Le Figaro - France : Ce que nos enfants n'apprennent plus au collège
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/08/27/01016-20110827ARTFIG00002-ce-que-nos-enfants-n-apprennent-plus-au-college.php[02/09/2011 18:27:47]
l'empereur Wu (140-87 avant J.-C.), ou «l'Inde classique aux IVe et Ve siècles»,
au sein de la partie «Regards sur des mondes lointains» représentant 10 % du
temps consacré à l'Histoire de la classe de sixième - Au choix, l'empire du
Ghana (VIIIe-XIIe siècles), l'empire du Mali (XIIIe-XIVe siècles), l'empire
Songhaï (XIIe-XVIe siècles) ou le Monomotapa (XVe-XVIe siècles), au sein de la
partie «Regards sur l'Afrique» représentant 10 % du temps consacré à l'Histoire
de la classe de cinquième. Cette partie comprend l'étude de la naissance et du
développement des traites négrières (traites orientales et internes à l'Afrique
noire).
La connaissance des histoires de la Chine, de l'Inde ou de l'Afrique est
importante et passionnante, notamment à l'heure de la mondialisation.
Cependant, force est de constater que, mathématiquement, ces nouvelles
thématiques s'intègrent dans les programmes aux dépens de parties capitales
de l'histoire de France ou de l'Europe. Il ne s'agit pas, bien sûr, d'établir une
quelconque hiérarchie aberrante entre les civilisations: le règne de Louis XIV
(1643-1715) n'est ni supérieur ni inférieur à celui de Kankou Moussa, roi du Mali
de 1312 à 1332. Il faut tout simplement parvenir à un bon équilibre entre
l'étude de l'histoire de France et celle des civilisations extra-européennes.
Le contraste est saisissant avec le nouveau programme de seconde qui est,
quant à lui, marqué par un européocentrisme caricatural. Le monde n'y est en
effet perçu qu'à l'aune de l'Europe: «Les Européens dans le peuplement de la
Terre», «Nouveaux horizons géographiques et culturels des Européens à
l'époque moderne»... L'ancienne partie consacrée à «La Méditerranée au XIIe
siècle: carrefour de trois civilisations», qui permettait de mesurer les échanges,
les contacts (pacifiques et conflictuels) et les influences entre l'Occident
chrétien, l'Empire byzantin et le monde musulman a disparu, au profit d'une
lecture strictement européenne du Moyen Age. Il aurait bien mieux valu
prioriser en collège l'étude de l'histoire du bassin méditerranéen, de la France et
de l'Europe pour approfondir au lycée l'étude des civilisations extra-européennes
en leur consacrant une vraie place dans les programmes, bien loin du «zapping»
proposé en cinquième.
La place des traites négrières dans les programmes de collège soulève un autre
questionnement. Elles sont mentionnées cinq fois dans le seul encadré du
programme consacré à la partie «Regards sur l'Afrique», avant de donner lieu à
un thème du programme de quatrième, «Les traites négrières et l'esclavage»,
puis à une étude de l'abolition de l'esclavage en France en 1848 dans le thème
2. Il aurait probablement mieux valu resserrer l'étude des différentes traites
négrières sans, bien entendu, dénaturer cette réalité historique fondamentale.
L'histoire de France facilite l'intégration
L'argument souvent utilisé selon lequel ces nouveaux programmes ont
notamment été conçus pour épouser la diversité culturelle des élèves est
contestable. Ce raisonnement risquerait d'aboutir à un éparpillement des
thèmes et des champs d'étude, rendant encore plus difficile l'assimilation des
connaissances. Pourquoi ne pas considérer que les élèves, quelle que soit leur
origine, sont français et, à ce titre, ont droit à l'histoire de France la plus
complète? Il serait ainsi particulièrement intéressant d'intégrer dans les
programmes des séquences de cours sur l'histoire de l'immigration en France et
en Europe, du Moyen Age à nos jours. Pourquoi ne pas proposer des dossiers
consacrés à ces immigrés qui ont fait la France, qu'ils soient des anonymes ou
des « grands personnages»? Selon une enquête de l'Ined (rapport «Trajectoires
et origines», 2010), bien que de nationalité française, 37 % des jeunes d'origine
étrangère ne se sentent pas français. Pour épouser la diversité culturelle des
élèves, rien ne vaut l'histoire de France... Les parcours de Blaise Diagne,
premier ressortissant d'Afrique noire à devenir ministre, ou de Romain Gary
(Roman Kacew de son vrai nom) sont, à ce titre, exemplaires. «Je n'ai pas une
goutte de sang français dans mes veines mais la France coule dans mes
veines», aimait à rappeler ce dernier. En étudiant les Guyanais Félix Eboué et
Gaston Monnerville, premier homme noir à devenir président du Sénat, on peut
L'aéronautique
Un retour sur les grands
moments de l'aviation.
La justice
internationale
Les arcanes, les progrès et
les limites.
Mariages princiers
Monaco et Buckingham
offrent du rêve. Analyse et
archives.
Découvrez Mon Figaro Select
Ajouter
Elysée 2012: Le Maire vise les
allocations chômage
Dans un long entretien accordé à L'Express,
Bruno Le Maire, le ministre de l'agriculture
chargé de coordonner la réflexion au sein de
l'UMP sur le programme de 2012, avance une...
Par Marc Landré
Dernières notes du blog
» Pourquoi la rentrée sociale sera calme
» Pôle emploi : Charpy sort bel et bien un...
» Guillaume Richard (02) : "Le bilan de la...
» Elysée 2012: le livre rouge du duo...
Voir le blog
L'Eglise de France veut-elle
encore transmettre sa foi ?
Newsletters
Mobile
Carrière
Nouveauté
Rencontres