chapitre 4. les choix à faire par le management
87
© Éditions d’Organisation
Donner un coup de hache
dans l'architecture de marques
Nous pensons que le temps des architectures de marque complexes est
compté. Nous analysons le détail de ce phénomène dans les parties
suivantes
1
. Dans cette première étape nous proposons une méthode de
diagnostic permettant de simplifier au maximum l’architecture de
marques.
L’approche traditionnelle en marketing conduisait à introduire de
multiples niveaux de marques cloisonnés entre eux. Cette approche,
utilisée par plusieurs générations de chefs de produit, est le modèle
mental qui a porté le développement des fonctions marketing des
années soixante à quatre-vingt-dix. Son origine se situe dans les
marchés de grande consommation. Il se
justifie par la nécessité de sursegmenter
les marchés pour positionner et justifier
des écarts de prix importants entre des produits aux fonctions similai-
res. Le rayon des shampoings est un des meilleurs exemples de surseg-
mentation que l'on puisse trouver ; cette pratique conduit à une multi-
plication à la fois du nombre des marques et des niveaux de marques et
empêche le lien entre produits vers la marque corporate. C'est encore
une pratique courante chez les grands lessiviers : même si
PROCTER
&
GAMBLE
a communiqué sur la rationalisation de son portefeuille de
marques dès le début des années quatre-vingt, ses marques constituent
toujours un ensemble cloisonné et sans lien avec le nom du groupe.
Un modèle alternatif est apparu dans les années quatre-vingt-dix. Il a
pris source dans le secteur des services où l'approche produit est moins
importante que l'approche institutionnelle vis-à-vis du client. Il a
permis l'émergence de la gestion de marque et la création de postes de
Brand manager dans les entreprises. Il aboutit à une concentration des
moyens de communication sur une seule marque. Il facilite une gestion
multi-canal tout au long de l'expérience client, la différenciation se
faisant dans la relation client et non plus dans le produit ou dans la
communication.
1. Pour plus d’informations sur ce point, voir le chapitre 7 « La montée du corparate »,
dans la troisième partie.
Une architecture simple est un
impératif clé pour la mise en œuvre.