« Ce que la main d’Allah a uni, la main du démon ne pourra désunir » par Abdelhamîd Ibn Bâdîs traduit de l’arabe par Amine Chérif-Zahar Voici les paroles par lesquelles nous avons clôturé le discours de cheikh Yahya Hamoudi, discours prononcé en langue kabyle la nuit du festin organisé par le nâdî en l’honneur de l’association des Oulémas et dont l’impact fut des plus appréciés, le claquement des mains et les slogans scandés à voix hautes ayant envahi la salle. Nous aurions aimé rapporter le discours en entier, mais nous nous contenterons de ces quelques lignes puissent-elles être plus riches de sens et mieux adaptées : « Les enfants de Ya‘rub et les enfants de Mâzîgh ont été unis par l’Islam depuis plus d’une dizaine de siècles ; et ces siècles n’ont cessé de les voir se mélanger dans le meilleur et dans le pire, de créer, entre eux, la bonne entente dans le faste et dans la misère, de les unir dans le bonheur et dans le malheur jusqu’à ce qu’ils aient fait d’eux depuis de temps très reculés un élément musulman algérien ayant l’Algérie pour mère et l’Islam pour père. Les enfants de Ya‘rub et les enfants de Mâzîgh ont gravé dans les pages de l’histoire les témoignages de leur union que traduisent leurs sangs versés pour la noble cause qu’est celle de veiller à ce que la parole d’Allah soit au-dessus de tout, tout comme les traduisent leurs efforts pour dispenser le savoir et le servir. Quelle main, après cela – une personne censée pourra-t-elle croire– peut les désunir ? Que de fausses présomptions et que de traîtres espoirs ! Ils ne se sont pas désunis au moment où ils étaient les plus forts, comment se désuniraient-ils alors que la force n’est plus de leur côté ? Par Allah, toute tentative visant à les désunir ne fera que raffermir leur union davantage « je mets ma foi en gage et je m’en porte garant ». L’Islam a un défenseur et Allah est son protecteur. Oui nous nous sommes unis pour notre bien à tous, et pour le bien que nous pourrions apporter aux autres. Nous nous interdisons, par Allah et par l’Islam, de nous unir contre quiconque ou de nous unir sur la base d’une turpitude, de nous unir dans le péché ou dans la transgression. « Ô les croyants ! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allah et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injuste. Pratiquez l'équité : cela est plus proche de la piété. Et craignez Allah. Car Allah est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. » Abdelhamid Ibn Bâdîs al-Sanhâdjî