Revue de Presse
« On pourrait en faire des tonnes à propos de la performance de la comédienne Véronique
Dumont qui, dans le rôle d’Eugénie, la grand-mère au cœur simple et à l’accent prononcé (le
personnage, flamand, a appris le Français), est sublime d’aisance et de cocasserie. Valérie
Bauchau est son parfait complément dans le rôle de Clairette, la grand-mère issue de la
bonne société wallonne, dont la prestance guindée marque ce contraste indispensable à la
production des effets comiques.
Mais ce serait reléguer au second plan une vraiment belle histoire, celle de la rencontre entre
les deux grands-mères de l’auteur du texte, Veronika Mabardi, telle que cette dernière l’a
imaginée, une rencontre où les deux femmes se disent enfin les non-dits du passé. Car
Eugénie et Clairette, lorsqu’elles se sont brièvement rencontrées, sont restées chacune du
côté où les avait mises leur naissance.
Giuseppe Lonobile occupe la place de l’auteur sur scène, celle de l’intermédiaire
d’une rencontre qui a lieu dans une humble cuisine. Les mots peinent d’abord à sortir, puis
les souvenirs prennent forme. Eugénie raconte une vie où le bonheur se trouvait dans les
modestes événements du quotidien. Clairette retrace un parcours pas si enviable que cela.
Les voix se superposent dans une sorte de boulimie à tracer son propre portrait et le portrait
d’une époque telle qu’elle a été vécue, jusqu’à cette rencontre qui n’en fut pas une. Tout ceci
sans parti pris par rapport au comportement de l’une ou de l’autre : il y a certainement une
forme d’éloge de la simplicité à travers Eugénie, mais comme l’explique Clairette, son regard,
peut-être couvert d’un voile de condescendance, lui est venu avec la naissance et le
conditionnement qui a suivi.
La mise en scène tout en finesse de Giuseppe Lonobile, et l’excellent jeu de Véronique
Dumont et Valérie Bauchau, rendent sans doute le plus bel hommage possible à l’histoire de
Veronika Mabardi, en laissant l’impression finale que ces deux femmes se seraient
appréciées, pour les personnes qu’elles étaient. »
Walter Géhin, PLUSDEOFF.com
« Attention, c’est une pièce où l’on rit beaucoup de par l’interprétation des deux
comédiennes. En premier : Véronique Dumont qui fait vivre son personnage avec une
certaine douleur mais avec une franche partie de joie. Le ton qu’elle donne à Eugénie est
d’une formidable vérité, sa gestuelle également, ses éclats de rires sonores, ses gestes de
tous les jours où elle prépare deux tasses de café, sa façon de manger une petite tartine en
la trempant dans sa tasse, et l’accent qu’elle prend mi flamand mi wallon. Elle est incroyable.
On a envie de l’aimer !
Valérie Bauchau , c’est tout le contraire . Elle représente bien la haute société, le côté
quelque peu bcbg. Elle est discrète et observatrice. Elle est belle à ravir. On a aussi envie de
l’aimer.
Un duo féminin que l’on n’est pas prêt d’oublier. »
Roger Simons - Les Feux de la Rampe - 10 février 2016