
Pendant la migration, l’espèce fréquente divers milieux, y compris la lisière de
forêts, les clairières de début de succession et la forêt tropicale vierge ou de seconde
venue des basses terres (ou de l’étage sous-montagnard) ainsi que la forêt
montagnarde humide. En Amérique du Sud, pendant l’hiver, l’espèce fréquente surtout
les forêts dégagées, les milieux arbustifs et la lisière de forêts vierges. On rencontre
aussi le Pioui de l’Est dans les forêts intérieures où les arbres ont ouvert des espaces
en tombant.
Biologie
Le Pioui de l’Est est considéré comme monogame, mais la polygynie a parfois été
observée. Au Canada, les adultes arrivent dans les aires de reproduction
principalement de la mi-mai à la fin de mai. Les couples se forment et les nids sont
construits peu après leur arrivée. Les nids se trouvent habituellement sur une branche
horizontale d’un arbre vivant, à une hauteur variant de 2 à 21 m. La taille de la couvée
est, en moyenne, de 3 œufs. La période d’incubation dure de 12 à 13 jours, et les
oisillons s’envolent au bout de 16 à 18 jours. Jusqu’à 2 nichées sont produites par
année. On estime que la durée d’une génération est de 2 à 3 ans.
Taille et tendances des populations
Au Canada, on estime actuellement que la population du Pioui de l’Est compte
environ 217 500 couples nicheurs ou 435 000 individus matures. Selon les données du
BBS (Breeding Bird Survey) pour le Canada, les populations de l’espèce auraient subi
un déclin significatif de 2,9 % par année dans la période 1970-2011, ce qui correspond
à un déclin global de 70 % au cours des 42 dernières années. Pour la période de
10 ans la plus récente (de 2001 à 2011), les données du BBS montrent un déclin
significatif d’environ 2,8 % par année, ce qui représente un déclin de 25 % au cours de
la période. Les populations ont connu un déclin significatif au Manitoba, en Ontario, au
Québec, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse/à l’Île-du-Prince-Édouard
pendant la période 1970-2011, avec des déclins marqués au Québec et au
Nouveau-Brunswick. Une tendance au déclin généralisé est aussi apparente dans la
majeure partie des États-Unis.
En général, la tendance dégagée des données du BBS est conforme à la tendance
des résultats de deux autres programmes de surveillance (Étude des populations des
oiseaux du Québec [ÉPOQ] et Programme de surveillance des oiseaux forestiers de
l’Ontario), mais fait contraste avec les résultats d’autres programmes de surveillance en
Ontario (l’Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario et la surveillance des migrations à
l’observatoire d’oiseaux de Long Point), qui semblent indiquer que les effectifs sont
stables ou augmentent. Malgré les divergences dans les résultats des programmes de
surveillance, on croit, à l’heure actuelle, que l’estimation de la tendance fournie par le
BBS est la plus fiable.
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