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Méthodologie de la dissertation
Rappels de base
La dissertation constitue la forme la plus fréquente, la plus difficile, mais aussi la plus intéressante de contrôle des
connaissances. C'est sans doute l'exercice qui valorise le mieux les connaissances de l'étudiant, puisqu'il s'agit de
tester à la fois les capacités d'analyse du candidat et son niveau de connaissances. Il faut cependant de respecter une
méthodologie et quelques règles simples de présentation et de mise en page. C'est ce que nous proposons de rappeler
ici.
Une dissertation est une monstration: il s'agit de répondre à une question posée par une argumentation reposant
sur la mobilisation des connaissances.
Comme toute démonstration, il y a une démarche intangible, à respecter absolument:
En fait, le travail de dissertation se déroule en trois étapes
- 1ère étape: lecture et délimitation du sujet
- 2ème étape: l'élaboration d'une problématique permettant d'aboutir au plan détaillé
- 3ème étape: la rédaction. -------------------------
re étape: Comment lire et interpréter un sujet ?
Définition des termes importants du sujet.
Cette étape est importante: il faut souligner, crayon en main, les termes importants du sujet et les définir, ce qui
peut éviter des erreurs d'interprétation et donc des hors-sujets.
Délimitation dans l'espace.
Le cadre spatial peut être donné directement par le sujet. Il peut aussi s'agir d'un sujet avec cadre spatial centré sur
un ensemble de pays: Europe, OCDE, Tiers Monde Il est alors possible de privilégier quelque peu le cas
français, sans tomber dans l'exclusive.
Délimitation dans le temps
Le cadre temporel peut être clairement défini par le sujet Le candidat doit alors s'interroger sur la signification de ce
cadre temporel, ce qui peut donner d'utiles indications sur le sujet
En l'absence de cadre temporel précis, le candidat doit avoir à l'esprit que la capacià replacer un sujet dans un
cadre historique sera apprécié: les faits et les exemples seront donc choisis de manière à valoriser la culture
historique et pas seulement la connaissance de l'actualité.
La mobilisation des connaissances
Après avoir lu soigneusement le sujet et procédé à la délimitation dans le temps et l'espace, le candidat passe à la
phase de mobilisation des connaissances. Il s'agit de la restitution des faits, analyses, théories, exemples, qui, une
fois ordonnés permettront de répondre au sujet.
Un premier travail d'approche a été fourni par la lecture du sujet et la définition des termes principaux. La
mobilisation des connaissances consiste à se poser quelques questions:
Quels sont les aspects théoriques du sujet ?
Ce point doit retenir l'attention des candidats; les rapports de jury déplorent souvent l'approche théorique
insuffisante des sujets et l'incapaci de nombreux candidats à mettre en valeur les débats théoriques
fondamentaux. Il s'agit donc de situer le sujet dans ce débat théorique en rappelant les oppositions des
différentes écoles de pensée sur ce thème.
Développement
Choix d'une argumentation et
réponse ordonnée à la
question posée
Introduction
Cerner le problème à
étudier
Conclusion
Bilan et prise de position
Ouverture à une question
plus vaste
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Quels sont les concepts, faits et analyses liés au sujet ?
Le candidat doit être capable d'établir les bases factuelles de son raisonnement en faisant appel à ses
connaissances : il faut donc réagir aux termes du sujet en rappelant les faits, mécanismes économiques en jeu,
données statistiques et surtout en établissant des connexions logiques entre les diverses notions. Le recours à
l'histoire et à l'éclairage de l'actualité sont ici indispensables.
Le candidat doit, dans un premier temps, jeter les idées au brouillon, sans ordre précis, en faisant appel à sa mémoire
et à ses connaissances.
Puis, il faut ordonner ces éléments en opérant des connexions entre eux, en les confrontant avec les théories et en
recherchant les exemples les plus éclairants.
me étape : Elaborer une probmatique et parvenir au plan
taillé
A l'issue de la première étape, le candidat a analysé le sujet, rassemblé ses connaissances et étudié les éventuels
documents. Il doit donc commencer à avoir une idée de la problématique qu'il compte mettre en œuvre pour traiter le
sujet.
Qu'est-ce qu'une problématique ?
La problématique est le cœur de la dissertation. C'est le "fil rouge", la démarche intellectuelle qui ordonne les faits et
les théories dans le but de proposer une réponse corente au sujet. La problématique consiste donc à soulever les
problèmes et les débats contenus dans le sujet et à les restituer en les hiérarchisant et en les ordonnant. Elle fait donc
appel aux qualis propres du candidat: sens de la synthèse, qualité des connaissances, maîtrise du discours et du
vocabulaire propre aux sciences économiques et sociales.
Le plan est la mise en œuvre d'une problématique. Une bonne problématique doit avoir les qualis suivantes:
Elle doit faire le tour du sujet: elle doit donc tendre à l'exhaustivité et ne pas se limiter à un seul aspect du
sujet.
Elle doit être logique et ne pas receler de contradictions internes.
Elle doit être nuancée: les éléments du débat théorique, les oppositions entre écoles de pensée doivent être
restitués, ce qui n'exclut pas la prise de position. Un candidat peut faire valoir sa préférence pour telle ou telle
approche théorique, ressentir une proximité ou une affinité pour l'analyse keynésienne ou libérale, mais ne doit
pas traiter un sujet de manière partisane en occultant purement et simplement les autres analyses.
La structure du plan
Le plan comporte deux ou trois parties avec, dans les deux cas, deux ou trois sous-parties. La structure est la
suivante:
Ce qui correspond à deux ou trois parties et quatre à neuf sous-parties. Il faut préciser que cette structure, rigide en
apparence, n'a pas pour but de limiter ou de figer la réflexion et la créativité du candidat, mais de les inscrire dans
une démarche ordonnée et précise permettant une bonne lisibilité par le correcteur. Elle correspond, en outre, à une
tradition solidement ancrée dans les habitudes universitaires françaises.
Les catégories de plans
Une analyse approfondie des sujets et des problématiques possibles montre que, si l'originalité est toujours à
rechercher, divers plans-type peuvent permettre de traiter un sujet efficacement et sans perte de temps.
Le plan "historique" ou chronologique.
1ère partie
1.
2.
2ème partie
1.
2.
1ère partie
1.
2.
3.
2ème partie
1.
2.
3.
1ère partie
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2.
2ème partie
1.
2.
3ème partie
1.
2.
ou
ou
ou
1ère partie
1.
2.
3.
2ème partie
1.
2.
3.
3ème partie
1.
2.
3.
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Il concerne des sujets portant sur des phénomènes de longue durée. Dans ce cas, le plan en trois parties, apprécié
par les historiens, semble donner le plus souvent de bons résultats. Toute la difficul consiste à périodiser
judicieusement et surtout à justifier la périodisation choisie. Il faut donc éviter le plan qui se limite à donner les
dates de périodisation sans aucune justification.
Le plan "faits - causes - conséquences" ou "comment - pourquoi - jusqu'où"
Un très bon plan, clair et logique, qui permet de traiter un bon nombre de sujets de type "descriptif". Il ne doit
jamais être utilisé tel quel, mais adapté au sujet à traiter.
Le plan "politique", fondé sur la trilogie Objectifs/Moyens/Résultats donne de bons résultats lorsqu'il est
appliqué à l'étude d'une politique économique, comme par exemple: "La politique budgétaire en France depuis
les années 1980".
Le plan comparatif
C'est sans doute le type de plan le plus difficile à réussir. Il va sans dire qu'il faut absolument éviter la
juxtaposition des deux termes de la comparaison en deux parties distinctes; ce plan sera inévitablement
sanctionné.
Les plans du type "mise en relation".
Ces plans s'adaptent à des sujets construits autour de la mise en relation de deux ou trois notions, et donc fondés
sur les interactions entre ces éléments. Un schéma de causalité bien fait permet de bien analyser ces interactions.
3ème étape - La rédaction
Celle-ci se fera en deux temps:
- la rédaction de l'intégralité de l'introduction et de la conclusion au brouillon
- le passage direct du plan détaillé à la rédaction du développement.
L'introduction
L'introduction ne doit pas être négligée. Elle constitue la "porte d'entrée" de la dissertation et donne au correcteur
une première impression d'ensemble qui doit être la plus favorable possible . Il faut donc apporter beaucoup de soin
à sa rédaction. Le but de l'introduction est double:
présenter et cerner le sujet (champ d'analyse, repères temporels ...) et éviter ainsi le hors-sujet
présenter le plan
Une introduction présente 3 parties: on commence par une phrase d'"accroche" destinée à montrer l'intérêt du sujet,
puis on cerne le sujet, enfin on présente le plan. L'introduction va ainsi du plus large au plus précis. Sa structure est
donc la suivante:
"Accroche": retenir l'attention du correcteur
(utiliser une citation, une donnée statistique intéressante, ou replacer le sujet dans le débat torique par exemple
…)
Présenter et cerner le sujet
(il s'agit de délimiter le sujet dans le temps et l'espace)
Présenter le plan
(la présentation du plan doit être explicite et précise)
La rédaction
Elle doit respecter un équilibre entre les parties. Le plan ne doit pas être apparent: pas de titres ou de sous-titres
placés au but de chaque partie ou sous-partie. Il faut pouvoir rédiger directement au propre à partir du plan
détaillé. Seules l'introduction et la conclusion sont rédigées au brouillon. La copie doit être aérée: le repérage des
parties doit être aisé. Enfin, il faut soigner l'orthographe et le respect des règles grammaticales. L'impression laissée
par une copie remplie de fautes est désastreuse.. Or, l'expérience montre qu'une relecture attentive permet d'éliminer
une bonne partie des fautes d'inattention.
Les règles à respecter
Orthographe et soin
Les correcteurs se plaignent constamment du manque de soin (ratures, surcharges ...) des copies et surtout de
l'orthographe. Certains correcteurs enlèvent 1 ou 2 points pour cause d'orthographe déficiente et/ou non respect
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des règles de grammaire, ce qui est parfaitement toléré. De plus, l'impression laissée par une copie remplie de
fautes est désastreuse. Il faut surtout faire attention aux noms propres. Or, l'expérience montre qu'une relecture
attentive permet d'éliminer une bonne partie des fautes d'inattention. Cinq minutes de relecture sont donc un
bonne habitude à prendre et, finalement, un bon investissement.
Les abréviations
Il faut bannir absolument l'usage des abréviations "personnelles"; par exemple "Ction" pour "consommation" ou
"Cisme" pour "capitalisme". Outre l'impression de paresse, il existe un risque de mauvaise compréhension.
Par contre, les sigles et les acronymes sont admis lorsqu'ils sont d'un usage courant et reconnu. (Rappelons qu'un
acronyme est un sigle qui se prononce comme un mot ordinaire: GATT, par exemple, ou Ecu, alors que SNCF
est un sigle). On pourra ainsi utiliser couramment les sigles et acronymes des institutions internationales: GATT
(ou Agetac), FMI, OCDE, ONU, Unesco, etc..., ainsi que les regroupements de pays: PVD, PMA, ALENA,
ASEAN etc...
Si une expression revient très souvent, et si elle peut sans dommage être simplifiée, on pourra utiliser son sigle.
Par exemple "Réduction du temps de travail" peut être simplifié en R.T.T., à condition de bien préciser la
première fois.
Les graphiques
Il faut absolument éviter leur prolifération. Un ou deux au maximum, et ils ne doivent pas faire l'économie d'une
explication. On pourra par exemple, dans un sujet sur les dépenses publiques, tracer une courbe de Laffer, ou ,
dans un sujet sur les politiques économiques, une courbe de Phillips. Par contre, les schémas de causalité sont
absolument interdits.
Les citations
Une citation bien placée et qui illustre bien un fait ou une théorie sera appréciée par le correcteur. Il faut
toutefois respecter quelques règles: mettre des guillemets, citer l'auteur et/ou la source, ne pas multiplier les
citations (on donne alors l'impression de faire étalage d'érudition).
Si l'on fait référence à un livre, préciser, si possible l'auteur et la date; on peut éventuellement souligner le titre.
La conclusion
La conclusion doit être structurée un peu à l'inverse d'une introduction: partir du sujet et élargir le propos. Elle se
présente donc ainsi:
--------------------------------------------------------------
Réponse à la question et/ou prise de position
nuancée
Finir en élargissant le sujet à une question
plus vaste
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Documents d'accompagnement
Exemple d'introduction
Sujet: Le vieillissement est-il facteur de déclin économique ?
Le vieillissement de la population est, on le sait aujourd'hui, un phénomène
inéluctable dans la plupart des pays occidentaux. Quarante années de faible
fécondité, qui sont désormais derrière nous , et l'allongement de l'espérance
de vie, se sont conjugués pour entraîner une nette dégradation du rapport
actifs/inactifs. Ainsi, l'âge médian, en France, qui est actuellement de 38 ans,
passera en l'an 2020 à environ 43ans.
Cette situation suscite généralement des commentaires attristés, fatalistes,
voire franchement catastrophistes. Ainsi, il est fréquent, en même temps que
de signaler ce vieillissement, de le comparer à la vitalité mographique du
Tiers-Monde.
Et, par voie de conséquence, la question du vieillissement est souvent
associée à l'idée de déclin économique des pays occidentaux. Un lien est
ainsi établi, qui semble lier fortement poussée démographique et croissance
et, a contrario, vieillissement et déclin. Il est vrai que l'histoire peut fournir
des exemples éclairants: la croissance des
Trente Glorieuses, en France, a bénéficié indéniablement d'une stimulation
de la demande due à la poussée démographique; à l'inverse la faiblesse
démographique et le malthusianisme français au 19ème siècle expliquent en
partie ses performances économiques moins brillantes que celles de
l'Allemagne ou de la Grande-Bretagne. Toutefois, c'est la notion même de
déclin économique qui pose problème. C'est, pour le moins, une notion
imprécise. Quels indicateurs de déclin ? Déclin par rapport à quoi ?
Nous tenterons de répondre à ce sujet en suivant la marche suivante: le
vieillissement de la population est un phénomène inéluctable qui, en première
analyse, peut apparaître comme un facteur de déclin économique pour les
pays occidentaux (1ère partie), mais une analyse plus approfondie, et
notamment une critique de cette notion de déclin montrent que le lien de
causalité entre vieillissement et déclin est loin d'être définitivement
établi(2émepartie).
Exemple de conclusion
Dans quelle mesure peut-on parler d'une "moyennisation" de la société
française depuis le début des années 1960 ?
Les classes moyennes sont aujourd'hui majoritaires en France aujourd'hui.
Leur montée est liée aux transformations économiques de long terme. Ces
groupes sociaux et plus précisément les nouvelles classes moyennes salariées
ont été à la source de nombreux changements. Le clin du 'mouvement
ouvrier, l'éducation de masse, la possibilité de promotions personnelles ont
créé de nouvelles opportunités tout en mettant au jour de nouvelles questions.
La société française connaît actuellement d'importants problèmes : montée
des exclusions, crise des institutions collectives, un certain abstentionnisme...
L'optimisme qui accompagnait la thèse de la moyennisation de la société
française, apparue pendant les 30 Glorieuses », s'est largement atténué. La
montée des classes moyennes appelle, sans doute, de nouvelles
différenciations et de nouveaux classements, comme le vèlent les
changements intervenus dans les nomenclatures socioprofessionnelles. Il
reste à élaborer de nouveaux projets collectifs.
"Accroche"
Utilisation d'une statistique
éclairant le phénomène de
vieillissement
Présenter
et
cerner le sujet
Présentation explicite
du plan
Bilan et réponse
Ouverture
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