PERFEN – Rapport final – V1 – 25/11/2011
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2. Les défauts de mise en œuvre
2.1. Les facteurs socio-économiques favorisant les défauts de mise en œuvre
L’environnement socio-économique a une influence directe sur et dans le secteur du bâtiment avec des répercutions
sur la qualité de mise en œuvre des ouvrages.
Ci-dessous des aspects générant des difficultés significatives :
• Certaines entreprises font l’effort de mettre en place une démarche qualité pour leur entreprise et leurs
chantiers. En revanche, celle-ci reste souvent bureaucratique et sa communication vers les techniciens de
chantiers se fait mal. Ces derniers ne l’appliquent donc pas.
• Le manque d’explications et de communication ne permettent pas aux employés de bien comprendre le bien
fondé de la démarche qualité.
• Que ce soit par les entreprises ou par la maîtrise d’œuvre, la phase de préparation de chantier est souvent mal
considérée et survolée.
• La mise en place d’une démarche qualité efficace est couteuse pour les entreprises du secteur. Les entreprises
et organismes manquent de moyens ou de financement pour ces travaux.
• Les marchés sont généralement attribués aux moins-disant ne favorisant pas ainsi la qualité du travail proposé
par les entreprises.
• Les marchés publics n’imposent généralement pas de démarches qualité particulières pour les chantiers.
• Les réglementations sont complexes, pas toujours accessibles, souvent interprétatives, entrainant ainsi des
conflits entre les partis du chantier et des incompréhensions sources de défauts. Les DTU, documents
techniques définissant les règles de mise en œuvre traditionnelles, sont onéreux et peu accessibles.
• La conjoncture économique a réduit significativement les budgets de construction forçant les entreprises à
travailler plus vite, avec des ouvriers moins qualifiés et à rechercher des économies dans les fournitures de
matériaux (souvent au détriment de la qualité).
• Toujours en lien avec la recherche d’économies et une mise en œuvre rapide, les interfaces entre corps d’états
sont souvent négligées avec un manque de coopération entre entreprises.
• Le secteur du bâtiment est dans une tradition de transmission de l’information très orale avec des
méthodologies et des expériences non retranscrites.
• Bien que développant des méthodologies pour la maitrise de la qualité sur chantiers, les grandes entreprises
du secteur ne sont pas motrices en ne communiquant pas leurs méthodes au secteur.
• Les coûts de certifications, de labellisation et de mise en avant des démarches positives sont élevés.
• Les projets sont modifiés inconsidérément peu de temps avant les travaux et pendant les travaux.
• Les manquements des entreprises aux exigences de qualité ne sont pas assez sanctionnés.
• Les entreprises de mise en œuvre font appel à de nombreux sous-traitants français ou étrangers sans en
assurer la maîtrise.
• Etc…
2.2. Quelques données statistiques
Les défauts de mise en œuvre peuvent avoir de multiples conséquences sur les performances énergétiques, thermiques,
acoustiques, esthétiques du bâti, mais aussi sur le confort des usagers et la durabilité de l’ouvrage.
Les défauts de mise en œuvre peuvent également concerner différentes parties du bâtiment, entrainer divers
phénomènes de dégradations et de pertes énergétiques. Enfin, la récurrence d’apparition des différents défauts n’est
pas la même selon les modes constructifs et bâtiments (collectifs, individuels, groupés…)
Les données présentées dans ce chapitre sont issues des rapports Sycodés 2007 et 2011 de l’AQC. La présentation de
ces données nous a paru intéressante dans le cadre de l’étude PERFEN.
La base de données Sycodés exploite un échantillon de désordres signalés par les experts de la construction, constitué à
80 % de dommages déclarés en Dommages-Ouvrage (DO). Les désordres collectés par l'AQC sont ensuite appréciés en
regard des causes techniques, pour établir la hiérarchie des éléments d'ouvrage à l'origine des désordres, et en regard
des coûts moyens de réparation.
(pour en savoir plus, site de l’Agence Qualité Construction)