
PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES DE L’OCDE RAPPORT INTERMÉDIAIRE
les gouvernements en réponse à la crise28. Durant les années précédentes,
les recettes avaient été stimulées par le niveau élevé des prix des actifs et de
l’activité dans les secteurs des services financiers et de la construction, et la
disparition de ce dynamisme exceptionnel des recettes contribue aussi à la
montée de l’endettement. Enfin, un certain nombre de pays ont pris des
mesures discrétionnaires d’assouplissement budgétaire sans rapport avec la
crise.
Les programmes
budgétaires varient
beaucoup d’un pays à
l’autre en ce qui
concerne leur ampleur
En outre, pratiquement tous les pays de l’OCDE ont mis en place des
mesures discrétionnaires pour soutenir l’économie face à la crise. Sur la
base d’une approche cohérente de la définition des programmes (décrite
dans l’appendice 3.1), il apparaît que les programmes budgétaires appliqués
en réaction directe à la crise et mesurés par leur impact cumulé sur les
soldes budgétaires pour la période 2008-2010, représentent environ 3½ pour
cent du PIB de 2008 de la zone OCDE29. Cependant, l’ampleur des
programmes varie considérablement d’un pays à l’autre (tableau 2.1 et
graphique 3.2), notamment à cause du degré de gravité de la crise
économique, de la situation budgétaire avant la crise et de la taille des
stabilisateurs automatiques. Selon une moyenne non pondérée des pays de
l’OCDE qui mettent en place des programmes de relance positive, le plan
de relance type représente plus de 2½ pour cent du PIB sur la période
2008-2010. Mais cinq pays (Australie, Canada, Corée, Nouvelle-Zélande et
États-Unis) ont adopté des programmes budgétaires qui représentent au
moins 4 % du PIB de 2008, le programme des États-Unis étant le plus
substantiel, à près de 5½ pour cent du PIB de 2008. En revanche, on prévoit
que quelques pays (en particulier, la Hongrie, l’Islande et l’Irlande) vont
durcir considérablement l’orientation de leur politique budgétaire.
Les mesures modifiant
l’échéancier des
paiements n’entrent pas
en compte dans ces
estimations
Ces estimations de la taille des programmes discrétionnaires appellent
une importante réserve : comme elles comptabilisent les mesures
budgétaires dans l’optique des comptes nationaux (comptabilité d’exercice),
les dispositions qui impliquent une modification du calendrier des
paiements, par exemple les paiements publics anticipés ou la possibilité de
différer le paiement de l’impôt, ne sont pas prises en compte. Or, un certain
nombre de pays ont adopté des mesures de ce type, récapitulées dans la
dernière colonne du tableau 3.1. S’il est difficile de chiffrer l’effet de ces
mesures sur l’activité, elles présentent cet avantage que, dans une
perspective à moyen terme, leurs incidences budgétaires sont sans doute
négligeables, alors qu’elles sont susceptibles d’induire une forte impulsion
à court terme.
28. Il s’agit ici d’un calcul de la moyenne non pondérée des pays de l’OCDE qui prennent des mesures de
relance positive. Dans cette optique, c’est seulement aux Etats-Unis et en Australie que l’action budgétaire
discrétionnaire l’emporte sur les stabilisateurs budgétaires automatiques.
29. Ces données reflètent l’impact des programmes budgétaires sur les soldes budgétaires et ne prennent pas
nécessairement en compte toutes les mesures adoptées pour stimuler l’activité. En particulier, les
opérations de capitalisation et l’accroissement des investissements des entreprises publiques ne sont pas
comptabilisés. Pour plus de détails sur la méthode de description des programmes de relance, voir
l’appendice 3.1. Les réponses budgétaires de chaque pays de l’OCDE sont décrites en détail à la page du
site web de l’OCDE consacrée aux Perspectives économiques (www.oecd.org/oecdEconomicOutlook).