02/04/2015!
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LES ETATS DÉPRESSIFS DE LA
PERSONNE AGÉE A DOMICILE
ET EN INSTITUTION
Dr Michel BENOIT
Clinique de Psychiatrie et de Psychologie Médicale
Pole des Neurosciences cliniques
CHU de NICE
Capacité Gérontologie Toulouse 2.04.15!
ÉPIDÉMIOLOGIE
!Chiffres variables++
!Critères choisis, type dévaluation, les tranches
d!âge,
! lieu d!exploration
!Chronicité et récurrence+ fréquente chez personne
âgée
!15-35 % des sujets âgés: symptômes dépressifs
(MG)
!Souvent temporaires
!Comorbidité somatique ou plainte somatique au
premier plan
!Contexte socio-familial
ÉPIDÉMIOLOGIE
!Etats anxieux
!Etats dépressifs
!4-8% : état dépressif caractérisé (x2 à lhôpital ou en
institution)
!10% : état sub-dépressif chronique
!En population générale, 40 % des dépressions sont
identifiées, seulement 10-15 % après 65 ans
PRÉVALENCE DE DÉPRESSION
CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES
1. Gallo & Lebowitz. Psychiatric Services 1999; 50: 1158–1166; 2. Djernes. Acta Psychiatr Scand 2006; 113: 372–387; !
3. Friedman et al. Am J Geriatr Psychiatry 2007; 15: 28–41; 4. Zung et al. J Fam Pract 1993; 37 (4): 337–344"
0!
5!
10!
15!
20!
25!
30!
35!
40!
Population gén.1,2!MG 3,4!Institution 2!
Prévalence (%)!
Dépression majeure!Dépression mineure!
5%!
15%!
10%!
20%!
15–30%!
25–40%!
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INCIDENCE DÉPRESSION DE LA
PERSONNE ÂGÉE
Palson SP : The incidence of first-onset depression in a population followed
from the age of 70 to 85. Psychol Med 2001;31: 1159-1168
DÉPISTAGE INSUFFISANT CHEZ LA
PERSONNE ÂGÉE
Cole, MG, Yaffe, MJ. Pathway to psychiatric care of the elderly with
depression. Int J of Geriatr Psychiatry 1996; 11: 157
161.
FACTEURS DE RISQUE
!L!âge nest pas un facteur de risque !
!Socio-familiaux: isolement (post-retraite,
veuvage), inactivité, problèmes financiers,
changements de cadre de vie (chez «!jeunes!»
âgés)
!Fonction de la qualité antérieure des échanges
!Carences en relations intimes ou de confiance,
!Niveau éducatif faible
!Perte dautonomie: handicaps physiques réels ou
ressentis, peurs des chutes (surtout après 80 ans)
!Traits antérieurs de personnalité
FACTEURS DE RISQUE (2)
!Facteurs organiques cérébraux
!50% des AVC sont dépressifs (frontaux G+)
!«!Dépressions vasculaires!»
!Insuffisance vasculaire cérébrale, leucoaraïose et
hyperintensités SB
!Apathie souvent associée: perte motivation, intérêt,
initiative
!Dysthyroïdies
!Parkinson
!Dénutrition, carence folates, B12
!Médicaments éventuellement dépressogènes:
bétabloqueurs, anti HTA centraux, neuroleptiques,
cimétidine, antihistaminiques.
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INFLUENCE DES FACTEURS DE
PERSONNALITÉ
!Dimension «!Purpose in life!»: aptitude à donner du sens à
ses expériences, à intentionnalité et à recherche de buts
Low P.i.l.
High P.i.l.
Boyle PA et al. Am J Geriatr Psychiatry 2010. 18(12):1093-1102
d
après Fiske, A. et al. Annu Rev Clin Psychol, 2009. 5: 363-89
Faible taux de
renforcements
positifs
Pensées auto-
critiques
Ruminations
Dépression
Retrait
Résignation
«!Apathie!»
Anxiété
?
Vulnérabilités
pré-existantes
ex: style cognitif,
personnalité)
Evènements de
vie stressants
Perte des rôles
sociaux
Changements
perçus de santé,
de capacités
physiques et
cognitives
Limitation
activités
orientées
vers but
CLINIQUE CHEZ LA PERSONNE AGÉE
!En apparence moins franche, trop souvent mise
sur le vieillissement normal
!Signes somatiques de dépression souvent au
premier plan
!Plaintes somatiques dans 2/3 des cas (digestives,
ostéo-articulaires, cardiovasculaires) …
hypocondrie
!Alexithymie et émoussement affectif, moindre
propension à demander la prise en charge
!Tabous liés à la psychiatrie chez le sujet âgé
CLINIQUE CHEZ LA PERSONNE AGÉE
!Ralentissement psychomoteur ("fatigue")
!Tristesse ressentie, mais moins exprimée (parfois
déni).
!Indifférence aux événements agréables
(anhédonie), plus fort ressenti des évènements
funestes
!Perte d!estime de soi,
!Sentiment dinutilité, de culpabilité/entourage
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CLINIQUE CHEZ LA PERSONNE AGÉE
!Anxiété importante, agitée. Phobies de sortir,
dépendance/ entourage
!Troubles caractériels: irritabilité, parfois
hostilité, agressivité
!Troubles cognitifs ++, avec plainte mnésique,
troubles attention-concentration, parfois
d!allure démentielle
!Diag diff: démence débutante, mais facteur de risque
important
CLINIQUE (NON SPÉCIFIQUES)
!Sommeil réduit, avec réveil matinal précoce
!Perte d'appétit, ou déséquilibre alimentaire
!Symptômes délirants (persécution, culpabilité,
jalousie, préjudice)
!Attention aux signes de gravité:
! Culpabilité, auto-accusation, idées d'indignité
!Sentiment d'incurabilité
!Idées de ruine, "d'être dans le besoin!»
!Idées suicidaires, rarement formulées
RISQUES EVOLUTIFS
!Suicide
!Risque croissant avec l'âge (23/100000 après 75 ans)
!Forte létalité (procédés violents, préparation,
détermination, faible communication de lintention,
fragilité de l'organisme).
!2 à 3 hommes / 1 femme
!Secondaire à état dépressif dans 80 % des cas,
surtout si affection organique concomitante (35 %
chez adulte jeune).
0
20
40
60
80
100
120
140
5-14 15-24 25-34 35-44 45-54 55-64 65-74 75-84 85+
M F
TAUX DE DÉCÈS PAR SUICIDE EN
France (/100 000 HABITANTS (DRESS)
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THÉORIE INTERPERSONNELLE APPLIQUÉE
AU SUICIDE DE LA PERSONNE ÂGÉE
Van Orden K, Conwell Y. Curr Psychiatry Rep. 2011 Jun;13(3):234-41.
NIVEAUX DINTERVENTION / RISQUE DE SUICIDE
!1. Coopération avec MG pour la connaissance et la capacité
de détection du risque suicidaire
!2. Campagnes d’information du public pour améliorer
attitudes / dépression et faciliter recherche d’aide
!3. Formation d’acteurs communautaires et de sentinelles à
la détection de dépression et risques suicidaires ++
!4. Services pour faciliter aux personnes à haut risque
l’accès à une aide professionnelle
!5. Restriction de l’accès à des moyens létaux de suicide
!6. Amélioration de l’accès aux soins
Van der Feltz-Cornelis CM et al. Crisis 2011; Vol. 32(6):319–333
RISQUES EVOLUTIFS (2)
! Syndrome de glissement
!AEG ++, déshydratation, I rénale
!Triade évocatrice
!Perte dappétit puis refus alimentaire
!asthénie majeure puis refus de se lever
!Désinvestissent de l!entourage puis refus de communiquer
!Faible intensité apparente de l!humeur dépressive,
de l!anxiété, de l!idéation suicidaire
!Très mauvais pronostic en l!absence de traitement
RISQUES EVOLUTIFS (3)
!Aggravation somatique
!Augmentation durée de séjour hospitalier, mortalité
précoce
!Augmentation consommation médicale (x 2)
!75% des sur-consommateurs ont s. dépressifs
!Nombre de prescriptions plus élevé
!Mauvais fonctionnement social
!Baisse ressentie de la qualité de vie
!Au max. rupture sociale
!Isolement aggrave et chronicise la dépression
!S. de Diogène, svt en couple
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