juin 2012 Le producteur de Lait québécois
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animaux des deux groupes. L’ADN a
été isolé de la semence des taureaux
comme source de matériel génétique.
On a procédé au séquençage du gène
de l’OPN, qui s’étend sur une région
de 15 000 paires de base du génome
bovin, et on a comparé les lectures
obtenues pour chaque taureau. Nos
résultats révèlent que le gène de
l’OPN observé dans ces deux groupes
(les taureaux au haut et au bas du
classement) différait à quatre endroits
(quatre polymorphismes de nucléotide
simple ou SNP). On a ensuite testé
ces différences et leur rôle dans le
mode d’action de l’ostéopontine. On a
identifié un lien entre les marqueurs
SNP du gène de l’OPN, le nombre de
cellules immunes du lait (SC) et, possi-
blement, le degré de sensibilité d’une
vache à la mammite2.
LES SNP SONT-ILS DES
MARQUEURS DE POSITION OU
DE FONCTION – QUEL SERAIT
L’AVANTAGE D’UN MARQUEUR
POSITIONNEL?
À mesure qu’on s’approche du nou-
veau plafond de 400 000 cellules par
millilitre de lait (but de 200 000 cs/mL),
les marqueurs SNP associés aux CCS
plus bas seront mis en évidence dans
la sélection génétique. De plus, les
marqueurs qui ont la capacité de jouer
un rôle, comme l’OPN, en fournissant
un signe précoce de l’apparition d’une
infection, deviennent particulièrement
intéressants. Grâce à la séquence
intégrale du génome bovin, il y a de
nombreux SNP, mais on fait toujours
face au défi énorme de prévoir les rap-
ports entre génotypes et phénotypes.
Afin de mettre notre hypothèse à
l’épreuve, nous avons entrepris une
étude distincte2 fondée sur des ren-
seignements concernant les taureaux
tirés de la banque de données du
Réseau laitier canadien. Nous avons
utilisé la valeur d’élevage espérée
(VÉE) pour la cote de cellules soma-
tiques. Les données compilées sur
les taureaux ont aussi été mises à
profit. En effet, ceux-ci reçoivent une
évaluation génétique calculée à partir
des dossiers sur la cote de cellules
somatiques de leurs filles, ce qui peut
représenter des milliers de dossiers
pour chaque taureau. Par conséquent,
cette information est plus pertinente
que les dossiers des cycles de produc-
tion de 305 jours des vaches laitières
(voir Figure 1) et plus précise.
Étant donné que l’ostéopontine est
un activateur précoce des cellules T, ce
gène représentait un excellent choix
pour analyser les défenses naturelles
contre la mammite. Nous avons utilisé
les cotes de cellules somatiques consi-
gnées par le Réseau laitier canadien
parce qu’il y a une preuve raisonna-
blement solide nous portant à croire
que les cotes de cellules somatiques
constituent une mesure plus fidèle de
la santé mammaire et que des cotes
recherche
Plusieurs facteurs environnementaux influencent le rendement de la vache. Parmi
les plus évidents, on peut citer la régie du troupeau, l’âge de la vache et le nombre
de lactations. Ces facteurs non génétiques influencent les évaluations de la vache et,
par conséquent, sont considérés dans l’évaluation génétique qu’on appelle l’index de
sélection. L’épreuve de taureau est également utilisée dans les systèmes d’évalua-
tion génétique au Canada. Elle est ajustée pour tenir compte des effets environne-
mentaux et incorpore le rendement de tous les ancêtres, frères, sœurs et progéni-
ture – éléments importants du système complexe d’évaluation génétique. L’épreuve
de taureau est préférée à l’index de sélection lorsque les données de phénotype
(dossiers de santé ou de production bien définis) sont consignées globalement et
donc accessibles aux fins de l’évaluation.
FIGURE 1.
plus basses sembleraient indiquer une
aptitude à résister à la mammite.
Nous avons ensuite comparé les
données recueillies sur 6 453 tau-
reaux dont l’évaluation génétique
tombait dans l’un ou l’autre des deux
groupes extrêmes. Les échantillons
des 150 taureaux classés les plus bas
et ceux des 150 taureaux classés les
plus hauts sur l’échelle de la valeur
d’élevage espérée (VÉE) pour la cote
de cellules somatiques ont été com-
parés afin de voir s’il y a des diffé-
rences dans le gène de l’OPN chez les