Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar No36 : 3 au 9 juillet 2008
Le journal de la finance africaine
Hebdomadaire
www.lesafriques.com
Afrique CFA 1500 FCFA. - Belgique 1,9 a..... - Luxembourg 1,9 a. - Maroc 15 DH. - France 1,9 a. - Suisse CHF 3,80. - Tunisie 2,3 DT - Canada 3,3 $ CAD.
Les Chinois sud-africains
veulent être Noirs
«Ces gens avaient, pendant l’Apartheid, reclamé le sta-
tut de “Blancs honoraires. A présent, ils réclament celui
de Noirs. C’est tout simplement incroyable ! », accuse
Kganare Lefoka, porte parole de la National African
Federated Chamber of Commerce. Au lendemain
d’un arrêt rendu fin juin par la Cour d’appel de
Johannesburg, donnant aux Sud-Africains d’origine
chinoise le statut de Noirs, ou celui, plus large, de
membres des « communautés historiquement défa-
vorisées », de nombreuses voix s’élèvent pour contes-
ter cette classification, notamment dans la commu-
nauté des hommes d’affaires noirs. Dans un récent
débat radiodiffusé, le porte parole de la Nafcoc a
declaré que l’arrêt de la Cour d’appel « sapait à la
base » le processus d’intégration économique et de
responsabilisation des Noirs.
Lire en page 19
Quand une grande
indigestion provoque
une grande famine
En 2007, les subventions accordées aux agricul-
teurs des pays industrialisés se sont élevées à 258
milliards de dollars. Malgré son ampleur, ce
montant est le plus bas depuis 1986. Les cours
mondiaux étant plus élevés, le montant du sou-
tien a diminué. C’est dire les enjeux de la pro-
chaine réforme de la PAC, prévue en 2013. En
vue de cette échéance, un rapport d’informa-
tion, déposé par un groupe de députés français
sous la houlette d’Hervé Gaymard, bouscule le
consensus malthusien à propos de la théorie de
l’avantage comparatif. Lire en page 10
UA : gros tracas
zimbabwéen à
Charm-El-Cheikh
Sans le Zimbabwe et son « second tour » sans opposition, sans
le climat de guerre entre l’Erythrée et Djibouti et sans la per-
sistance de la crise du Darfour et ses retombées sur les rela-
tions soudano-tchadiennes, le sommet de l’Union africaine de
Charm-El-Cheikh n’aurait eu à aborder que des questions
presque consensuelles. L’ordre du jour est la « réalisation des
Objectifs du millénaire de développement (OMD) : la probléma-
tique de l’eau et de l’assainissement », ainsi que la question de
la « paix et la sécurité en Afrique ».
Mais même l’Union africaine ne peut ignorer l’actualité.
Le Zimbabwe est le sujet qui gêne, les Occidentaux som-
mant en quelque sorte les Africains de démontrer leur cré-
dibilité.
Lire en page 3
Maroc : le groupe Saham
rêve de
leadership
dans
l’assurance
Le processus de refondation du secteur maro-
cain des assurances entre dans une nouvelle
phase avec la montée en force du groupe
Saham, présidé par Moulay Hafid Elalamy et,
désormais, troisième opérateur du secteur
avec l’hypothèse de plus en plus évoquée
d’une entrée en force dans le tour de table du
Groupe Banque Populaire. Révélé par l’affaire
du cabinet de courtage Agma, qui avait créé
à l’époque un chamboulement sans précé-
dent dans les milieux financiers, cet homme
d’affaires, aujourd’hui président de la
Confédération générale des entrepreneurs du
Maroc, peut se targuer d’avoir construit un
empire financier en quelques années avec peu
de fonds propres. Expert en acquisitions, le
fin stratège sait quand il faut nouer ou
dénouer des alliances.
Lire en page 5
Le Cameroun critique la
Banque mondiale
Louis Paul Motaze, ministre camerou-
nais de l’Economie, a émis des criti-
ques sévères sur le mode d’interven-
tion de la Banque mondiale, qui
affecte, selon lui, l’essentiel des som-
mes allouées au paiement de consul-
tants, souvent étrangers, plutôt qu’à la
réalisation de projets concrets.
«D’abord, le niveau actuel du porte-
feuille de la Banque mondiale au
Cameroun correspond-il véritablement
à la dimension économique du pays, à
son potentiel et à ses besoins réels ? Il ne
me semble pas que ce soit le cas », a-t-il
également exprimé devant les respon-
sables de la Banque mondiale présents
lors de la revue du portefeuille.
Lire en page 20
Interview : «
L’Algérie va
devenir une position très
forte du groupe Lafarge
»
Bruno Lafont, PDG du groupe Lafarge,
développe pour Les Afriques la stratégie
de son groupe en Algérie, en passe de
lancer la construction d’une nouvelle
cimenterie après une série d’acquisi-
tions dans la filière. Lire en page 16
Une fin juin compliquée pour
les valeurs africaines.
Page 9
Méga introduction à la Bourse
de Casablanca.
Page 8
Fonds matières premières et
ressources naturelles.
Page 9
Fonds or et métaux précieux.
Page 9
La BRVM ouvre son pré lis-
ting compartiment.
Page 7
Le secteur bancaire sud-afri-
cain épinglé par un rapport
antitrust.
Page 6
Les banques italiennes reçoi-
vent leurs consoeurs africai-
nes à Rome.
Page 6
Un réseau de 110 banques
pour booster les échanges
Sud-Sud.
Page 8
Niger : enfin l’heure des riches-
ses minières ?
Page 10
L’Algérie, gros importateur de
blé, a raté sa récolte 2008.
Page 11
Jet 4 You et TUI : zones d’om-
bre autour d’une transaction.
Page 12
Le textile tunisien résiste aux
assauts chinois.
Page 14
Côte d’Ivoire : l’heure du
grand nettoyage aurait-elle
sonné ?
Page 13
L’enclavement entrave le com-
merce et freine la croissance.
Page 14
Les capitaux privés stimulent
la croissance africaine.
Page 15
L’Afrique tire les bénéfices
d’une meilleure gouvernance.
Page 15
Réponses aux interrogations qui
se posent sur le climat des affai-
res en Algérie.
Page 17
Pays musulmans : 1,2 trillion de
dollars pour les infrastructures.
Page 15
La CEMAC réaffirme le prin-
cipe du passeport unique en
2010.
Page 20
Le gel de la banque Melli
gêne l’Iran, pas son pro-
gramme nucléaire.
Page 23
BOURSE
Mouvement de protestation anti-chinois.
Terrible contraste sur une plage des Canaries.
Moulay Hafid Elalamy.
BANQUES, ASSURANCES
ENTREPRISES ET MARCHÉS
PRODUITS DE BASE
ECONOMIE
POLITIQUE
2Les Afriques - 36 - 3 au 9 juillet 2008
CONDENSÉ
AFRIQUE
DU SUD
Kermas acheterera Mogale
La compagnie Kermas Ltd.,
le deuxième plus grand pro-
ducteur mondial de ferro-
chrome, va acquérir la tota-
lité de son rival Mogale
Alloys, après l’accord de la
société PGR 17 Investments
de céder ses 56,2% de parts.
Le montant de la transaction
est estimé à 1,86 milliard de
rands (233 millions $). Ce
qui donne à Mogale une
valeur de 3,3 milliards de
rands. « C’est moins coûteux
d’édifier une nouvelle usine
que d’en acheter une qui
existe déjà, mais nous ne pou-
vons en construire dans les
cinq prochaines années », a
affirmé le président de
Kermas, commentant l’achat
de Mogale.
Le titre boursier d’Aflease
Gold en hausse
La valeur de l’action de
la compagnie Aflease Gold
Ltd. d’exploration aurifère a
atteint son plus haut niveau
depuis plus de 9 mois suite à
l’annonce d’une prochaine
réouverture de sa mine du
Sud Nigel. Le titre d’Aflease
a gagné 9,5%, atteignant
2,30 rands, soit une capitali-
sation estimée à 1,2 milliard
de rands (150 millions $) de
la compagnie.
L’inflation atteint 10,8%
Avec un taux de 10,8% en
mai, contre 10,4% en avril,
l’inflation a atteint son plus
haut niveau en 5 ans. La
hausse des prix à la consom-
mation s’est élevée à 6%. La
Banque centrale s’attend à
ce que l’inflation dépasse les
objectifs durant les deux
prochaines années, en rai-
son de la hausse des prix du
pétrole et de l’augmentation
de 27,5% des tarifs de l’élec-
tricité.
Mercedes veut vendre 18 mil-
liards de rands d’obligations
pour refinancer sa dette
Mercedes-Benz Afrique du
Sud prépare l’émission
d’obligations pour un mon-
tant de 18 milliards de rands
(2,2 milliards $). Les capi-
taux qui seront collectés ser-
viront au refinancement de
la dette et à l’extension de
ses activités. La compagnie
détient les droits de franchise
pour l’importation, l’assem-
blage et la distribution
des véhicules Mercedes-
Benz, Smart et Mitsubishi.
Panne subite de six généra-
teurs d’Eskom
Six générateurs de la plus
importante centrale électri-
que d’Eskom sont tombés en
panne dans la journée du 24
juin. Quatre machines ont été
remises en marche et syn-
chronisées avec le réseau,
alors que les deux autres sont
encore en réparation.
ALGÉRIE
18,6 milliards $ d’excédent
commercial en 5 mois
Durant les 5 premiers mois de
2008, le pays a exporté pour
32,8 milliards $ (mds $) et
importé pour 14,2 mds $, soit
un excédent commercial de
18,60 mds $ (+40,92% par
rapport à la même période de
l’année dernière), selon les
récentes statistiques du CNIS.
Les exportations sont en
hausse de 36,67% par rapport
aux 5 premiers mois de 2007,
et les importations également
en hausse de 31,48%. Les
exportations d’hydrocarbures
représentent 97,87% du total.
4,04 milliards de biens d’équi-
pements importés
Sur 14,2 milliards $ d’im-
portations de janvier à mai
2008, les biens d’équipe-
ments industriels représen-
tent 5,60 mds $, contre 4,04
mds $ pour la même période
de 2007. Les demi-produits
viennent en 2eposition avec
3,31 mds $, suivis des grou-
pes alimentation (2,95 mds
$), des biens de consomma-
tion (1,58 md $) et des pro-
duits bruts avec 538 millions
$, ainsi que du groupe éner-
gie et lubrifiants avec 148
millions $.
50 milliards $ de promesses
d’investissements émiratis
Le montant des investisse-
ments émiratis atteindra 50
milliards $ entre 2006 et 2010,
a annoncé le ministre émirati
de l'Economie, Soltan el-
Mansour, en visite à Alger.
Ces projets d'investissements
concernent les industries,
les services, l'agriculture et
l'énergie. Si certains de ces
projets sont en cours de réali-
sation, l’essentiel n’en est
qu’au stade des intentions, ce
qui devrait réduire considéra-
blement le montant annoncé.
Succès de l’emprunt obliga-
taire de Sonelgaz
Quinze jours après le lance-
ment de l’emprunt obliga-
taire grand public, Sonelgaz
a enregistré un taux de sous-
cription « des plus apprécia-
bles », selon Abdelkader
Choual, directeur exécutif
des finances et de la compta-
bilité du groupe. Comme
pour le 1er emprunt grand
public de 2005, les échéances
de celui-là pourraient être
raccourcies en raison du suc-
cès de l’émission. Réparti
en 5 millions d’obligations
ordinaires d’une valeur
nominale de 5000 DA l’unité,
le montant de l’emprunt
pourrait être porté à 30 mil-
liards DA. Le taux de rende-
ment évolue de 3,75% à
6,5% de la 1ère à la 6eannée.
Les intérêts sont annuels,
payables à la date de jouis-
sance de chaque année pen-
dant six ans, à partir du
1er juin 2009.
Le Maroc, 1er partenaire com-
mercial africain de l’Algérie
Le Maroc demeure le premier
partenaire commercial de
l'Algérie en Afrique, selon
Abdelkader Messahel, minis-
tre délégué chargé des Affaires
maghrébines et africaines. Le
montant des échanges com-
merciaux entres les deux pays
est estimé à 570 millions $ en
2007, malgré la fermeture
des frontières terrestres. En
matière de circulation des
personnes, le royaume chéri-
fien arrive en 2eposition après
la Tunisie, avec 550 000
Algériens qui ont visité ce
pays l'année dernière, contre
45 000 Marocains qui séjour-
nent de façon régulière en
Algérie.
BÉNIN
200 000 touristes et 26 mil-
liards de FCFA de recettes en
2007
Environ 200 000 touristes
ont visité le pays en 2007
en provenance d’Europe,
d’Asie, d’Amérique et du
continent africain. Le niveau
des recettes a atteint 26 mil-
liards de FCFA.
BOTSWANA
La centrale de Mmamabula
ne sera pas réalisée à temps
Les compagnies International
Power Plc (IPP) et CIC
Energy Corp. examinent des
schémas alternatifs pour la
centrale électrique de 2400
MW de Mmamabula, le pro-
jet ne pouvant être réalisé à
temps en raison de l’indispo-
nibilité de certains équipe-
ments sur le marché interna-
tional. La centrale, dont le
coût est estimé à 9,5 mil-
liards $, devait fournir de
l’électricité à l’Afrique du
Sud, en proie à une grave
pénurie d’énergie électrique.
L’annonce de ce retard a
affecté l’action de CIC qui a
perdu 39% de sa valeur en
chutant à 4$ au marché de
Tonronto. L’action d’IPP a
également enregistré une
baisse de 1 pence pour attein-
dre 423,75 pences sur le mar-
ché londonien.
BURKINA-FASO
Objectif de 150 milliards de
FCFA de recettes annuelles
dans le secteur aurifère
Le gouvernement projette
d’atteindre des recettes
annuelles de 150 milliards de
FCFA dans la production
d’or, à compter de 2015. Selon
le ministre des Mines, des
Carrières et de l’Energie, l’ac-
tivité d’exploitation des
mines d’or enregistre un
«boom ». Des mines d’or
inaugurées dans 4 localités
rapportent déjà 35 milliards
de FCFA à l’Etat, en attendant
l’inauguration d’autres sites
de production durant les
années à venir. Après le coton,
l’or est le 2eproduit d’expor-
tation du pays.
CAMEROUN
Objectif de transformer
localement la moitié de la
production du cacao et du
café
Le pays a décidé de transfor-
mer localement 50% de sa
production totale de cacao et
de café à l’horizon 2015,
a déclaré le ministre de
l’Industrie. Le but est d’ap-
porter « une valeur ajoutée au
cacao et au café » qui occu-
pent une place importante
dans la production du pays.
Actuellement, 16% de la pro-
duction cacaoyère (180 000
tonnes) et seulement 5% des
60 000 tonnes de café sont
transformées localement.
Restructuration de la filière
textile et coton
Le ministre de l’Industrie
Badel Ndanga Ndinga a indi-
qué que la relance de la filière
textile fait partie des projets
prioritaires dans le cadre de la
stratégie de développement
industrielle basée sur la
transformation des matières
premières locales. Le redé-
ploiement en cours vise la
transformation de 40% de la
production locale à l’hori-
zon 2015. Troisième branche
industrielle du pays, la filière
textile-coton représente 10%
de la production totale, et
génère plus de 10 000 emplois
directs et indirects.
Les effets négatifs sur l’em-
ploi
Près de 1300 emplois ont été
perdus dans l’industrie en
2007 en raison du poids de la
fiscalité sur les opérateurs pri-
vés, du défaut d’infrastructu-
res, des coûts élevés de fac-
teurs de production ainsi que
de l’impact négatif du man-
que d’énergie électrique. Le
nombre d’emplois dans le
secteur de l’industrie est passé
de 18 926 personnes en 2006
à 17 655 personnes en 2007,
soit un recul de 6,72%. Le sec-
teur alimentaire, -27,77%, a
été particulièrement affecté.
Le Syndicat des industriels
dénonce le Ministère de l’en-
vironnement
Le Syndicat des industriels du
Cameroun (Syndustricam)
conteste les tarifs pratiqués
par le Ministère de l’environ-
nement et de la protection de
la nature pour les audits envi-
ronnementaux. Le syndicat
a décidé de « rencontrer le
Ministre de l’industrie, des
mines et du développement
technologique pour solliciter
son intervention auprès du
ministère en charge de l’envi-
ronnement dans le but de
trouver une solution au pro-
blème de coût des audits envi-
ronnementaux », a indiqué
Charles Metouck, président
de Syndustricam.
22 milliards de FCFA pour
financer les licenciements à
la Camair
Le licenciement des 882
employés de la Cameroon
Airlines (Camair), dont la
liquidation a été prononcée le
31 mai dernier, coûtera 22
milliards de FCFA, selon le
cabinet Beloko & Partners
qui annonce le paiement des
salaires d’avril et mai 2008.
Les dettes de la défunte com-
pagnie aérienne sont estimées
à 100 milliards de FCFA,
notamment vis-à-vis de
l’Agence internationale du
transport aérien (IATA), qui
lui a retiré son certificat de
transport le 23 mai dernier.
La Banque mondiale dénonce
la lenteur de la consomma-
tion des crédits
Sur les 433,7 millions $ accor-
dés en 2008 par la Banque
mondiale pour le finance-
ment de 12 projets, 331,7 mil-
lions $ restent à décaisser, soit
59,2%, selon la revue du
Programme de la Banque
mondiale au Cameroun.
Les domaines qui ont le
plus consommé les budgets
alloués sont : le partenariat
public/privé (76,6%), la
modernisation des systèmes
de paiement (73,5%), le
chemin de fer (87%), les
infrastructures de Douala
(54%) et le développement
participatif (71%). Les pro-
jets relevant du développe-
ment urbain et de l’eau, de la
facilitation du transport et
du transit enregistrent un
taux de décaissement de
0%. La BM attribue à ces
lenteurs de consommation
des budgets à des « goulots
d’étranglement entravant la
mise en vigueur des projets »
et à la « faiblesse de la gestion
financière et dans la passation
des marchés ».
EGYPTE
Les effets négatifs de la
hausse des matériaux de
construction
Le président de l’Union égyp-
tienne de la construction,
Ahmad Al-Sayed, a dévoilé
que 21 000 entrepreneurs
avaient suspendu leurs activi-
tés au cours de l’année der-
nière en raison de la hausse
des prix des matériaux de
construction. Le nombre
d’entrepreneurs enregistrés
auprès de l’Union est passé de
29 000 à 8000 seulement.
Le taux de chômage baisse à
8%
Le taux de chômage a atteint
8% cette année, contre 12% à
l’arrivée de l’actuel gouverne-
ment, selon le journal public
Al-Ahram. La croissance éco-
nomique a atteint 7,5% au
dernier semestre, comparée
aux 5,1% pour la même
période de l’année dernière,
selon la même source. Le PNB
devrait atteindre, pour la pre-
mière fois, la barre des 187,4
milliards LE au cours de l’an-
née fiscale qui débute le 1er
juillet. Quant aux réserves en
devises, elles sont de 33,8 mil-
liards $.
Nile Cotton s’est acquitté de
la totalité de sa dette envers
Misr Bank
Nile Cotton Ginning a
annoncé avoir complètement
payé sa dette à Misr Bank,
évaluée à 205,9 millions LE.
La dernière tranche de 85
millions LE a été versée
récemment, après que la ban-
que a consenti un rabatte-
ment sur les intérêts cumulés
estimés à 120 millions LE.
L’inflation dépasse 21%
Le taux d’inflation dépasse le
seuil de 21%, son plus haut
niveau depuis 19 ans.
Notation en baisse
Le cabinet de notation,
Moody’s Investor Service a
revu à la baisse le classement
de l’Egypte en matière
de capacité d’endettement
public, le faisant passer de
« stable » à « négatif » en rai-
son d’une inflation hors
contrôle et des rapports défi-
cit budgétaire/revenus et
dette publique/revenus des
plus élevés parmi les pays du
même classement BA.
Contrôle du marché finan-
cier
Le Parlement égyptien a
décidé d’élaborer un nouveau
projet de loi impliquant la
création d’un nouvel orga-
nisme de supervision finan-
cière chargé du financement
immobilier, de l’assurance et
de l’investissement, pour rem-
placer l’Organisme du mar-
ché financier. Objectif : scin-
der en plusieurs organismes
la surveillance du système
monétaire et répondre à l’ex-
tension de leurs activités.
Officiellement, 22 000 étran-
gers sont autorisés à travail-
ler au pays
Le nombre officiel d’étran-
gers autorisés à travailler est
de 22 000, alors que ce chiffre
est de loin plus important. Le
Ministère de la main-d’œuvre
a donc décidé d’élaborer un
nouveau système pour
imposer de nouvelles règles
contrôlant l’afflux de la main-
d’œuvre étrangère dans le
pays.
Soumissions clôturée pour
la Banque du Caire
Cinq banques ont soumis-
sionné pour l’achat de
67% des parts de la Banque
du Caire. Il s’agit de la
banque britannique Standard
Chartered, de Samba Financial
Group (Arabie saoudite), de
National Bank of Greece, de
Dubai Mashreqbank (Emirats
arabes unis) et d’un consor-
tium constitué d’une banque
saoudienne, Arab National
Bank, et d’une banque jorda-
nienne, Arab Bank Group. Le
prix de la cession demandé
par l’Etat propriétaire est de
2,5 milliards $.
GUINÉE-BISSAU
Total menace de se retirer si
les prix du carburant n’aug-
mentent pas
Total menace de se retirer du
pays si le gouvernement
continue de refuser l’aug-
mentation du prix du carbu-
rant à la pompe. « La Guinée-
Bissau s’achemine vers une
grave crise de carburant dans
les prochaines semaines si le
gouvernement continue de
refuser une augmentation du
prix de l’essence. Aucune com-
pagnie n’acceptera d’importer
du carburant à perte dans ce
pays », a déclaré Mamadu
Saliu Lamba, représentant de
Total et porte-parole de
l’Association des importa-
teurs et distributeurs de car-
burant. Le litre d’essence
coûte 569 FCFA alors que
dans la plupart des pays de la
sous-région, dont le Sénégal,
il est vendu à 740 FCFA, selon
M. Lamba. Les autorités
redoutent qu’une nouvelle
hausse du prix du carburant
n’engendre des troubles.
KENYA
CMA prévient les courtiers
contre tout retard dans le
paiement des gains
L’Autorité du marché des
capitaux (CMA) et la Banque
centrale (BCK) ont prévenu
les courtiers contre tout
retard de paiement des gains
aux investisseurs ayant sous-
crit à l’offre publique de
vente (OPV) de la compagnie
Safaricom. Les investisseurs
pourront toucher des chèques
d’une valeur atteignant
10 000 shillings à la Citibank,
Equity, la National Bank et la
Post Bank. La réaction de
CMA et de la BCK intervient
à la suite de rumeurs faisant
état de conditions imposées
par certains agents de change
pour le remboursement des
investisseurs.
Réduire la durée du dédoua-
nement
L’Autorité kenyane des revenus
(KRA) et l’Autorité du port du
Kenya (KPA) travaillent sur un
programme permettant la
réduction à 24 heures du trai-
tement des marchandises tran-
sitant par les ports du pays. Le
commissaire de la KRA estime
que la durée de 4 jours pour
faire sortir la marchandise du
port de Mombasa est trop lon-
gue et trop côuteuse pour les
opérateurs économiques. Le
gouvernement prévoit d’in-
troduire un système électro-
nique de contrôle des cargos
et des conteneurs pour
réduire les délais.
La KPLC sera scindée en
filiales indépendantes
La compagnie publique
d’électricité Kenya Power
and Lighting Company
(KPLC) sera restructurée, a
annoncé le ministre de
l’Energie Kiraitu Murungi.
La séparation interviendra
entre la production et le
transport de l’électricité, à
travers la création d’une
nouvelle entité pour le trans-
port, alors que l’actuelle
entreprise, qui devra être
détenue en majorité par des
privés, s’occupera de la dis-
tribution.
Les ressources marines ne
sont pas suffisamment
exploitées
Le ministre du Développement
de la pêche, Paul Otuoma,
estime que les ressources
halieutiques du pays ne sont
pas suffisamment exploitées.
«Nous n’avons pas investi
dans la pêche en eau profonde,
alors que les compagnies étran-
gères exploitent ce créneau et
engrangent d’importants pro-
fits », a-t-il déclaré lors d’une
rencontre consacrée à la Zone
économique exclusive (EEZ)
de l’océan Indien.
L’Association des industries
manufacturières critique le
budget
L’Association des manufactu-
riers (KAM) estime que le
budget de l’Etat n’a pas pris
en charge les problèmes qui
affectent cette industrie,
notamment la hausse des prix
du carburant. Cette hausse
ayant conduit à celle des prix
des produits et causé un
manque à gagner aux indus-
triels. La KAM invite le gou-
vernement à trouver une
issue à cette situation et à
prendre des mesures immé-
Editeur : Editions Financières du
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(Alger). Rédacteur en chef
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Rédaction : Louis S. Amédé
(Abidjan), Charles A. Bambara
(Londres), Mohamed Baba Fall
(Casablanca), Said Djaafer
(Alger), Amadou Fall (Dakar),
Daikha Dridi (Le Caire).
Ont également participé à ce
numéro : John Kaninda
(Johannesburg), Lazhar Djeziri
(Alger), Walid Kéfi (Tunis), Aliou
Diongue (Dakar), Mamadou
Lamine Diatta (Dakar), Sana Harb
(Alger), François Bambou
(Yaoundé), Godefroid Ngamisata
(Kinshasa), Achille Mbog Pibasso
(Douala). Avec le concours d’Alain
Le Noir, Secrétaire exécutif de
Club des dirigeants des banque et
établissements de crédit d’Afrique,
d’African Investor - AI40
(Londres), de S&P (Paris) et de
CommodAfrica (Paris).
Abonnements : Les Afriques, 19
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ACTUALITÉ
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 3
Les banques dépensent des
millions de dollars pour par-
faire leur image. Nous avons
vu l’écureuil du groupe
Caisse d’Epargne passer par
toutes les teintes et toutes les
postures pour fondre désor-
mais dans un code couleur et
symboliser l’essor de l’insti-
tution. Dernièrement, le
Groupe Banque Populaire
(Maroc) a donné un coup de
jeune à son identité, sans
pourtant renoncer à son
cheval (assez distinctif dans
le vivier du monde rural,
majoritairement analpha-
bète où cette institution col-
lecte ses ressources à moin-
dre coût). Entre temps, les
filiales de la Société Générale
en Afrique ont adopté
l’identité visuelle de leur
maison mère, curieusement,
au moment même où l’af-
faire Kerviel se révélait au
grand jour. Tous ces actes
manifestent de la nécessité
de communiquer.
Attention quand même à
croire qu’il ne faut commu-
niquer que quand les choses
sont au beau fixe. Les gou-
rous de la discipline esti-
ment même que c’est au
moment des transitions qu’il
faut redoubler de vigilance,
informer le public et les par-
tenaires. Pour l’avoir ignoré,
les acteurs de la fusion très
suivie entre la CBAO et
Attijari Sénégal sont obligés
aujourd’hui de jouer les
pompiers à leur corps défen-
dant. Apparemment, le der-
nier conseil d’administra-
tion n’était pas totalement
hermétique (mais quelle
réunion d’administrateurs
peut l’être ?). Ainsi, selon les
informations, l’entité aurait
pris la décision de revoir à la
baisse sa participation dans
les grands chantiers, si chers
à la présidence sénégalaise.
L’engagement de départ de
45 milliards de FCFA tombe
à 25 milliards. Ceux qui ont
pris une telle décision – his-
torique – comptaient sans
doute sur l’épaisseur des
murs pour la garder secrète.
Le lendemain même, le
ministre sénégalais des
Finances fait sa com publi-
que en expliquant naturelle-
ment les raisons du non
bouclage du programme
financier des dits projets.
Depuis, l’affaire s’étale sur la
place publique. En somme,
une mauvaise entrée en
matière de la part des repre-
neurs de la CBAO qui
avaient besoin de toute la
sérénité requise pour créer le
plus grand groupe bancaire
de l’UEMOA.
Adama Wade,
Casablanca
Ne rien dire,
c’est aussi
communiquer
Valeurs africaines
Mandela, enfin retiré de la liste noire améri-
caine
Beau cadeau d’anniversaire pour Nelson
Mandela qui fêtera ses 90 ans le 18 juillet pro-
chain. Outre un méga concert prévu à Londres
et auquel prendra part Amy Winehouse, le grand
Madiba se verra aussi retiré de la liste noire américaine du ter-
rorisme. « Aujourd’hui, les Etats-Unis ont enfin franchi une
nouvelle étape pour effacer cette grande honte qui déshonore ce
grand leader », s’est exclamé John Kerry. La loi adoptée par le
Sénat américain va être transmise à la Maison Blanche et
devrait être signée par le président Bush avant l’anniversaire de
Mandela. Notons que lors de son dernier passage aux USA, le
leader historique de l’ANC a dû user d’un coup de piston de
Condoleezza Rice pour obtenir le sésame.
Othman Benjelloun pour la création d’une
Académie pour les futurs banquiers
d’Afrique
Le président du groupe BMCE Bank, Othman
Benjelloun, a appelé récemment à Paris à la
création d'une Académie pour les futurs ban-
quiers d'Afrique. S'exprimant lors d'une table ronde organisée
par l'Agence française de développement (AFD) et sa filiale
Proparco sous le thème « L'investissement privé, vecteur de
développement durable dans les pays du Sud », M. Benjelloun
a développé notamment les éléments de la stratégie que mène
son groupe sur le continent africain. La prise de participation
au capital du réseau Bank of Africa offre l'opportunité de met-
tre en oeuvre les modèles d'activités commerciales, financières
et de conseil qui furent développés avec succès au sein du
groupe au Maroc, ainsi que d'y instiller la dimension de déve-
loppement durable, a-t-il dit.
Barack Obama tance les dirigeants afri-
cains
Le candidat démocrate à la présidentielle
américaine Barack Obama a amèrement
reproché mercredi leur passivité aux pays afri-
cains face aux violences électorales commises
par des partisans du président zimbabwéen
sortant Robert Mugabe.
Le Zimbabwe « était autrefois le grenier de l'Afrique, et
Mugabe a commis des violences extraordinaires contre son pro-
pre peuple », a déclaré M. Obama à des journalistes à
Chicago. Selon lui, la communauté internationale « et en
particulier les autres pays africains, y compris l'Afrique du Sud
(...), doivent condamner beaucoup plus vigoureusement les
violences extraordinaires commises là-bas ». « Franchement, ils
ont gardé le silence pendant beaucoup trop longtemps, et per-
mis à Mugabe de se livrer à ces discours anticolonialistes qui lui
servent à détourner l'attention de ses graves échecs en tant que
dirigeant », a-t-il ajouté.
Hama Amadou dans une mauvaise passe
L'ex-Premier ministre Hama Amadou,
poursuivi par la justice dans une affaire de
fonds publics, a été arrêté et écroué dans une
prison de haute sécurité dans l'ouest du pays,
ont annoncé jeudi soir plusieurs radios nigé-
riennes. Koutoukalé est une prison de haute
sécurité près de Tillabéri (ouest), à une centaine de km de la
capitale. Selon la radio privée Dounia, M. Amadou a été
transféré après avoir été auditionné par la Haute cour de jus-
tice, une juridiction créée au sein du Parlement. Peu après
son arrestation, des échauffourées ont opposé ses partisans
aux forces de l'ordre qui les ont dispersés à coup de grenades
lacrymogènes. Cette arrestation constitue un coup dur pour
le parti au pouvoir.
Mohamed Bacar cherche un point de
chute
Les autorités béninoises ont été discrètement
approchées par la France pour accueillir le pré-
sident déchu de l'île comorienne d'Anjouan,
Mohamed Bacar, rapporte l’agence AFP.
Le président béninois Boni Yayi aurait indiqué
à l'ambassadeur de France à Cotonou la disposition de son pays
à accueillir Mohamed Bacar, dont la Cour d'appel de Saint-
Denis de la Réunion (France) a refusé mardi l'extradition
demandée par l'Union des Comores pour atteinte à l'autorité de
l'Etat et complicité d'homicide volontaire, de coups et blessures
volontaires, viols et détournements des deniers publics. Côté
béninois, on déclare à présent attendre la décision de la France
concernant le président déchu qui sera logé dans une villa non
loin de la présidence. En attendant, l’assignation à résidence de
l’ancien homme fort de l’Ile d’Anjouan se poursuit.
Issufo Sanha entendu par un juge d’instruction
Le ministre bissau-guinéen des Finances,
Issufo Sanha, a été entendu jeudi à Bissau par
un juge d'instruction, dans le cadre de l'en-
quête sur la vente de 3000 tonnes de gasoil
récemment offertes par le Japon à la Guinée-
Bissau, rapporte l'Agence de presse africaine.
M. Sanha a été entendu par la justice dans le
cadre de l'enquête sur la commercialisation du gasoil japonais,
octroyé à une entreprise locale qui n'évolue pas dans le secteur
du pétrole, a déclaré une source judiciaire. La justice demande
au ministre des Finances de retirer à l'entrepreneur l'autorisa-
tion de vente dans la mesure où la passation de ce marché ne
s'est pas faite dans la transparence, a indiqué la même source.
Petites réjouissances et gros
tracas à Charm-El-Cheikh
Par Said Djaafer, Alger
S'il n'y avait le Zimbabwe et son « second
tour » sans opposition, le climat de guerre
entre l’Erythrée et Djibouti, la persistance
de la crise du Darfour et ses retombées sur
les relations soudano-tchadiennes, le
sommet de l’Union africaine de Charm El
Cheikh n’aurait eu à aborder que des
questions presque « neutres » ou consen-
suelles. L’ordre du jour est la « réalisation
des Objectifs du millénaire de développe-
ment (OMD) : la problématique de l’eau et
de l’assainissement », ainsi que la question
de la « paix et la sécurité en Afrique ». Sauf
que même l’Union africaine ne peut igno-
rer le réel.
Le Zimbabwe est le sujet qui gêne, les
Occidentaux sommant en quelque sorte
l’Union africaine de montrer sa crédibi-
lité. Mais l’exigence est aussi africaine.
Plus de 150 associations et organisations
de la société civile africaine regroupées
au sein du Centre pour la participation
des citoyens à l'UA (CCP-AU) ont exigé
de l’Union africaine une réaction ferme
et sans ambiguïté sur le Zimbabwe.
Robert Mugabe, « l’élu », pourrait pour-
tant bien être du sommet. L’Afrique, divi-
sée, hésitante – une bonne partie des chefs
d’Etat présents sont inaptes à donner des
leçons de probité électorale – va donc faire
avec et épouser le grand écart sud-africain.
Vendredi, au Conseil de sécurité, l’Afrique
du Sud, soutenue par la Russie et la Chine,
a empêché l’adoption d’un texte préparé
par la Grande-Bretagne – quelle mauvaise
idée qu’il soit rédigé par un pays largement
suspecté en Afrique de n’être animé que
par un souci revanchard pour les fermiers
blancs nationalisés ! – déclarant « illégi-
time » et « sans crédibilité » le résultat de la
présidentielle. Pretoria a concédé néan-
moins que les « conditions d'une élection
libre et équitable n'étaient pas réunies ».
Problématique solution Kenyane
Durant les réunions préparatoires, l'am-
bassadeur sud-africain Dumisani Kumalo,
aura cultivé jusqu’au bout l’énorme ambi-
guïté sud-africaine et continentale. On
concède qu’un second tour correct n’est
pas possible, mais on ne va pas plus loin, au
nom de l’impératif de préserver à l’Union
africaine la possibilité d’agir. Pourtant, en
dépit de certaines prises de position africai-
nes sévères à l’égard de Mugabe – Nelson
Mandela, jusque-là réservé, a pointé du
doigt la « tragique défaillance de la direc-
tion » du Zimbabwe – toutes les informa-
tions en provenance de Charm-El-Cheikh
convergent pour indiquer que le sommet
africain qui s’ouvre le 30 juin ne va pas trop
s’avancer sur le sujet. Dans le meilleur des
cas, il s’en tiendra à la démarche sud-afri-
caine de « quiet diplomacy », fortement
dénoncée par l’opposition. Elle pose pro-
blème. Si l’Afrique du Sud n’a pas tort de
souligner que la certification des élections
n’est pas du domaine de compétence du
Conseil de sécurité, cela s’appliquerait dif-
ficilement pour l’UA. Depuis le 30 janvier
2007, une « Charte africaine de la démo-
cratie, des élections et de la gouvernance »
prévoit que l’Union africaine s’engage à
«promouvoir la tenue régulière d’élections
transparentes, libres et justes afin d’institu-
tionnaliser une autorité et un gouvernement
légitimes ainsi que les changements démo-
cratiques de gouvernement ».
Dans une affaire où sa crédibilité est en
jeu, l’Union africaine, selon des proches de
Jean Ping, président de la Commission de
l’Union africaine, s’est donné pour but
«d’éviter à tout prix une guerre civile ».
Jean Ping a évoqué la possibilité d’une
solution à la Kenyane.
Décodage simple : Robert Mugabe reste
président et on essayera de l’amener à
accepter un gouvernement d’union natio-
nale avec Morgan Tvansgiraï comme
Premier ministre. Sur le papier, cela
coule de sens, puisque le MDC dispose
de la majorité au Parlement. Pourtant,
cette idée de Thabo Mbeki, qui devient
ainsi continentale, pose de sérieux pro-
blèmes de faisabilité.
L’Iran veut son sommet avec l’Afrique
A l’évidence, les responsables de l’UA
auraient aimé que l’on parle de choses plus
réjouissantes. Comme la proposition de
l’Egypte de redonner vie aux sommets
arabo-africains mis en veilleuse depuis des
années. La Libye a d’ailleurs proposé d'orga-
niser à Syrte une réunion ministérielle sur la
coopération arabo-africaine qui sera suivie
d'un sommet. De quoi mettre fin à une ano-
malie arabe où le tropisme occidental des
grands détenteurs de pétrodollars les empê-
che de voir ce qui se passe sur le continent.
Quant à l’Iran, en délicatesse avec les
Occidentaux, il a dépêché son vice-ministre
des Affaires étrangères à Charm-El-Cheikh
avec un but clair : obtenir une date pour un
sommet Iran-Afrique, dont le principe avait
été accepté par Alpha Omar Konaré.
La crise au pays de Mugabe a pesé sur le sommet de l’Union africaine, hébergé par l’Egypte à Charm-
El-Cheikh. Solution à la Kenyane ? Heureusement que l’Afrique a également traité d’autres sujets…
Mettre fin à une anomalie
arabe où le tropisme
occidental empêche de
voir ce qui se passe sur
le continent africain.
4Les Afriques - 36 - 3 au 9 juillet 2008
CONDENSÉ
diates pour bannir les pro-
duits contrefaits, autre source
de manque à gagner pour
l’industrie manufacturière
locale.
«
Les commerçants exploi-
tent les consommateurs
»
Le ministre des Finances
Amos Kimunya considère
que les commerçants exploi-
tent les consommateurs,
même après une baisse de
taxes sur les produits de pre-
mière nécessité. Une baisse
des prix enregistrée pendant
quelques semaines a été vite
rattrapée par une hausse
imposée par les négociants.
Le ministre dit attendre une
baisse des prix, sinon les four-
nisseurs devraient faire face à
des mesures « très dures » de
la part des autorités. Kimunya
a décidé de citer nommément
ceux qui participent à cette
flambée des prix.
Quatre autres entreprises en
lice pour acheter les super-
marchés Uchumi
Quatre entreprises d’investis-
sement ont été retenues dans
la phase de pré-qualification
de l’appel d’offres (AO) pour
la vente des supermarchés
Uchumi, en plus des quatre
compagnies de la vente au
détail sélectionnées antérieu-
rement. La seconde phase de
l’AO inclut les offres techni-
ques et financières. Les candi-
dats doivent avoir des capaci-
tés de financement entre 200
et 800 millions Sh, et d’im-
portantes capacités de mana-
gement.
La société de sucre Mumias
accepte les conditions de
l’autorité de l’environne-
ment
La compagnie Mumias Sugar
a accepté les 14 conditions de
l’Autorité nationale de mana-
gement de l’environnement
(Nema) imposées pour la
construction de l’usine de
Tana River District. Nema va
donc délivrer une licence
pour cet investissement de 24
milliards de shillings.
Vers la formation d’ensem-
bles industriels
Le gouvernement encourage
les petites sociétés d’un
même secteur à constituer de
grands ensembles industriels
pour renforcer leurs bases
financières.
Les tour-opérateurs signent
des conventions avec les
hôtels
Plusieurs tour-opérateurs
internationaux ont signé des
contrats avec les hôtels du
pays. Sun & Sand Hotel,
à Kilifi, et First Choice
Holidays, un tour operateur,
se sont accordés pour orga-
niser le séjour de deux
semaines pour 200 touristes
durant le mois de juillet. Le
contrat signé récemment
porte sur une année (novem-
bre 2008 à octobre 2009). Ce
contrat apportera plus de
60% du chiffre d’affaires de
l’hôtel qui a investi 500 mil-
lions Sh pour des opérations
de rénovation.
L’OpenSky avec les USA va
relancer le tourisme
Le secteur du tourisme
devrait engranger d’impor-
tants bénéfices avec la signa-
ture de l’accord OpenSky
avec les USA. Le gain de
temps que permettra cet
accord, puisque les escales
dans les aéroports européens
ne seront plus nécessaires, va
augmenter le nombre de tou-
ristes américains, estime le
président de l’Aero-Club of
East Africa. Le nombre de
touristes américains a aug-
menté ces deux dernières
années. En 2007, 101 095
touristes ont visité le pays,
soit 16% de plus qu’en 2006.
Les actionnaires de KCB
peuvent vendre leurs parts
en bourse
Les actionnaires de Banque
commerciale du Kenya
(KCB) qui ne veulent pas
percevoir leurs droits peu-
vent les vendre à la Bourse
des valeurs de Nairobi
(NSE). Le ratio de vente a été
fixé à un pour neuf, soit 25
Sh. Cette opération peut
atteindre un stock de 212
millions d’actions. C’est la
seconde fois que la banque a
recours à cette méthode
pour générer des capitaux,
après avoir récolté, en 2004,
2,45 milliards Sh, soit près
d’un milliard Sh de plus que
le montant ciblé.
Un marché ultra-moderne
de 220 millions Sh pour City
Park
La mairie de Nairobi prévoit
la construction d’un marché
ultramoderne destiné à City
Park, pour un montant de
220 millions Sh.
MAROC
90% du commerce extérieur
dans le cadre des ALE
Les échanges dans le cadre des
Accords de libre-échange
(ALE) constituent 90% du
commerce extérieur, dont
une grande partie avec
l’Union européenne.
Hausse des tarifs de la tra-
versée avec l’Espagne
La hausse des prix des carbu-
rants s’est traduite par une
augmentation des tarifs des
billets de transport maritime
avec la péninsule ibérique,
après une stabilité ces deux
dernières années. Néanmoins,
le ministre des Transports
prévoit une baisse des prix en
raison de la concurrence
induite par la libéralisation
du secteur du transport mari-
time et l’entrée en service du
port passager TangerMed.
Suspension des vols directs
entre Las Palmas, Agadir et
Dakhla
L’unique liaison reliant Las
Palmas à Agadir, que desser-
vait la compagnie aérienne
Topfly, a été supprimée
depuis deux semaines. La
compagnie, détenue par des
investisseurs catalans, a égale-
ment supprimé la ligne
reliant Las Palmas et Dakhla
et maintenu en revanche
les vols sur l’aéroport de
Laâyoune, que dessert égale-
ment la compagnie régionale
Binter Canarias. Des respon-
sables des Chambres de com-
merce canariennes et les
membres d’une délégation du
conseil préfectoral d’Agadir
ont appelé au rétablissement
de ces liaisons aériennes.
250 millions $ de la part de la
Banque mondiale
La Banque mondiale a
accordé deux prêts d’un
montant global de 250 mil-
lions $ destinés au finance-
ment de projets d’appui à la
réforme de l’administration
publique (100 millions $) et à
l’Office national de l’électri-
cité (150 millions $). C’est la
troisième fois que le pro-
gramme d’appui à la réforme
de l’administration publique
bénéficie d’un concours
financier. Les deux précé-
dents, accordés en 2004 et
2006, étaient respectivement
de 100 et 120 millions $. Le
crédit accordé à l’ONE est
destiné au renforcement de
l’infrastructure de transport
et de distribution de l’électri-
cité, pour assurer des fourni-
tures en électricité ininter-
rompues et de haute qualité.
Un chiffre d’affaires de 30
milliards Dh pour les télé-
communications en 2007
Le secteur des télécommuni-
cations a enregistré un chif-
fre d’affaires de 30 milliards
Dh en 2007. Il participe
ainsi à hauteur de 7% du
produit intérieur brut (PIB)
et devrait atteindre 10% à
l’horizon 2012, selon les
chiffres de l’Agence maro-
caine de réglementation des
télécommunications (ANRT).
Quelque 37 000 emplois
directs et 120 000 indirects
ont été générés dans ce sec-
teur qui représente la moitié
des investissements directs
étrangers réalisés au Maroc
depuis 2003.
La RAM reliera le Nigeria
huit fois par semaine
En vertu d'un accord conclu
récemment, la compagnie
Royal Air Maroc (RAM)
pourra désormais desservir
le Nigeria à raison de huit
vols par semaine à destina-
tion de ce pays. La RAM est
autorisée à exploiter les villes
de Kano et Lagos à raison
de quatre fréquences par
semaine pour chaque ville,
avec la possibilité de combi-
ner Lagos et Kano à raison
de deux fréquences par
semaine. L’exploitation de
fréquences sur Abuja est éga-
lement prévue dans l’accord.
Cela porte à dix-sept le
nombre de liaisons directes
vers l’Afrique.
Les tour-opérateurs français
prévoient une baisse de la
destination marocaine
Selon le Cercle d’études des
tour-opérateurs (CETO), une
association qui regroupe près
de 70 grands tour-opérateurs
français, la destination touris-
tique marocaine est appelée à
baisser de 8,9%. Les destina-
tions concurrentes sont la
Tunisie, qui a progressé de
0,4% avec 178 379 voyages,
et l’Egypte qui enregistre
une croissance de 23%, soit
150 000 voyages à forfait. L’Ile
Maurice est en hausse de
22,3%, et le Sénégal en baisse
de 10,8%.
Augmentation des abonnés
au téléphone fixe en 2007
Selon le rapport 2007 de
l’Agence nationale de régle-
mentation des télécommuni-
cations (ANRT), le nombre
des abonnés à la téléphonie
fixe est de 2 393 767 en 2007,
contre 1 266 119 abonnés en
2006, soit une hausse de 8%.
Cette hausse est due essentiel-
lement à l’introduction sur le
marché de la téléphonie fixe
de mobilité restreinte qui
compte, à elle seule, 1 155 036
abonnés. Le taux de pénétra-
tion passe ainsi de 4,24% en
2006 à 7,85% en 2007. Le
nombre d’abonnés Internet
bas débit, toutes options
confondues, est passé de 7862
en 2006 à quelque 47 968 à fin
2007. Cependant, même avec
une augmentation de 21,9%,
le nombre d’abonnés à
l’ADSL est en retrait par rap-
port au résultat de 57,6% réa-
lisé en 2006.
ILE MAURICE
La Banque centrale main-
tient son taux d’intérêt
directeur à 8%
Après trois baisses successives
depuis le début de l’année, la
Banque centrale a décidé de
garder inchangé son taux
d’intérêt directeur à 8%, en
raison des risques que pour-
rait faire peser une autre
diminution sur la croissance
économique.
NIGER
12 milliards de FCFA pour le
développement des trans-
ports
La Banque mondiale (BM) a
accordé 12 milliards de FCFA
pour le financement d’un
projet d’appui au programme
sectoriel des transports pour
les quatre prochaines années.
Le projet, qui s’intègre dans la
stratégie de développement
du secteur des transports,
permettra le bitumage d’une
partie du réseau routier
national, et le renforcement
du cadre institutionnel de la
gestion des infrastructures
routières.
NIGERIA
Les fluctuations de la bourse
seront contenues
Après des gains considérables
enregistrés l’année dernière
en raison des bénéfices des
entreprises et la perspective
d’une bonne croissance éco-
nomique, la Bourse des
valeurs a baissé de 10,5%
dans la courte période allant
du 19 mai au 6 juin 2008.
Cette baisse est attribuée à la
spéculation, mais également
au « pessimisme des investis-
seurs ». C’est ce qui a amené le
gouvernement et l’autorité de
régulation de l’activité bour-
sière à prendre « toutes le
mesures nécessaires pour pré-
server ces gains ».
La nécessaire réhabilitation
des chemins de fer
Pour la bonne conduite de la
réforme du secteur du trans-
port routier, le gouvernement
fédéral est appelé à mener en
parallèle une politique de
réhabilitation des chemins de
fer pour réduire la pression
sur les routes. C’est l’une des
principales recommandations
qui ont été exprimées par
les participants à l’atelier
sur l’avenir du secteur des
transports, organisé par le
Ministère fédéral de tutelle
avec le soutien de la Banque
mondiale.
La BAD accorde un prêt de
85 millions $ pour un projet
routier
La Banque africaine de déve-
loppement (BAD) a accordé
un prêt de 85 millions $ pour
aider au financement de la
réhabilitation d’une voie
express reliant l’île Victoria
avec la péninsule de Lekki à
Lagos. Le projet consiste en la
mise à niveau d’une voie exis-
tante de 49,5 km et en la
construction d’un linéaire
supplémentaire de 14 km, ce
qui permettra de déconges-
tionner la circulation et d’as-
surer de meilleures condi-
tions de sécurité routière.
628 milliards de nairas
seront investis dans le sec-
teur énergétique
Le Conseil national économi-
que a décidé d’allouer une
enveloppe de 628 milliards
de nairas, à partir des 1,2 tril-
lion N d’excédent de recettes
pétrolières, pour des investis-
sements dans le secteur de
l’électricité. Les 569 milliards
restant seront partagés entre
les Etats et les gouvernements
locaux. Le gouvernement
fédéral prévoit de détenir
51% de ces futurs projets,
contre 49% pour les Etats.
51 millions $ pour lutter
contre la désertification
Le gouvernement fédéral pré-
voit de dépenser 51 millions $
(environ 6 milliards de nai-
ras) dans les six prochains
mois pour combattre la
désertification qui progresse
annuellement de 10 km, a
déclaré la ministre de
l’Environnement Halima
Taiwo Alao. Le précédent pro-
gramme de plantation de 50
millions d’arbres dans onze
Etats du nord du pays a
échoué puisque plus de 37
millions d’arbustes n’ont pas
survécu. Les 13 millions res-
tant subissent régulièrement
des coupes illégales pour ser-
vir de bois de combustion.
La Chinoise CCECC se plaint
des longs délais de paiement
La compagnie chinoise
China Civil Engineering
Construction Corporation
(CCECC), qui a décroché le
contrat de 8,3 milliards $
pour la réhabilitation du sys-
tème de transport ferroviaire,
se plaint des longs délais de
paiement. Alors que le
contrat, qui a été signé en
octobre 2006, prévoyait une
avance de 1,136 milliard $, la
compagnie chinoise n’a perçu
à ce jour que 250 millions $
(en mars 2007), affirme le
vice-président de CCECC qui
prévoit un ralentissement des
travaux si l’argent n’est pas
débloqué.
Conflit dans le secteur du
transporteur maritime
L’Association de navigation
(SAN) est entrée en conflit
avec l’Agence d’administra-
tion et de sécurité maritime
(NIMASA) en raison de la
réévaluation des taux de fret.
La SAN estime que l’Agence
facture plus que les 3% per-
çus par les compagnies de
navigation, expliquant égale-
ment que la concurrence
conduit souvent les opéra-
teurs à réduire leurs prix.
L’Agence est également accu-
sée de fixer les taux « sans
consultation » avec les prin-
cipaux concernés.
La production
onshore
de
Chevron s’est arrêtée après
une attaque rebelle
La compagnie Chevron a
annoncé que sa production
de pétrole en zone onshore,
estimée à 120 000 barils par
jour, a été arrêtée à la suite
d’une opération de sabotage
d’un pipeline menée par des
rebelles de la région du
Mouvement d’emancipation
du delta du Niger. La compa-
gnie Royal Dutch Shell Plc a
également arrêté, le 19 juin
dernier, sa production dans le
champ de Bonga (190 000
b/j) en raison d’attaques simi-
laires. Les deux compagnies
pétrolières n’ont pas indiqué
quand il leur sera possible de
reprendre leur production.
Grève chez Chevron
L’Union des travailleurs du
pétrole a déclenché une
grève chez Chevron Corp,
après l’échec des pourpar-
lers. Dans une lettre adressée
à la direction de Chevron en
Californie, le syndicat a
demandé la suspension de
l’actuel directeur de la filiale
nigériane, Fred Nelson. Ce
dernier est accusé de faillir aux
conditions de sécurité au sein
de l’entreprise, et de favoriser
les travailleurs étrangers.
Chevron produit environ
350 000 barils par jour dans
les 32 champs du pays.
SÉNÉGAL
Recours au biocombustible
pour réduire le prix du pain
L’Institut de technologie ali-
mentaire (ITA) et la Sotiba-
Sympafric (textile) ont signé
une convention de partena-
riat pour le développement et
la promotion de fours à pain
fonctionnant avec du bio-
combustible à base de bio-
masse. Cette technologie per-
mettra de réduire de 50% les
coûts énergétiques et, par
conséquent, le prix du pain.
Le biocombustible sera fabri-
qué à base de briquette de
coques d’arachide.
La Banque mondiale accorde
80 millions $ pour le secteur
de l’énergie
La Banque mondiale a
approuvé un financement de
80 millions $ (40 milliards
FCFA) pour appuyer la mise
en valeur à long terme des
services de l’électricité et
la fourniture de produits
pétroliers. La Société natio-
nale d’électricité (SENE-
LEC) bénéficiera, dans le
cadre du projet, d’un pro-
gramme lui permettant, d’ici
décembre 2009, d’équilibrer
ses comptes, et de parvenir à
un ratio de couverture de son
service de la dette conforme
aux standards.
SOUDAN
Les avions de Sudan Airways
cloués au sol après le crash
du 10 juin
L’Autorité de l’aviation civile
a interdit aux avions de Sudan
Airways de voler, après le
crash du 10 juin dernier d’un
Airbus A310 qui a coûté la vie
à 30 passagers au moins.
L’interdiction porte aussi bien
sur les vols domestiques que
sur les liaisons internationa-
les. La compagnie aérienne
dispose d’un délai d’un mois
pour se conformer aux stan-
dards internationaux.
TUNISIE
Accord de partenariat avec la
France dans le textile et l’ha-
billement
Un protocole d'accord dans
le secteur du textile habille-
ment a été signé, en marge
de la 9eédition du salon
euro-méditerranéen « Texmed
2008 », par le président de la
Fédération nationale du tex-
tile (FENATEX), Abdelaziz
Dahmani, le président de
l'Union des industries texti-
les (UIT-France), Lucien
Deveaux, et le Co-président
de l'Union française de l'ha-
billement (UFIH), Freddy
Marcy. Ce protocole est d’une
durée de trois ans.
Tunisiana va lancer la
recharge par débit de compte
bancaire
En partenariat avec les ban-
ques STB et BH, l’opérateur
privé de téléphonie mobile
Tunisiana va lancer, avant la
fin juin, un nouveau mode de
recharge téléphonique par
débit du compte bancaire. Ce
nouveau service vient com-
pléter la recharge à travers les
distributeurs de billets de
banques (DAB), la recharge à
travers les terminaux de paie-
ment électronique (TPE) par
l’émission des tickets de
recharge, et celle du compte
post-payé à un compte pré-
payé, ainsi que le service de
transfert de solde de compte à
compte (Tahwil).
Le résultat net part du
groupe Amen Bank en
hausse de 52,58% en 2007
Le résultat net part enregistré
par le groupe Amen Bank en
2007 est en hausse de 52,58%,
soit 30,717 millions DT,
contre 20,132 MDT en 2006.
Le produit net bancaire est
également en hausse de
16,96% sur la même période,
passant de 97,009 MDT à
113,460 MDT.
La 2ephase du nouveau
régime d’assurance maladie
(CNAM) dès juillet
Le démarrage de la deuxième
étape du nouveau régime
d'assurance maladie a été fixé
au 1er juillet 2008. Il s’agit de
l'ouverture totale au secteur
privé à travers l'élargisse-
ment de la liste des actes
médicaux, la prise en charge
des dépenses de soins lors
de l'hospitalisation dans les
établissements publics et
ceux conventionnés avec la
Caisse nationale d'assurance
maladie (CNAM), tels que
l'hôpital militaire, mais égale-
ment les cliniques privées,
avec une liste de pathologies
déterminées.
Promotion du tourisme haut
de gamme
L’hôtel Alhambra Thalasspa
(Yassmine Hammamet) a signé
récemment un contrat d’affi-
liation au groupe Warwick
international Hotels. L’objectif
de ce contrat est de drainer
un tourisme haut de gamme
pour générer des recettes sup-
plémentaires et assurer un
meilleur rendement aux uni-
tés hôtelières. En vertu de ce
contrat, l’hôtel Alhambra
bénéficiera de tous les servi-
ces, des outils et du savoir-
faire de Warwick, tout en gar-
dant ses spécificités et son
cachet typique. Le groupe
Warwick compte plus de 40
hôtels de haut standing (en
Europe, en région pacifique
Sud, en Afrique du Sud, en
Asie pacifique et aux USA),
dont seize en propriété et
deux indépendants affiliés.
Une nouvelle usine de
ciment à Dahmani
Dans le cadre du partenariat
tuniso-italien, une nouvelle
usine de ciment sera bientôt
créée dans la délégation de
Dahmani. Coût du projet :
250 millions DT.
Moncada Energy Group
investira 3 milliards d’euros
en 7 ans
Le groupe italien Moncada
Energy Group, spécialisé
dans la production d'énergie
éolienne, a annoncé récem-
ment un plan d’investisse-
ment de 3 milliards d’euros
pour les sept prochaines
années. Quatre projets, dont
une centrale éolienne, une
centrale photovoltaïque, une
centrale thermoélectrique à
cycle combiné (gaz/vapeur) et
une ligne d’interconnexion
en ligne continue entre l’Italie
et la Tunisie, seront réalisés
dans le cadre de cet investis-
sement. Moncada compte
actuellement cinq installa-
tions éoliennes qui réalisent
un chiffre d'affaires annuel de
l’ordre de 60 millions d’euros.
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 5
BANQUES ET ASSURANCES
Le groupe Saham rêve de
leadership
dans les assurances
Par Adama Wade, Casablanca
Le processus de refondation du secteur
des assurances au Maroc entre dans une
nouvelle phase avec la montée en force
du groupe Saham, présidé par Moulay
Hafid Elalamy et désormais troisième
opérateur du secteur avec, selon de nom-
breuses informations, l’hypothèse d’une
entrée en force dans le tour de table du
Groupe Banque Populaire.
Révélé par l’affaire du cabinet de cour-
tage Agma, qui avait créé à l’époque un
chamboulement sans précédent dans les
milieux financiers, cet homme d’affaires,
aujourd’hui président de la Confédération
générale des entrepreneurs du Maroc,
peut se targuer d’avoir construit un
empire financier en quelques années
avec peu de fonds propres. Et, ajoute un
cadre d’une compagnie de la place,
«d’avoir par l’affaire Agma provoqué à
lui seul les prémices de la régulation du
milieu financier marocain complètement
remis à niveau depuis ce précédent ». A la
sortie de cette première polémique, le
Conseil déontologique des valeurs
mobilières (CDVM) a senti le besoin de
resserrer les écrous.
Forger des alliances
Depuis, le patron des patrons a eu le
temps de se faire oublier et de forger des
alliances qui se révéleront utiles en leur
temps. D’abord à l’étranger, puis, une
fois de retour au pays, en briguant un
mandat à la CGEM et en devenant mem-
bre de l’association de lutte contre le
cancer, et depuis peu, en multipliant
les signaux de rapprochement vers le
Mouvement de tous les démocrates.
C’est dire que les centres d’appels ont
donné au président une mobilité rare
dans la constitution des réseaux. Ses
détracteurs lui reprochent d’ailleurs
d’avoir transformé la confédération en
une boîte à outils.
Du côté de ses supporters, nettement plus
nombreux, l’on retient d’abord le « flair »
du financier. Il a ainsi fait, au milieu des
années 90, de la CAA (filiale de l’ONA) le
deuxième groupe d’assurances au Maroc.
Il claquera la porte de l’ONA avec convic-
tion, en refusant les 10% de la CAA offerts
gracieusement pour le convaincre de res-
ter. Il refusera cette offre mais acceptera
une participation dans Agma, cabinet
qu’il restructure et étoffe en rachetant
Lahlou Tazi. Le jeune manager ira
jusqu’au bout de son rêve en introduisant
Agma en bourse au cours de 425 dirhams.
L’action connaîtra une ascension fulgu-
rante, cotant jusqu’à 1150 dirhams.
Ensuite, l’histoire se perdra entre différen-
tes hypothèses, toutes polémiques. Un
cabinet de courtage américain propose de
racheter Agma avec un bonus de 30%. De
son côté, l’ONA propose une offre par-
tielle sur les parts de M. Elalamy de 40%
inférieure aux Américains et reprend le
contrôle. L’argent engrangé sera à l’ori-
gine de la création du groupe Saham.
Ainsi est née au milieu des années 90 cette
petite holding, présente aujourd’hui dans
les métiers des télécoms, de la logistique,
de la distribution, du téléservice et de
l’offshoring.
Racheter des gros
Dans les années 2000, la petite structure
que tout le monde avait sous-estimée se
révèle une vocation : racheter les gros. Cela
commence d’abord par le rachat de la
CNIA, qui ouvre au groupe le secteur des
assurances. Par quel montage financier
Moulay Hafid Elalamy a-t-il pu acquérir
les 67% de la Compagnie nord-africaine et
intercontinentale d’assurance (CNIA) en
février 2005 ? Selon les informations, le
groupe Saham s’est d’abord endetté auprès
d’Attijariwafa Bank. Aujourd’hui, la renta-
bilité de la CNIA permettrait de rembour-
ser directement la banque. L’intéressé, que
nous avons à plusieurs reprises essayé de
questionner, est traditionnellement disert
sur ces montages financiers.
La CNIA n’était qu’une étape. En septem-
bre 2006, la compagnie d’assurances
Essaâda tombe dans son escarcelle avec
un portefeuille solide (Maroc Télécom,
Poste Maroc) et un patrimoine immobi-
lier riche, comprenant entre autres l’hôtel
ex-Holidays Inn. Cet établissement vient
d’être fermé pour un large programme de
rénovation. En fait, le groupe profite
d’une nouvelle loi (l’admission des inves-
tissements touristiques dans les réserves
techniques des compagnies d’assurances)
pour faire son entrée dans le secteur.
Pour finaliser cette opération de reprise
d’Es Saada, le groupe avait ouvert 30%
de son capital à deux investisseurs. Il
s’agit notamment de Sanam Holding
(par le biais de participations croisées) et
de Kingdom Zephyr, dont l’un des
grands autres promoteurs est le prince Al
Walid ibn Talal. Si ce dernier partenariat
est plutôt d’ordre financier, en revanche
le premier est d’abord stratégique.
Achever l’œuvre
Ne manque plus au groupe Saham
qu’une banque pour achever l’œuvre et
devenir un champion de la bancassu-
rance. Plusieurs pistes ont été testées,
dont celle de Crédit du Maroc. La CNIA
avait acquis 4% du capital de cette entité
l’année dernière, mais s’est vite rendue
compte de la difficulté qu’il y aurait à
convaincre l’actionnaire historique,
Crédit Agricole France, à ouvrir davan-
tage le tour de table. Du côté du groupe
Saham, cette prise de participation était
expliquée comme une simple participa-
tion, le groupe étant présent de la même
manière dans le capital du Groupe
Banque Populaire. Justement, c’est vers
cette dernière institution que se retour-
nera le groupe Saham. Une grosse proie
certes, mais idéale compte tenu de la
volonté de ses managements successifs
de se tailler une place dans le secteur de
l’assurance. C’est donc une bataille de
longue haleine qui commence. Les pre-
miers épisodes ont été tous remportés
par le groupe. Des pressions seraient en
effet derrière l’échec du rapprochement
entre la BCP et la Société Générale pour
l’entrée du premier dans le capital de la
Marocaine Vie.
Ce projet, qui n’aurait pas eu le feu vert du
ministre des Finances et qui inquiétait
quelques lobbys dans le secteur des assu-
rances, a été finalement abandonné, lais-
sant le champ libre au groupe Saham.
Restait une dernière difficulté, aménager
la loi pour permettre à un privé de prendre
jusqu’à 20% du capital du GBP, qui dis-
pose d’un statut particulier. Ce verrou est
levé. Ce n’est qu’après avoir conforté cette
prise de participation dans le capital de la
BCP, le plus grand réseau bancaire du
Maroc (un client sur trois), que le groupe
Saham envisagerait d’aller en bourse.
Le troisième assureur du Maroc prépare une entrée en force dans le capital du Groupe Banque
Populaire, ce qui lui assurerait le leadership national sur la bancassurance.
Restait une dernière
difficulté, aménager la loi
pour permettre à un privé
de prendre jusqu’à 20%
du capital du GBP, qui
dispose d’un statut
particulier. Ce verrou
est levé.
Nigeria : UBA acquiert
Liberty Bank
La banque UBA vient d’acquérir Liberty Bank auprès de l’as-
sureur NDIC (Nigerian Deposits Insurance Corporation) à
la suite d’un arrangement entre les parties. Avec cette acqui-
sition, la UBA compte un encours supplémentaire de 1,7 mil-
liard de nairas de dépôts provenant de 19 604 comptes. Cette
transaction porte à 6 les banques en difficulté reprises par la
UBA. La banque nigériane a déjà acquis Trade Bank Plc,
Metropolitan Bank plc, City Express Bank, African Express
Bank et Gulf Bank.
Maroc : plus de fluidité
pour la lettre de change
L'échange interbancaire dématérialisé de la lettre de change
(traite) est opérationnel sur l'ensemble du territoire marocain
depuis le 13 juin courant, mettant ainsi fin à la notion de let-
tre de change hors place. Cette opération s'inscrit dans le
cadre de la modernisation et de la sécurisation des moyens de
paiement, indique un communiqué de Bank Al-Maghrib
(BAM) précisant que la lettre de change, imprimée selon les
normes édictées par BAM, est désormais transmise par la
banque et remise à la banque domiciliataire par image scan-
née, via le système de télécompensation...
Sénégal : la BSIC augmente
son capital
La Banque sahélo-saharienne pour l’investissement et le
Commerce (BSIC) a annoncé l’augmentation de son capital et
l’ouverture en août prochain de trois nouvelles filiales – en
Centrafrique, en Côte d’Ivoire et en Guinée. Le président direc-
teur général du groupe BSIC a certifié de la bonne santé de la
banque, « premier noyau d’intégration des Etats sahélo-saha-
riens » avec l’augmentation des investissements et l’ouverture
de nouveaux bureaux en vue. Pour Mohamed Al Warfalli, la
banque a accordé des financements pour un montant de 430
millions d’euros en 2007, contre 264 millions en 2006.
Gabon : la BGFIBANK
annonce l’ouverture d’un
établissement supérieur
L’administrateur général de la Banque gabonaise et française
internationale (BGFIBANK), Henri Claude Oyima, annonce
l’ouverture dès la rentrée scolaire 2008-2009 d’un établisse-
ment d’enseignement supérieur interne, la « BGFI Business
School ». Cet outil pédagogique devrait permettre au
groupe de renforcer les capacités de ses employés et de pro-
poser une formation professionnelle intégrée et diplômante
aux étudiants dans les métiers de la banque au Gabon et
dans la sous-région.
Tunisie : huit candidats
pour la recapitalisation
de la Star
Parmi les huit candidats retenus pour participer à la recapita-
lisation de la STAR, six ont déposé des offres à la date de clô-
ture de l’appel d’offres fixée au 17 juin 2008. Il s’agirait de
la COMAR (Tunisie), de CARTE (Tunisie), de GROUPAMA
(France), de Trust International Group (Moyen-Orient avec
siège à Chypre), de Gulf Insurance Company (filiale de
KIPCO, Koweit) et de RMA Watanya (filiale de la BMCE,
groupe Benjelloun, Maroc). Ainsi, et outre MACIF (France)
qui n’avait pas participé à la phase de data room, l’autre assu-
reur français AXA n’aurait pas, lui non plus, déposé d’offre
pour devenir partenaire stratégique de la STAR.
Botswana : vers une montée
des nationaux dans la
National Development Bank
La National Development Bank pourrait devenir la première
banque botswanaise à être dirigée par des nationaux. Le secteur
bancaire local compte sept banques commerciales dont trois (la
Standard Chartered Bank, la Barclays Bank et la National Bank)
cotées à la Bourse du Botswana. Le reste (Stanbic Bank, Bank
Gabarone, Bank of Baroda et Capital Bank) est constitué de ban-
ques encore non cotées et caractérisées par une forte présence
d’institutionnels étrangers dans leur tour de table.
Hafid Elalamy, PDG du groupe Saham.
RMA Wataniya 3,55 BMCE Bank
Wafa Assurances 3,53 Attijariwafa Bank
Axa Assurances 2,5 Axa International
CNIA 2 Groupe Saham
Es Saada 1,05 Groupe Saham
Compagnie
Primes émises
(en milliards
de dirhams) Maison mère
Classement des acteurs de l’assurance
au Maroc en 2007
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