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La réponse de la FBF présente les mesures qu’il serait souhaitable d’engager au niveau
européen.
Principaux points :
i. La crise a abouti à une fragmentation plus importante du cadre de la régulation
internationale. Afin d’éviter de renforcer l’instabilité du système, il convient en priorité
de s’assurer que l’ensemble des décisions prises par le G20 et déclinées par les
régulateurs internationaux soient mises en œuvre dans l’ensemble des pays concernés
sans exception. Les pouvoirs du FSB devraient être modifiés dans ce sens. Ces
décisions doivent, dans un environnement globalisé, rester compétitives et donc
bénéficier d’un environnement fiscal, économique et règlementaire propice à leur
développement.
ii. En deuxième lieu, pour favoriser le financement à long terme de l’économie, sa
croissance et ses emplois, il est indispensable de sauvegarder l’expertise et la
contribution des banques universelles européennes aux investissements longs ainsi
que le rôle qu’elles jouent dans la transformation. Les ratios de liquidité limitent la
fonction de transformation en pénalisant la détention d’actifs de maturité longue, alors
que les banques qui sont actuellement les seuls agents économiques à allonger les
maturités des ressources qui leur sont confiées, participent par ce biais au
fonctionnement harmonieux de l’économie.
iii. En troisième lieu, les futures normes comptables et prudentielles applicables aux
investisseurs de long terme et aux intermédiaires financiers prêteurs à long terme
devraient être adaptées à leur modèle économique et ne devraient pas introduire une
volatilité artificielle. La valeur de marché immédiate ne saurait être l’unique référence
pour la valorisation ; il faut également tenir compte de l’horizon de détention des
instruments financiers et la liquidité du marché concerné. Enfin, le traitement
comptable et fiscal de ces financements par les entreprises bénéficiaires doit
également être pris en compte.
iv. Pour essentielles qu’elles soient, les nouvelles régulations financières vont lourdement
pénaliser le modèle de financement de l’économie européenne, où l’intermédiation
apporte 80 % des besoins, contre 20 % dans le modèle anglo-saxon. La réponse à la
crise actuelle, sous le seul angle d’un renforcement des fonds propres des
établissements financiers, va geler une grande partie des capitaux à cette seule fin, les
détournant du financement des entreprises. Les effets néfastes de telles régulations
sont déjà perceptibles, et vont continuer à creuser la compétitivité des économies
européennes. Les marchés ne pouvant se substituer en Europe que partiellement et
progressivement aux rôles dévolus aux établissements financiers, il est nécessaire
d’assurer un financement suffisant à l’économie, en préservant la stabilité des
investisseurs et des financeurs de long terme, en levant certains freins à la croissance,
en assurant le financement à long terme par une orientation de l’épargne.
v. En dernier lieu, le projet de taxe sur les transactions financière européenne (TTFE)
constitue une menace directe au financement de l’activité économique et à
la souveraineté financière des pays mettant en œuvre la coopération renforcée. Sa
mise en place effective conduirait à une mise en échec de la reprise économique au
sein de la zone euro. L’enjeu de cette taxe est celui de la hausse du coût du capital, de
la baisse des rendements de l’épargne, de l’augmentation des coûts de couverture des
entreprises et des investisseurs. Sa mise en place aurait ainsi des répercussions
importantes sur la compétitivité de l’industrie financière de la zone assujettie et
menacerait la survie des principales Places financières européennes. La FBF estime