PROGRAMME - SAISON 2006/07
La Princesse
Maleine
de Maurice Maeterlinck
THÉÂTRE
LA PRINCESSE MALEINE
de Maurice Maeterlinck
ACCUEIL
Avec :
Philippe Allard (Prince Hjalmar), Sandrine Bonjean (Reine Anne), Anne-Pascale
Clairembourg (Maleine), Perrine Delers (la nourrice), Itsik Elbaz (Roi Hjalmar), Stéphane
Fenocchi (Marcellus), Fanny Roy (Godelive), Sébastien Kempenaers (Angus), Jean-
François Rossion (Stefano) et Cécile Vangrieken (Uglyane)
Mise en scène ..............................................................................................................................Jasmina Douieb
Assistée de .........................................................................................................................................Flore Vanhulst
Training et mouvements .................................................................................................................... Fanny Roy
Scénographie .......................................................................................................................................... Xavier Rijs
Musique .................................................................................................................................... Pascal Charpentier
Lumière .................................................................................................................................................Laurent Kaye
Création maquillages ............................................................................................................Joëlle Carpentier
Costumes ......................................................................................... Anne Guilleray et Natacha Cadonici
Régie ................................................................................................ Dimitri Wauters et Damien Zuidhoek
Equipe technique ...........................................................................Mathieu Bastyns, Laurent Bernard,
.................................................................................................. Jean-Yves Martel et Quentin Rommelaere
Direction technique ............................................................................. Pierre Mockel et Gérard Raquet
Photos du programme ..................................................................................................... Cassandre Sturbois
Les textes des chansons sont tirés des “Serres Chaudes” de Maurice Maeterlinck.
UNE CRÉATION DE LA COMPAGNIE ENTRE CHIENS ET LOUPS
ET DU ZONE URBAINE THÉÂTRE
Salle des voûtes - Théâtre Le Public
du 22 mai au 30 juin 2007 à 20h30
relâches dimanches et lundis
Réservations :
0800/944.44
www.theatrelepublic.be
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L’auteur
Maeterlinck est sans doute le plus symboliste de nos écrivains ; son théâtre et son recueil
les Serres chaudes marquent leur genre respectif de façon définitive et jouent un rôle
déterminant dans l’histoire littéraire des cent dernières années.
Fils de rentier, Maurice Maeterlinck, en 1862 à Gand, eut une enfance sereine et
heureuse marquée par son milieu. Il y est éduqué en français, comme dans toute bonne
famille bourgeoise de l’époque.
En 1874, il entre chez les Jésuites, au collège Sainte-Barbe, institution très conservatrice
mais de très bonne qualité.
Il entame des études de Droit à l’Université de Gand en 1881 et devient docteur en droit.
Il fera son stage de magistrat chez Edmond Picard (tout comme Verhaeren d’ailleurs) qui
deviendra son ami. Notons que c’est autour d’Edmond Picard que fut fondée en 1881 la
revue L’Art moderne, consacrée à la critique. Ce juriste y soutiendra la thèse d’une “âme
belge” autour de trois idées maîtresses : l’art sera social, national et original.
En 1886, envoyé à Paris pour “purifierson français, il rencontre un certain nombre de
représentants de la littérature française comme Villiers de L’Isle-Adam, qui l’oriente vers le
symbolisme. De cette époque datent ses premiers poèmes des futures Serres chaudes. Ce
recueil de poésie paraîtra en même temps que La Princesse Maleine en 1889. De la même
année datent aussi les contes Onirologie (écrit pré-psychanalytique) et Visions typhoïdes
(délire mystique de la perte de la foi) et la pièce de théâtre L’Intruse. La Princesse Maleine,
éditée seulement en une trentaine d’exemplaires, tombera entre les mains du critique
parisien Octave Mirbeau qui la comparera, dans un article publié dans Le Figaro, “à ce
qu’il y a de plus beau chez Shakespeare”1Maeterlinck connaîtra la célébrité en vingt-
quatre heures ! Cette pièce ne sera créée en Belgique qu’en 1987 au Théâtre National.
En 1891, il publie Les Sept Princesses et traduit L’Ornement des noces spirituelles de Ruysbroek
l’Admirable (mystique illuminé du Moyen Âge). En 1892, paraît Pelléas et Mélisande et en
1894 trois petits drames pour marionnettes Intérieur, La Mort de Tintagiles et Alladine et
Palomide.
1. “M. Maeterlinck nous a donné l’œuvre la plus géniale de son temps et la plus extraordinaire, et la plus naïve
aussi, comparable et (oserai-je la dire) supérieure en beauté à ce qu’il y a de plus beau dans Shakespeare” ...
Il rencontre Georgette Leblanc, l’une des plus grandes comédiennes et cantatrices de
l’époque et vit une vie mondaine.
Il s’intéresse aux romantiques allemands (notamment Novalis) et rédige quelques essais qui,
bien que vieillis aujourd’hui, furent connus dans le monde entier : Le Trésor des humbles
(1896, où il théorise ce qu’il a illustré dans son théâtre et ses poèmes), La vie des Abeilles,
des Termites et des Fourmis, Introduction à une psychologie des songes et autres écrits... Ainsi,
un mince recueil de poésie et huit pièces de théâtre donnent en cinq ans forme et sens au
symbolisme belge et au-delà. Maeterlinck y réalise les projets de la modernité esthétique par
l’écriture et la saisie d’un nouvel imaginaire. On y retrouve, dans un climat légendaire ou
dans le concret du quotidien, la hantise de la mort, l’obsession de l’ignorance, l’impasse de
l’amour, l’énigme de la fatalité, La nouveauté réside tant dans les thèmes abordés (vision
pessimiste du tragique irrémédiable) que dans les procédés : l’atmosphère, les personnages,
le ton, le langage et le recours au symbole pour traduire l’inconnu, le mystère.
Peu à peu, il quitte le symbolisme et c’est l’époque de Sœur Béatrice, Ariane et Barbe-bleue
et surtout de L’Oiseau bleu (représentée pour la première fois au Théâtre d’Art de Moscou
dans la mise en scène célèbre de Constantin Stanislavski, en 1908). Cette pièce sera l’une
de ses œuvres les plus jouées dans le monde entier. L’univers de l’auteur belge se transmue
et glisse dans un merveilleux optimiste.
En 1911, il reçoit le Prix Nobel de Littérature. Il est le premier belge à être honoré par cette
distinction.
Il vivra en Normandie, au Portugal, à New-York, à Nice (dans une villa qu’il baptisera
‘Orlamonde’). C’est à Nice qu’il mourra, en 1949, complètement fou, tirant au fusil de
chasse sur ses fantômes, les âmes qu’il aura fiévreusement traquées toute sa vie.
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Note historique et sociale 2
La Belgique en ce temps-là
Alors en proie à la guerre scolaire et atteinte par la question linguistique, la Belgique est
touchée durement par la dépression économique et les effets de la deuxième révolution
industrielle. Les mouvements ouvriers se serrent les rangs lors de manifestations de
solidarité entre travailleurs. En avril 1885 se décide la création du Parti Ouvrier belge, et
simultanément on assiste à la naissance d’une presse socialiste. Dès sa création, le P.O.B. fait
campagne pour le suffrage universel. Au terme de la grève générale de 1893, la première
grève à caractère politique, le suffrage universel est accordé.
L’art belge
Récemment devenue indépendante (1830), la Belgique ne peut pas encore prétendre à
un ‘art belge’ avant 1880, exception faite de Charles de Coster et de son Tijl Uilenspiegel.
Le précurseur, le pionnier, le véritable premier écrivain authentique qui ouvre la décennie
80 en littérature nationale est Camille Lemonnier. C’est ce dernier qui sera consacré, lors
d’un banquet, par les jeunes appartenant à La Jeune Belgique, revue littéraire créée en
1881 dont la devise était “soyons nous” : développons une littérature qui nous est propre.
Leurs références demeureront cependant essentiellement françaises et leur doctrine
parnassienne (l’art pour l’art). Face à cette revue s’en développe une autre, L’Art Moderne,
autour d’Edmond Picard et de sa thèse d’une “âme belge”. Ils accueilleront favorablement
le mouvement symboliste, rejeté par contre par ceux de La Jeune Belgique. Enfin, La
Wallonie, fondée par Albert Mockel, devient quant à elle, la tribune du symbolisme.
2. Jeannine Paque, Le symbolisme belge, Editions Labor, Bruxelles, 1989.
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Un symbolisme spécifique
Placée au carrefour de cultures divergentes, la Belgique vit un climat esthétique qui
tend au cosmopolitisme et qui prend une orientation résolument nordique. Les auteurs
symbolistes sont essentiellement flamands et profondément enracinés. Ils concrétisent leur
orientation de bourgeois radicaux (pour la plupart juristes de formation) par une adhésion,
un soutien, voire l’action, dans la mouvance du P.O.B. Leur rapport au monde est concret
et enraciné dans la réalité de leur temps. Ils sont à la recherche d’une littérature instinctive
et irrationnelle qui soit un moyen d’investigation vers l’invisible. Les symbolistes belges ont
en commun l’aspiration à la transcendance, un élan vers la spiritualité et la métaphysique
(Schopenhauer, Novalis). La conscience qu’ils ont d’une singularité flamande, germanique,
les fait renouer avec une tradition, un fonds populaire et un lyrisme naturel peu exploités
en France. Ils privilégient le concret, le sensoriel et le familier qui se voient transfigurés par
l’inconscient individuel et collectif.
Théorie du symbole
En 1886, Jean Moréas écrit le premier manifeste du symbolisme, dans lequel il définit
seulement le symbole comme l’illustration d’une idée. C’est Albert Mockel qui dans son
Esthétique du symbolisme sera le véritable premier théoricien du symbole. Il distingue
allégorie et symbole dont il montre l’antinomie. Si tous deux expriment l’abstrait par le
concret et sont fondés sur un rapport d’analogie, l’analogie de l’allégorie est extrinsèque
et artificielle (elle provient de l’esprit humain), tandis que l’analogie du symbole est
naturelle et intrinsèque. Le symbole part du concret pour interpréter l’ineffable. Il relève de
l’inconscient ; il est suggestif et donc imprécis, indéfini. Il est donc ouvert à l’interprétation
et nécessite une collaboration et une complicité du lecteur.
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