4cahier théâtre
En coulissE !
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DE gélinas à mouawaD En passant par trEmblay
1500-1945
lEs déButs d’unE jEunE littératurE
difficilE dE détErminEr dE manièrE définitivE lEs
déButs dE la littératurE quéBécoisE. on rEmontE
parfois mÊmE jusqu’aux tExtEs dE jacquEs cartiEr
(1534) Et dE samuEl dE champlain (1608) !
Ces écrits de la Nouvelle-France ne sont pourtant pas des textes
littéraires à proprement parler, et ils ne sont pas écrits par, ni
destinés à, des Canadiens français. En jetant un regard rétros-
pectif, par contre, on réalise que ces textes parlent bien des réa-
lités d’ici et s’intègrent ainsi à cette mémoire collective qu’est la
littérature québécoise.
mariE dE l’incarnation
La première voix véritablement littéraire au Québec sera la voix
d’une femme : celle de Marie de l’Incarnation. Ayant quitté la
France, Marie Guyart arrive en 1639 dans un Québec qui n’abrite
alors que trois cents âmes. Elle s’installe dans une petite cabane
et, très vite, les colons et les Amérindiens y amènent leurs fi lles
pour qu’elles y soient éduquées. Marie érige bientôt le couvent
des Ursulines, qui devient une véritable institution.
Dans le vaste territoire québécois, elle découvre le néant
qui l’oblige à entrer en elle et à explorer son « moi ». Elle rédige
ainsi de nombreux textes spirituels et intimes dont la richesse
du langage fait d’elle l’une des pionnières de la littérature
canadienne-française.
Extrait mariE dE l’incarnation
J’allais partout sans chandelle, me mettant peu en peine
d’être vue ou entendue. La cave, le grenier, la cour, l’écurie
pleine de chevaux étaient mes stations. La nuit, je me mettais
en danger de me blesser. J’étais aveugle à tout. Pourvu que
je trouvasse un lieu à me cacher, ce m’était assez.
Je faisais bien des stations par tout le monde; mais les
parties du Canada étaient ma demeure et mon pays, mon
esprit était tellement hors de moi et abstrait du lieu où
était mon corps (…).
Lorsque la colonie canadienne passe aux mains des Britan-
niques, en 1760, ce sera l’occasion pour les quelques lettrés
canadiens-français de prendre la place laissée vide par les intel-
lectuels français, retournés au pays. L’écriture se fera d’abord et
avant tout à travers le journal.
Le premier groupe organisé voit le jour en 1895 : appelé
l’École littéraire de Montréal, celui-ci est constitué de jeunes étu-
diants qui lisent et écrivent de la poésie inspirée de la modernité
française.
Ils portent très tôt leur art sur la place publique. Un très jeune
homme nommé Émile Nelligan s’avance sur scène pour y lire son
poème La Romance du vin. C’est le triomphe.
Pour la toute première fois, le Canada français voit la litté-
rature obtenir un tel succès. Comment expliquer ce revirement
inattendu ? À la fi n du XIXe siècle, Montréal s’urbanise et se mo-
dernise. Théâtres et salles de cinéma commencent à naître dans
la métropole. La culture populaire est alors synonyme d’ouver-
ture sur le monde et d’évolution des mentalités. Le public a soif
de nouveauté, ce que leur apporte Nelligan.
émilE nElligan
Émile Nelligan est un remarquable poète canadien-français d’ins-
piration romantique et symboliste. Pendant son adolescence, il
se consacre avec ardeur à la poésie et publie à seize ans son
premier poème, Rêve fantasque, sous le pseudonyme d’Émile
Kovar. À l’âge de dix-neuf ans, il connaît un grand succès alors
qu’il récite en public son poème La Romance du vin. Malheureu-
sement, quelques mois plus tard, le 9 août 1899, il est hospitalisé
pour troubles psychologiques. Il le sera jusqu’à sa mort en 1941.
Alors qu’il est hospitalisé, Émile Nelligan ne fait que réécrire
encore et encore, de mémoire, les poèmes rédigés pendant sa
jeunesse. Ainsi, son œuvre, comprenant près de cent soixante-
dix textes poétiques, a entièrement été composée entre l’âge de
seize et dix-neuf ans.
Émile Nelligan marque l’entrée de la littérature canadienne-
française dans la modernité. Il délaisse le patriotisme et les
thèmes du terroir (si populaires chez ses prédécesseurs) pour
explorer, à travers la symbolique du langage, le « moi ». Dans ses
textes, les thèmes liés à la solitude, la douleur psychologique, la
folie et l’échec du destin de l’Homme sont à l’honneur. La poésie
de Nelligan évoque ainsi le travail des poètes français Charles
Baudelaire et Arthur Rimbaud.
LE PARC DOMINION, À MONTRÉAL, EN 1907.
ÉMILE NELLIGAN
lEs déButs d’unE jEunE littératurE
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