
LA DECOLONISATION ET LA NAISSANCE DU TIERS MONDE  02 août 2014 
Initiée par Napoléon III, poursuivie  par la IIIème république de Jules  Ferry, l'annexion de 
plusieurs  royaumes  du  Sud-Est  asiatique  va  permettre  à  l’empire  français  de  constituer  
l’Indochine. A l’Ouest les protectorats du  Cambodge et du Laos, à l’Est les trois provinces du 
Tonkin, de l’Annam et de la Cochinchine, au départ royaumes indépendants, qui formeront 
plus tard le Vietnam
.  
Tout débute par l’arrivée des premiers missionnaires catholiques de nationalités portugaise, 
espagnole,  italienne  et  française  mirent  le  pied  en  Indochine  au  XVIIe siècle
.  Des 
communautés  chrétiennes  y  avaient  été  fondées  dès  le  XVIIe siècle.  Les  premières 
interventions militaires françaises remontent à 1858, sous le Second Empire (1852-1871) avec 
comme prétexte la protection des missionnaires pendant la répression sanglante de l'empereur 
d'Annam. Les premières interventions
 furent la prise de Tourane (Danang aujourd'hui) et la 
campagne de Cochinchine. En 1862, par le traité de Saigon, la cour de Huê
 cède à la France 
plusieurs  provinces  dans  le  delta  du  Mékong, dont  la  Cochinchine  orientale.  En  1867,  la 
totalité de la province est annexée par la France. 
En 1863, la France, qui cherche à étendre son influence en Indochine, assume les droits du 
Viêt Nam et offre sa protection au Cambodge, de nouveau menacé par les Siamois. Le roi 
Norodom Ier accepte le protectorat, qui stipule que le Cambodge s’interdit toute relation avec 
une puissance étrangère sans l’accord de la France. Un résident général veille à l’exécution du 
traité. La monarchie cambodgienne reste en place mais, à partir de 1884, elle a perd de facto 
toute autorité fonctionnelle.  
La IIIe République achève la conquête commencée sous le second Empire. Après deux échecs 
au Tonkin, en 1883, Huê et le delta du Sông Hông (fleuve Rouge) sont occupés, et deux 
traités  sont  signés en  août  1883  et  en  juin 1884 :  le  Tonkin  et  l’Annam  deviennent  des 
protectorats français. En effet, depuis une décennie, forte de ses positions en Cochinchine et 
au Cambodge, la France tenait à mettre la main sur le Tonkin, car cette zone du delta du 
fleuve Rouge commandait l'accès au Yunnan et à la Chine du Sud. De plus, les richesses 
 
 Au XIXe siècle, à la veille de la conquête française, le Viêt Nam est un empire (empire d'Annam), dirigé par la 
dynastie des Nguyễn, qui s'étend du nord au sud de la péninsule indochinoise, sur sa côte orientale, du delta du 
Fleuve Rouge à celui du Mékong. Il est bordé à l'ouest par l'actuel Laos, morcelé en principautés, et au sud-ouest 
par le royaume khmer, entré dans une longue période de décadence. 
 C’est  dans  les  années  1620-1630 que les  premiers  missionnaires  français arrivent en Indochine. Le jésuite 
Alexandre  de  Rhodes  organise  une  mission  au  Tonkin  avant  d’être  expulsé  pour  avoir  fait  imprimer  un 
catéchisme  en  écriture  romanisée  quôc  ngu.  La  fondation  de  la  Société  des  missions  étrangères,  en  1664, 
amplifie le mouvement. Lorsqu’en 1784 le prince Nguyên Anh se réfugie à Bangkok, il y rencontre Mgr Pierre 
Pigneau de  Béhaine (1741-1799), vicaire  apostolique  de  Cochinchine.  Persuadé  de  l’intérêt  d’aider  le  prince 
héritier, le prélat convainc Louis XVI de signer un traité d’alliance (1787) avec Nguyên Anh et revient avec des 
navires et une troupe de mercenaires. Son aide permet au jeune prince de battre ses adversaires Tây Son. En 
1801, il s’empare de Huê et, en juillet 1802, il entre dans Hanoï et devient empereur sous le nom de Gia Long. 
Le Dai Viêt est rebaptisé Viêt Nam en 1804.  
 Sous l’impulsion du ministre de la Marine et des Colonies, Chasseloup-Laubat, et des milieux catholiques, le 
gouvernement  de  Napoléon  III  décide  une  intervention.  L’Espagne  et  la  France  attaquent  alors  Đa  Nang 
(Tourane) en 1858 et s’en emparent. Mais un échec devant Huê amène les Espagnols à se retirer. 
 Fondée vers le iiie siècle av. J.-C., Huế fut  la  capitale  de  l’empire  annamite  et  le  siège  du  palais  impérial 
annamite.  L’Annam,  devenu  protectorat  français  en  1884,  eut  pour  capitale  Huế jusqu’en  1946.  Pendant  la 
guerre du Viêt Nam, la bataille de Huế dura du 31 janvier au 29 février 1968 ; des unités des Marines américains 
et des troupes sud-vietnamiennes chassèrent les forces nord-vietnamiennes de la ville.