Les protéines SIBLING - ORBi

publicité
médecine/sciences 2013 ; 29 : 1018-25
Les protéines
SIBLING
médecine/sciences
> La famille SIBLING comprend cinq membres :
l’ostéopontine (OPN), la sialoprotéine osseuse
(BSP), la protéine matricielle de dentine 1 (DMP1),
la sialophosphoprotéine de dentine (DSPP) et la
phosphoglycoprotéine de matrice extracellulaire
(MEPE). Ces protéines ont été regroupées sur
la base de leurs caractéristiques biochimiques
et génétiques communes. D’abord considérées
comme spécifiques des tissus minéralisés de l’os
et de la dent, leur surexpression a été ensuite
mise en évidence au niveau d’une large variété
de tumeurs chez l’homme. Dans cette revue,
nous décrivons les rôles attribués aux protéines
SIBLING au niveau de chacune des étapes de la
progression cancéreuse et métastatique, ainsi
que de l’angiogenèse. <
Les protéines de la famille SIBLING
Le regroupement de cinq protéines des matrices minéralisées de l’os et de la dent au sein d’une famille appelée SIBLING (small integrin-binding ligand N-linkedglycoprotein) a été proposé pour la première fois par L.W.
Fisher et al. [1] sur la base de leurs caractéristiques
biochimiques et génétiques communes. Les principaux
membres de cette famille sont l’ostéopontine (OPN), la
sialoprotéine osseuse (BSP), la sialophosphoprotéine
de dentine (DSPP), la protéine matricielle de dentine 1
(DMP1) et la phosphoglycoprotéine de matrice extracellulaire (MEPE). Ces protéines, hautement glycosylées
et phosphorylées, ont d’abord été isolées à partir des
matrices extracellulaires minéralisées des os et de la
dent. Alors que l’OPN est la protéine SIBLING la mieux
étudiée, les autres protéines ont connu un regain
d’intérêt ces 20 dernières années, surtout après la mise
en évidence de leur expression ectopique en dehors
des tissus minéralisés et, notamment, au niveau des
cellules tumorales malignes. L’objet de cette revue est
de décrire les propriétés des protéines SIBLING dans le
Vignette (Photo © Inserm - Nicolas Ricard et Didier Grunwald).
1018
Bellahcene_Synthese.indd 1018
Outils moléculaires
de la progression tumorale
et de l’angiogenèse
Virginie Lamour, Marie-Julie Nokin, Aurélie Henry,
Vincent Castronovo, Akeila Bellahcène
Laboratoire de recherche
sur les métastases, GIGA
(groupe interdisciplinaire
de génoprotéomique appliquée)
-Cancer, Université de Liège,
Building 23, Sart Tilman, 4000
Liège, Belgique.
[email protected]
contexte du cancer. Ainsi, leur expression importante par différents
types de cancers chez l’homme (pour une revue détaillée, voir [2]) ne
sera mentionnée ici que dans quelques exemples utiles.
Chez l’homme, les gènes codant pour les SIBLING sont localisés au
niveau d’une région de 375 000 paires de bases sur le bras long du
chromosome 4. L.W. Fisher et al. ont observé que ces gènes présentent
de nombreuses similitudes, notamment au niveau de l’agencement de
leurs exons (Figure 1), suggérant qu’ils proviendraient d’un même gène
ancestral ayant subi des duplications et des modifications au cours du
temps [1].
Les cinq protéines partagent plusieurs domaines fonctionnels, tels que
des sites de liaison au calcium, le motif RGD (Arg-Glyc-Asp) qui assure
l’interaction entre ces protéines et les récepteurs de surface cellulaire
de type intégrine, et le domaine appelé ASARM (acidic serine and
aspartate-rich motif) qui est impliqué dans la minéralisation osseuse
(Figure 1). D’autres domaines sont plus spécifiques de certaines
SIBLING comme la séquence cryptique SVVYGLR (Figure 1) qui permet la
liaison de l’OPN aux intégrines 91 et 41. De manière générale, ces
protéines lient les récepteurs de type intégrine et le récepteur CD441
(Tableau I). Ces interactions activent des voies de signalisation aboutissant à l’adhésion, la migration et la survie cellulaires.
Les activités biologiques des SIBLING sont modulées par des processus
protéolytiques qui peuvent révéler des sites de liaison cryptiques et/ou
supprimer des domaines fonctionnels influençant, notamment, l’adhésion et la migration cellulaires. Les fonctions connues des SIBLING au
1
CD44 désigne une famille de protéines résultant de l’épissage alternatif de 10 exons du gène, fonctionnant dans la réponse immune et comme récepteur de l’acide hyaluronique [51].
m/s n° 11, vol. 29, novembre 2013
DOI : 10.1051/medsci/20132911019
07/11/2013 14:50:51
P
17
P
24
P P
P
62 76 81
99
115 117
P
Thrombine 165 185
P
P P
P
215 224 234
P
PP
P
COOH
254 263 275280303
287
17
BMP1
217
COOH
464 478
74
COOH
167
25
GAG
413
426
31 57
324
17
300
345
351
364-366
OPNc
NH2
58 71
COOH
SYNTHÈSE
17
REVUES
DDSHQSDESHHSDESDEL
OPNb
NH2
DMP1
513 aa
NH2
MMP3
MMP3
MMP7
MMP3
MMP7
152
P
159-161
134
106
79
PHEX
OPNa
314 aa
NH2
31
67 74
94 100
149
280
P
313
COOH
COOH
259
?
247 259 DGP
GAG
?
1301
DPP
MMP2
MMP20
477
478
16
BMP1
247-249
P
286-288
238
227
P
DSP
MEPE
525 aa
NH2
177
182
190
P
387
P P
336
P P
488-490
DSPP
1301 aa
NH2
P
130
150
190
209
222
275
17
41
49
81
BSP
317 aa
NH2
119
122
104
DDSSESSDSGSSSESDGD
Cathepsine B
PHEX
508
18
COOH
DDSSESSDSGSSSESDGD
Motif ASARM
Domaine de liaison au calcium
Domaine de liaison aux
cristaux d'hydroxyapatite
Région riche en Asp-Ser
Motif RGD
N-glycosylation
Région riche en Asp-Glu
Motif SVVYGLR
O-glycosylation
Peptide signal
Domaine de liaison à l'héparine
Site de clivage enzymatique
Site pour glycosaminoglycane
Site de phosphorylation
Figure 1. Principaux domaines structuraux et modifications post-traductionnelles potentielles des SIBLING. Cette famille comprend l’ostéopontine
(OPN), la protéine matricielle de dentine (DMP1), la sialoprotéine osseuse (BSP), la sialophosphoprotéine de dentine (DSPP) et la phosphoglycoprotéine de dentine (MEPE). L’OPN possède deux isoformes obtenues par épissage alternatif : les OPNb et c. Les exons 5 et 4 sont absents
dans l’OPNb et l’OPNc, respectivement. La séquence en acides aminés des protéines SIBLING est particulièrement riche en résidus de nature
acide (régions riches en Asp-Ser et Asp-Glu). Ces protéines présentent plusieurs domaines communs, tels que les motifs RGD (Arg-Gly-Asp) et
la séquence cryptique SVVYGLR de liaison aux intégrines. Le motif ASARM (acidic serine aspartate-rich MEPE-associated motif), les domaines de
liaison à l’hydroxypatite et les sites de clivage par PHEX (phosphate-regulating endopeptidase homologue, X-linked) impliqués dans le processus
de minéralisation sont indiqués. L’activité des SIBLING est régulée par des modifications post-traductionnelles, telles que la phosphorylation, la
glycosylation et/ou l’addition d’un glycosaminoglycane (GAG). Enfin, le clivage des SIBLING par des enzymes, telles que la thrombine et la BMP1
(protéine morphogénétique osseuse 1), génère des fragments protéiques dotés de propriétés spécifiques. Aa : acide aminé.
m/s n° 11, vol. 29, novembre 2013
Bellahcene_Synthese.indd 1019
1019
07/11/2013 14:50:51
OPN
BSP
DMP1
1
Cellule cancéreuse
Cellule apoptotique
Cellule normale 2
Cellule souche cancéreuse
Macrophage
3
Fibroblaste
BSP OPN
Intravasation
uPA
MMP
OPN
4
BSP
Extravasation
6
OPN
Prolifération
et survie
CFH
5
complément
Métastase au site distant
Figure 2. Rôles des protéines SIBLING dans les différentes étapes de la progression cancéreuse et
métastatique. Étapes 1-2 : au site primaire, les protéines SIBLING sécrétées par les cellules cancéreuses et par les cellules du stroma se lient aux récepteurs de surface cellulaire intégrines et CD44.
Cette liaison conduit à l’activation de voies de signalisation qui contrôlent la survie des cellules
cancéreuses et leur prolifération. Étape 3 : les cellules cancéreuses, qui se détachent de la tumeur
primaire, dégradent la membrane basale et envahissent le stroma avoisinant. Les MMP (matrix
metalloproteinase) et l’uPA (urokinase plasminogen activator) assurent la protéolyse de la matrice
extracellulaire. L’OPN induit l’activation de l’uPA et des MMP, la motilité cellulaire et l’invasion. De
plus, les SIBLING peuvent activer des MMP spécifiques (BSP-MMP2, OPN-MMP3 et DMP1-MMP9). L’OPN
agit également comme une molécule chimio-attractive pour les macrophages et promeut leur infiltration au sein de la tumeur. Étape 4 : afin de former des tumeurs secondaires à des sites distants,
les cellules tumorales empruntent, notamment, la circulation sanguine. Étape 5 : le transport des
cellules cancéreuses dans la circulation est une étape critique pour la formation de métastases car
celles-ci sont confrontées au système immunitaire de l’hôte. La BSP, la DMP1 et l’OPN sécrétées par
les cellules cancéreuses protègent ces dernières de la lyse par le système du complément (Facteur H
du complément, CFH). Étape 6 : au site distant, les cellules cancéreuses s’extravasent pour former
une colonie secondaire. L’expression des SIBLING par la colonie métastatique nouvellement formée va
favoriser sa prolifération et sa survie au travers de mécanismes similaires à ceux observés au niveau
du site primaire.
niveau des matrices extracellulaires minéralisées sont détaillées dans
une revue récente [3]. L’existence d’isoformes contribue également
à la diversité des fonctions attribuées aux SIBLING. Par exemple,
trois isoformes de l’OPN (a, b et c) ont été décrites et étudiées pour
leurs fonctions au niveau des cellules cancéreuses (Figure 1).
La régulation transcriptionnelle des gènes SIBLING a été particulièrement bien étudiée dans le contexte des différenciations ostéoblastique et odontoblastique. Les promoteurs des gènes codant
pour l’OPN, la BSP, la DMP1 et la DSPP contiennent de nombreuses
séquences consensus, telles que les sites de liaison aux facteurs de
1020
Bellahcene_Synthese.indd 1020
transcription AP1 (activator protein 1) et NFB. Runx2 (runt-related transcription factor 2) est un
facteur de transcription clé pour la
régulation des gènes impliqués dans
la biologie de l’os et, de ce fait,
il est aussi un élément régulateur
crucial de l’expression des SIBLING.
Toutes les protéines Runx sont intimement associées à la progression
tumorale, l’invasion et la formation
de métastases. De manière intéressante, Runx2 active l’expression de
l’OPN et de la BSP dans les cellules
cancéreuses mammaires humaines,
suggérant que l’expression des
SIBLING est soumise à la même régulation transcriptionnelle au niveau
des cellules osseuses et des cellules
cancéreuses (pour revue, voir [2]).
D’autres familles de facteurs de
transcription associés à la progression tumorale régulent l’expression
de l’OPN dans des modèles de cancer
du sein, de mélanome et de leucémie
(pour revue, voir [4]). Des études
détaillées du promoteur proximal
des gènes codant pour la DMP1 et la
DSPP sont nécessaires afin d’identifier les éléments régulateurs responsables de leur surexpression au
niveau des cellules cancéreuses.
Rôles des protéines SIBLING
au cours de la progression
tumorale et métastatique
Dans leur article séminal, D. Hanahan et R.A. Weinberg [5] ont résumé
les propriétés principales communes
aux cellules cancéreuses et qui les
différencient des cellules normales.
Chacune de ces caractéristiques est directement ou indirectement liée au gain de capacités nouvelles permettant
aux cellules cancéreuses d’acquérir un phénotype malin,
prolifératif et invasif. Il est tentant, à ce stade, de comparer les SIBLING à des outils qui aideraient les cellules
tumorales malignes à acquérir ces caractéristiques. Ainsi,
l’expression des SIBLING est associée à une prolifération
cellulaire accrue, un blocage des signaux restrictifs de
croissance, un échappement à l’immunité de l’hôte, et la
capacité d’invasion des tissus hôtes avoisinants (Figure 2).
m/s n° 11, vol. 29, novembre 2013
07/11/2013 14:50:59
v1
OPN
RGD
v3
OPN, BSP, DMP1
RGD
v5
OPN, BSP, DMP1
RGD
Intégrines
v6
OPN, DSPP
RGD
51
OPN
RGD
81
OPN
RGD
41
OPN
SVVYGLR
91
OPN
SVVYGLR
CD44s
OPN, DMP1
?
CD44v3
OPN
?
CD44v6
OPN
?
CD44v7
OPN
?
CD44
Tableau I. Récepteurs de surface cellulaire liant les protéines SIBLING.
Leurs fonctions durant ces différents processus mettent en jeu une série de
cascades de signalisation suite à leur liaison via des récepteurs spécifiques
(Tableau I) présents à la surface des cellules cancéreuses (Figure 3).
Adhésion cellulaire et prolifération
Les cellules cancéreuses interagissent avec les protéines de la famille
des SIBLING et/ou leurs multiples fragments protéolytiques grâce à
différents récepteurs de type intégrine, de manière dépendante ou
indépendante du motif RGD (Tableau I). Ainsi, la liaison de la BSP
aux intégrines v3 et v5 stimule l’adhésion, la prolifération et
la migration des cellules cancéreuses mammaires [6]. De plus, l’OPN
et la DMP1 interagissent avec le récepteur CD44 et certains de ses
variants exprimés à la surface des cellules cancéreuses. L’OPN se lie au
CD44v6 et induit la propagation de signaux cytoplasmiques activant
des intégrines et la migration des cellules cancéreuses de côlon [7].
Les cellules cancéreuses mammaires exprimant le récepteur v3
adhèrent à la matrice osseuse enrichie en BSP, ainsi qu’à la BSP recombinante lors d’expériences d’adhésion et d’invasion [8]. Le domaine
RGD de la DMP1 régule l’adhésion de cellules de la pulpe dentaire et
d’ostéoblastes in vitro (Figure 2, étape 1-2) [9].
Il est bien établi que les protéines SIBLING favorisent la prolifération
des cellules cancéreuses. L’OPN [50] stimule la prolifération des
cellules cancéreuses prostatiques humaines dans un modèle de xénogreffe chez la souris [10]. Des études plus récentes ont montré que les
isoformes a et b de l’OPN favorisent la survie et la prolifération des
cellules cancéreuses [11]. Les voies de signalisation intracellulaire par
lesquelles l’OPN exerce ses effets sur la prolifération et la migration
ont été bien caractérisées (pour revue, voir [12]). La surexpression de
la BSP au niveau des cellules cancéreuses pancréatiques stimule leur
m/s n° 11, vol. 29, novembre 2013
Bellahcene_Synthese.indd 1021
prolifération [13]. Aussi, la BSP recombinante favorise
la prolifération des cellules cancéreuses mammaires in
vitro [6]. Récemment, il a été démontré que la DSPP
jouait également un rôle positif dans la prolifération
des cellules de cancers oraux [14].
REVUES
Domaines
impliqués
Dégradation de la matrice extracellulaire et invasion
Les cellules tumorales ayant un haut potentiel migratoire et exprimant des protéases capables de dégrader
la matrice extracellulaire sont susceptibles d’envahir
les tissus avoisinants. Les protéines de la famille des
SIBLING, surexprimées au niveau des cellules cancéreuses, jouent un rôle dans le potentiel invasif de ces
cellules (Figure 2, étape 3). La surexpression de l’OPN
au niveau des cellules cancéreuses prostatiques augmente leur potentiel invasif et leur capacité à envahir
les vaisseaux sanguins dans un modèle murin [10].
Plusieurs études in vitro ont démontré que l’OPN stimule
la migration des cellules de nombreux types de cancers,
dont le mélanome [15], les cancers du sein [16] et de
la prostate [17]. Les trois isoformes a, b et c de l’OPN
sont surexprimées au niveau de certains cancers, comme
les gliomes de haut grade, avec une prédominance de la
forme b qui augmente le potentiel invasif des cellules
[18]. De la même façon, la transfection d’une lignée
cellulaire cancéreuse mammaire, afin d’y surexprimer la
BSP, stimule la migration et l’invasion in vitro [19].
De nombreuses études décrivent les mécanismes par
lesquels les protéines de la famille des SIBLING participent à la dégradation de la matrice extracellulaire.
L’intervention d’enzymes spécifiques régule les propriétés
pro-invasives et pro-migratoires des protéines SIBLING.
Par exemple, l’invasion des cellules de carcinomes hépatocellulaires est induite par des peptides de l’OPN clivée
par la MMP9 (métalloprotéinase matricielle 9) et la
thrombine [20]. Par ailleurs, la transglutamination de
l’OPN entraînerait la formation de polymères inactifs et
résistants à la protéolyse qui inhibent l’invasion et la
migration des cellules cancéreuses mammaires in vitro
[21]. En plus d’être clivées par les MMP, les SIBLING
jouent un rôle dans l’activation de ces enzymes. La BSP,
la DMP1 et l’OPN se lient et régulent l’activité des MMP2,
MMP9 et MMP3, respectivement [22]. De façon remarquable, l’expression des SIBLING est corrélée à celle de
leurs MMP respectives au niveau de nombreux types de
cancers [23, 24]. Les SIBLING activent les MMP en transformant les proMMP en forme enzymatique active ou en
réactivant des MMP maintenues sous leur forme inactive
par les inhibiteurs tissulaires des MMP (TIMP) [22]. La
BSP favorise l’invasion de lignées cellulaires cancéreuses
à tropisme osseux in vitro en adressant la MMP2 à la
surface cellulaire via les intégrines v3 [25]. La DMP1
SYNTHÈSE
SIBLING
Récepteurs
1021
07/11/2013 14:51:03
MMP2
BSP
MMP3
OPN
BSP
A
MMP9
DMP1
OPN
Intégrines
EGFR
C
B
OPN
C-Met
OPN
DMP1
CD44
CD44
CD44
E
F
G
D
FAK
?
JAK
c-Src
MEK1
NIK
FAK
ERK1
NIK
MKK4
Ras
STAT3
STAT3
JNK1
MEK1
ERK1
MEK1
ERK1
IKKα
IKKβ
p70S6k
Akt
mTOR
ERK1
MKK3/6
PKC
P38
MAPK
MEK1
PI3K
IKKα
p50 p65
PLCγ
IKKα
IKKβ
ERK1
PI3K
AP1
PTEN
Akt
p50 p65
AP1
Gènes cibles
Migration des
cellules cancéreuses
Survie des cellules
cancéreuses
Prolifération des
cellules cancéreuses
Angiogenèse
Métastases
Figure 3. Voies de signalisation activées par les SIBLING au niveau des cellules cancéreuses. La plupart des protéines SIBLING peuvent interagir
avec les récepteurs de surface cellulaire de type intégrine grâce à leur domaine RGD (voies A, B et C). L’OPN et la DMP1 ont été décrites également
comme pouvant interagir avec le récepteur CD44 (voies E, F et G). La liaison à ces récepteurs conduit à l’activation de voies de signalisation aboutissant à la régulation de gènes impliqués dans le contrôle de la croissance tumorale, la migration cellulaire, l’angiogenèse et la formation de
métastases. La liaison de l’OPN au CD44 stimule la migration et l’invasion cellulaire via la cascade de kinases (voie F). L’OPN, via sa liaison à CD44,
peut également activer c-Met, induisant la phosphorylation et l’activation de ERK (extracellular signal-regulated kinases) et Akt (voie E). L’OPN,
en se liant à l’intégrine v3 stimule la migration et l’invasion des cellules cancéreuses via l’activation de voies de signalisation aboutissant à
une activation de la croissance tumorale (voie C) (pour une revue détaillée des voies de signalisation activées par l’OPN, voir [12]). La liaison de
la BSP à l’intégrine v3 entraîne une invasion accrue des cellules tumorales via l’activation de FAK (focal adhesion kinase) et la phophorylation
de ERK (extracellular signal-regulated kinase) (voie A). Les voies de signalisation affectées par les autres membres de la famille des SIBLING au
niveau des cellules cancéreuses ne sont pas encore connues (voie G). Enfin, l’OPN, la BSP et la DMP1 peuvent favoriser la migration et l’invasion
des cellules cancéreuses via la liaison et l’activation des MMP (voie B). Les phosphorylations sont représentées par des points rouges. STAT3 :
signal transducer and activator of transcription 3 ; JAK : Janus kinase ; JNK1 : c-jun N-terminal kinase ; AP1 : activating protein 1 ; NIK : nuclear
factor kB-inducing kinase ; IKK : IB kinase ; mTOR : mammalian target of rapamycin ; PLC : phospholipase C  ; PKC : protéine kinase C ; PTEN :
phosphatase and tensin homolog.
lie la MMP9 aux intégrines, et peut-être au CD44, et augmente ainsi le
potentiel invasif des cellules de cancer du côlon in vitro [26].
Échappement au système du complément
Les SIBLING apparaissent comme des régulateurs essentiels du potentiel métastatique des cellules cancéreuses. Au cours du long et périlleux parcours de la cascade métastatique (Figure 2), la survie des
cellules tumorales requiert de contourner de façon efficace le système
immunitaire de l’hôte. Un acteur important du système immunitaire
inné est le système du complément. Il a été démontré que l’OPN, la
DMP1 et la BSP peuvent se lier à un élément du système du complément, le facteur H, pour former des complexes de haut poids molécu1022
Bellahcene_Synthese.indd 1022
laire détectables dans le sérum [27, 28]. Cette liaison
au facteur H s’oppose à la formation du complexe
d’attaque membranaire et protège ainsi les cellules
cancéreuses qui expriment les SIBLING de la lyse induite
par le système du complément (Figure 2, étape 5).
Formation de métastases
La formation de métastases est un processus complexe
qui conduit à l’implantation et à la prolifération de
cellules cancéreuses à des sites secondaires distants.
Ce processus implique l’évasion des cellules tumorales
de la tumeur primaire, leur passage dans des capillaires
m/s n° 11, vol. 29, novembre 2013
07/11/2013 14:51:03
OPN
VEGF
OPN
OPN
VEGF
DMP1
VEGF
DMP1
DMP1
VEGF
OPN
REVUES
Cellule cancéreuse
DMP1
OPN
PI3K
Akt
DMP1
VEGF
aVb3
CD44
CD44
PI3K
Akt
SYNTHÈSE
VEGF
aVb3
VE-cadhérine
active
Src
Csk
eNOS
NO
p27
ERK1/2
Cellule endothéliale
Induction de la prolifération
et de la migration
Formation de tubes
Csk
Cellule endothéliale
Cellule endothéliale
Inhibition de la prolifération
et de la migration
Figure 4. Rôle des SIBLING dans l’angiogenèse. Les cellules cancéreuses sécrètent du VEGF (vascular endothelial growth factor) qui se lie à son récepteur principal, le VEGFR-2, à la surface des cellules endothéliales, induisant ainsi l’activation de la voie PI3K/Akt/ERK1/2 (extracellular signal-regulated kinases 1/2) dans ces cellules, ainsi que la prolifération et la migration de ces cellules. L’OPN et la DMP1 sont capables de renforcer ou d’inhiber
la signalisation du VEGF-VEGFR-2, respectivement. L’OPN, en se liant au récepteur v3, active la voie PI3K/Akt menant à la production de monoxyde
d’azote (NO) via l’activation de l’eNOS (endothelial NO synthase). Le NO va stimuler la prolifération et la migration des cellules endothéliales, ainsi
que la formation de tubes. Contrairement à l’OPN, la DMP1 agit comme une molécule anti-angiogénique. La liaison du VEGF au VEGF-R2 active la kinase
Src qui inactive la VE-cadhérine (vascular endothelial-cadherin), un élément essentiel des jonctions adhérentes entre les cellules endothéliales.
S’opposant à l’action du VEGF, la DMP1 qui se lie au récepteur CD44, induit une augmentation de l’expression de la VE-cadhérine membranaire. La VEcadhérine active la kinase Csk (C-Src kinase) et induit p27, un inhibiteur du cycle cellulaire, et donc mime le processus d’inhibition de croissance par
contact. La VE-cadhérine est aussi capable d’inhiber la phosphorylation du VEGFR-2 et ainsi d’inactiver toute la voie de signalisation en aval. De cette
façon, la DMP1interfère avec la voie du VEGF pour inhiber la prolifération et la migration des cellules endothéliales.
sanguins et/ou lymphatiques, et leur prolifération au niveau d’un
site distant pour générer une tumeur secondaire ou métastase (pour
revue, voir [29]). Les SIBLING pourraient jouer un rôle capital dans
la formation des métastases car elles sont impliquées, comme décrit
précédemment, dans l’adhésion cellulaire, la migration et la dégradation de la matrice.
Il a été démontré dans plusieurs études que l’OPN et la BSP jouent un
rôle prométastatique (pour revue, voir [30]). Les tumeurs susceptibles d’évoluer vers un stade plus avancé présentent une expression
de SIBLING augmentée ou apparaissant de novo. La surexpression de
l’OPN dans des cellules épithéliales mammaires de rat Rama 37 non
métastatiques induit le développement de métastases pulmonaires
chez 55 % des animaux chez lesquels la xénogreffe sous-cutanée des
cellules a entraîné le développement d’une tumeur primaire [31]. À
l’inverse, son inhibition à l’aide d’oligonucléotides anti-sens dans les
m/s n° 11, vol. 29, novembre 2013
Bellahcene_Synthese.indd 1023
cellules cancéreuses mammaires MDA-MB-231 réduit
la formation de métastases osseuses [32]. De plus, il
a été démontré récemment que l’OPN exogène joue un
rôle important dans la formation de métastases à partir
de cellules de mélanome et d’ostéosarcome humains
[33]. L’expression élevée de SIBLING est associée aux
cancers ostéotropiques, comme par exemple le cancer
du sein [34] ou de la prostate [35]. Une étude de génomique fonctionnelle a décrit dans les cellules de cancer
du sein une signature favorable au développement de
métastases osseuses comprenant l’OPN et l’interleukine
11 associées, soit au récepteur de la chimiokine CXCR4,
soit au facteur de croissance des tissus conjonctifs
(CTGF) dans les cellules de cancer du sein [36]. Aussi, la
surexpression de la BSP dans les cellules MDA-MB-231
1023
07/11/2013 14:51:06
augmente la formation de métastases osseuses [37]. L’affinité pour
l’os des cellules cancéreuses qui expriment la BSP a été validée dans
une étude où la seule surexpression de la BSP dans des cellules cancéreuses mammaires qui métastasent au cerveau est suffisante pour
induire leur tropisme osseux, alors qu’aucune lésion osseuse n’est
observée avec les cellules contrôles [38]. L’expression des SIBLING
par les carcinomes du sein et de la prostate a permis de proposer
l’hypothèse selon laquelle les cellules cancéreuses peuvent acquérir un
phénotype ostéoblastique et dont l’adhésion, la prolifération et/ou la
survie sont favorisées au niveau du tissu osseux [39, 40]. Il est remarquable que des facteurs de transcription essentiels à l’expression des
gènes impliqués dans l’identité osseuse, tels que Runx2 et osterix, sont
aussi exprimés au niveau des cellules cancéreuses mammaires et y
régulent l’expression de certaines SIBLING [41].
Angiogenèse
La tumeur est dépendante d’un apport constant en oxygène et en
nutriments via la circulation sanguine pour sa croissance et pour sa
dissémination potentielle. Le récepteur de type intégrine v3 est
surexprimé à la surface des cellules endothéliales activées et joue
un rôle clé dans le processus d’angiogenèse [42]. Différentes études
ont démontré que les SIBLING, et notamment l’OPN et la BSP, sont des
molécules pro-angiogéniques. L’OPN interagit via son domaine RGD
avec les intégrines v3 présentes à la surface des cellules endothéliales et induit la voie de signalisation PI3K (phosphoinositide
3-kinase)/Akt (protéine kinase B) menant à l’activation de l’eNOS
(endothelial NO synthase) et à la production de NO (monoxyde
d’azote). Celui-ci induit la prolifération et la migration des cellules
endothéliales ainsi que la formation de tubes [43]. L’influence de
l’OPN sur la genèse de nouveaux capillaires infiltrant les tumeurs a
été démontrée dans de nombreux modèles in vitro et in vivo [44, 45].
Une étude récente suggère que seule l’OPNa serait capable d’induire
la sécrétion de VEGF (vascular endothelial growth factor) au niveau
des cellules cancéreuses pulmonaires. L’OPNc aurait plutôt tendance
à diminuer la production de VEGF, et l’OPNb n’aurait pas d’effet sur
cette sécrétion [46]. Des expériences ont démontré que le blocage
de la liaison des SIBLING aux intégrines est une approche prometteuse pour l’inhibition de l’angiogenèse et la croissance tumorale
associée. Par exemple, le blocage de la liaison de l’OPNa inhibe
l’angiogenèse et empêche le développement de cancer pulmonaire
chez la souris [44]. Sur la base de la présence d’un motif RGD au
niveau de leur séquence primaire, les autres protéines SIBLING sont
également susceptibles d’interagir avec les cellules endothéliales.
La BSP favorise la formation de nouveaux vaisseaux dans un modèle
de membrane chorioallantoïdienne (CAM) et ce, via les intégrines
v3 [47].
Contrairement à l’OPN et à la BSP, nous avons récemment montré que
la protéine DMP1 possède des propriétés anti-angiogéniques. En effet,
la DMP1 est capable d’interférer avec l’activation des cellules HUVEC
(human umbilical vein endothelial cells) par le VEGF en empêchant
la phosphorylation de son principal récepteur, le VEGFR-2 [48]. Ainsi
deux protéines de la famille SIBLING, l’OPN et la DMP1, en se liant à
1024
Bellahcene_Synthese.indd 1024
leurs récepteurs de surface cellulaire au niveau des
cellules endothéliales, activent des voies de signalisation différentes et induisent des effets complètement
opposés sur le processus complexe qu’est l’angiogenèse
(Figure 4). Cette observation n’est probablement pas
sans rapport avec le fait que l’expression de l’OPN par
les cellules cancéreuses est largement corrélée à un
mauvais pronostic, alors que l’expression de DMP1 au
niveau de la tumeur primaire est plutôt un facteur de
bon augure pour les patientes présentant un cancer du
sein [49].
Conclusion
Depuis la première mise en évidence de la surexpression
ectopique des protéines SIBLING au niveau de différents types de cancers humains, nos connaissances ont
beaucoup évolué quant à la régulation de leur expression et à leur mode d’action grâce à l’effort conjoint
des chercheurs dans ce domaine. L’intérêt actuel de
ces derniers se concentre sur la détection sérique de
ces protéines et leur utilisation comme marqueurs
diagnostiques et pronostiques potentiels du cancer.
Ainsi, un niveau sérique élevé d’OPN est un marqueur
avéré de progression métastatique chez les patients
atteints de cancers du sein, de la prostate ou du rein.
Les concentrations de BSP et de DSPP sont augmentées
dans le sérum des patients cancéreux. En particulier, le
taux de DSPP circulante est significativement différent
chez un sujet sain et un sujet présentant une tumeur de
bas grade. Au vu de leurs fonctions diverses en relation
avec la progression cancéreuse et métastatique, l’autre
attrait des protéines SIBLING réside dans le fait qu’elles
représentent des cibles prometteuses pour la thérapie
anticancéreuse. À ce jour, plusieurs études utilisant
des modèles animaux ont démontré que l’inhibition de
l’expression des SIBLING, ou l’interférence avec leurs
récepteurs spécifiques, permet d’inhiber significativement la progression tumorale et métastatique. ‡
SUMMARY
SIBLING proteins: molecular tools for tumor
progression and angiogenesis
The small integrin-binding ligand N-linked glycoprotein
(SIBLING) family consists of osteopontin (OPN), bonesialoprotein (BSP), dentin matrix protein 1 (DMP1), dentin sialophosphoprotein (DSPP) and matrix extracellular phosphoglycoprotein (MEPE). These proteins, initially
identified in bone and teeth, share many structural characteristics. It is now well established that they are over
expressed in many tumors and play a critical role at
different steps of cancer development. In this review, we
m/s n° 11, vol. 29, novembre 2013
07/11/2013 14:51:08
Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt concernant les données publiées dans
cet article.
RÉFÉRENCES
1. Fisher LW, Fedarko NS. Six genes expressed in bones and teeth encode the current members of the
SIBLING family of proteins. Connect Tissue Res 2003 ; 44 : 33-40.
2. Bellahcene A, Castronovo V, Ogbureke KU, et al. Small integrin-binding ligand N-linked
glycoproteins (SIBLINGs) : multifunctional proteins in cancer. Nat Rev Cancer 2008 ; 8 : 212-26.
3. Staines KA, MacRae VE, Farquharson C. The importance of the SIBLING family of proteins on
skeletal mineralisation and bone remodelling. J Endocrinol 2012 ; 214 : 241-55.
4. El-Tanani MK, Campbell FC, Kurisetty V, et al. The regulation and role of osteopontin in malignant
transformation and cancer. Cytokine Growth Factor Rev 2006 ; 17 : 463-74.
5. Hanahan D, Weinberg RA. Hallmarks of cancer : the next generation. Cell 2011 ; 144 : 646-74.
6. Sung V, Stubbs JT, 3rd, Fisher L, et al. Bone sialoprotein supports breast cancer cell adhesion
proliferation and migration through differential usage of the alpha(v)beta3 and alpha(v)beta5
integrins. J Cell Physiol 1998 ; 176 : 482-94.
7. Lee JL, Wang MJ, Sudhir PR, et al. Osteopontin promotes integrin activation through outside-in
and inside-out mechanisms : OPN-CD44V interaction enhances survival in gastrointestinal cancer
cells. Cancer Res 2007 ; 67 : 2089-97.
8. Pecheur I, Peyruchaud O, Serre CM, et al. Integrin alpha(v)beta3 expression confers on tumor cells
a greater propensity to metastasize to bone. Faseb J 2002 ; 16 : 1266-8.
9. von Marschall Z, Fisher LW. Dentin matrix protein-1 isoforms promote differential cell attachment
and migration. J Biol Chem 2008 ; 283 : 32730-40.
10. Khodavirdi AC, Song Z, Yang S, et al. Increased expression of osteopontin contributes to the
progression of prostate cancer. Cancer Res 2006 ; 66 : 883-8.
11. Courter D, Cao H, Kwok S, et al. The RGD domain of human osteopontin promotes tumor growth
and metastasis through activation of survival pathways. PLoS One 2010 ; 5 : e9633.
12. Ahmed M, Behera R, Chakraborty G, et al. Osteopontin : a potentially important therapeutic target
in cancer. Expert Opin Ther Targets 2011 ; 15 : 1113-26.
13. Kayed H, Kleeff J, Keleg S, et al. Effects of bone sialoprotein on pancreatic cancer cell growth,
invasion and metastasis. Cancer Lett 2007 ; 245 : 171-83.
14. Joshi R, Tawfik A, Edeh N, et al. Dentin sialophosphoprotein (DSPP) gene-silencing inhibits key
tumorigenic activities in human oral cancer cell line, OSC2. PLoS One 2010 ; 5 : e13974.
15. Rangaswami H, Kundu GC. Osteopontin stimulates melanoma growth and lung metastasis through
NIK/MEKK1-dependent MMP-9 activation pathways. Oncol Rep 2007 ; 18 : 909-15.
16. Khan SA, Cook AC, Kappil M, et al. Enhanced cell surface CD44 variant (v6, v9) expression by
osteopontin in breast cancer epithelial cells facilitates tumor cell migration : novel posttranscriptional, post-translational regulation. Clin Exp Metastasis 2005 ; 22 : 663-73.
17. Irby RB, McCarthy SM, Yeatman TJ. Osteopontin regulates multiple functions contributing to
human colon cancer development and progression. Clin Exp Metastasis 2004 ; 21 : 515-23.
18. Yan W, Qian C, Zhao P, et al. Expression pattern of osteopontin splice variants and its functions on
cell apoptosis and invasion in glioma cells. Neuro Oncol 2010 ; 12 : 765-75.
19. Sharp JA, Waltham M, Williams ED, et al. Transfection of MDA-MB-231 human breast carcinoma
cells with bone sialoprotein (BSP) stimulates migration and invasion in vitro and growth of
primary and secondary tumors in nude mice. Clin Exp Metastasis 2004 ; 21 : 19-29.
20. Takafuji V, Forgues M, Unsworth E, et al. An osteopontin fragment is essential for tumor cell
invasion in hepatocellular carcinoma. Oncogene 2007 ; 26 : 6361-71.
21. Mangala LS, Arun B, Sahin AA, Mehta K. Tissue transglutaminase-induced alterations in
extracellular matrix inhibit tumor invasion. Mol Cancer 2005 ; 4 : 33.
22. Fedarko NS, Jain A, Karadag A, Fisher LW. Three small integrin binding ligand N-linked
glycoproteins (SIBLINGs) bind and activate specific matrix metalloproteinases. Faseb J 2004 ; 18 :
734-6.
23. Fisher LW, Jain A, Tayback M, Fedarko NS. Small integrin binding ligand N-linked glycoprotein gene
family expression in different cancers. Clin Cancer Res 2004 ; 10: 8501-11.
24. Ogbureke KU, Nikitakis NG, Warburton G, et al. Up-regulation of SIBLING proteins and correlation
with cognate MMP expression in oral cancer. Oral Oncol 2007 ; 43 : 920-32.
25. Karadag A, Ogbureke KU, Fedarko NS, Fisher LW. Bone sialoprotein, matrix metalloproteinase
2, and alpha(v)beta3 integrin in osteotropic cancer cell invasion. J Natl Cancer Inst 2004 ; 96 :
956-65.
26. Karadag A, Fedarko NS, Fisher LW. Dentin matrix protein 1 enhances invasion potential of colon
cancer cells by bridging matrix metalloproteinase-9 to integrins and CD44. Cancer Res 2005 ; 65 :
11545-52.
27. Fedarko NS, Fohr B, Robey PG, et al. Factor H binding to bone sialoprotein and osteopontin
enables tumor cell evasion of complement-mediated attack. J Biol Chem 2000 ; 275 : 16666-72.
m/s n° 11, vol. 29, novembre 2013
Bellahcene_Synthese.indd 1025
REVUES
LIENS D’INTÉRÊT
28. Jain A, Karadag A, Fohr B, et al. Three SIBLINGs (small integrin-binding
ligand, N-linked glycoproteins) enhance factor H’s cofactor activity
enabling MCP-like cellular evasion of complement-mediated attack. J Biol
Chem 2002 ; 277 : 13700-8.
29. Fidler IJ. The pathogenesis of cancer metastasis : the ‘seed and soil’
hypothesis revisited. Nat Rev Cancer 2003 ; 3 : 453-8.
30. Wai PY, Kuo PC. Osteopontin : regulation in tumor metastasis. Cancer
Metastasis Rev 2008 ; 27 : 103-18.
31. Oates AJ, Barraclough R, Rudland PS. The identification of osteopontin as
a metastasis-related gene product in a rodent mammary tumour model.
Oncogene 1996 ; 13 : 97-104.
32. Adwan H, Bauerle TJ, Berger MR. Downregulation of osteopontin and bone
sialoprotein II is related to reduced colony formation and metastasis
formation of MDA-MB-231 human breast cancer cells. Cancer Gene Ther
2004 ; 11 : 109-20.
33. Mandelin J, Lin EC, Hu DD, et al. Extracellular and intracellular mechanisms
that mediate the metastatic activity of exogenous osteopontin. Cancer
2009 ; 115 : 1753-64.
34. Bellahcene A, Merville MP, Castronovo V. Expression of bone sialoprotein, a
bone matrix protein, in human breast cancer. Cancer Res 1994 ; 54 : 2823-6.
35. Waltregny D, Bellahcene A, Van Riet I, et al. Prognostic value of bone
sialoprotein expression in clinically localized human prostate cancer. J Natl
Cancer Inst 1998 ; 90 : 1000-8.
36. Kang Y, Siegel PM, Shu W, et al. A multigenic program mediating breast
cancer metastasis to bone. Cancer Cell 2003 ; 3 : 537-49.
37. Zhang JH, Tang J, Wang J, et al. Over-expression of bone sialoprotein
enhances bone metastasis of human breast cancer cells in a mouse model.
Int J Oncol 2003 ; 23 : 1043-8.
38. Zhang JH, Wang J, Tang J, et al. Bone sialoprotein promotes bone metastasis
of a non-bone-seeking clone of human breast cancer cells. Anticancer Res
2004 ; 24 : 1361-8.
39. Koeneman KS, Yeung F, Chung LW. Osteomimetic properties of prostate cancer
cells : a hypothesis supporting the predilection of prostate cancer metastasis
and growth in the bone environment. Prostate 1999 ; 39 : 246-61.
40. Bellahcene A, Bachelier R, Detry C, et al. Transcriptome analysis reveals an
osteoblast-like phenotype for human osteotropic breast cancer cells. Breast
Cancer Res Treat 2007 ; 101 : 135-48.
41. Barnes GL, Javed A, Waller SM, et al. Osteoblast-related transcription factors
Runx2 (Cbfa1/AML3) and MSX2 mediate the expression of bone sialoprotein
in human metastatic breast cancer cells. Cancer Res 2003 ; 63 : 2631-7.
42. Brooks PC, Clark RA, Cheresh DA. Requirement of vascular integrin alpha v
beta 3 for angiogenesis. Science 1994 ; 264 : 569-71.
43. Wang Y, Yan W, Lu X, et al. Overexpression of osteopontin induces
angiogenesis of endothelial progenitor cells via the avbeta3/PI3K/AKT/
eNOS/NO signaling pathway in glioma cells. Eur J Cell Biol 2011 ; 90 : 642-8.
44. Cui R, Takahashi F, Ohashi R, et al. Abrogation of the interaction between
osteopontin and alphavbeta3 integrin reduces tumor growth of human lung
cancer cells in mice. Lung Cancer 2007 ; 57 : 302-10.
45. Dai J, Peng L, Fan K, et al. Osteopontin induces angiogenesis through activation
of PI3K/AKT and ERK1/2 in endothelial cells. Oncogene 2009 ; 28 : 3412-22.
46. Blasberg JD, Goparaju CM, Pass HI, Donington JS. Lung cancer osteopontin
isoforms exhibit angiogenic functional heterogeneity. J Thorac Cardiovasc
Surg 2010 ; 139 : 1587-93.
47. Bellahcene A, Bonjean K, Fohr B, et al. Bone sialoprotein mediates human
endothelial cell attachment and migration and promotes angiogenesis. Circ
Res 2000 ; 86 : 885-91.
48. Pirotte S, Lamour V, Lambert V, et al. Dentin matrix protein 1 induces
membrane expression of VE-cadherin on endothelial cells and inhibits VEGFinduced angiogenesis by blocking VEGFR-2 phosphorylation. Blood 2011 ;
117 : 2515-26.
49. Bucciarelli E, Sidoni A, Bellezza G, et al. Low dentin matrix protein 1
expression correlates with skeletal metastases development in breast
cancer patients and enhances cell migratory capacity in vitro. Breast Cancer
Res Treat 2007 ; 105 : 95-104.
50. Chabas D. L’ostéopontine, une molécule aux multiples facettes. Med Sci
(Paris) 2005 ; 21 : 832-8.
51. Orian-Rousseau V. CD44, un régulateur de la croissance et de l’invasion
cellulaire. Med Sci (Paris) 2003 ; 19 : 405-7.
52. Bidard FC, Poupon MF. Biologie du processus métastatique. Med Sci (Paris)
2012 ; 28 : 89-95.
SYNTHÈSE
describe the roles of SIBLING proteins at different stages of cancer progression including cancer cell adhesion, proliferation, migration, invasion,
metastasis and angiogenesis. ‡
TIRÉS À PART
A. Bellahcène
1025
07/11/2013 14:51:08
Téléchargement