1 - The Consumer Decision Journey», dans le McKinsey Quarterly parue en 2009 http://www.mckinseyquarterly.com/The_consumer_decision_
journey_2373, à laquelle fait écho le «It’s time to burry the marketing funnel» de Forrester Research (2010), nous y invitent justement.
Repartir du consommateur
Difficile, ces temps-ci, de faire la part des choses dans le flot du discours consacré au digital :
les laudateurs sont nombreux, les success-stories, forcément brillantes.
Best practices, technologies, tendances défilent, toutes appelées à révolutionner - encore ! - le métier.
Et le marketer comme le communiquant de douter de la valeur réelle de telle ou telle prophétie,
un nouveau buzzword chassant parfois l’autre.
Une première ambition, simple, de ce document : prendre un peu de recul, quitte à rompre un
instant avec la frénésie ambiante. Revenir aux fondamentaux, autrement dit, pour tenter de
mieux parler du digital. Repartons du consommateur, en l’occurrence, pour reconsidérer ses
processus d’achat, plutôt que de dresser un énième inventaire des tendances du moment.
Ce dernier a changé, a pris le pouvoir en se digitalisant : une évidence acquise.
Mais il faut, avec d’autres(1), aller plus loin. Daté, comme frappé d’obsolescence, le fameux
« parcours client » (le purchase funnel) exige ainsi une profonde remise à plat. Entre l’envie et
l’achat, le chemin qu’emprunte le consommateur serait beaucoup moins linéaire et schématique
que la métaphore du tunnel nous invite à le croire. Un parcours circulaire. Fait d’allers-retours
et de raccourcis empruntés par un consommateur qui navigue entre différents points de contact,
digitaux ou offline, contrôlés par le marketer ou « aux mains » de ses pairs : et voilà le tunnel qui
s’effondre. Si le consommateur a pris le pouvoir, filant sur des chemins de traverse pour mieux
challenger ou court-circuiter les marketers, alors hissons-nous à son niveau.
Une deuxième ambition, donc : repenser, sur chaque étape, le rôle, la contribution, le potentiel
des points de contacts offline en particulier - de la publicité sur les grands médias au point de vente -
dans l’accompagnement du consommateur. Les reconstruire comme autant d’éléments à mieux
interconnecter, pour permettre aux idées, aux sollicitations, aux offres de plus vite « rebondir ».
Et si les points de contact offline devenaient aussi riches et réactifs que les supports digitaux ?
Reste donc à inventer le meilleur des deux mondes entre le physique et le digital, entre le
matériel et l’immatériel.
Mais il faudra alors s’interdire d’aborder le digital par « sous-expertise », pratique ou technologie.
Les approches cloisonnées, privilégiant les « coups », les buzz, ne suffiront pas à notre ambition.
Au contraire : les dynamiques vertueuses d’un éco-système digital enfin considéré dans sa globalité
ouvrent les plus belles perspectives.
Celles qui permettent de s’adapter, d’anticiper et d’arbitrer sereinement, plutôt que de courir
après les dernières innovations et pratiques.
3