PRUD – projet n° 37 – rapport scientifique final (janvier

PRUD – projet n° 37 – rapport scientifique final (janvier 2004)
« Stratégie des acteurs, dynamiques urbaines et structuration des territoires »
SOUS-PROJET : AFRIQUE DE L’OUEST
PRUD – projet n° 37 – rapport scientifique final (janvier 2004)
Plan du rapport
Chapitre I. DYNAMIQUES URBAINES, PRODUCTIVITE ET REVENUS
II.1.1. Infrastructures, productivité et dynamiques urbaines en Côte d’Ivoire (Issa
SANOGO)
II.1.2. Effets d’agglomération et localisation des activités industrielles : éléments
d’analyse dans le cas du Mali (Issa SACKO)
II.1.3. L’insertion des petits producteurs urbains dans l’économie locale en Côte d’Ivoire :
entre extraversion et autonomisation urbaines (Naïma PAGES)
II.1.4. Dynamiques de pauvreté et structuration spatiale en Côte d’Ivoire (Siaka KONE).
Chapitre II. LA CENTRALITE, RESEAUX URBAINS ET PLACES DE MARCHE
II.2.1. Le réseau urbain au Mali (Guy POURCET)
II.2.2. Le système des places de marché à Bamako (Anna TRAORE, Moussa DOUMBO)
II.2.3. Le système des places de marché dans le Wasulu (Lansina SIDIBE)
II.2.4. Echanges transfrontaliers Mali-Côte d’Ivoire, intégration des marché et réseaux
urbains (Dabié NASSA)
Chapitre III. GESTION DES SERVICES URBAINS ET GOUVERNANCE LOCALE
II.3.1. La gestion des déchets ménagers (Nora BENRABIA)
II.3.2 La gestion des déchets ménagers à Bamako (Anna TRAORE)
II.3.3. Décentralisation et fiscalisation à Bamako (Yacouba KONATE)
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Chapitre I
DYNAMIQUES URBAINES, PRODUCTIVITE ET REVENUS.
La première partie rassemble quatre contributions. Celles-ci s’intéressent aux effets
d’agglomération et notamment d’urbanisation, dans le cas des unités productives localisées
dans les villes de Côte d’Ivoire et du Mali et dans le cas des ménages en Côte d’Ivoire.
La première contribution porte sur les relations entre « infrastructures, productivité et
dynamiques urbaines en Côte d’Ivoire » (Issa SANOGO). Elle cherche à déterminer
comment et dans quelle mesure l’organisation des espaces urbains est influencée par
les projets d’infrastructures et d'industrialisation. Ces projets ont-ils favorisé
l’intégration des villes secondaires dans l’économie ivoirienne, polarisée autour
d’Abidjan et sa périphérie (90% de la valeur ajoutée et 80% des emplois
industriels) ? Comment sont mobilisés les externalités d’agglomération et les effets
de proximité dans le contexte actuel de décentralisation des décisions publiques ?
Deux sources de données ont été utilisées pour l’analyse des disparités urbaines et
régionales. Les données de production du secteur formel sont issues de la Banque de
Données Financières (BDF) de l’Institut National de Statistique (INS) et portent sur
la période 1980-1996. Les données d’infrastructures ont été reconstituées grâce à la
Banque de données urbaines et régionales du BNETD (BDUR), puis complétées à
l’aide des cartes routières, des cartes sanitaires et des cartes de l’éducation de l’INS.
L'étude a pour objectif d'analyser l'impact de l'organisation économique (structures
productives, infrastructures), de la dynamique démographique (population,
urbanisation) sur l'organisation des espaces urbains et inter-urbains.
Pour ce faire, elle donne un aperçu de la localisation spatiale des activités
économiques et des infrastructures. L’analyse descriptive des disparités régionales de
production a été réalisée à l’aide de calculs de coefficients de localisation et de
spécialisation. En considérant que les infrastructures constituent une source majeure
d’économies d’agglomération, une analyse en composantes principales de la dotation
spatiale en infrastructures, comparée à la localisation des activités économiques est
également menée. . Cette partie vise à identifier les spécificités des systèmes
productifs locaux et à établir une description des disparités inter-urbaines en termes
de structures productives et de dotations en infrastructures.
Sur la base de l’examen statistique descriptif des spécificités régionales la seconde
partie du chapitre procède à l’analyse de la dynamique urbaine à la lumière d’une
estimation économétrique de fonction de productivité sur des données de panel.
Cette démarche suppose que toute configuration spatiale d’activités économiques
peut être interprétée comme le résultat d’un processus dynamique mettant en jeu des
forces d’agglomération et des forces de dispersion. Elle met un accent particulier sur
les effets bénéfiques (ou pervers) de ces deux forces opposées comme facteur
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essentiel du développement urbain/régional, de par leur contribution à la formation
d’économies externes (ou effets externes) de production et de demande.
Il ressort de l’analyse descriptive des disparités spatiales régionales que les efforts
d’investissements en infrastructures ont été faits en fonction de la concentration
spatiale des activités économiques en Côte d’Ivoire. Les résultats de l’analyse
économétrique indiquent une influence significative des économies d’urbanisation,
notamment les infrastructures, mais d’ampleur variée selon les secteurs d’activités.
En particulier, la productivité des activités primaires et tertiaires est trsè sensible à
l’insuffisance des infrastructures routières. La dynamique des villes de l’hinterland, à
forte concentration de ce type d’activités, est par conséquent liée à l’accès aux
marchés à travers une amélioration de la dotation en infrastructures routières. Les
économies de localisation jouent quant à elles, en faveur des gains de productivité
industrielle. Ainsi, les mesures favorables à la création de pôle d’activités de petites
et moyennes tailles, en interaction autour des produits ayant le plus d’avantage
comparatif, dans les petites ou moyennes villes notamment du Nord , contribueraient
à l’émergence d’une dynamique urbaine endogène.
La deuxième contribution porte sur les « effets d’agglomération et la localisation des
activités industrielles : éléments d’analyse dans le cas du Mali » (Issa SACKO). Elle
pose une question similaire à celle posée par la première contribution, dans le cas des
industries maliennes. Celles-ci étant inégalement réparties sur le territoire malien,
l’objectif de l’étude est d’appréhender cette localisation en tenant compte des effets
d’agglomération et d’urbanisation. L’étude se pose les questions suivantes : quelle
est la localisation des industries au Mali et à quelle logique obéit-elle ? Dans quelle
mesure l’état des infrastructures économiques et sociales influence-t-il la dimension
des agglomérations ? Dans quelle mesure la dimension des agglomérations
influence-t-elle la productivité globale des facteurs ? A terme, croissance
économique et urbanisation s’influencent mutuellement, dans un processus
dynamique de localisation et de relocalisation spatiale des ressources. Ainsi au Mali,
l’urbanisation et la croissance des activités productives sont liées. Néanmoins, en
l’absence de politique d’urbanisation et de développement régional comme ce fut le
cas en Côte d’Ivoire dès les premières années des indépendances, la ville ne suffit
pas à provoquer un essor des activités industrielles. Ce développement ne repose pas
seulement sur le regroupement spatial des facteurs de production, mais sur des
politiques industrielles et de dotations en infrastructures. L’étude montre aussi une
configuration centre-périphérie semblable à la Côte d’Ivoire et qui se caractérisent
par une forte disparité entre le district de Bamako et les autres régions du Mali.
La troisième contribution porte sur « l’insertion des petits producteurs urbains dans
l’économie locale en Côte d’Ivoire : entre extraversion et autonomisation urbaines »
(Naïma PAGES). L’étude complète les deux précédentes contributions par la prise
en compte des petites activités productives urbaines, très imparfaitement identifiées
dans les bases de données mobilisées précédemment. Elle analyse comment sont
mobilisés les externalités d’agglomération et les effets de proximité par les petites
unités productives urbaines et les micro-entreprises (dont les modes de production
sont spécifiés), dans un contexte de décentralisation et d'extraversion des villes
secondaires étudiées - San Pedro, Daloa, Bondoukou, Odienné et Korhogo-, mais
aussi d'instabilité de l'environnement économique et institutionnel. Il s'agit d'étudier
les formes d'interactions productives intra et inter sectorielles urbaines, les facteurs
de densification et de diversification du tissu productif local.
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L'objectif est d’appréhender les modes d'insertion des micro-entrepreneurs et des
travailleurs indépendants dans l'économie locale, à partir de résultats d'enquêtes
menées dans cinq capitales régionales de Côte d'Ivoire. Dans le cadre d’une
intervention minimale de l’Etat, d’une décentralisation accrue des administrations
publiques, d'une privatisation des services urbains, les modes de coordination entre
acteurs (publics-privés, formels-informels) sont questionnés. Et ce, afin d'analyser
les facteurs de blocage de l'émergence d'un processus d’accumulation auto-
entretenue et endogénéisée au sein des petites unités productives, dont la
vulnérabilité face aux instabilités de l'environnement économique et institutionnel est
forte.
Il apparaît que la faiblesse du processus de décentralisation et l’extraversion de
l’économie locale qui caractérisent les villes moyennes même les plus dynamiques,
freinent les capacités des micro-entreprises et des travailleurs indépendants à
mobiliser les effets externes, et ce, de façon différenciée selon les segments d'unités
productives (segments établis à l'aide d'une classification ex-post des unités
enquêtées).
Les données mobilisées sont les données d'enquêtes des études des économies
locales des villes et des départements de Korhogo, de Daloa, d'Odienné et de
Bondoukou, menées de 1997 à 2000, dans le cadre du programme ECOLOC
“Relance des Economies Locales en Afrique de l’Ouest ” (de la Commission
Européenne et du Programme de Développement Municipal - Club du Sahel,
OCDE), par la cellule de recherche IRD-ENSEA d’Abidjan, pour le Ministère de
l'Intérieur et de la Décentralisation de Côte d'Ivoire. Plus particulièrement, sont
mobilisés les données d'enquêtes auprès des chefs d'établissement des petites unités
productives urbaines et les données générales des villes étudiées (produit local brut,
population, etc.).
L'hétérogénéité des formes de développement des micro-entreprises et des petites
unités marchandes au sein d’un même système productif local et entre les économies
urbaines étudiées renvoie aux formes d’interdépendance de leurs activités avec le
reste de l’économie urbaine (effets de substitution ou de complémentarité), à la taille
des économies locales et des réseaux urbains, aux effets externes (de proximité,
d’agglomération) et aux modes de gouvernance locale (autorités municipales et
centrales). Elle s’insère dans une problématique centrée sur les interactions entre le
local et le global, à travers des processus d’extraversion et d'autonomisation.
L'étude de cinq villes secondaires, permet de mener une analyse en statique
comparative. Une première analyse descriptive est menée, afin d'identifier les
spécificités des modes de production des unités populaires et d'établir une description
des disparités inter-urbaines, en partant des caractéristiques de chacune des cinq
villes étudiées : structure productive, des dotations en infrastructures, structure
démographique et effets de la localisation géographique. Une typologie des unités
productives est dressée pour chaque ville, à l'aide d'une classification en nuée
dynamique. Elle fait ressortir des segments bien différenciés à l'échelle intra-urbaine
(au sein de l'économie populaire urbaine) et inter-urbaine (le poids et les dynamiques
des segments varient significativement selon les villes). Une analyse économétrique
est menée dans un deuxième temps, afin d'étudier les déterminants de la productivité
et de la croissance des unités productives, en évaluant l'impact des effets de la
localisation urbaine d'une part par segment d'unités et d'autre part, pour l'ensemble
des unités. La démarche suppose que la localisation urbaine des unités peut être
influencée par la présence d'effets externes et questionne les capacités des unités à
mobiliser ces effets.
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