Semaine : 36-2012 Au niveau de la France : • Déclaration préalable à l’embauche : nouveau formulaire Un arrêté du 30 juillet 2012 (JO du 14/08/2012) fixe le nouveau modèle du formulaire «Déclaration préalable à l’embauche» pour les salariés relevant du régime général de sécurité sociale. Public concerné Ce nouveau formulaire (CERFA 14738*01), destiné aux employeurs non tenus d’effectuer cette déclaration par voie électronique, peut être obtenu auprès des URSSAF et des caisses générales de sécurité sociale. Les arrêtés du 27 octobre 1997 et du 8 juillet 2002 fixant les modèles de formulaires «Déclaration unique d’embauche» concernant respectivement les salariés intérimaires et les salariés autres qu’intérimaires sont abrogés ainsi que l’arrêté du 11 juillet 2002 fixant le modèle du formulaire «Demande d’immatriculation d’un travailleur». • Le gouvernement souhaite réduire les niches fiscales liées à l'ISF Le gouvernement planche actuellement sur sa réforme de l'impôt de solidarité sur la fortune, laquelle doit normalement être incluse dans le projet de loi de finances pour 2013. Dans son édition du jour, le quotidien "Les Echos" annonce que "le gouvernement veut réduire l'ampleur des exonérations" et fait le tour des différentes pistes de réflexion. A ce stade, rien n'est encore tranché, mais le journal croit notamment savoir que la réduction au titre des investissements dans les PME pourrait être réduite de moitié (taux de 25 % au lieu de 50 % actuellement) afin de l'aligner sur celle proposée dans le cadre de l'impôt sur le revenu. Le régime d'exonération temporaire accordé aux impatriés pourrait être remis en cause. Il y a de fortes chances aussi pour que le gouvernement revienne sur le doublement de la réduction d'ISF par personne à charge (actuellement fixée à 300 euros) qui avait été adopté par l'ancienne majorité. • Vers un nouvel abaissement du plafonnement des niches fiscales Dans un entretien accordé à BFM-TV, le ministre délégué, Jérôme Cahuzac, a confirmé que les mesures fiscales présentées au cours de la campagne présidentielle ou au début du quinquennat de François Hollande seraient bien inscrites dans le projet de loi de finances pour 2013. Ainsi, le plafonnement 1 global des avantages fiscaux, fixé pour l'imposition des revenus de 2012 à 18 000 euros majorés de 4 % du montant du revenu imposable, serait abaissé au simple montant forfaitaire de 10 000 euros par an et par foyer fiscal. Le ministre a confirmé l'abaissement du plafonnement du quotient familial et l'instauration d'une tranche supérieure de 75 % au-delà de 1 million d'euros dans le barème de l'impôt sur le revenu. Il a également indiqué qu'aucune hausse de la CSG n'est inscrite dans le projet de loi initial. • La barre des 3 millions de chômeurs en vue Le nombre des demandeurs d'emploi a encore fait un bond en juillet. Il progresse de 1,4% dans la catégorie A (chômeurs n'ayant exercé aucune activité) pour atteindre 2.987.100. Avec les catégories B et C (travail partiel dans le mois), le chômage frappe désormais 4.733.000 personnes (+58.300 en juillet). Cette progression record concerne toutes les catégories, les plus de 50 ans et les moins de 25 ans étant les plus exposés. Le gouvernement prépare de nouveaux outils pour tenter d'endiguer cette progression. Pas de pause estivale sur le front du chômage ! En juillet, sans surprise, pour le quinzième mois consécutif, le nombre des demandeurs d’emploi a poursuivi son inexorable hausse. Et elle est particulièrement forte ! En juillet, le nombre des demandeurs d’emploi inscrits en catégorie "A" en métropole a atteint 2.987.100, soit une progression sur un mois de 1,4% (41.300) et de … 8,5% sur un an. On frôle des records. La barre symbolique des 3 millions de chômeurs déjà atteinte lors de la récession de 1993 est en vue pour cette rentrée. Pire : si l’on ajoute les catégories "B et C" (personnes ayant exercé une activité réduite lors du mois précédant), le nombre des demandeurs d’emploi augmente de 1,3% (+ 58.300) sur un mois et de 7,9% sur un an. Au total donc, (y compris les DOM), le nombre des personnes inscrites à Pôle emploi et tenues de faire des actes positifs de recherche d’emploi atteint maintenant 4.733.000. Le défi est donc énorme pour la nouvelle majorité, confrontée de surcroît à une croissance morose- le PIB pourrait ne pas progresser de plus de 0,3% cette année -, qui va devoir gérer cette progression sans fin du chômage. Le gouvernement prépare de nouveaux outils à destination des jeunes et des seniors C’est d’ailleurs pour montrer son volontarisme, qu’il a été décidé de finalement inscrire le projet de loi instituant les "emplois d’avenir" réservés aux jeunes en difficulté au menu de la courte session extraordinaire du Parlement qui se tiendra fin septembre. L’idée étant d’instituer 150.000 emplois d’avenir d’une durée de trois ans (100.000 dès 2013 et 50.000 de plus en 2014) dans le secteur 2 non marchand pour tenter de freiner la progression du chômage des moins de 25 ans. De fait, les jeunes payent un lourd tribut. Sur un seul mois, le nombre des chômeurs de moins de 25 ans augmente de 1,7% et de 7,3% sur un an. Ce taux atteint même … 9,1% pour les seuls hommes. Mais il y a encore pire. A l’autre bout de l’échelle, les "seniors" de plus de 50 ans inscrits au chômage, sont en progression de… 16,3% en un an. Pour eux, le gouvernement compte sur le futur "contrat de génération" (qui permettra des allègements de cotisations patronales pour les entreprises qui lieront l’embauche d’un jeune au maintien d’un plus de 50 ans dans son emploi). Mais, problème, ce contrat de génération doit faire l’objet d’une négociation/concertation avec les partenaires sociaux. Et son principe ne sera pas finalisé avant…la mi 2013. Les licenciements économiques minoritaires Quant au motif de l’entrée au chômage, les mois se suivent et se ressemblent. A elles seules, les " fins de contrat à durée déterminée" représentent le quart des inscriptions à Pôle emploi et les fin de missions d’intérim 6,5%. Deux catégories qui forment la traditionnelle variable d’ajustement en période de stagnation de l’activité. A l’inverse, les licenciements économiques ne sont à l’origine que de… 2,7% des entrées à Pôle emploi, exactement comme au mois de juin. Autre conséquence du ralentissement de l’économie, les offres d’emploi collectées par Pôle emploi ont reculé de 13,4% en juillet sur un (239.500). Tous les clignotants sont donc au rouge pour le gouvernement et sa majorité. Plus que jamais, l’emploi sera donc au centre de toutes ses décisions dans les mois à venir. Là réside peut-être l’une des explications aux déclarations d’Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, vantant les mérites de la filière nucléaire… génératrice d’emplois. • Les milieux financiers français hostiles à la réforme des livrets Banquiers et assureurs regrettent la hausse du plafond du Livret A dans un contexte défavorable La décision de relever le plafond du Livret A, actuellement de 15.300 euros, de 50% en deux temps (25% à la mi-septembre et 25% avant la fin de l'année) au lieu d'un doublement promis par François Hollande pendant la campagne présidentielle, reste considérée comme une mesure à contretemps par le monde de la banque et de l'assurance. Les banques sont les premières concernées. Elles collectent les encours du Livret A et du Livret de Développement Durable, dont le plafond est porté à 12.000 euros, mais n'en centralisent que 35% (le reste est transféré à la Caisse des dépôts, CDC, pour financer notamment le logement social). En juin déjà – l'intention du nouveau gouvernement de toucher aux plafonds des livrets était connue – elles étaient montées au créneau pour fustiger cet encouragement à l'épargne courte, alors que le contexte prudentiel incite les 3 banques à privilégier l'épargne longue. Tirant les leçons de la crise financière, la future règlementation de Bâle 3 renforce en effet considérablement leurs contraintes de liquidité. Volant au secours des établissements, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, avait alors invité le gouvernement à faire preuve de «beaucoup de prudence» dans les modalités de ce relèvement «pour ne pas déstabiliser le financement des entreprises, le financement des ménages, le financement de la dette publique» en provoquant un flux de capitaux vers ces livrets. Avec sa rémunération (actuellement de 2,25%), le principal intérêt de ce produit d'épargne populaire est d'être exonéré de toute fiscalité. Dans un communiqué diffusé hier après-midi, la Fédération bancaire française (FBF) réitère cette critique: elle «rappelle que cette mesure aura un impact négatif sur la capacité des banques françaises à financer l'économie car les fonds provenant de la collecte du Livret A ne sont pas utilisables à cet effet, alors même qu'une nouvelle directive européenne impose aux banques d'avoir des liquidités plus importantes pour continuer à faire du crédit aux particuliers et aux entreprises. [...] Il est crucial que l'épargne des Français, qui est d'un montant élevé, soit mieux orientée au service du financement à long terme de l'économie, par une action résolue en faveur de l'épargne longue». La forte augmentation de la collecte du Livret A depuis le début de l'année apporte de l'eau au moulin des détracteurs de la mesure: selon les derniers chiffres de la CDC, la collecte au cours des sept premiers mois de l'année s'est élevée à 13,3 milliards d'euros, portant les encours totaux à 230,2 milliards d'euros. En outre, les ressources des fonds d'épargne gérés par la CDC atteignaient déjà 153% des prêts au logement social fin 2011, couvrant largement le ratio minimum de 125% requis par la loi. Tirant argument de ce constat, la FBF «s'interroge sur l'efficacité de cette mesure d'encouragement à l'épargne courte». A l'opposé, le gouvernement estime qu'une telle surallocation est nécessaire aux objectifs futurs du gouvernement en terme de construction de logements. Il est difficile d'anticiper l'ampleur des transferts d'épargne craints par les banques: en effet, seuls 8,5% des livrets A avaient atteint leur plafond fin 2011. Mais les banques devront remplacer la ressource de bilan en se finançant sur les marchés. En juin dernier, le cabinet Roland Berger avait situé le surcoût d'un doublement du plafond dans une fourchette comprise entre 480 et 730 millions d'euros. Une hausse de 50% en deux fois aura toutefois nécessairement un effet moindre. Mais il faudrait aussi prendre en compte, le cas échéant, l'effet qu'aurait une baisse du taux de commissionnement versé aux réseaux par la CDC; un recul de 20 points de base, à 0,3% de l'encours, comme l'avait laissé entendre avant l'été Cécile Duflot, la ministre du Logement, provoquerait un manque à gagner supplémentaire évalué entre 380 et 540 millions d'euros. 4 Du côté des assureurs, pour des raisons différentes, la hausse du plafond des livrets réglementés fait aussi l'unanimité contre elle: au même titre que les livrets, les contrats d'assurance vie sont des produits d'épargne. Les plus prompts à réagir ont été les représentants des mutualistes. «Nous craignons que les mesures annoncées autour du Livret A ne fassent concurrence à l'assurance-vie, en particulier dans les réseaux mutualistes, qui gèrent une partie importante de l'épargne populaire», déplore Jean-Luc de Boissieu, secrétaire général du Groupement des entreprises mutuelles d'assurance (GEMA). L'assurance-vie souffre déjà depuis le début de l'année: selon les chiffres de la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA), le secteur a accusé une décollecte nette de 3,6 milliards d'euros entre janvier et mai. Sollicitée par L'Agefi, la FFSA n'a toutefois pas été en mesure de réagir aux mesures annoncées hier. Mais alors qu'il appréhendait un doublement du plafond du Livret A, le secteur avait demandé dès le mois de juin à ce que la réforme soit étalée dans le temps. «Commencer progressivement est une manière raisonnable de gérer la réforme», reconnaissait hier Jean-Luc de Boissieu. • La loi Malraux précisée Un décret (n° 2012-992), paru au Journal officiel du samedi 25 août, fixe les obligations déclaratives qui incombent aux contribuables qui investissent de façon directe ou par le biais d'une société civile immobilière et à ceux qui souscrivent des parts de sociétés civiles de placement immobiliers (SCPI) dans des projets portant sur la restauration de logements situés dans un secteur sauvegardé, un quartier ancien dégradé, une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) ou une aire de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine (AVAP), et destinés ensuite à la location, ouvrent droit à une réduction d'impôt sur le revenu. • Des "emplois d'avenir" face à l'envolée du chômage français Le ministre du travail, Michel Sapin, présente mercredi en conseil des ministres le projet de loi pour la création des "emplois d'avenir", destinés aux jeunes les plus fragiles, sur fond d'une nouvelle envolée du chômage en juillet, approchant désormais les 3 millions. Le projet, qui sera le premier texte soumis aux députés, à la fin de septembre, vise la création de 150 000 contrats sur trois ans, dont 100 000 en 2013. A la différence des "emplois-jeunes" de l'ère Jospin, dont ils s'inspirent, ces futurs contrats seront destinés aux 16-25 ans "sans qualification ou peu qualifiés" et "prioritairement dans les zones urbaines sensibles". Les jeunes non qualifiés "de zones rurales extrêmement éloignées" seront aussi concernés. Une dérogation est prévue pour l'éducation nationale, qui pourra embaucher, sur trois ans, 18 000 étudiants boursiers à bac+2 se destinant à l'enseignement, sorte de "pré-recrutement". Il s'agit de donner "un vrai boulot" à 5 une partie des "400 000 jeunes de moins de 25 ans dans la galère", a souligné M. Sapin, qui détaillera à la mi-journée son projet devant la presse. La création de ces emplois d'avenir, qui s'ajouteront au "volant" d'emplois aidés, intervient dans un contexte de croissance en berne qui ne laisse espérer aucune embellie rapide sur le front du chômage. Pour le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly ce type de contrats aidés "est une réponse, mais ne règle pas le problème du chômage". Quant à la présidente du Medef, Laurence Parisot, elle juge le dispositif "pas terrible". Au niveau de l’EUROPE : • Le licenciement au Royaume-Uni Le licenciement au Royaume-Uni connait un régime différent de celui que nous connaissons en France. Une réforme engagée en 2012 a modifié une spécificité de la règlementation britannique : les salariés licenciés et qui ont été embauchés depuis moins de deux ans (contre un an auparavant) n’ont pas la possibilité de saisir les tribunaux au motif que le licenciement est « unfair ». La procédure de licenciement au Royaume-Uni Afin qu’un licenciement soit considéré comme juste par les tribunaux britanniques, il faut qu’il soit fait en vertu d’une raison juste, à savoir : - le comportement du salarié ; - la capacité du salarié à accomplir son travail ; - licenciement pour motif économique ; - une obligation légale qui ferait défaut et qui empêcherait la poursuite de l’emploi ; - d’autres raisons substantielles comme une personne qui serait embauchée pour remplacer une personne en congé maternité, lors du retour de cette personne, la personne est valablement « licenciée ». Afin qu’un licenciement soit juste, il est nécessaire d’agir de manière raisonnable et juste durant la procédure. Cette notion de « raisonnable » n’a, cependant, pas été légalement définie par un texte. On peut, néanmoins, trouver des explications dans la jurisprudence : l’employeur doit sincèrement penser que la raison du licenciement est potentiellement juste, il a mené des recherches appropriées, il a suivi la 6 procédure pertinente, a permis à l’employé d’être accompagné lors de l’entretien de licenciement, etc. La notion de « raisonnable » peut aussi dépendre de la compréhension par le salarié licencié des conséquences de son comportement. Une fois que les éléments précédents sont vérifiés, il convient de commencer la procédure de licenciement. En effet, cette procédure doit suivre un certain ordre, il faut : - établir les faits spécifiques du cas ; - informer l’employé du ou des problèmes ; - organiser une réunion au cours de laquelle l’employeur expliquera à l’employé le ou les problèmes. C’est une phase de discussion ; - permettre au salarié d’être accompagné, et ; - prendre une décision ; - permettre au salarié de faire appel. La décision doit être formalisée par écrit. La lettre de licenciement La décision de licencier prise à la suite de la procédure exposée ci-dessus doit être formalisée par l’écriture d’une lettre. Cette lettre doit comporter un certain nombre d’éléments, à savoir : - les étapes de la procédure suivie pour informer le salarié de la situation ; - le ou les motifs du licenciement ; - la durée de la période de préavis (ou la date du paiement du préavis si celui-ci n’est pas effectué), et ; - la date à laquelle le contrat est résilié. Une fois cette procédure terminée et formalisée, et lorsque le salarié est licencié, ce dernier peut dénoncer le licenciement s’il le considère comme injuste (unfair dismissal). Cependant, cette possibilité n’est pas ouverte à tous les salariés, et c’est là, la spécificité de la règlementation britannique. 7 La limitation du recours à l’unfair dismissal devant les tribunaux britanniques Tout employé a le droit d’être licencié de manière juste, cependant, selon les cas, il faudra que l’employé entre dans une certaine catégorie afin de pouvoir dénoncer le licenciement devant les juridictions britanniques. Depuis le 6 avril 2012, le gouvernement britannique a pris la décision de modifier la législation concernant le licenciement afin de booster les emplois. Ainsi, pour pouvoir dénoncer un licenciement devant les tribunaux britanniques, il faudra avoir été employé par l’entreprise : - pendant au moins une année continue pour les employés ayant commencé leur emploi avant le 6 avril 2012, et ; - pendant au moins deux années continues pour les employés ayant commencé leur emploi après le 6 avril 2012. En dehors de cette situation particulière, les salariés licenciés qui souhaitent dénoncer un licenciement considéré comme injuste pourront formuler leur demande sans aucun problème. Les juridictions britanniques devront alors déterminer le bien (ou mal) fondé de leur action. • le climat des affaires en Allemagne au plus bas depuis mars 2010 L'indice Ifo est ressorti à 102,3 pour le mois d'août, plus bas qu'anticipé par les économistes. L'indice Ifo du climat des affaires a reculé pour le quatrième mois consécutif en août, davantage que ce que les économistes attendaient, nouveau signe de l'impact de la crise de la dette sur la première économie de la zone euro. Cet indice, établi à partir d'une enquête menée auprès de quelque 7.000 entreprises, s'établit à 102,3 contre 103,2 (chiffre révisé) le mois précédent et une prévision moyenne des économistes de 102,6. Il est à son plus bas niveau depuis mars 2010. Il avait connu un point haut à 109,8 aux mois de mars et avril. «L'analyse par secteurs indique un vrai changement de régime. Tous les secteurs sont en repli, indique Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis Asset Management. Le secteur manufacturier l'était depuis un moment. La nouveauté est ce qui se passe sur la distribution et chez les grossistes (pour ces deux secteurs les 2 composantes ralentissent). Dans la construction ce sont les anticipations qui tirent l'indice vers le bas». La composante des conditions actuelles a en effet fléchi moins que prévu à 111,2 contre 111,5 en juillet (révisé) et un consensus de 110,8. Celle des anticipations a en revanche reculé plus que prévu à 94,2 (consensus 95,0), contre 95,5 en juillet (révisé), laissant entendre que les entreprises allemandes s'attendent à souffrir davantage de la crise dans les mois qui viennent. • Les marchés mettent l'Espagne sous haute pression 8 Alors que le chiffrage définitif des besoins en fonds propres des banques espagnoles devait être précisé en septembre 2012, les autorités européennes se sont finalement mises d'accord lors du sommet des 28 et 29 juin pour leur apporter jusqu'à 100 milliards d'euros d'aide via les fonds de secours de la zone euro. Malgré cette promesse, l'Espagne peine à se refinancer sur les marchés. Les taux qu'elle doit consentir sont devenus insoutenables (souvent plus de 7%). Et un appel à l'aide de Madrid auprès des instances européennes semblait de moins en moins improbable début août. Les investisseurs s'inquiètent de l'impact très négatif sur la conjoncture de la politique de rigueur entamée par le gouvernement ibérique. L'économie espagnole se contracte ou stagne depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008. Et les prévisions du FMI pour 2012 ne sont guère rassurantes : le PIB pourrait fondre de 1,8% en 2012 avant un léger redressement espéré de 0,1% en 2013. Dans le même temps l'endettement public bondit à près de 80% du PIB, plombé par un déficit budgétaire attendu à 5,3% cette année, tandis que l'endettement privé (ménages et entreprises) bat des records à près de 200%. Dans ces conditions, la capacité du nouveau gouvernement d'assainir ses finances est au centre de toutes les interrogations. Le Parti populaire (PP), qui a remporté les élections en novembre contre les socialistes en place, a pris différentes mesures pour réduire le déficit espagnol, l'un des plus élevés de la zone euro. Mais le chef de l'exécutif, Mariano Rajoy, avait revu début mars de façon unilatérale ses objectifs de réduction du déficit pour 2012, fixés dans un cadre européen. La confiance des marchés a été entamée. La prime de risque sur la dette espagnole reste élevée. D'autant que, selon le ministre de l'économie, le gouvernement a envisagé au printemps de prendre des mesures pour aider les petites et les moyennes entreprises solvables à obtenir des crédits auprès des banques. Parmi elles, certains réseaux sont confrontés à un problème de survie, plombés par une forte proportion de prêts immobiliers à risque, qui font craindre de nouveaux besoins de refinancement. La Banque d'Espagne a d'ailleurs annoncé mi-août que le niveau des créances douteuses détenues par les banques espagnoles avaient atteint le taux record de 9,42%. Au niveau International : • La Chine cherche son salut dans le soutien au commerce extérieur Le premier ministre a jeté les bases d’un plan de relance du commerce extérieur. Des baisses de taux et un affaiblissement du yuan sont attendus Le commerce extérieur est la nouvelle planche de salut définie par Pékin. Le premier ministre chinois a esquissé un plan de relance du commerce extérieur destiné à mettre un terme au ralentissement de l'activité. «La Chine devrait améliorer significativement l'environnement pour les opérations réalisées par les 9 sociétés et améliorer la confiance des sociétés» a indiqué Wen Jiabao. Parmi les mesures évoquées figurent notamment un plus large recours à l'utilisation aux crédits à l'exportation, ainsi qu'une baisse des taxes pesant sur les sociétés exportatrices chinoises. Des mesures de soutien budgétaire à l'investissement pourraient être également envisagées. Des déclarations qui coïncident avec la publication d'une forte érosion de 5,4% de la rentabilité du secteur industriel chinois au mois de juillet, à 366,8 milliards de yuans, confirmant le ralentissement de la demande externe et domestique. Or, Wen Jiabao a indiqué que «le troisième trimestre est la période déterminante dans l'atteinte des objectifs de croissance annuelle des exportations». Les économistes de Bank of America estiment que la croissance des exportations pourrait ralentir à un rythme de 6% cette année, après 20% en 2011. De quoi réduire les prévisions de croissance de l'activité chinoise à 7,7% cette année, contre 8% précédemment. Un niveau très proche de l'objectif de 7,5% fixé par Wen Jiabao en mars dernier. Les mesures fiscales ne devraient en outre pas être les seuls soutiens. La Banque Populaire de Chine (PBOC) a fixé hier la parité quotidienne du yuan à 6,3392, correspondant à une dépréciation de la devise de 0,14% et de 1% depuis le début de l'année. Le yuan chutait hier de 0,06% à Shanghai à 6,3585 et de 0,05% à Hong Kong, à 6,3620. Et Banny Lam, chef économiste chez CCB International Securities d'estimer que «le yuan ne reprendra pas sa tendance haussière cette année». Dans le même temps, les marchés anticipent au moins trois nouvelles baisses des taux directeurs chinois, après des baisses de 25 points de base opérés par la PBOC en juin et juillet. «Compte tenu de l'environnement économique tant sur le marché domestique et que sur le marché global, la PBOC devrait encore assouplir ses conditions monétaires», estime ainsi Ee Leen Yueh, gérant chez Aberdeen Asset Management. Une intervention favorisée par la chute de l'inflation à seulement 1,8% en juillet, contre 6,5% il y a encore un an. • La croissance américaine poursuit son rythme graduel Ce bulletin de santé de l'économie américaine, établi sur les bases de données recueillies courant août auprès des douze banques régionales, dresse le constat d'une croissance se poursuivant de manière graduelle. Si l'activité de détail s'est bien comportée dans l'ensemble, le secteur manufacturier a souffert. Sur le plan de l'activité économique, «les ventes au détail, dont celles d'automobiles, ont progressé depuis le dernier Beige Book». De nombreuses régions ont fait état «d'un certain fléchissement dans l'activité manufacturière, que ce soit un ralentissement du taux de croissance ou un déclin du niveau des ventes», nuance le rapport. Pour l'essentiel, ce ralentissement est imputé à une 10 demande en berne en provenance de l'étranger. Les marchés ont peu réagi au rapport de la Fed, les rendements obligataires progressant légèrement et le Dow Jones terminant la séance quasiment étale (+0,03%). D'un point de vue géographique, Philadelphie et Richmond ont été les régions les moins enjouées, soulignant «une croissance faible dans la plupart des secteurs et un déclin dans l'industrie». En revanche, six régions ont témoigné d'une «poursuite de la croissance à un rythme modeste», tandis que trois autres, dont Chicago, ont évoqué une croissance «modérée». Ce constat d'une économie américaine se développant à un rythme graduel vient corroborer le sentiment des économistes. Le panel Bloomberg table sur une croissance de 1,8% au troisième trimestre et de 2,1% au quatrième trimestre. Le département du Commerce a annoncé hier le relèvement de 0,2 point en deuxième estimation, à 1,7%, du taux de croissance du PIB en rythme annualisé sur le trimestre avril-juin. La progression plus forte qu'estimé des exportations a compensé un ralentissement du mouvement de restockage des entreprises. Au premier trimestre, la croissance avait atteint 2%. Sur le front de l'immobilier, Dallas a assisté à «des niveaux significatifs de trafic acheteur», tandis que Richmond a rapporté «de nombreuses ventes en cours». Avec un marché du travail qui «a tenu bon ou a crû légèrement» dans la plupart des régions, le rapport fournit une preuve supplémentaire quant au fait que la croissance économique reste faible, estime Yelena Shulyatyeva, économiste chez BNP Paribas. Cette dernière a relevé 43 variantes du terme «faible» dans ce rapport rédigé par le président de la Fed de Boston Eric Rosengren, partisan d'une ligne agressive au sein du FOMC bien que membre non votant. A ce stade, l'hypothèse d'un nouveau round d'assouplissement quantitatif ne peut pas être écartée. Lors de leur réunion des 31 juillet et 1er août, les membres du FOMC avaient estimé qu'une action supplémentaire pourrait être justifiée «dans un avenir proche» sans preuve tangible d'une amélioration «significative et durable» de la reprise. Dans l'immédiat, les investisseurs se tourneront vers le président de la Fed, Ben Bernanke, qui doit s'exprimer demain dans le cadre de la traditionnelle conférence des banquiers centraux prévue à Jackson Hole. La prochaine réunion du FOMC se tiendra à Washington les 12 et 13 septembre La pensée de la semaine : « N’a pas de conviction celui qui n’a rien approfondi » Michel CIORAN L’humour de la semaine : Un coq rentre au poulailler avec un œuf d'autruche. Il convoque ses poules. 11 "Mesdames, je ne voudrais pas vous vexer, mais vous voyez ce que produit la concurrence ?" 12