L’arbre qui protégeait les nymphes
Les oliviers ondoient sous le mistral,
C’est Pan qui vient sur la plaine rugueuse…
Les feuilles frémissent comme un signal.
Que fredonne la ramée mystérieuse ?
C’est Pan qui vient sur la plaine rugueuse,
Pan la nargue de son air bacchanal.
Que fredonne la ramée mystérieuse ?
« Cachons les nymphes du faune jovial ! »
Pan la nargue de son air bacchanal
Et se rit de l’oliveraie vertueuse.
« Cachons les nymphes du faune jovial ! »
Souffle tout bas la ramure noueuse.
Pan se rit de l’oliveraie vertueuse,
Mais l’olivier est arbre minerval…
« Tiens bon ! » souffle sa ramure noueuse.
Ainsi fut vaincu ce bouc infernal,
Puisqu’olivier est arbre minerval.
« Sylphes, oréades, vivez heureuses !
Il fut vaincu, Pan, ce bouc infernal ! ».
La feuillée déploie son arcade ombreuse.
« Sylphes, oréades, vivez heureuses ! »,
L’olivier défie les temps, triomphal,
Sa feuillée déploie son arcade ombreuse,
Son tronc s’érige fier en mémorial.
L’olivier défie les temps, triomphal,
Son écorce est sa cuirasse écailleuse,
Son tronc s’érige fier en mémorial,
Noble héritier de la terre pierreuse.
Son écorce est sa cuirasse écailleuse,
De ses fruits l’homme prend un suc cordial,
Noble héritier de la terre pierreuse.
Les oliviers apaisent le mistral…
Florence Ricard