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Dossier d'accompagnement
Venezuela
www.theatre-tete-noire.com
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Contact : Théâtre de la Tête Noire
fanny.prudhomme@theatre-tete-noire.com
T 02 38 73 14 14
Le Théâtre de la Tête Noire, scène conventionnée pour les écritures contemporaines, est subventionné par la Ville de Saran,
le Ministère de la Culture et de la Communication—DRAC Centre - Val de Loire, la Région Centre- Val de Loire, le
Département du Loiret.
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SOMMAIRE
Distribution 3
La pièce et l'auteur 4
Début de la pièce : extrait du texte 5
L'affiche du spectacle 7
A propos de la pratique du "train surfing" 8
D'autres liens possibles à partir du train surfing 9
Note d’intention : Cette jeunesse qui déraille … 10
La vidéo ou la figure disparue de Fraggel 14
La scénographie : une géographie intime et chaotique 16
La musique : Rone 21
Les mouvements chorégraphiques : Alcides Valente 23
La lumière : Jonathan Douchet 25
Les costumes : Floriane Gaudin 26
Les comédiens 30
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Distribution
Texte : Guy Helminger, Editions Théâtrales
Traduction de l’allemand (Luxembourg) par Anne Monfort, avec le soutien de la Maison Antoine
Vitez, Centre international de la traduction théâtrale.
Mise en scène : Patrice Douchet
Avec Cantor Bourdeaux, Thomas Cabel, Arthur Fouache, Coline Pilet, Clémence Prévault.
Chorégraphie : Alcides Valente
Assisté de Lucien Pacault
Scénographie : Anabel Strehaiano
Création vidéo : Anthony Le Grand
Costumes : Floriane Gaudin
Création lumières : Jonathan Douchet
Assistanat à la mise en scène : Christel Montaigne
Musique issue de la discographie de Rone
Son : Raphaël Quédec ou Jérôme Pérez
Direction technique : Damien Grossin
Construction décor : Stéphane Liger - Les Mécanos de la Générale
Comédien dans le film : Filipe Araújo.
Production : Théâtre de la Tête Noire, scène conventionnée pour les écritures contemporaines avec
le soutien de la Maison du Comédien / Maria Casarès d'Alloue, du Jeune Théâtre en région Centre -
Val de Loire et de la Spedidam.
Coproduction : Théâtre de l'Ephémère au Mans.
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La pièce et l'auteur
FLADA.– Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ?
KERM.– Fraggel est pas mort. L’est parti au Venezuela.
BOUQUIN.– Arrête tes conneries. Il va s’en rendre compte.
FLADA.– Vous êtes cinglés ?
KERM.– Olif va pas capter. Fraggel est au Venezuela.
La nuit, une bande d’adolescents « surfe » sur les trains de gare en gare, de tram en train. Une vie de
héros... Confrontés à la mort violente de Fraggel « le plus grand », ils choisissent de la dissimuler au
plus fragile du groupe. Ils lui racontent qu’il a changé de vie, qu’il est parti au… Venezuela, pays du
soleil rêvé.
Derrière des échanges parfois violents, se tissent progressivement une amitet une solidarité entre
chacun de ces écorchés vifs qui s’amusaient à regarder la mort en face.
Ce texte « coup de cœur » du comité de lecture du Théâtre de la Tête Noire a été mis en espace lors
de Text’Avril 2010 par Patrice Douchet. Ce texte a également été repéré par les comités de lecture du
TNG de Lyon, l'Espace 600 de Grenoble, La Mousson d'été.
L'auteur
Guy Helminger, en 1963 à Esch/Alzette au Luxembourg. Il vit aujourd’hui à Cologne. Il a fait des
études de philologie allemande et de philosophie à Luxembourg, Heidelberg et Cologne. Jusqu’en
1990, il est acteur dans l’Ensemble Georg Büchner à Cologne il joue le rôle de Baal dans la pièce
de Brecht. Il multiplie aussi les petits emplois comme assistant réalisateur de télévision, barman ou
graphiste. Depuis 2012 il est professeur de poétique à l’Université Duisburg-Essen.
Il fait de nombreux voyages en Afrique, en Asie, en Inde, aux Etats-Unis et en Nouvelle-Zélande. La
migration et l’altérité sont ainsi des thèmes récurrents de son œuvre, nourris par ses multiples
expériences internationales. De juin à juillet 2006, il est employé municipal à Hyderabad en Inde, de
février à mars 2007, il séjourne à Téhéran dans le cadre du projet « westöstlicher diwan » de la
Deutsche Welle, et de décembre 2008 à janvier 2009, il est invité à la « Maison Allemande de Sanaa »
au Yémen. Lors de tous ces voyages, il écrit des compte-rendus et des journaux de voyages.
Guy Helminger écrit des poèmes, des romans, des pièces radiophoniques et des pièces de théâtre. En
2002 il reçoit le « Prix Servais », en 2004 le « 3sat-Preis » et en 2006 le « Prix du mérite culturel » de
sa ville natale Esch/Alzette.
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Début de la pièce : extrait du texte
1.
(Flada, Kerm et Bouquin sur une route barrée en contrebas d’un remblai de chemin de fer. On entend
des voitures mais de loin. Par au-dessus, le bruit des trains qui passent nous parvient de temps en
temps).
FLADA.- Tu penses quoi?
KERM. - Rien.
FLADA. - Tu dois bien penser un truc.
BOUQUIN. - A mon avis...
FLADA. - Ah!
Vas-y, Kerm.
KERM. - Sais pas.
FLADA. - Merde.
KERM. - C’est allé si vite. Au début, il est encore accroché. Je le vois. Ouaouh, l’image. Puis il a
disparu.
FLADA. - Comment disparu?
KERM. - Juste disparu, Flada, tu comprends. Plus là. Disparu quoi.
BOUQUIN. - Et le train.
FLADA. - Le train, le train...
KERM. - Y s’est arrêté.
FLADA (répète après Kerm). - Y s’est arrêté.
KERM. - Pas directement. Mais quand même, après.
FLADA. – Mais quoi ?
KERM. - A freiné.
FLADA (répète après Kerm). - Freiné?
BOUQUIN. - Parce qu’il avait vu Fraggel.
FLADA. – Gros malin, Bouquin.
KERM. - Oui. Grince comme ça. Freinage intégral. S’arrête.
(Un train passe à toute allure.)
FLADA (crie). - Et Fraggel? Raconte! Et Fraggel?
KERM (crie). - Putain, je sais pas. Mort.
(Le bruit du train s’éloigne.)
FLADA. - Mort.
KERM. - Mort quoi.
BOUQUIN. - Il est passé sous les roues. Il a pas pu se tenir, plus ou moins, l’a glissé.
KERM. - Au début il est encore accroché. Depuis la gare jusqu’à ici. Et puis il a disparu.
BOUQUIN. - C’était de la folie.
KERM. - Y le savait, Fraggel. L’avait prévu comme ça. Enfin un grand truc. Pas juste en tram, entre
deux stations.
BOUQUIN. - Tu peux pas tenir comme ça.
KERM.- De gare en gare, vraiment avec le train et tout, là, sur les rails. J’ l’ai vu arriver. D’abord juste
le train. Il fonce, il se rapproche. A fond la caisse. Puis j’vois Fraggel. Plus ou moins accroché. A une
porte, il est accroché. S’est aggrippé au métal. Ouaouh! J’vois son visage. Il est heureux. J’crie.
Ouaouh! Puis il est passé. J’vois son dos, la veste en cuir. Puis il a disparu.
(Silence.)
BOUQUIN. - Qu’est-ce que tu faisais là si tôt ce matin?
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