LA PRATIQUE DU DROIT DE LA NEGOCIATION COLLECTIVE
EN MATIERE DE CONFLITS COLLECTIFS A LA MARTINIQUE:
BILAN ET PERSPECTIVES
Matinée du 18 décembre 2000, sous la présidence de Monsieur André ELOIDIN
Bâtonnier de l'Ordre des Avocats du Barreau de Fort-de-France
ETAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES
Jean-Louis FORNARO
Directeur du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle
Cette réflexion sera pour moi l'occasion de faire un point d'étape après 21
mois passés en Martinique. Je serai sans doute plus sociologue que juriste, en
m'attachant à mettre en évidence les éléments qui expliquent les pratiques observées.
Mon point de vue n'aura pas le recul historique de Monsieur Pulvar, et sera
certainement moins documenté que Monsieur Louis-Joseph. Il sera inspiré par les
travaux collectifs de la session sur le dialogue social qui vient de se dérouler, dont je
présenterai les principales conclusions.
Rappelons-nous d'abord un passé récent marqué par des conflits, voire des
crises récurrentes: de fin 98 à fm 99 l'histoire sociale de la Martinique, est jalonnée
par la banane, le port, Toyota, Roger Albert, Délifrance, Setuff...
Aujourd'hui, quelle réalité? la situation est certes contrastée mais les
négociations collectives progressent dans un certain nombre d'entreprises et de branches:
-la banane qui a conduit un énorme effort interne de modernisation de ses
relations sociales, est proche d'un accord sur le temps de travail, voire sur les
classifications
-les banques où après une tension récente, l'association française des
banques a repris l'attache des organisations syndicales et s'apprête à formuler
des propositions de rénovation du dialogue social au niveau local
-le secteur du gardiennage et de la surveillance où un dialogue régulier est
engagé depuis plusieurs mois et donnera sans doute naissance à un accord
local dans quelques jours
-et puis nous avons conclu il y a quelques jours à Madiana une session
tripartite qui aura permis de produire un regard sur «conflictualité et
dialogue social en Martinique» (rapport Le Moal et Auvergnon, de réaliser
un film sur le conflit Toyota « fureurs et silences» (réalisation de Christiane
Succab-Goldman, et puis collectivement de construire une association « pour
la promotion et la modernisation du dialogue social» avec la perspective de
créer un « institut du travail en Martinique».