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DOSSIER PEDAGOGIQUE
Au Soleil de Daudet
De et par Jacques Sereys,
à partir des textes d!Alphonse Daudet
Distribution :
Mise en scène : Jean-Luc Tardieu
Décor : Pierre-Yves Leprince
Son : Michel Winogradoff
Lumières : Jacques Rouveyrollis
Assistante lumières : Jessica Duclos
Un spectacle du Théâtre Montparnasse présenté par Atelier Théâtre Actuel.
Dates : du 15 au 18 janvier 2008
Lieu : Théâtre Jean Vilar
Durée du spectacle : 1h30 sans entracte
Réservations : 0800/ 25.325
Contact écoles :
Adrienne Gérard
010/47.07.11 – 0473/936.976
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I. Alphonse Daudet, petite biographie
Alphonse Daudet naît à mes le 13 mai 1840.
Après avoir suivi les cours de l'institution Canivet à Nîmes, il entre en sixme au
lycée Ampère. Alphonse doit renoncer à passer son baccalauréat à cause de la faillite du
commerce de son père en 1856. Il devient maître d'étude au collège d'Alès. Cette expérience
pénible lui inspirera son premier roman,
Le Petit Chose
(1868).
Daudet rejoint ensuite son frère à Paris et y ne une vie de bohème. Il publie en
1858 un recueil de vers,
Les Amoureuses
. L'année suivante, il rencontre le poète Frédéric
Mistral. Il a ses entrées dans quelques salons littéraires, collabore à plusieurs journaux,
notamment « Paris-Journal », « L'Universel » et « Le Figaro ». En 1860, il entre au service
du duc de Morny (personnage influent du Second Empire), comme secrétaire. Ce dernier lui
laisse beaucoup de temps libre, qu'il occupe à écrire des contes, des chroniques. Morny
meurt subitement en 1865 : cet événement sera le tournant décisif de la carrière de Daudet.
Daudet se consacra désormais à l'écriture, non seulement comme chroniqueur au
journal « Le Figaro » mais aussi comme romancier. Il rencontre Julia Allard, qu!il épousera
en 1867, elle lui donnera trois enfants. Il séjourne plusieurs fois dans le Midi d! il est
originaire, en particulier à Fontvieille se situe le fameux moulin auquel il fait référence
dans le titre de son fameux recueil, mais aussi en Corse et en Algérie. C!est d!ailleurs après
un nouveau voyage en Provence qu'il commence à rédiger les premiers textes des
Lettres
de mon moulin
, avec l!aide de son ami Paul Arène.
Il connaît son premier sucs en 1862-1865, avec
la Dernière Idole
, pièce montée à
l'Odéon.
Il obtient ensuite, par le directeur du journal « L'Événement », l'autorisation de publier
ses
Lettres
comme feuilleton pendant tout l'été de l'année 1866, sous le titre de
« Chroniques provençales ». Ces textes seront publiés en 1869, après avoir été remaniés,
augmentés, devenant ainsi le recueil des
Lettres de mon moulin
.
En 1874, Daudet se tourne vers les romans de mœurs
: Fromont jeune et Risler
,
Jack
(1876),
Le Nabab
(1877),
les Rois en exil
(1879),
Numa Roumestan
(1881) ou
L'Immortel
(1883). Pendant ces travaux de romancier et de dramaturge - il écrit dix-sept
pièces - il n'oublie pas pour autant son travail de conteur : il écrit en 1872
Tartarin de
Tarascon
.
Les contes du lundi
(1873), un recueil de contes sur la guerre franco-prussienne,
témoignent aussi de son goût pour ce genre et pour les récits merveilleux.
Daudet subit les premières atteintes d'une maladie incurable de la moelle épinière,
mais continue de publier jusqu'en 1895. Il décède le 16 décembre 1897 à Paris, à l'âge de 57
ans.
La Chèvre de Monsieur Seguin
est une des nouvelles issues des
Lettres de mon
moulin
d'Alphonse Daudet. D'après Claude Gagnière, elle est clairement attribuée à son ami
qui collabora activement à la rédaction de plusieurs des lettres du recueil, Paul Arène.
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II. L!équipe du spectacle
Jacques Sereys, le comédien
L!illustre comédien Jacques Sereys a commencé son parcours tâtral au
Conservatoire National d!Art Dramatique en 1951. Il y enseignera lui-me cette discipline
vingt-huit ans plus tard. Après avoir obtenu deux premiers prix de Comédie, l!un classique,
l!autre moderne, il entre à la Comédie-Française en 1955, devient sociétaire en 1959 et
conserve ce statut jusqu!en 1964. Il s!engage à nouveau dans la Société des Comédiens-
Français en 1977, il est nomSociétaire Honoraire à son départ en 1997.
Que ce soit sur les planches, à la mise en scène, ou encore devant les caméras,
Jacques Sereys ravit le public. Comme comédien, il a joué sous la direction des plus grands :
Jérôme Savary (
L!Avare
), Georges Lavaudant (
Hamlet
), Jacques Lassalle, Antoine Vitez,
Giorgio Strehler, Pierre Dux...
Au cima, on le retrouve notamment dans
La Chamade
d!Alain Cavalier en 1968,
Le
Gang
de Jacques Deray en 1977,
Opération Corned Beef
de Jean-Marie Poien 1990,
Le
Bossu
de Philippe de Broca en 1997 ou encore
Chouchou
de Merzak Allouache en 2003.
Jacques Sereys a également mis en scène plusieurs pièces dont
L!Ecole des
Femmes
de Molière et
Intermezzo
de Jean Giraudoux à la Comédie-Française.
En 2006, il s!est vu récompenser du Molière du meilleur comédien pour son
interprétation dans
Du côté de chez Proust
, mis en scène par Jean-Luc Tardieu.
On oublie souvent de le mentionner, mais Jacques Sereys est originaire de Marseille,
et avant de rêver à la Comédie-Française, il a dû perdre l'accent ! Juste retour des choses, il
le retrouve aujourd!hui, un brin, trois fois rien, une touche joyeuse qui colore son spectacle
Avec Alphonse Daudet, nous partons à la rencontre d!un auteur cher à Jacques
Sereys :
«Le goût de la lecture m'est venu de l'amour avec lequel les institutrices nous
lisaient Alphonse Daudet. Je suis tombé sous le charme de cet auteur dès l'enfance. (…) Je
veux faire entendre une histoire. »
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Jean-Luc Tardieu : metteur en scène
Ancien directeur de la Maison de la Culture de Loire-Atlantique, il a mis en sne de
nombreuses pièces d!auteurs très divers ; Duras, Hugo, Pagnol, Ibsen, Shakespeare,
Giraudoux, Wilde, Aristophane, Rostand, Montherlant, naturellement destinées au théâtre.
Mais il a aussi plusieurs fois mis sur l!estrade des textes à l!origine écrits pour l!intimité de la
lecture.
On se souvient de
Cocteau-Marais
, accueilli à l!Atelier théâtral de Louvain-la-Neuve
en 1987: l!œuvre de Jean Cocteau éclairée par Jean Marais, témoin privilégié ; de
Edwige
Feuillère
en sne au Théâtre de la Madeleine : les vraies-fausses confidences d!une actrice
ayant marqué par ses interprétations de Claudel, Giraudoux
Du côté de chez Proust
et
Au Soleil de Daudet
avec Jacques Sereys sont deux
nouvelles illustrations de cette attirance pour la mise en voix solitaire, la mise en jeu des
grands textes de la littérature.
Le mot du metteur en scène
Alphonse Daudet a porté à son Zénith l'art si exigeant du conte.
Son oeuvre, profondément anc dans la mémoire collective, comme pour La
Fontaine, comme pour Perrault, reste pourtant mal dégagé de la gangue des souvenirs
scolaires, ce qui le rend chaque fois à redécouvrir pour notre émerveillement.
De Paris en Provence, de Provence à Paris, les textes du spectacle, subtilement liés
les uns aux autres par Jacques Sereys, semblent, à travers les figures familières inventées
par l'auteur, ne mettre en scène qu'un seul personnage.
« Un artiste fait toujours son propre portrait », disait Cocteau.
Ce personnage ne serait-il pas le portrait composite de Daudet lui-me qui, comme
Flaubert « était » Madame Bovary, est à la fois le Petit Chose, le Curé de Cucugnan, le sous-
préfet aux champs, voire me la chèvre de Monsieur Seguin ... ?
Grâce à l'art du « dire » porté à un haut point de maîtrise par Jacques Sereys, le
spectateur retrouve le plaisir de l'écoute du conteur le soir à la veillée.
Jean-Luc Tardieu
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III. Le spectacle
Les Lettres de mon moulin
est la charpente essentielle du montage que Jacques
Sereys entremêle avec des extraits du
Petit Chose
.
Les Lettres de mon moulin
Ce recueil de nouvelles (ou lettres) d!Alphonse Daudet a été publié chez Hetzel en
1869. Ces lettres ont été rédigées en partie avec Paul Arène entre 1866 et 1869 et publiées
tout d!abord dans la presse (Le Figaro, L!Evènement, Le Bien Public).
L!édition originale ne comportait que 19 lettres. Celle de 1879, chez le même éditeur
en comporte 24.
Le premier charme de ce recueil est de restituer les odeurs de la Provence et d!y
camper des personnages pittoresques : le curé gourmand, l!amoureux, le poète, le berger, le
joueur de fifre, les voyageurs de la diligence… Dans ce recueil Daudet parvient aussi à allier
tendresse et malice. Il se moque avec gentillesse des manies d!un pape avignonnais, des
douaniers paresseux, d!un prêtre épicurien, ou d!une femme légère
Les Lettres de mon moulin
est aujourd!hui l!œuvre de Daudet la plus connue.
Pourtant à la parution, elle passa quasiment inapeue. Daudet lui-même raconte :
« Le volume parut chez Hetzel en 1869 , se vendit niblement à deux
mille exemplaires, attendant comme les autres œuvres de mes débuts, que la
vogue des romans leur fit un regain de vente et de publicité. N!importe ! C!est
encore mon livre préféré, non pas au point de vue littéraire, mais parce qu!il
me rappelle les plus belles heures de ma jeunesse, rires fous, ivresses sans
remords, des visages et des aspects amis que je ne reverrai plus jamais ».
Extrait de
Histoire de mes livres
Ces lettres sont écrites à la première personne et sont précédées par un avant-
propos qui relate l!acte de vente par lequel le narrateur achète le moulin et l!installation.
En réalité, au cours de ses séjours à Fontvieille , Alphonse Daudet aime à se
ressourcer en écoutant le chant des cigales. Il se décide un jour à acheter un moulin, mais
ceci ne restera qu!un projet, et le recueil des
Lettres de mon moulin
a été écrit depuis la
banlieue parisienne où réside Daudet à l!époque :
« Mon moulin ne m'appartint jamais. Ce qui ne m'emchait pas d'y
passer de longues journées de rêves, de souvenirs, jusqu'à l'heure le soleil
hivernal descendait entre les petites collines rases, dont il remplissait les creux
comme d'un métal en fusion, d'une coulée d'or toute fumante ».
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