XXIIème Rencontre des Chambres de métiers et de l’artisanat de France et d’Allemagne Lille, 23-25 mai 2016 Synthèse et recommandations des ateliers Clôture officielle des RFA 2016 Mercredi 25 mai 2016, 9h30-10h30 M. François MOUTOT, directeur général de l’APCMA Seul le discours prononcé fait foi 1 Monsieur le député, Madame le secrétaire général, Mesdames et messieurs les présidents, Monsieur le Secrétaire général et cher Holger, Mesdames et Messieurs, Je voudrais tout d’abord m’associer aux remerciements adressés par Holger Schwannecke aux présidents, rapporteurs et intervenants de nos ateliers. Leur expertise a été un soutien très précieux à la réussite de nos travaux. Mes remerciements s’adressent également aux participants. Sans votre implication, les recommandations que nous présentons ce matin n’auraient pu être formulées. La numérisation de l’économie, thème du premier atelier de travail mentionné à l’instant par Holger Schwannecke, touche l’ensemble des secteurs d’activités, y compris l’artisanat. Les méthodes et technologies de la numérisation ne concernent pas seulement l’industrie, mais doivent également être transférées au secteur de l’artisanat. Les défis posés par cette évolution, tant aux entreprises qu’aux réseaux de chambres de métiers et de l’artisanat en termes d’accompagnement, ont fait l’objet de discussions nourries au sein de l’atelier. Les participants ont partagé la conviction que l’intervention des pouvoirs publics devait être renforcée pour permettre aux entreprises artisanales de saisir les opportunités offertes par le numérique. Les participants se sont tout d’abord accordés sur le fait que l’égalité d’accès sur la totalité de nos pays à des réseaux mobiles et fixes de qualité est une condition préalable indispensable. Je 2 me réjouis de l’importance accordée à ce point par le commissaire Gunther Oettinger hier en ouverture de ces Rencontres. Les échelons nationaux et européens sont complémentaires sur cette question des réseaux. Outre ce préalable, les recommandations de l’atelier « Numérique, innovation et conseil : les défis de l’artisanat » invitent les pouvoirs publics à mettre en place une réglementation juridique, fiscale et sociale spécifique et adaptée à l’émergence de cette nouvelle économie. Cela passe aussi par une délimitation de la notion de « professionnel » s’agissant des utilisateurs des plateformes, la traçabilité des revenus par l’intermédiation des plateformes ainsi que l’encadrement des obligations d’information des plateformes aux consommateurs et des avis en ligne. La troisième recommandation de cet atelier à l’attention des pouvoirs publics est la création d’une incitation financière pour les TPE artisanales investissant dans le numérique, tant pour leurs activités de production que pour leur gestion. Enfin, les discussions au cours de l’atelier ont permis d’identifier plusieurs pistes pour permettre aux réseaux de chambres de métiers et de l’artisanat de répondre à ces défis : - les offres d’accompagnement en matière de formation, d’information et de conseil doivent non seulement être adaptées aux nouvelles exigences technologiques, mais également être adaptées et étendues aux changements de profils de leurs ressortissants ; - nos organisations doivent trouver de nouvelles solutions pour évoluer d’une logique « d’accueil » vers une logique plus proactive vis-à-vis des entreprises, les contacter directement pour les informer et les former sur les offres existantes ; 3 - la modernisation et l’amélioration des infrastructures de formation est nécessaire pour que les compétences numériques soient intégrées dans la formation initiale et continue. Cette dernière recommandation fait directement écho aux travaux du second atelier : « Renforcer la formation professionnelle ». Pour atteindre cet objectif partagé en France et en Allemagne, les participants ont retenu trois grandes recommandations. Premièrement : renforcer la valeur et l’image de la formation professionnelle et en particulier de l’apprentissage. Pour l’artisanat en France et en Allemagne, il s’agit de relever le défi de maintenir et de développer la voie de la formation professionnelle et de l’apprentissage comme une voie d’excellence. L’Allemagne enregistre pour la première fois un nombre plus important d’étudiants que d’entrants en formation professionnelle. L’apprentissage en France n’accueille toujours qu’un tiers environ des jeunes de la filière professionnelle et peine à se développer. D’expérience, ce n’est pas bon. Le renforcement de la valeur et de l’image de la formation professionnelle passe par : - le développement de qualifications professionnelles de haute qualité et bien adaptées aux besoins de nos entreprises ; la formation est la meilleure façon de positionner et de maintenir les entreprises avec succès sur le marché ; - l’accompagnement des TPE par les chambres de métiers et de l’artisanat dans le développement et la mise en œuvre des contrats apprentissage. Deuxièmement : renforcer la qualité et l’attractivité des parcours de formation. Les participants ont identifié trois pistes de travail communes pour atteindre cet objectif : 4 - poursuivre le développement par les chambres de métiers et de l’artisanat françaises et allemandes d’une offre de formation professionnelle dite « supérieure » ; - proposer des passerelles entre la formation professionnelle et l'enseignement général et supérieur pour faciliter les passages entre les deux types d'enseignement ; - garantir un haut niveau de qualité dans la transmission du savoir-faire et développer les capacités des maîtres d’apprentissage à accompagner les parcours des apprentis. Troisième et dernière recommandation issue de cet atelier : poursuivre le développement de la mobilité des apprentis. L’objectif commun est de continuer à développer la mobilité des apprentis et d’offrir à un plus grand nombre de jeunes la possibilité d'approfondir leurs compétences personnelles et professionnelles dans le cadre d'un séjour professionnel en Allemagne ou en France. Enfin, le troisième atelier « Des structures d’accompagnement innovantes, modernes et performantes » a démontré le rôle des chambres dans l’accompagnement des entreprises. Les recommandations issues de ses travaux permet de positionner les CMA comme des structures soucieuses de l’efficacité économique pour l’utilisation de leurs ressources, ouvertes sur les nouvelles technologies et n’ayant pas peur du changement dès lors qu’il concoure à l’optimisation et l’efficacité. Pour démontrer l’engagement des CMA dans cette modernisation et pour renforcer leur exemplarité, les participants s’engagent à ce que : - les entreprises artisanales aient accès, via nos réseaux, à un service de conseil global et pleinement adapté à la typologie de leur entreprise ; 5 - les missions régaliennes soient réalisées de manière efficace et qualifiable en matière d’évaluation du service rendu. Les recommandations de l’atelier interpellent également directement les pouvoirs publics sur les points suivant : - reconnaître l'engagement bénévole des chefs d’entreprises engagés dans la formation des jeunes et l'activité des chambres ; - conserver le cadre juridique nécessaire, en particulier concernant l'adhésion obligatoire et le fléchage des financements perçus des artisans vers l’artisanat ; - assigner aux CMA, le cas échéant, les nouvelles tâches relevant de missions régaliennes qui auraient un lien avec l'artisanat ; - apporter un soutien financier suffisant aux projets administrés par les CMA ; - soutenir les CMA vis-à-vis des institutions européennes et des organisations internationales ; - veiller à ce que l'organisation et le développement du droit administratif soit respecté en tant que décision des Etats membres ; - accompagner le développement de la formation par le numérique et les nouvelles technologies dans l’artisanat ; - conforter les CMA en tant qu’acteurs incontournables du traitement des formalités au bénéfice des entreprises artisanales dans le cadre des guichets uniques ; - garantir l’interopérabilité et faciliter l’échange d’informations entre les administrations. Mesdames et Messieurs, 6 L’artisanat fait au quotidien la preuve de sa pertinence économique. Il revient aux chambres de métiers et de l’artisanat d’anticiper ses besoins, de l’accompagner et de le valoriser. C’est aux pouvoirs publics de lui donner les outils de son développement et de sa pérennité. C’est la raison pour laquelle les chambres de métiers et de l’artisanat sont conduites par des artisans et au service des artisans. C’est la raison pour laquelle l’artisanat est un acteur de la croissance économique et un créateur de confiance en l’avenir. Je vous remercie. 7