Phenols et Flavonoïdes Totaux Dans Les Extraits Organiques de Dix

European Journal of Scientific Research
ISSN 1450-216X Vol.68 No.2 (2012), pp. 182-190
© EuroJournals Publishing, Inc. 2012
http://www.europeanjournalofscientificresearch.com
Phenols et Flavonoïdes Totaux Dans Les Extraits Organiques de
Dix Plantes Utilisees Dans la Traditherapie du
Cancer du Sein en Côte d’Ivoire
Total Phenols and Flavonoids in Organic Extracts of Ten Plants used in
Traditional Therapy of Breast Cancer in Côte d’Ivoire
Kabran Guy Roger Mida
Laboratoire de Chimie Bio Organique et de Substances Naturelles (LCBOSN)
UFR des Sciences Fondamentales et Appliquées
Université d’Abobo-Adjamé, 02 BP 801 Abidjan 02
République de Côte d’Ivoire
Ambeu N’ta Chtistelle
Laboratoire de Chimie Bio Organique et de Substances Naturelles (LCBOSN)
UFR des Sciences Fondamentales et Appliquées
Université d’Abobo-Adjamé, 02 BP 801 Abidjan 02
République de Côte d’Ivoire
Mamyrbékova-Békro Janat Akhanovna
Auteure Correspondante
Laboratoire de Chimie Bio Organique et de Substances Naturelles (LCBOSN)
UFR des Sciences Fondamentales et Appliquées, Université d’Abobo-Adjamé
02 BP 801 Abidjan 02, République de Côte d’Ivoire
Békro Yves-Alain
Laboratoire de Chimie Bio Organique et de Substances Naturelles (LCBOSN)
UFR des Sciences Fondamentales et Appliquées
Université d’Abobo-Adjamé, 02 BP 801 Abidjan 02
République de Côte d’Ivoire
Résumé
Dans le but de valoriser les plantes médicinales de notre terroir et au regard de leur
impact sur la santé par leur profusion en substances à vertus antioxydante et anti
radicalaire, une étude quantitative des phénols et flavonoïdes totaux, des anthocyanidines et
des aglycones flavoniques ainsi que de l’effet scavenger vis-à-vis du DPPH de 10 plantes
employées dans le traitement du cancer de sein en Côte d’Ivoire a été réalisée.
Motsclés: Plantes médicinales, phénols totaux, étude quantitative, DPPH, cancer de
sein, Côte d’Ivoire.
Phenols et Flavonoïdes Totaux Dans Les Extraits Organiques de Dix
Plantes Utilisees Dans la Traditherapie du Cancer du Sein en Côte d’Ivoire 183
Abstract
In the goal to valorize our soil’s medicinal plants and to the look of their impact on
health by their profusion in substances to antioxidant and anti radical virtues, a quantitative
survey of total phenol and flavonoids, anthocyanidines and flavonic aglycones as well as of
the radical scavenging effect against DPPH of 10 plants used in the treatment of breast
cancer in Côte d’Ivoire have been achieved.
Keywords: Medicinal plants, total phenols, quantitative survey, DPPH, breast cancer,
Côte d’Ivoire.
1. Introduction
Ageratum conyzoïdes (Asteraceae), Anthocleista djalonensis (Loganiaceae), Baphia nitida (Fabaceae),
Combretum paniculatum (Combretaceae), Desmodium adscendens (Fabaceae), Mallotus oppositifolius
(Euphorbiaceae), Monodora myristica (Anonnaceae), Nymphaea lotus (Nymphaeceae), Piper
guineense (Piperaceae), Ximenia americana (Olacaceae) font partie des plantes de la gamme des
plantes médicinales de Côte d’Ivoire. En raison de l’insuffisance d’informations phytochimiques sur
ces espèces végétales, nous avons publié dans un article [1], les résultats de nos travaux ayant pour
objet une démarche contributive sur le screening phytochimique et antioxydant des extraits organiques
desdites plantes; ce qui a permis d’une part, de mettre en évidence leur richesse en métabolites
secondaires et de dépister d’autre part, leur pouvoir antioxydant.
Le présent travail se propose de quantifier les teneurs en composés phénoliques que renferment
ces espèces végétales et d’évaluer leur pouvoir antioxydant.
2. Matériel et Méthodes
2.1. Matériel Végétal et Préparation Des Différents Extraits
Le choix des 10 plantes d’étude et toutes les informations (description botanique, identification, lieux
et périodes de récolte) les concernant ont été déjà rapportés [1].
Les différents extraits organiques aux fins d’étude, ont été obtenus à partir des drogues des 10
plantes selon la méthode décrite dans la littérature [1].
2.2. Méthodes
2.2.1. Dosage Des Phénols Totaux
Les teneurs en composés phénoliques totaux ont été évaluées suivant la méthode colorimétrique de
Folin-Ciocalteu [2].
2.2.2. Dosage des Anthocyanidines et Aglycones Flavoniques
Les teneurs en anthocyanidines et en aglycones flavoniques ont été déterminées selon la procédure
décrite par Lebreton [3].
2.2.3. Activité Antioxydante
La capacité de piégeage du radical DPPH (2,2-diphényl-1-picrylhydrazyle) a été évaluée selon la
méthode décrite par Blois [4].Les résultats sont exprimés en pourcentage en utilisant la formule
suivante: I= [(Ab-Ae)/Ab]×100; I: Pourcentage d’inhibition; Ab: Absorbance du contrôle négatif; Ae:
Absorbance de l’échantillon.
Kabran Guy Roger Mida, Ambeu N’ta Chtistelle
184 Mamyrbékova-Békro Janat Akhanovna and Békro Yves-Alain
2.2.4. Analyses Statistiques
Tous les dosages ont été réalisés en double exemplaire grâce au spectrophotomètre de marque
(MILTON ROY 601, Green awalt). L’analyse statistique de toutes les données a été faite avec le
logiciel Microsoft Office Excel 2007. Ainsi, les différents écarts types varient entre ±2502,747 et
±347,768; ±2,166 et ±0,535; ±0,0005 et ± 0,004; ±0,018 et ±0,246 respectivement pour les phénols
totaux, flavonoïdes, aglycones flavoniques et pour les anthocyanidines.
3. Résultats et Discussion
3.1. Dosage des Phénols Totaux
Le dosage quantitatif des phénols totaux des extraits E1-E11 a révélé des teneurs considérables en
composés phénoliques (Fig. 1).
Figure 1: Teneur en phénols totaux dans les extraits E1-E11
MS: matière sèche ; TCP: teneur en composés phénoliques
Nos échantillons d’étude présentent des teneurs en polyphénols considérables. Au nombre des
extraits des dix plantes, Combretum paniculatum (E3) présente une meilleure teneur en polyphénols
totaux (14426,684 ± 2502,747 µg AG / g MS), ce qui serait dû à l’abondance de flavonoïdes, de
coumarines et de tanins identifiés dans cet extrait [1]. L’extrait de Monodora myristica (E7) a la plus
faible teneur en polyphénols totaux (3007,661 ±347,768µg AG / g MS); ce qui s’explique par la teneur
moyenne en composés phénoliques identifiés [1]. Si l’on compare nos résultats avec ceux obtenus avec
les dattes considérées riches en composés phénoliques (5660 µg/g) [5] et ceux des pépins de raisin
(7500 à 40400 µg /g) [6], l’on peut dire que presque tous nos extraits notamment Baphia nitida (E1),
Combretum paniculatum (E3), Ageratum conyzoïdes (E6), Mallotus oppositifolius (E9), Ximenia
americana (E10) et Desmodium adscendens (E11) sont particulièrement très riches en substances
phénoliques. Les phénols totaux sont des métabolites secondaires synthétisés par les plantes pendant
leur développement [7, 8] mais aussi comme réponse aux conditions de stress telles que les infections,
blessures, radiation UV [9, 10]. Vu l’action bénéfique de ces derniers sur la santé [11] et leur teneur
notable dans ces plantes justifieraient leurs nombreux usages traditionnels, notamment dans le
traitement du cancer [12-14] et singulièrement celui du sein [15].
3.2. Dosage des Flavonoïdes Totaux
Les teneurs en flavonoïdes totaux enregistrés, montrent des proportions allant de 1,336 à 13,984%
(Fig.2).
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Plantes Utilisees Dans la Traditherapie du Cancer du Sein en Côte d’Ivoire 185
Figure 2: Teneur en flavonoïdes totaux dans E1-E11
Les espèces les plus riches en flavonoïdes sont Nymphaea lotus (E2), Combretum
paniculatum(E3), Anthocleista djalonensis(E4), Ageratum conyzoïdes (E6), Mallotus oppositifolius (E9)
et Ximenia americana (E10). Cette profusion considérable en flavonoïdes dans ces plantes serait
responsable de leurs propriétés analgésiques (E2, E6,E9, E11), antifongiques (E3, E9), antimicrobiennes
(E3, E6, E9), hémostatiques (E3, E6, E9, E11), aphrodisiaques (E2, E9, E11) et astringentes (E3) ; et
justifierait leur utilisation dans le traitement du cancer du sein [16-18; 19-21 ; 22-24 ; 25-27 ; 28-32].
Aussi, pouvons-nous faire remarquer que les flavonoïdes sont présents presque partout dans les plantes
[1] et peuvent être reconnus comme pigments responsables des propriétés thérapeutiques de celles-ci
[33].
3.3. Dosage des Aglycones Flavoniques
Les teneurs en aglycones flavoniques varient de 0,199 ± 0,004 à 0,015 ± 0,0005mg/g (Fig.3).
Figure 3: Teneurs en aglycones flavoniques dans E1-E11
Kabran Guy Roger Mida, Ambeu N’ta Chtistelle
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Les feuilles de Nymphaea lotus (E2) contiennent la plus forte teneur (0,199 mg/g) en aglycones
flavoniques. On note que les feuilles de Combretum paniculatum (E3) et de Mallotus oppositifolius (E9)
en sont également riches. Ce qui est en concordance avec les résultats du criblage phytochimique des
extraits de ces plantes rapportés dans nos travaux antérieurs [1].
3.4. Dosage des Anthocyanes
Les feuilles de Ximenia americana (E10) enregistrent la plus forte teneur en anthocyanidines (1,065
mg/g), suivi des feuilles de Nymphaea lotus (0,802 mg/g) et de Combretum paniculatum (0,600 mg/g).
La présence des anthocyanes a été prédite [1], non seulement par le criblage phytochimique que nous
avons réalisé mais également par la couleur rouge des extraits n-butanoliques issus desdites espèces.
Par ailleurs, nous notons que Ageratum conyzoïdes (E6) est pauvre en anthocyanidines (0,067 mg/g)
(Fig. 4).
Figure 4: Teneurs en anthocyanidines dans E1-E11
En comparant nos résultats avec ceux obtenus à partir d’une étude menée avec Hibiscus
sabdariffa (1,5 mg/g) [34] et Rubusspp. var Cumberland (4,28 mg/g) [35], nous notons que tous nos
extraits ont une teneur relativement basse en anthocyanes. En revanche, la teneur en anthocyanes de la
prune (Prunassalicina cv. Sordum) (0,30 mg/g) [35] est moins élevée que les teneurs en anthocyanes
de certains de nos extraits (Baphia nitida, Nymphaea lotus, Combretum paniculatum, Mallotus
oppositifolius, Ximenia americana, Desmodium adscendens et des feuilles de Anthocleista
djalonensis). Cette abondance d’anthocyanes dans ces plantes justifie leur usage dans le traitement du
cancer du sein. En effet, selon la littérature, les anthocyanes possèdent aussi une propriété antitumorale
[36]. Les flavonoïdes contenus dans Ageratum conyzoïdes (E6) et Mallotus oppositifolius (E9) sont
majoritairement des aglycones flavoniques, expliquant ainsi la coloration jaune de leurs extraits. On
note par ailleurs, que la coloration rouge-orangé des extraits de Ximenia americana (E10) et
Desmodium adscendens (E11) serait liée à la présence d’anthocyanes représentant la majorité des
flavonoïdes qu’ils renferment. Baphia nitida (E1), Nymphaea lotus (E2) et Combretum paniculatum
(E3) contiennent plus ou moins une teneur égale en aglycones flavoniques et en anthocyanes.
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