Livret des communications - Canceropole Nord

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Scientifiques
Scientifiques
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JUIN 2015
Du mer 10 juin, 14h au vend 12 juin, 13h
Centre International de Deauville
www.canceropole-nordouest.org
SOMMAIRE
SOMMAIRE
p
2
LISTE ALPHABÉTIQUE DES COMMUNICATIONS JEUNES CHERCHEURS
p
3
EDITORIAL DU PRÉSIDENT
p
4
PROGRAMME DES 8ÈMES JOURNÉES SCIENTIFIQUES 2015
p
5-9
COMMUNICATIONS DES ORATEURS ET CONFÉRENCES DE PRESTIGE
p
10 - 15
AAP EMERGENT 2014 CNO : PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE RECHERCHE p
16 - 23
SESSION JEUNES CHERCHEURS
p
24 - 87
Résumés des 12 communications orales sélectionnées
p
25 - 36
Résumés des communications affichées
p
37 - 87
- Axe 1 : Du développement et la validation de biomarqueurs pronos- p
tiques et prédictifs à l’innovation thérapeutique
38 - 68
- Axe 2 : Aspects cliniques et biologiques des hémopathies malignes B p
69 - 76
- Axe 3 : Imagerie moléculaire et adaptation thérapeutique
p
77 - 80
- Axe 4 : Cancer et neurosciences
p
81 - 84
- Axe 5 : Cancers, individu et société
p
85 - 87
PRÉSENTATION DE MATWIN
p
88
PRÉSENTATION DU SIRIC ONCOLILLE
p
89
- Le centre de traitements des données
p
91
- Les plateformes de génomique Lille / Rouen / Caen
p
92 - 93
- Les tumorothèques dans le Cancéropôle Nord-Ouest
p
94
- La plateforme nationale méthodologique pour la recherche sur les p
inégalités sociales en cancérologie
95
- La plateforme nationale qualité de vie
p
96
- La plateforme Cancer et Cognition du Cancéropôle Nord-Ouest
p
97
LES CINQ AXES DE RECHERCHE DU CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
p
98
LISTE ALPHABÉTIQUE DES COMMUNICATIONS JEUNES CHERCHEURS
p
99
PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES PLATEFORMES AU SEIN DU CNO
2
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
Les communications par ordre alphabétique
n° de poster
ou com.
orale
n°
page
AL BAGAMI Mohamed
28
65
GONZALES Fanny
AL BAGAMI Mohamed
32
69
GUICHET Pierre-Olivier
Com Orale 9
33
GUILBERT Matthieu
NOM
ANFRAY Clément
AURY-LANDAS Juliette
NOM / Prénom
9
46
HASNA Jessy
BADAOUI Mehdi
20
57
HOUESSINON Aline
BAILLEUL Justine
Com Orale 7
31
BENHABILES Hana
6
BOCHEREAU Flora
27
BOUGEARD Gaëlle
24
BOUZELFEN Abdelilah
37
8
15
52
BRAY Fabrice
BROSSEAU Solenn
n° de poster
ou com.
orale
n°
page
33
70
Com Orale 10
34
18
55
19
56
Com Orale 4
28
KASPER Edwige
23
60
43
KELLER Maureen
13
50
64
LAMBERT Mélanie
35
72
61
LANGE Marie
46
83
74
LAPOTRE-LEDOUX Bénédicte
48
85
45
LAURENT Carine
42
79
Le BOURHIS-ZAIMI Maggie
50
87
77
BUSTANY Sophie
39
76
LHUISSIER Eva
40
CAMUS Vincent
43
80
LORETTI Aurore
Com Orale 12
36
CARTON-LATRECHE Céline
36
73
LUCAS Mélodie
49
86
CHEVALIER Elodie
14
51
MARESCHAL Sylvain
38
75
COLY Pierre-Michaël
47
84
MEKKI Meriem Sarah
1
38
Com Orale 3
27
MODZELEWSKI Romain
Com Orale 8
32
48
CORVAISIER Matthieu
4
41
MRIZAK Dhafer
11
DELLIAUX Carine
COUTURE Alexandre
29
66
MULLER Etienne
Com Orale 2
26
DUBOIS Fatéméh
12
49
MUSTAPHA Rami
5
42
DUBOIS Martine
44
81
PERRIERE Marianne
21
58
DUBOIS Martine
45
82
QUILLET Aurélien
30
67
DUBOIS Sydney
Com Orale 6
30
RENAUD Sarah
10
47
DUBUISSEZ Marion
3
40
ROUSSEL Lise-Marie
Com Orale 11
35
DUMORTIER Mandy
17
54
SEFRIOUI David
22
59
DUPLOYEZ Nicolas
34
71
SFAXI Samah
26
63
7
44
SIMONNEAU Claire
2
39
Com Orale 5
29
TIAN Lu
Com Orale 1
25
DUPRET Barbara
FERRET Yann
GAUDELOT Kelly
31
68
VASSEUR Romain
25
62
GIRARD Nicolas
41
78
VENNIN Constance
16
53
3
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
Editorial du Président
Ces 8èmes journées sont les premières depuis la reconduction du Cancéropôle
Nord-Ouest dans le cadre du 3ème plan cancer.
Elles seront l’occasion de vous présenter notre stratégie pour les 3 ans de
ce nouveau plan et de sa déclinaison au sein de nos cinq axes thématiques
et de nos plates-formes.
Le programme de ces journées fera également une très large place aux
jeunes chercheurs et au bilan des projets soutenus dans le cadre de notre
appel à projets émergent. L’accompagnement des chercheurs et le soutien
à l’émergence font en effet partie de nos missions essentielles, ainsi que
le souligne le nouveau contrat d’objectifs et de performances qui lie les
cancéropôles et l’INCa.
Un point sera fait sur le développement de la recherche clinique, une mission
nouvelle des cancéropôles, mais dans laquelle le cancéropôle Nord-Ouest
s’investit depuis des années et est considéré comme pionnier par l’INCa.
Associer chercheurs et acteurs de la société civile est une des recommandations fortes du plan cancer. Vous aurez l’occasion de découvrir la
démarche très originale développée dans ce domaine par l’association
« Les Seintinelles ».
Dans le domaine de l’innovation technologique, le projet de recherche et
développement en hadronthérapie Archade et les perspectives qu’il offre à
la recherche en radiobiologie seront également présentés.
Nos journées seront aussi comme chaque année l’occasion d’entendre des
conférenciers invités de haut niveau. Elles commenceront avec une session
dédiée au ciblage thérapeutique en oncologie, avec les meilleurs experts du
domaine, et se termineront par une conférence de prestige sur l’oncogène
Met, un sujet cher à plusieurs équipes du cancéropôle Nord-Ouest.
Comme vous le voyez, ce programme est très riche !
Excellentes journées à toutes et à tous !
Pierre Formstecher
Président du Cancéropôle Nord-Ouest
4
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
Mercredi 10 juin
2015 - A.Midi
13h00 - 14h00
Programme
Café d’accueil
Enregistrement des participants
14h00 - 14h30 Stratégie du Cancéropôle Nord-Ouest
Véronique Pancré
14h30 - 17h15 SESSION « CIBLAGE THÉRAPEUTIQUE EN ONCOLOGIE »
14h30 - 15h15 Evaluation des altérations moléculaires tumorales en routine :
Comment ? Pourquoi ? L’exemple des cancers bronchiques
Fabrice Barlesi (Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille)
15h15 - 16h00 Médecine personnalisée : les questions actuelles
Jean-Yves Blay (Centre Léon Bérard, Lyon)
16h00 - 16h45 Recours aux thérapies ciblées en oncologie :
Comment sauvegarder un principe d’universalité des soins ?
Grégoire Moutel (Ecole des Hautes Etudes en Santé
Publique EHESP Rennes-Paris Descartes)
16h45 - 17h15 Table ronde
17h15 - 17h45 Pause
17h45 - 18h00 Associer chercheurs et société civile : Les Seintinelles
Fabien Reyal
18h00 - 18h30 Favoriser le transfert vers l’industrie : le dispositif MATWIN
Lucia Robert, Nadira Delhem
18h30 - 19h45 Visite des posters
19h45 - 21h30 Cocktail dînatoire autour de l’espace poster
5
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
8h30 - 9h00
Café d’accueil
Enregistrement des participants
SESSION AXE 3
DU
Jeudi 11 juin
2015 - Matin
CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
Chairman : Pierre Véra
9h00 - 9h15
Présentation des travaux de l’axe Pierre Véra
9h15 - 9h30
Projet ARCHADE Khaled Meflah
9h30 - 9h50
Présentation d’un PROJET
AAP ÉMERGENT 2014
Développement d’un traceur TEP des lymphomes ABC (Activated B Cell-like)
Projet Pierre Bohn
9h50 - 10h20
2 communications orales SESSION JEUNES
CHERCHEURS
- Identification des facteurs solubles impliqués dans la reprogrammation en cellules
souches cancéreuses mammaires, après radiations ionisantes (Justine Bailleul)
- Segmentation des muscles squelettiques sur coupe TDM par méthode de réseau
de neurones profond de grande dimension (Romain Modzelewski)
10h20 - 10h50
Pause
SESSION AXE 4
DU CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
Chairman : Florence Joly, Hélène Castel, Bénédicte Giffard
10h50 - 11h05
Présentation des travaux de l’axe
11h05 - 11h20
Présentation de la Plateforme Cancer et Cognition du CNO Florence Joly
11h20 - 11h50
2 communications orales SESSION JEUNES
CHERCHEURS
- Développement de constructions inductibles par l’hypoxie pour l’inhibition de
l’érythropoïétine dans les glioblastomes (Clément Anfray)
- Caractérisation du système vasoactif et chimiokine urotensinergique dans les gliomes.
Propriétés invasive et mésenchymateuse ? (Pierre-Olivier Guichet)
SESSION AXE 5
DU CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
Chairman : Guy Launoy
11h50 - 12h05
Présentation des travaux de l’axe Guy Launoy
12h05 - 12h20
Présentation de la plateforme des Inégalités Sociales Guy Launoy
12h20 - 12h50
2 communications orales SESSION JEUNES
CHERCHEURS
- Limites de la prise en charge nutritionnelle intensifiée chez les patients traités par
radiothérapie en cancérologie ORL (Lise-Marie Roussel)
- Les inégalités sociales face au cancer dans la région Nord-Pas-de-Calais (Aurore
Loretti)
13h00 - 14h30
Cocktail déjeunatoire
6
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
Jeudi 11 juin
2015 - A. Midi
Programme
SESSION AXE 2
DU CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
Chairman : Fabrice Jardin
14h30 - 14h45
Présentation des travaux de l’axe
Fabrice Jardin
14h45 - 15h25
Présentation de deux PROJETS
AAP ÉMERGENT 2014
- Identification des cibles génomiques du facteur de transcription oncogène HOXA9 par
une approche globale
Projet Amine Boulhel
- Etude des lymphomes primitifs Cutanés agressifs de phénotype B de type Membre
Inférieur (leg-type) par séquençage haut débit : projet EXomique.
Projet Fabrice Jardin
15h25 -15h55
2 communications orales SESSION JEUNES
CHERCHEURS
- Diagnostic multiclonal et suivi de la maladie résiduelle dans les LAL par séquençage haut débit couplé à une analyse bioinformatique (Yann Ferret)
- Mutations somatiques récurrentes dans les lymphomes diffus à grandes cellules
B: une étude du LYSA (Sydney Dubois)
15h55 - 16h25
Intérêt de la Technique de cytométrie dans le diagnostic des cancers
Christophe Roumier
16h25 - 17h00
Pause
17h00 - 17h30
La recherche clinique dans le Cancéropôle Nord-Ouest
Jean-Claude Barbare
17h30 - 19h00
Visite des posters
20h00
Dîner de gala
LE PAVILLON AUGUSTINE
1, quai Albert 1er - Trouville
7
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
Programme
8h00 - 8h30
Vendredi 12 juin
2015 - Matin
Café d’accueil
SESSION AXE 1
DU CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
Chairman : David Tulasne, Gérard Zalcman
8h30 - 8h45
Présentation des travaux de l’axe
8h45 - 9h45
4 communications orales SESSION JEUNES
CHERCHEURS
- Souris bi-transgéniques C3(1) Tag X 11.5kb-GFP: un nouveau modèle de tumorigénèse pour l’étude des cellules souches cancéreuses mammaires et prostatiques
(Lu Tian)
- Réalisation de cartes génétiques des tumeurs du col de l’utérus par séquençage
haut-débit (Etienne Muller)
- Impact des voies c-Yes/YAP dans la dormance/croissance des cellules chimiorésistantes du cancer du côlon et dans la rechute du cancer : mécanismes moléculaires
et perspectives thérapeutiques (Matthieu Corvaisier)
- Métallothionéine-1, biomarqueur potentiel pour l’analyse de la réponse au sorafenib dans les carcinomes hépatocellulaires (Aline Houessinon)
9h45 - 11h05
Présentation de 4 PROJETS
AAP ÉMERGENT 2014
- Ciblage des cellules souches cancéreuses par des dérivés phénothiaziniques
Projet Renata Polakowska / Philippe Gautret - Orateur : Yasmine Touil
- Impact des exosomes tumoraux de carcinome du nasopharynx (CNP) sur la maturation des cellules dendritiques dérivés de monocytes humains
Projet Nadira Delhem - Orateur : Olivier Morales
- En contrôlant les signalisations YAP et GEF-H1/RhoB, RASSF1A agit comme gène suppresseur de métastase des Cancers Bronchiques non à Petites Cellules
Projet Gérard Zalcman - Orateur : Guenaëlle Levallet
- Contrôle de la balance survie/mort des cellules cancéreuses par le récepteur Met
Projet Alessandro Furlan
11h05 - 11h35
Pause
8
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
11h35 - 12h30
CONFÉRENCE DE PRESTIGE
« The Met oncogene: addiction, expedience and inherence »
Paolo Comoglio (Candiolo Cancer Institute, Italie)
12h30 - 13h00
Remise des prix jeunes chercheurs
Conclusion et fin des 8èmes journées du Cancéropôle Nord-Ouest
Pierre Formstecher
Les deux prix
« Meilleure communication orale »
&
« Meilleur poster »
seront offerts et remis par
La Fondation ARC pour la Recherche sur le Cancer
9
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
RÉSUMÉS
DES
ORATEURS
10
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
Jeudi 11 juin
17h00 - 17h30
La recherche clinique dans le Cancéropôle Nord-Ouest
Jean-Claude Barbare
Jean-Claude Barbare, Gérard Ducournau. CNO, CHU d’Amiens.
1. Le CNO conduit des actions favorisant le développement de la recherche clinique dans les établissements
de soins non universitaires.
Pour l’essai ERNU (Essai randomisé évaluant l’intervention du CNO dans le développement de la recherche clinique dans
les établissements non-universitaires), 33 centres ont été sélectionnés dans l’interrégion, avec l’aide notamment des
Réseaux Régionaux de Cancérologie. Il a été décidé de commencer l’étude tout en finalisant le recrutement de centres
(40 centres nécessaires au total). Les documents spécifiques de l’étude (protocole, CRF, déclaration CNIL, CPP) vont être
soumis pour validation au CoPil. Le début effectif de l’essai, initié par la répartition des centres par randomisation, est
prévu fin du premier semestre 2015.
Le Groupement Interrégional de Recherche Clinique et d’Innovation (GIRCI) et le CNO ont lancé en décembre 2013 un
appel à projets (TECCHNO = Techniciens d’études cliniques dans les CH de l’interrégion NO) pour financer des postes
de TEC exerçant dans des centres hospitaliers généraux. Le Comité d’évaluation réuni en juin 2014 a attribué à 10 CH
un financement correspondant à 0,5 ETP pendant 2 ans.
2. Le CNO mène des actions conjointes avec le GIRCI.
L’action Gestion de données de recherche clinique coordonnée par le CHU d’Amiens en lien avec le CTD-CNO, et
consistant à mettre en place des collaborations entres les data managers des 4 CHU et des 3 CLCC, a permis l’organisation de sessions de formation et vise l’échange voire l’harmonisation des procédures, ainsi que le partage de logiciels et
de savoir-faire, avec à terme l’objectif de la mise en place d’une plateforme commune.
Deux représentants du CNO ont participé à la sélection des projets dans le cadre du PHRC interrégional qui, depuis
2014, n’exclut plus les projets de cancérologie. Sur 42 projets de recherche soumis, 11 ont été sélectionnés dont 2 projets de cancérologie.
Le GIRCI et le CNO ont lancé en décembre 2014 un appel à projets conjoint « Aide à l’Emergence » destiné à soutenir
les jeunes cliniciens chercheurs et ouvert aux établissements de soins ayant une DRCI et aux établissements lauréats
de l’AAP TECCHNO. L’appel à projets est financé à hauteur de 160 000€ par le GIRCI et de 40 000€ par le CNO. La date
limite de soumission des lettres d’intention était le 7 avril 2015. Il est prévu de financer, à hauteur de 40 000€, 5 projets
dont au moins 1 de cancérologie.
3. Le CNO, en cohérence avec les recommandations de l’INCa et du Plan cancer, a entrepris des actions destinées aux
Réseaux Régionaux de cancérologie et aux EMRC de l’interrégion. Deux conférences téléphoniques et des échanges
ponctuels ont eu lieu en 2014, permettant d’une part de prévoir une formalisation de la collaboration interrégionale sous
la forme d’une convention, et d’autre part d’initier des échanges et des complémentarités entre régions concernant la
formation en recherche clinique des médecins juniors ou confirmés et des ARC / TEC.
A partir de 2015, la gestion des personnels de recherche clinique financés depuis 2006 au titre des EMRC (et destinés
aux CH et aux cliniques) et de ceux financés depuis 2004 suite à un AAP de la « DHOS » (et destinés aux CHU et
CLCC), a été confiée aux GIRCI par le Ministère de la Santé. Dans l’interrégion NO la mission de faire un état des lieux
et de conduire une concertation permettant d’envisager, avec l’aide de l’INCa, des ajustements organisationnels sera
menée par le CNO en lien avec des représentants des CLCC.
NOTES
11
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
Mer 10 juin
Conférence de prestige
14h30- 15h15
EVALUATION DES ALTÉRATIONS MOLÉCULAIRES TUMORALES EN ROUTINE :
COMMENT ? POURQUOI ? L’EXEMPLE DES CANCERS BRONCHIQUES
Fabrice Barlesi
Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille
L’oncologie moderne est une médecine de précision, reposant sur plusieurs axes thérapeutiques, avec en particulier,
la recherche de cibles activables (CAD des anomalies biologiques présentes dans les cellules tumorales pouvant être
bloquées par un médicament spécifique, dit bio-guidé), et le contrôle de l’interaction entre les cellules tumorales et
leur environnement (avec là aussi l’identification d’anomalies biologiques guidant les traitements), avec notamment les
anti-angiogéniques et l’explosion actuelle de l’immunothérapie.
En conséquence, l’oncologie moderne impose deux choses. D’une part, de développer toutes les stratégies pour mettre
en évidence les anomalies biologiques au sein des cellules tumorales (au sein de la tumeur, mais aussi au sein des
métastases ou encore du sang des patients) avec une analyse, non plus de quelques gènes de la tumeur mais rapidement de l’ensemble des gènes de la tumeur (par des techniques biologiques de plus en plus sophistiquées et rapides).
D’autre part, de disposer de tous les médicaments bloquant chacune de ces cibles potentielles, sachant que
seule une infime partie de ces médicaments est commercialisée à ce jour, et que la plus grande partie est encore en cours
de développement et accessible seulement au travers des essais cliniques, le plus souvent de phase précoce.
Les plateformes de génétique moléculaires labélisées par l’INCa répondent au 1er objectif avec une capacité à
apporter aujourd’hui, à chaque malade, gratuitement, quel que soit son lieu de prise en charge, le résultat de l’évaluation
de biomarqueurs validés mais aussi émergents importants dans le cadre de la prise en charge de leur maladie. Ces plateformes implémentent actuellement les techniques « haut débit » qui permettront à terme une analyse pangénomique.
Les centres de référence de traitement du cancer, et notamment le réseau des Centres Labelisés par l’INCa de
Phases Précoces (CLIP²), répondent au 2ème objectif en assurant un accès le plus large possible aux traitement anticancéreux commercialisés ou en cours de développement.
In fine, au-delà des défis technologiques et organisationnels, c’est l’impact de cette médecine de précision en
cancérologie qu’il faut évaluer, à l’échelle du territoire national, et une première étude de très grande ampleur, biomarqueurs France, conduite par l’IFCT, sur plus de 17 000 malades, devrait apporter une première réponse.
Fabrice Barlesi
Né le 23 septembre 1969 à Aix en Provence, marié, un enfant
ADRESSES :
Hospitalière :
- Service d’Oncologie Multidisciplinaire et Innovations Thérapeutiques Hôpital Nord, 13915 Marseille Cedex 20.
- Plateforme de consultation Timone - Hôpital de la Timone. 13385 Marseille Cedex 5.
- Unité de phase I oncologie Hôpital Timone, Service UPCET-CIC, 264 rue
St Pierre, bât F, 1er étage, 13385 Marseille
Tel. 33 491 96 59 01 - Fax. 33 491 96 59 02 - Email : fabrice.barlesi@mail.
ap-hm.fr
Universitaire :
INSERM U911 CRO2. Université de la Méditerranée - U.F.R. Médecine. 27
Bd Jean Moulin. 13385 Marseille Cedex 05.
TITRES :
- 1994 : Concours de l’Internat en Médecine (Médaille d’Or, 1999)
- 1999 : Thèse de Doctorat en Médecine (Médaille d’Argent), Marseille
- 1999 : DES de Pneumologie
- 2000 : DESC de Cancérologie
- 2003 : DEA (Master) Mention Bien
- 2005 : Inscrit sur la liste d’aptitude aux fonctions de MCU-PH (2006 : 1ère
classe)
- 2006 : Thèse d’Université, Mention Très Honorable
- 2007 : Habilitation à Diriger les Recherches
- 2008 : Mastère Management Général Hospitalier (ESSEC)
- 2009 : Inscrit sur la liste d’aptitude aux fonctions de PU-PH
FONCTIONS HOSPITALIÈRES :
- Interne en Médecine des Hôpitaux de Marseille de Nov. 1994 à Nov.
1999 (Médaille d’Or, 1999-2000).
- Assistant des Hôpitaux 2000-2004
- Praticien Hospitalier depuis 2005
FONCTIONS UNIVERSITAIRES :
- Chef de Clinique à la Faculté 2000-2004
- Chef de Clinique Associé 2004-2005
- Maître de Conférences des Universités depuis 2005 (1ère classe depuis
2006)
- Professeur des Universités depuis 2009.
SÉJOUR À L’ÉTRANGER ET MOBILITÉ :
- Clinical Fellow, Professeur F. Shepherd (Princess Margaret Hospital,
University of Toronto, Canada)
- Observer, Institut Universitaire de Recherche Clinique, Professeur JL
Pujol (CHU Montpellier, France).
- Research Fellow, Professeur G. Giaccone (VU Medical Center, Université d’Amsterdam, Pays Bas).
SOCIÉTÉS SAVANTES :
- Membre de la Société de Pneumologie de Langue Française.
- Membre de l’European Society of Medical Oncology.
- Membre de l’American Society of Clinical Oncology.
- Membre de l’International Association for the Study of Lung Cancer.
RESPONSABILITÉS NATIONALES :
- Secrétaire du Groupe d’Oncologie de Langue Française de la SPLF.
- Membre du Groupe de Recherche Clinique Poumon/ORL (INCa)
PUBLICATIONS :
- Plus de 120 Publications indexées dont 60 en premier ou dernier auteur.
- Dédacteur adjoint de la Revue des Maladies Respiratoires 2005-2012
- Membre de l’Editorial Board de la revue Anti-Cancer Drugs
ORDRE DES MÉDECINS :
- N° 13 1 18311 3
12
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
Mer 10 juin
Conférence de prestige
15h15- 16h00
MÉDECINE PERSONNALISÉE : LES QUESTIONS ACTUELLES.
Jean-Yves Blay
Dpt Medecine & INSERM 1052 University Claude Bernard Lyon & Centre Léon Bérard, 28 rue Laënnec - LYON
Jean-Yves BLAY
Born Dec 2, 1962 in Montelimar, France, frenchcitizen
WORK ADDRESS:
University Claude Bernard Lyon& Centre LBérard, 28 rue Laënnec 69373
LYON,T(33) 478782757, e-mail: [email protected]
Conseil National de l’Ordre des Médecin Français:69/10280
UNIVERSITY AND HOSPITAL POSITIONS
search (2005-2008)
- Laureate of the Tartois Prize 2010
- Laureate of the Hamilton Fairley Prize, European Society of Medical
Oncology 2012
- Laureate of the Henry and Maryjane Mitjaville Prize of the French NatlAcadof Medecine 2013
RESEARCH EVALUATION
- Member of the European Union Committee of Experts of Rare Disease
(EUCERD)
- ESMO Faculty Coordinator for Sarcoma for 2012-2016.
- European Commission’s Scientific Panel for Health (SPH)
- Member of Fondation pour la RechercheMedicale Scientific Advisory
Board (2012->)
- Member of Association pour la Recherchesur le Cancer Scientific Advisory Board (2012->)
- Scientific Director of the Canceropole Lyon Auvergne Rhone-Alpes,
CLARA (2004-2006)
- Member of INCA (National Cancer Institute in France) Clinical Group
committee
- Editorial Board of Targeted Oncology and European Journal of Cancer,
Advisor for Lancet Oncology
- Referee for various international funding agencies (Spanish Ministry of
Research, Italian Ministry of Research, MRC UK, Cancer Research UK,
Deutsche KrebsHilfe, Swiss Cancer League; Belgian League Australian
Sarcoma Group, Chinese CRTER, Liddy Shriver Sarcoma initiative …),
International Universities (Harvard Boston, Cornell, FoxChasePhiladephia, Helsinki, Leeds, York, Koweit City, Oxford).Referee for various international journals (New Engl J Med, Lancet, Lancet Oncol, J ClinOncol,
Cancer Research, Ann Oncology, Eur J Cancer, Oncogene…)
GRANTS FROM THE EUROPEAN COMMISSION
GRANTS
- CONTICANET Network of excellence (6th FP, European Commission)
(FP6-018806) (Grant 9.6 M€) (conticabase.org, conticagist.org)
- EUROSARC (7th FP, European Commission) (FP7-278472) (eurosarc.
eu)
Over 30 grants obtained since 1998 for laboratory and clinical research.
- Professor of Medical Oncology, Classeexceptionnelle (2012), UCBL1
- President of the European Organisation for Research and Treatment of
Cancer (EORTC, www.eortc.be) (2009-2012)
- Head of the Medicine Dept of the Centre Léon Bérard(CLB)
- Head of the French NCI Integrated site of Innovative Research on
Cancer (LYRIC, grant INCA_4664)
- Director of the Network of Reference Centers for sarcomas in France
(26 centers, netsarc.org)
- Chairman of the French Sarcoma Group (www.gsf-geto.org)
INTERNATIONAL POSITIONS
TRAINING
- 1979: 1st year medical school
- 1986: Graduated in the Academic Hospitals :concoursinternat Lyon (3rd) and
Paris
- 1988: Master 2 Bases Fondamentales de l’oncogenèse, University Paris
VII
- 1989: Master 1 in Statistics, (University Paris XI)
- 1990: Doctor in Medicine (Lyon)-Thesis of Medicine
- 1990: D.E.S. (Board Certified) for Medical Oncology
- 1991: Graduated in the Basic Medical and Clinical Science Components
of the Foreign Medical Graduate Examination in the Medical Sciences
(FMGEMS), Educational Commission for Foreign Medical Graduates
(ECFMG)
- 1994: Ph. D. Thesis, University Claude Bernard, Lyon I, France.
- 1996: Habilitation à diriger les recherches (Research training, highest
level of French Universities)
RESEARCH ACTIVITIES
- 1990-1994: Ph.D: Role of IL-6 in the biology of renal cell carcinoma
- 1994-2010: Head of the Cytokine and Cancer Unit, UNSERM U590
Centre Leon Berard
- 2011: Cochair of the Team 11 (48 employees including 12 faculty positions, 12 post-doctoral positions, 11 PhD students,), INSERM U1052
Centre Léon Bérard (crcl.fr)
HONORS
- Laureate and Grantee of the Estée Lauder Prize for Breast Cancer Re-
LICENSES
PCT/FR02/04171, Dec 4,2002 , Novel proteins with IL-6 inhibiting Activity
PCT EP/2012/063736,July 13,2012, Predictive tool for response to antiIGF1R
SCIENTIFIC SOCIETIES-ACADEMIC EXPERT GROUPS
Member of the following Scientific societies : American Society of Clinical Oncology (1993), American Association for Cancer Research (1993),
European Organisation for Research and Treatment of Cancer (1993),
American Society of Haematology (1993), European Society for Medical Oncology (1993), SociétéFrançaise du Cancer (1997), European
Association for Cancer Research (1998), International Cytokine Society
(1999),Connective Tissue Oncology Society (CTOS) (1995),
National Representative for France at the European Society for Medical
Oncology (2001-2007) Member of the “Board of Directors for Connective
Tissue Oncology Society
CO-ORGANIZER OF INTERNATIONAL CONFERENCES
French sarcoma group yearly meetings since 2001 (from 150 to 320
participants)
ESMO Consensus Conference on GIST 2004 (see report in monographs)
ESMO Clinical practice guidelines on sarcoma and GIST, 2008, 2010,
2012, 2014
Connective Tissue Oncology Society , (CTOS.org) 2004 (Boca Raton,
FL,United States),
EORTC-AACR-NCI annual meeting of new drug development2009,
2010, 2011,
EORTC ASCO NCI conferences 2009, 2010, 2011.
13
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
Mer 10 juin
Conférence de prestige
16h00 - 16h45
RECOURS AUX THÉRAPIES CIBLÉES EN ONCOLOGIE :
COMMENT SAUVEGARDER UN PRINCIPE D’UNIVERSALITÉ DES SOINS ?
Grégoire Moutel (Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique EHESP Rennes-Paris Descartes)
Selon le rapport du Centre d’analyse stratégique sur la lutte contre le cancer, le coût global de la maladie
avoisine les 14 milliards d’euros par an. Le coût des médicaments représenterait près de 3 milliards ;
et entre 2001 et 2012, les dépenses pour les médicaments oncologiques ont été multipliées par trois.
On estime que dans les 10 années à venir le coût des traitements contre le cancer pourrait doubler et
passer de 10 à 20% des dépenses de santé. Ces projections résultent de la conjonction de plusieurs facteurs : l’augmentation des cas de cancers dans la population avec un tiers des cancers qui touche des personnes de plus de 75 ans ;
l’augmentation de la durée de traitement par patient (de plus en plus de patient vivent le cancer, comme une nouvelle
forme de maladie chronique, accompagnée par un traitement au long cours) ; l’impact de l’innovation qui s’oriente vers
des traitements ciblés individualisés qui coûteraient entre 30 000 et 50 000 euros par an, avec des coûts moyens par
patient entre 50 000 à 150 000 euros. Il y a donc une conjonction forte entre une pression épidémiologique et une pression économique. Rembourser ces dépenses aura un impact majeur sur le budget national de santé.
Afin que l’accès aux soins demeure le plus équitable possible, plusieurs points seront à considérer :
• Le respect d’un équilibre lors de lafixation des prix des nouveaux traitements, entre les firmes qui se réfèrent à la
légitime logique du retour sur investissements (condition essentielle au progrès de la recherche et à la production du
médicament) et le prix acceptable par la société (c’est à-dire le prix que cette dernièrepeut mettre en œuvre sans mettre
à mal d’autres secteurs de la santé ou de la nation). Le cas échéant, faute d’accord, l’accès aux traitements innovants
dépendrait totalement de la capacité des individus à se les financer.
• Le respect d’une éthique de la non discrimination visant d’une part à rendre accessible au plus grand nombre le progrès de l’analyse des tumeurs au niveau des plateformes de biologie moléculaire, mais aussiau développement puis à la
production et à la distribution des molécules pour tous, y compris pour les plus « petites » populations cibles. Le risque
serait sinon de ne pas pouvoir offrir la bonne thérapie ciblée à chacun et de transformer certaines formes de cancers en
maladies rares…et orphelines.
• La nécessité d’une prise de conscience et d’un arrêt des prescriptions de lignes de traitements non validées scientifiquement(15 à 20% des chimiothérapie seraient aujourd‘hui prescrites sans preuve d’amélioration de la survie, ou
de la qualité de vie, donc hors de l’Evidence BasedMedicine).C’est la prescription qui déclenche la dépense. C’est donc
l’attitude des médecins face aux traitements coûteux qui sera de plus en plus questionnée. Un débat doit s’ouvrir sur la
question de la limitation des soins dès lors, qu’au delà d’une attitude individuelle, l’intérêt collectif est en jeu. Il s’agit
ici de ne pas abandonner les patients mais de leur proposer des alternatives adaptées et justes. Ce point pose in fine la
question de la transparence des résultats et de leur analyse qualitative dans les différents établissements.
• Enfin, au delà de ces trois points, un quatrième apparaît crucial pour les années à venir : la nécessité d’accepter que
soient définis des critères qui détermineront l’accès ou non aux traitements. Ce chemin est complexe, car la société française a été habituée à une démarche ou tout ce qui semblait possible était accessible. Le nouveau paradigme consiste
à se demander en quoi ce qui est possible sera juste afin de ne pas mettre à mal un système collectif solidaire.Ce sujet
revient aussi à se demander combien vaut une vie ou des jours de vie et jusqu’où peut ou doit aller la solidarité entre
les bien portants et les malades, tout en respectant des équilibres entre tous les domaines de la santé.
Ce point touche à la question de la répartition (ou des conditions d’usage) des ressources quand celles-ci sont onéreuses
ou rares. Il sera demain de plus en plus prégnant et devra nous amener à :
• Redéfinircollectivement le principe d’universalité et revisiter les principes d’égalité et d’équité
• Arbitrer des choix en acceptant le principes de critères non uniquement biomédicaux, mais économiques et sociétaux…
avec peut être en filigrane un débat sur l’impossible nécessité de hiérarchiser des vies.
Il conviendra alors de fonder des règlesen respectant les principes d’une « éthique de la critériologie » :
- L’élaboration ne peut être que collective; elle doit se faire dans le cadre d’expertises croisées impliquant tous les
acteurs du monde de la santé : soignants, chercheurs, agents économiques et politiques, société civile et associations
de patients.
- Le suivi de l’application des critères doit respecter des principes de transparence et de contrôle collectif indépendant.
Ce point pose la question des lieux de décision et d’évaluation : au sein de la relation médecin-patient et/ou au niveau
des RCP ou autres autorités régionales.
Grégoire Moutel est médecin hospitalo-uni- A toutes ces étapes, tant le sujet est démocratiquement sensible (car il
versitaire, spécialiste des questions éthiques
touche à la santé et à la vie des citoyens), il convient d’être vigilant sur la
en santé et des questions d’accès aux soins.
nature des liens et conflits d’intérêts des parties prenantes.
Il a conduit de nombreux travaux sur l’évolu- Enfin un effort pédagogique sera essentiel pour faire comprendre la nétion des droits des patients et de la relation
cessité de la démarche et le sens des choix. L’information au patient et au
soignant-soignés dans le cadre du cancer et
a animé, au sein de l’Inca, le GRED, groupe
public devra être travaillée en ce sens, tâche complexe face à des maladies
de réflexion sur l’éthique des dépistages. Il
qui suscitent peur, angoisse et compassion.
est l’auteur de nombreuses publications sur
Sans une telle approche, notre système de santé fonctionnerait sur des
ces sujets avec comme focus les nouveaux
choix aléatoires, s’éloignant d’un modèle solidaire et régulé.
enjeux de la démocratie sanitaire.
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8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
Vend 12 juin
Conférence de prestige
11h35 - 12h30
THE MET ONCOGENE:
"ADDICTION", "EXPEDIENCE" AND "INHERENCE"
Paolo Comoglio
Candiolo Cancer Institute-IRCCS
University of Torino School of Medicine, Italy
Cancer is a genetic disease resulting from the constitutive activation of a handful of genes (oncogenes) arising in cells
that lost the ability to repair DNA damages. Among the plethora of mutations, deletions, rearrangements or amplifications (up to 10,000 per cell during the natural history of lung cancer), a few genetic lesions behave as "drivers", being
required and sufficient to sustain neoplastic transformation ("oncogene addiction"). Identification of the drivers and
tailoring specific drugs may result in efficient "precision therapy". Other wild-type oncogenes, activated in cancer cells
as an adaptive response to adverse microenvironmental conditions (e.g. hypoxia, nutrient starvation, or ionizing radiation), play an essential role favouring tumor progression and conferring therapeutic resistance ("expedience"). Finally,
some wild-type oncogenes inherited from the cell of origin (a stem/progenitor), govern an essential signaling circuit that
sustains the inherent self-renewing, self-preserving and malignant phenotype ("inherence"). The paradigm of the MET
oncogene, fostering either addiction, expedience, or inherence in different cancers will be discussed.
COMOGLIO, Paolo Maria
DATE AND PLACE OF BIRTH : 29.05.1945 Torino (Italy)
POSITION / TITLE : Full Professor and Scientific Director
ACADEMIC AND RESEARCH CAREER
-
1969
1973
1969
1973
1973
1980
since 1983
1996-2008
- 2000-today
Medical Doctor, University of Torino School of Medicine, Italy.
Ph.D. in Microbiology (as above)
Postdoctoral Research Fellow, Washington University School of Medicine, USA.
Research Associate (EMBO Fellow), University of Pennsylvania School of Medicine; USA.
Associate Professor of Histology, University of Trieste School of Medicine; Group Leader, Italy.
Full Professor and Group Leader (as above).
Full Professor of Histology, University of Torino School of Medicine, Italy
Director, Division of Molecular Oncology, Institute for Cancer Research and Treatment
Candiolo, Italy
Scientific Director, Candiolo Cancer Institute-IRCCS, Italy
RESEARCH INTERESTS AND MAIN ACHIEVEMENTS
Paolo Comoglio has a long and distinguished record in the field of research on tyrosine kinase receptors and related oncogenes. He developed the first anti-phosphotyrosine antibody (Comoglio et al. 1984, EMBO J. 3:483-9); by this tool he identified the tyrosine kinase
encoded by the rearranged Bcr-Abl oncogene, responsible for the onset of Chronic Myeloid Leukemia (Mol Cell Biol. 1986; 6:1803-11.)
He focused his research efforts on the full mechanistic insight of the genetic, biochemistry and biology of the Met receptor, with a
special emphasis on the role of this oncogene in human cancers. After a long standing career he is now acknowledged as a leader in
the field.
He identified the tyrosine kinase receptor encoded by the Met oncogene (Nature. 1989; 339:155-6.) and discovered that Hepatocyte
Growth Factor (HGF) is the cognate ligand (Oncogene. 1991; 6:501-4.)
He identified and elucidated the functions of three tyrosine kinase receptors, encoded by genes structurally and functionally related to
Met : Ron, (EMBO J. 1994; 13:3524-32), Plexins (Cell. 1999; 99:71-80) and Ror ( Cancer Res. 2011; 71:3132-41).
On the translational ground he generated the anti-Met antibody DN30, and its monovalent counterpart, to be used in cancer therapy,
either conventional or by ‘gene transfer’ (Cancer Res. 2008; 68: 9176-83).
Paolo Comoglio expounded and introduced a number of wisdoms that are now largely accepted and widespread, notably the concept
of ‘invasive growth’, a genetic program otherwise ‘physiological’ but ‘usurped’ by cancer cells to progress toward metastasis (Nature
Rev. Cancer 2002, 2:289-300)
To date, he is author of about 350 articles and reviews published in peer-reviewed journals.
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8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
PRÉSENTATION
des travaux de recherche
financés dans le cadre de
l’APPEL À PROJETS EMERGENTS
2014
du Cancéropôle Nord-Ouest
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8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
Jeudi 11 juin 2015
AAP Emergents CNO 2014
1) Développement d’un traceur TEP des lymphomes ABC (BOHN Pierre)
Mathieu CHASTAN, CHB ; Elodie BOHERS, U918 ; Muriel FOLTÊTE, CHB ; Philippe RUMINY, U918 ; Jean-Michel
PICQUENOT, CHB ; Pierre VERA, LITIS – CHB ; Fabrice JARDIN, U918 – CHB ; Pierre BOHN, LITIS – CHB.
Le lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB) est une pathologie maligne agressive et hétérogène, qui comprend
deux grands sous-types moléculaires : le sous-type GCB (germinal center B-cell-like) et le sous-type ABC (activated Bcell-like) de pronostic plus défavorable. Des thérapeutiques spécifiques ciblant l’un ou l’autre de ces sous-types sont en
cours d’évaluation, indiquant qu’à terme cette distinction constituera un élément majeur dans la stratégie de prise en
charge. il est encore actuellement difficile de réaliser un diagnostic différentiel de ces deux sous-types de lymphome et
la méthode de référence (analyse transcriptomique) n’est actuellement pas applicable en routine.
Il a été montré que les lymphomes ABC surexpriment le récepteur membranaire, TACI (trans-membrane activator and
calcium modulator and cyclophilin ligand interactor) dont l’un des ligands naturels est la protéine BAFF (B-cell activating
factor). Nous nous proposons de marquer un anticorps dirigé contre ce récepteur par le zirconium 89 afin de permettre
par imagerie TEP le diagnostic du sous-type moléculaire du LDGCB. Le zirconium 89 est un isotope radioactif émetteur
de positons possédant une période de 78,4 h. La clairance d’un anticorps dans un organisme est de l’ordre de la journée.
La période de cet isotope est donc compatible pour la réalisation d’une imagerie correcte. Un anticorps ne peut pas être
marqué directement par le zirconium 89, il est donc nécessaire de le fonctionnaliser avec un résidu desferrioxamine. A la
fin de cette étape de prémarquage, il convient de vérifier la conservation de l’immunoréactivité de l’anticorps vis-à-vis de
sa cible. Le marquage par le zirconium 89 est réalisé dans des conditions très douces (milieu physiologique, température
ambiante) pour ne pas détériorer l’anticorps. Une analyse de la pureté radiochimique est nécessaire à la fin de cette
étape pour s’assurer de l’absence de zirconium non lié à l’anticorps. Le rendement de marquage obtenu est de 40%, la
pureté radiochimique finale est à 100% après purification. L’activité spécifique est de l’ordre de 3,3 mCi/mg.
Nous nous assurerons que l’anticorps marqué par le zirconium 89 se lie préférentiellement aux lymphomes ABC comparativement aux lymphomes GCB. Après vérification de l’expression de TACI (mRNA et protéine) nous avons réalisé des
cultures cellulaires de lignées de ces deux types de lymphome.
Nous avons vérifié la conservation de l’immunoréactivité de l’anticorps anti-TACI (73%), déterminé le Kd par saturation
des récepteurs (1,8.10-11M) et vérifié si l’anticorps s’internalisait.
La biodistribution du traceur a été effectué chez des animaux sains et des animaux xénogreffés par une lignée GCB. Le
modèle animal concernant la lignée ABC reste encore à valider. Nous avons observé une captation importante dans le foie
(métabolisation) 60% ID/g, la rate (organe lymphoïde) 15% ID/g et les surrénales (organe surexprimant naturellement
le récepteur TACI) 2% ID/g. La tumeur GCB ne captait pas le traceur (0,5% ID/g). L’étude a été réalisée sur 3 jours
post-injection à J1, J2 et J3 et 5 animaux par groupe.
Une image TEP obtenue avec ce traceur chez les animaux GCB et des animaux greffés avec une lignée exprimant TACI
sera présentée.
Pour conclure, nous avons réalisé le marquage par le zirconium-89 d’un anticorps anti-TACI. Même si le rendement de
marquage doit encore être amélioré ainsi que le modèle animal du lymphome ABC, nous avons obtenu des résultats
très encourageants dans le cadre de l’AAP émergent 2014. Ces travaux se poursuivront avec en perspective clinique la
possibilité d’apprécier l’hétérogénéité phénotypique de la tumeur et ainsi de guider la stratégie thérapeutique.
NOTES
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8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
Jeudi 11 juin 2015
AAP Emergents CNO 2014
2) Identification des cibles génomiques du facteur de transcription oncogène HOXA9
par une approche globale (BOULHEL Amine)
Mohamed Amine BOUHLEL
DAVID-CORDONNIER 1
1
2
,
1
Martin
FIGEAC
,
2
Sabine
DEPAUW
,
1
Mélanie
LAMBERT
1
et
Marie-Hélène
INSERM UMR-S 1172, JPArc, place de Verdun, 59045 Lille, France
Plate-forme de génomique fonctionnelle et structurale IFR-114, F-59000 Lille, France
Le traitement actuel des leucémies aiguës myéloïdes (LAM) repose principalement sur les chimiothérapies conventionnelles avec un taux de survie relativement faible. Le développement de nouvelles thérapies ciblées permettrait
d’améliorer le pronostic vital des patients. HOXA9 est un facteur de transcription oncogène surexprimé dans 70% des
blastes de LAM et 100% des leucémies de lignées mixtes. Ce travail tire avantage des remodelages de la chromatine,
caractéristiques des cellules tumorales, et repose sur la technique de l’hypersensibilité de la chromatine à la DNaseI
couplée au séquençage à haut débit (DNase-seq) en vue de déterminer le mode d’action d’HOXA9 à travers de l’inhibition
de son expression. Nos résultats préliminaires montrent un remodelage de la chromatine sous l’effet de l’inhibition de
l’expression d’HOXA9. Les gènes associés à ces régions et les motifs de liaison de facteurs de transcription pour lesquels
ils sont enrichis sont en cours d’identification. Des tests fonctionnels réalisés sur des biopsies de patients atteints de LAM
valideront enfin les effets biologiques ainsi identifiés. Les résultats de ce projet participeront à caractériser le potentiel
thérapeutique du ciblage d’HOXA9 pour le traitement de patients atteints de ces hémopathies malignes.
NOTES
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10 au 12 juin 2015 – Deauville
Jeudi 11 juin 2015
AAP Emergents CNO 2014
3) Etude des lymphomes primitifs Cutanés agressifs de phénotype B de type Membre
Inférieur (leg-type) par séquençage haut débit : projet EXomique (Jardin Fabrice)
Fabrice JARDIN 1, Sylvain MARESCHAL 1, Elodie BOHERS 1, Pierre Julien VAILLY 1, Sydney DUBOIS 1, Philippe BERTRAND
, Catherine MAINGONNAT 1, Pascaline ETANCELIN 1, Isabelle TOURNIER 2, T FREBOURG 2, Anne Benedicte DUVAL 3, Philippe COURVILLE 3, Pascal JOLY 4, Anne PHAM-LEDARD 4, Jean Philippe MERLIO 4 , Hervé TILLY 1, Philippe RUMINY 1, Marie
BEYLAU-BARRY 4
1
UMR U918, Rouen
INSERM U1079, Rouen
3
Département de Dermatologie CHU Charles Nicole
4
Département de dermatologie (Hôpital Haut-Lévêque CHU de Bordeaux) et EA2406 (Histologie et Pathologie moléculaire des Tumeurs, Université de Bordeaux).
1
2
Les lymphomes B cutanés primitifs à grandes cellules de type membre inférieur (ou encore de type jambe ou leg-type)
(LDGCB-MI) représentent environ 15 à 20% des lymphomes B cutanées primitifs et constituent une entité anatomoclinique bien individualisée dans la classification OMS-EORTC 2005 et WHO des lymphomes (WHO classification of
tumours of haematopoietic and lymhoid tissues. IARC Lyon. 2008 Swerdlow, SH et al). Ils touchent surtout les patients
âgés (moyenne d’âge 76 ans), se localisent préférentiellement (mais non exclusivement) au niveau des MI. Le pronostic
est dans l’ensemble péjoratif avec une survie moyenne de 45% à 5 ans, mais des progrès significatifs ont été observés avec l’introduction du rituximab en combinaison avec une polychimiothérapie. Contrairement aux LDGCB nodaux/
ganglionnaires, ce sous-type de lymphome n’a, à ce jour, jamais été étudié par des approches de type NGS (NextGenerationsequencing).Dans ce projet, nous faisons l’hypothèse que les caractéristiques clinico-biologiques des LDGCB-MI
pourraient s’associer à la présence de mutations somatiques spécifiques, distinctes de celles décrites à ce jour dans les
formes ganglionnaires mais aussi partager avec ces dernières une grande partie des anomalies génétiques. Nous rapportons ici de nouvelles mutations somatiques acquises potentiellement impliquées dans l’oncogenèse des LDGCB-MI
grâce au séquençage de 10 exomes (paires tumeur/ tissus sains) et un séquençage ciblé d’une série complémentaire.
Ces résultats ont été comparés aux données obtenues dans les lymphomes de localisation ganglionnaire analysés par un
lymphopanel dédié comprenant 34 gènes (Beta2μ, BRAF, CARD11, CD79A, CD79B, CDKN2A, CDKN2B, CIITA, CREBBP,
EP300, EZH2, FOXO1, GNA13, ID3, MEF2B, MLL2/KMT2D MYC,MYD88, NOTCH1, NOTCH2, TCF3, TNFAIP3, TNFRSF14,
TP53, STAT6, BCL2, PRDM1/BLIMP1, PIM1, XPO1, ITPKB, CD58, SOCS1, MFHAS1, IRF4/MUM1). Au total, Les résultats
obtenus indiquent de nouvelles pistes physiopathologiques et des opportunités thérapeutiques dans ce sous-type rare
de lymphome.
Ces travaux ont été réalisés en étroites collaboration avec les départements de dermatologie (CHU Charles Nicole,
Rouen et Hôpital Haut-Lévêque / Service de Biologie des Tumeurs, CHU de Bordeaux), l’INSERM U1079(IRIB, Rouen), le
Groupe français d’étude des lymphomes cutanés (GFELC) et l’EA2406 (Histologie et Pathologie moléculaire des Tumeurs,
Université de Bordeaux). Ils ont bénéficié d’un soutien financier du canceropôle Nord-Ouest et de la société française de
dermatologie.
NOTES
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8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
Vendredi 12 juin 2015
AAP Emergents CNO 2014
4) Ciblage des cellules souches cancéreuses par des dérivés phénothiaziniques
(TOUIL Yasmine)
Yasmine TOUIL 1*, Chann LAGADEC 2*, Elena BÎCU 3, Mathieu CARLIER 2, Pamela VÖLKEL 2, Raja EL MACHHOUR 1, Alina
GHINEŢ 4, Ada NOVOSAD 1, Bernadette MASSELOT 1, Justine BAILLEUL 2, Pierre-Olivier ANGRAND 2, Pascaline SEGARD 1,
Pauline OSTYN 1, Benoît RIGO 4, Pierre FORMSTECHER 1, Philippe GAUTRET 4*, Renata POLAKOWSKA 1*
1
2
3
4
*
JPARC Inserm UMR-S1172 (exU837)
Cell Plasticity and Cancer, Inserm U908
Faculté de Chimie, Université « Alexandru Ioan Cuza », Roumanie
Labo de Pharmacochimie, HEI, LIRIC Inserm U995
Equal contributors
Les cellules souches cancéreuses (CSC) sont une sous-population de cellules tumorales qui possèdent non seulement
la faculté de s’auto-renouveler et d’initier une tumeur, mais également la capacité de former des lignées hétérogènes
de cellules cancéreuses qui constitueront une tumeur. Les CSC seraient responsables de l’initiation et de la progression
tumorale, ainsi que de la dissémination métastatique et des phénomènes de récidive et de résistance. L’éradication de
ces cellules nous ouvre donc des perspectives de traitements curatifs des cancers. Ce travail vise à identifier de nouvelles
molécules ciblant spécifiquement les cellules souches cancéreuses. Nous avons synthétisé 37 composés phénothiaziniques, car les effets anticancéreux de certains membres de cette grande famille chimique suscitent un intérêt croissant.
Grâce à des modèles cellulaires 2D et 3D (sphères mimant la tumeur in vitro), nous avons sélectionné quatre composés,
CYR0, CYR1, CYR2 et CYR3, qui sont apparus efficaces dans l’élimination des cellules souches cancéreuses de mélanome et de cancer du sein. Parmi ces 4 composés, CYR0 et CYR1 sont les molécules les plus efficaces contre les CSC de
mélanome et les CSC de cancer du sein sont particulièrement sensibles à CYR1 et CYR2. Dans une étude préliminaire in
vivo réalisée chez des souris CB17-SCID immunodéficientes porteuses de mélanome, les composés CYR0 et CYR1 sont
responsables d’une activité antitumorale. L’innocuité des molécules ciblant les CSC de mélanome et de cancer du sein,
a été confirmée dans un autre modèle in vivo, le poisson zèbre. De manière intéressante, en fonction du phénotype des
CSC, CYR1 semble affecter différentes voies de signalisation impliquées dans le contrôle des cellules souches.
Nos résultats préliminaires suggèrent que les composés CYR pourraient être une nouvelle classe thérapeutique ciblant
spécifiquement les cellules souches cancéreuses du mélanome et du cancer du sein.
NOTES
20
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
Vendredi 12 juin 2015
AAP Emergents CNO 2014
5) Impact des exosomes tumoraux de carcinome du nasopharynx (CNP) sur la maturation des cellules dendritiques dérivés de monocytes humains (MORALES Olivier)
Sarah RENAUD *1, Hamza ABOUSSEMDAÏ *1, Rami MUSTAPHA 1, Dhafer MRIZAK 1, Céline INGELAERE 1, Joshua MASON 2,
Zachary FITZPATRICK 3, Olivier MORALÈS *1, Nadira DELHEM *1
1
2
3
*
CNRS UMR 8161 groupe IRCV, Université de Lille, Institut Pasteur de Lille, Lille, France
University of Notre Dame, Elkhart, USA
Harvard Medical Scool, Boston USA
equally contributed authors
Une caractéristique majeure de l’échappement du carcinome nasopharyngé (CNP) à la réponse immunitaire est la présence d’exosomes immunosuppresseurs libérés par les cellules tumorales. Les cellules dendritiques (CD) jouent un rôle
important dans l’engagement des antigènes aux cellules T CD4 naïfs ainsi que dans la mise en place d’une réponse antitumorale. L’objectif principal de cette étude est de définir le rôle des exosomes tumoraux de CNP dans l’émergence de
CD tolérogènes qui sont capables de réduire la prolifération des cellules T et promouvoir la conversion des lymphocytes
T naïfs en lymphocytes T régulateurs. Des analyses phénotypiques et transcriptomiques par ELISA, cytométrie en flux
et RTqPCR montrent que la présence d’exosomes tumoraux de CNP favoriserait l’émergence de CD semi-matures potentiellement tolérogènes. Ces résultats prometteurs montrent l’importance des exosomes dans l’évasion de la réponse
immune anti-tumorale à travers le développement de cellules dendritiques tolérogènes. Cela ouvre la voie à de nouvelles
approches thérapeutiques pour le traitement du CNP.
NOTES
21
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
Vendredi 12 juin 2015
AAP Emergents CNO 2014
6) En contrôlant les signalisations YAP et GEF-H1/RhoB, RASSF1A agit comme gène
suppresseur de métastase des Cancers Bronchiques non à Petites Cellules
(LEVALLET Guenaëlle)
Guénaëlle LEVALLET 1,2, Fatéméh DUBOIS 1,3, Maureen KELLER
Carla PARRINI 6, Jacques CAMONIS 6, *, Gérard ZALCMAN 3,7,#
, Fabrice SONCIN 4, Alexander HERGOVICH 5, Maria-
1,3
Laboratoire OeReCa, UPRES-EA-2608, Université de Caen, Caen, France
Service d’Anatomie pathologie, CHU de Caen, Caen, France
3
UMR 1086 INSERM « Cancers et Préventions», CHU de Caen, Université de Caen-Basse Normandie, Caen, France
4
UMR CNRS 8161, Institut de Biologie de Lille, Lille Cedex, France
5
University College London, Cancer Institute, London, WC1E 6BT, United Kingdom
6
U830 INSERM, Institut Curie, Paris, France
7
Service de Pneumologie et Oncologie thoracique, CHU de Caen, Caen, France
#
corresponding author = [email protected]
1
2
Contexte : En révélant que les patients atteints de cancer bronchique non à petite cellule (CBNPC) opérable ont une
médiane de survie sans progression divisée par 3 lorsqu’ils présentent une inactivation du gène suppresseur de tumeur
RASSF1A, l’essai clinique de phase III BioIFCT-0002 suggérait que RASSF1A pouvait jouer un rôle dans le potentiel
métastatique de ces cancers. Nous avons testé l’hypothèse selon laquelle RASSF1A inhibe la migration et l’invasion des
cellules épithéliales bronchiques tumorales, en reproduisant in vitro cette altération moléculaire et disséqué les mécanismes mis en jeu.
Matériels et Méthodes : Les cellules de cinq lignées épithéliales bronchiques humaines (HBEC-3, HBEC-3RasV12, BEAS2B, BEAS-2BRasV12, H1975) ont été transfectées par siRNA (inactif ou anti-RASSF1A) en utilisant de la lipofectamine
RNAimax (Invitrogen ®). A 48h post-transfection, l’expression de plusieurs marqueurs épithéliaux et mésenchymateux
a été évaluée par Western Blot et/ou Immonufluorescence. La vitesse de migration 2D a ensuite été évaluée par la technique du comblement de blessure, tandis que la migration 3D, l’invasion et la migration transendothélilale ont été étudié
en mesurant la capacité des cellules à traverser une membrane poreuse nue (Migration 3D), ou recouverte d’une couche
de Matrigel® (Invasion), ou de cellules endothéliales. Enfin, la capacité des cellules i) à croitre sans adhésion (soft agar)
et ii) à former des xénogreffes et/ou des métastases chez des souris SCID immonodéprimées a été déterminé.
Résultats : En reproduisant par siRNA, la perte d’expression de RASSF1A dans plusieurs modèles cellulaires épithéliaux
bronchiques humains, dont les HBEC-3, des cellules très peu altérées sur le plan moléculaire, nous montrons que la perte
d’expression de RASSF1A provoque une transition épithélio-mésenchymateuse, augmente la vitesse de migration 2D et
la capacité des cellules à envahir une matrice ou traverser une barrière endothéliale. Enfin, in vitro, nous observons que
les cellules HBEC-3, des cellules non tumorigènes, acquièrent la capacité de croitre en agar lorsqu’elles n’expriment plus
RASSF1A. In vivo, la perte d’expression de RASSF1A augmente le nombre de métastases pulmonaires chez des souris
immunodéprimées. Nous avons de plus démontré que ces conséquences de la perte d’expression de RASSF1A reflétaient
le fait que l’extinction de RASSF1A inactive RhoB, une RhoGTPase anti-métastatique, en provoquant la phosphorylation/
inactivation de sa GEF, GEFH1. Cette inactivation de RhoB conduit à l’accumulation nucléaire de Yap actif, et l’expression
de gènes physiologiquement en dormance dans les cellules épithéliales différenciées saines.
Conclusion : Ce travail démontre que l’extinction de l’expression de RASSF1A augmente le pouvoir migratoire/invasif
de cellules de lignées épithéliales bronchiques humaines, suggérant fortement que les CBNPC présentant une inactivation du gène RASSF1A progressent rapidement de par un phénotype métastatique particulièrement agressif lié à
l’inactivation de RhoB et l’activation concomitante de YAP. Ce travail révèle donc que la communication croisée entre les
voies de signalisation RASSF1A/Hippo/Rho joue un rôle primordial dans le maintien du phénotype épithélial des cellules
bronchiques.
Mots clé: GEF-H1/métastase/ cancer bronchique/RASSF1A/RhoB/YAP.
NOTES
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Vendredi 12 juin 2015
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7) Contrôle de la balance survie/mort des cellules cancéreuses par le récepteur Met
(FURLAN Alessandro)
Catherine LEROY 1, Gabriel BIDAUX 2, Elisabeth WERKMEISTER 1, Leslie DUPLAQUET 1, Louis DOUBLET 1, Quentin LEMAIRE 1, Marie-Christine COPIN 1, Eric DANSIN 3, Mathias CHAMAILLARD 4, Alessandro FURLAN 1 and David TULASNE 1
1
CNRS UMR8161, Institut de Biologie de Lille - Institut Pasteur de Lille - Université de Lille, SIRIC ONCOLille, 1 rue Pr
Calmette, Lille 59021
2
Laboratoire Biophotonique Cellulaire Fonctionnelle, Institut de Recherche Interdisciplinaire, USR3078 Centre National
de la Recherche Scientifique, Parc scientifique de la Haute Borne, Villeneuve d’Ascq 59655
3
Département de Cancérologie Générale, CLCC Oscar Lambret, 3 rue Fréderic Combemale, Lille 59020
4
Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm) U1019, Institut Pasteur de Lille, Lille 59019
Le Récepteur Tyrosine Kinase (RTK) Met et son ligand, l’HGF/SF (Hepatocyte Growth Factor/Scatter Factor) sont dérégulés dans de nombreux cancers, en association avec un mauvais pronostic. En parallèle de l’activité pro-survie oncogénique du récepteur Met, notre équipe a mis en évidence qu’après une induction apoptotique, Met était clivé par les
caspases en un fragment de 40kDa appelé p40-Met capable d’amplifier le processus apoptotique en favorisant la perméabilisation mitochondriale.
Via des expériences de microscopie à haute résolution et de fractionnement subcellulaire, nous montrons que le fragment p40-Met possède une localisation partielle au niveau des mitochondries et du reticulum endoplasmique (RE). Des
mesures de concentration calcique intra-organelles grâce à des sondes de type Cameleon indiquent de plus que l’expression du fragment p40-Met induit une surcharge calcique au niveau des mitochondries, suggérant un potentiel transfert
de calcium depuis le RE vers les mitochondries.
Nous détectons ce fragment p40-Met dans des tumeurs humaines de poumon, et nous avons mis en évidence que sa
production pouvait être favorisée dans différentes lignées cancéreuses par plusieurs conditions de stress (agents de thérapie ciblée ou de chimiothérapie conventionnelle, UV, hypoxie). Etant donné que ce fragment favorise l’apoptose, nous
faisons l’hypothèse que sa production puisse constituer un frein au développement tumoral. Grâce au développement
d’un modèle de souris transgéniques knock-in exprimant un récepteur Met non clivable par les caspases, nous avons
étudié l’importance de ce clivage in vivo. Nos premières expériences semblent indiquer que l’absence de production du
fragment p40-Met freine l’apoptose dans un modèle d’hépatite et augmente la tumorigenèse colique dans un modèle
de carcinogenèse chimio-induite in vivo, bien que ces expériences nécessitent d’être répétées sur des cohortes plus
importantes d’animaux.
Ces données valident donc notre hypothèse de travail et suggèrent qu’en décrivant les mécanismes impliqués dans
cette signalisation pro-apoptotique de Met nous puissions identifier des leviers pour déséquilibrer la balance survie/mort
contrôlée par Met vers la mort des cellules cancéreuses.
NOTES
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SESSION
JEUNES CHERCHEURS
Eligible au concours
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Vendredi 12 juin 2015
AXE 1
Communications orales
1) Souris bi-transgéniques C3(1) Tag X 11.5kb-GFP: un nouveau modèle de tumorigénèse pour l’étude des cellules souches cancéreuses mammaires et prostatiques
(TIAN Lu)
Lu TIAN 1, Eric ADRIAENSSENS 2, Emmanuel BOUCHAERT 3, Chann LAGADEC 2, Roland BOURETTE
1
2
3
1
CNRS UMR 8161, CBC, Institut de Biologie de Lille, 1 rue du Prof. Calmette, CS 50447 59821 Lille Cedex
INSERM U908, PCC : Plasticité Cellulaire et Cancer, Bâtiment SN3 - Université de Lille, 59655 Villeneuve d’ascq
Plateforme des modèles animaux du SIRIC ONCOLille
Dans les cancers du sein et de la prostate, Il est maintenant admis que des cellules souches cancéreuses (CSC) sont
impliquées dans l’initiation et la progression tumorale, ainsi que dans la résistance aux traitements et le développement
des métastases. L’isolement et la caractérisation de ces rares populations de CSC est donc une étape essentielle pour
la compréhension du cancer et la découverte de nouvelles cibles thérapeutiques. Nous développons donc un modèle
dans lequel il est possible d’identifier les CSC au cours de la carcinogenèse mammaire et protatique. Nous avons donc
généré un nouveau modèle en croisant les souris C3(1) Tag avec les souris Tg 11.5kb-GFP. Nous avons, dans un premier
temps, mis en place dans notre laboratoire, le modèle des souris transgéniques FVB Tg C3(1) Tag. Ces souris expriment
l’antigène T oncogénique de SV40 sous le contrôle du promoteur de la prostatein, conduisant à une expression tissuspécifique dans la glande mammaire et la prostate. Ces souris C3(1) développent principalement deux types de tumeurs
en récapitulant les étapes des processus cancéreux observés chez l’homme. Ainsi, la prostate des mâles développe
des PIN (prostate intraepithelialneoplasia) de faible grade (6 mois), de haut grade (7 mois), et adénocarcinome (7-11
mois) et chez les femelles, le tissu mammaire développe des MIN (mammaryintraepithelialneoplasia) de faible grade (2
mois), de haut grade (3 mois), puis des carcinomes palpables (4 mois). Afin d’étudier le rôle des CSC dans ces souris
C3(1) Tag, nous nous appuyons sur un second modèle de souris transgénique, FVB Tg 11.5kb-GFP, exprime la protéine
fluorescente GFP sous le contrôle d’une région promotrice/régulatrice de s-SHIP de 11.5kb. En effet, ce modèle nous a
déjà permis d’isoler des sous-populations de cellules GFP+ mammaires et prostatiques présentant les caractéristiques
de CS normales.
Afin de valider notre modèle, il est nécessaire de déterminer si s-SHIP est également un marqueur de CSC, et donc que
les cellules GFP+ isolées des carcinomes développés dans les souris bi-transgéniques C3(1)-Tag x 11.5kb-GFP possèdent
les propriétés de CSC(expression de marqueurs établis, capacité d’auto-renouvellement, tumorigenicité accrue). Nous
présentons ici les premiers résultats obtenus avec ces souris. i) Nous avons montré que les souris C3(1)-Tag x 11.5kbGFPTag développent des tumeurs mammaires et prostatiques aux différents stades décrits dans la bibliographie. ii) Nous
avons validé la présence de cellules GFP+ dans les tumeurs mammaires sur coupes histologiques et par cytométrie en
flux. iii) Dans les cellules cancéreuses mammaires GFP+, nous avons caractérisé l’expression de certains marqueurs
connus de CSC. iv) Enfin, nous avons dérivé des lignées cellulaires à partir de carcinomes mammaires à 6 mois, contenant des cellules GFP+.
En perspectives, nous allons évaluer le potentiel tumorigène des cellules GFP+ vs. GFP- après l’isolement par FACS: in
vitro par leur capacité de former des tumor-sphères, et in vivo par leur capacité à reformer une tumeur identique à la
tumeur d’origine, par transplantations successives en des souris immunodéprimées (SCID). Un fois le modèle validé,
nous pourrons identifier et caractériser les CSC à chaque étape de la tumorigénèse mammaire et/ou prostatique.
NOTES
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Vendredi 12 juin 2015
AXE 1
Communications orales
2) Réalisation de cartes génétiques des tumeurs du col de l’utérus par séquençage
haut-débit (MULLER Etienne)
Etienne MULLER 1,2, Baptiste BRAULT 1, Allyson HOLMES 3, Angelina LEGROS 1, Emmanuelle JEANNOT 4, Mora CAMPITELLI 4,
Antoine ROUSSELIN 1, Nicolas GOARDON 1, Thierry FREBOURG 2,5, Sophie KRIEGER 1,2,6, Hubert CROUET 7, Alain NICOLAS 3,
Xavier SASTRE 4, Dominique VAUR 1,2, Laurent CASTERA 1,2
1
2
3
4
5
6
7
Department of Cancer Biology and Genetics, CLRCC François Baclesse, Caen, France;
Inserm U1079, France;
Recombination and Genetic Instability, UMR 3244, Institut Curie, Paris, France;
Biopathology Department, Institut Curie, Paris, France;
Department of Genetics, University Hospital, Rouen, France;
Caen University, France;
Gynecology Oncology Department, CLRCC François Baclesse, Caen, France
Introduction : Le traitement du cancer connaît une évolution majeure depuis l’avènement des thérapies ciblées. La détermination de profils génétiques des tumeurs pourrait permettre de prédire la sensibilité ou la résistance à ces nouvelles
thérapies, et mettre en évidence certaines anomalies spécifiques de la maladie, conduisant ainsi à une prise en charge
personnalisée du patient. Dans un contexte de recherche biomédicale et de diagnostic clinique, notre laboratoire a donc
développé le séquençage à haut débit d’un panel de 226 gènes ainsi qu’un pipeline bioinformatique dédié afin de détecter
et prioriser les mutations somatiques impliquées dans la tumorigénèse ou d’intérêt dans les cancers du col de l’utérus.
Matériel et méthodes : Les tumeurs de 29 patients ont été séquencées sur un Miseq (Illumina) en 2x 150 pb pour
les exons de 226 gènes impliqués dans l’oncogénèse du col de l’utérus, après enrichissement par capture. Un pipeline
d’analyse automatisé spécifique a été développé et intègre une analyse comparative de 5 « variant caller » : Varscan2, Lofreq2, HaplotypeCaller, UnifiedGenotyper, et MuTect. Afin de prendre en charge les données de séquençage, les
variants détectés ont été intégrés dans une base de données dédiée et un système de filtration des variants basé sur
l’analyse comparative d’échantillons issus de donneurs sains a été développé, afin d’identifier les mutations d’intérêt.
Résultats : Sur 11267 variants détectés, 176 évènements mutationnels ont été retenus après filtration sur l’ensemble
des 29 patients. Le paysage mutationnel caractéristique du cancer du col de l’utérus a bien été retrouvé, avec le plus
grand nombre de mutations retrouvé dans l’oncogène PIK3CA (E545K, E542K) et le gène de résistance aux thérapies
anti-EGFR KRAS (G12D, G13D), ainsi que dans un gène plus récemment décrit, FBXW7 (R465C, R505G, R479Q). Des
mutations d’intérêt ont aussi été retrouvées dans ALK (V1149L, A1266T) ainsi que dans l’EGFR (T259M), fréquemment
ciblés par des inhibiteurs de tyrosine kinase. Dans l’ensemble, ces résultats montrent que 48 % des patients possèdent
au moins 1 mutation délétère dans un gène concerné par des thérapies ciblées déjà approuvées par la Food and Drug
Administration (USA). De la même manière, en prenant en compte les mutations considérées ici comme délétères identifiées dans leur tumeur, 59 % des patients pourraient potentiellement être inclus dans des essais cliniques existants
(www.clinicaltrials.gov).
Conclusion : Séquencer plusieurs centaines de gènes dans un contexte clinique est maintenant réalisable en termes
de temps et de coût d’analyse. Ce type d’analyse pourrait à l’avenir faire partie de la batterie d’examens nécessaires au
diagnostique et au traitement du cancer, afin de détecter des phénomènes de sensibilité ou de résistance aux thérapies
ciblées, et ainsi tendre vers l’oncologie personnalisée.
NOTES
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Vendredi 12 juin 2015
AXE 1
Communications orales
3) Impact des voies c-Yes/YAP dans la dormance/croissance des cellules chimiorésistantes du cancer du côlon et dans la rechute du cancer : mécanismes moléculaires et
perspectives thérapeutiques (CORVAISIER Matthieu)
Matthieu CORVAISIER 1,5, Yasmine TOUIL 2,5, Didier MONTE 3,5, Stéphanie TRUANT 1,4,5, Emmanuelle LETEURTRE
belle VAN SEUNINGEN 1,5, Pierre FORMSTECHER 2,5, Renata POLAKOWSKA 2,5 et Guillemette HUET 1,5
, Isa-
1,5
INSERM UMR-S1172 Equipe « Mucines, différenciation et cancérogénèse épithéliales », Lille
INSERM UMR-S1172 Equipe « Facteurs de persistance des cellules leucémiques », Lille
IRI USR 3078 CNRS, Villeneuve d’Ascq
4
Service de Chirurgie Digestive et Transplantation, Centre Hospitalier Régional Universitaire, Lille
5
Université de Lille
1
2
3
Le problème majeur dans la prise en charge thérapeutique des cancers est le risque de survenue d’une rechute tumorale
métastatique qui sera le plus souvent la cause de décès des patients. En effet, même si les traitements anti-tumoraux
arrivent à tuer la majorité des cellules tumorales, une fraction de cellules tumorales résiduelles peut persister sous un
état de dormance tumorale, dans un état non prolifératif quiescent. Cette maladie résiduelle pourra rester asymptomatique pendant un laps de temps indéterminé plus ou moins long puis retourner en prolifération, conduisant à la rechute
tumorale.
Des résultats préliminaires de l’équipe ont suggéré le rôle de la Src kinase c-Yes et du coactivateur transcriptionnel YAP
(Yes Associated Protein) dans le contrôle de la quiescence induite par traitement au 5-fluorouracile, drogue de référence
dans le traitement du cancer du côlon métastatique. L’entrée des cellules en quiescence (phase G0 du cycle cellulaire)
s’accompagne 1- d’une augmentation de la phosphorylation de c-Yes, 2- d’une dissociation du complexe c-Yes/YAP et
3- d’une perte de la fraction nucléaire de YAP. La surexpression d’un dominant constitutif de YAP inhibe l’entrée en
quiescence sous chimiothérapie et à l’inverse, l’inhibition pharmacologique de YAP induit l’entrée en quiescence sans
chimiothérapie, confortant le rôle de la voie c-Yes/YAP dans la régulation de la transition prolifération/quiescence cellulaire. De plus, l’activation ou l’inhibition de cette voie de signalisation s’accompagne respectivement d’une augmentation
ou d’une diminution des propriétés invasives des cellules tumorales coliques. Ces propriétés biologiques sont associées
à la variation de trois gènes cibles de YAP que sont Cyr61, CTGF et AXL et des études fonctionnelles sont en cours pour
étudier le rôle biologique de chacune de ces protéines. La validation de cette voie de signalisation dans la cohorte de
biopsies de métastases hépatiques de cancer colorectaux dont nous disposons a déjà permis de montrer que l’expression
des transcrits de c-Yes et YAP est augmentée chez les patients recevant une chimiothérapie avant résection chirurgicale,
et que l’expression élevée de ces deux transcrits est associée à une récidive plus précoce.
Ainsi, la voie de signalisation c-Yes/YAP contrôle la balance entre la progression tumorale et la dormance tumorale de
cellules chimiorésistantes coliques, et serait un axe thérapeutique à investiguer pour tenter de limiter les récidives précoces de patients en maintenant les cellules dans un état non prolifératif et non invasif.
NOTES
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Vendredi 12 juin 2015
AXE 1
Communications orales
4) Métallothionéine-1, biomarqueur potentiel pour l’analyse de la réponse au sorafenib dans les carcinomes hépatocellulaires (HOUESSINON Aline)
Aline HOUESSINON, Christophe LOUANDRE, Emma FOURNIER, Corinne GODIN, Antoine GALMICHE
Service de Biochimie, CHU Amiens / EA4666, Université de Picardie Jules Verne (UPJV)
Le carcinome hépatocellulaire (CHC) est le plus fréquent des cancers primitifs du foie. Seuls 20% des patients peuvent
bénéficier d’un traitement curatif (transplantation, résection ou destruction per cutanée). Le sorafenib est le traitement
de référence proposé aux patients atteints d’un CHC avancé sur cirrhose compensée. Le sorafénib a été développé
initialement comme un inhibiteur de kinases, pour cibler notamment la voie oncogénique RAF-MEK-ERK. Récemment,
nos travaux nous ont permis de mettre en évidence un nouveau mode d’action du sorafénib, distinct de l’inhibition des
kinases RAF. Nous avons montré in vitro l’induction d’un stress oxydant intense susceptible d’engendrer une nouvelle
forme de nécrose régulée, appelée ferroptose. Dans ce travail, nous avons cherché à identifier des biomarqueurs pour
cette nouvelle facette de l’action du sorafénib.
Une étude transcriptomique nous a permis de montrer que l’exposition des cellules de CHC au sorafénib induisait rapidement une augmentation de l’expression de l’ensemble des gènes des métallothionéines-1 (MT-1). Les MT1 sont une
famille de protéines synthétisées en réponse à un stress oxydant ou à l’exposition à des métaux lourds. En QPCR, nous
avons vérifié que le sorafénib entraine dans la lignée Huh-7 une induction de l’expression de toutes les MT1, et notamment MT1G d’un facteur X 70 dès 9h d’exposition. Cette induction est spécifique de l’exposition au sorafénib et reflète la
présence d’un stress oxydant induit par cette molécule, puisque : i) en termes d’induction de MT1G, le sorafénib est plus
puissant que l’inducteur de référence qu’est le Zn2+ ; ii) parmi un panel de 10 inhibiteurs de tyrosine kinases utilisés
en clinique, seul le sorafénib induit l’expression de MT1G ; iii) L’induction de MT1G n’est pas observée dans les hépatocytes primaires en culture ; iv) deux antioxydants pharmacologiques (deferoxamine, N-acetyl-Cysteine) préviennent
de façon très efficace l’induction de MT1G dans les cellules de CHC exposées au sorafénib. Nos travaux se poursuivent
dans l’optique d’examiner en profondeur la régulation transcriptionnelle de MT1G, et d’étudier l’impact physiologique de
l’expression des protéines de la famille MT1. D’ores et déjà, nous avons montré l’intérêt de nos données chez l’homme en
utilisant les sera de 20 patients avec un CHC avant / après 4 semaines de traitement par sorafénib, Nous avons mesuré
les taux sériques de MT1 grâce à un kit ELISA, et nous avons montré qu’il existait un augmentation significative des taux
sériques de MT1 sous sorafénib (p<0.05, Wilcoxon test).
Nos résultats établissent l’intérêt potentiel des MT1 comme biomarqueur d’une nouvelle facette de l’action du sorafénib,
i.e. l’interférence avec le métabolisme rédox de la cellule cancéreuse. La mesure des taux sériques de MT1 suggère la
relevance de nos observations chez les patients traités par sorafénib.
NOTES
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Jeudi 11 juin 2015
AXE 2
Communications orales
5) Diagnostic multiclonal et suivi de la maladie résiduelle dans les LAL par séquençage
haut débit couplé à une analyse bioinformatique (FERRET Yann)
Yann FERRET 1, Nathalie GRARDEL 1, Mikaël SALSON 2,3, Aurélie CAILLAULT 1, Marc DUEZ 2,3,4, Shéhérazade SEBDA 1,5 ,
Céline VILLENET 5, Christophe ROUMIER 1, Martin FIGEAC 5, Brigitte NELKEN 6, Bruno QUESNEL 6, Claude PREUDHOMME 1,
Mathieu GIRAUD 2,3
1
2
3
4
5
6
Laboratoire d’hématologie, CBP, CHRU Lille
UMR CNRS 8022, Université Lille 1, LIFL
INRIA Lille
SIRIC OncoLille
FGP, IRC Lille
CHRU Lille.
Le diagnostic moléculaire des LAL permet, par la recherche des réarrangements V(D)J de l’ADN des lymphoblastes,
de mettre en évidence un ou des marqueurs de clonalité dans 95% des cas. Ces marqueurs sont utilisés ensuite pour
quantifier la maladie résiduelle (MRD) en QPCR en temps réel. Cette stratégie échoue dans certains cas : absence initiale de marqueur, échec de séquençage ou émergence au moment de la rechute d’un clone absent ou très minoritaire
au diagnostic. Le séquençage haut débit (NGS), qui permet le séquençage en une fois de toute la population lymphoïde
avec une grande profondeur, pourrait remédier à ces problèmes. Mais les défis de cette approche sont de stocker puis
traduire les données générées en informations synthétiques exploitables pour l’interprétation clinique. Nous rapportons
ici notre expérience de l’utilisation du NGS pour le diagnostic et le suivi des LAL combiné à une analyse bioinformatique
et une visualisation des résultats avec le nouveau logiciel dédié Vidjil (Giraud, Salson, et al, BMC Genomics 2014, http://
www.vidjil.org).
Dans un premier temps nous avons étudié de façon rétrospective au diagnostic et en suivi la clonalité de 8 patients
pédiatriques (5 LAL B et 3 LAL T, de 0 à 14 ans, 37 points de suivi). Depuis janvier 2015 nous étudions de manière prospective et en situation de routine hospitalière la clonalité au diagnostic des LAL pédiatriques (15 patients mi-février : 11
LAL B et 4 LAL T, 2 à 25 ans). Les étapes techniques sont : extraction de moelle osseuse, amplification des TCRg, IgH,
TCRd et IgKB, systèmes de PCR dérivés des travaux du groupe BIOMED-2, préparation des librairies avec l’Ion Fragment
Plus ® Kit, séquençage sur puce Ion Torrent® 318 Chip system ou 316-V2. Le navigateur classe, nomme et permet de
suivre aisément les clones majoritaires comme minoritaires susceptibles d’émerger à la rechute. Il permet d’aligner et
fusionner les séquences et de les envoyer vers IMGT/V-QUEST ou IgBlast. Enfin il génère plusieurs types de comptes
rendus synthétiques imprimables.
Tous les clones détectés dans la phase rétrospective comme prospective par les méthodes classiques étaient aussi retrouvés par Vidjil. Les rechutes étaient détectées et pour l’un des patients deux clones émergents à la rechute sont venus
supplanter les clones du diagnostic devenus indétectables. Dans les 15 analyses prospectives on ne déplore aucun échec
de séquençage. Ce qui a permis le suivi d’un patient en échec de Sanger. Le temps total d’analyse de la réception de
l’échantillon à la validation biologique se révèle plus court de plusieurs jours que le protocole classique, à moyens égaux.
Vidjil a été élaboré et testé pendant deux ans à Lille et il est actuellement testé dans d’autres hôpitaux en France impliqués dans la MRD des LAL. Il ouvre en grand la voie vers l’utilisation du NGS en routine hospitalière.
NOTES
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Jeudi 11 juin 2015
AXE 2
Communications orales
6) Mutations somatiques récurrentes dans les lymphomes diffus à grandes cellules B:
une étude du LYSA (DUBOIS Sydney)
Sydney DUBOIS 1, Pierre-Julien VIAILLY 1, Sylvain MARESCHAL 1, Philippe BERTRAND 1, Elodie BOHERS 1, Jean-Philippe
JAIS 2, Martin FIGEAC 3, Thierry MOLINA 4, Fabienne DESMOTS-LOYER 5, Thierry FEST 5, Gilles SALLES 6, Corinne HAIOUN 7,
Hervé TILLY 1, Karen LEROY 8, Fabrice JARDIN 1
1
2
3
4
5
6
7
8
Inserm U918, Centre Henri Becquerel, Rouen, France
Inserm UMRS 872, APHP Necker Hospital, Paris, France
Functional Genomic Platform, IRCL, Lille, France
Department of Pathology, APHP Necker Hospital, Paris, France
Inserm U917, CHU Pontchaillou, Rennes, France
CNRS UMR 5239, HCL, Lyon, France
Unité Hémopathies Lymphoïdes, APHP Hopital Henri Mondor, Créteil, France
Inserm U955 team 09, APHP Hopital Henri Mondor, Créteil, France
Les Lymphomes Diffus à Grandes Cellules B (LDGCB) représentent 30-40% des lymphomes non Hodgkiniens. Trois soustypes principaux ont été identifiés par profils d’expression génique: les Germinal Center B-cell Like (GCB), les Activated
B-Cell like (ABC) et les Primary Mediastinal B-cell Lymphoma (PMBL). Ces sous-types sont hétérogènes dans leurs
présentations cliniques et leurs pronostics, le sous-type ABC étant celui avec la survie la moins favorable. Les technologies récentes de Next Generation Sequencing (NGS) ont permis de détailler la caractérisation génomique des LDGCB
en identifiant des mutations somatiques récurrentes qui sont, pour certaines, des potentielles cibles thérapeutiques
d’intérêt pronostique important. Cependant, le pattern de mutations observé dans les LDGCB est hétérogène d’une étude
à une autre, mettant l’accent sur la nécessité de développer un panel consensus de gènes à cibler. De plus, la valeur
pronostique de ces mutations n’a pas encore été évaluée dans des essais cliniques prospectifs. Nous avons développé
un Lymphopanel conçu pour identifier des mutations au sein de 34 gènes participant à la lymphomagenèse, basé sur
des données de littérature et de séquençage d’exomes de patients réfractaires. Nous avons utilisé ce Lymphopanel pour
séquencer l’ADN tumoral de 216 patients atteints de LDGCB de novo, inscrits dans les essais cliniques LNH-03B prospectifs, multicentriques et randomisés du Groupe d’Etude du Lymphome Adulte (GELA). Le sous-type des patients a été
défini par profil d’expression génique, identifiant 81 GCB, 81 ABC, 32 indeterminés et 22 PMBL. L’informativité du Lymphopanel était de 96%, avec 207 patients mutés, et nous avons atteint une profondeur médiane de séquençage de 225x.
Au total, 15478 variants ont été identifiés et 1047 (6.8%) ont été retenus post-filtres pour le type de mutations et la
pathogénicité prédite. Le taux moyen de mutation par megabase était de 53.7 et les patients PMBL étaient significativement plus fréquemment mutés que les autres sous-types (p<10-8). Nous avons montré que le sous-type ABC est dominé
par des mutations de la voie NFkB (45% des variants), le sous-type GCB par des mutations des voies de l’épigénétique
(35% des variants) et que les PMBL sont fréquemment mutés dans les voies JAK-STAT et immunité (respectivement 27%
et 23% des variants). Des mutations déjà rapportées ont été retrouvées avec le Lymphopanel dans notre cohorte, y compris des mutations préférentielles chez un sous-type telles que celles de MYD88, PIM1, CD79B et IRF4 parmi les ABC, de
BCL2, CREBBP, EZH2, MEF2B et TNFRSF14 parmi les GCB et de SOCS1, STAT6 et TNFAIP3 parmi les PMBL. Les voies de
l’immunité semblent détenir un rôle primordial pour les PMBL, avec 59% des patients mutés pour B2M, 36% pour CD58
et 45% pour CIITA. La majorité de ces mutations donnent lieu à des protéines non fonctionnelles, indiquant une prédilection pour l’échappement au système immunitaire chez les PMBL. Les gènes ITPKB, MFHAS1 et XPO1, dont le rôle dans
la lymphomagenèse est jusqu’ici peu connu, ont également été inclus dans le Lymphopanel. Leurs variants présentaient
une prédominance pour le sous-type PMBL au sein de notre cohorte, avec respectivement 13.8%, 40.9% et 31.8% de
patients PMBL mutés pour ITPBK, MFHAS1 et XPO1. Seuls 2 des 27 variants de MFHAS1 étaient frameshift, suggérant
un rôle oncogénique de MFHAS1 dans les DLBCL. La mutation détectée dans XPO1 est une mutation récurrente touchant
la position E571, et quasi-spécifique des PMBL. De plus, des corrélations cliniques ont été identifiées, notamment avec
l’âge pour certains gènes majoritairement mutés dans les PMBL (B2M, SOCS1, STAT6, ITPKB et XPO1), ainsi que le stade
Ann Arbor (B2M) et l’IPI (STAT6). Nous avons également montré que les mutations de TNFAIP3 chez les patients ABC
sont associées à un pronostic moins favorable en OS (FDR<10-3) et en PFS (FDR=0.014). Le rôle de l’hypermutation
somatique par AID a aussi été étudié au sein des variants du Lymphopanel, permettant d’identifier des nouvelles cibles
de ce mécanisme telles que PRDM1 et MFHAS1. Cette étude dans une grande cohorte prospective démontre l’intérêt du
NGS sur un panel ciblé dans la course vers des traitements personnalisés dans les LDGCB, permettant d’identifier des
mutations récurrentes à impact clinique, thérapeutique et pronostique, ainsi que d’en préciser leurs mécanismes.
NOTES
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AXE 3
Communications orales
7) Identification des facteurs solubles impliqués dans la reprogrammation en cellules
souches cancéreuses mammaires, après radiations ionisantes (BAILLEUL Justine)
Justine BAILLEUL 1,2,3, Xuefen LE BOURHIS 1,2,3, Chann LAGADEC
1
2
3
1,2,3
INSERM U908, 59 655 Villeneuve d’Ascq, France.
Université Lille 1, 59 655 Villeneuve d’Ascq, France.
SIRIC OncoLille, 59 000 Lille, France.
La découverte des cellules souches cancéreuses (CSC) dans les tumeurs solides, aux propriétés d’autorenouvellement,
de multipotence, de tumorigenèse et de résistance aux traitements conventionnels, a ouvert la voie à la recherche de
nouvelles approches thérapeutiques ciblées. Cependant, il semble que le seul ciblage des CSC ne suffise pas à l’éradication tumorale. En effet, des études récentes montrent l’existence d’une plasticité des cellules cancéreuses. Des traitements conventionnels, tels que la radiothérapie, peuvent entraîner une reprogrammation de cellules cancéreuses non
souches (non-CSC) en CSC. L’objectif de mes travaux est donc d’identifier les mécanismes moléculaires responsables de
la reprogrammation en CSC après radiations ionisantes.
Nous avons montré dans un premier temps que le milieu conditionné provenant de non-CSC irradiées suffit à induire
la reprogrammation de non-CSC en CSC. Ces observations suggèrent que la plasticité cellulaire puisse être régulée de
manière dynamique par des facteurs diffusibles produits par les cellules irradiées. Nous avons alors envisagé d’identifier
ces facteurs par une approche sans a priori. L’identification des facteurs protéiques du milieu conditionné, provenant
des non-CSC mammaires irradiées, a été effectuée par l’utilisation de puces à cytokines, à chimiokines et à facteurs de
croissance. Ainsi, les radiations ionisantes induisent la sécrétion in vitro d’un cocktail spécifique de chimiokines, dont
GRO et RANTES. Ces résultats ont ensuite été validés à l’aide de tests ELISA. L’influence sur la reprogrammation cellulaire des facteurs identifiés a été analysée par traitement de non-CSC avec des protéines recombinantes. De manière
intéressante, le traitement par les chimiokines d’intérêt induit une reprogrammation partielle des non-CSC en CSC, sans
augmentation du pourcentage des CSC sur la base d’un marquage de l’activité de l’aldéhyde déshydrogénase (ALDH+),
mais avec une augmentation de leur capacité à former des sphères.
D’autre part, nous avons également évalué l’effet des microvésicules présentes dans le milieu conditionné sur la reprogrammation. De façon intéressante, le traitement des non-CSC par des microvésicules augmente à la fois le pourcentage
des cellules ALDH+ et la capacité des cellules à former des sphères.
L’ensemble de nos résultats montre que la reprogrammation des non-CSC en CSC après irradiation implique en partie
certaines chimiokines sécrétées par les cellules irradiées et des microvésicules. Nous étudions actuellement l’effet de
l’inhibition des différentes voies de signalisation activées par l’irradiation. Nous avons également isolé les ARNm et les
miRNA contenus dans les microvésicules, pour séquençage.
NOTES
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AXE 3
Communications orales
8) Segmentation des muscles squelettiques sur coupe TDM par méthode de réseau de
neurones profond de grande dimension (MODZELEWSKI Romain)
J. LEROUGE 1, R. HERAULT 1, C. CHATELAIN 1, J.KRAUT 2, R. MODZELEWSKI 2,1
1
2
LITIS EA 4108, INSA de Rouen, 76800 Saint Etienne du Rouvray
Département d’imagerie, Centre Henri Becquerel , 76000 Rouen
Introduction :
La sarcopénie ou la perte de masse adipeuse viscérale/sous cutanée a des conséquences cliniques dans un grand nombre
de cancer. L’évaluation de la composition corporelle est possible en analysant la quantité et la distribution de la masse
maigre et adipeuse sur un examen tomodensitométrique (TDM). Ceci nécessite une segmentation manuelle des différents tissus par un radiologue. Nous proposons une méthode de segmentation automatique des muscles squelettiques
basée sur une méthode d’apprentissage.
Matériel et Méthode :
Nous proposons une architecture de réseau de neurones profonds de très grande dimension en entrée et en sortie (IODA :
Input/Output Deep Architecture) pour résoudre le problème de l’étiquetage d’image (segmentation des muscles squelettiques sur une coupe TDM). Contrairement aux autres approches à base de fenêtre glissantes, IODA effectue relie
directement l’ensemble des pixels de l’image a l’ensemble des labels de l’image. Il permet ainsi d’étiqueter une image
complète par une seule passe avant du réseau. L’originalité de IODA est de transposer le préapprentissage des entrées
du réseau aux sorties du réseau afin d’apprendre une représentation de haut niveau des étiquettes.
Nous avons comparé la segmentation des muscles squelettiques effectuée par IODA et une autre méthode de la littérature (méthode de Chung) par rapport à la segmentation effectuée par un radiologue. La base de données utilisée est
constituée de 128 examens segmentés. La base de données est très hétérogène en termes de qualité d’examens et de
morphologie des patients. Les muscles squelettiques présents sur la coupe TDM où apparait la 3ème lombaire ont été
segmentés manuellement par un radiologue senior. L’indice de Jaccard et la différence relative ont été utilisés comme
métriques d’évaluation.
Résultats :
La méthode IODA donne un indice de Jaccard moyen de 88,47% (±4,76DS) et une erreur relative de 3,37% (±4,76DS).
La méthode de Chung donne un indice de Jaccard moyen de 60,3%± (32,5DS) et une erreur relative de -10,7%
(±40,7DS)
Conclusion :
La méthode IODA semble prometteuse pour la segmentation d’images médicales. La segmentation conjointe de plusieurs étiquettes (tissus adipeux sous cutanés et viscéraux) pourrait améliorer de manière significative les performances
de cette méthode.
NOTES
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AXE 4
Communications orales
9) Développement de constructions inductibles par l’hypoxie pour l’inhibition de
l’érythropoïétine dans les glioblastomes (ANFRAY Clément)
ANFRAY C, BORDJI K, GÉRAULT AN, PÉRÈS EA, BERNAUDIN M, PETIT E et VALABLE S.
CNRS, UMR6301-ISTCT, équipe CERVOxy. GIP CYCERON, Bd Henri Becquerel, BP5229, 14074 CAEN cedex, France.
Université de Caen Basse-Normandie. CEA, DSV/I2BM. Normandie Univ, France.
Introduction :
L’hypoxie est une caractéristique majeure des glioblastomes (GBM), la forme la plus courante et la plus agressive de
tumeur cérébrale chez l’adulte et représente un facteur de mauvais pronostic (Spence et al., 2008). L’hypoxie est le principal facteur induisant la synthèse de l’érythropoïétine (EPO) et de son récepteur (EPOR) et nous avons montré que la
signalisation EPO/EPOR favorise la croissance de la tumeur ainsi que sa résistance aux traitements conventionnels (Pérès
EA et al., 2011; 2014). Cibler l’EPO/EPOR pourrait donc représenter une nouvelle stratégie thérapeutique pour les GBM.
Cependant, bien que plusieurs inhibiteurs de l’EPO aient été développés, une inhibition non spécifique et systémique
de l’EPO apparaît problématique du fait du rôle hématopoïétique de cette cytokine. C’est pourquoi la vectorisation par
le biais de monocytes/macrophages (Mo/Ma) d’une forme tronquée de l’EPOR (EPORT), agissant comme un dominant
négatif par rapport à la forme native, semble être une stratégie intéressante. Cependant, malgré un tropisme élevé pour
la tumeur, et plus particulièrement les régions les plus hypoxiques, les Mo/Ma ont aussi la propriété de migrer vers le
foie et la rate (Valable S et al., 2011). Dans cette étude, nous avons cherché à induire et conditionner l’expression de
l’EPORT spécifiquement dans les régions hypoxiques observées dans les tumeurs cérébrales.
Matériels et méthodes :
Un plasmide permettant une expression de l’EPORT spécifique de l’hypoxie a été développé en positionnant des éléments de réponse à l’hypoxie (HRE) en amont du promoteur (pGL3-HRE-EPORT). Le témoin négatif ne contient pas de
séquences HRE. Des lignées cellulaires de GBM humain (U87MG et U251MG) ont été transfectées avec ces constructions
et cultivées sous hypoxie (1% d’O2) ou normoxie. L’expression d’EPORT a été évaluée au niveau des ARNm et des protéines et la prolifération cellulaire mesurée par marquage nucléaire.
Résultats :
En condition d’hypoxie, une induction significative de l’expression de l’EPORT a été observée dans les cellules U87MG
et U251MG transfectées transitoirement avec la construction pGL3-HRE-EPORT par rapport au plasmide non inductible.
L’expression de l’EPORT se traduit par une diminution de la prolifération cellulaire sous hypoxie par rapport aux constructions non inductibles pGL3-EPORT.
Conclusions :
Nous avons développé des constructions inductibles permettant une expression de l’EPORT sur des lignées cellulaires
issues de GBM strictement dépendante de l’hypoxie et conduisant à un impact fonctionnel sur ces cellules. Ces résultats
encourageants nous amènent à évaluer l’efficacité de cette stratégie avec des cellules vectrices comme les Mo/Ma pour
réduire la croissance des GBM in vivo.
Pérès, E.A. et al. 2014 Oncotarget (sous presse).
Pérès, E.A. et al. 2011 Exp. Cell Res. 317 (16), 2321–2332.
Spence, A.M. et al. 2008 Clin. Cancer Res. 14 (9), 2623–2630.
Valable, S et al. 2007 NeuroImage 37, Supplement 1, S47–S58.
NOTES
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AXE 4
Communications orales
10) Caractérisation du système vasoactif et chimiokine urotensinergique dans les
gliomes. Propriétés invasive et mésenchymateuse ? (GUICHET Pierre-Olivier)
P.O. GUICHET 1, A. LAQUERRIÈRE 2, F. MARGUET 2 , F.X. FERRACCI 3, N. PERZO 1, C. LECOINTRE 1, V. LE JONCOUR 1, P.M.
COLY 1, J.E. JOUBERT 1, M.C. TONON 1, F. PROUST 1,3 , P. GANDOLFO 1, F. MORIN 1, et H. CASTEL 1
1
Inserm U982, Laboratoire de Différenciation et Communication Neuronale et Neuroendocrine (DC2N), Equipe Astrocytes et Niche Vasculaire, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale (IRIB), Université de Rouen, 76821 MontSaint-Aignan.
2
Service d’anathomocytopathologie, CHU de Rouen.
3
Service de neurochirurgie, CHU de Rouen.
Les gliomes sont les tumeurs du système nerveux central les plus fréquentes caractérisées par une forte invasion et néovascularisation. Le glioblastome multiforme (GBM), forme la plus agressive des gliomes, est particulièrement résistant
à la chimio/radiothérapie. La récidive chez les patients traités par des anti-angiogéniques est associée au passage d’une
angiogenèse profuse à une invasion large du parenchyme cérébral sain. Notre équipe a récemment établi le rôle chimioattractant du peptide vasoactif urotensine II (UII) sur des lignées cellulaires de gliomes de haut grade via l’activation
d’un récepteur couplé aux protéines G, le récepteur UT.
Afin de mieux caractériser l’expression du ligand UII et de son récepteur UT dans les gliomes, plus de 80 patients présentant des oligodendrogliomes (grade II et III) ou astrocytomes (grade I à IV) ont été inclus de manière prospective
et rétrospective. L’analyse par immunohistochimie montre une plus forte expression du couple UII/UT dans les astrocytomes par rapport aux oligodendrogliomes. De plus, une corrélation avec le grade est aussi observée. Dans les GBM,
l’UII et l’UT sont co-exprimés avec l’actine alpha du muscle lisse (SMA), un marqueur de péricyte, ou avec l’anhydrase
carbonique IX (CAIX), un marqueur d’hypoxie, dans les espaces vascularisés, les zones hypoxiques péri-vasculaire et
pseudopalissadique. Dans les gliosarcomes, une variante histologique du glioblastome présentant une composante gliale
et mésenchymateuse, une forte expression du couple UII/UT est retrouvée dans les mêmes zones ainsi que dans les
deux composantes. Enfin, les couples UII/UT et SDF1/CXCR4 sont systématiquement co-exprimés, suggérant un mécanisme d’action commun et/ou synergique dans les GBM. Nous avons recherché quelles voies de signalisation activées
par le système urotensinergique pouvaient être associées avec l’hypoxie et l’angiogenèse. La lignée de GBM U251 a été
exposée à des conditions de culture normoxique et hypoxique, en l’absence et en présence d’UII, et les lysats cellulaires
ont été analysés par hybridation sur des puces à protéines dédiées aux cytokines, récepteurs solubles et protéines de
stress. Les résultats montrent que l’UII induit une variation significative de l’expression de 58 protéines (parmi 247) et
l’analyse globale par le logiciel Ingenuity Pathway Analysis prédit l’activation des réseaux PI3K/AKT et NF-ĸB impliqués
dans les processus d’invasion et d’inflammation.
Ces résultats mettent en évidence un rôle chimiokine du système urotensinergique impliqué dans la progression des
tumeurs gliales et l’existence d’une redondance d’expression des systèmes chimiokines de type UII et SDF1. Cette
redondance d’expression et de fonction, exacerbée en condition hypoxique pourrait expliquer l’échec des thérapies antiangiogénique et/ou anti-invasive ciblant spécifiquement un récepteur chimiokine.
Ce travail est soutenu par la Région Haute-Normandie, l’Université de Rouen, l’Inserm, le Géfluc et la Ligue Contre le Cancer.
NOTES
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AXE 5
Communications orales
11) Limites de la prise en charge nutritionnelle intensifiée chez les patients traités par
radiothérapie en cancérologie ORL (ROUSSEL Lise-Marie)
ROUSSEL LM 1, PARIENTI JJ 2, PEYRONNET D 3, JOUBERT C 4, BLANCHARD D 5, GUARNIERI S 6, CHOUSSY O 7, BABIN E 1.
1
2
3
4
5
6
7
Service
Service
Service
Service
Service
Service
Service
d’ORL et Chirugie Cervico-Faciale, CHU de Caen
de Biostatistiques, CHU de Caen
de Pharmacie, CHU de Caen
de Nutrition, CHU de Caen
d’ORL et de Chirurgie Cervico-faciale, Centre François Baclesse, Caen
de Radiothérapie, Centre Tubiana, Caen
d’ORL et de Chirurgie Cervico-faciale, CHU de Rouen
Objectif :
La dénutrition est fréquente en cancérologie ORL. Elle résulte à la fois des traitements entrepris et des complications
métaboliques et locales causées par la pathologie. Plusieurs études ont montré qu’en cas de radiothérapie, la prise en
charge de la dénutrition améliore le statut nutritionnel et la qualité de vie des patients. Notre étude cherche à savoir si
une prise en charge nutritionnelle intensifiée à domicile améliore ce bénéfice de qualité de vie.
Patients et méthode :
Cent dix-sept patients ont été inclus dans cette étude prospective et randomisée entre deux groupes : le groupe témoin
(59 patients) recevant un suivi nutritionnel selon les recommandations Européenne et Américaine; et le groupe traité
recevant, en plus un suivi nutritionnel du groupe témoin, six consultations diététiques à domicile. La qualité de vie de
ces patients étaient évaluée pendant et trois mois après la fin de la radiothérapie par les questionnaires EORTC QLQ-C30,
EORTC QLQ-H&N 35, EQ-5D-3L et EQ VAS.
Résultats :
Seuls les items « trouble du sommeil » et « trouble de la parole » ont été significativement améliorés dans le groupe au
suivi nutritionnel intensifié (m=7 (23,3) et m=6,4 (16,8)) alors qu’ils se sont aggravés dans le groupe contrôle (m=4,5
(26) et m=4,3 (18,8)) (p=0,04 et p=0,02 respectivement).
Pour les autres scores de qualité de vie et la perte de poids, les différences entre les deux groupes n’étaient pas statistiquement significatives.
Conclusion :
Notre étude montre les limites de la prise en charge nutritionnelle dans l’amélioration de la qualité de vie des patients en
cancérologie ORL. Une prise en charge nutritionnelle intensifiée à la maison n’importe qu’un faible bénéfice par rapport
aux recommandations Européenne et Américaine de nutrition.
NOTES
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Jeudi 11 juin 2015
AXE 5
Communications orales
12) Les inégalités sociales face au cancer dans la région Nord-Pas-de-Calais
(LORETTI Aurore)
LORETTI Aurore
Université de Lille 1 – Bâtiment SH1, Bureau 19d, 59655 Villeneuve d’Ascq Cedex
Avec 355 500 nouveaux cas annuels, le cancer est la première cause de mortalité en France. La région Nord-Pas-deCalais, tout particulièrement touchée par cette pathologie, enregistre un nombre important de nouveaux cas et une
mortalité supérieure de 25 % à la moyenne nationale. Cette surmortalité régionale est, comme l’a démontré P. Aïach,
due à une surmortalité sociale. En effet, dans la population du NPdC la mortalité par cancer est plus forte pour toutes
les populations mais ce sont les populations les plus défavorisées qui payent « le plus lourd tribut au cancer ». L’écart
de mortalité entre le NPdC et les autres régions est principalement dû à la catégorie « ouvriers-employés ». Pour les
hommes de 25 à 54 ans, un cadre supérieur du NPdC a une surmortalité de 9% alors qu’elle est de 60% pour un ouvrier.
Ainsi, les populations défavorisées sont plus vulnérables face au cancer, elles sont plus touchées et ont des chances et
des durées de survie moins importantes et ce pour toutes les localisations.
Ces inégalités sociales sont un phénomène complexe car multifactoriel. Il convient pour les comprendre de tenir compte
à la fois des aspects liés à l’incidence et à la survie. Trois réalités sont à expliquer : celle des différences sociales d’incidence, celle des différences sociales de chances de survie et de durées de survie et enfin celle des différences sociales
de mortalité. Réalités qui s’expliquent par des mécanismes différents, parfois intriqués, et qui sont, aujourd’hui encore,
mal connus.
Dans le cadre de notre recherche doctorale nous explorons ces inégalités sociales face au cancer dans la région NordPas-de-Calais. L’objectif de ce travail de recherche doctoral est de contribuer à une meilleure compréhension des mécanismes qui interviennent dans la formation des inégalités sociales de chances de survie, de durées de survie et de mortalité face au cancer dans le Nord-Pas-de-Calais.
Dans cette perspective, nous mobilisons une méthodologie qualitative. A ce jour, 300 consultations ont été observées
dans des départements de sénologie et de cancérologie VADS. 21 entretiens ont été réalisés avec des malades, 8 avec
des professionnels, et plus d’une vingtaine de réunions de groupes de parole de la Ligue ont été observées. Enfin, des
réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) sont observées dans un service VADS de la région. 12 ont, à ce jour, été
observées, les dossiers de 201 patients y ont été traités.
Nous proposons dans le cadre de cette communication de caractériser la situation du Nord-Pas-de-Calais face à ces inégalités puis de présenter quelques résultats préliminaires de notre travail. L’intérêt de notre approche qualitative étant
d’enrichir les travaux majoritairement statistiques précédemment réalisés.
NOTES
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COMMUNICATIONS
AFFICHÉES
Axe 1
p 38 à 68
Axe 2
p 69 à 76
Axe 3
p 77 à 80
Du développement et la validation de biomarqueurs
pronostiques et prédictifs à l’innovation thérapeutique
Aspects cliniques et biologiques des hémopathies malignes B
Imagerie moléculaire et adaptation thérapeutique
Axe 4
p 81 à 84
Cancer et neurosciences
Axe 5
p 85 à 87
Cancers, individu et société
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AXE 1
1) Conséquences fonctionnelles de la déphosphorylation du récepteur MET durant
l’hypoxie (MEKKI Meriem Sarah)
Meriem Sarah MEKKI 1*, Charlotte PAQUET 1, Marie-Christine COPIN
VICOGNE 1 ET David TULASNE 1
, Oleg MELNYK 1, Jean-Paul BONTE 2, Jérôme
1,3
UMR 8161 CNRS, Institut de Biologie de Lille-Institut Pasteur de Lille-SIRIC ONCOLille, 1 rue du Pr. Calmette, 59021
Lille, France.
EA 4481 GRIIOT/UFR de Pharmacie, 3 rue du Professeur Laguesse, 59006 Lille, France.
3
Centre de Biologie Pathologie, CHRU de Lille.
1
2
L’Hepatocyte Growth Factor/Scattor Factor (HGF/SF) est un facteur de croissance multifonctionnel dont l’interaction avec
le récepteur tyrosine kinase MET est essentielle pour assurer le contrôle de la survie, de la migration et de la morphogenèse des cellules épithéliales. Ce couple ligand-récepteur favorise également l’invasion et la métastase cellulaires dans
le cancer. Dans ce contexte, plus de 240 essais cliniques sont en cours pour évaluer l’efficacité d’inhibiteurs ciblant MET.
Il est également clairement établi que le microenvironnement tumoral, et particulièrement l’hypoxie, joue un rôle important dans l’invasion et la métastase tumorales ainsi que dans la résistance aux traitements. C’est dans ce contexte que
nous nous sommes intéressés aux conséquences de l’hypoxie sur la signalisation induite par l’HGF/SF.
Nous avons montré qu’en condition hypoxique la phosphorylation du récepteur MET en réponse à l’HGF/SF subit une
baisse drastique. Cette inhibition est induite en quelques minutes et est réversible. De la même façon l’adaptateur GAB1,
activée directement par MET, subit une diminution de sa phosphorylation. Ces résultats ont par ailleurs été confirmés in
vivo dans des tumeurs établis dans des souris SCID dans lesquelles la phosphorylation de MET diminue dans certaines
zones hypoxiques. Cependant, malgré l’inhibition de ces premiers maillons de la signalisation, les voies en aval comme la
voie RAS-ERK et PI3K-AKT sont induites normalement. Les réponses biologiques induites par l’HGF/SF comme la survie,
la migration et la morphogenèse sont également induites normalement en hypoxie. Ces activations sont inhibées par des
siRNA ciblant MET et GAB1 confirmant leur implication malgré l’inhibition de leur phosphorylation.
Par ailleurs, nous avons montré que la phosphorylation de MET peut être restaurée par une inhibition des phosphatases.
Il est donc envisageable que durant l’hypoxie l’activité de certaines phosphatases soit augmentée conduisant à la déphosphorylation du récepteur. Par l’utilisation d’inhibiteurs spécifiques et par l’évaluation de l’activité des phosphatases,
nous cherchons à déterminer lesquelles sont impliquées.
En outre, la plupart des thérapies ciblées en développement contre MET sont des inhibiteurs de son activité tyrosine
kinase (TKI). Puisque la phosphorylation de MET est directement impactée en hypoxie, nous faisons l’hypothèse que
l’action de ces inhibiteurs puisse être modifiée dans ces conditions. Nos résultats préliminaires vont dans ce sens et nous
cherchons maintenant à déterminer l’impact de la modification de l’action des TKI sur les réponses biologiques induites
par MET pendant l’hypoxie.
Ainsi nous avons montré que l’hypoxie n’inhibe pas les réponses biologiques induites par l’HGF/SF, mais a une action
directe et importante sur la phosphorylation de son récepteur MET, qui pourrait avoir un impact sur l’efficacité des thérapies en développement ciblant son domaine kinase.
NOTES
38
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AXE 1
2) Détermination du mode d’activation du Récepteur Tyrosine Kinase MET : contribution des domaines N et K1 de l’HGF/SF (SIMONNEAU Claire)
SIMONNEAU Claire, LECLERCQ Bérénice, MOUGEL Alexandra, ADRIAENSSENS Eric, PAQUET Charlotte, RAIBAUT
Laurent, OLLIVIER Nathalie, DROBECQ Hervé, TULASNE David, MELNYK Oleg et VICOGNE Jérôme.
CNRS UMR8161 - Equipe Chimie et Biologie du Cancer - Institut de Biologie de Lille - 1, rue du Pr Calmette. 59021 Lille
Cedex, France.
L’HGF/SF (Hepatocyte Growth Factor/Scatter Factor) est le ligand du Récepteur Tyrosine Kinase (RTK) MET. Ce couple
ligand-récepteur joue un rôle essentiel dans de nombreux processus biologiques tels que l’embryogenèse, la régénération tissulaire et l’angiogenèse. Comme pour de nombreux RTK, la dérégulation de l’activité de MET est associée à la
progression et l’invasion tumorales.
Bien que le récepteur MET ait été intensivement étudié au cours de ces dernières décennies, les processus moléculaires
conduisant à son activation par l’HGF/SF restent encore mal connus et controversés.
NK1, un variant naturel de l’HGF/SF, comprenant la partie N-terminale (N) et le premier domaine kringle (K1) de l’HGF/
SF, possède une activité agoniste. En effet, NK1 dimérise spontanément en position « tête-bêche » et est considéré
aujourd’hui comme la structure minimale permettant la dimérisation de MET et son activation. Afin de déterminer leur
contribution respective, les domaines N et K1 isolés ont été produits par voie recombinante et ne montrent respectivement aucune ou qu’une très faible activité agoniste. Une présentation monovalente de ces domaines au récepteur MET
ne semble donc pas pertinente pour déterminer leur fonction.
Par conséquent, nous avons conçu des complexes multivalents mimant le positionnement des domaines N et K1 au sein
du dimère naturel. En tirant partie de la « One-Pot SEA ligation » développée au laboratoire, les domaines N et K1 ont
été synthétisés par voie chimique et fonctionnalisés avec une extrémité C-terminale biotinylée (NB et K1B)1,2. En utilisant
la streptavidine (S) comme plateforme de multimérisation, nous avons généré des complexes semi-synthétiques NB/S
et K1B/S et déterminé les propriétés biologiques de ces nouvelles constructions multivalentes.
L’ensemble des analyses de signalisations cellulaires et phénotypiques démontre sans équivoque que le complexe K1B/S est capable de mimer les réponses biologiques induites par l’HGF/SF et de son variant NK1. L’utilisation de ce complexe K1B/S nous a permis de démontrer que deux domaines K1, correctement assemblés et
orientés, constituent l’interface minimale et suffisante requise pour déclencher une pleine activation de MET3.
A l’inverse, les premières données fonctionnelles sur lignées cellulaires épithéliales ont démontré que le complexe NB/S
est capable d’inhiber les réponses induites par l’HGF/SF.
Ces études de configurations structurales pourraient donc servir de modèle de base au développement de nouveaux
agonistes de MET dans le cadre de thérapies régénératives ou préservatrices, mais aussi d’antagonistes dans le cadre
de thérapies anticancéreuses ciblées.
L. Raibaut, J. Vicogne, B. Leclercq, H. Drobecq, R. Desmet, and O. Melnyk. Bioorg. Med. Chem.,
2013, 21, 3486–3494.
N. Ollivier, J. Vicogne, A. Vallin, H. Drobecq, R. Desmet, O. El-Mahdi, B. Leclercq, G. Goormachtigh, V. Fafeur and O. Melnyk. Angew. Chem., Int. Ed., 2012, 51, 209-213.
3
C. Simonneau, B. Leclercq, A. Mougel, E. Adriaenssens, C. Paquet, L. Raibaut, N. Ollivier, H. Drobecq, J. Marcoux, S. Cianferani, D. Tulasne, H. de Jonge, O.
Melnyk and J. Vicogne. Chem. Sci., 2015, 6, 2110 - 2121
1
2
NOTES
39
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AXE 1
3) La phosphorylation de la Sérine 2 de BCL11B par PKC régule négativement l’interaction avec les complexes NuRD lors de l’activation des lymphocytes T CD4+ humains
(DUBUISSEZ Marion)
Marion DUBUISSEZ 1, Ingrid LOISON 1, Han VORNG 2, Olivier ROHR 3, Anne TSICOPOULOS
1
2
3
2
ET Dominique LEPRINCE
1
Institut de Biologie de Lille, CNRS UMR8161,
CIIL INSERM U1019, Institut PASTEUR de Lille, Université Lille Nord de France, Lille, France,
Institut de Parasitologie et de Pathologie Tropicale, EA7292, Université de Strasbourg, 67000 Strasbourg
Le facteur de transcription BCL11B, appelé également CTIP2, est une protéine majeure impliquée dans de nombreux
aspects du développement, de la fonction et de la survie des lymphocytes T. BCL11B est régulé par des modifications
post-traductionelles (MPTs) telles que la SUMOylation et la phosphorylation dans les thymocytes murins. Ces MPTs
régulent l’activité transcriptionnelle de BCL11B permettant le passage d’un état de répresseur transcriptionnel dans des
thymocytes immatures à celui d’activateur transcriptionnel dans des thymocytes activés. En effet, BCL11B est phosphorylée sur plusieurs Sérine par les MAPK et ensuite SUMOylée afin de recruter le coactivateur P300 pour activer la
transcription du gène Id2.
Nous avons montré que BCL11B est capable d’interagir via son motif N-terminal conservé MSRRKQ avec les protéines
endogènes MTA1 et MTA3 pour recruter différents complexes NuRD. De plus, la phosphorylation de la Sérine 2 de BCL11B
induite par PKC régule négativement le recrutement du complexe NuRD en empêchant l’interaction avec les protéines
MTA. Grâce à l’obtention d’un anticorps phosphospécifique, pSer2 BCL11B, nous avons détecté la phosphorylation de
BCL11B in vivo dans des cellules T CD4+ humaines activées aux antigènes CD3/CD28. De plus, par des expériences de
RT-qPCR et de ChIP, nous avons montré que BCL11B réprime la transcription des gènes IL2 et Id2 grâce aux complexes
NuRD dans des celulles T CD4+ non activées. Suite à l’activation des cellules T CD4+, BCL11B active la transcription des
gènes IL2 et Id2 en recrutant P300.
En résumé, nos résultats identifient une nouvelle séquence de MPTs de BCL11B régulant son passage d’un état répresseur vers un état activateur. D’abord, BCL11B est phosphorylée sur la Sérine 2 par la PKC inhibant ainsi le recrutement
du complexe NuRD. Puis, BCL11B est SUMOylée pour recruter P300 afin d’activer la transcription des gènes IL2 et Id2.
Enfin, pour stopper l’activation de ces gènes, l’expression de BCL11B est elle-même réprimée au niveau transcriptionnel.
En conclusion, nous avons identifié la phosphorylation de la Sérine 2 de BCL11B comme une nouvelle MPT liant la voie
de signalisation PKC à l’activation des cellules T CD4+ par le TCR.
NOTES
40
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AXE 1
4) Construction de Cellules Présentatrices d’Antigène Artificielles pour l’activation in
vitro de lymphocytes T CD4+ spécifiques humains en vue du développement de nouvelles approches d’immunothérapie cellulaire adoptive anti-tumorale
(COUTURE Alexandre)
Alexandre COUTURE 1, Anthony GARNIER 2, Mohamad HAMIEH 1, Aurélie DROUET 1, Virgile DEZEUSTRE 1, Elisabeth
COMBY 3, Delphine MARIOTTE 3, Brigitte LE MAUFF 2,3, Thierry FRÉBOURG 1,4, Olivier TOUTIRAIS 2,3, Jean-Baptiste
LATOUCHE 1,4
1
2
3
4
Inserm U1079, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Université de Rouen,
Inserm U919, Plateforme d’Imagerie Biomédicale Cyceron, Université de Caen,
Laboratoire d’Immunologie et Immunopathologie, CHU de Caen,
Service de Génétique Clinique, CHU de Rouen
Introduction :
La possibilité d’amplifier, in vitro, des lymphocytes T (LT) CD4+ effecteurs spécifiques humains fonctionnels en grand
nombre devrait permettre dans les années à venir d’envisager de nouvelles approches de thérapie cellulaire adoptive
anti-tumorale plus efficaces. Jusqu’à maintenant, il n’existe toujours pas, à notre connaissance, de système permettant
d’obtenir de tels LT de façon simple, reproductible et standardisée.
Matériel et Méthodes :
Nous avons construit des Cellules Présentatrices d’Antigène Artificielles (CPAA) à partir de fibroblastes murins, exprimant, après transduction gamma-rétrovirale, les molécules essentielles pour la stimulation de LT CD4+ humains : molécule du CMH de classe II (HLA-DR) et molécules de costimulation (B7.1, ICAM-1 et LFA-3). La capacité de ces CPAA à
activer des LT CD4+ spécifiques a été évaluée avec des clones lymphocytaires T CD4+ et des LT du sang périphérique
de donneurs sains.
Résultats :
Les trois antigènes modèles suivants, dont l’immunogénicité dans un contexte HLA-DR est bien caractérisée, ont été
choisis pour mettre au point notre système : l’hémagglutinine, la protéine basique de la myéline et le facteur VIII de la
coagulation. Nos CPAA, exprimant bien de façon stable et à un haut niveau les molécules HLA-DR, B7.1, ICAM-1 et LFA-3,
et présentant ces antigènes modèles apportés de façon exogène sous forme de peptide HLA-DR-restreint ou de protéine
entière, ont pu activer efficacement des clones T CD4+ spécifiques, dans le contexte HLA-DR1, HLA-DR15 ou HLA-DR51,
respectivement. Nos CPAA étaient également plus efficaces que des cellules présentatrices d’antigène autologues pour
amplifier une réponse T CD4+ spécifique montée à partir de cellules mononucléées du sang périphérique « pulsées »
avec le peptide d’intérêt.
Conclusion - Perspectives :
Nos CPAA présentent efficacement différents antigènes « exogènes » à des LT CD4+ spécifiques humains, et constituent
d’ores et déjà un outil très utile pour « monitorer » des réponses T CD4+ spécifiques montées in vivo. De plus, la capacité
de nos CPAA à amplifier massivement des réponses T CD4+ spécifiques montées in vitro devrait permettre à plus long
terme de proposer de nouvelles approches d’immunothérapie cellulaire adoptive anti-tumorale originales et efficaces.
NOTES
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AXE 1
5) Mise en place et Evaluation d’une stratégie d’Immunothérapie anti-tumorale ciblant
les lymphocytes T régulateurs naturels (MUSTAPHA Rami)
MUSTAPHA Rami, MRIZAK Dhafer, OLIVIER Morales, DELHEM Nadira
CNRS UMR 8161, Institut de Biologie de Lille, Université Lille-Nord de France, Institut Pasteur de Lille, IFR142, Lille,
France
Pour des raisons de confidentialités je ne suis malheureusement pas en mesure de nommer le sujet exact de mes
recherches. Ce projet s’articule autour de la molécule X.
Il a été démontré que la molécule avait des propriétés immunosuppressives et était fortement régulée dans la plupart
des cancers. Nous cherchons ici à démontrer un nouveau mécanisme immunorégulateur developer par les lymphocytes T
régulateurs (Treg) impliquant la molécule X. Les Tregs représentent une population immunitaire dont le rôle est d’inhiber
la réponse immune pour maintenir l’homéostasie cellules immunitaire. Durant les dernières décennies, il a été montré
que les Tregs étaient fortement dérégulées dans la plupart des cancers, favorisant de fait la progression tumorale en
inhibant la réponse immune anti-tumorale. Les Tregs ont ainsi émerge en tant que cible thérapeutique potentiel pour le
développement d’approches immuno-thérapeutiques. Cependant, de telles approches thérapeutiques demeurent globalement restreintes de par leur manque de spécificité résultant en l’inhibition concomitante de la réponse effectrice. Nos
travaux de recherche, réalisé à partir de Tregs et de T conventionnel isolé à partir du sang de donneurs sains, ont permis
de mettre en évidence par des approches de RT-Q-PCR, Western-Blot, Immunofluorescence, ELISA et cytométrie de flux
que la molécule X est employé dans un mécanisme immunosuppresseur utilisé de manière univoque par les Tregs. De
plus, l’utilisation d’anticorps anti-X (brevet SATT-Nord en cours), nous a permis d’inhiber considérablement et de manière
significative et reproductible l’effet suppressif des Tregs sur la prolifération des PBMCs. Enfin, nous avons pu mettre en
évidence la capacité de l’anti-X à limiter la croissance tumorale dans un modèle murin originale de souris SCID xenostransplanté avec une tumeur humaine et dont le système immunitaire est partiellement reconstitué par l’injection de
PBMCs humains enrichie en une fraction de Tregs représentatif de la pathologie (modèle SCID-Hu-Tumor).
L’ensemble de nos résultats nous permettent non seulement de mettre en évidence un nouveau mécanisme d’action des
Tregs, mais surtout de montrer que l’inhibition de cette voie immunosuppressive permet un retour de contrôle d’action
des cellules effectrices anti-tumorale. Ces découvertes majeures, nous permettent aujourd’hui d’envisager le développement d’outils immuno-thérapeutiques dans le contrôle des tumeurs, à même de bloquer l’immunosuppression locale et
de favoriser le contrôle des maladies résiduelles, et d’éviter les rechutes chez les patients réfractaires aux traitements
classiques.
NOTES
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AXE 1
6) Correction des mutations non sens comme approche thérapeutique de certaines
formes de cancers (BENHABILES Hana)
Hana BENHABILES 1, David TULASNE 2 et Fabrice LEJEUNE
3
Equipe Signalisation, apoptose et cancer, UMR8161. Institut de Biologie de Lille-Institut Pasteur de Lille, 1 Rue Pr
Calmette, CS50447, 59021 Lille cedex.
1,2,3
Les mutations non sens transforment un codon en un codon stop conduisant en théorie à un arrêt prématuré de la
traduction. Ces mutations peuvent être retrouvées dans plus de 30% de certaines formes de cancers. La conséquence
d’une mutation non sens n’est pas la synthèse d’une protéine tronquée mais la dégradation de l’ARNm par un mécanisme appelé NMD (pour nonsense-mediated mRNA decay). Plusieurs stratégies sont développées à l’heure actuelle pour
rétablir l’expression d’un gène porteur d’une mutation non sens. Parmi celles-ci, l’inhibition du NMD et l’activation de la
translecture sont étudiées dans notre laboratoire. La translecture est un mécanisme permettant de forcer la machinerie
traductionnelle à incorporer un acide aminé à la position du codon stop prématuré afin de poursuivre la traduction de
la phase ouverte de lecture originale. La conséquence est la synthèse d’une protéine de taille sauvage comportant au
maximum un acide aminé différent par rapport à la protéine sauvage. Si l’acide aminé incorporé à la position du codon
stop prématuré n’est pas incompatible avec la fonction de la protéine, le résultat d’une translecture est donc la production d’une protéine fonctionnelle.
Nous recherchons au laboratoire, des petites molécules chimiques capables de conduire à la ré-expression de gènes
porteurs d’une mutation non sens par criblage fonctionnel. Certains cancers sont liés à des mutations non sens dans des
gènes suppresseurs de tumeurs tels que P53 ou PTEN par exemple. Ces cellules cancéreuses ont perdu leur capacité
à entrer en apoptose. Grâce aux molécules identifiées par notre système de criblage, nous étudions la ré-expression
de gène suppresseurs de tumeurs porteurs d’une mutation non sens dans des lignées cellulaires et la sensibilité de ces
cellules à l’apoptose. En particulier, nous avons identifié un extrait de plante capable de conduire à la ré-expression de
gènes suppresseurs de tumeurs de manière très efficace et à la restauration de la fonction cellulaire de ces gènes.
Ce type de molécule pourrait représenter une nouvelle approche thérapeutique de certains cancers notamment en agissant en complément de traitements existants mais qui sont inefficaces du fait de la perte de la capacité des cellules à
rentrer en apoptose suite à la présence d’une mutation non sens dans un gène suppresseur de tumeurs.
NOTES
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AXE 1
7) Etude génétique du rôle de Pcgf1 chez le poisson zèbre (Danio rerio)
(DUPRET Barbara)
Barbara DUPRET 1, Pamela VÖLKEL
1
2
, Xuefen LE BOURHIS 1, Pierre-Olivier ANGRAND
1,2
1
Plasticité Cellulaire & Cancer - U908 Inserm / Université de Lille1, 59655 Villeneuve d’Ascq, France.
CNRS.
Chez les eucaryotes, les modifications de l’ADN (méthylation) et des histones (acétylations, méthylations, phosphorylations et ubiquitinylations) constituent un élément capital de la régulation de l’expression des génomes. Cette régulation
épigénétique est nécessaire à la mise en place et au maintien de l’organisation de la chromatine dans une conformation
précise. Les perturbations dans l’organisation locale de la chromatine sont responsables d’expressions géniques inappropriées ou d’instabilités génomiques qui seront la cause d’altérations du développement, de transformations cellulaires
et de croissances tumorales. Ainsi, les protéines impliquées dans l’organisation de la chromatine telles les protéines
du groupe Polycomb constituent des acteurs fondamentaux de la cancérogenèse. Les protéines du groupe Polycomb
s’organisent sous forme de complexes protéiques. Le complexe PRC1 (Polycomb represssor complex 1) est en particulier
constitué chez la Drosophile, des protéines Polycomb (Pc), Posterior Sex Comb (Psc), Polyomehotic (Ph) et Sex Comb
Extra (Sce). Chez les vertébrés, il existe plusieurs orthologues de chacune de ces protéines générant ainsi un grand
nombre de complexes PRC1 distincts par permutation combinatoire. En particulier, le génome des mammifères code
pour 6 orthologues de Psc (PCGF1, PCGF2, PCGF3, BMI1, PCGF5, PCGF6) qui sont mutuellement exclusifs au sein des
complexes PRC1. Parmi ces protéines un rôle dans la prolifération cellulaire et la progression tumorale a été clairement
établi pour BMI1 et PCGF2, mais la relation fonctionnelle qui existe entre les différents homologues de la famille Psc reste
encore très mal comprise.
Le modèle poisson zèbre est utilisé afin d’étudier l’éventuelle redondance fonctionnelle entre les membres de la famille
Psc. Par hybridation in situ sur des embryons à différents stades du développement et sur des nageoires caudales en
régénération après amputation, nous montrons que les différents orthologues de Psc ont des profils d’expression distincts au cours du développement et dans les tissus en régénération.
Afin d’étudier le rôle fonctionnel des protéines de la famille Psc, nous avons entrepris l’inactivation des gènes correspondants chez le poisson zèbre en utilisant la technologie des TALEN. L’inactivation de pcgf1 n’est pas létale mais est
responsable d’un ralentissement de la croissance des poissons au stade larvaire. Ce retard de croissance est associé à
une altération de la prolifération cellulaire.
NOTES
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AXE 1
8) Culture de microtissus cancéreux dans des réseaux de puits microfabriqués : quantification des protéines exprimées en fonction de la taille des puits par protéomique
quantitative (BRAY Fabrice)
Fabrice BRAY 2, Adithya SRIDHAR 1, Jean-B. BLONDE 1, Jai PRAKASH 1, Caroline TOKARSKI 2, Séverine LE GAC
1
1
BIOS Lab on a Chip Group, MESA+ Institute of Nanotechnology and MIRA Institute for Biomedical Engineering & Technical Medicine, University of Twente, Enschede, The Netherlands
2
Miniaturisation pour la Synthèse l’Analyse & Protéomique, USR 3290, Institut FRABIO, FR 2638, Université Lille 1
Les microtissues sont des modèles plus représentatifs des conditions in vivo que les cultures cellulaires en monocouche
pour comprendre la cancérogénèse, ou encore tester l’action de médicaments. Nous présentons ici la fabrication de
microplaques contenant une centaine de puits de taille définie, la culture cellulaire dans ces microplaques et l’identification des protéines différentiellement exprimées par protéomique quantitative.
Des boites de Pétri CELLSTAR de la société Greiner Bio-One (Kremsmünster, Austria) ont été modifiées en utilisant un
moule en polydimethylsiloxane (PDMS) par embossage à chaud. Ces moules en polydimethylsiloxane sont réalisés au
préalable à partir de formes-mères en silicium et résine SU-8 fabriquées par des techniques de lithographie. Des boites
de Pétri contenant des puits de différents diamètres et profondeurs ont ainsi été réalisées. Des cellules cancéreuses
murines de glande mammaire de lignée 4T1 ont été ensemencées dans ces puits et cultivées 2 jours jusqu’à ce que
les microtissus remplissent les puits. Les microtissus ont été lysés à l’aide du tampon RIPA, et les protéines digérées
suivant le protocole eFASP (Enhanced Filter-Aided Sample Preparation). Les peptides obtenus ont été analysés en trois
réplicats par couplage nanochromatographie spectrométrie de masse très haute résolution. Plus de 5000 peptides ont
été fragmentés conduisant à l’identification d’environ 1000 protéines. La quantification à l’aide du logiciel PEAKS 7 a mis
en évidence une cinquantaine de protéines différentiellement exprimées.
La comparaison des monocouches cellulaires et des microtissus obtenus dans les puits de diamètre 400 et profondeur
200 μm montre dans les tissus une surexpression des protéines d’adhésion de matrice cellulaire comme la vimentine, la
cadhérine et la fibronectine des protéines du métabolisme de fer comme la céruloplasmine des protéines liées à l’hypoxie
comme l’anhydrase carbonique et l’énolase. La surexpression des protéines impliquées dans l’hypoxie indique que les
microtissus comportent un cœur appauvri en oxygène, une caractéristique des tissus tumoraux. Ces études ont été
étendues à l’analyse différentielle du phosphoprotéome et du glycoprotéome. L’étude complète des protéines exprimées
en fonction de la taille des puits sera présentée.
Cette étude vise à montrer que la taille des microtissus est un critère primordial pour leur similitude avec des tissus in
vivo. Cette taille est un facteur clé dans la conception ou la sélection de plateformes de microtissus car ce système dispose d’une large gamme d’applications en biologie cellulaire et en ingénierie tissulaire.
NOTES
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AXE 1
9) Caractérisation moléculaire de lignées cellulaires dérivées de chondrosarcomes humains (AURY-LANDAS Juliette)
Juliette AURY-LANDAS
rine BAUGE 1,2
1
2
, Morgane BARREAU
1,2
, Nicolas GIRARD
1,2
, Eva LHUISSIER
1,2
, Karim BOUMEDIENE
1,2
, Cathe-
1,2
Normandie Univ, Caen, France ;
UNICAEN, EA4652 MILPAT, Caen, France
Le chondrosarcome (CHS) est une tumeur maligne rare de l’os, caractérisée par la production de matrice cartilagineuse
hyaline. Le CHS primitif est la deuxième tumeur maligne de l’os la plus fréquente après l’ostéosarcome et représente
environ 25 % des sarcomes osseux. C’est une tumeur potentiellement agressive et métastatique, très résistante aux
thérapies conventionnelles que sont la chimiothérapie et la radiothérapie. Ainsi, l’exérèse chirurgicale reste généralement le seul traitement curatif. La rareté des CHS rend difficile l’obtention d’échantillons de tumeurs primitives, c’est
pourquoi l’inclusion de modèles in vitro dans la recherche sur le CHS est d’une grande importance. A ce jour, aucune
caractérisation moléculaire globale de lignées cellulaires dérivées de CHS humains n’a été réalisée.
Le séquençage de l’exome de la lignée cellulaire SW1353, dérivée d’un CHS humain, couramment utilisée par la communauté scientifique internationale, nous a permis d’identifier 60 673 variations nucléotidiques. Après filtration des variants
connus (répertoriés dans bases de données 1000Genomes et ESP) et des variants de mauvaise qualité, nous avons mis
en évidence 213 variations non-synonymes à l’état hétérozygote dont le rôle dans la tumorigenèse et la résistance aux
traitements restent à caractériser.
Cette étude est la première qui vise à caractériser au niveau moléculaire et de façon extensive des lignées cellulaires
dérivées de chondrosarcomes humains. En effet, les données issues du séquençage de l’exome seront complétées par
du RNA-seq et du méthylome. Ainsi, la puissance de ce projet, qui sera poursuivie par l’étude de quatre autres lignées
cellulaires dérivées de CHS humains, repose sur l’approche intégrative multidimensionnelle utilisée, ainsi les données
génétiques, transcriptomiques et épigénétiques obtenues seront analysées de façon croisée et interprétées en fonction
de leur réponse aux traitements conventionnels. Ce projet devrait constituer une réelle avancée dans la compréhension
des processus de tumorigenèse du chondrosarcome, essentielle à l’identification de bio-marqueurs et au développement
de thérapies innovantes.
NOTES
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AXE 1
10) Impacte des exosomes tumoraux de carcinome du nasopharynx (CNP)
sur la maturation des cellules dendritiques dérivés de monoctyes humains
(RENAUD Sarah)
Sarah RENAUD 1, Hamza ABOUSSEMDAI 1, Dhafer MRIZAK 1, Céline INGELAERE 1, Pierre BUSSON 2, Nadira DELHEM
et Olivier MORALES 1†
1†
1
CNRS UMR 8161, Institut de Biologie de Lille, Equipe Immuno-régulation des cancers viro-induits, 1 rue du Professeur
Calmette, 59021 Lille Cedex, France.
2
CNRSUMR 8126, Institut de Cancérologie Gustave Roussy, Equipe «Microenvironnement tumoral, exosomes et microARN dans les tumeurs solides», Villejuif, France.
*,†
contribution égale
Une caractéristique majeure de l’échappement du carcinome nasopharyngé (CNP) à la réponse immunitaire est la présence d’exosomes immunosuppresseurs libérés par les cellules tumorales. Les cellules dendritiques (CD) jouent un rôle
important dans l’engagement des antigènes aux cellules T CD4 naïfs ainsi que dans la mise en place d’une réponse antitumorale. L’objectif principal de cette étude est de définir le rôle des exosomes tumoraux de CNP dans l’émergence de
CD tolérogènes qui sont capables de réduire la prolifération des cellules T et promouvoir la conversion des lymphocytes
T naïfs en lymphocytes T régulateurs. Des analyses phénotypiques et transcriptomiques par ELISA, cytométrie en flux et
RTqPCR, ainsi que des études fonctionnelles par tests MLR montrent que la présence d’exosomes tumoraux de CNP favoriserait l’émergence de CD semi-matures potentiellement tolérogènes. Ces résultats prometteurs montrent l’importance
des exosomes dans l’évasion de la réponse immune anti-tumorale à travers le développement de cellules dendritiques
tolérogènes. Cela ouvre la voie à de nouvelles approches thérapeutiques pour le traitement du CNP.
NOTES
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AXE 1
11) Evaluation in-vitro et in-vivo de peptides dérivés de la latence II d’EBV dans une
stratégie vaccinale pour une immunothérapie dans le Carcinome du Nasopharynx
(MRIZAK Dhafer)
Dhafer MRIZAK 1, Rami MUSTAPHA 1, Nathalie MARTIN 1, Hayet RAFA 2, Pedro Roman PUCHÉ 1, Fei Fei LIU 3, Toshiro NIKI
4,5
, Kwok-Wai LO 6, Véronique PANCRÉ 1, Yvan DE LAUNOIT 1, Pierre BUSSON 7, Olivier MORALES*1 and Nadira DELHEM *1,8
1
CNRS UMR 8161, Institut de Biologie de Lille, Université de Lille, Institut Pasteur de Lille, IFR 142, 59021 Lille cedex,
France.
2
Laboratory of Cellular and Molecular Biology (LBCM), Faculty of Biological Science, USTHB, Algiers, Algeria.
3
Ontario Cancer Institute 610 University Avenue, Toronto, Ontario M5G 2M9, Canada
4
GalPharma Co., Ltd. 884-3-302, Fuseishi-Cho, Takamatsu-shi, Kagawa 761-8071 Japan.
5
Department of Immunology, Kagawa University. 1750-1 Ikenobe, Miki-Cho, Kagawa 761-0793 Japan
6
Department of Anatomical & Cellular Pathology, Faculty of Medicine. The Chinese University of Hong Kong, Hong Kong
SAR.
7
CNRS UMR 8126, Equipe «Microenvironnement tumoral, exosomes et microARN dans les tumeurs solides», Institut
Gustave Roussy, Villejuif, France
8
UFR de Biologie Université des Sciences et Technologies de Lille, 59650 Villeneuve d’Ascq, France
Contexte: Le virus d’Epstein-Barr (EBV) est constamment présent dans les carcinomes indifférenciés du nasopharynx
(CNP), ainsi les antigènes viraux associés à la tumeur seraient des cibles potentielles pour une immunothérapie. Dans
cette étude, nous avons privilégié une approche d’immunothérapie basée sur la stimulation d’une réponse T CD4+ spécifique des antigènes d’EBV, tout en tenant compte que les cellules de CNP sécrètent des quantités importantes d’exosomes immunosuppresseurs, capables d’induire la mort des cellules T CD4+ Th1.
Méthodes: Les T CD4+ ont été isolées à partir de PBMCs humaines alors que les lignées T CD4+ spécifiques d’EBV ont
été générées par des présentations répétées de peptides dérivés d’EBV. Ces cellules étaient mises en culture en présence de concentrations croissantes d’exosomes tumoraux qui sont isolés à partir de surnageants de cellules de CNP
xénotransplantées dans des souris immuno-déficientes et purifiés sur un gradient de sucrose. Nous avons réalisé des (i)
expériences de prolifération en mesurant l’incorporation de la [3H]-thymidine, (ii) des tests de cytotoxixité en mesurant
la lyse des cellules CNP et (iii) la sécrétion de cytokines par ELISA. L’efficacité de la vaccination peptidique a été évaluée
dans un modèle murin immunodéficient (SCID), xénotransplanté avec des cellules de CNP (C666.1-Luc) et reconstitué
avec des PBMCs humains. L’évolution de la tumeur était suivie en mesurant le volume tumoral et la bioluminescence
émise par les cellules C666.1-Luc. La réponse des PBMCs de patients ayant un CNP (n=6) aux peptides EBV a été également évaluée par des expériences ELISPOT IFNγ.
Résultats: Nous avons préalablement sélectionné 6 peptides dérivés des 3 antigènes de latence II d’EBV, hautement
promiscuous pour les molécules HLA II. Nous avons montré que tous ces peptides sont reconnus par les PBMCs humains,
même après une co-culture avec des cellules de CNP, induisant une sécrétion importante d’IFNγ. De plus, nous avons
montré que les lignées T CD4+ spécifiques des peptides EBV générées, avaient un fort potentiel cytotoxique sur différentes lignées de CNP, même en présence d’exosomes tumoraux autologues. Nous avons également montré pour la première fois la faculté des peptides à limiter la croissance tumorale dans un modèle original de souris SCID xénogreffées
avec un CNP et humanisées. Enfin, nous avons montré la capacité des peptides EBV à réactiver des cellules T mémoires
chez des patients CNP et à induire une réponse Th1.
Conclusion: Nos travaux suggèrent que les peptides dérivés de la latence II d’EBV pourraient être utilisés en tant que
vaccin anti-tumoral pour une immunothérapie dans le CNP, principalement chez les patients réfractaires ou afin de combattre la maladie résiduelle et prévenir le risque élevé de rechute chez les patients après les traitements conventionnels.
NOTES
48
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
AXE 1
12) L’inactivation de l’expression de RASSF1A par siRNA favorise l’établissement de
nanotubes entre cellules de lignées épithéliales bronchiques humaines
(DUBOIS Fatéméh)
F. DUBOIS 1, M. KELLER 1, E. CHEVALLIER 1, G. ZALCMAN
, G. LEVALLET
1,4,*
2,3
UMR Inserm 1086 « Cancers & Préventions », CHU Côte de Nacre, Caen.
Equipe « Oestrogènes, Reproduction et Cancers » UPRESEA2608, Université de Caen-Basse Normandie, Caen.
3
Service d’Anatomie Pathologie, CHU Côte de Nacre, Caen.
4
Service de Pneumologie et Oncologie thoracique, CHU Côte de Nacre, Caen.
*
Auteur correspondant : [email protected];
1
2
Introduction : Récemment, des connexions intercellulaires de longue distance, appelées nanotubes, ont été décrites
entre différentes catégories de cellules de mammifères. Ces nanotubes permettent à des cellules éloignées d’échanger
des d’organites et du matériel cytoplasmique et sont impliqués dans les processus de survie cellulaire. Des travaux préalables menés par notre équipe ont révélé la présence de fins prolongements cellulaires semblant relier entre elles des
cellules de lignée bronchique épithéliale humaine n’exprimant plus RASSF1A, un gène suppresseur de tumeur fréquemment inactivé dans le cancer bronchique non à petites cellules. L’objectif de ce travail était de déterminer si les cellules de
lignées épithéliales bronchiques humaines établissaient davantage de nanotubes lorsqu’elles n’expriment pas RASSF1A,
et d’en comprendre les mécanismes. Parmi les acteurs potentiels de la mise en place des nanotubes, figurent GEFH1 et
Rab11, deux protéines dont l’activité est modifiée en absence de RASSF1A (l’invalidation de RASSF1A provoque l’inactivation/la phosphorylation de GEFH1 et l’accumulation de Rab11), toutes deux impliquées dans l’exocytose nécessaire à
la mise en place des nanotubes.
Matériels et Méthodes : Les cellules de la lignée épithéliales bronchiques humaines (HBEC-3) ont été transfectées par
différents siRNA (inactif, anti-RASSF1A, anti-GEFH1 et/ou anti Rab11). A 48h post-transfection, et pour chaque condition
de traitement, les cellules sont trypsinisées et séparées en deux lots : l’un est incubé en présence d’un Mitotracker-A665
(rouge), l’autre en présence d’un Mitotracker-A516 (vert). Les deux populations de cellules sont ensuite réensemencées
ensemble, puis immédiatement suivies en temps réel sous microscope à fluorescence équipé d’une caméra pour quantifier l’échange de mitochondries via les nanotubes. Au bout d’une heure de suivi, des photos de plusieurs champs sont
prises afin de pouvoir quantifier a posteriori 1) le ratio des cellules ayant échangées des mitochondries et 2) le nombre
moyen et la taille moyenne des nanotubes par cellule (sur 200 cellules, en moyenne, par expérience).
Résultats : Comme le conforte l’augmentation du pourcentage de cellules ayant échangées des mitochondries lorsqu’elles
n’expriment plus RASSF1A ou GEFH1, nous rapportons ici, que l’extinction de RASSF1A ou GEFH1 augmente significativement de près de 2 fois le nombre de nanotubes présent par cellule ainsi que leur longueur (*p<0,05). En revanche, si
l’expression de Rab11 est diminuée par siRNA, l’extinction concomitante de RASSF1A induit une diminution significative
de ces nanotubes et donc des échanges intercellulaires.
Conclusions : Cette étude montre, pour la première fois à notre connaissance, que la perte d’expression de RASSF1A
favorise l’établissement de nanotubes et donc l’échange de mitochondries entre cellules épithéliales bronchiques humaines. Nous apportons de plus des arguments nous permettant de suggérer que ces nanotubes sont mis en place préférentiellement dans un environnement où RASSF1A est absent. Nous montrons que l’invalidation de RASSF1A induisant
l’inactivation de GEFH1 et l’accumulation de Rab11, favorise l’activation de la machinerie d’exocytose, prérequis à la mise
en place des nanotubes. La corrélation entre la perte d’expression de RASSF1A et l’augmentation des nanotubes révèle
un nouveau mécanisme grâce auquel des cellules cancéreuses pourraient survivre dans un environnement défavorable,
par échange notamment de mitochondries.
Mot-clé : Cancer, RASSF1A, Nanotubes, Mitochondries, GEFH1, Rab11.
NOTES
49
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AXE 1
13) Les kinases pro-apoptotiques NDR1/2 sont nécessaires à la motilité des cellules
de lignées épithéliales bronchiques humaines dépourvues de RASSF1A
(KELLER Maureen)
Maureen KELLER 1,2, Alexander HERGOVICH 3, Fatéméh DUBOIS 1,2, Elodie CHEVALIER 1,2, Gérard ZALCMAN 1,4, Guénaëlle
LEVALLET 2,5,*.
1
2
3
4
5
UMR 1086 INSERM « Cancers et Préventions», Université de Caen-Basse Normandie, France
Laboratoire OeReCa, UPRES-EA-2608, Université de Caen, France
University College London, Cancer Institute, London, WC1E 6BT, United Kingdom
Service de Pneumologie et Oncologie thoracique, CHU de Caen, France
Service d’Anatomie pathologie, CHU de Caen, France
Objet :
Identifier quelle(s) kinase(s) de la voie Hippo, parmi MST1/2, LATS1/2, NDR1/2, rend(ent) compte de l’effet pro-métastasant de la perte d’expression de RASSF1A par les cellules de lignées épithéliales bronchiques humaines.
Matériel et Méthode :
Trois lignées épithéliales bronchiques humaines tumorigéniques (BEAS-2B) ou non (HBEC-3, HBEC-3RasV12) ont été
transfectées par un siRNA inactif (si-Neg) ou ciblant l’une des kinases de la voie Hippo et/ou RASSF1A. A 48h post-transfection, un test de migration 2D (comblement de blessure) ainsi qu’un test d’invasion mesurant la capacité des cellules
à traverser une membrane poreuse recouverte de Matrigel® sont réalisés.
Résultats :
L’augmentation de la vitesse de migration 2D ou de la capacité des cellules à envahir une matrice lorsqu’elles n’expriment plus RASSF1A peut être significativement inhibée par l’extinction concomitante des kinases NDR1/2 tandis que
l’extinction concomitante de la kinase LATS2 inhibe uniquement l’invasion des cellules n’exprimant plus RASSF1A, que
l’extinction de LATS1 ou MST2 n’empêche pas le gain de migration des cellules n’exprimant plus RASSF1A et qu’au
contraire l’extinction seule de MST1 a déjà un effet pro-migratoire.
Conclusion :
Notre travail démontre qu’inhiber les kinases NDR1/2, impliquées jusqu’à ce jour que dans la régulation des processus
de mort cellulaire, pourrait lutter contre la dissémination des cellules tumorales n’exprimant plus RASSF1A.
Mots clés : RASSF1A, NDR1/2, Cancer bronchique non à petites cellules
NOTES
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AXE 1
14) Des taux élevés de CD44 standard et d’amphiréguline reflètent l’agressivité des
cellules de lignées de mésothéliome pleural malin (CHEVALIER Elodie)
Chevalier E
1
2
3
4
., Brosseau S.
1,2
, Levallet G.
1,2
, Zalcman G.1,4
2,3
UMR 1086 INSERM « Cancers et Préventions», Université de Caen-Basse Normandie, France
Laboratoire OeReCa, UPRES-EA-2608, Université de Caen, France
Service d’Anatomie pathologie, CHU de Caen, France
Service de Pneumologie et Oncologie thoracique, CHU de Caen, France
Objet :
Le mésothéliome pleural malin (MPM) est une tumeur primitive de la plèvre, rare, très agressive, avec un pronostic
sombre. Bien qu’encore mal caractérisées, plusieurs altérations moléculaires récurrentes sont répertoriées, dont l’hyperméthylation du promoteur du gène suppresseur de tumeur RASSF1A. Nous avons souhaité étudier les conséquences de
la perte d’expression de RASSF1A sur l’agressivité de quatre modèles cellulaires d’étude du MPM : les lignées H2052,
H2452, H28 et MSTO-211H.
Matériels et Méthodes :
Les cellules des quatre lignées de MPM sont ensemencées dans du milieu RPMI/L-Glutamine sans antibiotique enrichi
avec 10% de sérum de veau fœtal (SVF), puis transfectées après 24h par le SiRNA-antiRASSF1A et/ou plasmide RASSF1A dans du milieu RPMI dépourvu d’antibiotiques et d’additifs. L’agressivité des cellules est ensuite évaluée en déterminant la capacité des cellules i) à croitre en suspension (culture sphéroide) ou en agar et ii) à envahir le Matrigel® en
chambre de Boyden. Nous avons en parallèle mesuré l’expression génique (qRT-PCR) et/ou protéique (immunofluorescence) de molécules réprimées par RASSF1A tels que le CD44 standard (via la voie c-jun) ou l’amphiréguline (via la voie
de signalisation Hippo).
Résultats :
Nous avons démontré que la présence de RASSF1A atténuait l’agressivité des cellules de lignées mésothéliales. En effet,
la capacité des cellules des lignées H28 ou H2052 (hyperméthylées RASSF1A) à croitre en suspension ou à envahir du
Matrigel® diminue lorsque RASSF1A est ré-exprimé. A l’inverse, l’extinction de RASSF1A par siRNA dans les lignées MSTO-211H et H2452 (non méthylées RASSF1A) augmente leur agressivité. La quantification du CD44 et de l’amphiréguline
selon le contenu en RASSF1A a confirmé que les taux d’expression de ces deux molécules sont inversement corrélés au
taux de RASSF1A et par conséquent à l’agressivité des cellules de lignée de MPM. Il est à noter que, les cellules de la
lignée H2052 (les plus agressives) sont les cellules qui « nativement » expriment la plus forte teneur en CD44.
Conclusions :
Les taux d’expression du CD44 et de l’amphiréguline, corrélés à l’agressivité des cellules de lignées mésothéliales, pourraient constituer de nouveaux marqueurs biologiques du MPM. Nous testerons cette hypothèse en quantifiant l’expression du CD44 et de l’amphiréguline par immunohistochimie dans les 448 prélèvements de patients atteints de MPM et
inclus d’ans l’essai clinique de phase 2-3 MAPS (essai testant le bénéfice de l’association du Bevacizumab® au doublet
Pemetrexed-Cisplatine).
Mot-clé : Mésothéliome pleural malin, biomarqueur pronostique, CD44, Amphiréguline.
NOTES
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AXE 1
15) RASSF2A et MST1, biomarqueurs pronostiques potentiels du Mésothéliome pleural
malin ? (BROSSEAU Solenn)
BROSSEAU S.
, PHAM A-D.
1,2
, CHEVALIER E.
1,3
, CREVEUIL C.
1,2
, MORIN F. 4, LEVALLET G.
1,3
, ZALCMAN G.1,6
2,5
UMR 1086 INSERM « Cancers et Préventions», Université de Caen-Basse Normandie, France
Laboratoire OeReCa, UPRES-EA-2608, Université de Caen, France
Equipe de biostatistique, CHU de Caen, France
4
IFCT, Paris, France
5
Service d’Anatomie pathologie, CHU de Caen, France
6
Service de Pneumologie et Oncologie thoracique, CHU de Caen, France
1
2
3
Contexte : L’essai clinique de phase 2/3 MAPS a testé la contribution d’un traitement antiangiogénique, le Bevacizumab®, en association à une chimiothérapie standard (cisplatine+pemetrexed) chez 448 patients atteints d’un mésothéliome pleural malin (MPM). Le MPM est un cancer rare lié à l’inhalation de fibres d’amiante, pour lequel il est recherché
activement de nouveaux biomarqueurs pronostiques ou prédictifs.Parmi ces biomarqueurs figurent le gène RASSF1A,
inactivé dans 20-30% des cas. L’inactivation de ce gène suppresseur de tumeur dérégule l’homéostasie épithéliale avec
notamment une augmentation de la migration et de l’invasion cellulaire. RASSF1A appartient à une super famille comprenant 9 autres membres (RASSF1-10) contrôlant la voie de signalisation Hippo. L’objectif de notre travail est d’évaluer
la fréquence de la méthylation des promoteurs de gènes RASSF/Hippo chez les patients inclus dans l’essai MAPS et de
tester leurs valeurs pronostiques/prédictives voire théranostiques dans le MPM.
Matériels et Méthodes : Les 135 prélèvements tumoraux des patients atteints d’un MPM inclus dans la 1ère partie de
l’essai MAPS (phase 2) ont été centralisés au CHU de Caen. L’ADN des différents prélèvements tumoraux a étéextrait
(Kit Qiagen FFPE) puis convertit au bisulfite de sodium (Kit Epitect, Qiagen). La présence d’une hyperméthylation des
promoteurs des gènes d’intérêt (RASSF/Hippo) a été recherchée par MS-PCR. La confrontation des données cliniques des
patients (médianes de survie sans progression et de survie globale) aux statuts de méthylation des différents promoteurs a été réalisée en analyses univariée et multivariée, par l’équipe de biostatistique de l’Université de Caen.
Résultats : L’analyse statistique n’a portée que sur 86/135 prélèvements pour lesquels la totalité des analyses a pu
être effectuée. Néanmoins, cette analyse intermédiaire a permis d’identifier deux biomarqueurs pronostiques potentiels
du MPM : MST1 (kinase de la voie Hippo) et RASSF2A. La fréquenced’hyperméthylation des promoteurs de MST1 et
RASSF2A estrespectivement de 9,6% et 11,8%. Ces inactivations prédisent (MST1) ou tendent à prédire (RASSF2A,
p=0,12) une moins bonne survie globale des patients atteints de MPM. En effet, les patients dont la tumeur n’exprime
plus MST1 ont une survie globale deux fois plus faible que ceux dont la tumeur exprime MST1(respectivement 13 vs.
24 mois HR2,8 ; IC95[1,4-5,7], p=0,004). Ce résultat préliminaire sera conforté par les analyses des prélèvements des
patients inclus dans la phase 3 de MAPS, analyse actuellement en cours.
Conclusions : Les premièresanalyses des prélèvements tumoraux des patients atteints d’un MPM inclus dans l’essai de
phase 2/3 MAPS, suggèrent fortement que l’inactivation de MST1 voire de RASSF2A, ait une valeur pronostique dans
cette maladie. Ce résultat préliminaire nous a incité à caractériser les conséquences de l’inactivation par ARN interférencede MST1 et RASSF2, sur l’apoptose et la migration de cellules de lignées de MPM, ces deux gènesayant été impliqués dans la littérature dansces deux processus cellulaires. Les conséquences cellulaires de ces invalidations in vitro
seront présentées lors des journées du Cancéropole NO et donnent un rationnel biologique fort à l’étude pronostique
dans l’essai MAPS.
Mots-clefs : Mésothéliome pleural malin, RASSF2A, MST1, Essai MAPS
NOTES
52
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AXE 1
16) Le miR-675 potentialise la signalisation des facteurs de croissance dans des cellules cancéreuses mammaires en ciblant l’expression de Cbl (VENNIN Constance)
Constance VENNIN 1, Nathalie SPRUYT 2, Fatima DAHMANI 2, Sylvain JULIEN 1, Hélène LE-ROY 2, Roland BOURETTE 2,
Xuefen LE BOURHIS 1, Eric ADRIAENSSENS 1
1
2
INSERM U908, Université Lille, Bat SN3, Villeneuve d’Ascq, France
CNRS UMR8161, Institut de Biologie de Lille, Université de Lille, Lille, France
Le gène H19 est transcrit en un long ARN non codant. Notre équipe a mis en évidence que cet ARN possède un rôle
d’oncogène dans les cancers du sein. Cependant, son mode d’action, dans ce cancer, n’est pas encore décrit.
L’ARN H19 est le précurseur des microARN : miR-675-5p/3p. Quelques cibles de ces derniers ont été identifiées mais elles n’ont pas été retrouvées régulées par le mir dans les cellules cancéreuses mammaires.
Grâce à une analyse transcriptomique réalisée sur des cellules surexprimant H19 ou son microARN, j’ai identifié plusieurs
cibles du miR-675, notamment : c-Cbl et Cbl-b. Par qRT-PCR et western blot, nous montrons que l’expression de ces
deux gènes est diminuée lorsque H19 est surexprimé. De plus, grâce à des tests d’activité luciférase, j’ai mis en évidence
que le miR-675 empêche la traduction de ces ARNm en se fixant sur les séquences identifiées in silico.
Ces protéines sont des ubiquitines ligases impliquées dans la désensibilisation des récepteurs à activité tyrosine kinase,
notamment des récepteurs aux facteurs de croissance. Par cytométrie en flux, j’ai mis en évidence que l’internalisation
du récepteur à l’EGF est altérée en présence d’H19. De plus, nous montrons par ALPHAscreen® et western blot que
l’activation de ce dernier ainsi que de ses voies de signalisation sous-jacentes est augmentée lorsque les cellules surexpriment H19 ou le miR-675. De plus, ces activations sont maintenues lorsque que H19 et son microARN sont présents.
Des effets similaires ont été obtenus avec d’autres facteurs de croissance (HGF, pro-NGF, NGF).
J’ai également mis en évidence que le miR-675 favorise la tumorigenèse ainsi que les capacités métastatiques des cellules cancéreuses mammaires lorsqu’elles sont injectées en souris immunodéficientes.
Enfin, dans une cohorte de tumeur de cancer du sein, il semblerait que l’association miR675high/Cbllow soit de mauvais
pronostic en terme de survie globale.
En conclusion, H19, en modulant l’expression de c-Cbl et Cbl-b, augmente la signalisation de nombreux facteurs de
croissance (HGF, EGF, NGF et pro-NGF) impliqués dans la tumorigénèse mammaire. Ainsi, par l’intermédiaire de son microARN, H19 peut être impliqué dans la résistance tumorale aux traitements en exacerbant les phénomènes paracrines.
Mots Clés : ARN non codant, microARN, facteurs de croissance/signalisation, cancer du sein.
NOTES
53
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AXE 1
17) La métalloprotéase MMP13 : gène cible et relais du facteur de transcription Pea3
dans ses fonctions tumorigènes (DUMORTIER Mandy)
DUMORTIER M. 1, LADAM F. 2, DAMOUR I.1, BIÈCHE I. 3, DE LAUNOIT Y. 1, TULASNE D.
1
2
3
1
et CHOTTEAU-LELIÈVRE A.
1
UMR 8161-CNRS, Institut de Biologie de Lille, Université de Lille
University of Massachusetts Medical School, Worcester, USA
INSERM U735, Institut Curie, Paris
Le facteur de transcription Pea3 appartient à la famille des protéines ETS. En tant que facteur de transcription, il va
réguler l’expression de gènes cibles et avoir un rôle dans la régulation des événements participant à la physiologie cellulaire normale et/ou à la dérive pathologique. Ce facteur a ainsi été décrit comme impliqué dans la morphogenèse et la
cancérogenèse mammaires. Pea3 a été défini en ce sens comme un marqueur de l’agressivité tumorale impliqué dans
la progression tumorale.
Dans ce contexte, l’équipe s’intéresse au facteur de transcription Pea3, à un de ses gènes cibles, le gène codant la métalloprotéase MMP13 et à leur interrelation dans le contexte de la tumorigenèse mammaire, sur la base du modèle cellulaire
MMT (cellules cancéreuses mammaires murines). L’objectif du projet a été de confirmer, dans ce modèle cellulaire, le
lien de régulation entre Pea3 et MMP13, de mettre en évidence l’existence d’un lien fonctionnel Pea3-MMP13 in vitro et
in vivo, à partir de différentes lignées issues des cellules MMT dans lesquelles l’expression de Pea3 et/ou MMP13 a été
modifiée.
Le projet a donc consisté à 1) montrer le lien de régulation de Pea3 sur le promoteur de MMP13, 2) valider les modèles
cellulaires mis en place en contrôlant les niveaux d’expression transcriptionnelle et protéique de Pea3 et de MMP13, 3)
à réaliser, pour chaque modèle et dans un but comparatif, différents tests phénotypiques visant à rechercher des modifications des propriétés cellulaires impliquées dans le processus tumoral : prolifération, migration et capacité des cellules
à former des clones sans ancrage. 4) à confirmer les effets phénotypiques obtenus in vitro dans un modèle de souris
SCID et sur le modèle Zebrafish et enfin 5) à valider l’association entre MMP13 et Pea3 et les caractéristiques tumorales
de tumeurs du sein, à partir d’échantillons d’une cohorte de tumeurs mammaires humaines.
Les résultats obtenus ont permis de conforter le rôle de Pea3 et de MMP13 dans les propriétés tumorales des cellules
cancéreuses mammaires MMT et de démontrer que la métalloprotéase MMP13 est une cible de Pea3 qui participe à ses
actions pro-tumorigènes.
NOTES
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AXE 1
18) Implication du proNGF dans les cancers (GUILBERT Matthieu)
Matthieu GUILBERT
1
2
3
, Xuefen LE BOURHIS
1,2,3
, Robert-Alain TOILLON
1,2,3
1,2,3
INSERM U908, 59 655 Villeneuve d’Ascq, France.
Université Lille 1, 59 655 Villeneuve d’Ascq, France.
SIRIC Oncolille, 59 000 Lille, France.
Ces dernières décennies, la prise en charge des patients atteints de cancers a considérablement évolué. Avec l’émergence du concept de thérapies personnalisées et l’utilisation de plus en plus importante des thérapies ciblées, de nouveaux défis scientifiques sont apparus. L’efficacité spectaculaire de ces thérapies est, en effet, à contraster avec les
rechutes importantes constatées après quelques mois de traitement. La compréhension des mécanismes de résistances
associés à ces thérapies ciblées est donc un enjeu majeur et conditionne la réussite de ces approches thérapeutiques.
C’est dans ce contexte que le laboratoire INSERM U908 s’est intéressé à ces phénomènes de résistances, notamment
ceux liés à la coopération entre différents récepteurs aux facteurs de croissance. Ainsi, nous avons identifié un réseau de
récepteurs dont les interactions sont susceptibles de mener à des résistances thérapeutiques.
Nous avons, ainsi montré une trans-phosphorylation du récepteur tyrosine kinase EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor) suite à une stimulation au proNGF (proNerve Growth Factor). Cette phosphorylation du récepteur à l’EGF, indépendante de son activité tyrosine kinase, induit l’internalisation de ce dernier. Nous avons, par ailleurs, mis en évidence
que cette phosphorylation, proNGF-dépendante, conduisait à une inhibition de l’invasion induite par l’EGF.
Ce modèle d’interaction a été, dans un premier temps, développé dans le cancer du sein, notamment par des travaux
sur la lignée cellulaire MDA-MB-231. Cependant, l’élargissement de ce modèle à d’autres lignées cancéreuses, comme
les Cal-27 et Cal-33, issues de cancers des VADS (Voies Aéro-Digestives Supérieures), suggère un mécanisme beaucoup
plus général.
Ensemble ces résultats soulignent l’importance des interactions entre les différents facteurs de croissance et leurs récepteurs. La compréhension de ces mécanismes de communications croisées reste donc un élément important pour mieux
appréhender les effets des thérapies ciblées.
NOTES
55
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AXE 1
19) Rôle du canal calcique Orai3 dans la résistance à la mortalité des cellules cancéreuses mammaires et étude des mécanismes moléculaires impliqués (HASNA Jessy)
Jessy HASNA 1, Frédéric HAGUE 1, David TULASNE 2, Halima OUADID-AHIDOUCH
, Philippe KISCHEL
1,3
1,3
1
Laboratoire de Physiologie Cellulaire et Moléculaire, EA4667, UFR des Sciences, Université de Picardie Jules Verne,
80080 Amiens, France, SFR Cap-Santé
2
Institut de Biologie de Lille-UMR8161, CNRS, 59021 Lille, France
3
Co-encadrants
Les cellules cancéreuses sont enclines à développer une résistance aux molécules cytotoxiques, limitant en conséquence
les possibilités chimio-thérapeutiques. Trouver des marqueurs de résistance et comprendre leurs rôles physiopathologiques s’avère donc une nécessité. De nombreux travaux rapportent le dérèglement de l’homéostasie calcique dans les
cellules tumorales. En effet, l’expression et / ou l’activité des canaux calciques peuvent être altérées dans les différents
types de cancers. Parmi ces acteurs, les canaux Orai3 apparaissent comme des marqueurs potentiels: ils sont notamment surexprimés dans plus de 75% des tumeurs mammaires, ainsi que dans les cellules cancéreuses mammaires. Par
ailleurs, une réduction de leur expression diminue fortement l’entrée calcique, la prolifération et la survie des cellules
cancéreuses, sans effet sur les cellules normales. Ces résultats nous ont amené à émettre l’hypothèse que la surexpression d’Orai3 confère aux cellules cancéreuses mammaires un phénotype résistant à la mortalité. Dans ce contexte,
nos objectifs étaient de 1) surexprimer Orai3 dans un modèle cellulaire, 2) étudier l’impact de cette surexpression sur
l’entrée calcique, la prolifération et la mortalité des cellules et 3) découvrir les mécanismes moléculaires impliqués.
La surexpression d’Orai3, réalisée et validée dans la lignée cancéreuse mammaire T47D, augmente l’entrée calcique
et diminue fortement la mortalité basale et induite, que ce soit par sevrage des cellules ou par traitement avec des
molécules pharmacologiques connues pour induire la mortalité: thapsigargine, staurosporine et cisplatine (utilisée en
chimiothérapie du cancer du sein). Cette résistance à la mortalité semble dépendante du Ca2+ extracellulaire et des flux
médiés par Orai3, puisque les cellules surexprimant Orai3 perdent leur résistance à la mortalité dans un milieu extracellulaire dépourvu de Ca2+. Afin d’identifier les mécanismes d’action par lesquels Orai3 confère une résistance aux cellules
cancéreuses mammaires, une analyse transcriptomique réalisée sur l’ensemble du génome a révélé une diminution de
l’expression de nombreux gènes pro-apoptotiques. Ces gènes s’avèrent être régulés par le facteur de transcription codé
par le gène suppresseur de tumeur p53, dont l’expression diminue dans les cellules surexprimant Orai3. Cette diminution
est également accompagnée d’une diminution de l’expression de Bax (protéine pro-apoptotique et cible de p53), et une
augmentation de l’expression de Bcl-2 (anti-apoptotique).
En conclusion, Orai3 rend le phénotype des cellules cancéreuses mammaires T47D plus résistant à la mortalité basale et
induite par différents agents pharmacologiques, notamment chimio-thérapeutiques. Par ailleurs, cette résistance est à
mettre en relation avec une diminution de l’expression de p53 et de ses cibles pro-apoptotiques, ainsi qu’une augmentation de l’expression de Bcl-2 anti-apoptotique.
NOTES
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AXE 1
20) Le canal potassique Kv10.1 favorise la survie des cellules cancéreuses mammaires
humaines induite par le microenvironnement matriciel via la régulation des flux calciques (BADAOUI Mehdi)
BADAOUI Mehdi 1, JULIENNE Cloé Mimsy 1, VAN GULICK Laurence 2, MORJANI Hamid 2, JEANNESSON Pierre 2, OUADIDAHIDOUCH Halima 1
1
Université de Picardie Jules Verne, Laboratoire de Physiologie Cellulaire et Moléculaire, EA4667, « Canaux ioniques et
cancer du sein », SFR CAP-Santé (FED 4231), Amiens
2
Université de Reims Champagne-Ardenne, Matrice Extracellulaire et Dynamique Cellulaire, UMR CNRS/URCA N° 7369,
SFR CAP-Santé (FED 4231), Reims
Le cancer du sein représente le cancer le plus fréquent et le plus mortel pour les femmes. Dans le monde, 1,6 million
de nouveaux cas ont été recensés en 2010 conduisant à 425 000 décès. Au cours de la progression tumorale, la cellule
cancéreuse est en contact permanent avec son microenvironnement. En effet depuis quelques années, il est bien établi
que le microenvironnement tumoral régule différents aspects du comportement des cellules cancéreuses notamment en
favorisant la survie cellulaire.
Le canal potassique Kv10.1 joue un rôle important dans la cancérisation de l’épithélium mammaire. Peu exprimé physiologiquement, son expression est augmentée dans les cancers et notamment dans le cancer du sein. En effet la surexpression de Kv10.1 par transfection stable dans les cellules CHO (Chinese Hamster Ovary) permet la croissance des
cellules même dans des conditions faibles en facteurs de croissance indispensables à la prolifération cellulaire.
Dans cette étude, nous montrons que le collagène de type I (élément majoritaire de la matrice extracellulaire (MEC)) induit la survie de la lignée épithéliale cancéreuse mammaire humaine MCF-7 suite à un sevrage en facteur de croissance.
Les résultats obtenus démontrent que le collagène protège significativement les cellules MCF-7 des effets du sevrage
avec une augmentation de la prolifération et une diminution de la mortalité, ceci semble être Calcium-dépendant. En
effet, le collagène induit une augmentation de l’expression de Kv10.1 et de celle du canal calcique Orai1, au niveau
transcriptionnel et protéique. De plus, l’invalidation de ces deux canaux par ARN interférence supprime l’effet protecteur
du collagène, suggérant ainsi une interaction fonctionnelle entre Kv10.1 et Orai1 dans la suivie induite par le collagène.
Cette survie calcium-dépendante s’accompagne de l’activation de la voie de signalisation ERK1/2.
L’ensemble de ces résultats montre que la MEC à travers le collagène de type 1 protège les cellules MCF-7 contre le stress
induit par le sevrage en facteur de croissance. Cet effet est calcium-dépendant et passe par la voie ERK1/2. Des études
sont en cours afin de déterminer les candidats récepteurs permettant la communication entre la MEC et la cellule dans
nos conditions, à savoir DDR1 (Discoïdin Domain Receptor 1), et/ou les intégrines β1.
NOTES
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AXE 1
21) Rôle du chanzyme TRPM7 dans la prolifération des cellules cancéreuses mammaires exprimant les récepteurs aux oestrogènes (PERRIERE Marianne)
PERRIERE Marianne, GAUTIER Mathieu, OUADID-AHIDOUCH Halima, KORICHNEVA Irina, DHENNIN-DUTHILLE Isabelle
Université de Picardie Jules Verne, Laboratoire de Physiologie Cellulaire et moléculaire, EA4667, « Canaux ioniques et
cancer du sein », Amiens
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme et demeure l’un des plus agressifs. Comprendre les mécanismes moléculaires impliqués dans la croissance et la survie des cellules cancéreuses mammaires est primordial pour
l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques.
De nombreuses études ont démontré l’implication du chanzyme TRPM7, un canal calcique comprenant un domaine
alpha-kinase sur son extrémité C-terminale, dans le processus de cancérogénèse. Notre laboratoire s’intéresse plus particulièrement à l’implication de ce canal dans le développement de l‘adénocarcinome mammaire non-invasif ER positif,
c’est à dire exprimant les récepteurs aux œstrogènes, et a déjà montré l’implication de TRPM7 dans la prolifération de
la lignée cellulaire cancéreuse mammaire humaine ER+ MCF-7 via son activité canalaire et l’influx de calcium (Guilbert
et al., 2009).
Dans le cadre de notre projet, nous nous intéressons aux mécanismes d’action de TRPM7 dans la prolifération cellulaire
et l’apoptose, ainsi qu’à une éventuelle régulation de TRPM7 par les œstrogènes. Nous avons inhibé de façon sélective
TRPM7 par la méthode des petits ARN (siTRPM7) puis nous avons identifié la phase du cycle cellulaire régulée par ce
canal par cytométrie de flux. Ces résultats ont été complétés par l’analyse en Western Blot de l’expression des différentes
protéines de contrôle du cycle cellulaire, les cyclines et CdK. Par cytométrie de flux (Annexine V / IP), microscopie à
fluorescence (sonde JC-1) et expression des protéines Bax/Bcl-2 en Western Blot, nous avons également montré que le
siTRPM7 n’induit pas d’apoptose cellulaire.
Par ailleurs, nous avons cherché à connaître le rôle de TRPM7 dans la prolifération œstrogèno-dépendante des cellules
MCF-7, et nous avons observé le même effet anti-prolifératif du siTRPM7 indépendamment de l’ œstradiol, ce qui suggère
que le canal TRPM7 ne participe pas à la prolifération induite par les œstrogènes. Cependant l’analyse de l’expression de
TRPM7 par RT-PCR quantitative montre que le sevrage des cellules en sérum induit une augmentation de l‘expression du
canal, expression qui se rétablit après la stimulation des cellules par l’œstradiol.
Ces premières expériences ont donc permis de compléter l’étude du rôle de TRPM7 dans la prolifération des cellules
cancéreuses mammaires ER+, et de montrer que les œstrogènes et le canal TRPM7 étaient deux facteurs prolifératifs
indépendants, même si l’expression du canal semble, elle, être sensible aux œstrogènes et requiert des expériences
complémentaires.
NOTES
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AXE 1
22) Intérêt de la Digitale PCR pour la détection et le suivi des mutations ESR1 dans
l’ADN tumoral circulant des patientes avec cancer du sein métastatique résistant aux
inhibiteurs de l’aromatase (SEFRIOUI David)
David SEFRIOUI 1,2,3,4, Anne PERDRIX 3,4,5, Nasrin SARAFAN-VASSEUR 1,3,4, Claire DOLFUS 4,6, Antoine DUJON 7, Jean-Michel PICQUENOT 3,4,5,8, Marie CORNIC 4,5, Elodie BOHERS 3,4,8, Marianne LEHEURTEUR 4,9, Olivier RIGAL 4,9, Isabelle TENNEVET 4,9, Jean-Christophe THERY 1,3,4,9, Cristina ALEXANDRU 4,9, Cécile GUILLEMET 4,9, Cristian MOLDOVAN 4,9, Corinne
VEYRET 4,9, Thierry FREBOURG 1,3,4, Frédéric DI FIORE 1,2,3,4,9 and Florian CLATOT 3,4,8,9
Unité INSERM U1079, Rouen
Unité d’Oncologie Digestive, Département d’Hépatogastroentérologie, Hôpital Universitaire de Rouen
Institut pour la Recherche et l’Innovation en Biomédecine (IRIB) Normandie Rouen
4
Equipe de Recherche Onco-Normande (IRON), Rouen
5
Département de Bio-Pathologie, Centre Henri Becquerel, Rouen
6
Département de Pathologie, Hôpital Universitaire de Rouen
7
Département de Chirurgie, Clinique du Cèdre, Bois-Guillaume
8
Unité INSERM U918, Centre Henri Becquerel, Rouen
9
Département d’Oncologie Médicale, Centre Henri Becquerel, Rouen
1
2
3
Introduction :
Les mutations acquises du gène ESR1 ont récemment été décrites comme un mécanisme possible de résistance secondaire aux anti-aromatases (AA) (hormonothérapie) des patientes avec cancer du sein métastatique (CSM). Ces mutations sont dites « hotspot » (essentiellement codons 537 et 538 de l’exon 8) et actuellement détectées par l’analyse du
tissu tumoral métastatique. L’ADN tumoral circulant (ADNtc), ou biopsie liquide, pourrait constituer une alternative pour
la détection de ces mutations. Le positionnement de technique ultrasensible de détection comme la digitale PCR (dPCR)
pour l’analyse de ce biomarqueur reste à déterminer. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’apport de la dPCR pour la
détection des mutations ESR1 dans l’ADNtc des patientes avec CSM progressant sous AA.
Méthode :
Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique (CLCC Henri Becquerel) incluant 7 patientes avec CSM présentant une
progression après une période de stabilité/réponse sous AA pendant au moins 6 mois. Le tissu tumoral primitif (TTP),
métastatique (TTM) prélevé lors de la progression et un échantillon de plasma concomitant du TTM étaient disponibles.
Une analyse des 3 mutations ESR1 les plus fréquentes (Y537N, Y537S et D538G) étaient réalisées par séquençage Sanger pour le TTP et TTM et par dPCR pour les 3 types de prélèvement. Pour deux patientes, des échantillons supplémentaires de plasma entourant la progression étaient disponibles.
Résultats :
Par séquençage Sanger, une mutation acquise d’ESR1 était identifiée chez 4 patientes dans le TTM (4/7 soit 57%). Par
dPCR, les 4 mutations précédentes étaient confirmées et 3 mutations supplémentaires étaient identifiées (double mutation chez 1 des 4 patientes et 2 nouvelles patientes (6/7 soit 86%)). Aucune mutation n’était retrouvée dans le TTP
quelque soit la technique. L’analyse en aveugle du plasma par dPCR permettait de retrouver 4 des 7 mutations identifiées
parmi 4 des 6 patientes (soit 67%). Pour les 2 patientes avec échantillons supplémentaires, l’analyse de l’ADNtc par
dPCR permettait d’anticiper les résultats de l’évaluation clinique
Conclusion :
Pour la première fois, nos résultats montrent que la survenue de mutations acquises ESR1, secondaires à une résistance
aux AA, sont détectables dans le sang. La dPCR apparaît comme un outil efficace et non invasif pour la détection et le
monitoring de ces mutations dans l’ADNtc des patientes avec CSM devenant résistant aux AA.
NOTES
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AXE 1
23) Développement chez la souris d’un essai simple et rapide pour évaluer la génotoxicité des chimiothérapies (KASPER Edwige)
Edwige KASPER 1, Sahil ADRIOUCH 2, Yann LACOUME 3, Gaëlle BOUGEARD 1, Thierry FREBOURG
1
2
3
4
, Jean-Michel FLAMAN
1,4
1
Inserm U1079 Génétique des cancers et des maladies neurodégénératives, Rouen ;
Inserm U905 Physiopathologie et biothérapies des maladies inflammatoires et autoimmunes, Rouen ;
Animalerie UFR Médecine-Pharmacie, Rouen ;
Service de Génétique Clinique CHU de Rouen
Le syndrome de Li-Fraumeni (LFS) est l’une des prédispositions héréditaires aux cancers les plus sévères caractérisé
par le développement précoce d’un large spectre tumoral et par une forte incidence de cancers primitifs multiples. Ce
syndrome résulte d’une mutation constitutionnelle du gène TP53 qui code un facteur de transcription jouant le rôle de
gardien du génome en réponse aux lésions de l’ADN. La radiothérapie et les chimiothérapies utilisées dans le traitement
du cancer agissent bien souvent en créant des lésions de l’ADN entrainant la mort des cellules tumorales, ce qui pourrait
entrainer un risque iatrogène et expliquer le taux élevé de tumeurs primitives multiples. Afin d’identifier des chimiothérapies au potentiel génotoxique moindre notre équipe a développé un test de génotoxicité ex vivo, sur des lymphocytes
humains en culture, basé sur l’induction de la voie p53. Par ce test nous avons mis en évidence une classe thérapeutique,
les poisons du fuseau, a priori moins toxique pour nos patients. Ainsi le but de cette étude est de démontrer in vivo
l’absence de génotoxicité des poisons du fuseau grâce au développement d’un essai de génotoxicité chez la souris. Dans
un premier temps nous avons adapté le test de génotoxicité humain sur des splénocytes murins (60% de lymphocytes
B), grâce notamment à une analyse du transcriptome de ces splénocytes qui nous a permis d’identifier les gènes cibles
de p53 murins en réponse aux lésions de l’ADN. Ce test in vitro a permis chez la souris de confirmer que les principales
chimiothérapies étaient fortement génotoxiques excepté les poisons du fuseau. Nous avons ensuite mis au point ce
test de génotoxicité chez la souris in vivo, qui repose sur l’injection des drogues en intra-péritonéal et le sacrifice de
l’animal 3h après l’injection pour récupérer les splénocytes. In vivo nous avons démontré que certaines chimiothérapies comme la Doxorubicine ou la Bléomycine induisaient fortement les gènes cibles de P53, tandis que les poisons du
fuseau semblent n’avoir aucun effet sur cette voie. L’étape suivante de notre étude sera d’étudier sur des souris modèle
du Li-Fraumeni, déficientes pour le gène TP53, la survenue de tumeurs plus précoces lorsqu’elles sont traitées par des
drogues à fort potentiel génotoxique, que lorsqu’elles sont traitées par un poison du fuseau. Cela nous permettrait de
proposer aux patients LFS une prise en charge appropriée reposant sur l’utilisation de chimiothérapies associées à une
faible activité génotoxique.
NOTES
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AXE 1
24) Relecture du syndrome de Li-Fraumeni à partir de 415 porteurs d’une mutation
constitutionnelle de TP53 (BOUGEARD Gaëlle)
Gaëlle BOUGEARD 1, Mariette RENAUX-PETEL 1, Jean-Michel FLAMAN 1, Camille CHARBONNIER 1, Pierre FERMEY 1, Muriel
BELOTTI 2, Marion GAUTHIER-VILLARS 2, Dominique STOPPA-LYONNET 2, Emilie CONSOLINO 3, Laurence BRUGIÈRES 4,
Olivier CARON 5, Patrick R. BENUSIGLIO 5, Brigitte BRESSAC-DE PAILLERETS 3, Valérie BONADONA 6, Catherine BONAÏTIPELLIÉ 7, Julie TINAT 1,8, Stéphanie BAERT-DESURMONT 1,8, Thierry FREBOURG 1,8
1
2
3
4
5
6
7
8
Inserm U1079, Université de Rouen, IRIB, Rouen, France;
Département de génétique, Institut Curie, Paris, France;
Département de génétique, Institut Gustave Roussy, Villejuif, France;
Département d’oncologie pédiatrique, Institut Gustave Roussy, Villejuif, France;
Département d’oncologie médicale, Institut Gustave Roussy, Villejuif, France;
CNRS UMR 5558, Université de Lyon 1, Centre Léon Bérard, Lyon, France;
Inserm UMR-S 669, Université de Paris-Sud, Villejuif, France;
Département de génétique, CHU de Rouen, Rouen, France
Le syndrome de Li-Fraumeni (LFS) représente une prédisposition génétique au cancer remarquable par l’étendue du
spectre tumoral et la précocité de survenue des tumeurs. Depuis 20 ans, le criblage du gène TP53 dans 1730 familles a
permis d’identifier 133 altérations constitutionnelles distinctes de TP53 chez 415 porteurs, appartenant à 214 familles,
grâce à l’élaboration progressive des critères de Chompret visant à faciliter la reconnaissance clinique de ce syndrome.
Compte-tenu de l’évolutivité rapide du LFS, nous avons procédé à une mise à jour des données cliniques de ces familles.
Les 322 porteurs atteints ont développé un total de 552 tumeurs et 43 % ont développé plusieurs tumeurs primitives
(n=2-6). L’âge moyen au diagnostic de la première tumeur était de 24,9 ans, 41 % des patients ayant déjà développé
une tumeur à 18 ans. Le spectre tumoral est caractérisé, dans l’enfance, par les ostéosarcomes, les corticosurrénalomes,
les tumeurs cérébrales et les sarcomes des tissus mous observés respectivement chez 30, 27, 26 et 23 % des patients. A
l’âge adulte, le spectre tumoral se caractérise par la prédominance du cancer du sein chez 79 % des femmes atteintes et
de sarcomes des tissus mous chez 27 % des patients. Le taux de détection d’une mutation constitutionnelle de TP53 chez
les enfants présentant un corticosurrénalome ou un carcinome des plexus choroïdes et chez les femmes avec un cancer
du sein avant 31 ans, sans autre élément additionnel orientant vers un LFS, était respectivement de 45 %, 42 % et 6 %.
L’âge moyen au diagnostic de la 1ère tumeur était significativement différent (p<0,05) entre les porteurs d’une mutation
faux-sens avec effet dominant-négatif (21,3 ans) et ceux avec tous les types de mutations perte de fonction (28,5 ans)
ou avec des réarrangements génomiques (35,8 ans). Les enfants atteints, à l’exception de ceux avec un corticosurrénalome, étaient en majorité porteurs de mutations faux-sens à effet dominant-négatif. En revanche, dans les familles
avec corticosurrénalome, nous avons essentiellement détecté d’autres types de mutations, en particulier la mutations
faux-sens p.(Arg158His) associée soit à des corticosurrénalomes pédiatriques, soit à des tumeurs de l’adulte. Cette
observation confirme l’association de mutations faiblement pénétrantes de TP53 avec le risque de corticosurrénalome.
La glande surrénale subissant, lors des dernières phases du développement embryonnaire, un important remodelage
tissulaire impliquant l’apoptose, il est envisageable que l’intégrité de p53 soit particulièrement critique dans la surrénale
et qu’une mutation de TP53, même à effet modéré, puisse avoir un impact tissulaire spécifique. L’incidence très élevée
de tumeurs primitives chez les porteurs d’une mutation constitutionnelle de TP53, le développement de tumeurs dans les
champs d’irradiation (observé dans 30 % des cas), le développement en rafale de plusieurs cancers après le traitement
d’un 1er cancer chez l’adulte, posent la question de l’effet iatrogène de certains traitements génotoxique, probablement
lié au rôle clef de p53 comme anti-oncogène.
Cette étude, réalisée sur la plus grande série internationale de porteurs d’une mutation constitutionnelle de TP53,
confirme l’existence d’un gradient de sévérité clinique des mutations de TP53 et suggère qu’il serait approprié, comptetenu de l’hétérogénéité clinique du LFS, de stratifier la prise en charge médicale des patients en fonction de la classe de
la mutation.
NOTES
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AXE 1
25) La mucine MUC4 est une cible transcriptionnelle et post-transcriptionnelle de
l’oncogène K-ras dans le cancer du pancréas. Implication des voies de signalisation
MAPK/AP-1, NF-κB et RalB (VASSEUR Romain)
Romain VASSEUR, Nicolas SKRYPEK, Belinda DUCHENE, Isabelle VAN SEUNINGEN, Nicolas JONCKHEERE
Inserm, UMR-S 1172, Centre de Recherche Jean-Pierre Aubert, Equipe « Mucines, différenciation et cancérogenèse épithéliales » - Université de Lille 2-CHRU Lille–, Lille, France
Introduction : Le cancer du pancréas est un cancer de très mauvais pronostic (taux de survie à 5 ans inférieur à 5%) qui
s’explique par un diagnostic tardif et un manque de thérapies efficaces. Découvrir de nouveaux biomarqueurs de la cancérogenèse pancréatique et de nouvelles cibles thérapeutiques est donc primordial. Plus de 90% des adénocarcinomes
pancréatiques (PDAC) possèdent la mutation activatrice de l’oncogène K-ras et expriment la mucine oncogénique MUC4.
Le PDAC se développe à partir de lésions précurseurs néoplasiques intra-épithéliales (PanINs). La mutation de la glycine
12 (G12D ou G12V) de l’oncogène K-ras intervient dès les stades précoces et serait l’une des mutations initiatrices de
cette pathologie. La mucine MUC4, non exprimée par le pancréas sain, joue un rôle important dans la prolifération des
cellules tumorales et participe à leur chimiorésistance, ce qui en fait une cible pronostique/thérapeutique potentielle.
Objectif : Etudier le rôle de l’oncogène K-ras dans la régulation de la mucine MUC4, néo exprimée précocement au cours
de la cancérogenèse pancréatique.
Matériel et méthodes : L’expression pancréatique de la mucine Muc4 et des voies de signalisation cibles de K ras ont
été étudiées ex vivo par immunohistochimie aux différents stages de la cancérogenèse pancréatique (3, 5, 9 et 12 mois)
du modèle murin de cancérogenèse pancréatique (Pdx1-Cre ;LstopL-K-rasG12D). In vitro, des transfections de formes
mutées de K-ras ou son invalidation par ARN interférence ont été réalisées dans des lignées tumorales pancréatiques
humaines mutées (Capan-2) ou non (BxPC-3) pour K-ras et exprimant la mucine MUC4. L’expression au niveau ARN et
protéique de MUC4 et des voies de signalisation p42/44 MAPK, JNK et NF-κB a été évaluée par qRT-PCR et par Western
Blot. Enfin, l’impact de K-ras sur l’activité transcriptionnelle de MUC4 a été étudié par co-transfection cellulaire.
Résultats : Au cours de la séquence carcinogénétique reproduite dans notre modèle murin, la néo expression de Muc4,
dès 3 mois, est corrélée avec une activation des voies p42/44 MAPK, JNK et NF-κB. L’expression des GTPases RalA/
RalB et du facteur de transcription c-fos est également observée dans les PanINs. In vitro, la transfection transitoire
de K-rasG12V dans des lignées tumorales pancréatiques augmente l’expression de MUC4, alors qu’a l’inverse, l’inhibition
de K-ras par ARN interférence, ou par l’utilisation de dominants négatifs, diminue l’expression de MUC4. L’activité des
promoteurs de MUC4 qui contiennent des sites de fixations pour les facteurs de transcription AP-1 et NF-κB, est augmentée lorsque la forme mutée K ras est surexprimée. Enfin, La fixation de ces facteurs sur les promoteurs de MUC4 a
été confirmée par ChIP.
Conclusion : Notre étude montre l’implication de K-ras dans la régulation transcriptionnelle et post-transcriptionnelle de
l’onco-mucine MUC4. Cette régulation fait intervenir au niveau transcriptionnelle les voies MAPK, JNK et NF-κB et l’activation des facteurs de transcription AP-1 et NF-κB ; et au niveau post transcriptionnelle la voie RalB dont le mécanisme
d’action reste à déterminer. Nos travaux devraient permettre à termes de comprendre la régulation de la mucine MUC4
in vitro et in vivo par l’oncogène K-ras au cours des phases précoces de la cancérogenèse pancréatique pour permettre
ensuite des études interventionnelles sur son expression et fournir aux cliniciens de nouvelles stratégies thérapeutiques
contre ce type de cancer particulièrement mortel.
NOTES
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AXE 1
26) Le virus de l’hépatite C augmente l’environnement immunosuppresseur hépatique
en recrutant les lymphocytes T régulateurs naturels et en favorisant l’émergence des
lymphocytes T régulateurs induits (SFAXI Samah)
OUAGUIA Laurissa 1, SFAXI Samah 1 MORALÈS Olivier 1, WYCHOWSKI Czeslaw 2, CARPENTIER Arnaud 3, AOUDJEHANE
Lynda 4, DUBUISSON Jean 2, CALMUS Yvon 4,5,6, DE LAUNOIT Yvan 1, CONTI Filomena 4,5,6, DELHEM Nadira 1
1
2
3
4
5
6
CNRS- UMR 8161 - Institut de Biologie de Lille, Lille, France
Inserm U1019-CNRS UMR8204- Centre d’Infection et d’immunité de Lille, France
National Institute of Health (NIH), Bethesda, USA,
UPMC Université Paris 06 & INSERM, UMR_S 938, CdR Saint-Antoine, F-75012, Paris, France,
AP-HP, Hôpital Saint-Antoine, Pôle Digestif, Centre de Transplantation Hépatique, F-75012, Paris, France,
Faculté de Médecine René Descartes Université Paris 05, F-75014, Paris, France
Introduction : L’infection par le virus de l’hépatite C (VHC) est caractérisée par un risque élevé de chronicité pouvant
évoluer vers la cirrhose et le développement d’un carcinome hépatocellulaire (CHC). De nombreuses études attribuent
cette chronicité à des raisons multifactorielles telles que les caractéristiques virologiques du VHC. Néanmoins, de nombreuses études dont les nôtres attribuent les raisons de l’aggravation de l’hépatite C en partie aux lymphocytes T régulateurs (Treg) qu’ils soient naturels (nTreg) ou induits(Tr1) qui par leur sécrétion d’IL-10, d’IL-35 et de TGF-β, inhibent
l’activité antivirale, favorisant ainsi la persistance du virus. Dans de précédents travaux, l’équipe a décrit une augmentation de la fréquence des nTreg et Tr1 à la fois au niveau périphérique et intra-hépatique chez des patients transplantés
pour cause virale C. Elle a également décrit un recrutement important de ces Treg au cours de l’évolution de la fibrose
hépatique vers le CHC. L’histoire du VHC semble donc étroitement liée aux Treg. L’enjeu fondamental de mon travail est
de déterminer si le VHC peut favoriser le recrutement intra-hépatique des nTreg vers le foie infecté et si en interagissant
directement avec les Tconv, le VHC pourrait induire l’émergence de Tr1 favorisant ainsi l’aggravation de l’hépatite C.
Matériels et méthodes : Les nTreg et les Tconv sont isolés à partir de cellules mononuclées du sang périphérique
provenant de poches de sang de donneurs sains puis infectés in vitro par les VHCcc/JFH-1. L’expression des marqueurs
cellulaires associés aux nTreg, Tconv et Tr1 a été analysée par cytométrie en flux (FACS) et corrélée par l’analyse de
l’expression de gène par PCR quantitative (QPCR). Par ailleurs, la sécrétion des cytokines associées a été analysée par
ELISA. Enfin, la fonction suppressive des Treg a été mise en évidence par MLR.
Résultats : Nos résultats montrent que les nTreg isolés possèdent bien le phénotype CD4+CD25+CD127-/low et que
les Tconv isolés possèdent bien le phénotype CD4+CD25-CD127+. Nous analyses montrent d’une part que l’infection par
le VHC des hépatocytes et les fibroblastes intra-hépatiques en culture primaire augmente significativement l’expression
des chimiokines connues pour recruter les nTreg (QPCR, ELISA) et d’autre part que l’infection des nTreg par le VHC augmente l’expression des chimiorécepteurs spécifiques de ces chimiokines(QPCR). De plus, des tests de chimioattraction
directs confirment que les surnageants des cellules hépatiques infectées attirent préférentiellement les nTreg infectés
(chambre de Boyden). De façon très intéressante, nos résultats montrent que l’infection des Tconv par le VHC favorise
l’émergence des lymphocytes T régulateurs induits (principalement des Tr1) possédant les marqueurs CD18, CD49b,
LAG3, CTLA4 (QPCR, FACS) et sécrétant les cytokines immunosuppressives IL10, IL12p35 et TGFb1 (QPCR, ELISA).
Conclusion : l’ensemble de nos travaux montre pour la toute première fois que le VHC est capable de favoriser directement le recrutement des nTreg humains vers le foie infecté. Nos résultats montrent également que le VHC favoriserait
l’émergence de cellules régulatrices induites à partir de lymphocytes T conventionnels. La description de ces nouvelles
propriétés du VHC sur les nTreg et les iTreg pourrait, en partie, expliquer les mécanismes par lesquels le virus échappe
au contrôle du système immunitaire et favoriser ainsi la progression de l’hépatite C vers la cirrhose et le CHC. Dans une
perspective thérapeutique, réussir à lever l’action du VHC sur ces populations régulatrices pourrait contribuer à améliorer
la réponse aux traitements.
NOTES
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AXE 1
27) Etude de la sécrétion de l’Alpha-foeto-protéine (AFP) par les cellules de carcinome
hépatocellulaire exposées au sorafénib (BOCHEREAU Flora)
Flora BOCHEREAU, Albane GICQUEL, Aline HOUESSINON, Christophe LOUANDRE, Corinne GODIN, Antoine GALMICHE
Service de Biochimie, Centre de Biologie Humaine (CBH), CHU Amiens Sud, 80054 Amiens
Le carcinome hépatocellulaire (CHC) est le plus fréquent des cancers primitifs du foie. Le sorafenib est le traitement de
référence pour les patients atteints d’un CHC avancé apparu sur une cirrhose compensée. Le suivi clinique de l’efficacité
de ce traitement, qui stabilise la croissance tumorale sans induire de réponses objectives, est compliqué. Le sorafénib
possède de multiples modes d’action potentiels, parmi lesquels l’inhibition des kinases oncogéniques RAF, de certains
récepteurs à activité tyrosine-kinase, ou bien l’interférence avec le transport de l’acide aminé Cystéine, engendrant
notamment un stress oxydant par inhibition de la synthèse intracellulaire du glutathion. Des recherches actuelles visent
à identifier des biomarqueurs permettant de mieux analyser les réponses individuelles à ce traitement, pour mieux anticiper son efficacité et personnaliser sa prescription. A ce jour, le seul paramètre biologique qui semble associé à l’efficacité clinique du sorafénib est la baisse des taux sériques de l’Alpha-Foeto-Protein (AFP) 4-8 semaines après le début du
traitement. La régulation de l’AFP au cours de la carcinogenèse est bien connue, et ce marqueur tumoral est largement
utilisé pour le dépistage du CHC. En revanche, on ignore les mécanismes régulant la sécrétion de l’AFP chez les patients
avec un CHC traités par sorafénib. Nous avons réalisé une étude biologique destinée à relier les variations de sécrétion
d’AFP qui sont mesurées en clinique avec la viabilité des cellules de CHC (et donc la masse tumorale), la régulation de
l’expression du gène AFP, ou bien encore avec une action spécifique du sorafénib sur le transport des acides aminés et
la protéostase.
Nous avons observé que le sorafénib induit une chute rapide et massive de la sécrétion d’AFP (plus de 95% d’inhibition)
dans les surnageants de deux lignées de cellules de CHC, Hep3B et Huh7. Cette inhibition était observée indépendamment de la perte de viabilité, n’étant reversée ni par les inhibiteurs de l’apoptose ni par ceux de la nécrose induite par
le sorafénib. L’inhibition de la sécrétion d’AFP était réversible, et observée pour des concentrations de sorafénib insuffisantes pour bloquer la cascade oncogénique RAF-MEK-ERK, suggérant qu’elle survenait indépendamment de l’action directe du sorafénib sur les kinases RAF. Comparé à un panel de 10 inhibiteurs de kinases utilisés en clinique dont certains
possèdent une réactivité très voisine du sorafénib vis-à-vis du kinome, seul le sorafénib induisait la baisse de sécrétion
de l’AFP. Nos données indiquent que la baisse de sécrétion de l’AFP qui est rapportée pour être un marqueur biologique
associées à une bonne réponse au sorafénib n’est pas uniquement le reflet de la masse tumorale dans ce contexte. Nous
montrons que la baisse de sécrétion ne reflète pas non plus l’inhibition des principales kinases connues comme des cibles
du sorafénib. Notre travail suggère que la baisse de sécrétion de l’AFP reflète une nouvelle facette, originale, de l’action
de ce médicament sur les cellules de CHC.
NOTES
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AXE 1
28) Le récepteur SLAMF3 Hépatocytaire inhibe la prolifération et la mitose des cellules
cancéreuses en contrôlant le l’activité du facteur Rb et de la kinase Polo-like PLK-1
(AL BAGAMI Mohammed)
Ingrid MARCQ1, Hakim OULED-HADDOU1, Rabbind SINGH AMRATHLAL1, Véronique DEBUYSSCHER1, Aline REIGNIER1,2,
Mohammed AL BAGHAMI1,2, Hakim HOCINI3, Jean-Pierre MAROLLEAU1,2, Hicham BOUHLAL1,2*
1
EA 4666-Centre Universitaire de Recherche en Santé CURS, CAP-Santé (FED 4231), Université de Picardie Jules Verne,
CHU Sud, Amiens, France;
2
Service d’Hématologie Clinique et de Thérapie Cellulaire Centre Hospitalier Universitaire Sud, Amiens, France;
3
IMRB, Equipe 16, Génomique Médicale, UFR de Médecine, 8 rue du Général Sarrail, Créteil, France.
La kinase Polo-like (PLK-1) est une kinase qui joue de multiples rôles dans la progression du cycle cellulaire. Le rôle le
plus important de cette kinase est la régulation de la formation du fuseau mitotique permettant la mitose et la séparation
des deux cellules filles. Récemment, nous avons décrit l’expression d’un nouveau récepteur, le SLAMF3, (SLAMF3 pour
Signaling Lymphocytic Activation Molecule Family member 3), dans le tissue hépatique. Nous avons montré que l’expression de SLAMF3 hépatocytaire est réduite par la cellule cancéreuse alors qu’il reste fortement exprimé dans le tissu sain.
La forte expression de SLAMF3 dans la cellule cancéreuse permet d’inhiber sa prolifération en modulant l’activité des
voies MAPK (Erk, JNK) et mTOR. Dans ce travail, nous mettons en évidence que l’effet anti-prolifératif de SLAMF3 hépatocytaire est dépendant de d’activation du facteur Rb (Retinoblastoma) et de la kinase PLK-1. En effet, l’expression de
SLAMF3 induit la rétention du facteur Rb sous sa forme hypophosphorylée active qui permet sa fixation au facteur E2F
et ainsi la répression des gènes sous leur contrôle. Parmi les gènes réprimés, le gène de la kinase PLK-1 qui se traduit
par la baisse de son expression et de son activation induisant ainsi l’arrêt du cycle cellulaire au stade G2/M. Afin de
confirmer ces résultats, nous avons établi une stricte corrélation inverse entre l’expression de SLAMF3 hépatocytaire et
la kinase PLK-1 dans des paires de prélèvements tumoraux T et péri-tumoraux pT chez des patients ayant un CHC. Nos
résultats suggèrent que l’activation de Rb, l’inhibition de PLK-1 et de la mitose seraient parmi les mécanismes de l’effet
suppresseur de tumeurs de SLAMF3. Nous proposons l’induction d’une forte expression de SLAMF3 dans le tissu tumoral
CHC comme stratégie thérapeutique contrôlant la prolifération, la mitose et ainsi la progression de la masse tumorale.
NOTES
65
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AXE 1
29) L’endothéline-1, un gène régulé par les protéines issues du gène de fusion
TMPRSS2:ERG dans les métastases osseuses du cancer de la prostate
(DELLIAUX Carine)
DELLIAUX Carine 1,2,3, TIAN V. Tian 1,2,3,4, BOUCHET Mathilde 5,6, FRADET Anais 5,6, TOMAVO Nathalie 1,2,3, FLOURENS Anne 1,2,3, DEPLUS Rachel 1,2,3, LEROY Xavier 4,7, DE LAUNOIT Yvan 1,2,3, BONNELYE Edith 5,6, DUTERQUECOQUILLAUD Martine 1,2,3
1
2
3
4
5
6
7
CNRS UMR8161, F-59021 Lille,
Université de Lille, F-59000, Lille,
Institut Pasteur de Lille/IFR142 F-59021 Lille,
Center for Genomic Regulation, S-08003 Barcelona,
Unité INSERM U1033, F-69372 Lyon,
Université Claude Bernard Lyon 1, F-69008 Lyon,
Institut de Pathologie-Centre de Biologie-Pathologie-Centre Hospitalier Régional et Universitaire, F-59037 Lille.
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme dans les pays occidentaux. Récemment, le gène de
fusion TMPRSS2:ERG, issu de remaniements chromosomiques, a été identifié dans plus de 50% des cas de cancer de
la prostate. Cette fusion conduit à l’expression anormale du facteur de transcription ERG de manière androgéno-dépendante. L’os est le site préférentiel des métastases de ce cancer et le gène ERG, en condition physiologique, est impliqué
dans la mise en place du cartilage et plus largement du squelette. Ceci suggère un rôle potentiel du gène de fusion dans
la formation et le développement des métastases osseuses.
Pour cette étude, nous avons utilisé des clones stables issus de la lignée de carcinome prostatique PC3c, exprimant différents niveaux de la fusion TMPRSS2:ERG. Une étude transcriptomique réalisée sur ces clones a montré une modification
d’expression de nombreux gènes, et notamment de l’endothéline-1 (ET-1). Ce facteur, connu pour être impliqué dans la
prolifération des ostéoblastes, est également impliqué dans la formation de métastases osseuses ostéocondensantes du
cancer de la prostate. In vivo, l’analyse des lésions osseuses induites par des injections intra-tibiales des clones chez des
souris mâles SCID révèlent une augmentation du phénotype ostéocondensant comparativement aux cellules contrôles,
suggérant l’implication de l’ET-1. Nous avons donc étudié la régulation transcriptionnelle de l’ET-1 par la fusion et nous
avons montré que ce gène est surexprimé dans les clones, de manière dépendante de la quantité de ERG exprimée, et
inhibé suite à une extinction de l’expression de ERG par siRNA. Une analyse in silico du promoteur de l’ET-1 a révélé la
présence de plusieurs sites de fixation potentiels de ERG, ce qui a été confirmé par immunoprécipitation de la chromatine pour l’un d’entre eux. En parallèle, chez les patients atteints d’un cancer de la prostate, nous avons pu établir une
corrélation entre l’expression de l’ET-1 et l’expression de la fusion TMPRSS2:ERG, dans une cohorte d’échantillons de
carcinomes prostatiques, renforçant ce lien entre l’ET-1 et la fusion.
L’ensemble de ces résultats met en évidence une régulation transcriptionnelle de l’ET-1 par les protéines issues du gène
de fusion TMPRSS2:ERG, associée au phénotype ostéocondensant des métastases osseuses du cancer de la prostate.
NOTES
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AXE 1
30) Rôle des microARNs dans le contrôle de l’hypersécrétion des phéochromocytomes
(QUILLET Aurélien)
Aurélien QUILLET 1, Marie-Capucine TELLIER 1, Dorthe CARTIER 1, Caroline BÉRARD 2, Nicolas VERGNE 3, Maïté COUREL 1,
Laurent YON 1, Philippe CARON 4, Antoine TABARIN 5, Youssef ANOUAR 1, Christophe DUBESSY 1
1
University of Rouen, Inserm U982, Laboratory of Neuronal and Neuroendocrine Differentiation and Communication
(DC2N), Institute for Research and Innovation in Biomedicine (IRIB), Mont-Saint-Aignan, France
2
University of Rouen, Laboratoire d’Informatique, du Traitement de l’Information et des Systèmes (LITIS), Mont-SaintAignan, France
3
University of Rouen, CNRS UMR 6085, Laboratoire de Mathématiques Raphaël de Salem (LMRS), Saint-Etienne-duRouvray, France
4
Department of Endocrinology and Metabolic diseases, CHU of Toulouse, France
5
Department of Endocrinology, CHU Bordeaux and University Victor Segalen – Bordeaux 2, France
Les phéochromocytomes sont des tumeurs de la médullosurrénale qui sont caractérisées par une hypersécrétion de
catécholamines responsable de nombreux effets délétères dont l’hypertension artérielle (phéochromocytomes symptomatiques, PS). Afin de déterminer quels sont les régulateurs moléculaires de cette hypersécrétion, nous étudions une
forme particulière de phéochromocytome qui sécrète des taux physiologiques de catécholamines (phéochromocytomes
incidentaux normotendus, PIN). Nous nous intéressons particulièrement aux microARNs (miRs) dont le rôle a été démontré dans les cancers mais jamais dans le processus de sécrétion régulée des catécholamines. Ces miRs sont de petits ARN
régulateurs non codants qui agissent au niveau post-transcriptionnel en se fixant sur les ARNm. A partir de 32 échantillons de phéochromocytomes (PS et PIN), nous avons utilisé des approches de biologie moléculaire (qRT-PCR), statistiques (Limma) et bioinformatiques (miRabel, GeneCodis3), pour identifier les miRs d’intérêt et leurs cibles potentielles.
Les validations expérimentales sont réalisées par qRT-PCR, western-blot et gène rapporteur luciférase. Nous avons mis
en évidence 7 miRs différentiellement exprimés (hsa-miR-7-1-3p, 7-2-3p, 497-3p, 32-5p, 190b-5p, 26a-1-3p et 550a3p) entre les tumeurs de PS et de PIN. Ces miRs modulent potentiellement l’activité de quelques centaines de voies de
signalisation parmi lesquelles 10 semblent particulièrement affectées (Wnt, MAPK, Protéasome par ubiquitination, Cycle
cellulaire, Guidage des axones, Insuline, Adhésion Cellule-matrice, Adhésion cellule-cellule, Régulation du cytosquelette
d’actine, SNAREs). Les ARNm appartenant à ces voies et ciblés par les 7 miRs différentiellement exprimés ont été classés
selon un indice de sélection (IS) prenant en compte l’expression globale des miRs, leur nombre et leur sens de variation.
Les cibles PAK3, MLCP, MLCK (Cytosquelette d’actine), SNAP25 et STX1A (SNAREs) ont été sélectionnées pour être validées expérimentalement sur la base de leur IS et de leur fonction dans la régulation de la sécrétion des catécholamines.
Les tests fonctionnels des interactions sélectionnées sont en cours de réalisation. Cependant, nos premiers résultats
indiquent que miR-7-1 et miR-497 pourraient exercer un effet inhibiteur sur les ARNm de MLCP et MLCK. A terme, cette
étude devrait permettre de mieux comprendre la régulation de l’hypersécrétion de catécholamines qui caractérise les
phéochromocytomes et plus généralement les tumeurs neuro-endocrines.
Mots clefs : Phéochromocytome, microARN, cytosquelette d’actine, SNAREs, sécrétion.
NOTES
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AXE 1
31) Rôle du microARN-21 et de PPAR sur les propriétés des cellules tumorales rénales
(GAUDELOT Kelly)
GAUDELOT Kelly 1, GNEMMI Viviane
PERRAIS Michael 1,3
, HÉMON Brigitte 1, SCHULZ Céline 1, LEROY Xavier 1,2,3, AUBERT Sébastien
1,2,3
,
1,2,3
1
Inserm UMR-S1172, Equipe « Mucines, différenciation et cancérogenèse épithéliales », Centre de Recherche JeanPierre Aubert, Rue Michel Polonovski, 59045 Lille Cedex, France
2
Centre de Biologie-Pathologie, CHRU de Lille , 2 avenue Oscar Lambret, 59037 Lille Cedex, France
3
Faculté de Médecine Henri-Warembourg, Université de Lille 2, F-59045 Lille, France
Introduction :
Le carcinome rénal à cellules claires (cRCC) est le sous type histologique majeure des carcinomes rénaux et est une des
tumeurs les plus chimio- et radio-résistantes. L’absence de biomarqueurs pour sa détection précoce ainsi que pour le
suivi des patients est responsable d’un dépistage tardif et donc d’un mauvais pronostique. Il est nécessaire d’identifier
de nouvelles cibles thérapeutiques ainsi que de nouveaux biomarqueurs et signatures moléculaires afin de guider la thérapeutique. Les microARNs semblent être de bons candidats. Ce sont des petits ARNs non codants de 22 nucléotides. Ils
jouent un rôle dans la régulation post-transcrptionelle d’au moins 50% des gènes. La dérégulation de leur expression est
responsable de l’initiation de nombreuses maladies dont le cancer. Nous nous sommes focalisés sur l’étude de (i) miR-21
qui est l’un des principal oncomirs surexprimé dans le cRCC et (ii) du récepteur nucléaire PPAR (Peroxisome Proliferator
Activated Receptor), qui est une des cibles de miR-21, connu pour avoir un rôle dans le catabolisme des lipides et dans
la protection rénale.
Résultats :
Dans des cellules cancéreuses rénales, nous montrons que (i) la surexpression de miR-21 augmente les propriétés de
migration, d’invasion et de prolifération et la chimiorésistance, (ii) miR-21 cible le récepteur nucléaire PPAR et (iii) la
surexpression de miR-21 diminue l’activité transcriptionelle des gènes cibles de PPAR. De plus, la surexpression et
l’activation de PPAR conduit à une diminution de la viabilité cellulaire ainsi qu’à une diminution de l’expression de miR21 suggérant une boucle de régulation entre ces deux protagonistes.
Dans des tissus de patients atteints de cRCC, nous avons montré pour la première fois que la surexpression de miR-21
est corrélée à une perte d’expression de PPAR.
Conclusions :
En conclusion, miR-21 est un acteur majeur de la carcinogenèse rénale. Nos résultats préliminaires suggèrent que miR21 et PPARpourrait être de nouvelles cibles thérapeutiques et jouer un rôle dans le métabolisme énergétique.
Remerciements :
KG bénéficie d’une allocation recherche co-financée par le CHRU de Lille et la Région Nord-Pas de Calais ; SIRIC ONCOLILLE.
NOTES
68
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AXE 2
32) Cellules Souches Mésenchymateuses médullaires de patients ayant une leucémie
aigue myéloïde LAM: analyses phénotypiques et fonctionnelles
(AL BAGAMI Mohammed)
Mohammed AL BAGAMI 1,2, Ingrid MARCQ 1, Hakim OULED-HADDOU 1, Véronique DUBUYSSCHER 1, Marie-Noëlle LACASSAGNE 2, Loïc GARÇON 1,2,3, Hicham BOUHLAL 1,2, Jean-Pierre MAROLLEAU 1,2
1
EA 4666, Laboratoire “Lymphocyte Normal/pathologique et Cancers”, Centre Universitaire de Recherche en Santé
CURS, CHU Sud, Amiens,
2
Laboratoire de Thérapie Cellulaire, service d’Hématologie Clinique,3Laboratoire d’Hématologie, Centre de Biologie
Humaine CBH, CHU Sud, Amiens
Objectifs : Le microenvironnement médullaire participe à l’organisation générale de la moelle osseuse, site de l’hématopoïése. Les cellules souches mésenchymateuses (CSM) sont parmi les principales composantes cellulaires de la niche
hématopoïétique endostéale. Les CSM jouent un rôle important dans le fonctionnement de cette niche et conditionnent
le comportement normal et/ou pathologique des cellules souche hématopoïétiques CD34+ (CSH). La niche hématopoïétique pourrait favoriser le développement de la leucémie aiguë myéloïde (LAM). Ainsi, de nombreuses études ont montré
l’implication du microenvironnement médullaire dans la résistance des cellules leucémiques à l’apoptose induite par les
molécules de la chimiothérapie. Cependant les mécanismes de cette résistance restent inconnus. Le but de ce travail est
d’identifier les différences phénotypiques et fonctionnelles entre les CSM de moelles osseuses (MO) obtenues de donneurs sains et de patients ayant une LAM et d’identifier certains facteurs qui pourraient affecter le microenvironnement
sain et promouvoir le développement et la progression des leucémies.
Méthodes : Dans cette étude, les CSM ont été obtenues à partir des MO de patients LAM et de donneurs sains (n = 5).
Les paramètres suivants ont été utilisés pour cette analyse comparative entre les CSM AML vs donneurs sains: la morphologie des cellules en culture, la prolifération, le temps de doublement des cellules et le cycle cellulaire. L’expression
des marqueurs spécifiques de surface cellulaire a été suivie par cytométrie en flux. La multipotence des CSM a été testée
par leur potentiel de se différencier en ostéoblastes et en adipocytes.
Résultats : Nos résultats montrent que la morphologie des CSM LAM est plus hétérogène (4/5 CSM LAM), alors que
seulement 1/5 présente une morphologie homogène fibroblastique. La capacité proliférative des CSM LAM est significativement diminuée de 35 à 70% par rapport aux cellules normales (p <0,05) et le temps de doublement cellulaire est
significativement augmenté (p <0,01; 62,8 - / + 7h et 44,5 - / + 8h pour les CSM LAM et normales, respectivement). Le
nombre de cellules en phase G2/M du cycle cellulaire est significativement réduit de 50% (p<0,05) dans les cultures de
CSM LAM par rapport aux cellules normales. Cependant, aucune différence significative de l’expression des marqueurs de
surface n’a été observée entre les deux types cellulaires (toutes les cellules étaient positives pour CD90, CD73, CD105,
CD166 et CD146 et négatives pour HLA-DR, CD34, CD45). Nos résultats montrent que l’expression des gènes ostéoblastogéniques Runx2 (Runt-related transcription factor 2), BMP2 (Bone Morphogenic Protein) et la PAL (phosphatase
alcaline osseuse), sont exprimés dans les ostéoblastes différenciées à partir de CSM LAM mais à des niveaux, significativement (p <0,01), moins élevés que dans les ostéoblastes obtenus à partir de CSM saines.
Conclusion : Nos résultats suggèrent que les capacités prolifératives des CSM obtenues de MO de patients LAM sont
limitées et présentent une morphologie hétérogène bien que l’expression des marqueurs phénotypiques reste inchangée
par rapport aux CSM de donneurs sains. Plus important, la capacité de se différencier en ostéoblastes a été abaissée
dans les cultures de CSM LAM. Ce résultat tend à montrer que la qualité osseuse obtenue dans les cultures de CSM
LAM différenciées est affectée et influencerait ainsi le microenvironnement endostéal. Ce microenvironnement pourrait
influencer le comportement des CSH CD34+ dans la niche endostéale.
NOTES
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AXE 2
33) Modélisation de l’hétérogénéité clonale des leucémies aigues myéloïdes par des
xénogreffes de patients (GONZALES Fanny)
Soizic GUIHARD 1, Fanny GONZALES 1,2, Thomas BOYER 1,2, Pauline PEYROUZE 1, Christophe ROUMIER 1,2, Alice MARCEAU 1,2,
Maxime BUCCI 2, Céline BERTHON 1,3, Bruno QUESNEL 1,3, Claude PREUDHOMME 1,2, Meyling CHEOK 1
INSERM U1172 Institut pour la Recherche sur le Cancer de Lille, Lille, France;
Laboratoire d’hématologie, Centre de Biologie et Pathologie, CHRU Lille, France, 3 Département d’hématologie, Hôpital
Huriez, CHRU Lille, France
1
2
Introduction :
De récentes études ont mis en évidence l’hétérogénéité clonale des leucémies aigues myéloïdes (LAM) au diagnostic et
leur évolution lors de la rechute. De plus, le pronostique global reste mauvais avec une survie globale à 5 ans inférieure
à 50 %. Il est donc important de développer de nouvelles thérapeutiques, et notamment des thérapies ciblées. Pour
modéliser cette évolution et évaluer les traitements, des xénogreffes sériées de moelle osseuse de patients atteints de
LAM ont été réalisées.
Matériels et méthodes :
Des échantillons de moelle osseuse des patients LAM sont transplantés par injection intra-veineuse à des souris immunodéficientes NOS/SCID/IL2Rgc-/-. Des analyses phénotypiques (par cytométrie en flux), transcriptomiques (par puces
U133Plus, Affymetrix) et génomique (par séquençage nouvelle génération Proton, ABI) sont effectuées sur les échantillons de moelle osseuse au diagnostic, en rémission complète, à la rechute et provenant des xénogreffes primaires,
secondaires et tertiaires. En parallèle, la résistance aux traitements est évaluée sur ces modèles. Des thérapies ciblées
en fonction des anomalies génomiques détectées sont évaluées en parallèle du traitement principal anthracycline plus
aracytine. Cette étape permettra aussi de modéliser les phénomènes de rechute.
Résultats :
Actuellement, 25 échantillons de patients ont été injectés. 68 % des échantillons ont greffés ce qui est légèrement supérieur à la littérature. Le chimérisme splénique et médullaire est lui aussi élevé, avec une moyenne de 85 % de blastes
humains dans la rate et de 95 % dans la moelle. L’analyse transcriptomique globale des 2 premiers patients réalisés a
permis de mettre en évidence un modèle stable au niveau de l’expression génique soulignant la pertinence du modèle.
Des analyses plus fines ainsi que le séquençage d’un panel de 38 gènes sont actuellement en cours de réalisation sur 5
autres patients.
Conclusions :
Nos résultats préliminaires sont encourageants et laissent envisager l’utilisation du modèle animal dans la modélisation
de l’évolution des LAM ainsi que le développement et l’amélioration des thérapies anti-leucémiques ciblées comprenant
notamment l’utilisation de combinaisons thérapeutiques.
NOTES
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AXE 2
34) Altérations génétiques et moléculaires acquises dans les leucémies aiguës myéloïdes à Core Binding Factor (LAM-CBF) (DUPLOYEZ Nicolas)
N. DUPLOYEZ 1, A. MARCEAU-RENAUT 1, A. PETIT 2, N. BOISSEL 3, M. BUCCI 1, S. GEFFROY 1, N. IFRAH 4, H. DOMBRET 3,
E.JOURDAN 5, G. LEVERGER 2, H. LAPILLONNE 6, C. PREUDHOMME 1
1
2
3
4
5
6
Laboratoire d’hématologie, CHRU Lille
Hématologie pédiatrique, Hôpital Trousseau APHP
Hématologie adulte, Hôpital St Louis APHP
Hématologie adulte, CHU Angers
Hématologie Adulte, CHU Nîmes
Laboratoire d’hématologie, Hôpital Trousseau APHP.
Introduction : Les leucémies aiguës myéloïdes (LAM) à core binding factor (CBF) représentent environ 15% des LAM de
novo et sont caractérisées par la présence d’une translocation t(8;21) ou d’une inversion du chromosome 16 [inv(16)]
conduisant à la perturbation du complexe CBF. Elles sont associées à une bonne réponse à la chimiothérapie standard
mais leur évolution reste marquée par un taux de rechute de 30 à 40%. Si la perturbation du CBF constitue le primum
movens du processus leucémogène, de nombreux travaux ont démontré qu’elle était insuffisante à elle seule pour
induire une LAM.
Dans ce contexte, l’identification d’anomalies génétiques et/ou moléculaires additionnelles relève d’un intérêt particulier tant pour la compréhension de la leucémogénèse de ces LAM que pour la détection précoce des patients à risque
de rechute ou l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques.
Méthodes : Les prélèvements de moelle osseuse ou de sang de 200 patients issus de 2 grands protocoles d’essais
thérapeutiques français de l’adulte (CBF-2006, n=127) et de l’enfant (ELAM02, n=73) au diagnostic de LAM-CBF [117
LAM avec t(8;21) et 83 LAM avec inv(16)] ont été inclus dans cette étude. L’ensemble de la cohorte a été étudiée par
puce Cytoscan HD (Affymetrix®) permettant la détection à haute résolution des anomalies du nombre de copies et des
disomies uniparentales. L’étude par séquençage de nouvelle génération (MiSeq, Illumina®) d’un large panel de 57 gènes
d’intérêt a également été réalisée pour 123 patients.
Résultats :
1) Etude par Cytoscan HD : Les LAM avec t(8;21) sont caractérisées par la fréquence des délétions 7q (9%) et 9q (13%),
trisomies 8 (5%) ou pertes d’un chromosome sexuel (51%). Les LAM avec inv(16) sont quant à elles marquées par
la fréquence des délétions 7q (16%) et des trisomies des chromosomes 8 (10%), 9 (2%), 21 (4%) et 22 (13%). Des
délétions affectant des gènes de la cohésine ont été identifiées dans 3 LAM avec t(8;21). Les autres anomalies incluaient
notamment les gènes WT1, NF1, ETV6, IKZF1, MYB.
2) Etude par séquençage de nouvelle génération : Les mutations impliquant les voies tyrosine kinases étaient les plus
fréquentes quel que soit le sous-type de LAM-CBF. En revanche, les mutations affectant les gènes régulateurs des modifications post-traductionnelles des histones (ASXL1, ASXL2, EZH2, KDM6A) et les gènes du complexe cohésine (RAD21,
SMC1A, SMC3, STAG2, NIPBL) étaient identifiées dans 47% et 19% des LAM avec t(8;21) tandis qu’elles étaient quasi
absentes dans les LAM avec inv(16).
Conclusion : En raison de similarités cliniques et physiopathologiques, les LAM avec t(8;21) et les LAM avec inv(16)
sont généralement considérées conjointement dans les études. Cependant, nos travaux suggèrent de les considérer
séparément. Ainsi, les deux sous-types de LAM-CBF présentent des profils génétiques et moléculaires bien distincts. En
particulier, les LAM avec t(8;21) sont caractérisées par la haute fréquence des anomalies affectant les gènes de l’épigénétique et de la cohésine.
Récemment, des travaux ont démontré que les protéines polycomb (ASXL, EZH2) étaient capables d’interagir avec
le complexe cohésine pour contrôler la transcription génique, suggérant une voie particulièrement intéressante dans les
LAM avec t(8;21). A l’heure des thérapies ciblées, la distinction des LAM-CBF comme deux sous-groupes distincts pourrait s’avérer être d’un grand intérêt.
NOTES
71
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AXE 2
35) Effets du facteur de transcription HoxA9 sur la prolifération, la différenciation et
l’expression de gènes cibles dans des modèles de leucémies aigues
(LAMBERT Mélanie)
Mélanie LAMBERT, Sabine DEPAUW, Alison HOURRIER & Marie-Hélène DAVID-CORDONNIER
Centre de Recherche Jean-Pierre Aubert (JPARC), UMR-S1172, INSERM, Université de Lille et CHU de Lille, Lille, F59045,
France
Si le traitement des leucémies aigues lymphoïdes (LAL), promyélocytaires (LAP) et des leucémies myéloïdes chroniques
(LMC) a progressé ces dernières années, ce n’est pas le cas des leucémies aigues myéloïdes (LAM) pour lesquelles
seule une chimiothérapie conventionnelle est actuellement prescrite. C’est pourquoi la compréhension des mécanismes
inducteurs de la pathologie doit être élargie afin d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques. Le facteur de transcription HOXA9 est sur-exprimé dans 70% des LAM et de près de 25% des LAL (Alharbi et al., 2013). Il a été montré dans
certains modèles que l’activité de liaison à l’ADN de HOXA9 permet l’expression de gènes associés au blocage de la
différenciation normale et au maintien du caractère « progéniteur » des cellules leucémiques. Si son rôle est démontré
dans certains sous-types de leucémies (Vijapurkar et al., 2004), ce n’est pas le cas d’autres pour lesquels il n’a pas été
démontré si la surexpression de HOXA9 est en lien avec son implication fonctionnelle. Aussi, il est intéressant de déterminer le rôle de ce facteur dans certains modèles de leucémies aiguës myéloïdes.
Afin d’identifier l’implication d’HOXA9 dans certaines lignées de LAM humaines, la stratégie mise en place repose sur
l’invalidation de l’expression de ce facteur de transcription par shRNA exprimé en lentivirus.
L’efficacité des shRNA a été validée sur trois modèles cellulaires de leucémies aiguës myéloïdes pour lesquelles l’expression d’HOXA9 a été montrée par RT-PCR quantitative, les lignées THP-1, Eol-1 et U937 présentant caractéristiques
caryotypiques différentes. L’inhibition transcriptionnelle d’HOXA9 a ainsi induit la mort cellulaire (annexine V/iodure de
propidium) et/ou la différenciation (marqueurs de surface myélo-monocytaires CD14/CD11b) des différentes cellules,
argumentant la potentialité d’HOXA9 en tant qu’inducteur de leucémies de par l’orchestration d’un programme génique oncogénique particulier. Aussi, l’inhibition transcriptionnelle d’HOXA9 par shRNA a montré par RT-PCR quantitative
qu’HoxA9 module l’expression de gènes cibles impliqués dans la survie, le blocage de la différenciation, la résistance à
l’apoptose ou encore la dormance tumorale.
Si le rôle primordial d’HOXA9 a été clairement démontré dans certains sous-types de LAM, ce n’était pas le cas de tous
les sous-types sur-exprimant HOXA9, cette étude, élargie à d’autres modèles cellulaires, permettra ainsi d’établir un
lien entre la surexpression et l’implication fonctionnelle de ce facteur de transcription dans l’expression d’un programme
génique inhérent à cette pathologie.
NOTES
72
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AXE 2
36) Étude des domaines fonctionnels de la protéine GILZ qui associés à l’Imatinib
tuent les cellules leucémiques résistantes aux inhibiteurs de tyrosine kinase
(CARTON Céline)
Céline CARTON-LATRECHE 1, Hassiba EL BOUAZZATI 1, Isabelle BRICHE 1, Anaïs FRUCHART 1, Nathalie JOUY 2, Bruno
QUESNEL 1, 3 et Thierry IDZIOREK 1
1
2
3
INSERM UMR-S 1172 ;
BICeL Université de Lille2 ;
CHRU de Lille
Dans les leucémies avec transcrit de fusion BCR-ABL résistantes aux inhibiteurs de tyrosine kinases (TKI), le laboratoire a
montré que GILZ, une petite protéine leucine zipper (Glucocorticoid-Induced Leucine Zipper) permet de surmonter cette
résistance. Cette inhibition est la résultante du blocage de la voie mTORC2/AKT/FoxO3a/Bim par interaction directe de
GILZ avec RICTOR, un composant essentiel du complexe mTORC2. Ce résultat me permettre d’ouvrir une nouvelle voie
thérapeutique. Pour cela, il faut déterminer la zone d’interaction entre les deux molécules.
Le laboratoire a donc construit différents mutants de la protéine en délectant d’un ou de plusieurs domaines différents
constituants la protéine GILZ. Les mutants sont transfectés de façon transitoire. Leur efficacité est testée et comparée
à celle de GILZ WT par l’étude de la diminution de la phosphorylation d’AKT S473 et de FoxO3S253 par Western Blot,
de la resensibilisation à l’imatinib des cellules résistantes transfectées de façon transitoire en utilisant trois méthodes
différentes (cytométrie de flux pour la mort cellulaire, de MTS pour la prolifération cellulaire et la numération cellulaire
absolue). Le modèle a été validé avec deux lignées cellulaires portant une ou deux mutations de BCR-ABL transfectées
de façon stable avec ou sans GILZ.
Les résultats montrent que certaines constructions dont le plasmide contrôle, peut-être due à une fragilisation de l’électroporation, sont soit toxiques, soit redeviennent sensibles à l’Imatinib à fortes doses. L’absence de la diminution de la
phosphorylation d’AKTS473 et le maintien de la résistance à l’imatinibchez le mutant dépourvu du domaine N-terminal
suggèrent que le domaine N-Terminal de la protéine GILZ pourrait être impliqué dans la resensibilisation cellulaire.
La validation pourra se faire in vitro et in vivo dans un modèle de KO GILZ. Par ailleurs, l’interaction du domaine N-terminal de GILZ avec RICTOR sera évaluée par immunoprécipitation.
Nos données suggèrent que le domaine N-terminal de la protéine GILZ est responsable de l’activité de la protéine dans la
resensibilisation de cellules leucémiques résistantes. Après validation dans les modèles KO de GILZ, synthèse peptidique
ainsi que mimétiques seront construits et testés.
NOTES
73
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AXE 2
37) HACE1, un nouveau gène suppresseur de tumeur candidat dans la lymphomagenèse B, altéré par des mécanismes épigénétiques et des délétions récurrentes
(BOUZELFEN Abdelilah)
Abdelilah BOUZELFEN 1, Marion ALCANTARA 1, Hafid KORA 2, Jean-Michel PICQUENOT 1, Philippe BERTRAND 1, Marie CORNIC 1, Sylvain MARESCHAL 1, Elodie BOHERS 1, Catherine MAINGONNAT 1, Philippe RUMINY 1, Sahil ADRIOUCH 3, Gaëtan
RIOU 3, Martin FIGEAC 4, Christian BASTARD 1, Hervé TILLY 1, Jean-Baptiste LATOUCHE 2, Fabrice JARDIN 1.
1
2
3
4
Centre Henri Becquerel, Inserm U918, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale (iRiB), Rouen
Inserm U1079, Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rouen, iRiB
Inserm U905, Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rouen, iRiB
IFR114 Université de Lille 2
Les lymphomes diffus à grandes cellules B (LDGCB) sont des tumeurs hétérogènes avec deux sous-types GCB et ABC,
ce dernier étant de plus mauvais pronostic. Les bases moléculaires de ces tumeurs reposent sur des profils d’expression
distincts, des altérations génétiques variées comprenant des mutations, des translocations, et des anomalies du nombre
de copie. L’une des régions fréquemment délétée dans ces tumeurs est située sur le chromosome 6, en position 6q21
(Thelander et al Leukemia Lymphoma 2008). Elle comprend le gène HACE1 connu pour avoir un rôle dans le contrôle du
cycle cellulaire, par la dégradation de la cycline D1, mais aussi dans la migration et la prolifération cellulaire par l’ubiquitination de la protéine pro-tumorale RAC1 dans les tumeurs de Wilm’s (Castillo-Lluva et al Oncogene 2013). Notre
objectif était de déterminer le rôle d’HACE1 dans la lymphomagenèse B, les mécanismes génétiques et épigénétiques
régulant son expression dans les LDGCB et les conséquences fonctionnelles de son inactivation. Ainsi, la première partie
de ce travail a consisté à analyser l’expression du gène par RT-QPCR et de la protéine par immunohistochimie (IHC).
Puis de déterminer le statut génétique de HACE1 dans une cohorte de 109 échantillons de LDGCB par la variation du
nombre de copie de gène par la technique quantitative multiplex PCR of short fluorescent fragments (QMPSF) ainsi que
le profil de méthylation du promoteur au niveau de l’îlot CpG 177 par pyrosequençage. Dans un deuxième temps, pour
mieux comprendre les mécanismes de régulations épigénétiques de ce gène, nous avons entrepris d’évaluer les effets de
molécules inhibant les histones désacétylases, la Trichostatine A (TSA) ou les ADN méthyltransférases, le 5-Azacytidine
(5-Aza). Enfin nous avons étudié les effets de la perte de HACE1 sur le cycle cellulaire et sur l’apoptose cellulaire dans
des lignées de lymphomes Ramos et Raji, afin de préciser le rôle de ce gène dans la lymphomagénèse en utilisant des
shRNA transduits par des particules lentivirales.
40 % des LDGCB présentent une délétion d’HACE1 en QMPSF. Ces délétions hétérozygotes (dont 14% sont spécifiques
au gène HACE1) sont corrélées à une diminution significative de l’expression du gène par rapport aux échantillons sans
délétion (test de Mann-Whitney, p=0.00814). L’expression de l’ARNm de HACE1 est réduite dans 40% des LDGCB
comparativement à des ganglions non tumoraux. En immunohistochimie (IHC) l’expression protéique d’HACE1 apparait
constante, cytoplasmique et d’intensité variable dans une cohorte de 102 LDGCB. Cette expression protéique est plus
faible dans les sous-types ABC que les sous-types GCB (Chi2 test p= 0.002). Nous avons également montré, comme
dans d’autres tumeurs (lymphome T, cancer colorectal) (Kucuk et al 2012, American journal of pathology), que le promoteur du gène HACE1 était hyperméthylé au niveau de l’îlot CpG 177 dans 60% des DLBCL. En revanche nous n’observons pas d’impact direct de la méthylation sur l’expression du gène ni sur l’expression protéique (test de Mann-Whitney,
p=0.248). Nous avons par ailleurs observé qu’un traitement par le 5’Aza sur les 3 lignées de lymphomes (Ramos, Raji et
RL) n’avait pas d’effet sur l’expression de HACE1 (qRT-PCR) (p=0.357, test de Kruskal-Wallis). A l’inverse, un traitement
par la TSA seule est suffisante pour augmenter l’expression de HACE1 dans les trois lignées (p=0.008,). La combinaison
de ces deux drogues n’a pas donné un effet synergique. Néanmoins, l’activité de la TSA suggère que la modulation de la
structure chromatinienne pourrait jouer un rôle important sur la régulation de l’expression de HACE1 via une voie indépendante ou dépendante de la méthylation. Nos données suggèrent donc que le niveau d’acétylation et de méthylation
de la chromatine au niveau du promoteur de HACE1 pourrait conduire à la diminution de l’expression du gène et ainsi
influencer la croissance tumorale. Des expériences d’immuno-précipitation de chromatine (ChIP) ont permis de montrer
un niveau d’acétylation faible et un niveau de méthylation élevé des histones au niveau de cette région. L’effet de la
TSA sur la lignée Ramos a permis d’inverser ce profil et d’augmenter l’expression de HACE1. Nous avons ensuite mesuré
l’effet de shRNA spécifiques de HACE1 sur l’apoptose et le cycle cellulaire dans les lignées Ramos et Raji. Ainsi, l’impact
de sa dérégulation sur l’apoptose et le cycle cellulaire a été étudié par cytometrie en flux après marquage à l’Annexin
V et à l’iodure de propidium. Nous avons observé une résistance à l’apoptose induite par la staurosporine des cellules
transduites par les shRNA par rapport aux cellules contrôles (82% vs 73% pour Raji et 74% vs 63% pour Ramos). De
même, nous avons pu observer une diminution du nombre de cellules en phase quiescente G1 (-6% pour Raji et -14%
pour Ramos) contrastant avec une augmentation du nombre de cellules en phase S et G2/M (+9% ;+14% pour Raji
et +17% ;+7% pour Ramos). En conclusion, nos données montrent que des mécanismes épigénétiques et génétiques
régulent l’expression de HACE1 dans les lymphomes B et soulignent ainsi son rôle potentiel en tant que gène suppresseur de tumeur haplo-insuffisant dans la lymphomagénèse B.
NOTES
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AXE 2
38) Séquençage à haut débit de lymphomes B réfractaires à l’immunochimiothérapie
(MARESCHAL Sylvain)
MARESCHAL S 1, VIAILLY PJ 1, BERTRAND P 1, BOHERS E 1, JAIS JP 2, FIGEAC M 3, MOLINA TJ 4, DESMOTS F 5, FEST T 5,
SALLES G 6, HAIOUN C 7, TILLY H 1, LEROY K 8, JARDIN F 1
Inserm U918, Centre Henri Becquerel, Rouen
Inserm UMRS 872, APHP Hôpital Necker, Paris
Plateforme de Génomique Fonctionelle, IRCL, Lille
4
Département de Pathologie, APHP Hôpital Necker, Paris
5
Inserm U917, CHU Pontchaillou, Rennes
6
NRS UMR 5239, HCL, Lyon
7
Unité Hémopathies Lymphoïdes, APHP Hôpital Henri Mondor, Créteil
8
Inserm U955 équipe 09, APHP Hôpital Henri Mondor, Créteil
1
2
3
Les Lymphomes Diffus à Grandes Cellules de phénotype B (LDGCB), qui représentent la majorité des cancers lymphoïdes diagnostiqués à ce jour, ont largement bénéficié des immunochimiothérapies (Rituximab en combinaison avec
les chimiothérapies de type CHOP) développées ces dernières années. Cependant on estime que 30 à 40 % de ces
tumeurs ne répondent pas aux traitements actuels, ou rechutent en quelques mois.
Afin d’identifier les mécanismes de cette résistance, ou à défaut de trouver des biomarqueurs susceptibles de prédire sa
survenue dès le diagnostic, les ADN constitutionnels et tumoraux de 14 patients ayant rechuté en moins d’un an ont été
caractérisées par séquençage exomique (illumina HiSeq 2000TM). Plus de 1800 événements somatiques (mutations ponctuelles et courtes insertions ou délétions) ont ainsi été détectées (VarScan, p < 5 %), impliquant de manière significative
175 voies métaboliques (PathScan, FDR < 0,1 %). Parmi les gènes fréquemment mutés, de nombreuses pistes suggérées par la littérature ont pu être confirmées : l’implication des monomères d’histones (HIST1H1/2), de régulateurs de
la transcription connus en oncologie (CREBBP, EP300, TP53) ou encore de la voie NFKB (MYD88, TNFAIP3, NFKBIA/E).
Afin de mettre en évidence des événements somatiques propres à ces LDGCB réfractaires, une série de 39 LDGCB
dont les génomes entiers avaient été précédemment analysés (Morin et al, Blood 2013) a été utilisée comme point de
comparaison. L’annotation et la filtration des variants a été refaite dans cette série publiée pour garantir l’homogénéité
des méthodes, et l’enrichissement en mutations des 175 voies métaboliques a été comparé entre ces deux séries (tests
exacts de Fisher). 22 voies métaboliques parmi ces 175 ont ainsi été identifiées comme fréquemment mutées dans la
série de 14 LDGCB réfractaires (FDR < 1 %) mais pas dans la série de 39 LDGCB classiques (FDR > 50%), parmi lesquelles la voie de signalisation par l’interleukine 4 impliquant des gènes tels que STAT6, IRF4 et SOCS1.
La prévalence des mutations de ces 3 gènes a enfin été analysée par séquençage ciblé (Life technologies PGMTM) dans
une série de 216 LDGCB protocolaires inclus dans les essais cliniques LNH03 initiés par le LYSA (Lymphoma Study Association). Bien que l’impact clinique espéré n’ait pu être confirmé dans cette série, la prévalence anormalement élevée
de ces mutations, particulièrement dans le sous-type PMBL, a pu être établie et ouvre des perspectives de thérapie de
précision dans ce sous-type de lymphomes.
NOTES
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AXE 2
39) Le facteur de transcription HSF1 (heat shock factor 1) est une cible thérapeutique
capable de potentialiser l’efficacité des traitements anti-myélome chez les patients
avec un pronostic défavorable (BUSTANY Sophie)
Sophie BUSTANY 1, Julie CAHU 1, Géraldine DESCAMPS 2, Catherine PELLAT-DECEUNYNCK 2, Brigitte SOLA 1
1
2
Normandie Univ, UNICAEN, EA4642, Caen, France
CRCNA, INSERM U892, CNRS UMR6299, Université de Nantes, Nantes, France
Le myélome multiple (MM) est une pathologie caractérisée par des anomalies génétiques hétérogènes qui entrainent
directement ou indirectement l’expression d’une des trois cyclines D. Les analyses transcriptomiques ont permis de
catégoriser les patients selon des groupes moléculaires qui montrent des réponses aux traitements et un pronostic très
différents selon le type de cycline exprimée. Les protéines chaperons HSP (heat shock protein) et le facteur de transcription HSF1, qui contrôle l’expression de HSP70 et HSP27, jouent un rôle majeur dans la pathogenèse du MM. Ceci explique
pourquoi de nombreux inhibiteurs, notamment de HSP90 sont actuellement étudiés en clinique ou dans des modèles
précliniques. Comme pour les molécules classiques, ils semblent être plus efficaces en thérapie de combinaison. Mais, à
notre connaissance, rien n’est connu ni sur les groupes moléculaires répondant le mieux aux inhibiteurs de HSP/HSF1,
ni sur les combinaisons les plus efficaces.
Nous avons utilisé un panel de lignées de MM parfaitement caractérisées sur le plan génétique pour analyser l’expression
des protéines HSP90, HSP70 et HSP27. Les protéines HSP90 et HSP70 sont toujours fortement exprimées, HSP27 de
façon plus hétérogène. L’analyse de la banque de données de l’Université d’Arkansas (414 patients au diagnostic) nous
a permis de confirmer que les transcrits HSP90, HSP70 et HSP27 sont plus exprimés dans les cellules de MM par rapport
aux plasmocytes normaux. Nous avons ensuite analysé les effets du 17-AAG (ou tanespimycin)), inhibiteur de HSP90
et du KNK-437, inhibiteur de HSF1, in vitro. Ces deux molécules entrainent l’apoptose des cellules de MM, par une voie
intrinsèque dépendante des mitochondries et du reticulum endoplasmique. Ces deux molécules ainsi qu’un inhibiteur de
HSP70 (VER155008) ont ensuite été associées à trois molécules utilisées en clinique : dexaméthasone, brotezomib et
lénalidomide. Les effets de ces co-traitements ont été évaluées par la méthode du CI (combination index) à la fois dans
des lignées cellulaires et dans des cellules primaires isolées de patients. Nous démontrons que les inhibiteurs de HSP90
et de HSF1 ont un effet délétère quand ils sont associés au lénalidomide. Ils sont efficaces seulement dans un petit
nombre de cas quand ils sont associés à la dexaméthasone. En revanche, le KNK-437 montre des effets synergiques ou
additifs quand il est associé au bortezomib dans les cellules avec tous types d’anomalies génétiques.
HSF1 est un régulateur essentiel de la réponse aux stress. Nos données montrent que l’utilisation d’inhibiteurs de HSF1
serait très utile en pratique clinique y compris pour les patients avec un mauvais pronostic ou en rechute.
NOTES
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AXE 3
40) Régulation d’EZH2 par les radiations ionisantes dans les cellules cartilagineuses
normales et tumorales (LHUISSIER Eva)
LHUISSIER Eva
Catherine 1,2
1
2
3
, GIRARD Nicolas
1,2
, AURY-LANDAS Juliette
1,2
, BAZILLE Céline
1,2
, BOUMEDIENE Karim 1,2, BAUGE
1,2,3
Normandie Univ, France
UNICAEN, EA4652 MILPAT, Caen, France
Service d’Anatomie Pathologique, CHU, Caen, France
Introduction :
Le cancer est un problème majeur de santé publique. Un des outils le plus couramment utilisé pour son diagnostic et son traitement est le rayonnement ionisant (RI). Il est donc essentiel de bien connaître les réponses et les
mécanismes biologiques qui sous-tendent l’exposition humaine aux RI. Notamment le ciblage de la méthylation des
histones, pourrait jouer un rôle essentiel dans la réponse des cellules aux radiations ionisantes. Cette étude vise à
comprendre la régulation d’EZH2, l’enzyme responsable de la méthylation de la lysine 27 de l’histone H3, par les radiations ionisantes, et son rôle dans la réponse des cellules normales et tumorales à ces RI. Nous nous intéressons plus
spécifiquement au cartilage normal (chondrocyte) et tumoral (chondrosarcome).
Matériel et Méthodes :
Deux lignées de chondrosarcomes (CHS) de grade et d’origine différents ainsi que des chondrocytes primaires sont
utilisées. Les irradiations aux rayons X sont effectuées sur l’irradiateur Cegelec XRAD 225 CX (obtenu dans le cadre du
programme Investissement d’Avenir RecHadron). Plusieurs doses d’irradiations sont utilisées : 1Gy (faible dose) et 6Gy
(forte dose). L’expression protéique d’EZH2 et le niveau de méthylation de H3K27 sont évalués par western blot. L’expression des messagers d’EZH2 est évaluée par RT-PCR en temps réel. Les cellules sont ensuite pré-traitées avec du
DZNep (inhibiteur d’EZH2) puis irradiées aux rayons X afin d’étudier la survie cellulaire par mesure de la clonogénicité
et la phosphorylation de l’histone H2AX, une marque associée aux cassures double brin de l’ADN, par western blot.
Résultats :
Les rayons X à forte dose diminuent l’expression d’EZH2 dans les chondrosarcomes mais pas dans les chondrocytes.
Par ailleurs, l’inhibition d’EZH2 par le DZNep augmente la toxicité des rayons X dans les CHS, mais pas dans les chondrocytes. Cette augmentation est associée à un nombre plus important de cassures double brin de l’ADN.
Conclusion :
Les rayons X affectent l’expression d’EZH2 uniquement dans les CHS indiquant que la régulation épigénétique est différente entre les cellules normales et tumorales. Par ailleurs, ces travaux montrent que le couplage rayons X – DZNep
a pour avantage d’augmenter l’efficacité de chaque traitement dans les cellules tumorales (mais pas normales), ce qui
suggère que des inhibiteurs pharmacologiques de la méthylase EZH2, dont certains sont en phase clinique, pourraient
être utilisés comme adjuvants aux rayons X dans le traitement des chondrosarcomes.
NOTES
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AXE 3
41) Réponse des chondrosarcomes aux irradiations par rayons X et ions carbone
(GIRARD Nicolas)
N. GIRARD 1,2, E. LHUISSIER 1,2, J. AURY-LANDAS 1,2, O. CAUVARD 1,2, C. BAZILLE 1,2,3, C. BAUGÉ 1,2 et K. BOUMÉDIENE 1,2
1
2
3
EA4652 Microenvironnement Cellulaire et Pathologie (MILPAT), UNICAEN, Caen, France
Normandie Univ, France
Service d’Anatomie Pathologique, CHU, Caen, France
Les chondrosarcomes sont des tumeurs primitives osseuses radio- et chimiorésistantes dont le traitement repose en
grande partie sur une exérèse. Cependant, ce traitement n’est pas toujours possible notamment dans les régions
crâniennes à cause de la proximité d’organes critiques. Le développement de nouvelles approches thérapeutiques est
donc important pour le traitement de ces tumeurs résistantes à la radiothérapie. Parmi les stratégies, l’hadronthérapie
par ions carbone est prometteuse du fait de sa précision balistique. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’intérêt de
l’hadronthérapie par ions carbone pour le traitement des chondrosarcomes (issus de lignées humaines) par comparaison
à la radiothérapie par rayons X et de mieux comprendre les mécanismes de radiorésistance.
D’une part, lorsque les lignées de chondrosarcomes sont irradiées aux rayons X, elles peuvent être classées en fonction de leur sensibilité en trois groupes (sensible, intermédiaire et résistant). Nous avons montré que les irradiations
induisaient la sénescence et l’apoptose du groupe sensible. En revanche dans le groupe intermédiaire, le traitement aux
rayons X induit soit l’apoptose soit la sénescence. Par ailleurs, les chondrosarcomes ont des sensibilités différentes aux
ions carbone versus rayons X. La comparaison des survies montre que les ions carbone sont plus efficaces que les rayons
X comme le montre l’EBR (Efficacité biologique relative) en moyenne de 3.
Cette étude indique que l’hadronthérapie par ions carbone est une alternative intéressante pour le traitement des
chondrosarcomes. L’étude des mécanismes de résistance aux traitements conventionnels montrent des réponses hétérogènes. Nous cherchons actuellement à mettre en évidence le mécanisme de résistance pour tenter de corréler les
caractéristiques des tumeurs à leur réponse afin d’adapter les traitements en conséquence.
NOTES
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AXE 3
42) Toxicité des ions carbone en comparaison des rayons X dans des fibroblastes de
peau (LAURENT Carine)
Carine LAURENT 1, Alexandre LEDUC 1, Ivannah POTTIER
LEFAIX 6 & François SICHEL 2,3,4
, Virginie PRÉVOST
2,3,4
, Stéphanie LAGADU
2,4,5
, Jean-Louis
2,3,4
SAPHYN-ARCHADE, Caen, France ;
Normandie Univ, France ;
3
UNICAEN, ABTE, EA4651, Université de Caen-Basse Normandie, Caen, France ;
4
CLCC François Baclesse, Caen, France ;
5
UNICAEN, INSERM, U1086 Cancer et Préventions, Université de Caen-Basse Normandie, Caen, France ;
6
LARIA, CEA-DSV-IRCM, Caen, France
1
2
Des études cliniques récentes ont rapporté l’apparition d’effets secondaires, notamment des lésions cutanées, après
hadronthérapie par ions carbone (iC). Notre travail cherche à évaluer les phénomènes oxydatifs, inflammatoires et génotoxiques et les voies impliquées dans ces réponses dans des fibroblastes de derme humains sains après irradiation aux
iC vs. rayons X (RX). L’EBR à D0 des iC vs. RX est de 4,8. Après iC et en comparaison des RX : les lésions primaires de
l’ADN sont moindres avant une augmentation tardive ; le temps de demi-réparation des lésions de l’ADN, la sécrétion de
8-oxo-dG, la fréquence de micronoyaux ainsi que les produits d’oxydation des lipides et des protéines sont augmentés
; les activités des enzymes anti-oxydantes et le ratio GSH/GSSG sont diminués ; la sécrétion de TNF- est inchangée
alors que celle d’IL-6 est d’abord augmentée puis diminuée. Après iC et vs. RX, la transcription des gènes de défenses
anti-oxydantes, arrêts dans le cycle cellulaire et sénescence, inflammation et apoptose est diminuée. Au contraire, la
transcription des gènes de réparation de l’ADN et choc thermique est augmentée. Sur les 168 gènes étudiés, 22 ont été
sélectionnés pour leur forte régulation. Un traitement antioxydant a permis d’augmenter la transcription de gènes qui
était inhibée par les iC et de diminuer la transcription de gènes qui était activée par les iC. En conclusion, les iC sont
particulièrement néfastes pour les fibroblastes sains puisqu’ils entraînent une diminution de la transcription de gènes
impliqués dans les arrêts dans le cycle & la sénescence, une diminution de la capacité antioxydante, et une augmentation des lésions des macromolécules biologiques. Le traitement antioxydant a confirmé l’importance du stress oxydatif
induit par les iC.
NOTES
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AXE 3
43) Intérêt de la TEP FDG (Tomodensitométrie par émission de positons au fluorodéoxyglucose) dans l’exploration des neutropenies fébriles induites par une chimiothérapie dans le cadre d’une hémopathie maligne (CAMUS Vincent)
Vincent CAMUS 1, Agathe EDET-SANSON 2, Michael BUBENHEIM 4, Anne HITZEL 5, Stéphanie BECKER 2, Marion DAVID 3,
Aspasia STAMATOULLAS 1, Pascal LENAIN 1, Fabrice JARDIN 1, Nathalie CONTENTIN 1, Marie Laure FONTOURA 1, Nathalie
CARDINAEL 1, Sandrine VAUDAUX 1, Sydney DUBOIS 1, Hervé TILLY 1, Pierre VERA 2, Stéphane LEPRÊTRE 1
1
3
4
5
Département
Département
Département
Département
d’Hématologie Clinique; 2Département de Médecine Nucléaire, QuantIF (Litis EA4108 – FR CNRS 3638);
de Biologie Clinique; Centre Henri Becquerel, Rouen, France.
de Biostatistiques, CHU de Rouen, Rouen, France
de Médecine Nucléaire, CHU Purpan, Toulouse, France.
Introduction : La Neutropénie Fébrile (NF) est une préoccupation majeure dans la prise en charge des patients atteints
de cancer, elle est particulièrement fréquente en hématologie, souvent secondaire à la chimiothérapie intensive. Le but
de cette étude est d’évaluer la prévalence des sites d’infection révélée par tomographie par émission de positons au
fluorodéoxyglucose (TEP FDG) associée à la tomodensitométrie (TEP-scanner).
Méthodes : Quarante-huit patients adultes atteints de pathologies hématologiques malignes, suivis dans le Département d’Hématologie du Centre Henri Becquerel de Rouen entre 2007 et 2009, et présentant une NF persistante (température ≥ 38 ° C et nombre de neutrophiles <500/μL pendant plus de 2 jours sous antibiothérapie empirique de type
beta-lactamines à large spectre) suite à une chimiothérapie intensive ont été inclus de façon prospective et ont subi un
TEP-scanner dans les cinq jours suivant l’inclusion dans l’étude après consentement éclairé. Les patients bénéficiaient
par ailleurs d’un examen clinique ainsi que des examens complémentaires de routine appropriés (hémocultures, scanner,
échographie, examens biologiques et bactériologiques standards) afin d’établir un diagnostic d’infection.
Résultats : La médiane d’âge des patients était de 54 ans (18-79 ans), la durée médiane de la NF était de 15 jours
(8-79 jours) et la majorité des patients étaient atteints de leucémie aigue myéloïde (LAM, n=28, 58.5%) en cours de
chimiothérapie d’induction. 31 sites d’hyperfixation métabolique en faveur d’un foyer infectieux ont été révélés par le
TEP-scanner et localisés par ordre de fréquence, dans les poumons (n = 15, 48,4%), la sphère ORL (n = 5, 16,1%), le
côlon (n = 4, 12,9%), la peau (n = 3, 9,7%), le pancréas (n = 2, 6,5%), la voie veineuse centrale (n = 1, 3,2%) et la
vésicule biliaire (n = 1, 3,2%). Ces hyperfixations métaboliques pathologiques ont été observées dans la moitié des
48 patients. Parmi les 38 patients chez qui un diagnostic clinique ou biologique d’infection a été établi par les méthodes
conventionnelles, 23 ont présenté un ou plusieurs sites d’hyperfixation métabolique, entraînant une sensibilité du TEPscanner de 61% (IC 95% : 43-76%). Un diagnostic clinique d’infection établi était associé statistiquement avec la probabilité d’avoir une hyperfixation métabolique pathologique en faveur d’un foyer infectieux (p = 0,0160). Le résultat du
TEP-scanner n’a pas modifié la prise en charge thérapeutique de ces 48 patients qui avaient par ailleurs bénéficié des
examens complémentaires de routine.
Conclusion : Notre étude a confirmé la capacité du TEP-scanner à diagnostiquer les foyers infectieux chez les patients
profondément immunodéprimés présentant une NF persistante, sans apporter de bénéfice supplémentaire par rapport
à la tomodensitométrie conventionnelle et aux examens biologique de routine. Une étude multi centrique randomisée
comparant l’intérêt du TEP-scanner par rapport aux méthodes diagnostiques de routine est nécessaire pour définir la
place du TEP-scanner dans la prise en charge des patients présentant une NF persistante. Cette étude était enregistrée
sous le numéro ID RCB : 2006-A00-264-47.
NOTES
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AXE 4
44) Mise en évidence de troubles cognitifs après traitement avec un anti-angiogénique
dans un modèle murin préclinique (DUBOIS Martine)
M. DUBOIS 1,5, B. QUIGNON 1, M. C. TONON 1, P. GANDOLFO 1, O. WURTZ 2, F. JOLY 3,4,5, H. CASTEL 1,5
1
Inserm U982, Laboratoire Communication et Différentiation Neuronale et Neuroendocrine (DC2N), Equipe « Astrocyte
et Niche Vasculaire », Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale (IRIB), Université de Rouen, 76821 Mont-SaintAignan Cedex ;
2
Inserm U982, DC2N, Equipe « Facteurs Neurotrophiques et Différentiation Neuronale » ;
3
Centre François Baclesse, 14076 Caen Cedex 5 ;
4
Centre Hospitalo-Universitaire de Caen, 14033 Caen Cedex 9 ;
5
Cancéropole Nord-Ouest, 59008 Lille Cedex.
Des patients recevant des traitements du cancer tels que des chimiothérapies peuvent présenter des troubles cognitifs
(Chemofog) à long-terme après l’arrêt du traitement. Nos travaux récents chez la Souris, ont permis d’établir un lien
direct entre la chimiothérapie et une altération à long-terme de la flexibilité comportementale, associée à une diminution de la prolifération cellulaire dans l’hippocampe. Récemment, des thérapies ciblées anti-angiogéniques ont été
développées mais des leukoencéphalopathies et une asthénie sont fréquemment décrits chez les patients traités. Le but
de la présente étude était d’évaluer, chez la souris, l’impact d’une administration systémique d’un anticorps anti-VEGF
sur les fonctions cognitives, la vascularisation hippocampale, l’activité métabolique cérébrale et les mécanismes de la
potentialisation à long-terme impliqués dans la mémorisation, ainsi que sur la prolifération des précurseurs neuraux
hippocampaux.
Des anticorps dirigés contre le VEGF murin (B20-4.1.1, MTA Genentech, USA) ou humain (bevacizumab, Genentech,
MTA, Roche) ont été administrés à des souris C57Bl/6J adultes (1.5 mg/kg) tous les 4 jours pendant 24 jours. Le B204.1.1 entraîne un ralentissement du gain de poids et une augmentation des niveaux plasmatiques de VEGF. Après l’arrêt
du traitement, la réactivité émotionnelle, l’activité spontanée et la flexibilité comportementale ne sont pas modifiées.
Cependant, des déficits cognitifs sélectifs sont mis en évidence chez les souris traitées au B20, i.e. une altération des
performances d’apprentissage spatial dans le test de la piscine de Morris, ce qui suggère une altération des fonctions
hippocampales. Sur les coupes de cerveaux des souris B20, une diminution de l’activité cytochrome oxydase dans la
région CA3 de l’hippocampe, du nombre de clusters composés du récepteur 2 du VEGF (VEGFR2) et de la sous-unité
NR2B du récepteur NMDA, de l’activation de la CamKII (phospho-CamKII), de CREB (phospho-CREB), et une expression
réduite de PSD95, suggèrent une éventuelle altération des intermodulations VEGFR/NMDAR, responsable d’une inhibition
de la potentialisation à long-terme et de l’apprentissage spatial. Toutefois, la prolifération des cellules souches neurales
et de la densité vasculaire de l’hippocampe in vivo, ainsi que la prolifération des cellules souches neurale et endothéliale
in vitro ne sont pas modifiés en présence des anti-VEGF.
L’ensemble de ces données indique que l’immunoneutralisation du VEGF endogène par voie systémique ne modifie pas
de manière drastique l’organisation de la niche vasculaire hippocampale mais altère sélectivement l’apprentissage spatial
dépendant de la potentialisation à long-terme au niveau de l’hippocampe.
NOTES
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AXE 4
45) Un inhibiteur PI3K utilisé dans le traitement du cancer entraîne une Désinhibition
comportementale/impulsivité dans un modèle murin (DUBOIS Martine)
DUBOIS M. 1, TONON M.-C. 1, GANDOLFO P. 1; HILBER P. 2, JOLY F. 3,4 et CASTEL H. 1
1
2
3
4
INSERM U982, Laboratoire DC2N, Université de Rouen, Mont-Saint-Aignan;
EA4700, Laboratoire PSY-NCA, Université de Rouen, Mont-Saint-Aignan ;
Centre François Baclesse, Caen ;
CHU, Caen.
Les traitements du cancer, comme les chimiothérapies, peuvent induire des troubles cognitifs, tels que des déficits de
mémoire, un ralentissement psychomoteur, regroupés sous le terme de « Chemofog ». Actuellement les données issues
d’essais cliniques évaluant les thérapies ciblées suggèrent également des effets secondaires pouvant altérer de façon
importante la qualité de vie. Parmi ces nouveaux traitements, un Pan-inhibiteur de phosphatidylinositol-3-kinase (PI3K),
tels que le buparlisib® (BKM120, Novartis) est efficace sur la prolifération tumorales. Compte tenu de la pénétration
cérébrale du buparlisib (phénomène observé chez le patient), et l’impact majeur des voies de signalisation de la PI3K
dans la plasticité synaptique et les processus d’apprentissage, nous avons évalué chez la souris, les effets du BKM120
sur la réactivité émotionnelle, la mémoire, les comportements d’exploration, les comportements compulsifs et impulsifs.
Le BKM120 a été administré par voie orale durant 2 semaines à des souris adultes C57Bl/6J aux doses de 5, 10, 30 ou
40 mg/kg. Les comportements de type anxieux ont été évalués grâce au test du labyrinthe en croix surélevé. Les comportements de type dépressifs ont été testés grâce aux tests de suspension par la queue (TST) et de nage forcée (FST).
La mémoire a été étudiée grâce au test de reconnaissance d’objets. Les comportements compulsifs et d’exploration ont
été mesurés dans le test des billes. L’impulsivité/désinhibition comportementale a été évaluée en étudiant les comportements de prise de risque dans le test d’émergence de la boite claire/obscure. De plus, les cerveaux des animaux ont
été prélevés et des études immunohistochimique et de western blot ont été réalisées afin de mesurer l’impact de ce
traitement sur le fonctionnement (signaux de transduction, systèmes de neurotransmission) de différentes aires cérébrales (cortex orbitofrontal, cortex préfrontal, amygdale basolatérale, cortex somatosensoriel, hippocampus, substance
grise périaqueducale).
Nos résultats montrent que le BKM120 n’altère pas les paramètres classiques d’anxiété et n’altère pas les performances
mnésiques dans le model murin. Toutefois, le BKM120 entraîne une diminution des comportements exploratoires et des
comportements compulsifs dans le test des billes. De plus ce traitement retarde l’apparition de l’immobilité dans le TST
et le FST, tend à diminuer l’enfouissement dans le test des billes et augmente la prise de risque dans le test de l’émergence. Ces données suggèrent que le BKM120 entraîne des modifications comportementales dans les tests de dépression et d’impulsivité, des comportements similaires à ceux observés chez des souris traitées avec des anxiolytiques
ou anti-dépresseurs impliqués dans la neurotransmission sérotoninergique. De plus, des modifications des niveaux de
polyphosphoinositides ont pu être détectées dans les aires cérébrales potentiellement impliquées dans ces effets. Nous
avons enfin évalué l’effet de la ziprasidone, un antagoniste des récepteurs 5-HT2A, et montré que ce dernier ne modifie
pas les effets du BKM120.
L’ensemble de ces données suggèrent que le BKM120 peut potentiellement entraîner des comportements impulsifs/une
désinhibition comportementale qui pourraient être associés à une altération des interactions entre le cortex préfrontal,
le noyau du raphé et l’hippocampe sous-tendues par une intermodulation entre les transmissions sérotoninergique, mais
probablement, aussi GABAergique chez la souris.
NOTES
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AXE 4
46) Suivi post-thérapeutique des patientes âgées atteintes d’un cancer du sein localisé : étude Cog-Age (LANGE Marie)
M. LANGE 1,2, N. HEUTTE 1,2, O. RIGAL 3, S. NOAL 4, J.E. KURTZ 5, C. LÉVY 4, D. ALLOUACHE 4, C. RIEUX 2, J. LE FEL 3, C.
VEYRET 3, P. BARTHÉLÉMY 5, N. LONGATO 5, A. LECONTE 2, A. CAPEL 2, B. CLARISSE 2, F. EUSTACHE 6, B. GIFFARD 6, F.
JOLY 1,2,7
INSERM, U1086, Caen
Unité de Recherche Clinique, Centre François Baclesse, Caen
Service des soins de support, Centre Henri-Becquerel, Rouen
4
Comité Sein, Centre François Baclesse, Caen
5
Département d’hématologie et d’oncologie, Hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg
6
INSERM, U1077, Normandie Université, Ecole Pratique des Hautes Etudes, CHU de Caen, Caen
7
CHU de Caen, Service d’Oncologie, Caen
1
2
3
Lors de précédentes journées scientifiques, nous avions présenté les résultats cognitifs de patientes âgées traitées pour
un cancer du sein localisé (CSL) obtenus avant traitement adjuvant. Les résultats présentés ici sont ceux du suivi postthérapeutique. En effet, des troubles cognitifs légers sont souvent rapportés par les patients traités par chimiothérapie
pour un cancer. Les patients âgés sont peu étudiés alors qu’ils sont plus à risque de développer un cancer et des troubles
cognitifs. De plus, la chimiothérapie est susceptible de majorer des troubles cognitifs pré-existants. Le but de cette étude
était d’évaluer l’impact du traitement adjuvant sur la cognition de patientes âgées traitées pour un CSL.
Les participants étaient des patientes de plus de 65 ans avec un CSL n’ayant pas reçu de traitement anti-cancéreux
préalable en dehors de leur chirurgie du CSL, sans pathologie neurologique ou psychiatrique et des sujets sains appariés. Deux évaluations ont été réalisées : avant le début du traitement adjuvant et à la fin de la chimiothérapie (incluant
doxorubicine ± docétaxel, « groupe chimiothérapie », n = 58) ou de la radiothérapie pour les patientes non traitées
par chimiothérapie (« groupe radiothérapie », n = 61), et à un intervalle similaire pour les sujets sains (n = 62). Des
évaluations neuropsychologiques, de la qualité de vie et gériatriques ont été réalisées. L’évolution des scores neuropsychologiques a été analysée avec le Reliable Change Index d’Iverson pour contrôler l’effet d’apprentissage.
A l’issue du traitement adjuvant, 49% des patientes (70 ± 4 ans) présentaient un déclin cognitif objectif comparé
aux performances des sujets sains, avec pour principale altération la mémoire de travail (25% des patientes). Parmi
les patientes déclinant, 64% ont développé des troubles cognitifs. Les comorbidités et le stade tumoral n’étaient pas
associés au déclin cognitif. De façon générale, il n’y avait pas de différence significative pour le déclin cognitif entre les
deux groupes de patientes. Néanmoins, les patientes traitées par chimiothérapie développaient davantage de plainte
cognitive à l’issue du traitement comparées aux patientes du groupe radiothérapie et aux sujets sains (p=0,008). Par
ailleurs, les patientes les plus âgées du groupe chimiothérapie avaient tendance à avoir davantage de déclin cognitif que
les patientes de même âge du groupe radiothérapie (p=0,10) et ce plus spécifiquement pour les patientes traitées par
docétaxel (p=0,05).
Il s’agit de la première étude longitudinale évaluant la cognition de patientes âgées traitées pour un CSL qui comporte
un groupe de patientes recevant un traitement « moderne » de chimiothérapie (doxorubicine ± docétaxel). Le résultat
principal est que quel que soit le traitement adjuvant reçu, environ la moitié des patientes ont un déclin cognitif après
traitement. En outre, les patientes les plus âgées seraient plus à risque de déclin cognitif lorsqu’elles sont traitées par
chimiothérapie et ce particulièrement avec le docétaxel.
Remerciements : A l’ensemble des participantes, aux cliniciens, au CNO, Sanofi, PHRC et au Centre de Traitement des Données du CNO.
NOTES
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AXE 4
47) L’effet pro-migratoire des GPCR chimiotactiques nécessite la modulation de l’autophagie à travers la voie calpaïne/ATG5 : rôle potentiel dans l’invasion tumorale
(COLY Pierre-Michaël)
P.M. COLY, N. PERZO, V. LE JONCOUR, C. LECOINTRE, M.T. SCHOUFT, M.C. TONON, O. WURTZ, P. GANDOLFO, H. CASTEL ET F. MORIN
Inserm U982, Laboratoire de Différenciation et Communication Neuronale et Neuroendocrine (DC2N), Equipe Astrocytes
et Niche Vasculaire, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale (IRIB), Université de Rouen, 76821 Mont-SaintAignan
Les gliomes sont les tumeurs cérébrales primitives les plus fréquentes et les plus agressives. Sous l’influence de facteurs
chimiotactiques, les cellules de gliomes infiltrent activement le parenchyme cérébral, ce qui leur permet d’échapper aux
thérapies focales (chirurgie et radiothérapie) et de donner naissance à de nouveaux foyers tumoraux, à distance de la
tumeur initiale. Les travaux menés au sein de l’équipe ont pour objectif de comprendre les mécanismes intracellulaires
déclenchés par les facteurs chimiotactiques et leurs récepteurs, responsables de ce processus invasif.
L’autophagie est un mécanisme catabolique par lequel certaines protéines cytosoliques sont dirigées vers le compartiment lysosomial, où elles seront dégradées. L’activation ou l’inhibition de l’autophagie permet ainsi un remodelage
dynamique du protéome cellulaire. Bien qu’un lien fonctionnel ait été démontré entre le processus autophagique et la
migration cellulaire, le mode de régulation de l’autophagie par les récepteurs chimiotactiques restait encore totalement
inexploré.
La majorité des stimuli chimiotactiques se lient à des récepteurs membranaires appartenant à la famille RCPG (Récepteurs Couplés aux Protéines G). Par l’utilisation de la lignée cellulaire HEK-293 ainsi que la lignée de gliome humain U87,
nous démontrons que l’activation de deux récepteurs chimiotactiques de la famille RCPG, le CXCR4 et l’UT, provoque
une réduction marquée de la biogenèse des autophagosomes. Nous montrons que cet effet anti-autophagique est relayé
par le clivage calpaïne-dépendant de la protéine autophagique ATG5. Ainsi, l’utilisation d’ARN interférents dirigés contre
les calpaïnes 1 et 2 et la surexpression de la protéine ATG5 bloquent totalement les effets pro-migratoires et anti-autophagiques des récepteurs CXCR4 et UT. Nous démontrons finalement qu’une inhibition de l’activité autophagique via
la voie de signalisation calpaïne/ATG5 favorise la formation de complexes d’adhésion au front de migration cellulaire.
L’ensemble de nos travaux suggèrent qu’une inhibition du processus autophagique constitue un relai essentiel dans la
migration chimiotactique induite par les récepteurs UT et CXCR4, et pourraient permettre d’envisager de nouvelles cibles
thérapeutiques dans le traitement des gliomes de haut grade, fortement invasifs.
NOTES
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AXE 5
48) Épidémiologie et traitement des cancers de l’hypopharynx dans le Nord-Ouest de
la France (LAPÔTRE-LEDOUX Bénédicte)
Bénédicte LAPÔTRE-LEDOUX 1, Anne-Valérie GUIZARD 2, Simona BARA 3, Olivier GANRY 1, Ludivine LAUNAY 4, Olivier
DEJARDIN 4, Emmanuel BABIN 4, Guy LAUNOY 4, Karine LIGIER 5
1
2
3
4
5
Registre du cancer de la Somme, Bâtiment de Santé Publique, CHU hôpital nord, 80054 Amiens
Registre général des tumeurs du Calvados, Centre François Baclesse, Av Général Harris, BP 5026, 14076 Caen cedex 5
Registre des cancers de la Manche, CHP du Cotentin, 46 rue Val de Saire, 50102 Cherbourg-Octeville
Equipe U1086 INSERM, Cancers et Préventions CHU de CAEN
Registre général des cancers de Lille et de sa région, GRPS, C2RC, 235 Av de la Recherche cs 50086, 59373 Loos cedex
Introduction :
Le pronostic des carcinomes de l’hypopharynx figure parmi les plus sombres des cancers des voies aérodigestives supérieures. Dans des études épidémiologiques portant sur de grandes séries, il est décrit que 70 à 85 % des cas sont à un
stade III ou IV au diagnostic, et la survie observée à 5 ans est de 15 à 45%. Concernant la conduite thérapeutique, au
sein de la communauté oncologique aucun consensus n’est établi. Dans le nord-ouest de la France où l’incidence est
l’une des plus élevées au monde et la survie l’une des plus faibles, une étude haute résolution en population générale
des cancers de l’hypopharynx a été réalisée. L’objectif était de décrire ces cancers et leur traitement selon le stade et
l’âge au moment du diagnostic.
Matériel et méthodes :
L’étude haute résolution en population générale a concerné les cancers infiltrants de l’hypopharynx, pour des diagnostics
posés entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2010 chez des personnes de plus de 19 ans. L’étude a été réalisée par
quatre registres de cancer du nord-ouest de la France.
Résultats :
Parmi 312 cancers de l’hypopharynx inclus, 249 étaient situés au niveau du sinus piriforme. La moyenne d’âge au
diagnostic était, respectivement pour les hommes et les femmes, de 61,0 ans (36-94) et 57,6 ans (44-84). Seuls 17
cas n’avaient pas de comorbidité. Dans la majorité des cas un symptôme constituait le mode de découverte dont 121
(38,8%) avec une tuméfaction cervicale ou une altération de l’état général. Au moment du diagnostic, 278 cas étaient
localement avancés (stade III-IV), 29 localement limités (stade I-II) et dans 5 cas le stade n’était pas connu. Pour les
stades I-II, 14 cas (48,3%) ont eu une seule séquence thérapeutique et 25 (86,2%) une radiothérapie. Une chirurgie
tumorale avec préservation d’organe a été pratiquée dans 10 cas (34,5%), 8 avec une irradiation post chirurgicale. Pour
les stades III-IV, 122 cas (43,9%) ont eu deux séquences thérapeutiques, 64 (23,0%) avec une chimiothérapie puis une
radiothérapie. Une chirurgie tumorale a été réalisée dans 50 cas (18,2%), 45 étaient radicales. Enfin, 38 cas (12,2%)
n’ont reçu aucun traitement, la moyenne d’âge était de 65,0 ans (43-87), 26 (68,4%) avaient de sévères comorbidités
et 36 (94,7%) étaient au stade III-IV.
Discussion et conclusions :
C’était la première étude haute résolution en population générale menée en France pour les cancers de l’hypopharynx.
Au moment du diagnostic la plupart des patients avaient des comorbidités et une maladie avancée ce qui a conditionné
fortement le choix thérapeutique.
NOTES
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AXE 5
49) Prévalence et facteurs de risque d’infection nosocomiale chez les patients hospitalisés atteints de cancer : analyse des données Haute-Normandie de l’Enquête Nationale de Prévalence 2012 (LUCAS Mélodie)
Mélodie LUCAS 1, Marion LOTTIN 1, Denis THILLARD 2, Ludivine BOULET 1, Helene MARINI 1, Thomas VERMEULIN 1, Katiuska MILIANI 3, Delphine VERJAT 3, Laurence GUET 2, Pierre CZERNICHOW 1, Veronique MERLE 1
1
2
3
Département d’Epidémiologie et de Santé Publique, CHU-Hôpitaux de Rouen, Rouen
Antenne Régionale Haute-Normandie du CCLIN Paris Nord, Rouen
CCLIN Paris-Nord, Paris
Introduction :
Les infections nosocomiales (IN) chez les patients atteints de cancer peuvent être graves (retard de traitement, soins
supplémentaires, complications), néanmoins, peu de données sont disponibles sur la fréquence et les facteurs de risque
des IN chez ces patients. L’objectif de ce travail était d’estimer la prévalence, et de rechercher les facteurs de risque d’IN
chez ces patients.
Méthode :
Les données de l’enquête nationale de prévalence des IN (ENP) 2012 pour la Haute-Normandie ont été utilisées. Les
patients de plus de 2 ans ayant un cancer (tumeur solide, TS) ou une hémopathie (H) ont été sélectionnés. La liaison
de l’âge, du sexe, du score de MacCabe, de l’immunodépression (ID), d’une intervention chirurgicale et d’un dispositif
invasif (DI) (sonde vésicale, intubation, cathéter) avec la présence d’un IN a été testée en analyse univariée puis par
régression logistique (à partir des variables liées de façon significative à l’étape précédente, à l’exception de l’ID étroitement associée à la présence d’une H.
Résultats :
Sur 914 patients (âge moyen 68,4 ans, sex-ratio 1,2), 104 étaient infectés, avec 114 IN (urinaires 20%, respiratoires
19%, bactériémies 18%, ISO 11%, autres 31%). La prévalence globale (11,4%, IC95% [9,4-13,7]) était différente de
celle des patients non atteints de cancer (5%, [4,5-5,6]) et des patients de statut « cancer » inconnu (7,5%, [5,1-10,7]).
La prévalence était de 9,6% (77/798) chez les patients avec TS vs. 23,3% (27/116) chez les patients avec H (p<0,001).
En analyse univariée, 6 facteurs étaient liés à la présence d’une IN chez les patients atteints de cancer : sexe (hommes
: 14,2%, femmes : 8%, p=0,002), type de cancer (TS : 9,6% H : 23,3%, p<0,001), ID (oui : 14,6% non : 8,2%,
p=0,002), présence d’un DI (oui : 15% non : 5,7%, p<0,001), présence d’une sonde vésicale (oui : 18,9% non : 10,2%,
p=0,006) ou d’un cathéter (oui : 15,8% non : 5,6%, p<0,001). L’âge, le score de MacCabe, l’intubation et l’intervention
chirurgicale n’étaient pas liés à la présence d’IN. En analyse multivariée, quatre facteurs étaient liés à une IN : le type
de cancer (TS vs. HM : OR = 0,3 [0,2-0,6]), le sexe (M/F OR = 1,9 [1,2-3,1]), les cathéters (OR=2,9 [1,7-4,7]) et les
sondes urinaires (OR=1,9 [1,1-3,3]).
Conclusion :
Notre étude retrouve une prévalence plus élevée d’IN chez les patients atteints de cancers que chez les autres patients
hospitalisés, point souvent avancé mais peu documenté. Le nombre restreint de patients étudiés, correspondant à une
seule région, et le nombre limité de variables potentiellement explicatives recueillies dans l’ENP justifie des études complémentaires pour analyser les facteurs de risque, en dissociant les TS des H, apprécier le retentissement des IN sur la
prise en charge du cancer, et orienter les actions de prévention chez ces patients.
NOTES
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AXE 5
50) Analyse des réadmissions après cure de chimiothérapie identifiées à partir du
système d’information hospitalier : une méthode de repérage des événements indésirables associés à la chimiothérapie (LE BOURHIS-ZAIMI Maggie)
M. LE BOURHIS-ZAIMI 1, T. VERMEULIN 1, M. LOTTIN 1, F. DI FIORE 2, C. BRIFAULT 1, S. BOTA 3, D. PAILLOTIN 4, A.
COQUARD 5, N. MASSY 6, P. MICHEL 2, L. FROMENT 1, P. CZERNICHOW 1, V. MERLE 1
1
2
3
4
5
6
Département d’Epidémiologie et de Santé Publique, CHU de Rouen;
Départmenent d’hépato-gastro-entérologie, CHU de Rouen;
Clinique pneumologique, CHU de Rouen ;
Service de Pneumologie et de Soins Intensifs Respiratoires, CHU de Rouen;
Département de Pharmacie, CHU de Rouen
Centre Régional de Pharmacovigilance Haute-Normandie
Introduction : Les médicaments concentrent 42% des évènements indésirables associés aux soins (EIAS) conduisant
à une hospitalisation et 26% de ceux survenant pendant l’hospitalisation (ENEIS 2009). Les évènements associés à la
chimiothérapie anticancéreuse (EICA) sont difficiles à repérer parce qu’ils peuvent survenir à distance de l’administration, notamment après la sortie de l’hôpital, et parce qu’il est nécessaire de distinguer les EICA attendus, ne nécessitant
pas d’investigation particulière, de ceux inattendus ou de gravité inhabituelle pour lesquels des mesures correctives
pourraient être justifiées. L’INCA recommande la mise en place de Revue de Morbi-Mortalité (RMM) traitant de ces EICA,
mais l’identification des EICA reste un obstacle à cette mise en place. Notre hypothèse était que ces EICA pourraient être
repérés par l’étude des réadmissions survenues après une cure de chimiothérapie.
Objectif : rechercher si l’étude des réadmissions après cure de chimiothérapie permet d’identifier des EICA inattendus
et/ou inhabituellement graves, et évaluer la faisabilité en routine de cette identification.
Méthode : à titre de test, l’analyse a été réalisée pour une molécule particulière (Gemcitabine). Nous avons extrait, à
partir des données du PMSI et du logiciel de prescription des chimiothérapies, les séjours avec un Diagnostic Principal
(DP) de séjour autre que Z51.1 (« Séance de chimiothérapie pour tumeur »), et survenant dans les 30 jours après une
cure de chimiothérapie par gemcitabine (seule ou associée) réalisée au 2ème trimestre 2014. Chaque séjour identifié par
la requête a été ensuite analysé par l’équipe de gestion des risques à partir du dossier médical informatisé afin de repérer
les événements indésirables graves. Les critères de jugement étaient le nombre et le type d’EICA identifiés, ainsi que le
temps nécessaire pour l’analyse. En l’absence de gold standard pour le diagnostic des EICA, nous n’avons pas calculé de
sensibilité et de spécificité de la méthode.
Résultats : Au 2ème trimestre 2014, 82 patients ont été traités par gemcitabine dans notre CHU lors de 337 séjours ;
48 de ces patients (59%) ont fait l’objet de 71 réadmissions (21,1 %). Parmi ces 71 séjours, 14 EICA inattendus et/
ou graves ont été repérés : 7 hématologiques (4 thrombopénies, 2 anémies et 1 neutropénie fébrile), 3 digestifs (syndromes occlusifs), 1 respiratoire (atélectasie totale pulmonaire droite), 3 autres (repérage de 3 effets indésirables rares
devant être signalés à la pharmacovigilance : 1 infarctus du myocarde, 1 vascularite toxique et 1 microangiopathie
thrombotique). L’imputabilité des ces EICA à la gemcitabine n’a pas pu être formellement établie. La durée médiane des
séjours avec EICA était de 7,5 jours (1-53). Le temps d’étude par dossier variait de 5 à 15 min.
Conclusion: Ces résultats préliminaires montrent que le croisement des bases de données de prescriptions de chimiothérapie et du PMSI permet effectivement d’identifier des séjours avec EICA, toutefois l’imputabilité des EICA à la chimiothérapie reste difficile et nécessite une analyse collective pluridisciplinaire. Néanmoins cette méthode est peu coûteuse
en temps, avec une bonne rentabilité (14 séjours avec EICA repérés pour 71 séjours analysés) et a l’intérêt de cibler des
EICA graves puisque possiblement associés à une réadmissions. Elle pourrait représenter une méthode de screening,
avant une analyse en RMM de ces EICA possiblement imputables à la gemcitabine pour identifier des EICA évitables et
les mesures d’amélioration possibles.
NOTES
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ZZZPDWZLQRUJ
Plateforme nationale au service de l’innovation
et du transfert de technologie en cancérologie
6ղDSSX\DQWVXUOHV&DQF«URS¶OHVHWWRXWHVOHVVWUXFWXUHV G«GL«HV0$7:,1LGHQWL‫ؤ‬HHW DFFRPSDJQHGHV
SURMHWVGHUHFKHUFKHGղH[FHOOHQFHHQRQFRORJLHUHSRVDQWVXUXQHSURSUL«W«LQGXVWULHOOHVROLGH/ղREMHFWLIHVW
GղRSWLPLVHUOHSRWHQWLHOGHWUDQVIHUWHQFRQVROLGDQWODSUHXYHGHFRQFHSWHWODPDWXUDWLRQSU«FOLQLTXHGH
SURMHWVSU«FRFHVDXWUDYHUVGղXQSURFHVVXVFROODERUDWLIHQWUHFKHUFKHXUVHWLQGXVWULHOV
MATWIN
Partenariat public-privé
INDUSTRIE
RECHERCHE
Mutualiser une plateforme de
sourcing d’innovations précoces
Renforcer le potentiel
de transfert des innovations
PATIENTS
Proposer plus rapidement
des perspectives de traitement
Pourquoi candidater ?
Comment candidater ?
&RQWDFWH] OD SODWHIRUPH 0$7:,1 HW G«SRVH]
XQHOHWWUHGղLQWHQWLRQHQFRQWLQXWRXWDXORQJGH
OղDQQ«H3RXUFRPSUHQGUHOHVREMHFWLIVHWHQMHX[
de MATWIN, prenez connaissance du texte
GH OղDSSHO ¢ FDQGLGDWXUHV HW W«O«FKDUJH] OHV
GRFXPHQWV VXU ZZZPDWZLQRUJ 5DSSURFKH]
YRXV GH YRWUH VWUXFWXUH GH YDORULVDWLRQ HW GH
Qui peut candidater ?
YRWUH &DQF«URS¶OH GH UDWWDFKHPHQW D‫ؤ‬Q GH
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88
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
Labellisé en octobre 2012 par l’InsƟtut NaƟonal du Cancer comme un des 8 Sites français de
Recherche Intégrée sur le Cancer (SIRIC), ONCOLille souƟent et accompagne les acteurs lillois de la
recherche fondamentale et clinique en cancérologie.
Par conven on cons tu ve du 19 septembre 2013,
ONCOLille s’est cons tué en un groupement d’intérêt
Scien fique (GIS) . Ses membres fondateurs sont : le
CHRU de Lille (Etablissement Porteur), le Centre Oscar
Lambret, le CNRS, l’INSERM, les Universités de Lille 1,
Lille 2 et Lille 3.
ONCOLille regroupe des acteurs d’excellence, de la
recherche fondamentale, transla onnelle et clinique
dans les domaines de la biologie moléculaire et cellulaire, de la géné que, de l’imagerie de pointe, des
modèles animaux, de la clinique et des sciences humaines et sociales.
Toutes ces spécialités sont regroupées et coordonnées
afin d’intégrer rapidement les connaissances et ainsi
faire bénéficier les pa ents des avancées technologiques les plus récentes en cancérologie.
Le SIRIC ONCOLille comprend :
Près de 20 laboratoires lillois, soit une trentaine
d’équipes de recherche et une communauté de plus
de 300 chercheurs et cliniciens - chercheurs dont les
ac vités sont organisées selon deux axes de recherche.
Membres fondateurs :
Centre Hospitalier Régional et Universitaire de Lille (CHRU de Lille),
Centre régional de lu e contre le cancer Oscar Lambret (COL),
Ins tut Na onal de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM),
Centre Na onal de la Recherche Scien fique (CNRS)
Universités de Lille 1, Lille 2 et Lille 3
Membres associés :
Ins tut de Biologie de Lille (IBL),
Cancéropôle Nord-Ouest
Axe 1 : Résistance de la tumeur et de
l’hôte aux traitements locorégionaux
Financeurs :
Ins tut Na onal du Cancer (INCa),
INSERM
Direc on Générale de l’Offre de Soins (DGOS)
Axe 2 : dormance et persistance tumorale
après traitement
Partenaires :
Métropole Européenne de Lille (MEL),
Conseil Régional du Nord-Pas de Calais,
Eurasanté,
Ins tut pour la Recherche sur le Cancer de Lille (IRCL),
Ligue Na onale Contre le Cancer
A ces deux axes, s’intègre un axe transverse des
sciences humaines et sociales. Ils sont supportés par
quatre plateformes technologiques de pointe (biologie, imagerie, modèles animaux et méthodologie)
EvaluaƟon à mi-parcours :
Appel à projets SIRIC 2015 :
Le SIRIC ONCOLille sera évalué sur
ses deux ans et demi d’ac vité de recherche. Ce e évalua on consistera en
la remise d’un rapport d’ac vité en août
2015 suivi d’une audi on par un conseil
interna onal d’experts scien fiques qui
se réunira à l’Ins tut Na onal du Cancer
en décembre 2015.
Le SIRIC a lancé ce e année un appel à
projets auprès de ses collaborateurs afin
de promouvoir les collabora ons scienfiques à l’échelle na onale et internaonale. Les projets déposés jusqu’au 15
juin 2015, seront évalués pour la rentrée
2015. Deux à trois projets sélec onnés
seront financés à hauteur de 50K€ maximum à par r de janvier 2016.
Recrutement
scienƟfique :
d’un
coordinateur
Monsieur Maximilien VANLEENE, docteur en Biomécanique et Génie Biomédical, a été accueilli au sein de l’équipe
d’anima on du SIRIC ONCOLille et y
assure la mission de coordina on scienfique.
Contact :
[email protected]
Informa ons sur www.canceropole-nordouest.org et très bientôt sur www.oncolille.fr
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
89
PRÉSENTATION
des différentes
PLATEFORMES
AU SEIN DU
CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
LE CENTRE DE TRAITEMENT DES DONNÉES
DU CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
Plateforme de recherche clinique
du Cancéropôle Nord-Ouest
labellisée par l’INCa en 2007 et soutenue par
la Ligue Nationale Contre le Cancer depuis 2006
Le Centre de Traitement des Données du Cancéropôle Nord-Ouest est une plateforme
commune à l’ensemble des équipes de l’interrégion Nord-Ouest et peut être contacté pour
une aide à la réalisation de projets scientifiques (recherches biomédicales, enquêtes
épidémiologiques, recherches en soins courants, bases clinico-biologiques, …)
MISSIONS ET COMPÉTENCES
ÉQUIPE
•
Fournir l’aide logistique permettant de garantir la qualité des informations recueillies :
aide à la conception des questionnaires,
saisie des données, gestion des bases de
données, suivi à long terme des études
•
Apporter une expertise pour la gestion des
projets
•
Apporter une expertise statistique pour
l’analyse des résultats
•
Apporter une aide à la valorisation des résultats et une collaboration à la publication
•
Réaliser le codage des évènements indésirables, procéder à la réconciliation des
bases de données
OUTILS
Logiciels professionnels compliants aux normes
internationales (21-CFR part 11, GCP ICH)
•
•
•
•
•
CONTACT
Marie CASTERA-TELLIER
Calcul du nombre de sujets nécessaire
Randomisation
Gestion des données
Codage médical
Analyse statistique
Tél : 02 31 45 40 78
[email protected]
Portail d’accès sécurisé (VPN-SSL) : https://www.ctd-cno.org
www.ctd-cno.org
ACTIVITÉ
159 projets de recherche pris en charge de 2006 à 2014
• 10 projets incluant la gestion de données, l’hébergement informatique, mais également
l’analyse statistique et l’aide à la publication
• 59 projets avec gestion de données et hébergement informatique
• 90 projets en hébergement informatique des bases de données et gestion des utilisateurs
44 recherches biomédicales en cours d’inclusion en 2014
• 14 recherches portant sur des médicaments
• 6 recherches portant sur des dispositifs médicaux
• 24 recherches hors produits de santé
91
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
PLATEFORME DE GÉNOMIQUE
FONCTIONNELLE & STRUCTURALE (LILLE)
Contact : Martin FIGEAC / E-mail : [email protected] / : + 33 (0)3 20 16 92 13
Localisée à l’IRCL, la plate-forme de génomique fonctionnelle
et structurale est une structure dédiée à l’analyse génomique.
C’est un service commun de l’université Lille 2 ouvert à la
communauté scientifique publique (Universités, CHRU, INSERM, CNRS..) ou privée, pour des projets à moyen/haut
débit.
Notre plate-forme est d’autre part labellisée IBiSA (Infrastructures en Biologie, Santé et Agronomie) et travaille en
étroite collaboration avec les équipes de recherche du Cancéropôle Nord-Ouest.
Les analyses génomiques ont pour but de détecter et de
quantifier sur des biopuces ou par séquençage haut débit
la présence de nombreuses séquences d’ADN ou d’ARN et
leurs variations, à l’échelle d’un génome ou dans une région
ciblée.
La plate-forme se compose de quatre plateaux complémentaires correspondant aux différentes approches génomiques :
•
Le premier plateau technologique utilise le séquençage
haut débit de LifeTechnologies (PGM Ion-Torrent et IonProton), dit de nouvelle génération, pour proposer une
approche génomique de séquençage avec une couverture et une précision inégalée.
•
Les deux plateaux suivant correspondent aux technologies de micro-arrays les plus utilisées dans le monde :
les technologies Agilent et Affymetrix.
•
Finalement, le quatrième plateau, transversal, permet
l’analyse bioinformatique des données générées. Notre
équipe est spécialisée dans le conseil et la mise en place
de projets de génomique et l’accompagnement de nos
partenaires au cours de l’analyse.
Target-seq (reseq), RNA-seq, sRNA-seq (miRNA-seq), ChIP-seq,
DNase-seq, RIP-seq, CGH-array, SNP-array,
transcriptomique
Mutation, insertion/délétion,
genotypage, variations du nombre de copies,
disomie uniparentale, translocation, maladie résiduelle,
expression différentielle, épissage différentiel, régulation des gènes
92
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
PLATEFORME DE GÉNOMIQUE (ROUEN)
Contact : Thierry Frebourg / E-mail : [email protected]
La plate-forme de génomique de Rouen a pour mission de mettre au point et de transférer en
routine de nouvelles méthodes d’explorations du génome, d’en assurer la diffusion par le biais
de formation et d’accueil de stagiaires ou de journées scientifiques et de les effectuer sous la
forme de prestations dans le cadre de collaborations scientifiques nationales et internationales.
La stratégie de cette plate-forme dans le contexte inter-régional du CNO, le contexte national et
international avec le développement de grosses plateformes génomiques est de se spécialiser
dans l’interprétation biologique et médicale des variations génétiques de signification inconnue,
principal défi des analyses pan-génomiques et, en particulier, du NGS et dans la formation de
personnels de laboratoires de recherche et diagnostiques français et étrangers.
Cette plate-forme de génomique assure entre autres les explorations suivantes :
•
•
•
•
QMPSF à façon (Quantitative Multiplex PCR of Short Fluorescent Fragments) permettant la
détection en routine des altérations quantitatives constitutionnelles ou somatiques, géniques
ou génomiques.
Tests fonctionnels ex vivo d’épissage permettant d’étudier, à partir de l’ADN génomique,
l’impact sur l’épissage des variants de signification inconnue détectés dans les gènes de prédisposition aux cancers ou dans les autres maladies Mendéliennes.
Analyse du déséquilibre d’expression allélique des gènes autosomiques, par la méthode
SnaPShot sur RT-PCR.
Analyse bioinformatique des données du séquençage haut débit basé sur le logiciel EVA
(Exome Variation Analyzer) développé par le département de Bioinformatique de l’Université
de Rouen (LITIS) et l’Inserm U1079 permettant la filtration des données de NGS, la classification des variations génétiques et la comparaison d’exomes.
PLATEFORME BAS-NORMANDE DE SÉQUENÇAGE
DE NOUVELLE GÉNÉRATION « SÉSAME »
Contact : Dominique Vaur / E-mail : [email protected]
Centre François Baclesse / Plateforme Sésame
La Plateforme bas-normande de séquençage de nouvelle génération « SéSAME » (Séquençage
pour la Santé, l’Agronomie, la Mer et l’Environnement) a pour objectif de mettre à disposition
des équipes de la région des locaux, des équipements et un support technique et bioinformatique aux projets de séquençage à très haut débit dans les domaines de la santé, l’agronomie,
la mer et l’environnement. Elle est équipée de deux séquenceurs Illumina, un GAIIx et un MiSeq
ainsi que des équipements nécessaires à la préparation à haut débit des échantillons en particulier deux robots « High-Throughput» Beckman.
Dans le domaine de la recherche en cancérologie, la plateforme est utilisée pour l’étude des
formes héréditaires de cancer du sein ou des ovaires d’une part et pour l’identification de cibles
moléculaires à visée thérapeutique dans les tumeurs. Dans ce domaine, la plateforme développe
des process de préparation des librairies, de séquençage et d’analyse bioinformatique permettant d’utiliser la technologie de séquençage à haut débit dans un cadre diagnostic.
93
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
LES TUMOROTHÈQUES
DANS LE CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
Les ressources biologiques sont cryopréservées et stockées au sein de 5 tumorothèques :
Tumorothèque
de CAEN
Tumorothèque
de ROUEN
Tumorothèque
de LILLE
Tumorothèque
d’AMIENS
Tumorothèque
de LENS
(certification NF S 96900 prévue 2015)
(certification NF S 96900 prévue 2015)
(certifiée NF S 96-900
en 2014)
Resp. Tissuthèque :
Pr F. Galateau-Sallé
Resp. Cellulothèque :
Pr X.Troussard
Resp. Tissuthèque :
Pr JC Sabourin
et Pr JM Picquenot
Resp. Tissuthèque :
Pr MC.Copin
Resp. Cellulothèque :
Pr C.Preudhomme
Resp. Tissuthèque et
Cellulothèque :
Pr H.Sevestre
Resp. Tissuthèque :
Dr. C.Fromentin
Resp. Cellulothèque :
Dr H.Vandeputte
Mission des tumorothèques
Ces centres de ressources biologiques permettent de cryopréserver des tissus, cellules ou fluides biologiques issus du
soin, dans des conditions particulièrement rigoureuses, permettant de préserver l’intégrité des structures tissulaires,
cellulaires et moléculaires avec un haut niveau de qualité. Les tumorothèques ont une double vocation :
• Sanitaire : Amélioration de la prise en charge diagnostique et thérapeutique des patients ou si nécessaire de celui des
membres de leur famille (bénéfice direct pour le patient qui a été prélevé)
• Recherche : Permet à la communauté scientifique de faire avancer la recherche sur le cancer, sur les traitements ou
sur les pathologies associées aux cancers (bénéfice collectif)
Informations en consentement du patient
L’utilisation des échantillons d’un patient à une fin médicale ou scientifique autre que celle pour lesquels ils ont été prélevés nécessite au préalable que le patient ait été informé de cette autre fin, ne s’y soit pas opposé (art. 1211-2 du code
de la santé publique), et si cette utilisation implique l’examen de caractéristiques génétiques du patient, qu’il ait donné
son accord écrit (art. 16-10 du code civil).
Le Catalogue des collections
Afin d’accéder aux catalogue des collections de ressources biologiques conservées au sein des tumorothèques, ceuxci ont été mis en réseau grâce à l’acquisition de la solution de Tumorothèque Virtuelle de la société Modul-Bio : www.
biobank-no.org.
Les données disponibles sur la TVCNO n’étant pas exhaustives, il est possible d’effectuer une demande de ressources
biologiques dans le cadre d’un projet de recherche (collaboration ou prestation) en se rendant sur le site du CNO :
http://www.canceropole-nordouest.org/plateformes/le-reseau-des-tumorotheques.
Démarche qualité, enjeux et collaborations
-Les tumorothèques situées dans le CNO se sont engagées dans une démarche de certification selon la norme qualité
NF S 96-900 spécifique pour les structures qui recueillent, conservent et mettent à disposition, dans le respect de la
législation en vigueur, des ressources biologiques à des fins de recherche.
-Ce critère qualitatif qui s’ajoute aux critères d’évaluation des tumorothèques (Sorties recherches, Consentements..)
deviendra déterminant dans l’attribution des financements MERRI des tumorothèques.
-Les tumorothèques sont sollicitées pour de nombreux projets de recherche, ANR, INSERM, AAP Européens, INCa,
Financement Privé (fondation, association, ligue, ARC), Financement Industriel, Financement local, UNICANCER, Cancéropôle. Elles se sont également engagées à participer aux réseaux thématiques et aux bases clinicobiologiques
sélectionnées par l’INCa :BIOCAP,CONTICABASE,FREGAT,BCB GLIOBLASTOMES, LYMPHOPATH, MELBASE, MESOBANK,
POLA,REFCOR,TENPATH etc.
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8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
PLATEFORME NATIONALE METHODOLOGIQUE
POUR LA RECHERCHE SUR LES INEGALITES
SOCIALES EN CANCEROLOGIE
Contact : Guy Launoy / E-mail : [email protected]
Comme souligné par le Président de la République lors de la promulgation du 3ème plan cancer
2014-2019 le 4 février 2014 (www.e-cancer.fr), la lutte contre les inégalités sociales et territoriales est une priorité politique clairement affichée (objectif 15.1 du plan cancer 2014-2019).
Cette politique de lutte contre les inégalités sociales doit s’appuyer sur la connaissance la plus
approfondie possible des mécanismes de construction de ces inégalités et la connaissance fine
de la réalité de la situation dans les territoires.
Depuis plusieurs années, le Cancéropôle Nord-Ouest a favorisé l’émergence d’un axe de recherches et d’actions dédiés spécifiquement à l’étude et la réduction des inégalités sociales de
santé. L’intérêt de cet axe et la qualité de ses travaux ont été reconnus à plusieurs reprises lors
de l’évaluation des cancéropôles par un jury international. Le cœur de cet axe est constitué de
la « plateforme méthodologique pour l’étude et la réduction des inégalités sociales de santé en
cancérologie » intégrée à l’UMR INSERM 1086 « Cancer & Préventions » de Caen.
L’activité de la plate-forme est organisée autour des techniques et des outils permettant une
approche géographique des inégalités sociales et territoriales dans l’incidence, la prise en charge
et le pronostic des cancers. La plateforme propose d’apprécier l’environnement socioéconomique
des individus en utilisant des techniques et des logiciels de géocodage, des systèmes d’information géographiques (SIG), en développant des calculs de distances géographiques et des indices
écologiques appliqués à la plus petite entité géographique disponible (Ilôts Regroupés pour
l’Information Statistique). Plusieurs indices sont en cours de développement. L’indice de déprivation sociale, construit et publié en 2012 est actuellement dans une phase de développement
européen.
Un nouvel indice, indice d’isolement, est en cours de construction. Il sera disponible en septembre 2015. Appliquant ces techniques et ces méthodes à des données de santé provenant de
cohorte de population, de séries hospitalières, de structures de dépistage, ou de registres de
cancers par exemple, la plateforme a permis de mettre en évidence la construction des inégalités
sociales à chaque étape de la prise en charge des patients atteints de cancers, ou parfois même
de pathologies non cancéreuses. La plateforme est engagée dans une quinzaine d‘études analytiques et plusieurs études d’intervention. Au niveau national, la plateforme a été labellisée par la
Ligue Nationale Contre le Cancer et une réflexion est actuellement engagée avec l’INCA et l’InVS
pour que la plateforme développe une interaction permanente avec l’ensemble des registres de
cancer du réseau national FRANCIM.
95
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
PLATEFORME NATIONALE QUALITÉ DE VIE
La plateforme Qualité de Vie et Cancer fédère les compétences des spécialistes de la QdV au niveau national afin d’améliorer la méthodologie de la
mesure et de l’analyse de la QdV des études en cancérologie.
Depuis octobre 2013, trois équipes du Cancéropôle Nord-Ouest travaillant sur la QdV :
• EA 4666 « Développement du lymphocyte normal et pathologique : transduction des voies de
signalisation » (Amiens),
• Cancers & Préventions U 1086 INSERM-UCBN (Caen)
• Unité de Recherche en Sciences Cognitives et Affectives URECA EA 1059 - Université Lille 3
(Lille)
ont intégrées la plateforme nationale de QdV. L’objet de cette conférence est de présenter les
missions de la plateforme de QdV et son fonctionnement au sein du Cancéropôle Nord-Ouest.
Missions principales :
Proposer une expertise statistique et méthodologique pour la mesure et l’analyse de la qualité de vie dans :
- les essais cliniques (phases II, III et IV)
- les études épidémiologiques
- les études médico-économiques
Améliorer les connaissances méthodologiques pour la mesure et l’analyse de la qualité de vie en développant une recherche méthodologique de transfert
Axes de recherche de la plateforme (pour la recherche de transfert)
1.
2.
3.
4.
5.
Développement conceptuel et approches intégratives de la QdV
Validation, sélection et utilisation de questionnaires de QdV
Analyses longitudinales de la QdV
Valeur pronostique de la QdV et relation avec les critères cliniques
Approche médico-économique de la QdV
Contacts pour le CNO
Liste des services proposés par la plateforme
•
•
•
•
•
•
Sélection de questionnaires de QdV et de santé
perçue
Adaptation et validation de questionnaires de
QdV et de santé perçue
Relecture ou aide à la rédaction de protocoles
de QdV
Relecture ou aide à l’élaboration de plans d’analyse de la QdV
Analyses statistiques et interprétations de la
QdV
Rédaction d’articles de QdV
•
•
•
•
•
96
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
Dr. Natacha Heutte (coordinatrice),
U 1086 Inserm, Université de Caen
Basse Normandie : natacha.heutte@
unicaen.fr
Djihane Ahmed-Lecheheb (chef de projets), U 1086 Inserm : [email protected]
Identification et mise en œuvre d’études méthodologiques ancillaires de QdV
Identification et mise en œuvre d’études
médico-économiques de QdV
Aide à la soumission de projets aux appels
d’offres
PLATEFORME CANCER ET COGNITION
COORDONNÉ PAR LE CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
Responsable Plateforme : Pr F. Joly
Site internet : www.canceretcognition.fr
Créée par le Cancéropôle Nord-Ouest (CNO), la plateforme Cancer et
Cognition est un consortium multidisciplinaire, unique en France et au
niveau international, rassemblant des médecins, neuropsychologues et
chercheurs en neurosciences. Elle s’inscrit dans la droite lignée de l’axe
4 du CNO baptisé Cancer et Neurosciences. Nos domaines d’expertises
communs : le cancer et ses traitements, et les troubles cognitifs. Notre
expertise est en lien avec les intergroupes de recherche clinique en cancérologie, les chercheurs, les médecins, les patients et les compagnies
pharmaceutiques.
Organisation de la plateforme
Services proposés
Pr F. Joly
Caen, U1086, CFBCHU
• Évaluation des troubles cognitifs dans le cadre d’essais
cliniques
• Montage d’études cliniques
dédiées aux troubles cognitifs
• Étude des troubles cognitifs dans des groupes ciblés
comme les personnes âgées
• Imagerie cérébrale (IRM,
PET Scan)
et biomarqueurs
Dr H. Castel
Rouen, U982
Dr B. Giffard,Caen,
U1077
& I.Leger, Caen,
U1086, Paris, IGR
Tests :
• Proposition de tests cognitifs adaptés et standardisés
en fonction de la situation
clinique
Imagerie fonctionnelle :
• Examen des manifestations
fonctionnelles des troubles
cognitifs par IRMf et PET
Scan,
• Identification des processus
physiopathologiques,
Dr N. Heutte
Caen, U1086
• Détection de biomarqueurs
dans le modèle animal et chez
les patients
• Création de protocoles
d’études comportementales
chez l’animal
• Evaluation des paramètres
pouvant
entraîner
des
troubles cognitifs
• Imagerie cérébrale
modèles animaux
• Soutien et/ou méthodologie
statistique dans les protocoles d’études selon le design
de l’étude retenu.
• Aide à la soumission de projets aux appels d’offre
• Soutien et/ou rédaction du
plan d’analyse statistique et
interprétation des résultats.
des
• Etude des liens entre dysfonctionnements cérébraux et
troubles cognitifs
Partenaires/Collaborations
De nouvelles collaborations permettront d’apporter un volet complémentaire d’expertise à l’équipe du CNO autour du système
nerveux central et consistera en un travail synergique entre neuropsychologues, statisticiens, informaticiens, ergonomes, cancérologues, neurologues, avec pour ambition, une visibilité nationale.
Cancéropôle Nord-Ouest
- Unité Inserm U982 de Rouen «Différenciation et
communication Neuronale et Neuroendocrine»,
Rouen
- Unité Inserm U1086 «Cancers et Préventions»,
Caen
- Unité Inserm U1077 «Neuropsychologie et neuroanatomie fonctionnelle de la mémoire humaine»,
Caen
- Centre François Baclesse, Caen/ CHU de Caen,
- Centre Henri Becquerel, Rouen/ CHU de Rouen,
- Centre Oscart Lambret / CHRU de Lille,
- Institut Jules Bordet, Bruxelles,
- CHU d’Amiens
Collaborations
toires)
(Equipes/Groupes/Labora-
- Hôpital Pitié Salpêtrière, Paris
- Hôpital du Val de Grâce, Paris
- École Normale supérieure, Cachan,
- OncoNeurotox, Paris
- UMR 8257 Cognac G, Paris
- GREC-Onco
- PSY-NCA, Rouen
- UMR 6301 CNRS-CEA-UCBN «Imagerie et
Stratégies Thérapeutiques des pathologies
Cérébrales et Tumorales» (ISTCT), Caen
Partenaires
-Institut Gustave Roussy, Paris
-Centre Antoine Lacassagne, Nice
-Centre Paul Strauss, Strasbourg
-CHU Strasbourg
Plateformes
-Cyceron, Caen
-Pissaro, Rouen
-Primacen, Rouen
Intergroupes
-Unicancer
-Groupe GINECO
-EANO
-ANOCEF
-SNLF
Task Forces
- ICCTF
- EORTC
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8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
LES CINQ AXES DE RECHERCHE
DU CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
AXE 1
Du développement et la validation de biomarqueurs pronostiques et
prédictifs à l’innovation thérapeutique
Cet axe regroupe la majorité des forces en recherche clinique et fondamentale de l’inter-région dans le domaine des
tumeurs solides. Deux programmes pluridisciplinaires interagissent fortement par le biais de la technologie du séquençage de nouvelle génération (NGS). Le premier programme, organisé au sein du Centre de génomique médicale et de
médecine personnalisée de Normandie crée en 2014, a pour objectif de caractériser le déterminisme génétique des
cancers du sein, de l’ovaire et du côlon, et induits par une mutation du gène p53. Il tire parti de l’intégration des
équipes du CNO dans des réseaux nationaux et au sein de plusieurs consortiums européens et internationaux en oncogénétique. Le deuxième programme a pour objectif  Comité de pilotage
[email protected]
de décrypter l’hétérogénéité tumorale des cancers du côlon et du poumon par le biais
[email protected]
de séquençage haut débit de grande profondeur dans le but de mettre à jour les mé[email protected]
canismes de résistance aux thérapies ciblant les récepteurs tyrosines kinases (RTK).
[email protected]
AXE 2
Aspects cliniques et biologiques des hémopathies malignes B
L’oncohématologie bénéficie depuis longtemps d’une forte structuration au plan national aussi bien dans la prise en
charge clinique des patients que dans le développement des projets de recherche. L’axe coordonne ainsi des projets
de recherche translationnelle nationaux sur les hémopathies lymphoïdes B matures avec deux grands domaines de
recherche. Le premier concerne l’hémato-gériatrie des hémopathies lymphoïdes, visant à caractériser les aspects phénotypiques et pronostiques des patients âgés (> 70 ans) atteints principalement de
lymphomes ou de LLC. Le second porte sur les caractérisations cliniques et molécuComité de pilotage
laires de tumeurs malignes à cellules B rares (Leucémie lymphoréticulaire, maladie  [email protected]
[email protected]
de Waldenstrom, lymphocytose binuclée, hémopathies bi-clonales, et lymphomes à
[email protected]
cellules B réfractaires).
[email protected]
AXE 3
Imagerie moléculaire et adaptation thérapeutique
Les équipes de radiothérapie et de médecine nucléaire du CNO ont structuré au sein de cet axe une activité de recherche
clinique et méthodologique s’appuyant sur un parc cohérent de matériel lourd dans les CLCC et CHU de l’inter-région
(TEP, tomothérapie, CyberKnife,…). L’objectif est de valider le concept novateur de redistribution de dose en radiothérapie à partir d’une imagerie fonctionnelle et moléculaire. Le principal angle d’attaque
reste les études cliniques de phase II-III (150 à 350 patients à l’échelle française ou
Comité de pilotage
européenne) et cette thématique, initiée au sein du CNO, relayée au niveau natio-  [email protected]
nal par les Sociétés Françaises de Radiothérapie (SFRO) et de Médecine Nucléaire
[email protected]
(SFMN) dispose maintenant d’une visibilité européenne.
[email protected]
AXE 4
Cancer et neurosciences
Améliorer la prise en charge des séquelles du cancer et des traitements est identifié comme un objectif du plan cancer
2015-2019 (action 8-3). Grâce au modèle de compétences multidisciplinaires développé par l’axe sur l’évaluation des
troubles cognitifs en cancérologie (études cliniques longitudinales, approches neuropsychologiques innovantes, neuroimagerie, modèles animaux spécifiques pour l’évaluation des mécanismes neurobiologiques), le CNO est en position de
leader national sur la thématique «Cancer et Cognition». Cette expertise unique en
France sera bientôt mise à la disposition de la communauté scientifique et médicale
de pilotage
et des industries pharmaceutiques sous la forme d’une plate-forme novatrice «Can Comité
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cer et Cognition». Cette thématique bénéficie d’une visibilité internationale par son
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intégration dans l’International Cancer and Cognition Task Force (ICCTF) et dans la
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Task Force européenne de l’EORTC sur « Cognition et Cancer ».
AXE 5
Cancers, individu et société
Cet axe développe des approches interdisciplinaires (santé publique, psychologie, sociologie, santé au travail, épidémiologie, économie, géographie) visant à mieux comprendre l’influence de l’environnement du patient, dans ses
dimensions socioéconomiques, familiales, psychologiques sur l’occurrence du cancer, son évolution, son pronostic ainsi que ses retombées psychologiques, familiales, sociales et professionnelles dans la vie du malade après le
traitement de son cancer. S’appuyant sur une forte collaboration avec les registres
de cancer, très présents sur le territoire du CNO et les structures locales d’orgade pilotage
nisation du dépistage, les projets de recherche-action développés visent à fournir
 Comité
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aux praticiens et aux responsables de santé publique des modifications du mode
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d’exercice ou de l’organisation du système de santé capables de réduire les inégalités sociales et territoriales et fondées sur des preuves (« evidence-based public
healthpolicy »)
98
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
Les communications par ordre alphabétique
n° de poster
ou com.
orale
n°
page
AL BAGAMI Mohamed
28
65
GONZALES Fanny
AL BAGAMI Mohamed
32
69
GUICHET Pierre-Olivier
Com Orale 9
33
GUILBERT Matthieu
NOM
ANFRAY Clément
AURY-LANDAS Juliette
NOM / Prénom
9
46
HASNA Jessy
BADAOUI Mehdi
20
57
HOUESSINON Aline
BAILLEUL Justine
Com Orale 7
31
BENHABILES Hana
6
BOCHEREAU Flora
27
BOUGEARD Gaëlle
24
BOUZELFEN Abdelilah
37
8
15
52
BRAY Fabrice
BROSSEAU Solenn
n° de poster
ou com.
orale
n°
page
33
70
Com Orale 10
34
18
55
19
56
Com Orale 4
28
KASPER Edwige
23
60
43
KELLER Maureen
13
50
64
LAMBERT Mélanie
35
72
61
LANGE Marie
46
83
74
LAPOTRE-LEDOUX Bénédicte
48
85
45
LAURENT Carine
42
79
Le BOURHIS-ZAIMI Maggie
50
87
77
BUSTANY Sophie
39
76
LHUISSIER Eva
40
CAMUS Vincent
43
80
LORETTI Aurore
Com Orale 12
36
CARTON-LATRECHE Céline
36
73
LUCAS Mélodie
49
86
CHEVALIER Elodie
14
51
MARESCHAL Sylvain
38
75
COLY Pierre-Michaël
47
84
MEKKI Meriem Sarah
1
38
Com Orale 3
27
MODZELEWSKI Romain
Com Orale 8
32
48
CORVAISIER Matthieu
4
41
MRIZAK Dhafer
11
DELLIAUX Carine
COUTURE Alexandre
29
66
MULLER Etienne
Com Orale 2
26
DUBOIS Fatéméh
12
49
MUSTAPHA Rami
5
42
DUBOIS Martine
44
81
PERRIERE Marianne
21
58
DUBOIS Martine
45
82
QUILLET Aurélien
30
67
DUBOIS Sydney
Com Orale 6
30
RENAUD Sarah
10
47
DUBUISSEZ Marion
3
40
ROUSSEL Lise-Marie
Com Orale 11
35
DUMORTIER Mandy
17
54
SEFRIOUI David
22
59
DUPLOYEZ Nicolas
34
71
SFAXI Samah
26
63
7
44
SIMONNEAU Claire
2
39
Com Orale 5
29
TIAN Lu
Com Orale 1
25
DUPRET Barbara
FERRET Yann
GAUDELOT Kelly
31
68
VASSEUR Romain
25
62
GIRARD Nicolas
41
78
VENNIN Constance
16
53
99
8èmes Journées Scientifiques
10 au 12 juin 2015 – Deauville
Ces journées bénéficient du soutien de :
Accélérerr le
e cyc
cle
Recherche / Innovatiion / Trraitem
mentt
au bénéfice des patients, dans une lo
ogique
e de conttinuum
m soins-recherche
e
Retrouvez toute l’information du
Cancéropôle Nord-Ouest sur :
www.canceropole-nordouest.org
[email protected]
Cancéropôle Nord-Ouest
Maison régionale de la recherche clinique, 6 rue du Pr Laguesse - CS 50027, 59045 Lille Cedex France, Tél : +33 (0)3.20.30.84.54
Equipe de coordination du CNO
Pierre Formstecher, Président
[email protected]
Véronique Pancré, Directrice Scientifique
[email protected]
Floriane Bougeard, Directrice
[email protected]
Jean-Claude Barbare, Coordonnateur
Recherche Clinique
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Equipe d’animation du CNO
Véronique Durnez, Assistante de direction
[email protected]
Anne Lenoir, Chargée de mission scientifique
[email protected]
Sophie Broutin, Chargée de communication
[email protected]
Pascaline Potier, Adjointe administrative
[email protected]
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