THÉÂTRE Loin de Linden Atis théâtre Lundi 3 avril | 20h EVIAN | Théâtre du Casino Mardi 4 avril | 20h DOUVAINE | Salle du cinéma Mercredi 5 avril | 20h ORCIER | Salle polyvalente Loin de Linden Atis théâtre Lundi 3 avril, 20h Théâtre du Casino - Evian L’histoire Un homme convoque sur la scène ses deux grand-mères, Eugénie et Clairette. La première, flamande, était fille du garde-chasse. La seconde, francophone et cosmopolite, est la fille du Général de Witte. Leurs destins se sont croisés au Château de Linden. L’homme, ce petit-fils, questionne le silence qui a régné entre elles un hiver de 1960 et veut comprendre ce qui a empêché les deux femmes de se parler…Pourquoi ces femmes venues du même village et ayant marié leurs enfants ne se sont-elles parlé qu’une seule fois ? Il veut comprendre, savoir ce qui s’est joué dans cette petite cuisine, alors il leur offre le temps et l’espace pour recréer cette discussion – lui écoute, « se met à la place de leur silence ». Au début avec réticence, la parole se met doucement en branle et les récits fascinants de ces deux femmes se croisent, de l’enfance à la fameuse rencontre en passant par la Seconde Guerre mondiale. Les deux comédiennes au sommet de leur art nous emmènent loin. Très loin. Entre leurs trajectoires, la Belgique des années 60, les guerres, les conflits linguistiques, on découvre la vie telle qu’elle était il y a deux générations… L'homme : J'ai demandé à mes grand-mères de me raconter leur vie. J'avais l'intuition qu'il y avait quelque chose à comprendre dans leurs paroles. Comprendre pourquoi je me sentais "sans terre", tiraillé entre deux façons de ressentir le monde. (...) J'ai porté longtemps leurs paroles sans savoir ce qu'il fallait en faire, je pensais : "Il faudrait les convoquer dans la même pièce, qu'elles n'aient plus d'autre choix que de se parler. Que l'histoire soit dite, même s'il faut que tout explose.(...)" Un extrait est visible sur le site suivant : https://vimeo.com/152445643 Château de Linden, Belgique La compagnie Atis Théâtre est une compagnie théâtrale créée en 2000. Céline Degreef et Giuseppe Lonobile ont aiguisé au cours de ces quelques années une politique artistique qui se veut de plus en plus incisive et plus impliquée dans sa relation avec le public. L’acteur reste au centre des préoccupations artistiques de la compagnie. Entrer en contact avec un corps en vibration et parler de l’Homme. Le papillon, image-symbole du spectacle Vivarium (2007), reflète bien les sujets abordés depuis sa création… La chrysalide témoigne d’une transformation, le papillon, l’aboutissement, l’idéal… Depuis Mars 2014, la compagnie tient ses quartiers à l'Echo des murs (Mons). L’auteur Veronika Mabardi Veronika Mabardi est née à Louvain en 1962. Comédienne de formation, elle a fait partie des Ateliers de l´Echange, où ses pièces "Cassandre-Graffiti" et "Titre Provisoire" ont été créés dans des mises en scène de F. Dussenne, qui créera également en 2004 "La Maljoyeuse". Dans le cadre de cette compagnie, elle écrit et met en scène "Madeleine". En 1996, elle fonde, avec Mathieu Richelle et Marie-France Jeanjean la compagnie Ricochets, compagnie dans laquelle elle écrit, et met en scène (des pièces de Carole Fréchette, Eugène Savitzkaya, et son propre texte "15h38 une trêve"). Elle collabore avec le metteur en scène Xavier Schaffers, pour qui elle écrit "Nocturne Ecarlate" en 2000, avec Luc Fonteyn pour la création de "On est des Inutiles". Elle participe au Marathon d´Ecriture Théâtrale 2000 organisé par Temporalia, où elle écrit le Angel´s Kiss (Gigastory) mis en scène par Sébastien Chollet. Le travail de recherche avec Sébastien Chollet se poursuit en 2002 sur la création de Pôst-Pöst, aux Brigittines. En 2002, elle participe à la résidence d´Ecriture organisée par la CEAD à Orford (Québec), où elle écrit "Eden Palace" (en cours de production par la cie Ricochets), et à la troisième Ruche Sony Labou Tansi organisée à Bamako (Mali) par Ecritures Vagabondes, qui donnera lieu à l´écriture des "Carnets du Fleuve". Veronika Mabardi a également fait partie des ateliers d´écriture organisés par Karyne Wattiaux au collectif Alpha (réseaux d´écriture, cartographie de quartier) et de l´équipe pédagogique des Humanités-Théâtre d´Ottignies-Louvain-la-neuve. Elle a réalisé dernièrement, avec Quentin Jacques, un documentaire fiction radiophonique, Demain Tombouctou, et écrit, avec Sébastien Chollet Everything's Political, créé au Théâtre les Tanneurs ce printemps. Ses textes de théâtre sont principalement édités aux éditions Lansman. En 2014, elle publie son roman "Les Cerfs". En 2016, elle reçoit le prix Georges Vaxellaire de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique pour "Loin de Linden" Vous pouvez l’écouter en suivant le lien suivant : https://vimeo.com/124714586 Revue de Presse « On pourrait en faire des tonnes à propos de la performance de la comédienne Véronique Dumont qui, dans le rôle d’Eugénie, la grand-mère au cœur simple et à l’accent prononcé (le personnage, flamand, a appris le Français), est sublime d’aisance et de cocasserie. Valérie Bauchau est son parfait complément dans le rôle de Clairette, la grand-mère issue de la bonne société wallonne, dont la prestance guindée marque ce contraste indispensable à la production des effets comiques. Mais ce serait reléguer au second plan une vraiment belle histoire, celle de la rencontre entre les deux grands-mères de l’auteur du texte, Veronika Mabardi, telle que cette dernière l’a imaginée, une rencontre où les deux femmes se disent enfin les non-dits du passé. Car Eugénie et Clairette, lorsqu’elles se sont brièvement rencontrées, sont restées chacune du côté où les avait mises leur naissance. Giuseppe Lonobile occupe la place de l’auteur sur scène, celle de l’intermédiaire d’une rencontre qui a lieu dans une humble cuisine. Les mots peinent d’abord à sortir, puis les souvenirs prennent forme. Eugénie raconte une vie où le bonheur se trouvait dans les modestes événements du quotidien. Clairette retrace un parcours pas si enviable que cela. Les voix se superposent dans une sorte de boulimie à tracer son propre portrait et le portrait d’une époque telle qu’elle a été vécue, jusqu’à cette rencontre qui n’en fut pas une. Tout ceci sans parti pris par rapport au comportement de l’une ou de l’autre : il y a certainement une forme d’éloge de la simplicité à travers Eugénie, mais comme l’explique Clairette, son regard, peut-être couvert d’un voile de condescendance, lui est venu avec la naissance et le conditionnement qui a suivi. La mise en scène tout en finesse de Giuseppe Lonobile, et l’excellent jeu de Véronique Dumont et Valérie Bauchau, rendent sans doute le plus bel hommage possible à l’histoire de Veronika Mabardi, en laissant l’impression finale que ces deux femmes se seraient appréciées, pour les personnes qu’elles étaient. » Walter Géhin, PLUSDEOFF.com « Attention, c’est une pièce où l’on rit beaucoup de par l’interprétation des deux comédiennes. En premier : Véronique Dumont qui fait vivre son personnage avec une certaine douleur mais avec une franche partie de joie. Le ton qu’elle donne à Eugénie est d’une formidable vérité, sa gestuelle également, ses éclats de rires sonores, ses gestes de tous les jours où elle prépare deux tasses de café, sa façon de manger une petite tartine en la trempant dans sa tasse, et l’accent qu’elle prend mi flamand mi wallon. Elle est incroyable. On a envie de l’aimer ! Valérie Bauchau , c’est tout le contraire . Elle représente bien la haute société, le côté quelque peu bcbg. Elle est discrète et observatrice. Elle est belle à ravir. On a aussi envie de l’aimer. Un duo féminin que l’on n’est pas prêt d’oublier. » Roger Simons - Les Feux de la Rampe - 10 février 2016 Pour aller plus loin L’histoire de la Belgique en condensé… Révolution et indépendance Les provinces belges et néerlandaises sont réunies en un seul Etat au cours du Congrès de Vienne de 1815. La Belgique passe alors sous la direction du monarque hollandais, Guillaume Ier. Bien que sa politique économique soit favorable à la bourgeoisie belge, des protestations s'élèvent rapidement. Ainsi les catholiques protestent contre l'ingérence de Guillaume Ier dans les affaires religieuses et les libéraux contre le manque de libertés. En 1828, la bourgeoisie catholique et libérale de la future Belgique s'unissent pour élaborer un programme commun d'exigences. C'est ce qu'on a appelé l'unionisme ou l'alliance diabolique. Le 23 septembre 1830, la révolution éclate à Bruxelles. Les rebelles bruxellois reçoivent l'appui de volontaires venant de l'extérieur de la ville. A la suite de cette révolution, la Belgique se sépare des provinces du nord. Le Gouvernement provisoire déclare l'indépendance, le 4 octobre 1830, et le 3 novembre de la même année 30 000 électeurs censitaires élisent le Congrès national. Ce Congrès approuve, le 7 février 1831, une constitution très progressiste pour l'époque. 1830 à 1908 Une conférence diplomatique sur l'avenir de la Belgique s'ouvre à Londres le 4 novembre 1830. Les grandes puissances reconnaissent la séparation de la Belgique et des Pays-Bas. Léopold de Saxe-Cobourg devient le premier roi des Belges en 1831. En 1865, son fils Léopold II lui succède. Sous leurs règnes, la Belgique devient la deuxième puissance industrielle. Afin d'assurer l'approvisionnement en matières premières et de garantir par conséquent l'indépendance économique, les deux souverains ont financé diverses expéditions coloniales. Ce n'est qu'à la fin du 19ème siècles que les tentatives sont couronnées de succès. Léopold II soutient activement les expéditions de Henry Stanley dans les territoires congolais. Stanley conclut avec les chefs de tribus locales des accords qui mènent à une confédération d'Etats. A l'origine, le gouvernement belge et le parlement n'ont rien à voir dans cette affaire. Léopold II, premier occupant d'Afrique centrale, jouit d'une position forte à la conférence de Berlin, en 1884. Ses exigences sont reconnues. En 1885, le parlement belge l'autorise à devenir chef d'Etat du Congo, qui n'est cédé à la Belgique qu'en 1908. Les guerres mondiales Malgré la politique de neutralité imposée à la Belgique par les grandes puissances, notre pays n'est pas épargné pendant la première guerre mondiale. L'armée belge, sous les ordres d'Albert Ier, n'est pas de taille à affronter la super-puissance allemande. Elle arrête néanmoins les Allemands devant l'Yser. La Belgique payera un lourd tribut lors de la première guerre mondiale. La région du front de l'Yser est particulièrement touchée. Des années difficiles suivent la première guerre mondiale. Le malaise économique international est perceptible en Belgique également. Le danger vient encore de l'Allemagne, où Hitler a pris le pouvoir. A partir de 1936, la Belgique mène à nouveau une politique de neutralité, mais, cette fois encore, l'Allemagne envahit la Belgique, en mai 1940. Après 18 jours de combat, Léopold III décide de capituler. Cette décision entraîne une rupture avec le gouvernement et est à l'origine de la question royale qui surgit après la libération. Léopold III est contraint d'abdiquer en faveur de son fils Baudouin Ier. Ce dernier reste sur le trône jusqu'à sa mort, le 31 juillet 1993. Un Etat fédéral Les questions communautaires jouent un rôle capital dans l'histoire politique récente. Quatre réformes de l'Etat ont transformé la Belgique en Etat fédéral. La scène politique est également dominée par des problèmes économiques et par une internationalisation croissante. La Belgique a joué un rôle important dans la construction de l'Union économique belgo-luxembourgeoise, du Benelux et de l'unification européenne. En tant que membre des Nations Unies et au service de la paix dans le monde, la Belgique engage régulièrement ses troupes pour participer aux actions internationales ou envoie des observateurs sur place. En quête de son identité… Une sélection de romans vous est proposée sur ce thème afin de compléter l’approche de la pièce : http://www.gallimard-jeunesse.fr/Conseils-delecture/10-personnages-en-quete-d-identite-des-13-ans/(age)/87957 Mais aussi, pour les plus grands : - Magnus, Sylvie Germain Le voyageur sans bagage, Anouilh Un secret, Philippe Grimbert Pierrre et Jean, Maupassant Fils de personne de Montherlant. Rue des boutiques obscures de Patrick Modiano - Œdipe roi de Sophocle. La vie de Marianne de Marivaux. L’histoire de Tom Jones, ou l’enfant trouvé de Fielding. Sans famille d’Hector Malot. Tout un article évoque également la notion de quête identitaire, ce besoin :http://www.scienceshumaines.com/identite-des-conflits-identitaires-a-larecherche-de-soi_fr_12390.html