Interview Olivier LEJEUNE Pour sa DERNIÈRE PIÈCE , l’acteur a fait appel à deux de ses enfants. Lui qui, trop accaparé par son métier ne les pas vu grandir, se rattrape maintenant… “Mes deux petits-enfants m’offrent une seconde chance !” C hansonnier, humoriste, comédien, Olivier Lejeune est aussi un auteur de boulevard incomparable. Depuis Tout bascule en 2002, il n’a cessé d’enchaîner les farces à succès, jusqu’à cette dernière Le Bouffon du Président qui, au cœur d’une tournée triomphale à travers la France, pose ses valises au Théâtre des Variétés de Paris, du 11 février au 28 avril prochain. A cette occasion, l’artiste nous confie sa joie d’avoir travaillé en famille sur cette aventure, aux côtés de son fils Cyril et de sa fille Pauline, qui vient de faire de lui le plus heureux des grands-pères ! France Dimanche : Cette sixième pièce est un peu une histoire de famille, n’est-ce pas ? Olivier Lejeune : Oui, deux de mes trois enfants m’accompagnent dans cette aventure. Cyril, qui a fait une école de réalisation audiovisuelle, a participé à la mise en scène. C’était la première fois qu’on travaillait ensemble et c’était très agréable. Disons qu’il arrivait à m’apaiser quand parfois j’étais à deux doigts d’exploser. Il a un côté très Lejeune, c’est à dire qu’il peut vite faire la tronche, mais en même temps il sait se montrer d’une patience incroyable. Il a pas mal travaillé pour le cinéma, mais c’était la première fois qu’il faisait de l’assistanat de mise en scène au théâtre et il a su anticiper bien des problèmes. Non, vraiment, il m’a épaté. J’aimerais d’ailleurs beaucoup qu’il continue dans cette voie, car je le trouve très doué. Mais enfi n, sa passion étant la mer, il est pour l’heure reparti aux Philippines où il s’éclate dans les airs avec son kitesurf. F.D. : Et votre fille ? O.L. : Pauline a 26 ans et c’est une année très chargée pour elle. En plus d’avoir fait les décors du Bouffon, elle passe sa maîtrise d’architecture mi-avril, et vient, le 3 février dernier, de me donner un adorable petit-fils, Octave. Quand elle m’a annoncé la nouvelle, j’ai pleuré de joie. Du coup, le mariage qui était prévu cette année est repoussé à l’an prochain. 40 “Naviguer en famille entre les petites îles du golfe du Morbihan, c’est mon plus grand bonheur” Quant à mon aînée, Emilie, 34 ans, elle est manager d’un Mac Do à Saint-Nazaire et maman de ma petite-fille Marion, 9 ans, dont on s’occupe beaucoup avec mon épouse. F.D. : Quel effet cela vous fait-il de travailler en famille ? O.L. : Je suis comblé ! Voir deux autres Lejeune sur l’affiche m’a fait monter les larmes aux yeux. C’était un rêve depuis toujours. Emilie avait voulu, un temps, être comédienne et puis elle n’a pas persévéré. Mais je comprends maintenant les dynasties, comme les Brasseur, cette joie d’exercer son métier, sa passion, en famille. C’est formidable ! D’abord parce que je joue enfin mon rôle de père protecteur. Leur apporter du travail et leur permettre de s’éclater est un immense bonheur ! Voir aussi à quel point ils ont été performants chacun dans leur domaine me réjouit. Deux heures avant d’accoucher, ma fille envoyait encore des mails au décorateur… D’ailleurs, elle n’arrête pas de me répéter : « Papa, ne t’inquiète pas, même F.D. : Malgré des emplois du temps chargés, parvenez-vous à passer des moments tous ensemble en famille ? O.L. : Oui, bien sûr ! La grande joie étant de se retrouver sur mon bateau, une « vieille dame âgée » de 13 mètres, qui ne vaut plus grand chose et que je retape en permanence. Mais, avoir tout le monde réuni sur le bateau et naviguer vers les petites îles du golf du Morbihan, c’est mon paradis ! Chaque été, on essaie de se faire un petit périple. Et pour la petite anecdote, un copain m’a déjà offert un tout petit gilet de sauvetage pour Octave. F.D. : Que ressent-on de différent à la naissance de ses petits-enfants par rapport à celle de ses enfants ? O.L. : On se dit que c’est une deuxième chance que la vie nous offre ! Je vais essayer de plus en profiter. Il y a une sorte d’inconscience quand on fait des enfants étant jeune, en plus d’un métier très prenant, on passe à côté de certaines choses. Avec les petits-enfants, c’est comme si on refaisait le chemin, avec plus de maturité cette fois, donc en prenant le temps d’apprécier. Alors, on se rend compte de tout ce qu’on peut leur enseigner, la capacité d’absorption des enfants, c’est fabuleux. Et pour ne pas paraître un vieux machin à leurs yeux, j’ai intérêt à me tenir au courant des derniers trucs à la mode ! J’ai tendance à être un grand-père qui passe tout, complètement gâteau. Pour finir, j’aimerais beaucoup que mon fils, actuellement célibataire, me donne un petit-fils. Pour ne pas que la branche Lejeune s’éteigne ! ■ Recueilli par Caroline BERGER Photos Éric FOUGERE “Quand ma fille m’a annoncé qu’Octave était né, j’ai pleuré de joie” si j’allaite mon bébé, je gère ! » Ils ont été au top. C’est tellement émouvant de me souvenir de ma première pièce en tant qu’auteur, Tout bascule, il y a treize ans, et de mes enfants qui étaient petits. A l’époque, au soir de la première, ils se disputaient au premier rang et aujourd’hui, pour ma 6ème pièce, ils sont à mes côtés. Quelle merveilleuse aventure ! F.D. : Très pris par votre métier, vous avez souvent exprimé votre regret de ne de ne pas les avoir vu grandir. Avez-vous aujourd’hui le sentiment de rattraper le temps perdu ? O.L. : Tout à fait. J’ai tellement bossé que je n’ai effectivement pas profité d’eux comme j’aurai aimé. Alors, maintenant, je me rattrape. Et je n’aurai pas imaginé une seconde que ça me procurerait autant de plaisir. J’aime ce sentiment de transmission. Capable de retenir entre 150 et 200 mots en très peu de temps, j’ai d’ailleurs écrit deux ouvrages sur la mémoire - Trucs et astuces pour une mémoire au top (2011, éd. Hachette) et Ma mémoire d’éléphant (2009) -, j’essaie d’enseigner ce don à ma petite-fi lle de 9 ans, Marion. Je me souviens qu’à l’âge de 8 ans, ma grand-mère me faisait prendre un livre à la fin des repas : je mémorisais 50 ou 100 mots et les ressortais. J’ai appris cela à mes enfants et aujourd’hui je l’enseigne à mes petits-enfants. Du coup, Marion est ravie d’épater les copines avec ce petit truc. Comme elle est très attirée par le cirque et la comédie, il se peut qu’elle devienne comédienne. Et peut-être qu’Octave sera auteur. Mais il faudrait qu’il se dépêche s’il veut faire jouer son grand-père ! F.D. : Vos enfants et petits-enfants aiment-ils voir vos pièces ? O.L. : Oui. D’ailleurs, j’adore entendre, au premier rang, ma petite Marion rire aux éclats de mes bêtises. Après, elle me dit : « Papy, c’est toi qui a écrit tout ça ? » C’est comme ça qu’on leur transmet le virus. Petit, j’ai eu cette chance avec ma mère qui était très copine avec le mime Marceau et m’emmenait tout le temps à la Comédie Française. L’auteur (debout au dernier rang), chez lui, à Boulogne, entouré des comédiens de sa pièce : (de g. à d.), Franck de Lapersonne, Cécile de Ménibus, Fabienne Chaudat, Michel Guidoni et Frédéric Bodson. Concours À GAGNER SUR UN SIMPLE COUP DE FIL 80 LE BOUFFON DU PRÉSIDENT PLACES* DE THÉÂTRE *2 places par gagnant Valable uniquementsur la durée de la pièce et du mardi au vendredi. Prix unitaire 25 € Une comédie écrite et mise en scène par Olivier Lejeune, produite par Serge Sarve. Avec Franck de Lapersonne, Michel Guidoni, Cécile de Ménibus, Fabienne Chaudat et Frédéric Bodson. François Nicoly, un ancien président de la République, rêve de faire son come-back... une situation totalement invraisemblable, non ? Mais il aspire également à se venger d’une star du rire dont il a toujours été la tête de Turc... Et là, ça peut faire des étincelles. Un affrontement acharné, cinq personnages explosifs, des dialogues percutants... Rira bien qui rira le dernier ! Et, en particulier, le spectateur. Théâtre des Variétés, 7 bd Montmartre 75002 Paris Horaires: Du Mardi au Samedi à 20h00 et les Samedi et Dimanche à 16h30 Composez immédiatement le 0892 12 37 57 0,34 € / mn hors surcoût éventuel de l’opérateur ou jouez par SMS en envoyant THEATRE au 73916 2 x 0,65 € + prix SMS Vous saurez tout de suite si vous avez gagné Vous avez jusqu’au jeudi 26 février 2015 minuit pour jouer. Les 40 gagnants seront déterminés par instant gagnant. (Voir règlement du jeu en page 25.) France Dimanche 3573_164856_1_LEJEUNE_OLIV.indd Sec1:40-Sec1:41 13/02/15 13:46