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« Quercus rubra » chêne rouge
d’Amérique, une des espèces
remarquables de l’arboretum
Robert Rufer-Lanche.
L’arboretum situé au nord
du campus universitaire
de St Martin d’Hères à
Grenoble a été créé il y a une
quarantaine d’années. © CNRS
Photothèque/AUBERT Serge
L’année 2010, Année Internationale de la Biodiversité, a mis en exergue l’im-
pact des activités humaines sur la biodiversité. La région Rhône-Alpes abrite une
biodiversité aux multiples facettes, grâce à une grande variété de paysages
(massifs de montagnes, grands cours d’eau, lacs, plateaux d’altitude, étangs).
Ce territoire est cependant soumis à de fortes contraintes naturelles (change-
ments climatiques) et humaines (populations en expansion, changements de
pratiques agricoles, etc.). Dans ce contexte, les scientiques ont constitué des
réseaux interdisciplinaires an d’étudier l’impact des activités humaines sur la
biodiversité, le fonctionnement des écosystèmes, et les services qu’ils rendent
à la société. L’objectif est d’aboutir à des outils de gestion, de conservation et
de restauration qui contribuent à optimiser les différentes fonctions des écosys-
tèmes, et à en préserver la valeur patrimoniale.
L’évaluation des réponses des systèmes écologiques à la pression des activités
humaines et aux changements globaux passe nécessairement par une meilleu-
re connaissance de leur structure, de leur fonctionnement et de leur dynami-
que, ainsi que de leur potentiel d’adaptation. Le dé est alors de développer
les concepts et les outils permettant de comprendre les relations entre diversité
biologique et fonctionnement des écosystèmes. Ces questions sont aujourd’hui
traitées dans le cadre de programmes de recherche internationaux (Internatio-
nal Geosphere and Biosphere Program, Diversitas, Millenium Ecosystem Assess-
ment) qui ont déni des enjeux, des outils et des priorités communes.
Facteurs du changement global
et spécificités régionales
Les activités humaines se traduisent par des processus extrêmement variés, tels
que l’eutrophisation des eaux, l’érosion des sols, la régulation des cours d’eau, la
déprise rurale, l’augmentation de la pression touristique ou les prélèvements fo-
restiers et cynégétiques. Dans ce contexte, il convient de se poser la question du
seuil d’altération au delà duquel l’écosystème ne pourrait revenir à son état initial,
et d’établir des bases scientiques solides pour la restauration des écosystèmes.
Effets sur la biodiversité
et le fonctionnement des écosystèmes
La diversité biologique s’exprime à divers niveaux hiérarchiques des systèmes
écologiques (population, peuplement, écosystème, paysage). À chaque ni-
veau, elle peut être dénie en termes de gènes (diversité intra-spécique),
d’espèces (richesse ou diversité spécique) ou de traits biologiques (diversité
fonctionnelle, c.-à-d. des caractères des individus tels que la morphologie, la
physiologie ou la démographie).
L’écosystème constitue le niveau hiérarchique adéquat pour une approche
intégrée à l’échelle du paysage, et pour produire des règles de gestion des
introduction
Biodiversité, écosystèmes
et paysages
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Androsace helvétique
« Primulaceae », plante en
forme de coussin poussant sur
les rochers de l’étage alpin
(ici à 2 800 m). Cette espèce,
comme les plantes cantonnées
aux très hautes altitudes,
risque d’être affectée par le
réchauffement climatique qui
va faire remonter les zones
de répartition des espèces
de montagne - © CNRS
Photothèque/AUBERT Serge