour assurer un service territorial, 24h/24, ils n’étaient que
quatre médecins urgentistes débutants : Xavier Berge, Vincent
Fardeau, Christian Delaunay (aujourd’hui généraliste) et JeanMarc de Lustrac (à l'époque volontaire à l'aide technique,
effectuait son service national) encadrés par le docteur Sylvie
Saint-Lanne, anesthésiste réanimateur déléguée à cette mission par Alain Richard, Chef des Services Réanimation et
Urgences.
Ils ont rapidement été rejoints par les docteurs Jean-Michel
Levêque, Catherine Sebat et Pascale Rouhaud-Bruzzi.
« Julie, la première voix du SAMU et porte d'entrée des appels
est le symbôle des débuts de l'identification de l'urgence par
téléphone.
D'un conseil téléphonique à un besoin de transport médicalisé, la régulation médicale des urgences était née »,
rappelle Sylvie Saint-Lanne.
18
eaMAG
#8
SAMU
UNE STRUCTURATION INDISPENSABLE
Rapidement, le service se structure et s’équipe comme il
peut. « Nous avons investi dans une petite 205 pour les
interventions rapides car nous nous sommes vite rendu
compte de notre succès ». En 1991, lorsque le centre 15
est créé pour recueillir la moyenne de 25 appels par jour,
le Dr Richard recrute cinq infirmiers pour assurer le
NOUVELLE-CALÉDONIE
SMUR tandis que des auxiliaires à la régulation médicale,
pour la plupart recrutés parmi les agents de surface
hospitalière, gèrent les régulations.
À cette époque, aucun texte de loi ne régit les missions du SAMU en NouvelleCalédonie, le Congrès remédiera à ce manque 10 ans plus tard.
Après une menace de fermeture en 1992, le SAMU prend sa vitesse de croisière,
la toile se tisse au niveau territorial et malgré un manque d’effectif (sept
personnes en H24 pour assurer trois lignes de gardes) et de matériel, l’activité
croît (une augmentation annuelle de 10 % des affaires traitées) et les résultats
sont satisfaisants.
Entre 1995 et 2000, le SMUR, bras armé du SAMU se développe de plus en plus
même si la nécessaire collaboration avec les ambulances privées persiste.
!
et ça tient
IL Y A ENCORE DU TRAVAIL
« Nous naviguons aujourd’hui à bord d’un vaisseau structuré
et reconnu sur tout le territoire mais il y a encore beaucoup
de points d’amélioration». S’ils sont 25 médecins aujourd’hui
à faire vivre le service, le problème de la mutualisation des
moyens* ne permet pas une optimisation du fonctionnement.
Un deuxième médecin régulateur et une deuxième équipe
d’intervention constitueraient la première étape.
« Avec Koutio, nous devrions déjà régler les problèmes de
locaux mais il reste encore à créer des filières pour que les
services spécialisés accueillent directement les patients.
L’objectif : délester les Urgences, surchargées à l’heure
actuelle ».
Un SMUR est en passe d’être créé à Koné, une belle avancée
en soi, mais les régulations continueront d’être assurées par
Nouméa. Enfin, parmi les projets du service, on peut citer la
future obtention d'un hélicoptère biturbine et la création d’un
groupe de parole, actuellement à l’étude car les urgentistes
sont demandeurs de cet appui psychologique, après en
particulier une succession d’interventions particulièrement
éprouvantes.
“ LA CRÉATION ET LE DÉVELOPPEMENT DU SAMU À NOUMÉA, C’EST
AVANT TOUT UNE
AVENTURE HUMAINE RÉUSSIE
GRÂCE À L’ OPINIÂTRETÉ D’UN PETIT GROUPE DE PIONNIERS.”
UN HOMMAGE EN IMAGES
Depuis le 14 juin, la vitrine du hall célèbre les 20 ans
du SAMU à travers une expo photos, des écrans, un
diaporama, des banderoles et d’autres images
marquantes de la vie du SAMU de 1990 à 2010.
Ces photos réalisées par Julien Thomazo ont fait il y a
quelques années l'objet d'un exposition publique à
l'initiative de la Province Sud, sur les grilles de la
Bibliothèque Bernheim.
Elle avait rencontré un grand succès.
eaMAG
#8
19
le saviez-vous
LOI ANTI-TABAC
LOI ET DEVOIR
Depuis sa sortie au Journal Officiel de la Polynésie française, la loi anti-tabac est effective, applicable et appliquée par le CHPF.
La règlementation a été respectée par des affiches, le personnel soignant et non-soignant averti ou renseigne le patient ou le visiteur.
Le principe est simple: interdiction stricte et inconditionnelle de fumer dans tous les lieux fermés et couverts accueillant du public ou qui
constituent un lieu de travail.
Fumer revient non seulement à enfreindre la loi, à se permettre de jouer avec la santé des autres mais aussi à remettre en question la
sécurité incendie de notre établissement hospitalier et l'intégrité de la totalité des patients, personnels et installations. Tout personnel du CHPF a
le devoir de signaler tout contrevenant.
COMMENT RÉAGIR ?
Un patient ou un visiteur refuse de cesser de fumer malgré les rappels ? Vous pouvez:
- prévenir l'équipe de sécurité dans le cadre de la protection anti-incendie
- faire constater l'infraction par:
. les médecins inspecteurs de la Direction de la Santé Publique
46 00 02
. les agents administratifs du Service des Affaires Administratives
50 72 20
- faire constater et sanctionner par:
. les forces de l'ordre telle la Direction de la Sécurité Publique
45 40 01
L'orphelinat de Mendoza, Perou,
vivant grâce au travail de Miguel Pena-Prado qui tient, avec l'autorisation du CHPF,
depuis plus de vingt ans, le stand de sandwichs et plats que nous connaissons tous
côté parking, en bord de route.
eaMAG
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