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-I-
DES TEMPLIERS A L'EGYPTE
ANTIQUE LES CROISES
L’idée commune pour la plupart des historiens est que les origines de la franc-maçonnerie remonteraient
au temps des croisades. En réalité, bien que la maçonnerie n’ait été établie et reconnue officiellement en
Angleterre qu’au début du 18
ème siècle, les racines de cette organisation remontent aux croisades au 12ème
siècle. On trouve au cœur de cette chronique bien connue l’ordre des croisés, les Chevaliers du Temple ou les
templiers.
Six ans avant cet ouvrage, notre livre, intitulé Le Nouvel ordre maçonnique, a examiné en détail
l’histoire des templiers. Pour cette raison, nous n’en ferons ici qu’un simple résumé. Car, à mesure que nous
analyserons les racines de la maçonnerie et l’influence qu’elle a eue sur le monde, nous découvrirons le sens de
la "franc-maçonnerie mondiale".
Peu importe l’insistance de certains à dire que les croisades étaient bel et bien des expéditions militaires
entreprises au nom de la foi chrétienne ; fondamentalement, elles étaient motivées par l’obtention de richesses
matérielles. A une époque où l’Europe connaissait une pauvreté et une misère extrêmes, la prospérité et la
richesse de l'Orient, particulièrement du monde musulman au Moyen Orient, attira les européens. Ce penchant
revêtit un aspect religieux et s’orna des symboles du Christianisme, bien, qu’en réalité, les croisades trouvaient
leur origine dans l’appât du gain. Telle fut la raison du revirement brusque des valeurs ancestrales de paix des
chrétiens d’Europe, au début de leur histoire, vers l’agression militaire.
Le fondateur des croisades a été le Pape Urbain II. Il convoqua le Concile de Clermont en 1095, au cours
duquel l’ancienne doctrine pacifiste des chrétiens fut abandonnée. Un appel à la guerre sainte fut lancé dans le
but d’arracher les terres saintes des mains des musulmans. Suivant le concile, une armée gigantesque fut
formée, composée à la fois de soldats de carrière et de dizaines de milliers de conscrits.
Les historiens pensent que le projet d'Urbain II était poussé par son désir de contrecarrer la candidature
d’un rival à la papauté. En outre, alors que les rois, les princes, les aristocrates européens et d’autres
accueillirent l’appel du Pape avec enthousiasme, leurs intentions étaient prosaïques. Comme l’indique Donald
Queller de l’Université d’Illinois, "les chevaliers français étaient en quête de terres. Les marchands italiens
espéraient étendre leur commerce aux ports du Moyen-Orient... Un grand nombre de pauvres rejoignirent les
expéditions seulement pour échapper aux difficultés de leurs vies."1 En chemin, cette masse cupide massacra de
nombreux musulmans, et même des juifs, dans l’espoir de trouver de l’or et des joyaux. Les croisés ouvraient
même le ventre de leurs victimes pour y trouver l’or et les pierres précieuses que celles-ci auraient pu avaler
avant de mourir. La cupidité des croisés était si grande qu’ils n’eurent aucun scrupule à mettre à sac la ville
chrétienne de Constantinople (Istanbul) pendant la Quatrième Croisade, où ils arrachèrent même les feuilles
d’or des fresques chrétiennes de la basilique Sainte Sophie.
Au bout d’un long et difficile périple, et le pillage et massacre de nombreux musulmans, ce groupe
bariolé, appelé les croisés, arriva à Jérusalem en 1099. Lorsque la ville tomba après un siège de presque cinq
semaines, les Croisés s’y installèrent. Ils atteignirent un niveau de sauvagerie rarement égalé dans le monde.