Dossier de presse saison 06 > 07 théâtre de la manufacture Centre Dramatique National Nancy-Lorraine Direction Charles Tordjman Relations presse Emmanuelle Duchesne Florent Wacker 10 rue Baron Louis, BP 63349 54 014 Nancy cedex e-mail e.duchesne@theatre-manufacture Téléphone 03 83 37 12 99 www.theatre-manufacture.fr Télécopie 03 83 37 18 02 08 juin 06 théâtre de la Manufacture saison 06 > 07 Quichotte L’inquiétude Gulliver Anna et Gramsci De Miguel de Cervantès Mise en scène Didier Galas 10 > 21 octobre 06 - Grande Salle De Valère Novarina Mise en scène Christine Koetzel 11 > 21 octobre 06 - Fabrique - création d’après Les voyages de Gulliver de Jonathan Swift Mise en scène Jaime Lorca 7 > 11 novembre 06 - Grande Salle De Bernard Noël Mise en scène Charles Tordjman 15 > 25 novembre 06 - Grande Salle La cantatrice chauve création de 1991 De Eugène Ionesco Mise en scène Jean-Luc Lagarce 28 novembre > 3 décembre 06 - Grande Salle Une étoile pour Noël ou l’ignominie de la bonté De Nasser Djemaï Mise en scène Natacha Diet 5 > 16 décembre 06 - Fabrique La dernière bande et Solo De Samuel Beckett Mise en scène Alain Milianti 11 > 15 décembre 06 - Grande Salle Sunday Clothes Face à la mère 2 théâtre de la manufacture Mise en scène et musique Alexis Forestier, Les Endimanchés 10 > 13 janvier 07 - Grande Salle De Jean-René Lemoine Mise en scène Jean-René Lemoine 16 > 27 janvier 07 - Fabrique Saison 06 > 07 saison 06 > 07 suite May B Hedda Gabler Danse, invité par le CCAM, Scène nationale de Vandoeuvre-lès-Nancy Chorégraphie Maguy Marin 24 et 25 janvier - Grande Salle De Henrik Ibsen Mise en scène Richard Brunel 30 janvier > 10 février 07 - Grande Salle La version de Browning De Terence Rattigan Mise en scène Didier Bezace 27 février > 10 mars 07 - Grande Salle Kant De Jon Fosse Mise en scène Bérangère Vantusso 6 > 18 mars 07 - Fabrique Eloge de la Faiblesse De Alexandre Jollien Mise en scène Charles Tordjman 20 > 31 mars 07 - Grande Salle L’éclipse du 11 août De Bruno Bayen Mise en scène Jean-Pierre Vincent 7 > 21 avril 07 - Grande Salle Passages à Nancy, à Luxembourg et en Grande Région 10e édition 28 avril > 13 mai 07 Musique Action Elisaviéta Bam De Daniil Harms mise en scène Alexis Forestier 18 > 19 mai 07 CCN, Ballet de Lorraine Hymnen De Karlheinz Stockhausen Mise en scène Charles Tordjman, Chorégraphie Lia Rodrigues 29 > 31 mai 07 3 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Miguel de Cervantès Quichotte conception et mise en scène Didier Galas du 10 > 21 octobre 06, Grande Salle de Miguel de Cervantès (d’après L’ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche) Avec Marion Duquenne Franck Gazal Guillaume Gouix Aurélie Leroux Grégoire Roger Adaptation Didier Galas Aline Schulman Traduction Aline Schulman Collaboration artistique Jean-Charles Di Zazzo Scénographie et costumes Vincent Beaurin assisté de Sylvie Auvray Lumières et régie générale Éric Gaulupeau Production Le Granit, Scène nationale de Belfort Coproduction Théâtre Nanterre-Amandiers CDN, Ensemble Lidonnes, Le Granit, Scène nationale de Belfort, Théâtre de l’Agora, Scène nationale d’Evry et de l’Essonne Avec le soutien du fonds d’insertion pour jeunes artistes dramatiques, la DRAC, la Région Provence Alpes Côte d’Azur, la ville de Cannes, le Trident Scène nationale de CherbourgOcteville, le Théâtre 71, Scène nationale de Malakoff, le Théâtre de la Coupe d’Or, Scène conventionnée de Rochefort, Les Gémeaux, Scène nationale de Sceaux, le festival franco-allemand de Saarbruck Le texte L’ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche est publié aux Éditions du Seuil 4 théâtre de la manufacture Quichotte, présentation Don Quichotte a récemment fêté ses 400 ans. Personnage mythique de la littérature occidentale, héros dérisoire, il réinvente le monde et vit reclus dans ses rêves. Accompagné de Sancho Panza son fidèle écuyer, il lutte contre des troupeaux de moutons qu’il pense être une armée ennemie, se bat contre des moulins à vent en les prenant pour des géants ... Il perdure dans l’imaginaire populaire à travers les représentations de Gustave Doré, Daumier, Picasso ... Récemment retraduit par Aline Schulman, le texte de Cervantès retrouve sa dimension à la fois grotesque et tragique, toujours jubilatoire. En 1998, à Caracas, Didier Galas créait un premier spectacle intitulé Ficcions/ Quijote à la manière de la Comedia dell’Arte, autour de la gestuelle et des masques. En voyant ce spectacle Aline Schulman y reconnaît « une vitalité, une liberté du rire et de l’insulte qui aidait à la désacralisation de cette oeuvre mythique ». De là naît l’idée d’une collaboration entre le metteur en scène et la traductrice autour de Quichotte. Cervantès joue sur le doute entre le réel et l’illusion, le travail des comédiens s’appuie sur cette ambiguïté : les phrases se prononcent comme des formules magiques, des formes étranges surgissent soudain de la masse des corps imbriqués ... Le spectateur est amené à douter de ce qu’il voit, comme s’il était «dans la tête de Don Quichotte». L’une des particularités de ce spectacle est l’improvisation corporelle : dans certaines scènes, les rôles ne sont pas prédéfinis, les comédiens peuvent glisser de l’un à l’autre, et interpréter indifféremment un moulin, Don Quichotte, un cheval, Sancho ... La scénographie et les costumes réalisés par le plasticien Vincent Beaurin accentuent cette ambiguïté. Ce spectacle donne aussi à entendre la parole résolument moderne de Cervantès : sa réflexion sur la liberté, sa dimension politique, son caractère toujours subversif. À l’occasion d’une recherche sur l’improvisation (avec des élèves comédiens de l’ERAC), j’ai eu le désir d’entreprendre une nouvelle mise en scène du roman de Cervantès. L’improvisation corporelle me parut un moyen fructueux pour aller «au coeur» du Quichotte. C’est donc en premier lieu par le corps et non par la parole, que nous offrons le mythe de don Quichotte et l’univers des mille pages du roman. Un des principes fondamentaux du spectacle est aussi que don Quichotte ne soit pas incarné par un seul acteur. Ainsi chaque acteur, chaque actrice, peut jouer don Quichotte mais aussi Sancho, un âne ou un moulin, à tour de rôle. Ces glissements d’incarnations permettent de rendre compte théâtralement des hallucinations d’Alonso Quijano (don Quichotte) et des doutes que suscite le roman sur la réalité. À d’autres moments, c’est la beauté et l’actualité toujours vive de certains textes de Cervantès qui nous ont conduits à un autre travail, plus «classique», dans le dessein de faire entendre la force de son écriture. Ce spectacle s’adresse autant à ceux qui ont lu le roman qu’aux autres, plus nombreux, qui ne l’ont pas lu, mais qui n’ont pas échappé au mythe et aux images qui entourent le chevalier à la triste figure. A partir de là, le spectacle développe, joue, s’amuse, exagère et épuise la figure picturale et la mécanique burlesque, jusqu’à déconstruire le mythe du Quichotte, jusqu’à rendre perceptible l’écriture d’un homme sur son temps. Saison 06 > 07 Miguel de Cervantès (1547-1616) auteur Miguel de Cervantès y Saavedra est né en septembre 1547 à Alacala, au début du Siècle d’Or espagnol. D’une famille modeste, il voyage beaucoup avec son père, chirurgien-barbier. En 1570, il s’engage dans l’armée pour lutter contre les Turcs. Il participe notamment à la bataille de Lépante, au cours de laquelle il perd l’usage de son bras gauche. En 1575, il retourne en Espagne quand son bateau est attaqué par des pirates qui le font prisonnier, et passe les cinq années suivantes au bagne. Quand il est enfin libéré, il décide de reprendre ses études et de se mettre à l’écriture. En 1585, il publie son premier roman La Galatée, une œuvre pastorale dans l’ère du temps qui lui apporte une certaine renommée. En 1605, il achève la première partie de Don Quichotte de la Mancha, une critique du roman de chevalerie à travers son personnage d’idéaliste perdu hors de son temps. Le succès fut immédiat, d’un point de vue autant public et critique. En 1613, il publie Les Nouvelles extraordinaires et en 1615 paraissent Numanchia et Huit comédies et « entremeses » ainsi que la seconde partie de son Don Quichotte. Cervantès mourra l’année suivante, laissant inachevée sa dernière œuvre Travaux de Persilès et Sigismonde. Didier Galas conception et adaptation Après des études au Conservatoire de Région de Marseille, il devient, en 1985, élève du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris. Il y suit l’enseignement de Claude Régy, Daniel Mesguich et Gérard Desarthe, Bernard Dort, Mario Gonzales, Michel Bernardy et Jacques Sereys. En 1998, il est lauréat de la Villa Kujoyama (Bourse de l’AFAA) à Kyoto, où il a suivi l’enseignement de Michishige Udaka, maître de Nô au sein de la famille Kongô. En 1999, il est titulaire d’une deuxième bourse de l’AFAA, et suit à Pékin l’enseignement de Li Guang, maître d’Opéra de Pékin. Acteur depuis 1987, il a travaillé sous la direction de Ludovic Lagarde, Charles Tordjman, Claude Régy, Catherine Contour, Thierry Bédard, Jacques Rivette, Aurélien Recoing, Mario Gonzales, Bérangère Bonvoisin, Philippe Clévenot et Christian Schiaretti pour qui il crée le rôle de Ahmed (nomination aux Molières en 1995, comme meilleur acteur), dans le cycle Ahmed écrit par Alain Badiou. Dernièrement, il a participé à des expériences très diverses telles que : s:x.rx. Rx performance sous la direction de Patricia Allio (Fondation Cartier et Festival Mettre en scène à Rennes en 2004, au Kunsten Festival de Bruxelles en 2006), Odorama, performance de Sam Samore ou Wawgawawd, lecture-conférence de John Cage conçue par Yves Chaudouët (2003). Il a conçu et mis en scène dans le cadre de l’Ensemble Lidonnes : Les frères Lidonnes, Ficcion / Quijotee, Monnaie de singes, (H)arlequin, Quichotte. Didier Galas enseigne l’art dramatique en France (ERAC de Cannes, EPSAD de Lille, ENAC de Châlons-en-Champagne). Il a donné des stages au Théâtre du Granit, Scène nationale de Belfort et à la Manufacture, Centre dramatique national de Nancy. Il a dirigé plusieurs ateliers à l’étranger : au Conservatoire de Shanghai, au Japon dans le cadre du Kyoto Art Festival, au Vénézuela, où différents stages ont abouti au spectacle : Ficcion / Quijote présenté à l’Ateneo de Caracas. Dans ce même pays, il a participé à un Contrapunto de Mascaras et il a mené un travail spécifique avec la population (principalement des enfants de tous les âges) d’un village de la côte qui a fait l’objet de la création d’une comédie musicale Un pez no solo se muere por la boca. 5 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Valère Novarina L’inquiétude mise en scène Christine Koetzel du 11 au 21 octobre 06, La Fabrique, Création Avec le regard et l’oreille de Francis Freyburger Son Jean-Léon Pallandre Scénographie Guy Amard Lumières Olivier Irthum Costumes Cathy Roulle Collaboration artistique Heidi Brouzeng Coproduction Écho, le Centre culturel André Malraux, Scène nationale de Vandoeuvrelès-Nancy, le Théâtre de la Manufacture, CDN Nancy-Lorraine Avec le soutien de la DRAC Lorraine, le Conseil général de Meurthe-et-Moselle, le Conseil régional de Lorraine Parler n’est pas communiquer. Parler n’est pas s’échanger et troquer - des idées, des objets -, parler n’est pas s’exprimer, désigner, tendre une tête bavarde vers les choses, doubler le monde d’un écho, d’une ombre parlée ; parler c’est d’abord ouvrir la bouche et attaquer le monde avec, savoir mordre. Le monde est par nous troué, mis à l’envers, changé en parlant. Les mots ne viennent pas montrer les choses, leur laisser la place, les remercier poliment d’être là, mais d’abord les briser et les renverser. La langue est le fouet de l’air, disait Alcuin ; elle est aussi le fouet du monde qu’elle désigne. Les mots ont toujours été ennemis des choses et il y a une lutte depuis toujours entre la parole et les idoles. Valère Novarina Devant la porte L’inquiétude est avec l’Animal du temps, la version pour la scène du Discours aux animaux. Un homme parle à des animaux, c’est à dire à nous spectateurs. Il prononce le Discours aux animaux, une promenade dans l’intérieur, dans sa langue, dans ses mots. Il leur parle de choses dont on ne parle pas, de ce que nous vivons portés à nos extrémités, dans la plus grande obscurité et pas loin d’une lumière, sans mots et proches d’un dénouement. C’est le monde qui nous réfléchit. c’est le monde qui nous pense. Jean Baudrillard Après la création de L’Animal du Temps j’ai eu envie de continuer à explorer la richesse de l’écriture de Valère Novarina. parce que cette première expérience m’a beaucoup appris, j’ai «beaucoup vécu, j’ai pas été déçu». C’était un peu comme lâcher du lest quand on voyage en ballon (j’imagine), ou se fondre dans le rocher en escalade : se laisser traverser par le son, tenter de faire corps avec le texte, se tenir sur la crête, refaire du vivant à chaque instant. C’est la peur et la joie du vertige. Je voulais aussi retrouver une équipe. Avec Francis Freyburger et Heidi Brouzeng aller plus loin dans la danse des mots, les cabrioles tragi-comiques de l’Animal : plonger dans des territoires inconnus pour l’acteur et le spectateur; laisser se dérouler la pensée au présent sur le plateau : être attentif non pas seulement à ce que disent les mots, mais à l’effet qu’ils produisent le rythme, la musicalité, la force du «dire» plus que le dit Jean-Léon Pallandre, sera présent dès le début des répétitions et pendant chaque représentation afin de modeler ensemble l’espace sonore : ausculter la membrane qui relie la parole, mouvement de l’intérieur vers l’extérieur, et le bruit du monde. Avec Guy Amard et Cathy Roulle nous souhaitons utiliser le même vocabulaire scénique que pour L’Animal du temps, à savoir la matière et le vide. Cependant la configuration pourra être sensiblement différente, tout en préservant l’espace de rassemblement et la proximité avec le spectateur : Car c’est le même Animal qui s’adresse à nous, mais du temps a passé et à nouveau il nous faut passer aux actes et «pratiquer l’enfance de tout». Christine Koetzel 6 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Valère Novarina Ecrivain, peintre et dramaturge, né en Suisse en 1947. Auteur de nombreuses pièces (entre autres : Le Drame de la vie, Vous qui habitez le temps, L’Espace furieux, Le Jardin de reconnaissance, L’Opérette Imaginaire, L’Origine Rouge...). Il a également écrit une série de textes sur le langage, l’espace, l’acteur, la matière : Le Théâtre des paroles, Lettre aux acteurs, Devant la parole, Pendant la matière... Ses textes sont une extraordinaire littérature où se renouvelle l’interrogation sur le mystère de l’existence humaine. Au vide et au silence auxquels se heurte l’homme il répond par le constat de ce vide et de ce silence exprimé dans une richesse inouïe d’une parole en expansion. Antique, médiéval, animal, contemporain, son langage semble arriver depuis la nuit des temps et vient défier les faux langages du monde d’aujourd’hui. L’oeuvre de Novarina est une oeuvre de poète qui apporte à la scène et à l’écriture de nouvelles notions : les mots sont des objets concrets, de la matière scientifique : l’auteur “est écrit” comme l’acteur “est agi” ; tout est affaire de souffles et d’énergies... Christine Koetzel Etudiante aux ateliers du CUIFERD (Centre Universitaire de Formation et de Recherches Dramatiques) de Nancy dans les belles années du Festival Mondial du théâtre, Christine Koetzel a par la suite travaillé avec le Théâtre au Noir de Nancy et surtout avec le 18 : Cie d’urgence dont elle est cofondatrice et membre de 1987 à 1999. Elle a depuis travaillé avec de nombreuses compagnies professionnelles, dont le Théâtre du Jarnisy et l’Escabelle (sa collaboration avec Heïdi Brouzeng remonte à 1995). Elle a créé l’aninimal du temps de Valère Novarina en septembre 03. 7 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Gulliver librement adapté de Les Voyages de Gulliver de Jonathan Swift mise en scène Jaime Lorca du 7 au 11 novembre 06, Grande Salle Marionnettes, à partir de 14 ans Spectacle en langue espagnole, surtitré Avec Teresita Iacobelli Jaime Lorca Scénographie David Coydan et Carlos Rivera Assistante à la mise en scène Teresita Iacobelli Marionnettistes Enrique Gómez Alicia Quesnel Lumières, régie générale Tito Velásquez Son Robert Diaz Création et réalisation des marionnettes Zapallo de Troya (RiveraCoydán-Gómez-Fernández) Matias González Musique Daniel Tijero Costumes Maya Mora et Juana Cid Intentions « J’ai choisi cette merveilleuse histoire de Gulliver le voyageur, pour créer d’après celle-ci, le labyrinthe imaginaire par lequel passe notre héros à l’équipage léger. Quelles en sont les étapes ? Combien y en a-t-il ? Combien de fois faut-il revenir sur ses pas ? Le voyage humain, son étude et sa fidèle représentation à venir sont ma boussole. Et avec Jonathan Swift comme guide, je me sens optimiste et sûr, tel Dante, je crois, descendant dans les profondeurs en compagnie du sage Virgil (toutes proportions gardées, bien entendu). Swift ajoute quelque chose de très important au voyage humain, il accentue l’aspect éthique et politique dans chacun des actes individuels. L’être humain n’est pas tout seul même s’il s’isole ; chaînon parmi les chaînons de la spirale infinie, chaque acte individuel conditionne le collectif. De plus, dans la même histoire se trouvent de très petits êtres dotés de sens et de raison confinés dans des guerres absurdes contre leurs voisins dues à la façon de casser un oeuf, des géants de plus de vingt mètres de hauteur vivant isolés et en paix, des îles flottantes habitées par des scientifiques plongés dans leurs divagations et des chevaux pensants qui maintiennent les humains enfermés dans les écuries comme des bêtes de somme. Il se pourrait qu’il y ait quelque chose à déchiffrer dans cette grande allégorie ou, comme on dit dans le pays d’où je viens : aqui hay gato encerrado*. Je suis convaincu qu’on entreverra sa silhouette à contre-jour dans la profondeur de ce voyage théâtral. » Jaime Lorca, 21 avril 2005, Santiago Assistant scénographie Enrique Gómez * Expression espagnole se rapprochant du français : « il y a anguille sous roche » Assistant lumières Juan Barahona L’expérimentation Assistant jeu d’acteur Marcelo Valdivieso Réalisation décor Manuel Paredes Matias González Réalisation masques Alejandra Rubio Coproduction Compagnie Jaime Lorca Santiago du Chili, Scène nationale de Sète et du Bassin de Thau, Office départemental d’action culturelle du Calvados, Le Rive Gauche Scène conventionnée de SaintÉtienne du Rouvray, Maison de la Culture de Nevers et de la Nièvre, Le Carreau Scène nationale de Forbach, Théâtre 71 Scène nationale de Malakoff, Théâtre de la Manufacture, CDN Nancy-Lorraine Avec le soutien de l’ONDA (Office national de diffusion artistique), du Ministère chilien des affaires étrangères, du Centre culturel Matucana 100 à Santiago du Chili 8 théâtre de la manufacture « C’est au cours d’une tournée au Vénézuéla, en 1997, que j’ai découvert les extraordinaires marionnettes de la compagnie “La tía Norica” de Cadix. La pièce présentait pour le Festival International de Carracas le Mystère de l’Annonciation. Au bout de cinq minutes de spectacle, j’avais totalement perdu l’échelle des proportions. De quelle taille était Marie qui priait agenouillée, éclairée d’un mince rayon de soleil entrant par la fenêtre de la chambre? Et d’un autre côté ? Comment faisaient-ils pour approcher et faire voler l’archange Gabriel ? L’idée d’expérimenter des marionnettes et de leur donner vie humaine m’intéressa. J’imaginais ajouter un personnage réel parmi ce monde d’automates, un personnage qui romprait l’illusion des proportions ; un humain qui viendrait changer l’ordre des choses. Les voyages de Gulliver me sont immédiatement venus à l’esprit. Lemuel Gulliver, installé à Lilliput, était un délicieux motif pour entrer dans le mystérieux monde des marionnettes et des proportions. De la même manière, la douce captivité de Gulliver, son manque de réaction, sa paresse, sa lâcheté me provoquaient quelque chose au sujet de la liberté de l’individu, celle qu’il est difficile de trouver, cette même liberté que recherche Sigismund dans La vie est un songe de Calderon de la Barca. Finalement, j’ai travaillé pour que le voyage de Gulliver soit un miroir fidèle de la vie, un petit morceau de vérité. Je cherche la vérité et la beauté. L’une mènera-t-elle à l’autre? C’est cela l’expérimentation. » Jaime Lorca Saison 06 > 07 Jonathan Swift Jonathan Swift (1667-1745), le docteur Swift, doyen de St. Patrick (Irlande), l’auteur des Voyages de Gulliver : voilà, dans la mémoire populaire, un écrivain anglais pour les grands et les petits. En premier lieu, il est irlandais. Homme d’église, poète, secrétaire exemplaire, homme politique, satiriste impénitent et redoutable, incomparable conteur d’histoires imaginaires, précurseur de la science-fiction, humaniste savant, mystificateur de haut vol, contempteur de sa propre science, ami adorable et détestable, amant passionné et secret, fasciné par les femmes, misanthrope avoué, mais fier et généreux, défenseur des misérables contre l’injustice et l’oppression, homme aux cent masques, remuant, fébrile, tendu, bon vivant et ténébreux, à l’affût de la sottise et de la méchanceté pour les foudroyer, impitoyable aux hypocrites, le plus lucide des cerveaux, le plus agile des esprits (et pourtant finissant dans l’apathie et la folie), le plus robuste manipulateur d’une prose anglaise limpide et assassine, créateur d’une langue à lui avec ses symboles, ses clés, ses mystères, ses vocables et ses idiomes : tel est Swift. Jaime Lorca Après dix-huit ans et huit créations collectives au sein de La Troppa, Jaime Lorca entreprend aujourd’hui une aventure scénique avec sa nouvelle compagnie. Avec l’idée d’un fonctionnement de création collective, Jaime Lorca a réuni Pablo Jerez (poète et comédien chilien) et l’équipe de création de deux dernières pièces de La Troppa (Gemelos et Jésus Betz) ; dont Eduardo Jiménez (scénographe), David Coydan et Enrique Gomez, (créateurs d’objets et marionnettistes) et Héctor Velasquez (régie générale et création lumière). L’ingénieux collectif chilien inspiré par Jaime Lorca continue, avec l’histoire de Gulliver, la recherche d’un langage qu’ils ont développé pendant leur carrière théâtrale autour de la poésie de l’image et de l’art de la prestidigitation scénique. Pourquoi ce texte? Ce récit d’un voyage imaginaire évoque un parcours initiatique et la notion d’altérité et de différence. D’autre part, mettre en scène cette histoire, implique le défi technique de créer sur le plateau des illusions optiques en travaillant sur les échelles et les proportions. Deux constantes dans leur travail qu’Ils retrouvent pour parler de la grandeur et de la petitesse humaine. Gulliver se vante (ou s’excuse) de n’avoir rien que de très « commun» à raconter, contrairement aux autres auteurs de récits de voyages, qui ont tant de choses extraordinaires à dire. De fait, ce dont il parle, ce n’est pas de pygmées ou de géants, d’île volante ou de chevaux qui pensent : il parle de ce qu’il y a de plus commun entre les hommes, puisqu’il s’agit de l’espèce humaine, de la définition de la « nature» de l’homme, et de ce que l’homme a fait de cette nature au cours de son histoire individuelle et collective. Jesus Betz d’après l’album de Fred Bernard et François Roca et mis en scène par La Troppa a été présenté au théâtre de la Manufacture en avril 2003. 9 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Bernard Noël Anna et Gramsci mise en scène Charles Tordjman du 15 au 25 novembre 06, Grande Salle d’après Le syndrome de Gramsci et La langue d’Anna, deux monologues de Bernard Noël Avec Serge Maggiani Agnès Sourdillon Adaptation Le syndrome de Gramsci Charles Tordjman, La langue d’Anna Bernard Noël Scénographie et costumes Vincent Tordjman Lumières Christian Pinaud Musique, vidéo Vicnet Maquillages, perruques Cécile Kretschmar Assistante aux costumes Sarah Wan Collaborateur artistique François Rodinson Remerciements à Caroline Marcadé Construction du décor ateliers du Théâtre de la Manufacture sous la direction de Jean-Louis Hoffmann Production Théâtre de la Manufacture, CDN Nancy-Lorraine, Théâtre national de Chaillot, Théâtre Vidy-Lausanne E.T.E. Créé au Théâtre national de Chaillot le 27 avril 2006 ... et si le théâtre connaissait lui aussi cet effondrement ? Lorsque Bernard Noël publie Le Syndrome de Gramsci en 1994 chez P.O.L., il le qualifie de “roman”. Le Syndrome n’est donc pas un texte qui se donne d’emblée au théâtre. Sauf à considérer qu’un homme qui décide de parler de “la consistance d’un instant” est dans la quête de l’instant de théâtre ; dans ce qui relie, comme un élan vital, celui qui parle à celui qui est venu écouter. L’attention est concentrée sur cette relation. Le texte de Bernard Noël en donne de façon exemplaire la possibilité. Le narrateur du Syndrome a un “trou de mémoire”. Dans des circonstances particulières, le nom de Gramsci (révolutionnaire italien mort en prison sous le régime fasciste italien) lui échappe. À partir de la constatation de cette perte, il opère une plongée vertigineuse à l’intérieur de ce cancer qui le menace de l’intérieur. Et si cet acte de dire en public ce qu’est le théâtre, connaissait lui aussi cet effondrement ? Si les planches de la scène s’ouvraient sous nos pas ? Si les fictions ne venaient plus aux lèvres aussi facilement que cela ? Si nous ne marchions plus dans la combine ? Si nous aussi avions oublié le nom de ceux dont l’époque ne sait plus que faire ? Et si cette pensée d’oublis et de pertes était contagieuse ? Si notre pensée était gangrenée de l’intérieur de façon invisible, insensible ? Que devient le théâtre qui se veut citoyen si lui aussi perd le nom de ceux qui ont été oubliés par une époque qui ne sait plus que faire d’eux. Ainsi en est-il de la langue d’Anna qui sur scène suivra “Le Syndrome de Gramsci“. Celle qui parle (qui pourrait être Anna Magnani) est-elle celle que nous croyons ? Celle qui parle du terme de sa vie se demande si son être intime a vraiment coïncidé avec son être social. Dans ce déchirement apparaît encore un abîme, celui d’une langue qui ne colle pas au visage. Que reste-t-il des visages quand ils ont perdu leur langue ? Que reste-t-il de la langue qui ne sait plus d’où elle parle, à qui elle parle ? Anna et Gramsci, de même façon disent la difficulté à dire la vérité, disent un monde sans mémoire. Il reste alors la question de soi-même comme une pierre qui tombe dans un trou sans fond. Heureusement le théâtre comme un filet renvoie la pierre, l’empêche de frapper trop fort, laisse en vie. Car ce qui reste c’est la littérature, ce que d’autres ont dit être la vraie vie. Charles Tordjman Rencontre avec Bernard Noël, jeudi 5 octobre 2006 à 20h Les lundis du ciné, Cinéma Caméo Commanderie, Mamma Roma de P. P. Pasolini, lundi 20 novembre 2006 à 20h15 Café/Théâtre autour du spectacle avec Charles Tordjman, Serge Maggiani et Agnès Sourdillon, jeudi 23 novembre 2006 à 21h 10 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 A Lausanne (Suisse) au théâtre Vidy-Lausanne E.T.E. du 24 octobre au 11 novembre 2006 11 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Eugène Ionesco La cantatrice chauve création de 1991 mise en scène Jean-Luc Lagarce du 28 novembre au 3 décembre 06, Grande Salle A partir de 15 ans avec Mireille Herbstmeyer, Mme Smith Jean-Louis Grinfeld, M Smith Elizabeth Mazev ou Marie Paule Sirvent, Mary, la Bonne Emmanuelle Brunschwig, Mme Martin Olivier Achard, M Martin François Berreur ou Christophe Garcia, Le Capitaine des pompiers Décor Laurent Peduzzi Restauration et peinture Atelier CDN de Franche-Comté sous la direction de Karl Auer et Patrick Bru Costumes Patricia Darvenne-Dubois Son Christophe Farion Lumières Didier Etievant Régie lumières Bernard Guyollot Régie générale et plateau Romuald Boissenin Regard extérieur François Berreur Production Compagnie Intempestifs avec le soutien du Nouveau Théâtre, CDN de Besançon et de Franche-Comté et du Théâtre national de Bretagne, Rennes Production de la création Théâtre de la Roulotte, CDN de Franche-Comté Avec le soutien du Centre d’Art et de Plaisanterie Rencontre avec Jean-Pierre Thibaudat Autour de son essai sur Jean-Luc Lagarce jeudi 30 novembre 12 théâtre de la manufacture Il est neuf heures‚ c’est dans la banlieue de Londres que cela se passe. Des gens attendent d’autres gens. Ils ont mangé de la soupe‚ du poisson‚ des pommes de terre au lard et de la salade anglaise‚ ce qui‚ on en convient‚ est assez logique dans la banlieue de Londres. On se retrouve. On fait connaissance‚ on se raconte des histoires‚ on passe une excellente soirée. On parle. On dit des bêtises – le scrabble‚ voilà un jeu intelligent ! – on s’essaie aux charades‚ on saute des coqs aux ânes et des vices à Versailles. Un pompier allume une bonne‚ il faudrait toujours se méfier du feu qui couve sous l’eau qui dort. On se perd un peu. On passe une assez bonne soirée. On ne devrait pas tant boire peut-être‚ ce n’est pas exactement le jour idéal pour commencer à fumer. On danse. Lorsqu’on aura trop mal à la tête‚ on se couchera par terre pour se reposer. Si on est trop joyeux‚ on montera sur la table. On passe une pas trop mauvaise soirée. On fait du bruit avec la bouche. On passe une soirée comme toutes les autres soirées‚ on crie‚ on geint‚ on gémit et on chante. Jamais on ne se tait‚ le silence‚ ce n’est plus possible. Lorsqu’on a trop peur‚ on triche un peu. Lorsqu’on est prêt à se dévorer‚ on se quitte. Chacun joue son rôle. On pourra se revoir une autre soirée‚ nous recommencerons quand on veut‚ chaque fois qu’il le faut. Rien ne nous concerne. Jamais. Ce que nous disons‚ c’est juste pour parler. Jean-Luc Lagarce Quand Jean-Luc Lagarce a monté La cantatrice chauve, il s’est amusé à pousser Ionesco dans ses retranchements, à le mener à l’extrême de l’absurde et du non-sens, et il y est arrivé. Créé à Montbéliard, le spectacle a pu être présenté dans de grands théâtres, sur de vastes scènes, à des années-lumière de ce qui se fait depuis quelques vingt mille représentations – depuis 1957 sans interruption – à la mini salle de la Huchette. Dans des couleurs chromo mais ravissantes, avec jardin et cottage tout juste arrachés au couvercle d’une boîte de bonbons anglais, La cantatrice de Lagarce devenait une époustouflante folie, avec un tourbillon de cinglés courant après leurs marques comme s’ils s’étaient trompés de plateau, mais ne craquant pas au contraire, se faisant un devoir d’assumer avec une sorte de naturel la situation. Quelque chose – la délicatesse en plus – entre les Monty Python de La Vie de Brian et le Peter Greenaway de Meurtre dans un jardin anglais, plus un zeste des feuilletonesques Atrides américains, genre Dallas et Dynasty fort à la mode en ces années-là, aussi médiatisées que la real télévision de notre XXIe siècle. Populaires, donc. Et le plus étrange, le plus séduisant était peut-être cette sensibilité nostalgique sous-jacente, quelque chose comme un regret fugace qui, par instant, le temps d’un éclair, d’un souffle, traversait le spectacle, interrompait le rire, laissait un écho d’inquiétude, rapidement évacué. Mais qui, insensiblement, s’était ancré dans la tête, dans le cœur. Extrait de la préface de Colette Godard pour Traces incertaines, Éd. Les Solitaires Intempestifs, 2002 Saison 06 > 07 C’est une pièce qui date d’avant la télévision. À cette époque les soirées étaient différentes. On pouvait lire le journal ou bien attendre de la visite. Jean-Luc Lagarce pour sa part a toujours connu la télévision. Il est né en 1957, l’année du Spoutnik et de la première victoire de Jacques Anquetil dans le tour de France. (...) 1957, l’année de naissance de Lagarce est aussi celle de la reprise de La Cantatrice chauve à la Huchette après ses débuts aux Noctambules pas vraiment triomphants. Elle n’a plus quitté l’affiche depuis. René Solis, Libération, décembre 1991 Eugène Ionesco Eugène Ionesco dont le père était roumain et la mère française est né en Roumanie en 1912. Il fut élevé en France où il demeura jusqu’à l’âge de treize ans‚ à Paris d’abord avec sa mère‚ puis à la Chapelle-Anthenaise dans la Mayenne‚ où il suivit les cours de l’école communale. En Roumanie‚ Eugène Ionesco acheva ses études secondaires‚ fit ses études supérieures et devint professeur de français. En 1938‚ Eugène Ionesco qui ne supporte plus le climat créé par la montée du fascisme en Roumanie quitte Bucarest avec sa jeune femme et tous deux s’installent peu après en France. Pendant la Seconde Guerre mondiale et dans les années qui la suivirent‚ il exerça divers métiers‚ dans le Midi‚ puis à Paris. En 1950‚ La cantatrice chauve‚ sa première pièce‚ est créée au Théâtre des Noctambules dans une mise en scène de Nicolas Bataille‚ et rencontre l’incompréhension ou suscite la colère de la plupart des critiques. Reprise quelques années plus tard à la Huchette‚ La cantatrice chauve y est toujours à l’affiche après presque trente années de représentations. Jean-Luc Lagarce Jean-Luc Lagarce est né le 14 février 1957 en Haute-Saône. A 18 ans il quitte son village pour Besançon, où il obtient en 1981 une maîtrise de philosophie. Parallèlement à ses études, il est élève du Conservatoire de Région, puis élève de Jacques Fornier au Centre Rencontres Théâtrales de Besançon. Auteur, il écrit pour le théâtre depuis 1977. En 1978, il co-fonde la Compagnie La Roulotte avec ses camarades du Conservatoire (François Berreur, Mireille Herbstmeyer, Pascale Vuirpillot), compagnie dont il assure la direction. Il est metteur en scène de classiques et de ses propres pièces. Créateur avec la Compagnie La Roulotte des éditions Les Solitaires Intempestifs. Jean-Luc Lagarce est décédé le 30 septembre 1995. Quelques unes de ses pièces : Carthage encore (1980), La Place de l’autre, Derniers Remords avant l’oubli (1988), Juste avant la fin du monde (1990), Les Règles du savoir-vivre dans la société moderne (1994), Nous les héros (1994), J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne (1994), Le Pays lointain (1995) 13 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Nasser Djemaï Une étoile pour Noël ou l’ignominie de la bonté mise en scène Natacha Diet du 5 au 16 décembre 06, La Fabrique A partir de 15 ans de et par Nasser Djemaï Lumières Paul Catenacci Musique Frédéric Minière Régie Michel Gueldry Production Compagnie Repères Avec La Maison des Métallos, et ARCADI (Action régionale pour la création artistique et la diffusion en Île-de-France) Avec le soutien à la production de La Filature, Scène nationale de Mulhouse, et de la Compagnie René Loyon Pour le travail d’écriture, ce projet a reçu une aide de la Maison des Métallos et l’encouragement de la DMTS, Ministère de la Culture et de la Communication Le texte est publié aux Éditions Actes Sud Papiers Café de l’Histoire avec Mohammed Harbi jeudi 7 décembre à 21h La violence part souvent d’un bon sentiment, c’est ainsi que dans Une étoile pour Noël, tous les personnages se massacrent en voulant faire le bien. Nasser Djemaï L’histoire Une étoile pour Noël c’est l’histoire du petit Nabil farouchement décidé à devenir premier ministre comme le lui a demandé secrètement son père. Entre les mines de ciment où travaille ce dernier et le ministère, il n’y a qu’un pas à franchir... C’est en tout cas ce dont est bientôt convaincu Nabil, happé par la grande machine à laver d’une petite société, où chacun s’emploie à lui inculquer les recettes de la réussite : ne pas ressembler à son père, avoir un prénom avec les bonnes sonorités, connaître l’équation type d’un cercle pour découper un gâteau... Dans ce microcosme peuplé d’ogres à visage humain, Nabil, tour à tour naïf et manipulateur, avance dangereusement sur le fil ténu de sa destinée. Une histoire où une simple tasse de thé peut avoir le tranchant d’une paire de ciseaux affûtés. Note de l’auteur Pour mes parents, les clés du savoir, de la réussite et de la vérité, c’était l’école. Et pour mon bien, j’avais un seul mot d’ordre : «Eux savent tout, nous on ne sait rien...» Le point de départ de mon travail est autobiographique. En sixième, un camarade de classe a eu un grave accident dans la cour du collège. Afin de lui éviter un retard trop important, je lui apportais régulièrement ses devoirs à la maison. Pour me remercier d’avoir pris soin de son petit-fils, la grand- mère de cet ami a décidé de prendre en main mon éducation. Elle m’a fait comprendre qu’avec un prénom comme le mien, je ne pourrai jamais prétendre à de grandes choses. Elle m’a donc baptisé «Noël», m’a fait des mèches blondes, m’a inscrit à l’aumônerie, mes notes à l’école en étaient bien meilleures et je trouvais tout cela extraordinaire. Tous les personnages ont donc un ancrage dans mes souvenirs, mais ils ont été étirés, poussés dans leurs retranchements, pour devenir des figures théâtrales. Car nous sommes bien loin du genre de l’auto fiction, mais bien dans l’univers de l’épopée burlesque. Chacun est persuadé d’agir pour le bien d’autrui, et c’est avec cet objectif qu’ils commettent des actes d’un égoïsme terrifiant. C’est «l’ignominie de la bonté» que je m’amuse à déceler, la «bonté» de la grand-mère, qui veut sauver Nabil en lui donnant un prénom chrétien, la «bonté» du père de Nabil qui demande à son fils de ne pas lui ressembler. Nasser Djemaï 14 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Nasser Djemaï Diplômé de l’École nationale supérieure de la Comédie de Saint-Étienne, et de la Birmingham School of Speech and Drama en Grande Bretagne, il se perfectionne à la British Academy of Dramatic Combat. Nasser Djemaï a acquis une expérience théâtrale européenne. Il a été dirigé par Hettie McDonald et Frank McGuiness dans The Storm d’Alexandre Ostrovsky au Théâtre Almeida à Londres. Dès son retour à Paris, il poursuit sa formation d’acteur auprès de metteurs en scène comme Joël Jouanneau, Philippe Adrien, Robert Cantarella, Alain Françon. Il a également joué dans Algérie 54/62 de Jean Magnan au Théâtre National de la Colline, mis en scène par Robert Cantarella, avec qui il travaille depuis plusieurs années. Natacha Diet Formée à l’École de la Rue Blanche en comédie et à l’École régionale des Beaux-Arts d’Angers comme plasticienne, elle a travaillé notamment en tant que comédienne avec Alain Knapp, Andrzej Seweryn, Pierre Pradinas, François Rancillac, Hervé Petit, David Arribe, Benoît Fourchard, Fabien Bondil, ainsi qu’avec les compagnies La Valise et les Clandestines Ficelles. Elle a également joué au cinéma sous la direction de Erika Haglund, Pascal Bonnelle, Emmanuelle Bercot. Elle mit et co-mit en scène entre autres : L’Histoire des hommes dont les bras touchaient terre (création 2004 sous chapiteau) au Carreau Scène nationale de Forbach, à l’Agora scène nationale d’Évry, au Festival Châlon dans la rue ; L’Inconsolé de Joël Jouanneau à L’Agora, Le Carreau, La Cité internationale, la BIEM à La Villette, Le Manège scène nationale de Reims, le Théâtre du Peuple, Le Théâtre de la Commune ; Là où vous savez (création dans un bus) au Carreau et en tournée festivals de rue - Paillassons (création) à Paris, Lille, Hong-Kong. Elle est l’auteur de nouvelles, de scénario, et co-auteur de Dange (théâtre publié chez L’Harmattan). 15 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Samuel Beckett La dernière bande et Solo mise en scène Alain Milianti du 12 au 16 décembre 06, Grande Salle avec Stuart Seide Un enfant qui joue Costumes Patrice Cauchetier Krapp, vieil auteur sans succès, amoureux des femmes et du vin, fait retour sur son passé. Il se met à l’écoute de ce que, pendant 30 ans, il a consigné de sa vie sur son magnétophone, en une sorte de journal magnétique. Dans l’espoir de se trouver enfin, de s’aimer peut-être et, qui sait, de graver une dernière bande, une dernière trace, avant de disparaître à jamais. Dans Solo, le vieil homme évoque, en cette nuit ultime, des bribes du passé - sa naissance au plus profond de la nuit, un enterrement sous la pluie bouillonnante, un moment de bonheur fugace... - scrute dans l’obscurité le défilé des « fantômes d’êtres chers et en allés », la trace des traces. Le vieillard « aux lèvres tremblantes des mots à peine perçus » laisse alors l’enfant en lui dire son amour, son manque d’amour. Enfin. Maquillage, perruques Cécile Kretschmar Alain Milianti Assistante à la mise en scène Fabienne Lottin Un habitant de la lisière, entretien avec Stuart Seide Décor Macha Makeïeff Scénographie Cécile Degos Lumières Joël Hourbeigt Musique Jefferson Lembeye Production Théâtre du Nord, Théâtre national Lille Tourcoing Région Nord Pas-de-Calais, Le Volcan, Scène nationale du Havre Café/Théâtre autour du spectacle avec Stuart Seide jeudi 14 décembre à 21h 16 théâtre de la manufacture Ce n’est pas la première fois que vous interprétez le personnage de Krapp... J’ai joué Krapp à plusieurs reprises, la première fois en 1984 et la dernière à Avignon en 1996, il y a donc dix ans. Le vieux Krapp est un homme de 69 ans, mais nous entendons dans la pièce une bande magnétique qu’il a enregistrée lorsqu’il avait 39 ans, et cet homme de 39 ans évoque l’homme qu’il était dix, douze ans auparavant. C’est une histoire gigogne. Je devais avoir 21 ans quand je l’ai joué pour la première fois, j’étais un tout jeune acteur new-yorkais. Aujourd’hui, je n’ai pas encore l’âge de Krapp dans la pièce, mais je suis plus près de lui que de l’homme qu’il était à 39 ans. Les choses se mettent en place autrement qu’il y a vingt ans. Les zones d’indulgence et d’intransigeance se situent différemment. C’est une autre vérité. Le personnage est “autrement” vrai. De quoi est-il question sur cette bande magnétique ? Le personnage de Krapp évoque six femmes, des jeunes, des moins jeunes, une prostituée et le grand amour de sa vie auquel il n’a pas donné suite. Au seuil de la mort, il se demande s’il a fait les bons choix, alors qu’il a renoncé à l’amour pour faire son oeuvre. La dernière bande est une pièce sur l’amour et le temps, sur le temps qui passe sur l’amour. On n’associe pas Beckett à un auteur exprimant l’inspiration amoureuse ou même le désir, et pourtant il a vécu lui-même des histoires douloureuses et l’amour reste l’un des vecteurs de son travail, comme pour ce récit magnifique qu’est Premier amour. Quel rôle jouent les objets dans La dernière bande ? Assister à La dernière bande, c’est passer une heure avec un homme qui rêve, mange, parle de son passé et de tout ce qui a fait de lui ce qu’il est devenu aujourd’hui. Ce n’est pas un puissant de ce monde, il fait partie des habitants de la lisière, porteur d’autant d’espoir, de désespérance, de rêve, de mépris, de grandeur d’âme et de mesquinerie que n’importe qui. Il a autour de lui des objets usuels, et notamment ce magnétophone, un objet inanimé, mais qui parle, ce qui en fait un humain parmi d’autres... Les objets chez Beckett, ce sont des partenaires, ils ont une vie, une âme, une personnalité, et réclament beaucoup d’attention. La dernière bande commence par de longues minutes sans un mot, avec cet homme et ses objets, et il nous faut rendre ça passionnant... Saison 06 > 07 Alain Milianti Après des études de philosophie à Aix-en-Provence, Alain Milianti rejoint en 1976 le Théâtre de la Salamandre qui s’installe à Tourcoing. Comme metteur en scène, il participe à la réalisation des spectacles de la Compagnie de 1976 à 1985. A partir de 1984, il réalise ses propres mises en scène : Cacodémon Roi de Bernard Chartreux (Lille 1984), Œdipe Roi de Sophocle (Lille et Paris - Théâtre de l’Odéon 1985), Chat en poche de Georges Feydeau (Lille et Marseille 1985). Il quitte la Salamandre en 1985. Durant l’été 1985, dans la communauté noire de Soweto, en République sud-africaine, il dirige un « workshop » autour de En Attendant Godot de Beckett et Les Tribulations de Frère Jero de W. Soyinka. Il crée à Bali Faust et Rangda avec Georges Aperghis, spectacle présenté au festival d’Avignon en 1986. Puis une pièce de Louis Charles Sirjacq, Le Pays des Eléphants, à Saõ Paulo en 1988, présentée au festival d’Avignon en 1989. A l’opéra, il met en scène, avec Gildas Bourdet : La Finta Giardiniera de Mozart (Festival d’Aix de 1982), Don Giovanni de Mozart (Festival d’Aix de 1984). Puis Die Gartnerin aus Liebe de Mozart, à Wiesbaden et Darmstadt en 1986. En 1990, il est nommé à la direction du Volcan/Maison de la Culture du Havre, avec une mission de création théâtrale. Ses dernières réalisations : Le Festin pendant la peste (1999) Le Tombeau de Richard G. (texte de Bernard Chartreux (2000) Les Fausses Confidences de Marivaux (2001) Hedda Gabler de Ibsen (2002) Penthésilée de Heinrich von Kleist, avec les élèves du Conservatoire National de Saratov dans le cadre d’un dialogue artistique original entre Le Havre et la Russie (2004). Stuart Seide Né à New York, Stuart Seide y a fait ses premiers pas dans la mise en scène. Depuis 1970, il vit et travaille en France. Il fonde en 1972 le « KHI », compagnie hors commission avec laquelle il signe une dizaine de mises en scène. En 1989 il est nommé professeur d’interprétation au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique à Paris. En 1992, il prend la direction du Centre Dramatique Régional Poitou-Charentes. En 1998, il est nommé directeur du Théâtre National Lille Tourcoing Région Nord-Pas de Calais. En octobre 2003, il réalise le projet qu’il portait à son arrivée à Lille en prenant la direction de l’Ecole Professionnelle Supérieure d’Art Dramatique de la Région Nord Pas de Calais, école rattachée au Théâtre du Nord. Ses dernières mises en scène : Moonlight de Harold Pinter (2005) en tournée 2006 (Toulouse, Le Havre, Marseille) Antoine et Cléopâtre de Shakespeare (2004) Le Quatuor d’Alexandrie d’après Lawrence Durrell (2002) Amphitryon de Molière (2002), Le Gardien de Harold Pinter (2001), Baglady de Frank McGuinness (2001), Auprès de la mer intérieure d’Edward Bond (2000), En projet Hamlet(s) d’après William Shakespeare (juin 2006) 17 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Sunday Clothes mise en scène et musique Alexis Forestier du 10 au 13 janvier 07, Grande Salle avec Marc Bertin, voix David Besson, batterie, objets, radios A partir du matériel sonore et des compositions musicales issus de leurs précédents travaux, notamment Fragments complets Woyzeck de Georg Büchner, une histoire vibrante d’après les Récits et fragments narratifs de Franz Kafka, Faust ou la fête électrique de Gertrude Stein, Les Endimanchés proposent une forme de concert. Alexis Forestier, piano, violon, voix Moïra Montier-Dauriac, contrebasse, basse électrique Antonin Rayon, claviers, guitare traitement sonore Cécile Saint-Paul, voix Et les voix de Holger Friedrich et Bruno Forget Son David Segalen Lumières Michel Bertrand Coproduction Cie Les Endimanchés (conventionnée par la DRAC Île-de-France), Les Subsistances de Lyon, Théâtre de l’Échangeur de Bagnolet Coréalisation Théâtre de la Manufacture, CDN Nancy-Lorraine, Centre culturel André Malraux, Scène nationale de Vandoeuvre-lès-Nancy 18 théâtre de la manufacture Sunday Clothes La compagnie Les Endimanchés, prolongement lointain d’une formation musicale apparue dans les années quatre vingt mène une recherche théâtrale où depuis plusieurs années l’un des principaux enjeux esthétiques concerne la relation entre le texte et la musique ; le motif musical - la ritournelle - devient une composante essentielle de l’espace scénique qui détermine (obsède) le processus dramaturgique et construit le temps de la représentation. De ces travaux sont nées une pratique instrumentale et une recherche sur le son qui ont éveillé le désir de former un laboratoire d’expérimentation musicale au sein de la compagnie. Le projet Sunday Clothes se propose d’interroger la forme et le dispositif du concert, la relation que celui-ci peut entretenir au langage et à l’espace théâtral, d’éprouver ce que peut devenir un travail musical né de la rencontre avec une écriture, dès l’instant où il n’est plus subordonné au texte mais à la recherche de sa propre autonomie. Il y a une destination mais il n’y a pas de chemin ce que nous appelons chemin est notre hésitation Franz Kafka La structure du spectacle composée d’une succession d’extraits et de fragments de textes, de chansons et de citations musicales forme une dramaturgie improbable. Dans leur disparité de provenance, ces éléments ont en commun de désigner un vertige existentiel symptomatique de notre rapport au réel. Il se traduit ici par un déraillement continuel du dispositif également lié à la profusion de signes et de référents extérieurs et provoque l’errance de la représentation. Le basculement d’une séquence à l’autre a lieu comme par surprise ou par erreur. Les intervenants façonnent un paysage qui leur échappe à mesure qu’il se transforme, tandis qu’apparaît de manière lointaine le motif d’un homme qui marche le long d’un chemin inexistant. De ces ruptures et glissements incongrus résulte une certaine fragilité en suspension pour formuler sur différents registres musicaux et à travers une parole lacunaire les scories de ce voyage d’hiver - l’errance, la solitude et la mélancolie -, le trouble de la représentation. Saison 06 > 07 Les Endimanchés, parcours musical A sa création en 1985, Les Endimanchés est un groupe de percussions qui s’inspire à la fois de la musique industrielle bruitiste et de la chanson populaire. La percussion sur éléments métalliques assemblés et le chant a capella sont les deux principaux registres de cette formation qui introduit assez rapidement dans ses créations des instruments traditionnels. Les compositions sont inspirées du répertoire du début du siècle dans une logique de transposition ou de détournement. Peu à peu la chanson réaliste est abordée de manière plus frontale de même qu’est engagé un travail de recherche et d’interprétation de certaines musiques d’Europe centrale et notamment du répertoire traditionnel roumain. Alexis Forestier suit des études d’ethnomusicologie et s’intéresse plus particulièrement à la complainte populaire puis au cabaret littéraire avant de se tourner vers la question du genre musical dans le théâtre de Brecht. L’intérêt pour les mouvements d’avant-garde dans leur relation aux formes scéniques conduit en 1993 à la création de la compagnie Les Endimanchés et du spectacle musical Cabaret Voltaire, évocation de la naissance du mouvement dada à Zürich. A partir de ce travail, Alexis Forestier et Cécile Saint-Paul s’interrogent sur la théâtralité de textes poétiques et s’orientent vers les écritures de René Char, Henri Michaux, Francis Ponge... La compagnie revient au Théâtre musical en 1998 avec la création de l’Importance d’être d’accord de Bertolt Brecht sur une partition de Paul Hindemith ; la direction musicale est assurée par Philippe Allée. Alexis Forestier signe la composition musicale des deux derniers spectacles de la compagnie Fragments complets Woyzeck et Une histoire vibrante ; ces univers sonores sont construits sur le mode musical de la ritournelle ; les mélodies répétitives ou motifs musicaux peuvent être chantés mais ils constituent également un support à l’écoute du texte, conditionnent la scansion ou la ciselure de la parole. Pour Faust ou la fête électrique, il compose à partir du livret, dans la traduction de Marie-Claire Pasquier, et pour toutes les chansons (solos et parties de chœur) une musique destinée à être chantée par six comédiens chanteurs et un soliste contre-ténor. Cette musique, simple dans sa construction mélodique et harmonique est avant tout un travail sur la prosodie dans le souci de se tenir au plus près de l’écriture de Gertrude Stein et des variations qu’elle propose. Cette musique est interprétée sur un piano préparé et des arrangements pour contrebasse sont écrits par Moïra MontierDauriac ; la partie rythmique du piano préparé se rapproche de la percussion. Cette composition musicale est enrichie par l’écriture, en collaboration avec Cécile Saint-Paul, d’une structure ou paysage sonore qui propose un traitement musical, rythmique ou bruitiste en accompagnement du texte parlé. Compagnie Les Endimanchés Après des études d’architecture et diverses formations musicales, Alexis Forestier réalise des créations sonores pour des courts métrages et des spectacles chorégraphiques, puis écrit des propositions théâtrales issues d’un travail sur le cabaret littéraire et les mouvements d’avant-garde. A partir de 1993, il met en scène les différents spectacles de la compagnie, parallèlement à une recherche sur la scénographie et la réalisation d’installations plastiques. La Compagnie les Endimanchés se forme en 1993 autour du spectacle Cabaret Voltaire, évocation de la naissance du mouvement Dada à Zürich, d’après «La Fuite hors du temps», journal d’Hugo Ball. 19 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Jean-René Lemoine Face à la mère mise en scène Jean-René Lemoine du 16 au 27 janvier 07, La Fabrique Écrit, mis en scène et interprété par Jean-René Lemoine Collaboration à la mise en scène Clotilde Ramondou Décor Christophe Ouvrard Lumières Dominique Bruguière Son Yves Coméliau Coproduction MC93 Bobigny, Gallia Théâtre-Saintes, La Passerelle, Scène nationale de Saint-Brieuc, Compagnie Erzuli Café de l’Histoire avec Marcel Dorigny Jeudi 18 janvier à 21h Face à la mère est le «monologue» d’un fils à l’adresse d’une mère décédée. Une femme, Annette Duncan Lemoine, ma mère, a été assassinée à Port-auPrince, en Haïti dans la nuit du 11 au 12 juillet 2002. Pas d’enquête, pas de procès. Il est compréhensible que la mort des parents hante la vie d’un sujet, mais lorsque cette mort est aussi violente, lorsqu’elle le précipite dans la barbarie, lorsqu’elle le relie à ce que l’humain a de plus monstrueux, alors elle devient obsédante. L’effroi, la stupeur, le sentiment soudain d’exclusion du monde des vivants sidèrent, isolent et désespèrent. Une fois estompé le premier vertige, quand nous acceptons de regarder au-delà de notre propre tourment, nous nous apercevons que cette perte nous relie à l’immense fragilité du monde, ouvrant tous grands nos yeux sur une terrible dimension de l’humanité. On prend alors sur ses épaules cette conscience supplémentaire, ce fardeau de maturité que tant bien que mal on essaiera de pétrir et de transfigurer en allant de l’avant. Pour préparer l’écriture de ce texte à venir, il m’aura fallu me rendre par deux fois en Haïti après le drame pour en revisiter les lieux, recueillir les témoignages de ceux et celles qui ont côtoyé Annette Duncan Lemoine, ma mère, puisque moi-même je ne connaissais pas ou presque sa vie de là-bas. En effet, pendant plus de vingt ans (de la jeunesse à la maturité) mes voyages de l’Europe vers l’île d’Haïti ont été «sporadiques» et je ne l’ai donc pas vue vieillir. Je ne peux m’empêcher de penser qu’on lui a volé sa mort. Je sais que la perspective de l’Ultime ne lui faisait pas peur, qu’elle aurait souhaité se préparer au voyage et saluer tous ceux qu’elle aimait avant d’aller vers la grande vacance. Il ne lui a pas été donné de le faire. Celle qui avait passé sa vie dans une attention permanente aux autres, qui avait été la mère idéale et incontestée de tous ces autres (c’est ce que révèlent leurs vibrants témoignages) qui à travers son métier d’enseignante avait tenté de transmettre des valeurs qui lui paraissaient primordiales dans un pays presque définitivement enseveli sous la déliquescence et la folie, n’a rencontré d’autre destin que cette indicible violence contre laquelle elle s’était toujours insurgée. Car ayant choisi de rester envers et contre tout dans ce pays-là, ayant choisi de ne pas avoir peur, elle avait choisi son camp et était entrée en résistance. Tout cela est hélas très quotidien en Haïti, comme d’ailleurs dans tant d’autres pays de notre monde. Alors pourquoi faire encore une fois le récit d’une histoire intime et somme toute banale ? Peut-être pour ne pas risquer de s’arroger le monopole de la douleur et y rester pétrifié, mais au contraire tenter d’entrer en relation à l’autre en interrogeant, en partageant, en transfigurant cet intime; pour retrouver, comme dans l’antique tragédie, les mots qui permettront d’apprivoiser l’innommable, de lui donner une forme et de recommencer à exister. Jean-René Lemoine 20 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Face à la mère, extrait Il fallait fermer la maison, partir. Tel un naufragé au milieu des reliques, je regardais défiler les années. Tout avait passé comme un souffle. Vous étiez donc définitivement retournée ici après la mort de votre père, retrouvant un pays ravagé. J’avais vingt ans, je crois. Peu de temps après j’étais venu vous visiter. J’ai séjourné quelques semaines à vos côtés, puis je suis reparti et... Dix années ont passé. Dix ans se sont écoulés. Les mers, comme on dit, nous avaient séparés. Seules nos lettres, irrégulières, avec leur cargaison de mots, maintenaient le doux lien de l’absence. Comment avons-nous pu rester dix ans sans nous croiser ? Pourquoi ne m’avez-vous jamais exhorté à venir ? Je ne sais pas... Je me souviens de nos retrouvailles après ces dix années. Jean-René Lemoine Comédien, auteur, metteur en scène, Jean-René Lemoine est né en 1959 en Haïti. Après un parcours d’acteur, il a travaillé comme assistant à l’Union des Théâtres de l’Europe et collaboré avec l’Académie Expérimentale des Théâtres. Il a également enseigné l’art dramatique au Cours Florent. Il commence à écrire en 1985 et met en scène sa première pièce, Les Folies bergères au Théâtre du Porta Romana, à Milan. Il choisit dès lors de se consacrer en priorité à l’écriture et à la mise en scène. C’est ainsi que naîtront un roman, Compte-rendu d’un vertige, et surtout de nombreux textes pour le théâtre : Iphigénie, Portrait d’un couple, Chimères, L’Ode à Scarlett O’ Hara, Ecchymose, L’Odeur du noir, Erzuli Dahomey, Le Voyage vers Grand-Rivière, Face à la Mère. Dernières mises en scènes Novembre 2004 : La Cerisaie d’Anton Tchekhov (reprise) à la MC 93 Bobigny. Août 2004 : Verbó de Giovanni Testori au Théâtre Garibaldi de Palerme. Septembre 2003 : La Cerisaie d’Anton Tchekhov au Théâtre Gallia de Saintes. Janvier 2003 : L’Adoration au Théâtre Gérard Philipe de Saint Denis. Février 2001 : Le Voyage vers Grand-Rivière au Centre Dramatique de Sartrouville (spectacle pour jeune public). 21 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 May B chorégraphie Maguy Marin du 24 au 25 janvier 07, Grande Salle Danse Chorégraphie Maguy Marin Musique Franz Schubert Gilles de Binche Gavin Bryars Costumes Louise Marin Lumières Pierre Colomer Interprètes Ulises Alvarez Flora Bourderon Yoann Bourgeois Teresa Cunha Jordi Galí Sandra Iché Matthieu Perpoint Vania Vaneau Vincent Weber Distribution en cours Coproduction Compagnie Maguy Marin, Maison des Arts et de la Culture de Créteil La Cie Maguy Marin CCN de Rillieux-la-Pape est subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication DRAC Rhône-Alpes, la Région Rhône-Alpes, le Conseil général du Rhône et les communes de Rillieux la-Pape, Décines et Bron Elle bénéficie également du soutien financier de l’AFAA pour ses tournées internationales «Ce travail sur l’œuvre de Samuel Beckett, dont la gestuelle et l’atmosphère théâtrale sont en contradiction avec la performance physique et esthétique du danseur, a été pour nous la base d’un déchiffrage secret de nos gestes les plus intimes, les plus cachés, les plus ignorés. Arriver à déceler ces gestes minuscules ou grandioses, de multitudes de vies à peine perceptibles, banales, où l’attente et l’immobilité «pas tout à fait» immobile laissent un vide, un rien immense, une plage de silences pleins d’hésitations. Quand les personnages de Beckett n’aspirent qu’à l’immobilité, ils ne peuvent s’empêcher de bouger, peu ou beaucoup, mais ils bougent. Dans ce travail, à priori théâtral, l’intérêt pour nous a été de développer non pas le mot ou la parole, mais le geste dans sa forme éclatée, cherchant ainsi le point de rencontre entre, d’une part la gestuelle rétrécie théâtrale et, d’autre part, la danse et le langage chorégraphique.» Maguy Marin (...) Maguy Marin est dotée du sens de la fantaisie et de l’absurde ; à travers les pièces de Samuel Beckett, elle a trouvé un objectif idéal pour méditer sur les absurdités de la vie. Comme lui, elle travaille avec des archétypes -les mêmes, et nous offrant des images universelles, elle fait en sorte que la condition humaine nous paraisse très spécifique. Les 10 danseurs sur scène constituent un amalgame des personnages de Beckett, leurs visages couverts par une couche de craie grise qui s’envole lorsqu’ils bougent. Vêtus de leurs costumes de nuit peu seyants, ils cheminent, solitaires et isolés, à l’unisson, avec des gestes remarquablement précis, vers la découverte de soi. Très vite, c’est le sexe qu’ils découvrent dans une séquence de mouvements fébriles et convulsifs ; plus tard, nous les observons dévoiler une gamme croissante d’émotions - hostilité, peur, et tendresse. (...) Anna Kisselgoff The New York Times, 1986 Spectacle invité par le Centre culturel André Malraux,Scène nationale de Vandoeuvre-lès-Nancy 22 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Maguy Marin parcours Jusque-là maintenant ... Il y a un lieu de naissance, autre qu’une ville. Toulouse. Un emplacement atteint, suite à une série de déplacements provoqués par des mouvements politiques en Espagne. Ainsi, grandir par là, en France, au tout début des années 50. Il y a un pour devenir danseuse un désir qui se confirme par un enchaînement d’études : au conservatoire de Toulouse, puis au ballet de Strasbourg et à Mudra (Bruxelles). Un élan dans lequel se manifestent déjà des rencontres : les étudiants acteurs du Théâtre National de Strasbourg, Maurice Béjart, Alfons Goris et Fernand Schirren... Un devenir qui s’affirme au sein du groupe de recherche théâtrale (Chandra) puis au Ballet du XXe siècle de Maurice Béjart. Nouvelles rencontres, autres évidences. Le travail de création s’amorce aux côtés de Daniel Ambash, et les concours de Nyon et de Bagnolet (1978) appuient cet élan. Une équipe se constitue (il y a Christiane Glik, Luna Boomfield, Mychel Lecoq...). Ainsi faire vivre cette recherche artistique. Porter cette nécessité de créer à un devoir-faire. Un faire nourri par un étonnement inapaisable de ce qui compose le monde. Un monde que l’on agence et qui nous constitue. De recherche en créations, ce saisissement ne cesse de s’exercer, mais aussi de se déterminer au fil des rencontres. 1981, rencontre constitutive : celle avec l’oeuvre de Samuel Beckett : Etre là, sans l’avoir décidé, entre ce moment où l’on naît, où l’on meurt. Ce moment que l’on remplit de choses futiles auxquelles on voue de l’importance. Absurdité bouleversante - ( May B ). Ce moment qui nous met dans l’obligation de trouver une entente quelconque avec plusieurs autres, en attendant de mourir - ( Babel Babel et Eden ). Une recherche qui se poursuit toujours à plusieurs. Avec une compagnie, une troupe renforcée par Cathy Polo, Françoise Leïck, Ulises Alvarez et bien d’autres encore. 1987... , nouvelle rencontre : celle avec Denis Mariotte. Une collaboration s’amorce. Décisive, elle s’ouvre au-delà de la musique. Les points de vue commencent à se décaler. Un espace de distanciation s’ouvre (Cortex) et se prolonge de manière multiple (Waterzooï, Ram Dam, Pour ainsi dire et Quoi qu’il en soit). Plus d’illusion, mais des êtres vivants tels quels. De la musique vivante et du vivre ensemble qui n’est plus l’expression d’un Moi, mais d’un «nous, ici, maintenant». Un croisement de présences qui agit dans un espace commun. (Points de Fuite, Les applaudissements ne se mangent pas). Là, sur le plateau, nous sommes composants d’un espace social. Nous sommes aussi l’expression d’un espace des autres. Nous -collectivementprenons chacun une place. Dans un «comment vivre ensemble» qui ne finira jamais de s’expérimenter. Alors on agit malgré tout. Sans cesse dans l’expérimentation de nos possibles - petits ou grands - (Umwelt). 23 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Henrik Ibsen Hedda Gabler mise en scène Richard Brunel du 30 janvier au 10 février 07, Grande Salle avec David Ayala Gilette Barbier Cécile Garcia-Fogel Laurent Meininger Grégoire Monsaingeon Julie Pilod... Distribution en cours Traduction Michel Vittoz Dramaturgie Catherine Ailloud-Nicolas Scénographie Marc Lainé Lumières Mathias Roche Son Manu Rutka Costumes Marie-Frédérique Fillion Marc Lainé Régie plateau Nicolas Hénault Assistante à la mise en scène Sandrine Lanno Administratrice de production Vanessa Ceroni Coproduction Compagnie Anonyme, Théâtre national de La Colline, Nouveau Théâtre de Besançon, CDN de Franche-Comté, Théâtre de la Manufacture, CDN Nancy-Lorraine et les Subsistances de Lyon La Compagnie Anonyme est conventionnée par le Ministère de la Culture (DRAC Rhône-Alpes) et le Conseil régional RhôneAlpes et subventionnée par la ville de Saint-Étienne et le Conseil général de la Loire Café/Théâtre avec Richard Brunel, jeudi 8 février 2007 à 21h 24 théâtre de la manufacture Hedda Gabler, la pâle beauté, en apparence froide. Demande beaucoup à la vie et à la joie de vivre. Lui (Tesman), qui l’a enfin gagnée, médiocre personnage, mais savant libéral, honnête et doué. Le manuscrit que perd Lovborg a pour objet de montrer que la mission de l’homme est : La vie, avec le fondement social actuel, ne vaut pas la peine d’être vécue. Donc y échapper par des divagations. Par la boisson, etc... Tesman est la correction, Hedda est la personne blasée, Mme Elvsted est l’individu nerveux - hystérique d’aujourd’hui, Brack le représentant de la conception bourgeoise personnelle. (...) Le désespoir de Lovborg consiste en ce qu’il veut dominer le monde et ne peut se dominer lui-même. Brack a le goût de vivre en célibataire, en se procurant accès dans une bonne maison familiale, y devenant ami, s’y rendant indispensable. La pièce traitera de l’insurmontable (de l’inabordable), de l’aspiration à ce qui est contraire à la convention, aux usages admis dans les consciences, ... dans celle d’Hedda également. Lovborg a incliné vers la bohème. Hedda est attirée dans le même sens, mais n’ose pas faire le saut. Il y a chez Hedda une profonde poésie, au fond. Mais l’entourage l’effraie. Pensez donc, se rendre ridicule ! (...) Elle épouse Tesman, mais son imagination va vers Lovborg... Cette fuite hors de la vie lui est odieuse (...) Hedda a raison : il n’y a pas d’amour du côté de Tesman. Et pas non plus de la part de la tante Julie. Si affectueuse qu’elle soit. Il est beau de travailler pour un but. Même si c’est pour une erreur... Elle ne le peut pas. Ni prendre part à celui des autres. C’est ainsi qu’elle se tue. (...) Ce qu’il y a de démoniaque en Hedda, c’est : elle veut exercer une influence sur un autre... Une fois fait, elle le méprise. (...) La vie n’est pas lamentable... La vie est ridicule... Et on ne peut la supporter. C’est à proprement parler toute la vie de l’homme qu’Hedda veut vivre. Mais surviennent les scrupules. Hérités et inculqués. Ce sont des forces et puissances souterraines qu’il s’agit. La femme comme ouvrier mineur. Nihilisme. Père et mère appartenant à des mondes différents. La révolution féminine souterraine dans la façon de penser. La crainte d’être esclave des circonstances. L’exigence fondamentale d’Hedda est : je veux tout savoir, mais me garder pure ! Extraits des manuscrits laissés par Ibsen autour d’Hedda Gabler, traduits par P.-G. La Chesnais Henrik Ibsen, Œuvres complètes, Paris, Librairie Plon, 1942. Saison 06 > 07 Henrik Ibsen Le Norvégien Henrik Ibsen (1828-1906) est l’un des plus grands dramaturges de tous les temps. Lointaine est désormais l’époque où le critique Francisque Sarcey voulait le reléguer dans les «brouillards scandinaves». Son œuvre est jouée partout dans le monde. Les grandes questions vitales qu’elle ne cesse de poser, nous les endossons, nous les faisons nôtres. Des Prétendants à la Couronne à Brand, de Peer Gynt à Une Maison de poupée, de Solness le constructeur à Hedda Gabler, l’extrême plasticité de l’inspiration d’Ibsen évoque un trait de l’une de ses plus admirables créations, cette «Dame de la mer» dont les yeux changent de couleur selon l’état de l’océan. « Pour nous, écrivait le poète Alexandre Blok, l’œuvre d’Ibsen n’est pas un livre, ou si c’en est un, c’est le grand livre de la vie. Lorsque nous sommes avec Ibsen, nous sommes à bord d’un navire qui lutte en pleine mer avec les vagues, nous écoutons la voix jamais interrompue du grand ressac... On peut aimer Ibsen ou le détester. Mais ni la haine ni l’amour qu’on lui porte ne peuvent être raisonnables. Être le spectateur froid, indifférent, passif des tragédies d’Ibsen, cela signifie ne pas comprendre que nous sommes tous responsables de chacun de ses mouvements, et que si son grand cœur expire de douleur, nous en sommes tous responsables.» Richard Brunel metteur en scène Richard Brunel s’est formé tout d’abord à l’École du Centre Dramatique National de Saint-Étienne où il a travaillé sous la direction de Philippe Adrien, Agathe Alexis, Pierre Barrat, Daniel Benoin, Pierre Debauche, Michel Dezoteux, Mario Gonzalès, Pierre Pradinas, Guy Rétoré, MarieNoël Rio, Stuart Seide, Viviane Théophilidès entre autres.. puis il a intégré l’Unité nomade de formation à la mise en scène où il a eu comme maîtres Robert Wilson, Kristian Lupa, Alain Françon, Ludovic Lagarde, Peter Stein. Depuis 1997 et jusqu’à présent, il a mis en scène au théâtre : Vengeance(S) d’après The Revenger’s tragedy de Cyril Tourneur Brûlons Labiche ? d’après des pièces en un acte d’Eugène Labiche Aaaaah ! Tableaux d’un désordre essentiel d’après les pièces de jeunesse de Stanislas Ignacy Witkiewicz Triptyque Kafka (Métamorphoses, Noces de papiers, Derniers mots) d’après l’œuvre et la vie de Franz Kafka Le Théâtre ambulant Chopalovitch de Lioubomir Simovitch, spectacle de sortie de la 60e promotion de l’ENSATT Don Juan revient de guerre de Ödön Von Horváth Kasimir et Karoline de Ödön Von Horváth La Tragédie du vengeur de Cyril Tourneur Teatr d’après le Roman Théâtral de Mikhaïl Boulgakov, spectacle de sortie de la 63e promotion de l’ENSATT. L’infusion de Pauline Sales (Festival Temps de parole, Comédie de Valence, théâtre du Rond-Point, Paris). Il a également réalisé des mises en scène pour le lyrique et le théâtre musical, dirigé un atelier de formation professionnelle pour de jeunes chanteurs lyriques, et plusieurs chantiers qui l’ont mené en France, en Espagne, en Italie, en Roumanie et au Maroc. Il mettra en scène Der Jasager et Der Neinsager de Bertolt Brecht et Kurt Weill à l’Opéra National de Lyon, en juin 2006. Il est, depuis 1997, directeur artistique de la Compagnie Anonyme (nomination prix Adami 2004, compagnie émergente) Depuis Juin 2004 il est metteur en scène associé à la Manufacture, CDN Nancy Lorraine pour une durée de trois ans. 25 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Terence Rattigan La version de Browning adaptation et mise en scène Didier Bezace du 27 février au 10 mars 07, Grande Salle avec Sébastien Accart David Assaraf Sylvie Debrun Claude Lévêque Alain Libolt Adeline Moreau Vincent Winterhalter Traduction Séverine Magois Collaboration artistique Laurent Caillon Assistante à la mise en scène Dyssia Loubatière Scénographie Jean Haas assisté de Julien Tesseraud Lumières Dominique Fortin Costumes Cidalia Da Costa assistée de Anne Yarmola et Hafid Bachiri Maquillages Laurence Otteny assistée de Marie-Laure Texier Au sud de l’Angleterre, dans les années 50. Il est environ 18h30, un soir de juillet. C’est l’avant-dernier jour de l’année scolaire. Le jeune Taplow attend le professeur Crocker-Harris, le Croco, pour un cours particulier de grec ancien dont pourrait dépendre son passage dans la classe supérieure. Dans cet univers particulier des Public Schools anglaises où se mêlent, au point de se confondre, le professionnel et l’intime, cette fin de journée va se révéler éprouvante pour Andrew Crocker-Harris. À la recherche de soi Être soi-même, désespérément, afin d’échapper aux règles mensongères de la bienséance générale, à l’ambiguïté des relations amoureuses ou conjugales, voilà l’obsédante recherche à laquelle semblent se livrer les personnages de La version de Browning dont l’action est située par l’auteur au sein d’une des institutions les plus emblématiques de la culture « british », une Public School dans les années 50. Pour y avoir été formé lui-même pendant huit ans, il en connaît parfaitement les règles et les traditions fondées sur la rigueur et l’austérité. En deux heures de temps réel, une fin d’après-midi, le dernier jour de l’année scolaire, Rattigan nous fait assister à l’émergence implacable de la vérité. Il nous a semblé que le théâtre le plus approprié de ce douloureux dévoilement était justement un espace de parole et d’apprentissage, figé entre passé et avenir, glacial comme un tribunal et secret comme un confessionnal: la classe, vide, sorte de Golgotha au sommet duquel règne et succombe le magister blessé. Construction décor Atelier François Devineau Didier Bezace Production Le Théâtre de la Commune CDN d’Aubervilliers et la Scène indépendante contemporaine La pièce The Browning Version de Terence Rattigan est représentée par l’agence Drama-Suzanne Sarquier (dramaparis@dramaparis. com) en accord avec l’agence ABR de Londres Le texte de la pièce est publié aux Éditions Les Solitaires Intempestifs Pendant dix-huit ans, Crocker-Harris s’est identifié à sa classe de seconde. D’année en année, les élèves sont passés, le lieu est resté, immuable au point d’être le costume de rigueur de cet homme emmuré en lui-même. La classe est aujourd’hui vide, quasi fantomatique, en ce dernier jour de l’année. Pendant deux heures, d’un tardif cours particulier au repas du soir, vont se délier les rapports qui unissaient les personnages dans une dépendance devenue insupportable. Temps d’aveux et de possibles résolutions, où cherchant à « être soi-même », une société fait l’expérience éprouvante et ambiguë de la sincérité. Molières 2005 de la meilleure mise en scène et de la meilleure adaptation d’une pièce étrangère. Prix du Souffleur 2005 pour le meilleur premier rôle masculin, Alain Libolt et pour le meilleur second rôle masculin, Sébastien Accart. Prix du Syndicat de la Critique 2005 pour le meilleur acteur, Alain Libolt 26 théâtre de la manufacture Laurent Caillon Les lundis du ciné, Cinéma Caméo Commanderie, If... de Lindsay Anderson, Palme d’or, Cannes, 1969 lundi 5 mars 2007 à 20h15 Saison 06 > 07 Terence Rattigan Auteur anglais, dramaturge et scénariste, il est né en 1911 à Londres dans une famille de diplomates. Il fait ses études à Harrow (de 1925 à 1930) puis au Trinity College, à Oxford, jusqu’en 1933. C’est à Oxford qu’il se lance dans le théâtre et qu’il écrit, en 1934, First Episode, une première pièce qui sera très vite présentée sur la scène londonienne. De 1936 à 1956, sa production dramaturgique est considérable et les succès s’enchaînent. Sa notoriété redouble quand il se consacre à l’écriture pour le cinéma. En 1951, il se voit décerner le Prix du scénario au Festival de Cannes pour l’adaptation cinématographique de The Browning Version. Puis, le savoir-faire méticuleux de Rattigan paraît soudain démodé dans la société britannique protestataire des années 60. Le sentiment que ses pièces étaient « datées », et le fait qu’on l’identifiait avec l’Establishment faisaient de lui la cible de choix pour la jeune génération de dramaturges. Il vivra assez longtemps pour voir ses pièces triompher de nouveau, après une longue éclipse. Mais c’est surtout depuis sa mort, en 1977, que les metteurs en scène, s’emparant régulièrement de ses textes, en livrent une nouvelle lecture, plus profonde et plus subversive. Didier Bezace Co-fondateur en 1970 du Théâtre de l’Aquarium à la Cartoucherie, il a participé à tous les spectacles du Théâtre de l’Aquarium depuis sa création et jusqu’en 1997 en tant qu’auteur, comédien ou metteur en scène. Il est directeur du Théâtre de la Commune, CDN d’Aubervilliers depuis le 1er juillet 1997 et continue d’être acteur au cinéma et au théâtre. Principales réalisations en tant qu’adaptateur et metteur en scène au Théâtre de l’Aquarium : La Débutante d’après Mademoiselle Else d’Arthur Schnitzler (1983); Les Heures blanches d’après La Maladie humaine de Ferdinando Camon (1984); Héloïse et Abélard d’après leur correspondance (Festival d’Avignon - 1986); L’Augmentation de Georges Pérec (Avignon - 1988), Le Piège d’après Emmanuel Bove (1990); Marguerite et le Président d’après des entretiens entre Marguerite Duras et François Mitterrand (1992); La Femme changée en renard d’après David Garnett (1994); Le Jour et la Nuit d’après trois entretiens extraits de La Misère du monde de Pierre Bourdieu (1998); C’est pas facile, d’après Bertolt Brecht, Emmanuel Bove et Antonio Tabucchi: La Noce chez les petits bourgeois, suivie de Grand’ peur et misère du IIIème Reich, de Bertolt Brecht, Le Piège d’après Emmanuel Bove, et Pereira prétend d’après Antonio Tabucchi, lecture et mise en espace, 1996. Pour la Comédie-Française, il a mis en scène Je rêve (mais peut-être pas) de Luigi Pirandello. Petit Odéon, 1992. Au Théâtre de la Commune, il a créé : Pereira Prétend d’après Antonio Tabucchi (Avignon - 1997 ) et Narcisse de Jean-Jacques Rousseau (1998). Reprise de La Femme changée en renard d’après David Garnett (1999). Création de Le Cabaret, Petit théâtre masculin-féminin en 1999 et du Coloneloiseau (créé à Avignon saison 2000), Feydeau Terminus, d’après Léonie est en avance, Feu la mère de Madame et On purge bébé de Georges Feydeau (2001) et Lignes de vie, (2001). Il a mis en scène L’Ecole des femmes de Molière, jouée en ouverture du Festival d’Avignon, dans la Cour d’honneur du Palais des Papes (juin 2001). En 2002, il met en scène Chère Eléna Serguéiévna de Ludmilla Razoumovskaïa et la reprise de La Noce chez les petits bourgeois, suivie de Grand’ peur et misère du IIIe Reich, de Bertolt Brecht. Il crée Le Square de Marguerite Duras (03-04). Il crée Avis aux intéressés de Daniel Keene et La Version de Browning de Terence Rattigan en 2004/2005. Sous la direction d’autres metteurs en scène, il a interprété de nombreux textes contemporains et classiques. 27 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Jon Fosse Kant mise en scène Bérangère Vantusso du 6 au 17 mars 07, La Fabrique Spectacle de marionnettes A partir de 7 ans avec Anne Dupagne Guillaume Gilliet Philippe Rodriguez-Jorda Scénographie Marguerite Bordat Son Arnaud Paquotte Lumières Olivier Irthum Construction des marionnettes Bérangère Vantusso Marguerite Bordat Collaboration artistique Sophie Brenas Administration et production Catherine Hubin Diffusion et production Florence Kremper Coproduction Compagnie trois six trente, Théâtre de la Manufacture, CDN Nancy-Lorraine, Centre culturel André Malraux, Scène nationale de Vandoeuvre-lès-Nancy, Transversales Verdun Avec l’aide à la création de la DRAC Lorraine «Je m’appelle Kristoffer. Je suis au cours élémentaire, et je n’aime pas les choses que je n’arrive pas à comprendre. Ça me fait peur. J’ai envie d’appeler mon papa, de lui dire de venir, pour qu’on puisse parler de l’univers. Mais il va sûrement me dire qu’il faut que je dorme. Et s’il ne dit pas ça, il va sûrement me dire qu’il y a beaucoup de choses qu’on n’arrive pas à comprendre.» Kant de Jon Fosse (extrait) «Mais si le géant se réveillait? Qu’est ce qu’on deviendrait alors? On ne disparaîtrait pas complètement, tout de même? Ça n’est pas possible, tout de même?» Cette obsession du géant est une belle porte ouverte vers la marionnette. Il soulève à la fois la question de l’échelle humaine et de la réalité de notre existence. Le petit Kristoffer sera le seul personnage du conte traité en marionnette. Manipulé à un, deux ou trois, il mesurera environ un mètre de haut, sera construit à l’image d’un petit garçon de huit-neuf ans en pyjama et devra être très, très mobile. Les trois manipulateurs /acteurs présents sur le plateau prendront en charge tour à tour les rôles de conteur, de Kristoffer, du père, de la mère, de Mickey, du géant, de la lumière du couloir, de quelqu’un tapi dans l’ombre. Ils ne seront pas associés du début à la fin à un seul personnage, ce qui compte avant tout c’est qu’ils soient des présences qui font bouger le réel. La marionnette de Kristoffer sera de type hyper-réaliste, dans le droit-fil des sculptures de Ron Mueck. Il m’apparaît en effet intéressant de pousser la question du réel jusqu’à mettre le spectateur dans la position de se demander, face à la marionnette, «est-ce que c’est vrai?», «est-ce que ça vit?» et finalement «qu’est-ce qu’être vivant?». (...) L’autre réalité, celle des pensées intérieures, sera prise en charge par les acteurs et par un travail d’ombre chinoise, de silhouettes, de textes, d’images transparentes projetées sur différents supports scénographiques, à différentes échelles, dans des états de déformation ou de réalisme plus ou moins grands selon les moments. Bérangère Vantusso 28 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Jon Fosse Né en 1959 à Haugesund, un petit bourg proche de Bergen, sur la côte Ouest de la Norvège, Jon Fosse s’impose d’abord en littérature par une trentaine de romans, récits, essais, recueil de poèmes et livres pour enfants. Sa première pièce, écrite à l’instigation du jeune metteur en scène Kai Johnsen, date de 1994 (Et jamais nous ne nous séparerons). Suivent plusieurs pièces dont Le Nom (1995), Quelqu’un va venir, créé au Norske Teatret d’Oslo en 1996, et L’Enfant, créé au Théâtre National d’Oslo en 1997. Il obtient le prix Ibsen en 1996. Comme celle de son immense devancier Henrik Ibsen auquel il a consacré un essai, toute son oeuvre se développe en tension entre l’intimité du «hom», le foyer scandinave, et l’inquiétante immensité du fjord au bord duquel il a grandi. La compagnie trois six trente En 1999, Bérangère Vantusso réunit autour d’elle plusieurs artistes, comédiens, musiciens, éclairagistes et crée la compagnie trois six trente. Les fondateurs de cette compagnie sont toujours membres de l’équipe actuelle : Anne Dupagne, Eddy Pallaro, Arnaud Paquotte, Olivier Irthum. La démarche de création s’oriente dès le début vers un théâtre basé sur la rencontre entre marionnettes, comédiens et compositions sonores, développant un langage singulier au service des écritures contemporaines. La compagnie ne développe pas un type de manipulation en particulier, à chaque nouvelle création, le texte qui impose la forme choisie pour la mise en jeu. Son credo : la marionnette comme un outil pour explorer les nouveaux modes de représentation du monde que proposent les auteurs d’aujourd’hui. La compagnie a déjà créé : Le Dieu Bonheur de Heiner Müller – M.A.I / Nancy (1999) Sur une chaise renversée de Jean Cagnard et Christian Caro – Transversales / Verdun (2001) Ce spectacle a été accueilli en résidence de création à La Chartreuse – Centre National des Ecritures du Spectacle. Il a été programmé aux Rencontres Nationales de la Marionnette à La Chartreuse en juillet 2001 et présenté aux Scènes Ouvertes à l’Insolite organisées par le Théâtre de la Marionnette à Paris au Théâtre de la Cité Internationale en juin 2002. Les messagers de Christian Caro et Gilles Auffray – Théâtre de la Madeleine /Troyes (2003) Spectacle déambulatoire créé aux cotés de la compagnie Serena dirigée par Christian Caro Va où - Ce qui m’arrive à tout le monde d’après les poèmes de Valérie Rouzeau, Maison de la Poésie – Théâtre Molière à Paris (Oct 2004) Va où a été programmé entre autres à la Scène Nationale de Vandoeuvre, celle de Bar le Duc, à la Comédie de Reims, au TJP à Strasbourg dans le cadre des 17° Giboulées de la marionnette. 29 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Alexandre Jollien Eloge de la faiblesse adaptation et mise en scène Charles Tordjman du 27 au 31 mars 07, Grande Salle avec Robert Bouvier Julien Mages Assistant à la mise en scène François Rodinson Collaboration artistique Caroline Marcadé Scénographie et son Vincent Tordjman Où se déroule cet étrange entretien entre Alexandre et Socrate ? Peut-être en Grèce, sur l’Agora, parmi la foule innombrable des passants anonymes ? Ou, plus modestement, dans un petit dortoir faiblement éclairé, au plus secret de la nuit ? Parce qu’il nous oblige à regarder autrement, Eloge de la faiblesse est un texte authentiquement philosophique. L’auteur nous invite à nous interroger sur la distinction entre normal et anormal et aussi, dans un combat joyeux, sur le dépassement de soi. Avec la participation du Théâtre de la Manufacture, CDN Nancy-Lorraine Eloge de la faiblesse, un exercice de vie «Lancer des mots justes contre des choses fausses» (François Bon), voilà le pari d’Eloge de la faiblesse. Ce pari me plaît et me va droit au corps et au coeur. D’abord au corps parce qu’Alexandre Jollien nous dit que le corps pense et le conduit à se tenir debout. Ce n’est pas qu’une simple question de volonté qui lui fait dire cela, c’est une immense adhésion à la vie, c’est une formidable coïncidence entre l’être intime et l’être public, et ce farouche désir que cette coïncidence soit l’énergie même de la pensée du corps. Ce qui me touche et m’émeut dans le texte de Jollien, c’est que l’écrivain écrit ici avec sa chair et que sa chair prend l’allure de l’âme. Ce n’est pas une leçon de vie, c’est un exercice de vie. Que fera le théâtre avec cette chair ? Il ira vers la jouissance de la parole. Il essaiera de dire la joie de la pensée et son triomphe. De cet éloge de la faiblesse, il se pourrait bien que le théâtre en retourne l’étoffe, à l’instar de son auteur, pour tisser l’éloge de la force. Charles Tordjman Avec le soutien du Conseil de la Culture de l’État du Valais Psychologies Magazine, 2003 entretien avec Alexandre Jollien, Extraits Costumes Sarah Wan Lumières Christian Pinaud Maquillages Cécile Kretschmar Coproduction Théâtre Vidy-Lausanne E.T.E., Le Poche Genève, La Cie du Passage Neuchâtel, Théâtre de Valère Sion, Espace Nuithonie Villars sur Glâne. Le texte est publié aux Éditions du Cerf Votre livre témoigne d’une force extraordinaire. D’où vient-elle ? C’est une force qui nécessite un combat quotidien. Elle doit être entretenue comme une flamme qui est à la merci du moindre souffle. Elle vient de l’autre : on se construit avec autrui – parfois contre mais plus souvent avec –, on est fondé par l’autre. (...) À la base, pour moi, il y a eu cette confiance aveugle de mes parents qui ont reçu un enfant handicapé et ont voulu en faire un être vivant. Ils ont fait confiance à la vie, ils m’ont donné confiance en moi. Rien ne me prédestinait à sortir de mon institut spécialisé sinon mes parents et mes amis. Lorsque l’on a eu une confiance fondatrice, l’espoir devient un instinct de vie. (...) Dire qu’une faiblesse extrême entraîne une mobilisation extrême, n’est-ce pas courir le risque de finir par dire que la souffrance est bonne ? Ce n’est pas la souffrance qui est bonne, c’est ce que l’on en fait ; ce sont les moyens que l’on met en place pour l’assumer, pour l’apprivoiser. La souffrance en elle-même est stérile. Elle est l’ennemi absolu et il faut tout faire pour l’annihiler. Mais si cela n’est pas possible, il faut lui donner un sens. Le handicap m’a ouvert à la vie : ce n’est pas pour ça que la vie quotidienne d’un handicapé doit être plus dure qu’une autre. Il ne s’agit pas de justifier la douleur. Je suggère seulement de la mettre à profit pour qu’elle ne prenne pas le dessus. (...) Comment ce combat se gagne-t-il ? Par la joie et par la légèreté.(...) 30 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Alexandre Jollien Alexandre Jollien nait à Savièse (Suisse romande) le 26 novembre 1975. Handicapé cérébral moteur, il brave les obstacles qui se dressent sur son chemin. Les écoles spécialisées s’imposent à lui mais elles sont loin de tarir la soif de connaissance qui sommeille en lui. De 1993 à 1996 il est élève de l’Ecole supérieure de Commerce de Sierre puis, passionné de philosophie, il s’inscrit à la faculté des lettres de l’Université de Fribourg en Suisse mais également au Trinity College à Dublin où il apprend le grec ancien. Il consacre dès lors sa vie à la philosophie et à l’écriture. Il publie L’éloge de la faiblesse en 1999 (Prix Mottart de l’Académie Française de soutien à la création littéraire, prix Montyon de littérature et de philosophie) et Le métier d’homme en 2002. Alexandre Jollien donne des conférences et participe à des débats et diverses émissions télévisées. Au printemps 2004, il obtient sa licence en philosophie à l’Université de Fribourg. Charles Tordjman Metteur en scène, Charles Tordjman dirige le Théâtre de la Manufacture, Centre Dramatique National Nancy Lorraine depuis le 1er janvier 1992. Il a toujours montré dans son itinéraire artistique un attachement particulier à l’écriture d’aujourd’hui. Il a notamment mis en scène L’amante anglaise de Marguerite Duras, (Théâtre Populaire de Lorraine – TPL, 1986 et 1993), La reconstitution de Bernard Noël (Théâtre national de Chaillot, 1988), Français encore un effort... si vous voulez être républicains du Marquis de Sade, (TPL, 1989), Saint Elvis de Serge Valletti (Théâtre National de Chaillot, 1990), Tonkin-Alger d’Eugène Durif (Théâtre Ouvert, 1990), La nuit des rois de William Shakespeare (TPL, 1991), Fin de partie de Samuel Beckett (CDN Nancy Lorraine, 1992), Adam et Ève de Mikhaïl Boulgakov (Festival d’Avignon,1993), L’Opéra de quat’sous de Bertolt Brecht et Kurt Weill (Théâtre de Saint-Quentin en Yvelines et Théâtre National de Chaillot, 1995), Quoi de neuf sur la guerre ? Fragments, d’après le roman de Robert Bober (CDN Nancy Lorraine, 1995), Le Syndrome de Gramsci de Bernard Noël (CDN Nancy Lorraine, 1997 - Festival d’Avignon, 1998), Vie de Myriam C. de François Bon (CDN Nancy Lorraine – Théâtre National de Chaillot, 1998), Bastringue à la Gaieté théâtre de Karl Valentin ( CDN Nancy Lorraine, 1999), Je poussais donc le temps avec l’épaule, d’après Marcel Proust (à Nancy et au Festival d’Avignon, 2001 - au Théâtre National de Chaillot, 2002), Quatre avec le mort de François Bon (Comédie Française, 2002), Je poussais donc le temps avec l’épaule Temps II, d’après Marcel Proust (CDN Nancy Lorraine, 2004), Der Kaiser von Atlantis (opéra) de Viktor Ullmann (CDN Nancy Lorraine et Cité de la Musique, 2004) et Daewoo de François Bon (festival d’Avignon, 2004). Daewoo a depuis reçu le Molière du meilleur spectacle du théâtre public en région ainsi que le Prix de la critique, décerné par le Syndicat Français de la critique théâtre musique danse au titre du meilleur spectacle de la saison. En 2005, il retrouve Bernard Noël et crée Le retour de Sade au Théâtre National de la Colline (mars). Avec Agnès Sourdillon, il crée Slogans de Maria Soudaïeva au Festival Passages (Nancy). En juin 2006, il crée Anna et Gramsci, d’après 2 monologues de Bernard Noël Le syndrome de Gramsci et La langue d’Anna au théâtre National de Chaillot (juin 2006). 31 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Bruno Bayen L’éclipse du 11 août mise en scène Jean-Pierre Vincent du 17 au 21 avril 07 avec Bérangère Bonvoisin, Christine Sylvain Elie, Un jeune prêtre Aurélie Leroux, Une jeune fille Edith Scob, Béatrix Dramaturgie Bernard Chartreux Assistante à la mise en scène Frédérique Plain Décor et costumes Jean-Paul Chambas assisté de Carole Metzner Lumières Alain Poisson Son Alain Gravier Maquillages Suzanne Pisteur Coproduction Compagnie Studio/Libre, Théâtre national de la Colline, La Criée, Théâtre national de Marseille Avec le soutien du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, de la DRAC et de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur L’éclipse du 11 août est à paraître chez L’Arche Éditeur courant 2006 Les Lundis du ciné Cinéma Caméo Commanderie Paul dans sa vie de Rémi Mauger lundi 23 avril à 20h15 11 août 1999 Deux soeurs - Deux demi-soeurs - Lorraines de naissance, ont pris leur retraite à Nice, où elles ne se croisent presque jamais. Mais ce jour-là, elles sont embarquées dans la vieille 4L de l’aînée, pour un grand voyage en commun. Leur village de Lorraine est sur le parcours de l’éclipse totale de soleil (11 août 99, vous vous souvenez ?). C’est là qu’elles veulent voir tomber l’obscurité magique. A 500 mètres du village de Lorraine elles se sont arrêtées. La 4L n’en peut plus. Mais surtout il pleut, et le ciel est désespérément bouché... Impossible retour au vaterland : deux femmes et une 4L plus toutes jeunes, ni l’une ni les autres, sous crachin, brume, éclipse noire, soleil enfin apparu, et plus tard sous le ciel étoilé. A mi-chemin entre un cimetière et une base aérienne désaffectée, où se tient un rassemblement gitan, avec festival de musique. Ici, à cette croisée entre une route départementale et un chemin vicinal, elles stationnent, solitaires. Puis vient à elles un jeune prêtre, travailleur social sans paroisse, entrevu comme un spectre au moment du noir total. Et passe une jeune fille avec ses vraies misères d’aujourd’hui. Plus tard, elles entendront de loin la voix de leur troisième demi-soeur qui chante pour les gitans, là-bas sur l’aérodrome. Un monde qui s’en va, et un monde qui s’en vient, à l’aveuglette. Jean-Pierre Vincent Le temps d’une éclipse 1999. Dans six mois, le siècle, c’est fini ; et le millénaire du même coup ... Nous avions résisté durant quelques années à voir dans cette fin de siècle un moment symboliquement significatif. Après tout une année 99 est une année comme les autres. Mais non! Oh, ce n’est pas si important que ça, mais tu approches de tes soixante ans et le siècle meurt... Tout change autour de toi, et toi, moins vite que le reste ... mais tu résistes. Il ne sera pas dit que tu n’avances pas. Mais vers où ? Pour avancer, il faut lâcher du lest derrière soi. L’éclipse, la nuit en plein jour, c’est l’occasion pour elles de voir s’abolir dans le néant leur village et tout ce qu’il charrie dans les têtes. Elles se gardent d’y pénétrer, elles restent à distance, sur la hauteur. Mais il fait gris. Il n’y a décidément rien à voir. Alors elles s’en parlent : souvenirs d’enfance, d’adolescence, trous de mémoire, fous rires, rejets vengeurs. De la révolte, oui parfois, envers ces satanées racines, et une sorte de flottement indicible le plus souvent : le silence a ici son mot à dire. Et l’éclipse, qui soudain dilate le temps, produit ses arrêts sur image. Tourisme mortel, à la fois noir et gai, road movie immobile : elles veulent voir leur Lorraine ancestrale se fondre dans le rien. Mais ce geste les piège. Comment ne pas mourir avec lui ? IL y aura deux solutions, deux fins, pour chacune d’elles. Ce voyage est aussi le doux enterrement d’une relation entre sœurs. Deux adieux divergents : pour finir, l’une part rejoindre la petite sœur et les gitans ; l’autre reste en plan avec sa défunte 4L, à deux pas du cimetière lorrain. Et la jeune demi-sœur, là-bas, chante le rêve d’un enfant qui va venir, une fois passé le siècle. Jean-Pierre Vincent 32 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Bruno Bayen Né à Paris, en 1950. 1972, il met en scène son premier spectacle, Le Pied, d’après Victor Hugo. Début des années 1979 il est le plus jeune directeur nommé à la tête d’un CDN. Metteur en scène, il a réalisé une trentaine de spectacles en France, Allemagne, Italie, République tchèque Dont en 2005 Les Névroses sexuelles de nos parents de Lukas Bärfuss Romancier, son dernier roman La Vie sentimentale est paru au Mercure de France (2003) Il est auteur de six pièces pour le théâtre dont Plaidoyer en faveur des larmes d’Héraclite (2003) et de deux livrets pour l’Opéra. Il est auteur de récit et d’essais. Il traduit les œuvres de Peter Handke, Rainer Werner Fassbinder, Sophocle, Goethe, Frank Wedekind. Il a par ailleurs fondé la collection « Le Répertoire de Saint-Jérôme » consacrée au théâtre étranger du XXe siècle, Éditions Christian Bourgois. Jean-Pierre Vincent Jean-Pierre Vincent est né à Paris en 1942. Il entre au lycée Louis-le-Grand en 1959. Il se joint alors au groupe théâtral de l’établissement, groupe qu’il dirige de 1963 à 1965, en compagnie de Patrice Chéreau. Le groupe de Louisle-Grand devient peu à peu professionnel et s’installe à Sartrouville en 1966. Jean-Pierre Vincent y reste jusqu’en 1968. Il signe sa première mise en scène au Théâtre de Bourgogne. En même temps, il rencontre Jean Jourdheuil qui collabore ensuite avec lui à titre de dramaturge. 1972, Jean-Pierre Vincent et Jean Jourdheuil fondent le Théâtre de l’Espérance. Politiquement engagée, la nouvelle compagnie puise une bonne part de ses textes dans la dramaturgie allemande et monte Brecht, Büchner, Grabbe. 1975, Jean-Pierre Vincent est nommé directeur général du Théâtre National de Strasbourg. 1983, il est nommé administrateur de la Comédie-Française. 1986, Jean-Pierre Vincent choisit de se consacrer entièrement à ses activités de metteur en scène et de professeur au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris. 1990, il assure la direction du Théâtre Nanterre-Amandiers. 2002, Jean-Pierre Vincent quitte Nanterre pour redevenir indépendant. Dernières mises en scène : 2003 Les prétendants de Jean-Luc Lagarce (prix de la meilleure mise en scène, décerné par le syndicat de la critique) 2003-2004 Derniers remords avant l’oubli de Jean-Luc Lagarce à l’Odéon – Théâtre de l’Europe 2004-2005 Onze Débardeurs de Edward Bond au Théâtre des Salins, Martigues. 33 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Passages 10e édition du 28 avril au 13 mai 07 Passages 10 ans déjà ! À Nancy, à Luxembourg et en Grande Région ! Présentation du programme : mardi 19 décembre 06 Pour ses dix ans Passages s’invite à Luxembourg dans le cadre de Luxembourg, capitale européenne de la culture et Grande Région 2007. Plus de spectacles, plus de lieux, plus de représentations, et encore plus à l’Est. La Pologne devrait être à l’honneur avec la probable présence importante du très grand metteur en scène qu’est Kristian Lupa, accompagné de la nouvelle génération polonaise. La Russie sera également présente avec notamment la voix de Maïakovski et l’étonnante compagnie qui les années passées présenta Les apiculteurs et L’école des bouffons. Passages dont on fêtera avec un immense plaisir et un engagement fort le dixième anniversaire restera bien sûr centré sur l’Europe centrale et orientale, mais devrait aller encore plus à l’Est. Nous devrions vous emmener en Chine, au Turkménistan, en Iran, en Israël et ailleurs... Passages accueillera des propositions d’artistes traversés par la question de la résistance : comment fait-on encore du théâtre en Biélorussie en Iran, en Chine, ou au Turkménistan quand l’art et la culture sont loin d’être des priorités ? On voudrait ainsi observer ce paradoxe selon lequel la redécouverte de la tradition peut devenir un espoir de modernité. Mais Passages devrait aussi présenter des compagnies françaises ou belges pour qui les écritures et le patrimoine de l’est de l’Europe sont des révélations. Expositions, cabarets, musiques, rencontres, stages, cinéma devrait faire de cette édition un moment exceptionnel qui nous prend à rêver. Et si prenait corps en Grande Région l’idée de créer un grand festival de théâtre de l’est de l’Europe mais ouvert d’avantage à ce qui entoure et déborde l’Europe... Charles Tordjman 34 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Passerelle à Musique Action Daniil Harms Elisaviéta Bam mise en scène Alexis Forestier du 18 au 19 mai 07 Compagnie Les Endimanchés Organisé par Centre culturel André Malraux, Scène nationale de Vandoeuvre-lès-Nancy Création Fin des années vingt, en Russie, un courant littéraire s’inscrit à l’encontre de la tendance productiviste des écrivains prolétariens de la période post-révolutionnaire. Parmi les fondateurs de l’Obériou, Daniil Harms (1905-1942), poète, maître de la forme courte, deviendra un «ennemi de classe» dès les années trente, réduit au silence par le stalinisme. Auteur d’aphorismes, de saynètes et de nouvelles brèves, il signe pour l’Obériou (Association pour un art réel) la pièce Elisaviéta Bam, portrait en dix-neuf fragments improbables de mademoiselle Bam et de son entourage. Dans le cadre de Musique Action, avec son laboratoire d’investigations sonores et théâtrales, Alexis Forestier explore les singularités de la proposition de Daniil Harms. Par ailleurs, avec sa compagnie Les Endimanchés, Alexis Forestier nous présente cette saison l’hybride musical, plasticien et théâtral Sunday Clothes. 35 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Dans l’abonnement Passerelles à Musique Action du 14 au 20 mai 2007 Passerelle au CCN, Ballet de Lorraine Karlheinz Stockhausen Hymnen mise en scène Charles Tordjman du 24 au 27 mai 07 Chorégraphie Lia Rodrigues Mise en scène Charles Tordjman Assisté de Caroline Marcadé Avec les danseurs du Ballet de Lorraine Scénographie Vincent Tordjman Toiles, décors Gérard Fromanger Coproduction CCN - Ballet de Lorraine, Théâtre de la Manufacture, CDN Nancy-Lorraine Création «Dans ce pays où tout interfère, où l’information est immédiatement planétaire tandis que l’on méconnaît souvent ses voisins de palier, qu’est-ce aujourd’hui qu’une nation, comment fonctionne ses attributs traditionnels, ses hymnes, ses drapeaux, tous ses signes et symboles qui rassemblent et trop souvent opposent les populations ?» interroge Didier Deschamps, instigateur du projet. Le directeur du Ballet de Lorraine réunit autour de l’oeuvre Hymnen de Stockhausen la chorégraphe Lia Rodrigues, Brésilienne de renommée internationale, le peintre Gérard Fromanger, figure essentielle du nouveau réalisme pictural, et le metteur en scène Charles Tordjman. Les trente danseurs du Ballet explorent ainsi l’étendue complexe de la musique de Hymnen. Considéré avec Pierre Boulez et Luciano Berio comme le plus grand inventeur contemporain de formes musicales nouvelles, Stockhausen imagine Hymnen en 1967. Matière sonore d’une densité et d’une richesse inouïes, la fresque électronique assemble des chants d’oiseaux, des cris d’enfants, des bruits de foules à des hymnes nationaux éclatés : l’Internationale, la Marseillaise, les hymnes russe, allemand, américain, et enfin cet hymne célébrant l’utopique nation de L’Hymunion, située dans l’Harmondie. «L’Hymunion, pour Charles Tordjman, est peut-être ce pays où les hommes et les femmes, fatigués d’attendre des lendemains qui ne chantent décidement pas, choisissent de se laisser pousser des ailes. Les voici planant à travers les épaisseurs soniques d’un monde aux frontières dissoutes, aux bastilles détruites car inutiles, aux symboles mélangés, où l’autorité s’unit à la rébellion pour ne faire qu’un tout sans limites.» 36 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Dans l’abonnement Passerelles à l’Opéra national de Lorraine Théâtre du Peuple à Bussang Saison 2006 À Bussang, le Théâtre du Peuple, temple en bois, s’ouvre sur la forêt à perte de vue. Son nouveau directeur Philippe Guillois fête les cent onze ans de cet espace emblématique d’un art populaire et exigeant avec plusieurs propositions. Cet été, Ubu roi d’Alfred Jarry, farce méchante, parodie déjantée de Macbeth de Shakespeare, épingle sans ménagement tous les monstres du pouvoir. La pièce, signée en 1896 par un génie scandaleux de seize ans, aujourd’hui mis en scène par Pierre Guillois lui-même, offrira de découvrir l’acteur Jean-Paul Muel dans le rôle de Mère Ubu. Artiste attaché à la Manufacture de Nancy ces deux dernières années, Jean-Yves Ruf dirigera Kroum l’ectoplasme, d’Hanokh Levin. Il met en scène quinze jeunes acteurs dans une farce familiale et féroce autour des figures de quelques joyeux perdants, contrehéros attachants et désastreux comme tout le monde. Pierre Guillois invite également la compagnie Octavio et son spectacle La Porte, récits d’un conteur, Gilles Ostrowsky, mi-clown mi-acteur en conversation avec son public. Le 13 janvier 2007, en plein hiver, le Théâtre du Peuple invente une manifestation dite « Journée DuvetMoufles-Bonnet à Bussang » : Noël 1956, deux alpinistes de 23 ans sont pris dans une tempête de neige près du sommet du Mont Blanc. Fatigués, gelés, ils errent, battus par des vents de moins trente degrés. Immobilisés par les gelures, ils attendent les secours. Pierre Guillois rend hommage aux « naufragés du Mont Blanc » par cet objet glacial consacré à un récit de montagne. Le projet sera présenté toutes portes ouvertes. Duvets, moufles, bonnets et vins chauds bienvenus, donc. Cet événement du Théâtre du Peuple s’est élaboré avec la complicité de l’Atelier du Rhin de Colmar, de la Manufacture de Nancy et du Granit de Belfort. 37 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Ubu Roi d’Alfred Jarry Mise en scène de Pierre Guillois 14, 15, 16, 21, 22, 23, 28, 29, 30 juillet 06 2, 3, 4, 5, 6, 9, 10, 11, 12, 13, 16, 17, 18, 19, 20, 23, 24, 25, 26, 27 août 06 15h Kroum l’ectoplasme d’Hanokh Levin Mise en scène : Jean-Yves Ruf 2, 3, 4, 5, 9, 10, 11, 12, 16, 17, 18, 19, 23, 24, 25 et 26 août 06 20h Deux nouvelles productions du théâtre du Peuple La porte Cie Octavio – spectacle invité Journée Duvet-Moufles-Bonnet à Bussang Samedi 13 janvier 07, 15h Réservation 03 29 61 50 48 www.theatredupeuple.fr Tarif réduit aux porteurs de la carte d’abonnement du théâtre de la Manufacture Les cafés de l’Histoire Animés par Didier Francfort, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Nancy 2 Qui parlait de fin de l’histoire à l’occasion de l’effondrement du mur de Berlin ? Pas question d’arrêter l’évolution des sociétés, pas question non plus d’y trouver facilement un sens, une logique évidente. Il faut donc continuer à recourir à l’histoire pour chercher à remettre en perspective toutes les questions qui touchent au collectif. Pas toujours pour trouver des réponses mais pour reposer inlassablement les problèmes de façon plus rigoureuse ou plus argumentée, avec passion mais sans parti pris figé. Les cafés de l’histoire reste un lieu où se confrontent les questionnements que suscite le théâtre et les exigences de chercheurs, d’universitaires qui n’ont pas peur d’être compris, ni d’être confrontés aux questions des non-spécialistes que nous sommes tous, un lieu toujours chaleureux, ouvert comme on voudrait en voir plus pour que notre société retrouve la parole. Autour d’Une Etoile pour Noël, Jeudi 7 décembre 21h Avec Mohammed Harbi, Historien spécialiste de la guerre d’indépendance et du FLN, auteur, avec Benjamin Stora, de La Guerre d’Algérie, 1954-2004, la fin de l’amnésie, Robert Laffont, Paris, 2004. Autour de Face à la mère Jeudi 18 janvier à 21h Avec Marcel Dorigny , Docteur de l’université Paris I, maître de conférences au département d’histoire de l’université Paris VIII Saint-Denis. Entrée 3 euros, collation offerte au Théâtre de la Manufacture réservations au 03 83 37 42 42 [email protected] 38 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Cafés / Théâtre Animés par Yannick Hoffert, enseignant en théâtre et littérature à l’Université Nancy 2 Ils viennent jouer. Nous venons les voir et les entendre. Étrange chose. Singulière rencontre. Ils montrent leurs corps, ils se donnent du mal, ils fabriquent des signes. Nous les recevons à notre manière, dans les mouvements du rêve et de la pensée. Nous repartons, le cœur et l’esprit en voyage. La pièce résonne. Parce que, la représentation terminée, le spectacle continue de vivre et de bouger en nous, parce que chacun a pu voir différemment, les Cafés / Théâtre ouvrent un espace d’échanges où équipes de création et spectateurs peuvent se retrouver, se dire et se surprendre, dans la simplicité d’une conversation autour d’un verre. Nous prenons rendez-vous pour trois dates au cours de la saison 2006-2007. Autour de Anna et Gramsci Jeudi 23 novembre 21h Avec Charles Tordjman, Agnès Sourdillon et Serge Maggiani Autour de La dernière Bande et Solo Jeudi 14 décembre à 21h Avec Stuart Seide Autour de Hedda Gabbler Jeudi 8 février à 21h Avec Richard Brunel au Théâtre de la Manufacture Entrée libre, réservations au 03 83 37 42 42 [email protected] 39 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Les rencontres avec les auteurs Rencontre avec Bernard Noël, auteur de La langue d’Anna et du Syndrome de Gramsci Jeudi 5 octobre à 20h Rencontre avec Jean-Pierre Thibaudat auteur d’un essai sur Jean-Luc Lagarce Jeudi 30 novembre, horaire à préciser Rencontre avec Alexandre Jollien auteur de Éloge de la faiblesse Date et horaire à préciser Ces rencontres seront animées par Yannick Hoffert au Théâtre de la Manufacture Entrée libre, réservations au 03 83 37 42 42 [email protected] 40 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Les lundis du ciné Trois rendez-vous dans l’année au cinéma Caméo, en parallèle d‘un spectacle programmé au Théâtre de la Manufacture, la séance sera suivie à chaque fois d‘une rencontre-débat. Autour d’ Anna et Gramsci Mamma Roma, Pier Paolo Pasolini (1962) Lundi 20 novembre à 20h15 Rencontre avec Oreste Saccheli (directeur du festival du film italien de Villerupt) et l’équipe de Anna et Gramsci : Charles Tordjman, François Rodinson et Agnès Sourdillon. Autour de La version de Browning If... de Lindsay Anderson, Palme d’or, Cannes, (1969) Lundi 5 mars à 20h15 suivi d’une rencontre Autour de L’Eclipse du 11 août Paul dans sa vie, de Rémi Mauger (2006) Lundi 23 avril à 20h15 suivi d’une rencontre Tarif couplé 4 € la séance du Lundi du ciné pour les possesseurs d’une place du spectacle concerné à la Manufacture Tarif réduit pour le spectacle concerné à la Manufacture sur présentation du ticket de la séance Lundi du ciné Réservations au Théâtre de la Manufacture au 03 83 37 42 42 [email protected] et au cinéma Caméo, 16, rue de la Commanderie au 03 83 28 41 00 41 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 Formation - Action culturelle Enseignants, élèves, étudiants, comédiens, publics Renseignements et Inscriptions Jennifer Dodge 03 83 37 78 17 [email protected] Dans le cadre de ses relations avec les publics, le théâtre de la Manufacture propose chaque saison des actions de formation. Ces actions sont mises en place afin d’offrir à un public curieux des outils pour appréhender les spectacles, aiguiser leur regard et permettre des rencontres vivantes entre artistes et spectateurs. La formation en milieu scolaire Avec les lycées Le théâtre de la Manufacture anime tout au long de l’année des stages et des rencontres pour les élèves d’ateliers et options théâtre en lycées. Avec l’Université - Comme pour l’action menée en lycées, le CDN propose des stages et des rencontres pour les étudiants de l’atelier Théâtre de l’Université Nancy - En partenariat avec Yannick Hoffert, enseignant en Théâtre et Littérature à l’Université, nous proposons chaque saison aux étudiants de la Licence Arts du spectacle, trois séances de formation au jeu théâtral et de réflexion sur la production et la réception du langage dramatique - Le CDN s’associera à nouveau cette année à la quatrième édition du Festival Autour du Théâtre Contemporain du 6 au 16 mars 2007 : rencontres de troupes amateurs et étudiantes autour de lectures de textes contemporains. Ces rencontres sont organisées par la CROUS de Nancy-Metz, le Théâtre Universitaire de Nancy et l’Université Nancy 2. Le Conservatoire National de Région de Nancy Partenaire de la classe d’Art Dramatique de Nathalie Séliesco du Conservatoire National de Région de Nancy, nous mettons en place chaque saison des stages et des ateliers de formation pour les élèves. 42 théâtre de la manufacture Saison 06 > 07 La formation des formateurs I. Professeurs stagiaires Partenaire de la dominante théâtre et musique de Francine Ricci et Jacques Walczac de l’IUFM de Nancy Lorraine pour la formation des futurs enseignants, nous mettons chaque année en place des actions de sensibilisation. II. Enseignants Florence Marchand, chargée de mission DAAC anime et coordonne stages et parcours pédagogiques en direction de professeurs de lettres et de professeurs d’options artistiques. III. Les médiateurs Avec la Fédération des Œuvres Laïques de Meurthe et Moselle nous proposons chaque saison deux journées de jeu et lectures à destination des bénévoles qui donnent goût à la lecture à un jeune public. La formation professionnelle La Manufacture propose une formation aux comédiens professionnels en organisant des stages avec des metteurs en scène, des acteurs ou des auteurs. Cette saison, un stage sera proposé à l’occasion de la 10e édition du festival Passages. La formation des spectateurs Trois ateliers du spectateur sont proposés cette saison : Entrée libre sur inscription Trois ateliers autour de trois spectacles de la saison pour permettre au public de se doter des outils nécessaires en vue de comprendre, d’interpréter la démarche du metteur en scène. Ces ateliers du spectateurs se déroulent en deux séances, l’une avant et l’autre après avoir vu la pièce. Carte blanche aux metteurs en scène : Autour d’Anna et Gramsci, animé par Charles Tordjman Autour de La cantatrice chauve, animé par François Berreur, Autour d’Hedda Gabler, animé par Richard Brunel Réservations contacts Particuliers, CE, travailleurs sociaux Marie-Laure Taite 03 83 37 78 06 Etudiants Jennifer Dodge 03 83 37 78 17 Abonnez-vous ! Abonnement 15 spectacles 150 €, 135 € avant le 30 août (par courrier) 90 € tarif étudiants, - 26 ans et demandeurs d’emploi Abonnement étudiants, –26 ans ou demandeurs d’emploi 3 spectacles parmi tous les spectacles, 21 € (7 € la place) Clé en main 45 € Nous vous proposons trois sélections de 3 spectacles Tarif unique : 45 €, soit 15 € le spectacle (au lieu de 20 €) Quichotte, Cantatrice chauve, Kant ou Gulliver, Hedda Gabbler, l’Eclipse du 11 août ou Une étoile pour Noël, Version de Browning, Eloge de la Faiblesse Abonnement Passerelle, 5 spectacles , 70 €* / 40 €** un choix transversal parmi les programmations des différentes scènes de l’agglomération * groupe de 10 personnes, CE, + de 60 ans, ** étudiants, moins de 26 ans et demandeurs d’emploi 1 spectacle parmi les spectacles de la Manufacture 1 spectacle du festival Passages 1 spectacle du CCN Ballet de Lorraine : Hymnen (à l’Opéra national de Nancy) 1 spectacle du CCAM : May B (à la Manufacture) 1 spectacle Musique Action : Elisaviéta Bam (à la Manufacture) abonnement disponible jusqu’au 22 décembre. Abonnement 6 ++ (de 6 à 10 spectacles) le choix des spectacles se fait au moment de la prise d’abonnement 13 € la place plein tarif 11 € réduit (Groupes de 10 personnes, CE) 6€ - 26 ans, étudiants, demandeurs d’emploi choisir 2 ou 3 spectacle(s) parmi les créations du théâtre de la Manufacture Anna et Gramsci Eloge de la faiblesse Hedda Gabler Les autres parmi les spectacles invités Quichotte L’inquiétude La dernière bande et Solo La cantatrice chauve Face à la mère La version de Browning L’éclipse du 11 août Sunday Clothes Réservation hors abonnement possible pour les spectacles suivants : Gulliver à partir du 23 octobre 06 Une étoile pour Noël à partir du 13 novembre 06 May B à partir du 8 janvier 07 Kant à partir du 19 février 07 Formulaire d’abonnement disponible sur www.theatre-manufacture.fr au théâtre de la Manufacture, 10 rue baron Louis, BP 63349, 54 014 Nancy cedex en téléphonant au 03 83 37 42 42 de 13h30 à 19h du lundi au vendredi