Institut d’Administration des Entreprises de Paris
Annales test d’entrée en
DESS CAAE
Session 2003
Conçu et administré par L’IAE de Paris, ce test a été utilisé (en totalité ou partiellement) pour
l’accès en DESS CAAE par les établissements du réseau des IAE soit :
- Amiens, - Poitiers,
- Bordeaux, - Rennes
- Brest, - Réunion
- Clermont, - Rouen,
- Corte, - Strasbourg,
- Dijon, - Toulon,
- Grenoble, - Toulouse,
- Lille, - Tours,
- Lyon, - Valenciennes
- Metz,
- Montpellier,
- Nancy,
- Nantes,
- Nice,
- Orléans,
- Paris,
- Pau
Les QCM qui suivent ont servi de test d’entrée aux sessions de juin ou septembre 2003. Le
sujet peut aisément servir d’examen blanc aux candidats, la grille des réponses figurant à la
dernière page du document.
Il existe deux types de QCM ( Question à Choix multiples) :
les Questions à Réponse Unique (QRU). Ces questions comportent une bonne réponse et
une seule. Il est possible qu’aucune réponse ne convienne. Dans ce cas vous utiliserez la
réponse ‘Aucune réponse ne convient’ (ARNC).
les Questions à Réponses Multiples (QRM). Ces questions comportent deux ou trois
bonnes réponses. Elles sont signalées car le numéro de la question est suivi de QRM.
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I. INTERPRETATION DE TEXTE (juin 2003)
Questions 1 à 10
Le texte décrit une situation qui, par sa nature, postule une décision (D).
Il s’agit de qualifier dix propositions extraites de ce texte, par rapport à cette décision (D), en
se mettant « dans la peau » du (ou des) décideur (s).
Les qualifications qui permettent de structurer le texte sont au nombre de cinq. Vous devrez
dire chaque fois si la proposition est relative à :
a) une décision d’orientation relative à l’(ou les) objectif(s) premier(s) poursuivi(s)
par le (ou les) décideur(s).
b) une décision relative aux moyens mis en œuvre pour prendre la décision (D) ou
pour traduire cette même décision dans les faits.
c) un ou plusieurs éléments qui pèsent sur la décision (D) et sont fondés sur un ou
plusieurs fait(s) constaté(s).
d) un ou plusieurs éléments qui pèsent sur la décision (D) et sont fondés sur une ou
plusieurs hypothèse(s).
e) un ou plusieurs éléments n’ayant qu’une influence faible ou nulle sur la décision
(D).
Chacune des 10 propositions ne peut être qualifiée que par un critère et un seul (QRU).
* * *
Sacrifier Iphigénie (D)
Après l’annonce faite en public par l’oracle Chalcas, le roi Agamemnon, sa femme
Clytemnestre et ses enfants Iphigénie et Oreste, sont réunis dans le palais.
Tous les vaisseaux de l’armée grecque sont regroupés dans le port d’Aulis, afin d’aller
combattre les troyens qui ont enlevé Hélène, femme du roi grec Ménélas. Mais le vent refuse
obstinément de se lever. Agamemnon consulte l’oracle Chalcas qui rend ses conclusions :
pour apaiser les dieux, il faut sacrifier un membre de la famille d’Agamemnon. Le roi a choisi
sa fille Iphigénie.
Clytemnestre, la reine, questionne son époux :
« Pourquoi, Agamemnon, le sort a-t-il désigné notre fille alors que les dieux sont
fâchés contre toi ? »
« Le roi ne peut être sacrifié : je représente le pouvoir militaire et politique, je suis le
chef de cette expédition. Si je meurs, qui d’autre conduira la flotte pour délivrer Hélène ? »
« C’est une coutume archaïque et barbare ! Tu sais très bien que l’on peut remplacer
Iphigénie par une vache, comme cela se fait de nos jours. Il y a bien longtemps que les
humains ne montent plus sur l’autel ! »
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« Pour que le vent se lève enfin, les dieux exigent que soit sacrifié quelqu’un qui
possède mon pouvoir magique. Or, Iphigénie le détient puisqu’elle est de ma lignée. Les
dieux doivent être apaisés, tu le sais très bien. Il en va du sort de la Grèce. »
Oreste, le frère d’Iphigénie, l’interrompt :
« Dans ce cas, père, moi aussi, je suis détenteur de ton pouvoir magique. Je veux être
immolé à la place de ma sœur. Tout le reste ma vie sera bien triste si elle n’est plus là. »
« Tu ne peux pas, mon fils. Tu es le seul mâle de la famille, tu es mon héritier. »
Clytemnestre s’insurge :
« En somme, Agamemnon, tu subordonnes l’amour familial à ton pays et à ton
peuple. N’aimes-tu donc pas ta fille ? Ce visage ravagé par les larmes ne provoque-t-il aucune
pitié en toi ? La tradition stupide du sacrifice, le devoir du culte envers Artémis, notre déesse,
est donc plus fort que les sentiments ? Ton devoir de roi n’efface en rien ton devoir de père.
Comment peux-tu envoyer ta fille si jeune et si belle à la mort ? Elle ne connaît encore rien
de la vie, ni l’amour, ni la haine, ni le bonheur, ni la douleur. Si elle meurt, qui remplacera les
moments que nous ne vivrons pas ensemble ? »
« Clytemnestre, mon adorée, écoute le grondement du peuple. Ecoute les cris des
soldats. Tous sont prêts à la révolte. Le peuple rêve depuis tant d’années de se venger de Pâris
qui a enlevé Hélène. Les soldats veulent en découdre. Pour eux, la mort d’une personne est un
détail, mais un détail qui rendra sa grandeur à la Grèce. Qu’est-ce qu’une vie face à l’honneur
de tout un peuple ? C’est un devoir politique que de sauver notre pays enfoncé dans la guerre
de Troie. »
Oreste rétorque :
« Si je suis ton héritier, monte sur l’autel du sacrifice et je conduirai, moi, ton fils, nos
soldats sous les remparts de la ville de Troie. »
« Tu es trop jeune, et c’est encore moi le roi que je sache. C’est en ma personne que le
peuple a placé sa confiance. Comment pourrai-je trahir mon peuple ? »
« Mais tu peux sans scrupule trahir ta famille ? La détruire par orgueil ? N’oublie pas
les Euménides, Agamemnon. Ne les oublie jamais : tout crime de sang doit être vengé. Les
Euménides exigeront que tu sois puni. N’attends pas l’impunité au nom de la raison d’Etat. »
Un serviteur entré à la hâte, vient rompre la discussion :
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« Mille pardons, seigneur Agamemnon. Les soldats sont prêts à la rébellion. Ils
menacent de revenir à l’origine du sacrifice et de vous exécuter vous, si vous ne consentez à
la mort d’Iphigénie. »
Iphigénie intervient alors :
« Soit, père, j’irai. Comment moi, simple mortelle, pourrai-je m’opposer à la volonté
de la déesse Artémis ? Si ma mort sauve la Grèce, mon nom sera béni pour l’éternité. Je ne
peux refuser la mort, car ce ne serait plus Agamemnon le roi, mais moi, simple Iphigénie, qui
serait coupable d’agir contre les intérêts de mon pays. En revanche, j’exige de mourir comme
un être humain. Je ne veux pas être traînée sur l’autel, je refuse d’avoir les mains liées. Si je
devais périr en animal, qu’elle serait la valeur de mon sacrifice ? Où serait la grandeur ? J’irai
libre vers la mort, pour rendre la liberté à mon peuple. »
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Vous devez qualifier les propositions suivantes selon les critères définis page 2.
Pour chacune des propositions vous porterez votre réponse (lettre a, b, c, d ou e) sur la fiche
QCM (questions de 1 à 10 : numéro correspondant au numéro des propositions suivantes).
Propositions :
1 Agamemnon consulte l’oracle Chalcas
2 Le roi ne peut être sacrifié
3 N’aimes-tu donc pas ta fille ? Ce visage ravagé par les larmes ne provoque-t-il aucune
pitié en toi ?
4 Ton devoir de roi n’efface en rien ton devoir de père
5 Qui remplacera les moments que nous ne vivrons pas ensemble ?
6 Ecoute le grondement du peuple. Ecoute les cris des soldats
7 C’est un devoir politique que de sauver notre pays enfoncé dans la guerre de Troie
8 C’est en ma personne que le peuple a placé sa confiance
9 Les soldats sont prêts à la rébellion
10 Si ma mort sauve la Grèce, mon nom sera béni pour l’éternité
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