Journal Identification = JPC Article Identification = 0214 Date: June 15, 2012 Time: 3:39 pm
108 J Pharm Clin, vol. 31 n◦2, juin 2012
A. Calinet, et al.
d’occlusion (PAPO), les dimensions télédiastoliques du
ventricule gauche, le rapport des ondes E sur A du flux
mitral ou la durée d’éjection aortique ne permettent pas de
prédire la réponse à l’expansion volémique avec fiabilité.
Par contre, les indices dynamiques fondés sur une ana-
lyse de la relation de Frank-Starling afin de déterminer sur
quelle portion de la courbe précharge-volume d’éjection
systolique fonctionne le cœur d’un patient donné à un
moment donné prédisent la réponse à l’expansion volé-
mique.
Ces indices sont la variabilité de la pression pulsée, du
volume d’éjection systolique dérivé de l’onde de pouls, de
la vitesse maximale du flux sous-aortique, du débit aor-
tique descendant, du QC, de l’onde de pléthysmographie
et du diamètre de la veine cave inférieure et supérieure
[1, 3].
Moyens thérapeutiques
de l’hypovolémie
La survenue d’une hypovolémie entraîne, en raison de la
diminution du retour veineux, une chute du VES, consé-
quence directe du principe de Frank-Starling, à l’origine
d’une baisse du QC. Cette baisse du QC survient en
dépit de l’augmentation de la fréquence cardiaque, secon-
daire à l’activation du système sympathique et du système
rénine-angiotensine-aldostérone conduisant à une baisse
de la pression artérielle, du transport artériel en oxygène,
des débits régionaux. La réponse sympathique parvient
à maintenir la pression artérielle moyenne (PAM) jusqu’à
des diminutions de volume intravasculaire de l’ordre de
25 % chez les patients vigiles sans antécédents cardiovas-
culaires.
Le bénéfice du RV est jugé sur la régression des signes
cliniques d’hypovolémie : amélioration de la perfusion
tissulaire (correction de l’acidose lactique).
Il se traduit par l’augmentation de la pression artérielle,
la diminution de la fréquence cardiaque, la diminution
ou la disparition des marbrures. Il est observé également
au niveau cérébral une amélioration des fonctions cog-
nitives, au niveau rénal une reprise de la diurèse (avec
correction des signes biologiques d’insuffisance rénale
fonctionnelle), et au niveau hépato-splanchnique par la
régression des anomalies biologiques hépatiques et pan-
créatiques. Ces signes reflètent l’augmentation du débit
cardiaque et du transport en O2[2, 3, 5, 7].
La rapidité avec laquelle ces objectifs sont atteints lors
de la prise en charge initiale de l’hypovolémie consti-
tue un élément déterminant du pronostic en termes de
morbidité et mortalité [1-3, 5]
Les deux types de solutés de remplissage sont repré-
sentés par les cristalloïdes et colloïdes. Leurs principales
différences résident dans leur pouvoir d’expansion et
leurs effets indésirables. Les critères de choix d’un soluté
de remplissage reposent sur son efficacité à restaurer la
volémie et/ou sur ses effets indésirables : toxicité rénale
(±hépatique), œdème interstitiel, troubles de l’hémostase
et allergie [11].
Les solutés de remplissage
vasculaire [10, 11]
Deux classes de solutés de remplissage sont classique-
ment opposées, les cristalloïdes et les colloïdes.
Les cristalloïdes
Parmi les cristalloïdes sont distingués : le sérum salé isoto-
nique (NaCl 0,9 %), hypertonique, les solutions de glucose
à 5, 20 et 30 %, le Ringer Lactate ou le bicarbonate
de sodium. Les cristalloïdes sont des solutions aqueuses
d’électrolytes : seules les solutions à base de NaCl sont
retenues. Ils se répartissent entre le compartiment vascu-
laire et le secteur interstitiel selon leur osmolalité :
– si leur osmolalité est inférieure à 300 mOsmol/kg, ils
se répartissent dans les deux secteurs extra et intracellu-
laires ;
– si leur osmolalité est égale à 300 mOsmol/kg, ils ne
se répartissent que dans le secteur extracellulaire sans
modifier l’espace cellulaire ;
– si leur osmolalité est supérieure à 300 mOsmol/kg, la
répartition se fait exclusivement dans le secteur extracel-
lulaire.
Sérum salé isotonique
Son pouvoir d’expansion volémique est faible. En effet,
25 % des volumes perfusés restent dans le comparti-
ment vasculaire et 75 % vont dans le secteur interstitiel.
Il faut perfuser 4 fois plus que la perte volémique.
L’augmentation de la pression hydrostatique interstitielle
qui en résulte conduit à la mobilisation de l’albumine à
partir du flux lymphatique en direction du secteur vascu-
laire. Les grands volumes exposent au risque d’inflation
hydrosodée et d’acidose hyperchlorémique en raison
de la présence d’ions chlorures en grande quantité
(tableau 1)
Ringer lactate
Dans les pratiques usuelles, le Ringer Lactate est le plus
utilisé car il ne présente pas l’inconvénient d’une éven-
tuelle acidose hyperchlorémique.
Isofundine, solution pour perfusion
C’est une solution cristalloïde isotonique (304 mOsm/L)
de type Ringer dont la composition électrolytique est
proche de celle du plasma. Elle se caractérise par son
apport en anions métabolisables (acétate et malate) et ne
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