CNED Les stratégies de La communication 1
Pour commencer…
Orangina, marque du groupe Suntory, positionnée sur le marché hyper concurrentiel des boissons
rafraichissantes lance en 2013, la campagne «Restez vivants, buvez Orangina».
En 2012, la campagne «naturellement pulpeuse» avait marqué une première rupture dans la
communication de la marque.
ORANGINA OU L’ANTI-MOROSITÉ DÉJANTÉE
«Restez vivants, Buvez Orangina»: la nouvelle campagne de la marque, signée Fred&Farid, se veut encore
plus décapante, pour devenir culte auprès des 15-25ans. Deux copies TV et cinq visuels print réaffirment le
caractère avant-gardiste de la marque iconique.
Du haut de ses 77 ans, Orangina est une marque française patrimoniale. Ce produit hybride, concentré
de jus d’orange additionné d’eau gazéifiée dans une bouteille granuleuse et ventrue, a vécu des
décennies secouées (fusion avec Pampryl en 2000, rachat par Cadbury Schweppes en 2001, puis par un
consortium de fonds d’investissements The Blackstone Group et Lion Capital en 2006, avant d’entrer
dans le giron du groupe japonais Suntory en 2009). Pourtant, même si ce n’est que la troisième marque
du groupe en CA, derrière Oasis et Schweppes, «Orangina est le poumon de l’entreprise», déclare
Stanislas de Parcevaux, directeur du marketing d’Orangina Schweppes. Orangina (*), ce sont en effet
des innovations (création des bouteilles collectors, de la première canette, de la première boisson aux
édulcorants avec Orangina Light...), appuyées par une longue saga publicitaire: la marque doit une
partie de son succès à Bernard Villemot qui créa en 1953 la première affiche avec le zeste d’orange en
forme de spirale. Puis ce sont les campagnes de Publi-Service (Havas) sur le slogan «Secouez-moi,
secouez-moi» qui transforme la particularité du produit (la pulpe qui reste au fond de la bouteille)
en un atout, les films de Jean-Jacques Annaud, Jean-Paul Goude ou Alain Chabat, les musiques de
Michel Berger... Un peu trop de changements de copies publicitaires. En 2010, après une campagne
animalière lancée en 2007 sur la naturalité, la marque et l’agence Fred & Farid décident de renouer
avec la tradition avant-gardiste en recréant une saga des pin-up, ces personnages hybrides (à l’image
du produit), à la tête d’animaux qui ont, résume Florence Burtin, chef de groupe «de récréer une
proximité avec le coeur de cible, les 15-25 ans et d’insuffler un état d’esprit déjanté». La campagne a
été la campagne préférée des Français en 2010 (source Ipsos).
0% DES BUVEURS D’ORANGINA: UNE CRITIQUE DES STATISTIQUES
Troisième étape de la plateforme publicitaire d’Orangina, toujours signée Fred & Farid: Orangina veut
aller plus loin avec sa nouvelle communication «Restez vivants, Buvez Orangina». Une signature qui
entend devenir «culte» auprès de la cible grâce à des visuels et des scènes inspirées des séries, à
la fois absurdes et humoristiques. Une campagne qui se veut anti-morosité, invitant à prendre la vie
du bon côté. Une attaque d’un pigeon malade, d’un homme canon ou encore d’un satellite soviétique
(la dernière copie sortira en juin). Autant de mésaventures absurdes dont sont préservés les buveurs
d’Orangina («0% des buveurs d’Orangina ont été attaqué par le pigeon malade». Chaque film est
conclu par une statistique (le thème de la campagne) démontrant formellement que 0% des buveurs
d’Orangina sont victimes de tels assauts burlesques. Pour Fred (qui dirige désormais l’agence Fred
& Farid à Shangai, reliée en permanence au siège parisien), «Orangina est une marque positive,
subversive, gorgée de vitamines, «restez vivants» ne se résumant pas, bien sûr à «restez en vie».