BOURSE Le journal de la finance africaine Hebdomadaire www.lesafriques.com Une fin juin compliquée pour les valeurs africaines. Page 9 Méga introduction à la Bourse de Casablanca. Page 8 Fonds matières premières et ressources naturelles. Page 9 Fonds or et métaux précieux. Page 9 La BRVM ouvre son pré listing compartiment. Page 7 BANQUES, ASSURANCES Le secteur bancaire sud-africain épinglé par un rapport antitrust. Page 6 Les banques italiennes reçoivent leurs consoeurs africaines à Rome. Page 6 Un réseau de 110 banques pour booster les échanges Sud-Sud. Page 8 PRODUITS DE BASE Niger : enfin l’heure des richesses minières ? Page 10 L’Algérie, gros importateur de blé, a raté sa récolte 2008. Page 11 ENTREPRISES ET MARCHÉS Jet 4 You et TUI : zones d’ombre autour d’une transaction. Page 12 Le textile tunisien résiste aux assauts chinois. Page 14 Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar o 36 : 3 au 9 juillet 2008 Les Chinois sud-africains veulent être Noirs « Ces gens avaient, pendant l’Apartheid, reclamé le statut de “Blancs honoraires”. A présent, ils réclament celui de Noirs. C’est tout simplement incroyable ! », accuse Kganare Lefoka, porte parole de la National African Federated Chamber of Commerce. Au lendemain d’un arrêt rendu fin juin par la Cour d’appel de Johannesburg, donnant aux Sud-Africains d’origine chinoise le statut de Noirs, ou celui, plus large, de membres des « communautés historiquement défa- vorisées », de nombreuses voix s’élèvent pour contester cette classification, notamment dans la communauté des hommes d’affaires noirs. Dans un récent débat radiodiffusé, le porte parole de la Nafcoc a declaré que l’arrêt de la Cour d’appel « sapait à la base » le processus d’intégration économique et de responsabilisation des Noirs. Lire en page 19 Quand une grande indigestion provoque une grande famine ECONOMIE Côte d’Ivoire : l’heure du grand nettoyage aurait-elle sonné ? Page 13 L’enclavement entrave le commerce et freine la croissance. Page 14 Les capitaux privés stimulent la croissance africaine. N Terrible contraste sur une plage des Canaries. Mouvement de protestation anti-chinois. UA : gros tracas zimbabwéen à Charm-El-Cheikh En 2007, les subventions accordées aux agriculteurs des pays industrialisés se sont élevées à 258 milliards de dollars. Malgré son ampleur, ce montant est le plus bas depuis 1986. Les cours mondiaux étant plus élevés, le montant du soutien a diminué. C’est dire les enjeux de la prochaine réforme de la PAC, prévue en 2013. En vue de cette échéance, un rapport d’information, déposé par un groupe de députés français sous la houlette d’Hervé Gaymard, bouscule le consensus malthusien à propos de la théorie de Lire en page 10 l’avantage comparatif. Sans le Zimbabwe et son « second tour » sans opposition, sans le climat de guerre entre l’Erythrée et Djibouti et sans la persistance de la crise du Darfour et ses retombées sur les relations soudano-tchadiennes, le sommet de l’Union africaine de Charm-El-Cheikh n’aurait eu à aborder que des questions presque consensuelles. L’ordre du jour est la « réalisation des Objectifs du millénaire de développement (OMD) : la problématique de l’eau et de l’assainissement », ainsi que la question de la « paix et la sécurité en Afrique ». Mais même l’Union africaine ne peut ignorer l’actualité. Le Zimbabwe est le sujet qui gêne, les Occidentaux sommant en quelque sorte les Africains de démontrer leur crédibilité. Lire en page 3 Page 15 L’Afrique tire les bénéfices d’une meilleure gouvernance. Page 15 Réponses aux interrogations qui se posent sur le climat des affaires en Algérie. Page 17 Pays musulmans : 1,2 trillion de dollars pour les infrastructures. Page 15 La CEMAC réaffirme le principe du passeport unique en 2010. Page 20 POLITIQUE Le gel de la banque Melli gêne l’Iran, pas son programme nucléaire. Page 23 Le Cameroun critique la Banque mondiale Louis Paul Motaze, ministre camerounais de l’Economie, a émis des critiques sévères sur le mode d’intervention de la Banque mondiale, qui affecte, selon lui, l’essentiel des sommes allouées au paiement de consultants, souvent étrangers, plutôt qu’à la réalisation de projets concrets. « D’abord, le niveau actuel du porte- feuille de la Banque mondiale au Cameroun correspond-il véritablement à la dimension économique du pays, à son potentiel et à ses besoins réels ? Il ne me semble pas que ce soit le cas », a-t-il également exprimé devant les responsables de la Banque mondiale présents lors de la revue du portefeuille. Maroc : le groupe Saham rêve de leadership dans l’assurance Lire en page 20 Interview : « L’Algérie va devenir une position très forte du groupe Lafarge » Bruno Lafont, PDG du groupe Lafarge, développe pour Les Afriques la stratégie de son groupe en Algérie, en passe de lancer la construction d’une nouvelle cimenterie après une série d’acquisiLire en page 16 tions dans la filière. Moulay Hafid Elalamy. Le processus de refondation du secteur marocain des assurances entre dans une nouvelle phase avec la montée en force du groupe Saham, présidé par Moulay Hafid Elalamy et, désormais, troisième opérateur du secteur avec l’hypothèse de plus en plus évoquée d’une entrée en force dans le tour de table du Groupe Banque Populaire. Révélé par l’affaire du cabinet de courtage Agma, qui avait créé à l’époque un chamboulement sans précédent dans les milieux financiers, cet homme d’affaires, aujourd’hui président de la Confédération générale des entrepreneurs du Maroc, peut se targuer d’avoir construit un empire financier en quelques années avec peu de fonds propres. Expert en acquisitions, le fin stratège sait quand il faut nouer ou dénouer des alliances. Lire en page 5 Afrique CFA 1500 FCFA. - Belgique 1,9 a... - Luxembourg 1,9 a. - Maroc 15 DH. - France 1,9 a. - Suisse CHF 3,80. - Tunisie 2,3 DT - Canada 3,3 $ CAD. 2 AFRIQUE DU SUD Kermas acheterera Mogale La compagnie Kermas Ltd., le deuxième plus grand producteur mondial de ferrochrome, va acquérir la totalité de son rival Mogale Alloys, après l’accord de la société PGR 17 Investments de céder ses 56,2% de parts. Le montant de la transaction est estimé à 1,86 milliard de rands (233 millions $). Ce qui donne à Mogale une valeur de 3,3 milliards de rands. « C’est moins coûteux d’édifier une nouvelle usine que d’en acheter une qui existe déjà, mais nous ne pouvons en construire dans les cinq prochaines années », a affirmé le président de Kermas, commentant l’achat de Mogale. Le titre boursier d’Aflease Gold en hausse La valeur de l’action de la compagnie Aflease Gold Ltd. d’exploration aurifère a atteint son plus haut niveau depuis plus de 9 mois suite à l’annonce d’une prochaine réouverture de sa mine du Sud Nigel. Le titre d’Aflease a gagné 9,5%, atteignant 2,30 rands, soit une capitalisation estimée à 1,2 milliard de rands (150 millions $) de la compagnie. L’inflation atteint 10,8% Avec un taux de 10,8% en mai, contre 10,4% en avril, l’inflation a atteint son plus haut niveau en 5 ans. La hausse des prix à la consommation s’est élevée à 6%. La Banque centrale s’attend à ce que l’inflation dépasse les objectifs durant les deux prochaines années, en raison de la hausse des prix du pétrole et de l’augmentation de 27,5% des tarifs de l’électricité. Mercedes veut vendre 18 milliards de rands d’obligations pour refinancer sa dette Mercedes-Benz Afrique du Sud prépare l’émission d’obligations pour un montant de 18 milliards de rands (2,2 milliards $). Les capitaux qui seront collectés serviront au refinancement de la dette et à l’extension de ses activités. La compagnie détient les droits de franchise pour l’importation, l’assemblage et la distribution des véhicules MercedesBenz, Smart et Mitsubishi. Panne subite de six générateurs d’Eskom Six générateurs de la plus importante centrale électrique d’Eskom sont tombés en panne dans la journée du 24 juin. Quatre machines ont été remises en marche et synchronisées avec le réseau, alors que les deux autres sont encore en réparation. ALGÉRIE 18,6 milliards $ d’excédent commercial en 5 mois Durant les 5 premiers mois de 2008, le pays a exporté pour 32,8 milliards $ (mds $) et importé pour 14,2 mds $, soit un excédent commercial de 18,60 mds $ (+40,92% par rapport à la même période de l’année dernière), selon les récentes statistiques du CNIS. Les exportations sont en hausse de 36,67% par rapport aux 5 premiers mois de 2007, et les importations également CONDENSÉ en hausse de 31,48%. Les exportations d’hydrocarbures représentent 97,87% du total. 4,04 milliards de biens d’équipements importés Sur 14,2 milliards $ d’importations de janvier à mai 2008, les biens d’équipements industriels représentent 5,60 mds $, contre 4,04 mds $ pour la même période de 2007. Les demi-produits viennent en 2e position avec 3,31 mds $, suivis des groupes alimentation (2,95 mds $), des biens de consommation (1,58 md $) et des produits bruts avec 538 millions $, ainsi que du groupe énergie et lubrifiants avec 148 millions $. 50 milliards $ de promesses d’investissements émiratis Le montant des investissements émiratis atteindra 50 milliards $ entre 2006 et 2010, a annoncé le ministre émirati de l'Economie, Soltan elMansour, en visite à Alger. Ces projets d'investissements concernent les industries, les services, l'agriculture et l'énergie. Si certains de ces projets sont en cours de réalisation, l’essentiel n’en est qu’au stade des intentions, ce qui devrait réduire considérablement le montant annoncé. Succès de l’emprunt obligataire de Sonelgaz Quinze jours après le lancement de l’emprunt obligataire grand public, Sonelgaz a enregistré un taux de souscription « des plus appréciables », selon Abdelkader Choual, directeur exécutif des finances et de la comptabilité du groupe. Comme pour le 1er emprunt grand public de 2005, les échéances de celui-là pourraient être raccourcies en raison du succès de l’émission. Réparti en 5 millions d’obligations ordinaires d’une valeur nominale de 5000 DA l’unité, le montant de l’emprunt pourrait être porté à 30 milliards DA. Le taux de rendement évolue de 3,75% à 6,5% de la 1ère à la 6e année. Les intérêts sont annuels, payables à la date de jouissance de chaque année pendant six ans, à partir du 1er juin 2009. Le Maroc, 1er partenaire commercial africain de l’Algérie Le Maroc demeure le premier partenaire commercial de l'Algérie en Afrique, selon Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Le montant des échanges commerciaux entres les deux pays est estimé à 570 millions $ en 2007, malgré la fermeture des frontières terrestres. En matière de circulation des personnes, le royaume chérifien arrive en 2e position après la Tunisie, avec 550 000 Algériens qui ont visité ce pays l'année dernière, contre 45 000 Marocains qui séjournent de façon régulière en Algérie. BÉNIN 200 000 touristes et 26 milliards de FCFA de recettes en 2007 Environ 200 000 touristes ont visité le pays en 2007 en provenance d’Europe, d’Asie, d’Amérique et du continent africain. Le niveau des recettes a atteint 26 milliards de FCFA. BOTSWANA La centrale de Mmamabula ne sera pas réalisée à temps Les compagnies International Power Plc (IPP) et CIC Energy Corp. examinent des schémas alternatifs pour la centrale électrique de 2400 MW de Mmamabula, le projet ne pouvant être réalisé à temps en raison de l’indisponibilité de certains équipements sur le marché international. La centrale, dont le coût est estimé à 9,5 milliards $, devait fournir de l’électricité à l’Afrique du Sud, en proie à une grave pénurie d’énergie électrique. L’annonce de ce retard a affecté l’action de CIC qui a perdu 39% de sa valeur en chutant à 4$ au marché de Tonronto. L’action d’IPP a également enregistré une baisse de 1 pence pour atteindre 423,75 pences sur le marché londonien. BURKINA-FASO Objectif de 150 milliards de FCFA de recettes annuelles dans le secteur aurifère Le gouvernement projette d’atteindre des recettes annuelles de 150 milliards de FCFA dans la production d’or, à compter de 2015. Selon le ministre des Mines, des Carrières et de l’Energie, l’activité d’exploitation des mines d’or enregistre un « boom ». Des mines d’or inaugurées dans 4 localités rapportent déjà 35 milliards de FCFA à l’Etat, en attendant l’inauguration d’autres sites de production durant les années à venir. Après le coton, l’or est le 2e produit d’exportation du pays. CAMEROUN Objectif de transformer localement la moitié de la production du cacao et du café Le pays a décidé de transformer localement 50% de sa production totale de cacao et de café à l’horizon 2015, a déclaré le ministre de l’Industrie. Le but est d’apporter « une valeur ajoutée au cacao et au café » qui occupent une place importante dans la production du pays. Actuellement, 16% de la production cacaoyère (180 000 tonnes) et seulement 5% des 60 000 tonnes de café sont transformées localement. Restructuration de la filière textile et coton Le ministre de l’Industrie Badel Ndanga Ndinga a indiqué que la relance de la filière textile fait partie des projets prioritaires dans le cadre de la stratégie de développement industrielle basée sur la transformation des matières premières locales. Le redéploiement en cours vise la transformation de 40% de la production locale à l’horizon 2015. Troisième branche industrielle du pays, la filière textile-coton représente 10% de la production totale, et génère plus de 10 000 emplois directs et indirects. Les effets négatifs sur l’emploi Près de 1300 emplois ont été perdus dans l’industrie en 2007 en raison du poids de la fiscalité sur les opérateurs privés, du défaut d’infrastructures, des coûts élevés de facteurs de production ainsi que de l’impact négatif du manque d’énergie électrique. Le nombre d’emplois dans le secteur de l’industrie est passé de 18 926 personnes en 2006 à 17 655 personnes en 2007, soit un recul de 6,72%. Le secteur alimentaire, -27,77%, a été particulièrement affecté. Le Syndicat des industriels dénonce le Ministère de l’environnement Le Syndicat des industriels du Cameroun (Syndustricam) conteste les tarifs pratiqués par le Ministère de l’environnement et de la protection de la nature pour les audits environnementaux. Le syndicat a décidé de « rencontrer le Ministre de l’industrie, des mines et du développement technologique pour solliciter son intervention auprès du ministère en charge de l’environnement dans le but de trouver une solution au problème de coût des audits environnementaux », a indiqué Charles Metouck, président de Syndustricam. 22 milliards de FCFA pour financer les licenciements à la Camair Le licenciement des 882 employés de la Cameroon Airlines (Camair), dont la liquidation a été prononcée le 31 mai dernier, coûtera 22 milliards de FCFA, selon le cabinet Beloko & Partners qui annonce le paiement des salaires d’avril et mai 2008. Les dettes de la défunte compagnie aérienne sont estimées à 100 milliards de FCFA, notamment vis-à-vis de l’Agence internationale du transport aérien (IATA), qui lui a retiré son certificat de transport le 23 mai dernier. La Banque mondiale dénonce la lenteur de la consommation des crédits Sur les 433,7 millions $ accordés en 2008 par la Banque mondiale pour le financement de 12 projets, 331,7 millions $ restent à décaisser, soit 59,2%, selon la revue du Programme de la Banque mondiale au Cameroun. Les domaines qui ont le plus consommé les budgets alloués sont : le partenariat public/privé (76,6%), la modernisation des systèmes de paiement (73,5%), le chemin de fer (87%), les infrastructures de Douala (54%) et le développement participatif (71%). Les projets relevant du développement urbain et de l’eau, de la facilitation du transport et du transit enregistrent un taux de décaissement de 0%. La BM attribue à ces lenteurs de consommation des budgets à des « goulots d’étranglement entravant la mise en vigueur des projets » et à la « faiblesse de la gestion financière et dans la passation des marchés ». EGYPTE Les effets négatifs de la hausse des matériaux de construction Le président de l’Union égyptienne de la construction, Ahmad Al-Sayed, a dévoilé que 21 000 entrepreneurs avaient suspendu leurs activités au cours de l’année dernière en raison de la hausse des prix des matériaux de construction. Le nombre d’entrepreneurs enregistrés auprès de l’Union est passé de 29 000 à 8000 seulement. Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 Le taux de chômage baisse à 8% Le taux de chômage a atteint 8% cette année, contre 12% à l’arrivée de l’actuel gouvernement, selon le journal public Al-Ahram. La croissance économique a atteint 7,5% au dernier semestre, comparée aux 5,1% pour la même période de l’année dernière, selon la même source. Le PNB devrait atteindre, pour la première fois, la barre des 187,4 milliards LE au cours de l’année fiscale qui débute le 1er juillet. Quant aux réserves en devises, elles sont de 33,8 milliards $. Nile Cotton s’est acquitté de la totalité de sa dette envers Misr Bank Nile Cotton Ginning a annoncé avoir complètement payé sa dette à Misr Bank, évaluée à 205,9 millions LE. La dernière tranche de 85 millions LE a été versée récemment, après que la banque a consenti un rabattement sur les intérêts cumulés estimés à 120 millions LE. L’inflation dépasse 21% Le taux d’inflation dépasse le seuil de 21%, son plus haut niveau depuis 19 ans. Notation en baisse Le cabinet de notation, Moody’s Investor Service a revu à la baisse le classement de l’Egypte en matière de capacité d’endettement public, le faisant passer de « stable » à « négatif » en raison d’une inflation hors contrôle et des rapports déficit budgétaire/revenus et dette publique/revenus des plus élevés parmi les pays du même classement BA. Contrôle du marché financier Le Parlement égyptien a décidé d’élaborer un nouveau projet de loi impliquant la création d’un nouvel organisme de supervision financière chargé du financement immobilier, de l’assurance et de l’investissement, pour remplacer l’Organisme du marché financier. Objectif : scinder en plusieurs organismes la surveillance du système monétaire et répondre à l’extension de leurs activités. Officiellement, 22 000 étrangers sont autorisés à travailler au pays Le nombre officiel d’étrangers autorisés à travailler est de 22 000, alors que ce chiffre est de loin plus important. Le Ministère de la main-d’œuvre a donc décidé d’élaborer un Editeur : Editions Financières du Sud Eurl, 11 rue de Bassano – F75116 Paris. Gérant : Koly Keita. Filiale à 100% de Les Afriques Edition et Communication SA. Genève. Administrateurs : Abderrazzak Sitail (Président), Michel Juvet, François-Eric Perquel, Dominique Flaux (Adm. délégué, directeur de la publication). Comité des Fondateurs : Philippe Séchaud (Président). Editeurs partenaires : Atlas Publications (Maroc). Avenir Communication (Sénégal). Directeur de la rédaction et rédacteur en chef Finance : Adama Wade (Casablanca). Rédacteur en chef Economie et politique : Ihsane El Kadi (Alger). Rédacteur en chef Gestion publique et coopération : Chérif Elvalide Seye (Dakar). Rédaction : Louis S. Amédé nouveau système pour imposer de nouvelles règles contrôlant l’afflux de la maind’œuvre étrangère dans le pays. Soumissions clôturée pour la Banque du Caire Cinq banques ont soumissionné pour l’achat de 67% des parts de la Banque du Caire. Il s’agit de la banque britannique Standard Chartered, de Samba Financial Group (Arabie saoudite), de National Bank of Greece, de Dubai Mashreqbank (Emirats arabes unis) et d’un consortium constitué d’une banque saoudienne, Arab National Bank, et d’une banque jordanienne, Arab Bank Group. Le prix de la cession demandé par l’Etat propriétaire est de 2,5 milliards $. GUINÉE-BISSAU Total menace de se retirer si les prix du carburant n’augmentent pas Total menace de se retirer du pays si le gouvernement continue de refuser l’augmentation du prix du carburant à la pompe. « La GuinéeBissau s’achemine vers une grave crise de carburant dans les prochaines semaines si le gouvernement continue de refuser une augmentation du prix de l’essence. Aucune compagnie n’acceptera d’importer du carburant à perte dans ce pays », a déclaré Mamadu Saliu Lamba, représentant de Total et porte-parole de l’Association des importateurs et distributeurs de carburant. Le litre d’essence coûte 569 FCFA alors que dans la plupart des pays de la sous-région, dont le Sénégal, il est vendu à 740 FCFA, selon M. Lamba. Les autorités redoutent qu’une nouvelle hausse du prix du carburant n’engendre des troubles. KENYA CMA prévient les courtiers contre tout retard dans le paiement des gains L’Autorité du marché des capitaux (CMA) et la Banque centrale (BCK) ont prévenu les courtiers contre tout retard de paiement des gains aux investisseurs ayant souscrit à l’offre publique de vente (OPV) de la compagnie Safaricom. Les investisseurs pourront toucher des chèques d’une valeur atteignant 10 000 shillings à la Citibank, Equity, la National Bank et la Post Bank. La réaction de CMA et de la BCK intervient à la suite de rumeurs faisant (Abidjan), Charles A. Bambara (Londres), Mohamed Baba Fall (Casablanca), Said Djaafer (Alger), Amadou Fall (Dakar), Daikha Dridi (Le Caire). Ont également participé à ce numéro : John Kaninda (Johannesburg), Lazhar Djeziri (Alger), Walid Kéfi (Tunis), Aliou Diongue (Dakar), Mamadou Lamine Diatta (Dakar), Sana Harb (Alger), François Bambou (Yaoundé), Godefroid Ngamisata (Kinshasa), Achille Mbog Pibasso (Douala). Avec le concours d’Alain Le Noir, Secrétaire exécutif de Club des dirigeants des banque et établissements de crédit d’Afrique, d’African Investor - AI40 (Londres), de S&P (Paris) et de CommodAfrica (Paris). Abonnements : Les Afriques, 19 rue de Veyrier, CH-1227 Carouge Genève. Tél : +41 22 301 96 15. Fax : +41 22 301 96 10. [email protected] ou formulaire sur www.lesafriques.com état de conditions imposées par certains agents de change pour le remboursement des investisseurs. Réduire la durée du dédouanement L’Autorité kenyane des revenus (KRA) et l’Autorité du port du Kenya (KPA) travaillent sur un programme permettant la réduction à 24 heures du traitement des marchandises transitant par les ports du pays. Le commissaire de la KRA estime que la durée de 4 jours pour faire sortir la marchandise du port de Mombasa est trop longue et trop côuteuse pour les opérateurs économiques. Le gouvernement prévoit d’introduire un système électronique de contrôle des cargos et des conteneurs pour réduire les délais. La KPLC sera scindée en filiales indépendantes La compagnie publique d’électricité Kenya Power and Lighting Company (KPLC) sera restructurée, a annoncé le ministre de l’Energie Kiraitu Murungi. La séparation interviendra entre la production et le transport de l’électricité, à travers la création d’une nouvelle entité pour le transport, alors que l’actuelle entreprise, qui devra être détenue en majorité par des privés, s’occupera de la distribution. Les ressources marines ne sont pas suffisamment exploitées Le ministre du Développement de la pêche, Paul Otuoma, estime que les ressources halieutiques du pays ne sont pas suffisamment exploitées. « Nous n’avons pas investi dans la pêche en eau profonde, alors que les compagnies étrangères exploitent ce créneau et engrangent d’importants profits », a-t-il déclaré lors d’une rencontre consacrée à la Zone économique exclusive (EEZ) de l’océan Indien. L’Association des industries manufacturières critique le budget L’Association des manufacturiers (KAM) estime que le budget de l’Etat n’a pas pris en charge les problèmes qui affectent cette industrie, notamment la hausse des prix du carburant. Cette hausse ayant conduit à celle des prix des produits et causé un manque à gagner aux industriels. La KAM invite le gouvernement à trouver une issue à cette situation et à prendre des mesures imméMaquette : Jérémie Flaux. Webmaster : Christian Zanardi. Corrections : Xavier Michel. Imprimé en France : Imprimerie Nouvelle, 93, avenue Denis Papin 45800 - Saint Jean de Braye. Imprimé à Casablanca (Ecoprint). Diffusion : NMPP, Sapress, Messapresse. Régie publicitaire : Sequence Media SA, 19 rue de Veyrier, CH1227 Carouge Genève (+41 22 301 96 15). Bureau de Genève : Benjamin Flaux (+41 78 758 77 09 [email protected]). Bureau de Casablanca : Saad Marrakchi (+212 22 23 34 77 [email protected]). Bureau Alger : Baya Saidoun (+213 21 73 49 48 [email protected]). Bureau Dakar : Valérie Ndione (+221 33 867 46 71 [email protected]). Dépôt légal : Juin 2008 © Reproduction interdite sans l’accord écrit de l’éditeur Petites réjouissances et gros tracas à Charm-El-Cheikh La crise au pays de Mugabe a pesé sur le sommet de l’Union africaine, hébergé par l’Egypte à CharmEl-Cheikh. Solution à la Kenyane ? Heureusement que l’Afrique a également traité d’autres sujets… Par Said Djaafer, Alger S'il n'y avait le Zimbabwe et son « second tour » sans opposition, le climat de guerre entre l’Erythrée et Djibouti, la persistance de la crise du Darfour et ses retombées sur les relations soudano-tchadiennes, le Mettre fin à une anomalie arabe où le tropisme occidental empêche de voir ce qui se passe sur le continent africain. sommet de l’Union africaine de Charm El Cheikh n’aurait eu à aborder que des questions presque « neutres » ou consensuelles. L’ordre du jour est la « réalisation des Objectifs du millénaire de développement (OMD) : la problématique de l’eau et de l’assainissement », ainsi que la question de la « paix et la sécurité en Afrique ». Sauf que même l’Union africaine ne peut ignorer le réel. Le Zimbabwe est le sujet qui gêne, les Occidentaux sommant en quelque sorte l’Union africaine de montrer sa crédibilité. Mais l’exigence est aussi africaine. Plus de 150 associations et organisations de la société civile africaine regroupées au sein du Centre pour la participation des citoyens à l'UA (CCP-AU) ont exigé de l’Union africaine une réaction ferme et sans ambiguïté sur le Zimbabwe. Robert Mugabe, « l’élu », pourrait pourtant bien être du sommet. L’Afrique, divisée, hésitante – une bonne partie des chefs d’Etat présents sont inaptes à donner des leçons de probité électorale – va donc faire avec et épouser le grand écart sud-africain. 3 ACTUALITÉ Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 Vendredi, au Conseil de sécurité, l’Afrique du Sud, soutenue par la Russie et la Chine, a empêché l’adoption d’un texte préparé par la Grande-Bretagne – quelle mauvaise idée qu’il soit rédigé par un pays largement suspecté en Afrique de n’être animé que par un souci revanchard pour les fermiers blancs nationalisés ! – déclarant « illégitime » et « sans crédibilité » le résultat de la présidentielle. Pretoria a concédé néanmoins que les « conditions d'une élection libre et équitable n'étaient pas réunies ». Problématique solution Kenyane Durant les réunions préparatoires, l'ambassadeur sud-africain Dumisani Kumalo, aura cultivé jusqu’au bout l’énorme ambiguïté sud-africaine et continentale. On concède qu’un second tour correct n’est pas possible, mais on ne va pas plus loin, au nom de l’impératif de préserver à l’Union africaine la possibilité d’agir. Pourtant, en dépit de certaines prises de position africaines sévères à l’égard de Mugabe – Nelson Mandela, jusque-là réservé, a pointé du doigt la « tragique défaillance de la direction » du Zimbabwe – toutes les informations en provenance de Charm-El-Cheikh convergent pour indiquer que le sommet africain qui s’ouvre le 30 juin ne va pas trop s’avancer sur le sujet. Dans le meilleur des cas, il s’en tiendra à la démarche sud-africaine de « quiet diplomacy », fortement dénoncée par l’opposition. Elle pose problème. Si l’Afrique du Sud n’a pas tort de souligner que la certification des élections n’est pas du domaine de compétence du Conseil de sécurité, cela s’appliquerait difficilement pour l’UA. Depuis le 30 janvier 2007, une « Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance » prévoit que l’Union africaine s’engage à « promouvoir la tenue régulière d’élections transparentes, libres et justes afin d’institutionnaliser une autorité et un gouvernement légitimes ainsi que les changements démocratiques de gouvernement ». Dans une affaire où sa crédibilité est en jeu, l’Union africaine, selon des proches de Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine, s’est donné pour but « d’éviter à tout prix une guerre civile ». Jean Ping a évoqué la possibilité d’une solution à la Kenyane. Décodage simple : Robert Mugabe reste président et on essayera de l’amener à accepter un gouvernement d’union nationale avec Morgan Tvansgiraï comme Premier ministre. Sur le papier, cela coule de sens, puisque le MDC dispose de la majorité au Parlement. Pourtant, cette idée de Thabo Mbeki, qui devient ainsi continentale, pose de sérieux problèmes de faisabilité. L’Iran veut son sommet avec l’Afrique A l’évidence, les responsables de l’UA auraient aimé que l’on parle de choses plus réjouissantes. Comme la proposition de l’Egypte de redonner vie aux sommets arabo-africains mis en veilleuse depuis des années. La Libye a d’ailleurs proposé d'organiser à Syrte une réunion ministérielle sur la coopération arabo-africaine qui sera suivie d'un sommet. De quoi mettre fin à une anomalie arabe où le tropisme occidental des grands détenteurs de pétrodollars les empêche de voir ce qui se passe sur le continent. Quant à l’Iran, en délicatesse avec les Occidentaux, il a dépêché son vice-ministre des Affaires étrangères à Charm-El-Cheikh avec un but clair : obtenir une date pour un sommet Iran-Afrique, dont le principe avait été accepté par Alpha Omar Konaré. Ne rien dire, c’est aussi communiquer Adama Wade, Casablanca Les banques dépensent des millions de dollars pour parfaire leur image. Nous avons vu l’écureuil du groupe Caisse d’Epargne passer par toutes les teintes et toutes les postures pour fondre désormais dans un code couleur et symboliser l’essor de l’institution. Dernièrement, le Groupe Banque Populaire (Maroc) a donné un coup de jeune à son identité, sans pourtant renoncer à son cheval (assez distinctif dans le vivier du monde rural, majoritairement analphabète où cette institution collecte ses ressources à moindre coût). Entre temps, les filiales de la Société Générale en Afrique ont adopté l’identité visuelle de leur maison mère, curieusement, au moment même où l’affaire Kerviel se révélait au grand jour. Tous ces actes manifestent de la nécessité de communiquer. Attention quand même à croire qu’il ne faut communiquer que quand les choses sont au beau fixe. Les gourous de la discipline estiment même que c’est au moment des transitions qu’il faut redoubler de vigilance, informer le public et les partenaires. Pour l’avoir ignoré, les acteurs de la fusion très suivie entre la CBAO et Attijari Sénégal sont obligés aujourd’hui de jouer les pompiers à leur corps défendant. Apparemment, le dernier conseil d’administration n’était pas totalement hermétique (mais quelle réunion d’administrateurs peut l’être ?). Ainsi, selon les informations, l’entité aurait pris la décision de revoir à la baisse sa participation dans les grands chantiers, si chers à la présidence sénégalaise. L’engagement de départ de 45 milliards de FCFA tombe à 25 milliards. Ceux qui ont pris une telle décision – historique – comptaient sans doute sur l’épaisseur des murs pour la garder secrète. Le lendemain même, le ministre sénégalais des Finances fait sa com publique en expliquant naturellement les raisons du non bouclage du programme financier des dits projets. Depuis, l’affaire s’étale sur la place publique. En somme, une mauvaise entrée en matière de la part des repreneurs de la CBAO qui avaient besoin de toute la sérénité requise pour créer le plus grand groupe bancaire de l’UEMOA. Valeurs africaines Barack Obama tance les dirigeants africains Mandela, enfin retiré de la liste noire américaine Beau cadeau d’anniversaire pour Nelson Mandela qui fêtera ses 90 ans le 18 juillet prochain. Outre un méga concert prévu à Londres et auquel prendra part Amy Winehouse, le grand Madiba se verra aussi retiré de la liste noire américaine du terrorisme. « Aujourd’hui, les Etats-Unis ont enfin franchi une nouvelle étape pour effacer cette grande honte qui déshonore ce grand leader », s’est exclamé John Kerry. La loi adoptée par le Sénat américain va être transmise à la Maison Blanche et devrait être signée par le président Bush avant l’anniversaire de Mandela. Notons que lors de son dernier passage aux USA, le leader historique de l’ANC a dû user d’un coup de piston de Condoleezza Rice pour obtenir le sésame. Le candidat démocrate à la présidentielle américaine Barack Obama a amèrement reproché mercredi leur passivité aux pays africains face aux violences électorales commises par des partisans du président zimbabwéen sortant Robert Mugabe. Le Zimbabwe « était autrefois le grenier de l'Afrique, et Mugabe a commis des violences extraordinaires contre son propre peuple », a déclaré M. Obama à des journalistes à Chicago. Selon lui, la communauté internationale « et en particulier les autres pays africains, y compris l'Afrique du Sud (...), doivent condamner beaucoup plus vigoureusement les violences extraordinaires commises là-bas ». « Franchement, ils ont gardé le silence pendant beaucoup trop longtemps, et permis à Mugabe de se livrer à ces discours anticolonialistes qui lui servent à détourner l'attention de ses graves échecs en tant que dirigeant », a-t-il ajouté. Othman Benjelloun pour la création d’une Académie pour les futurs banquiers d’Afrique Le président du groupe BMCE Bank, Othman Benjelloun, a appelé récemment à Paris à la création d'une Académie pour les futurs banquiers d'Afrique. S'exprimant lors d'une table ronde organisée par l'Agence française de développement (AFD) et sa filiale Proparco sous le thème « L'investissement privé, vecteur de développement durable dans les pays du Sud », M. Benjelloun a développé notamment les éléments de la stratégie que mène son groupe sur le continent africain. La prise de participation au capital du réseau Bank of Africa offre l'opportunité de mettre en oeuvre les modèles d'activités commerciales, financières et de conseil qui furent développés avec succès au sein du groupe au Maroc, ainsi que d'y instiller la dimension de développement durable, a-t-il dit. lacrymogènes. Cette arrestation constitue un coup dur pour le parti au pouvoir. Mohamed Bacar cherche un point de chute Les autorités béninoises ont été discrètement approchées par la France pour accueillir le président déchu de l'île comorienne d'Anjouan, Mohamed Bacar, rapporte l’agence AFP. Le président béninois Boni Yayi aurait indiqué à l'ambassadeur de France à Cotonou la disposition de son pays à accueillir Mohamed Bacar, dont la Cour d'appel de SaintDenis de la Réunion (France) a refusé mardi l'extradition demandée par l'Union des Comores pour atteinte à l'autorité de l'Etat et complicité d'homicide volontaire, de coups et blessures volontaires, viols et détournements des deniers publics. Côté béninois, on déclare à présent attendre la décision de la France concernant le président déchu qui sera logé dans une villa non loin de la présidence. En attendant, l’assignation à résidence de l’ancien homme fort de l’Ile d’Anjouan se poursuit. Issufo Sanha entendu par un juge d’instruction Hama Amadou dans une mauvaise passe L'ex-Premier ministre Hama Amadou, poursuivi par la justice dans une affaire de fonds publics, a été arrêté et écroué dans une prison de haute sécurité dans l'ouest du pays, ont annoncé jeudi soir plusieurs radios nigériennes. Koutoukalé est une prison de haute sécurité près de Tillabéri (ouest), à une centaine de km de la capitale. Selon la radio privée Dounia, M. Amadou a été transféré après avoir été auditionné par la Haute cour de justice, une juridiction créée au sein du Parlement. Peu après son arrestation, des échauffourées ont opposé ses partisans aux forces de l'ordre qui les ont dispersés à coup de grenades Le ministre bissau-guinéen des Finances, Issufo Sanha, a été entendu jeudi à Bissau par un juge d'instruction, dans le cadre de l'enquête sur la vente de 3000 tonnes de gasoil récemment offertes par le Japon à la GuinéeBissau, rapporte l'Agence de presse africaine. M. Sanha a été entendu par la justice dans le cadre de l'enquête sur la commercialisation du gasoil japonais, octroyé à une entreprise locale qui n'évolue pas dans le secteur du pétrole, a déclaré une source judiciaire. La justice demande au ministre des Finances de retirer à l'entrepreneur l'autorisation de vente dans la mesure où la passation de ce marché ne s'est pas faite dans la transparence, a indiqué la même source. 4 diates pour bannir les produits contrefaits, autre source de manque à gagner pour l’industrie manufacturière locale. « Les commerçants exploitent les consommateurs » Le ministre des Finances Amos Kimunya considère que les commerçants exploitent les consommateurs, même après une baisse de taxes sur les produits de première nécessité. Une baisse des prix enregistrée pendant quelques semaines a été vite rattrapée par une hausse imposée par les négociants. Le ministre dit attendre une baisse des prix, sinon les fournisseurs devraient faire face à des mesures « très dures » de la part des autorités. Kimunya a décidé de citer nommément ceux qui participent à cette flambée des prix. Quatre autres entreprises en lice pour acheter les supermarchés Uchumi Quatre entreprises d’investissement ont été retenues dans la phase de pré-qualification de l’appel d’offres (AO) pour la vente des supermarchés Uchumi, en plus des quatre compagnies de la vente au détail sélectionnées antérieurement. La seconde phase de l’AO inclut les offres techniques et financières. Les candidats doivent avoir des capacités de financement entre 200 et 800 millions Sh, et d’importantes capacités de management. La société de sucre Mumias accepte les conditions de l’autorité de l’environnement La compagnie Mumias Sugar a accepté les 14 conditions de l’Autorité nationale de management de l’environnement (Nema) imposées pour la construction de l’usine de Tana River District. Nema va donc délivrer une licence pour cet investissement de 24 milliards de shillings. Vers la formation d’ensembles industriels Le gouvernement encourage les petites sociétés d’un même secteur à constituer de grands ensembles industriels pour renforcer leurs bases financières. Les tour-opérateurs signent des conventions avec les hôtels Plusieurs tour-opérateurs internationaux ont signé des contrats avec les hôtels du pays. Sun & Sand Hotel, à Kilifi, et First Choice Holidays, un tour operateur, se sont accordés pour organiser le séjour de deux semaines pour 200 touristes durant le mois de juillet. Le contrat signé récemment porte sur une année (novembre 2008 à octobre 2009). Ce contrat apportera plus de 60% du chiffre d’affaires de l’hôtel qui a investi 500 millions Sh pour des opérations de rénovation. L’OpenSky avec les USA va relancer le tourisme Le secteur du tourisme devrait engranger d’importants bénéfices avec la signature de l’accord OpenSky avec les USA. Le gain de temps que permettra cet accord, puisque les escales dans les aéroports européens ne seront plus nécessaires, va augmenter le nombre de tou- CONDENSÉ ristes américains, estime le président de l’Aero-Club of East Africa. Le nombre de touristes américains a augmenté ces deux dernières années. En 2007, 101 095 touristes ont visité le pays, soit 16% de plus qu’en 2006. Les actionnaires de KCB peuvent vendre leurs parts en bourse Les actionnaires de Banque commerciale du Kenya (KCB) qui ne veulent pas percevoir leurs droits peuvent les vendre à la Bourse des valeurs de Nairobi (NSE). Le ratio de vente a été fixé à un pour neuf, soit 25 Sh. Cette opération peut atteindre un stock de 212 millions d’actions. C’est la seconde fois que la banque a recours à cette méthode pour générer des capitaux, après avoir récolté, en 2004, 2,45 milliards Sh, soit près d’un milliard Sh de plus que le montant ciblé. Un marché ultra-moderne de 220 millions Sh pour City Park La mairie de Nairobi prévoit la construction d’un marché ultramoderne destiné à City Park, pour un montant de 220 millions Sh. MAROC 90% du commerce extérieur dans le cadre des ALE Les échanges dans le cadre des Accords de libre-échange (ALE) constituent 90% du commerce extérieur, dont une grande partie avec l’Union européenne. Hausse des tarifs de la traversée avec l’Espagne La hausse des prix des carburants s’est traduite par une augmentation des tarifs des billets de transport maritime avec la péninsule ibérique, après une stabilité ces deux dernières années. Néanmoins, le ministre des Transports prévoit une baisse des prix en raison de la concurrence induite par la libéralisation du secteur du transport maritime et l’entrée en service du port passager TangerMed. Suspension des vols directs entre Las Palmas, Agadir et Dakhla L’unique liaison reliant Las Palmas à Agadir, que desservait la compagnie aérienne Topfly, a été supprimée depuis deux semaines. La compagnie, détenue par des investisseurs catalans, a également supprimé la ligne reliant Las Palmas et Dakhla et maintenu en revanche les vols sur l’aéroport de Laâyoune, que dessert également la compagnie régionale Binter Canarias. Des responsables des Chambres de commerce canariennes et les membres d’une délégation du conseil préfectoral d’Agadir ont appelé au rétablissement de ces liaisons aériennes. 250 millions $ de la part de la Banque mondiale La Banque mondiale a accordé deux prêts d’un montant global de 250 millions $ destinés au financement de projets d’appui à la réforme de l’administration publique (100 millions $) et à l’Office national de l’électricité (150 millions $). C’est la troisième fois que le programme d’appui à la réforme de l’administration publique bénéficie d’un concours financier. Les deux précédents, accordés en 2004 et 2006, étaient respectivement de 100 et 120 millions $. Le crédit accordé à l’ONE est destiné au renforcement de l’infrastructure de transport et de distribution de l’électricité, pour assurer des fournitures en électricité ininterrompues et de haute qualité. Un chiffre d’affaires de 30 milliards Dh pour les télécommunications en 2007 Le secteur des télécommunications a enregistré un chiffre d’affaires de 30 milliards Dh en 2007. Il participe ainsi à hauteur de 7% du produit intérieur brut (PIB) et devrait atteindre 10% à l’horizon 2012, selon les chiffres de l’Agence marocaine de réglementation des télécommunications (ANRT). Quelque 37 000 emplois directs et 120 000 indirects ont été générés dans ce secteur qui représente la moitié des investissements directs étrangers réalisés au Maroc depuis 2003. La RAM reliera le Nigeria huit fois par semaine En vertu d'un accord conclu récemment, la compagnie Royal Air Maroc (RAM) pourra désormais desservir le Nigeria à raison de huit vols par semaine à destination de ce pays. La RAM est autorisée à exploiter les villes de Kano et Lagos à raison de quatre fréquences par semaine pour chaque ville, avec la possibilité de combiner Lagos et Kano à raison de deux fréquences par semaine. L’exploitation de fréquences sur Abuja est également prévue dans l’accord. Cela porte à dix-sept le nombre de liaisons directes vers l’Afrique. Les tour-opérateurs français prévoient une baisse de la destination marocaine Selon le Cercle d’études des tour-opérateurs (CETO), une association qui regroupe près de 70 grands tour-opérateurs français, la destination touristique marocaine est appelée à baisser de 8,9%. Les destinations concurrentes sont la Tunisie, qui a progressé de 0,4% avec 178 379 voyages, et l’Egypte qui enregistre une croissance de 23%, soit 150 000 voyages à forfait. L’Ile Maurice est en hausse de 22,3%, et le Sénégal en baisse de 10,8%. Augmentation des abonnés au téléphone fixe en 2007 Selon le rapport 2007 de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), le nombre des abonnés à la téléphonie fixe est de 2 393 767 en 2007, contre 1 266 119 abonnés en 2006, soit une hausse de 8%. Cette hausse est due essentiellement à l’introduction sur le marché de la téléphonie fixe de mobilité restreinte qui compte, à elle seule, 1 155 036 abonnés. Le taux de pénétration passe ainsi de 4,24% en 2006 à 7,85% en 2007. Le nombre d’abonnés Internet bas débit, toutes options confondues, est passé de 7862 en 2006 à quelque 47 968 à fin 2007. Cependant, même avec une augmentation de 21,9%, le nombre d’abonnés à l’ADSL est en retrait par rapport au résultat de 57,6% réalisé en 2006. ILE MAURICE La Banque centrale maintient son taux d’intérêt directeur à 8% Après trois baisses successives depuis le début de l’année, la Banque centrale a décidé de garder inchangé son taux d’intérêt directeur à 8%, en raison des risques que pourrait faire peser une autre diminution sur la croissance économique. NIGER 12 milliards de FCFA pour le développement des transports La Banque mondiale (BM) a accordé 12 milliards de FCFA pour le financement d’un projet d’appui au programme sectoriel des transports pour les quatre prochaines années. Le projet, qui s’intègre dans la stratégie de développement du secteur des transports, permettra le bitumage d’une partie du réseau routier national, et le renforcement du cadre institutionnel de la gestion des infrastructures routières. NIGERIA Les fluctuations de la bourse seront contenues Après des gains considérables enregistrés l’année dernière en raison des bénéfices des entreprises et la perspective d’une bonne croissance économique, la Bourse des valeurs a baissé de 10,5% dans la courte période allant du 19 mai au 6 juin 2008. Cette baisse est attribuée à la spéculation, mais également au « pessimisme des investisseurs ». C’est ce qui a amené le gouvernement et l’autorité de régulation de l’activité boursière à prendre « toutes le mesures nécessaires pour préserver ces gains ». La nécessaire réhabilitation des chemins de fer Pour la bonne conduite de la réforme du secteur du transport routier, le gouvernement fédéral est appelé à mener en parallèle une politique de réhabilitation des chemins de fer pour réduire la pression sur les routes. C’est l’une des principales recommandations qui ont été exprimées par les participants à l’atelier sur l’avenir du secteur des transports, organisé par le Ministère fédéral de tutelle avec le soutien de la Banque mondiale. La BAD accorde un prêt de 85 millions $ pour un projet routier La Banque africaine de développement (BAD) a accordé un prêt de 85 millions $ pour aider au financement de la réhabilitation d’une voie express reliant l’île Victoria avec la péninsule de Lekki à Lagos. Le projet consiste en la mise à niveau d’une voie existante de 49,5 km et en la construction d’un linéaire supplémentaire de 14 km, ce qui permettra de décongestionner la circulation et d’assurer de meilleures conditions de sécurité routière. 628 milliards de nairas seront investis dans le secteur énergétique Le Conseil national économique a décidé d’allouer une enveloppe de 628 milliards de nairas, à partir des 1,2 trillion N d’excédent de recettes Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 pétrolières, pour des investissements dans le secteur de l’électricité. Les 569 milliards restant seront partagés entre les Etats et les gouvernements locaux. Le gouvernement fédéral prévoit de détenir 51% de ces futurs projets, contre 49% pour les Etats. l’actuel directeur de la filiale nigériane, Fred Nelson. Ce dernier est accusé de faillir aux conditions de sécurité au sein de l’entreprise, et de favoriser les travailleurs étrangers. Chevron produit environ 350 000 barils par jour dans les 32 champs du pays. 51 millions $ pour lutter contre la désertification Le gouvernement fédéral prévoit de dépenser 51 millions $ (environ 6 milliards de nairas) dans les six prochains mois pour combattre la désertification qui progresse annuellement de 10 km, a déclaré la ministre de l’Environnement Halima Taiwo Alao. Le précédent programme de plantation de 50 millions d’arbres dans onze Etats du nord du pays a échoué puisque plus de 37 millions d’arbustes n’ont pas survécu. Les 13 millions restant subissent régulièrement des coupes illégales pour servir de bois de combustion. SÉNÉGAL La Chinoise CCECC se plaint des longs délais de paiement La compagnie chinoise China Civil Engineering Construction Corporation (CCECC), qui a décroché le contrat de 8,3 milliards $ pour la réhabilitation du système de transport ferroviaire, se plaint des longs délais de paiement. Alors que le contrat, qui a été signé en octobre 2006, prévoyait une avance de 1,136 milliard $, la compagnie chinoise n’a perçu à ce jour que 250 millions $ (en mars 2007), affirme le vice-président de CCECC qui prévoit un ralentissement des travaux si l’argent n’est pas débloqué. Conflit dans le secteur du transporteur maritime L’Association de navigation (SAN) est entrée en conflit avec l’Agence d’administration et de sécurité maritime (NIMASA) en raison de la réévaluation des taux de fret. La SAN estime que l’Agence facture plus que les 3% perçus par les compagnies de navigation, expliquant également que la concurrence conduit souvent les opérateurs à réduire leurs prix. L’Agence est également accusée de fixer les taux « sans consultation » avec les principaux concernés. La production onshore de Chevron s’est arrêtée après une attaque rebelle La compagnie Chevron a annoncé que sa production de pétrole en zone onshore, estimée à 120 000 barils par jour, a été arrêtée à la suite d’une opération de sabotage d’un pipeline menée par des rebelles de la région du Mouvement d’emancipation du delta du Niger. La compagnie Royal Dutch Shell Plc a également arrêté, le 19 juin dernier, sa production dans le champ de Bonga (190 000 b/j) en raison d’attaques similaires. Les deux compagnies pétrolières n’ont pas indiqué quand il leur sera possible de reprendre leur production. Grève chez Chevron L’Union des travailleurs du pétrole a déclenché une grève chez Chevron Corp, après l’échec des pourparlers. Dans une lettre adressée à la direction de Chevron en Californie, le syndicat a demandé la suspension de Recours au biocombustible pour réduire le prix du pain L’Institut de technologie alimentaire (ITA) et la SotibaSympafric (textile) ont signé une convention de partenariat pour le développement et la promotion de fours à pain fonctionnant avec du biocombustible à base de biomasse. Cette technologie permettra de réduire de 50% les coûts énergétiques et, par conséquent, le prix du pain. Le biocombustible sera fabriqué à base de briquette de coques d’arachide. La Banque mondiale accorde 80 millions $ pour le secteur de l’énergie La Banque mondiale a approuvé un financement de 80 millions $ (40 milliards FCFA) pour appuyer la mise en valeur à long terme des services de l’électricité et la fourniture de produits pétroliers. La Société nationale d’électricité (SENELEC) bénéficiera, dans le cadre du projet, d’un programme lui permettant, d’ici décembre 2009, d’équilibrer ses comptes, et de parvenir à un ratio de couverture de son service de la dette conforme aux standards. SOUDAN Les avions de Sudan Airways cloués au sol après le crash du 10 juin L’Autorité de l’aviation civile a interdit aux avions de Sudan Airways de voler, après le crash du 10 juin dernier d’un Airbus A310 qui a coûté la vie à 30 passagers au moins. L’interdiction porte aussi bien sur les vols domestiques que sur les liaisons internationales. La compagnie aérienne dispose d’un délai d’un mois pour se conformer aux standards internationaux. TUNISIE Accord de partenariat avec la France dans le textile et l’habillement Un protocole d'accord dans le secteur du textile habillement a été signé, en marge de la 9e édition du salon euro-méditerranéen « Texmed 2008 », par le président de la Fédération nationale du textile (FENATEX), Abdelaziz Dahmani, le président de l'Union des industries textiles (UIT-France), Lucien Deveaux, et le Co-président de l'Union française de l'habillement (UFIH), Freddy Marcy. Ce protocole est d’une durée de trois ans. Tunisiana va lancer la recharge par débit de compte bancaire En partenariat avec les banques STB et BH, l’opérateur privé de téléphonie mobile Tunisiana va lancer, avant la fin juin, un nouveau mode de recharge téléphonique par débit du compte bancaire. Ce nouveau service vient compléter la recharge à travers les distributeurs de billets de banques (DAB), la recharge à travers les terminaux de paiement électronique (TPE) par l’émission des tickets de recharge, et celle du compte post-payé à un compte prépayé, ainsi que le service de transfert de solde de compte à compte (Tahwil). Le résultat net part du groupe Amen Bank en hausse de 52,58% en 2007 Le résultat net part enregistré par le groupe Amen Bank en 2007 est en hausse de 52,58%, soit 30,717 millions DT, contre 20,132 MDT en 2006. Le produit net bancaire est également en hausse de 16,96% sur la même période, passant de 97,009 MDT à 113,460 MDT. La 2e phase du nouveau régime d’assurance maladie (CNAM) dès juillet Le démarrage de la deuxième étape du nouveau régime d'assurance maladie a été fixé au 1er juillet 2008. Il s’agit de l'ouverture totale au secteur privé à travers l'élargissement de la liste des actes médicaux, la prise en charge des dépenses de soins lors de l'hospitalisation dans les établissements publics et ceux conventionnés avec la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM), tels que l'hôpital militaire, mais également les cliniques privées, avec une liste de pathologies déterminées. Promotion du tourisme haut de gamme L’hôtel Alhambra Thalasspa (Yassmine Hammamet) a signé récemment un contrat d’affiliation au groupe Warwick international Hotels. L’objectif de ce contrat est de drainer un tourisme haut de gamme pour générer des recettes supplémentaires et assurer un meilleur rendement aux unités hôtelières. En vertu de ce contrat, l’hôtel Alhambra bénéficiera de tous les services, des outils et du savoirfaire de Warwick, tout en gardant ses spécificités et son cachet typique. Le groupe Warwick compte plus de 40 hôtels de haut standing (en Europe, en région pacifique Sud, en Afrique du Sud, en Asie pacifique et aux USA), dont seize en propriété et deux indépendants affiliés. Une nouvelle usine de ciment à Dahmani Dans le cadre du partenariat tuniso-italien, une nouvelle usine de ciment sera bientôt créée dans la délégation de Dahmani. Coût du projet : 250 millions DT. Moncada Energy Group investira 3 milliards d’euros en 7 ans Le groupe italien Moncada Energy Group, spécialisé dans la production d'énergie éolienne, a annoncé récemment un plan d’investissement de 3 milliards d’euros pour les sept prochaines années. Quatre projets, dont une centrale éolienne, une centrale photovoltaïque, une centrale thermoélectrique à cycle combiné (gaz/vapeur) et une ligne d’interconnexion en ligne continue entre l’Italie et la Tunisie, seront réalisés dans le cadre de cet investissement. Moncada compte actuellement cinq installations éoliennes qui réalisent un chiffre d'affaires annuel de l’ordre de 60 millions d’euros. Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 Le groupe Saham rêve de leadership dans les assurances Le troisième assureur du Maroc prépare une entrée en force dans le capital du Groupe Banque Populaire, ce qui lui assurerait le leadership national sur la bancassurance. Par Adama Wade, Casablanca Le processus de refondation du secteur des assurances au Maroc entre dans une nouvelle phase avec la montée en force du groupe Saham, présidé par Moulay Hafid Elalamy et désormais troisième opérateur du secteur avec, selon de nombreuses informations, l’hypothèse d’une entrée en force dans le tour de table du Groupe Banque Populaire. Révélé par l’affaire du cabinet de courtage Agma, qui avait créé à l’époque un chamboulement sans précédent dans les milieux financiers, cet homme d’affaires, aujourd’hui président de la Confédération générale des entrepreneurs du Maroc, peut se targuer d’avoir construit un empire financier en quelques années avec peu de fonds propres. Et, ajoute un cadre d’une compagnie de la place, « d’avoir par l’affaire Agma provoqué à lui seul les prémices de la régulation du milieu financier marocain complètement remis à niveau depuis ce précédent ». A la sortie de cette première polémique, le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) a senti le besoin de resserrer les écrous. Forger des alliances Depuis, le patron des patrons a eu le temps de se faire oublier et de forger des alliances qui se révéleront utiles en leur temps. D’abord à l’étranger, puis, une fois de retour au pays, en briguant un mandat à la CGEM et en devenant membre de l’association de lutte contre le cancer, et depuis peu, en multipliant les signaux de rapprochement vers le Mouvement de tous les démocrates. C’est dire que les centres d’appels ont Restait une dernière difficulté, aménager la loi pour permettre à un privé de prendre jusqu’à 20% du capital du GBP, qui dispose d’un statut particulier. Ce verrou est levé. donné au président une mobilité rare dans la constitution des réseaux. Ses détracteurs lui reprochent d’ailleurs d’avoir transformé la confédération en une boîte à outils. Du côté de ses supporters, nettement plus nombreux, l’on retient d’abord le « flair » du financier. Il a ainsi fait, au milieu des années 90, de la CAA (filiale de l’ONA) le deuxième groupe d’assurances au Maroc. Il claquera la porte de l’ONA avec conviction, en refusant les 10% de la CAA offerts gracieusement pour le convaincre de rester. Il refusera cette offre mais acceptera une participation dans Agma, cabinet qu’il restructure et étoffe en rachetant Lahlou Tazi. Le jeune manager ira jusqu’au bout de son rêve en introduisant Agma en bourse au cours de 425 dirhams. L’action connaîtra une ascension fulgurante, cotant jusqu’à 1150 dirhams. Ensuite, l’histoire se perdra entre différentes hypothèses, toutes polémiques. Un cabinet de courtage américain propose de racheter Agma avec un bonus de 30%. De son côté, l’ONA propose une offre partielle sur les parts de M. Elalamy de 40% 5 BANQUES ET ASSURANCES Nigeria : UBA acquiert Liberty Bank La banque UBA vient d’acquérir Liberty Bank auprès de l’assureur NDIC (Nigerian Deposits Insurance Corporation) à la suite d’un arrangement entre les parties. Avec cette acquisition, la UBA compte un encours supplémentaire de 1,7 milliard de nairas de dépôts provenant de 19 604 comptes. Cette transaction porte à 6 les banques en difficulté reprises par la UBA. La banque nigériane a déjà acquis Trade Bank Plc, Metropolitan Bank plc, City Express Bank, African Express Bank et Gulf Bank. Maroc : plus de fluidité pour la lettre de change L'échange interbancaire dématérialisé de la lettre de change (traite) est opérationnel sur l'ensemble du territoire marocain depuis le 13 juin courant, mettant ainsi fin à la notion de lettre de change hors place. Cette opération s'inscrit dans le cadre de la modernisation et de la sécurisation des moyens de paiement, indique un communiqué de Bank Al-Maghrib (BAM) précisant que la lettre de change, imprimée selon les normes édictées par BAM, est désormais transmise par la banque et remise à la banque domiciliataire par image scannée, via le système de télécompensation... Sénégal : la BSIC augmente son capital Hafid Elalamy, PDG du groupe Saham. inférieure aux Américains et reprend le contrôle. L’argent engrangé sera à l’origine de la création du groupe Saham. Ainsi est née au milieu des années 90 cette petite holding, présente aujourd’hui dans les métiers des télécoms, de la logistique, de la distribution, du téléservice et de l’offshoring. de son capital à deux investisseurs. Il s’agit notamment de Sanam Holding (par le biais de participations croisées) et de Kingdom Zephyr, dont l’un des grands autres promoteurs est le prince Al Walid ibn Talal. Si ce dernier partenariat est plutôt d’ordre financier, en revanche le premier est d’abord stratégique. Racheter des gros Achever l’œuvre Dans les années 2000, la petite structure que tout le monde avait sous-estimée se révèle une vocation : racheter les gros. Cela commence d’abord par le rachat de la CNIA, qui ouvre au groupe le secteur des assurances. Par quel montage financier Moulay Hafid Elalamy a-t-il pu acquérir les 67% de la Compagnie nord-africaine et intercontinentale d’assurance (CNIA) en février 2005 ? Selon les informations, le groupe Saham s’est d’abord endetté auprès d’Attijariwafa Bank. Aujourd’hui, la rentabilité de la CNIA permettrait de rembourser directement la banque. L’intéressé, que nous avons à plusieurs reprises essayé de questionner, est traditionnellement disert sur ces montages financiers. La CNIA n’était qu’une étape. En septembre 2006, la compagnie d’assurances Essaâda tombe dans son escarcelle avec un portefeuille solide (Maroc Télécom, Poste Maroc) et un patrimoine immobilier riche, comprenant entre autres l’hôtel ex-Holidays Inn. Cet établissement vient d’être fermé pour un large programme de rénovation. En fait, le groupe profite d’une nouvelle loi (l’admission des investissements touristiques dans les réserves techniques des compagnies d’assurances) pour faire son entrée dans le secteur. Pour finaliser cette opération de reprise d’Es Saada, le groupe avait ouvert 30% Ne manque plus au groupe Saham qu’une banque pour achever l’œuvre et devenir un champion de la bancassurance. Plusieurs pistes ont été testées, dont celle de Crédit du Maroc. La CNIA avait acquis 4% du capital de cette entité l’année dernière, mais s’est vite rendue compte de la difficulté qu’il y aurait à convaincre l’actionnaire historique, Crédit Agricole France, à ouvrir davantage le tour de table. Du côté du groupe Saham, cette prise de participation était expliquée comme une simple participation, le groupe étant présent de la même manière dans le capital du Groupe Banque Populaire. Justement, c’est vers cette dernière institution que se retournera le groupe Saham. Une grosse proie certes, mais idéale compte tenu de la volonté de ses managements successifs de se tailler une place dans le secteur de l’assurance. C’est donc une bataille de longue haleine qui commence. Les premiers épisodes ont été tous remportés par le groupe. Des pressions seraient en effet derrière l’échec du rapprochement entre la BCP et la Société Générale pour l’entrée du premier dans le capital de la Marocaine Vie. Ce projet, qui n’aurait pas eu le feu vert du ministre des Finances et qui inquiétait quelques lobbys dans le secteur des assurances, a été finalement abandonné, laissant le champ libre au groupe Saham. Restait une dernière difficulté, aménager la loi pour permettre à un privé de prendre jusqu’à 20% du capital du GBP, qui dispose d’un statut particulier. Ce verrou est levé. Ce n’est qu’après avoir conforté cette prise de participation dans le capital de la BCP, le plus grand réseau bancaire du Maroc (un client sur trois), que le groupe Saham envisagerait d’aller en bourse. Classement des acteurs de l’assurance au Maroc en 2007 Primes émises (en milliards de dirhams) RMA Wataniya 3,55 Wafa Assurances 3,53 Axa Assurances 2,5 CNIA 2 Es Saada 1,05 Compagnie Maison mère BMCE Bank Attijariwafa Bank Axa International Groupe Saham Groupe Saham La Banque sahélo-saharienne pour l’investissement et le Commerce (BSIC) a annoncé l’augmentation de son capital et l’ouverture en août prochain de trois nouvelles filiales – en Centrafrique, en Côte d’Ivoire et en Guinée. Le président directeur général du groupe BSIC a certifié de la bonne santé de la banque, « premier noyau d’intégration des Etats sahélo-sahariens » avec l’augmentation des investissements et l’ouverture de nouveaux bureaux en vue. Pour Mohamed Al Warfalli, la banque a accordé des financements pour un montant de 430 millions d’euros en 2007, contre 264 millions en 2006. Gabon : la BGFIBANK annonce l’ouverture d’un établissement supérieur L’administrateur général de la Banque gabonaise et française internationale (BGFIBANK), Henri Claude Oyima, annonce l’ouverture dès la rentrée scolaire 2008-2009 d’un établissement d’enseignement supérieur interne, la « BGFI Business School ». Cet outil pédagogique devrait permettre au groupe de renforcer les capacités de ses employés et de proposer une formation professionnelle intégrée et diplômante aux étudiants dans les métiers de la banque au Gabon et dans la sous-région. Tunisie : huit candidats pour la recapitalisation de la Star Parmi les huit candidats retenus pour participer à la recapitalisation de la STAR, six ont déposé des offres à la date de clôture de l’appel d’offres fixée au 17 juin 2008. Il s’agirait de la COMAR (Tunisie), de CARTE (Tunisie), de GROUPAMA (France), de Trust International Group (Moyen-Orient avec siège à Chypre), de Gulf Insurance Company (filiale de KIPCO, Koweit) et de RMA Watanya (filiale de la BMCE, groupe Benjelloun, Maroc). Ainsi, et outre MACIF (France) qui n’avait pas participé à la phase de data room, l’autre assureur français AXA n’aurait pas, lui non plus, déposé d’offre pour devenir partenaire stratégique de la STAR. Botswana : vers une montée des nationaux dans la National Development Bank La National Development Bank pourrait devenir la première banque botswanaise à être dirigée par des nationaux. Le secteur bancaire local compte sept banques commerciales dont trois (la Standard Chartered Bank, la Barclays Bank et la National Bank) cotées à la Bourse du Botswana. Le reste (Stanbic Bank, Bank Gabarone, Bank of Baroda et Capital Bank) est constitué de banques encore non cotées et caractérisées par une forte présence d’institutionnels étrangers dans leur tour de table. 6 BANQUES ET ASSURANCES Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 Le secteur bancaire sud-africain épinglé par un rapport antitrust Les pratiques des quatre principales banques locales sont dénoncées par un rapport d’enquête : frais de tenue de comptes et pénalités trop élevés, répartition géographique inéquitable… Par John Kaninda, Johannesburg Dans son rapport publié mercredi, la commission d’enquête bancaire de la Compétition commission (chargée d’assurer le respect des lois antitrust, et de celles contre les pratiques de monopole et de concurrence déloyale) s’inquiète de la hauteur des frais de tenue des comptes bancaires, qu’elle juge « plus élevée que la moyenne autorisée dans un milieu où la concurrence est saine ». « Cette question a été notre souci majeur », déclare le rapport de la commission qui souligne qu’un tiers – soit plus de 600 millions de dollars (*) – des revenus engrangés par les quatre banques majeures du pays en 2006, First National Bank (FNB), ABSA, Nedbank et Standard Bank (qui contrôlent 90% du secteur bancaire), provient des pénalités payées par leurs clients en cas de rejet d’un ordre de payement ou de transactions électroniques non conclues. Pas étonnant quand ces derniers sont forcés de payer jusqu’à 9 euros pour chaque transaction avortée ! « L’application de ces frais et pénalités très élevés a contribué à créer et entretenir un cercle vicieux d’endettement duquel les clients ont des difficultés à sortir », dit le rapport, avant de continuer : « En conséquence, nous recommandons que ces frais soient plafonnés Nigeria : le secteur assurances génère 5% du PIB Le secteur des assurances au Nigeria contribue à hauteur de 5% dans le PIB. La réduction du nombre d’opérateurs de 71 à 49 et l’introduction en bourse de la plupart d’entre eux ont été apparemment bénéfiques à ce secteur. Prochaine étape, la poursuite de la recapitalisation pour faire face à la montée des risques et au développement rapide du secteur. Accord entre la Banque d’Algérie et la BCM de Mauritanie Un accord de coopération entre la Banque d’Algérie et la Banque centrale de Mauritanie a été signé lors de la visite de son gouverneur Ousmane Kane en Algérie du 23 au 25 juin courant, dans le but de développer les relations durables dans leurs domaines de compétences respectifs, indique un communique reçu à l’AAI. Selon le communiqué, cet accord a identifié un certain nombre d’axes prioritaires de coopération. Il privilégie notamment le développement d’échanges d’expérience et d’informations en matière d’études monétaires et de statistiques de lutte contre le blanchiment d’argent, de système de paiement, de supervision bancaire et de gestion des réserves extérieures, précise le communiqué. La Banque islamique Noor cible l’Afrique du Nord La Banque islamique Noor affiche ses ambitions pour l'Afrique du Nord. Après l’ouverture de son premier bureau de représentation en Tunisie, l’institution vise déjà le marché algérien. L'activité du bureau régional sera axée principalement sur les services bancaires d'entreprises et d'investissement. Il ambitionne d'orienter les investissements des pays membres du Conseil de coopération de la région du Golfe (CCG) vers la région de l'Afrique du Nord (Tunisie, Egypte, Libye, Algérie, Maroc et Mauritanie). Augmentation du capital d’Ecobank ETI La société Ecobank ETI procédera à une augmentation de capital réservée au personnel de la banque. Au terme de l’opération, le capital social d’ETI passera de 71,2 milliards de FCFA (168,3 millions de dollars) à 71, 6 milliards de FCFA. L’opération, qui porte sur un montant total de 418,7 millions FCFA (990 000 dollars), entraîne la création de 39 600 000 actions nouvelles de 2,5 centimes de dollars. à un maximum de 5 rands (0,4 euro). » L’héritage discriminatoire Pour la commission, prélever cette somme sur chaque transaction s’avérera suffisant pour couvrir l’ensemble des frais de bancaires. A titre d’exemple, le rapport cite le cas de Sandton, le nouveau quartier d’affaires de Johannesburg où les quatres banques majeures ont établi 59 bureaux desservant quotidiennement 130 000 personnes. En comparaison, Pas étonnant quand ces derniers sont forcés de payer jusqu’à 9 euros pour chaque transaction avortée ! les pauvres. » Pour lutter contre le monopole exercé par ABSA, FNB, Nedbank et Standard Bank sur le secteur bancaire, la commission recommande la modification de la loi bancaire afin de permettre l’entrée, sur le marché local, d’opérateurs qui proposeraient des services bancaires à des prix plus compétitifs. Candidats déclarés tenue des comptes. Mais Ross Jenvey, un analyste du Crédit Suisse Standard Securities, met en garde contre la réaction des banques à cette recommandation. « Ce n’est pas une recommandation qu’elles accueilleront à bras ouvert », avertit-il dans un entretien avec le quotidien Business Report. Egalement fustigées dans le rapport de la commission, les disparités dans la disponibilité géographique des services Alexandra (le quartier pauvre de Johannesburg au coeur des récentes attaques xénophobes, et situé à quelques encablures de Sandton) ne dispose que d’un seul bureau de banque, censé desservir quelques 175 000 personnes… Pour la commission, nul doute qu’il s’agit là de la perpétuation de l’héritage discriminatoire de l’apartheid, « qui limitait l’accès des services bancaires au grand public, tout en négligeant Les grandes chaînes de supermarchés, tels Pick and Pay ou Shoprite, s’alignent déjà. Nick Badmington, PDG de Pick and Pay déclarait au quotidien Business Day que le fait que les nouveaux opérateurs n’aient pas besoin d’obtenir une licence d’opération ferait des nouveaux operateurs. « Les frais bancaires sont tellement élevés ici. Nous pourrions faire profiter nos clients potentiels de frais réduits », a- t-il dit. Pour beaucoup d’analystes, les recommandations de la commission (28 au total) valent la peine d’être étudiées. Pour Simon Stockley, PDG de Integer, une compagnie spécialisée dans l’octroi des crédits immobiliers, elles sont intéressantes pour le secteur du crédit maison. « Le manque de compétition dû au monopole exercé par les quatre grandes banques a résulté dans la hausse des prix sur le marché et la baisse de la qualité des services bancaires. Cela s’est révélé préjudiciable, notamment pour les propriétaires de maisons », ajoute-t-il. (*) Ces frais n’incluent pas les taux d’intérêt chargés pour les retards de paiement et ne s’appliquent pas aux banques d’investissement. Ils s’appliquent uniquement au « retail banking ». Les banques italiennes reçoivent leurs consoeurs africaines à Rome Le Club des dirigeants des banques et établissements de crédit d’Afrique organisait à Rome, les 23 et 24 juin, son traditionnel forum d’été. Après Stockholm l’an dernier, le Club tenait à Rome, avec le concours très actif de l’Association des banques italiennes, son forum 2008. En vingt années d’existence, le Club n’a jamais connu un tel Marco Barbieri, responsable pour l’Afrique du groupe Unicredit, suscitera un intérêt d’autant plus fort que, d’entrée il dira, non sans malice, que « pour l’Afrique, il n’y a pas que la France. » succès d’affluence. Conduit par son président Henri Claude Oyima, directeur général du groupe BGFI Bank du Gabon, ils étaient une cinquantaine de directeurs généraux venus de quinze pays et reçus au prestigieux Palazzo Altieri, siège de l’Association des banques italiennes. Peu de présence en Afrique A l’image de plusieurs autres pays européens, l’Italie recherche les meilleurs moyens pour, d’une part faciliter le transfert de l’épargne des travailleurs africains installés en Italie vers leurs pays d’origine, et d’autre part mobiliser cette épargne vers des investissements sociaux ou productifs dans ces pays. Les banques africaines seraient bien entendu concernées par ce projet, considéré, et selon Armano Sanguini, ambassadeur directeur général pour l’Afrique subsaharienne au Ministère italien des affaires étrangères, comme un important « levier de développement ». Le système bancaire italien, présenté par Domenico Santececca, a, par sa dimension, peu de points communs avec ceux de chaque pays africain : le millier de membres de l’Associazione Bancaria Italiana n’est évidemment pas comparable à la vingtaine de membres de son homologue ivoirienne, pourtant la plus importante des pays africains de la zone franc. A vrai dire, les banques italiennes sont peu présentes en Afrique. Elles ont généralement préféré assurer leur développement vers les pays de l’Europe de l’Est. Ainsi, Giuseppe Cuccurese, directeur des relations internationales du groupe Intesa San Paolo, cinquième banque européenne, reconnaîtra que sa banque n’est présente sur le continent africain qu’au travers de sa filiale égyptienne, la Bank of Alexandrie. Elle s’intéresse pourtant aux pays du Maghreb (Maroc et Tunisie) et du Golfe, tout en étant attentive aux opportunités susceptibles de se présenter en Afrique subsaharienne. La présentation de Marco Barbieri, responsable pour l’Afrique du groupe Unicredit, deuxième banque d’Italie, suscitera un intérêt d’autant plus fort que, d’entrée il dira, non sans malice, que « pour l’Afrique, il n’y a pas que la France ». A partir des bureaux de représentation du Caire, de Johannesburg et de Tunis, Unicredit suit, avec beaucoup d’intérêt, les opportunités qui pourraient lui permettre, à défaut d’être directement présent, de développer avec des partenaires africains à identifier trois types de services : les transferts d’argent de l’Italie vers l’Afrique, la mise à disposition de lignes de crédit auprès de banques commerciales, et les facilités d’accueil d’entreprises italiennes en Afrique. Echanges d’informations De leur côté, les banquiers africains ont, notamment au travers des présentations de la Société ouest-africaine de gestion d’actifs – SOAGA, dirigée par Guy Abby Nogues, du groupe Bank of Africa, par Lala Moulaye, directrice générale de la filiale de Côte d’Ivoire, du groupe BGFI BANK par son directeur général Henri Claude Oyima et de la Bourse de Douala par son président Bénédict Belibi, après un panorama d’ensemble brossé par le secrétaire exécutif du Club, fait valoir les qualités et atouts des systèmes bancaires et financiers africains, leurs stratégies qui, sans atteindre les dimensions de leurs confrères italiens, associent le développement à la prudence légitimement imposée par les commissions bancaires. Cette prudence rejoint les objectifs et moyens présentés à Rome par les autorités de la Banque d’Italie, Francesco Cannata pour la surveillance au travers du respect des règles de Bâle 2, mises tout récemment en application en Italie, et Pierpaolo Fratangelo pour les moyens de lutte contre le blanchiment et l’insécurité internationale. Des perspectives et projets de poursuivre les contacts engagés pourraient trouver un début de concrétisation avec la présence espérée de plusieurs banquiers italiens aux journées annuelles que le Club organisera à Lomé les 6 et 7 février prochains autour du thème très mobilisateur « la place de la banque africaine dans le contexte de la mondialisation financière ». L’Association des banque italiennes a d’ores et déjà promis de s’intéresser davantage à l’Afrique en envisageant avec le Club des voyages d’études pour ses membres. Alain Le Noir, secrétaire exécutif du Club des dirigeants des banques et établissements de crédit d’Afrique [email protected] Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 7 BOURSES La BRVM ouvre son pré listing compartiment La BRVM d’Abidjan va accueillir ONATEL et instituer le pré listing. Entretien avec Jean Paul Gillet, directeur général. Propos recueillis par Mamadou Lamine Diatta, Dakar Les Afriques : Aujourd’hui, comment se présente le marché financier sous-régional ? « Pendant longtemps, du fait du conflit en Côte d’Ivoire, le marché financier était délaissé. Des titres étaient sous-cotés. » Jean Paul Gillet : Il se présente beaucoup mieux qu’il y a deux ou trois ans. On constate d’ailleurs une forte progression de tous nos indicateurs. Les cours sont passés de 100 à 300, soit du simple au triple. Les capitaux transigés sont passés de 20 milliards FCFA (environ 30,5 millions d’euros) à plus de 100 milliards FCFA (152 millions d’euros). Il faut reconnaître aussi que le nombre d’acteurs, de transactions, d’indicateurs battent des records de hausse. Au début de notre activité, il y a 10 ans, on avait 1,5 milliard d’euros de capitalisation boursière. Aujourd’hui, on a dépassé les 6,87 milliards d’euros. C’est dire notre marge de progression et le dynamisme de la bourse des huit pays de l’UEMOA. LA : Qu’est-ce qui explique cette évolution ? JPG : Primo, il faut reconnaître qu’il y’avait une sous-valorisation de la Bourse d’Abidjan. Pendant longtemps, du fait du conflit en Côte d’Ivoire, le marché financier était délaissé. Des titres étaient sous-cotés. Le deuxième point, c’est qu’il a fallu rendre crédible le marché boursier en faisant fonctionner la BRVM. Le troisième élément a trait à l’amélioration du climat socio-économique des huit Etats de l’UEMOA et, par ricochet, des entreprises cotées qui sont à ce jour au nombre de 38. LA : Quelle action mène concrètement la BRVM pour attirer davantage d’entreprises, le nombre demeurant faible ? JPG : Vaste question. On vient de lancer une offensive consistant à avoir une antichambre à la cote. Il s’agit de définir une période d’adaptation de deux ans pour les entreprises qui, avec l’appui d’un « listing sponsor » d’une société de gestion et d’intermédiation (SGI), se préparent adéquatement à entrer en bourse. C’est ce qu’on appelle le pré listing compartiment (PLC). L’initiative va bientôt démarrer, avec d’abord une entreprise ivoirienne : la SIMAT, qui fait du transport maritime et qui sera la première à intégrer le PLC. C’est une petite structure qui va ainsi passer par ce compartiment. Beaucoup d’autres entreprises de la sous-région suivront ce processus progressif et bien adapté aux besoins des entreprises ouest-africaines. LA : Quel est aujourd’hui le niveau d’engagement des Etats pour booster la BRVM ? JPG : Les Etats avaient pris des engagements à l’origine pour faire venir une entreprise par année dans le cadre des politiques de privatisation. Ces engagements n’ont pas été tenus pour un tas de raisons. On espère qu’avec l’amélioration du climat socio-économique qui devrait se poursuivre, on aura des valeurs privatisées inscrites à la cote. L’une des valeurs phares attendues ces prochains jours, c’est d’ailleurs l’ONATEL, une société de télécommunications basée au Burkina. L’ONATEL va donc opérer une introduction en bourse à hauteur de 20% de son capital avant la fin de l’année en cours. On a aussi d’autres entreprises en ligne de mire, et il faut davantage miser sur la diffusion de l’information financière dans les pays africains. 8 BOURSES Les banques africaines émettrices dans le programme de la SFI Angola Banco de Formento Angola Burundi BCB Interbank RDC Raw Bank Gambia Acces Bank Ghana Ecobank Merchant Bank of Ghana Trust Bank Kenya Barclays I&M Bank Habib Bank Ltd Kenya Commercial Bank Prime Bank Liberia LBDI Malawi First Merchant Bank Mauritanie Générale de Banque de Mauritanie Mauritius Habib Bank Ltd Mozambique ABC BDC Nigeria Access Bank Diamond Bank First City Monument Bank (FCMB) Guaranty Trust Bank (GTB) Intercontinental Bank IBTC Zenith Rwanda BCR Sierra Leone Guaranty Trust Bank Rokel Sierra Leone Commercial Bank Seychelles Habib Bank Ltd Tanzania ABC Exim Bank Ouganda Orient Bank Zambia ABC Vers la réforme de deux institutions bancaires marocaines La Chambre des conseillers a approuvé, mardi à l'unanimité, deux projets de loi relatifs à la réforme des Crédit agricole et Crédit populaire tels qu'approuvés par la Chambre des représentants. Il s'agit du projet de loi N 41-07 modifiant la loi N 15-99 relative à la réforme du Crédit agricole, et du projet de loi N 4207 modifiant et complétant la loi N 12-96 relative à la réforme du Crédit populaire telle que modifiée et complétée. Les deux projets s'inscrivent dans le cadre de la poursuite de la modernisation du cadre juridique pour les activités des deux établissements, de manière à ce qu'elles puissent s'épanouir à travers des partenariats avec les investisseurs, particulièrement institutionnels. RDC : suspension des activités de l’ASBL Dutch International La Banque centrale de la République démocratique du Congo (BCC) a procédé à l'arrêt des activités de l'ASBL Dutch International qui mène illégalement des opérations de banque en RDC, a-t-on appris d'un communiqué publié mercredi. Selon le communiqué, cette association fait de la pure escroquerie et la mesure s'inscrit dans le cadre de la protection de l'épargne du public et de la préservation de la confiance restaurée dans le système financier national. La BCC a affirmé avoir saisi l'occasion pour rappeler aux Congolais et aux étrangers qu'ils ont tout intérêt, pour la bonne sécurité de leurs opérations, à ne s'adresser qu'aux seuls intermédiaires financiers agréés. Banco Popular conventionne avec la SGMB au Maroc Le groupe espagnol Banco Popular (BP) et la Société générale marocaine de banque (SGMB) viennent de signer un accord de coopération qui permettra aux Marocains résidant en Espagne d'obtenir des crédits pour financer l'achat de logements dans le royaume. Aux termes de cette convention, les Marocains pourront bénéficier de prêts allant jusqu'à 100 000 euros, avec des garanties hypothécaires au Maroc, à travers la filiale spécialisée dans les crédits immobiliers de la banque populaire espagnole Mundocredit, précise jeudi un communiqué de la BP. Le groupe espagnol Banco Popular renforce ainsi sa présence au Maroc par le biais de Mundocredit, qui dispose d'un réseau de 59 agences à travers l'Espagne offrant des services ciblant spécialement la communauté étrangère. Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 Un réseau de 110 banques pour booster les échanges Sud-Sud Attijariwafa Bank vient de rejoindre le réseau du Global Trade Finance Program de la SFI, en tant que banque confirmatrice. Actuellement, quand un opérateur d’un pays du Sud réalise une opération de commerce extérieur (exportation de marchandises ou de services) avec un autre pays du Sud, le problème tient en général à la crédibilité de la lettre de change. Que vaut la signature de la banque émettrice ? L’idée est de garantir le paiement des effets de commerce au moment d’une transaction commerciale, de préférence entre pays du Sud. Comment l’opérateur commercial peut-il être sûr d’être payé à temps ? C’est pour répondre à ces questions que la SFI a mis en place il y a trois ans le Global Trade Finance Program (GFTP), ou programme de financement du commerce extérieur. L’idée est de garantir le paiement des effets de commerce au moment d’une transaction commerciale, de préférence entre pays du Sud. Le programme est doté d’un budget « revolving » de 1 milliard de dollars. Le but, explique Souleymane Traoré, senior investment officer à la filiale de la Banque mondiale, c’est de faciliter les échanges commerciaux entre les pays développés grâce à un réseau de pourvoyeurs et d’utilisateurs de crédits commerciaux et des mécanismes d’atténuation de risques. Le réseau GFTP, qu’Attijariwafa Bank vient de rejoindre en tant que banque confirmatrice, compte 110 banques membres, dans 56 pays. L’arrivée de la banque marocaine devrait mieux ventiler les exportations marocaines tournées à 77% vers l’Europe et à seulement 5% vers l’Afrique subsaharienne et 2% vers le Maghreb. L’intérêt du programme GFTP, à distinguer d’une assurance à l’export, est de garantir le risque commercial de paiements issus du commerce international des banques des marchés émergents jusqu’à concurrence de 100%. La cible est le commerce international du secteur privé. La SFI en appoint Quand une banque congolaise émet un effet de commerce dans le cadre d’une opération commerciale, elle peut être garantie par Attijariwafa Bank et la SFI qui, elle, vient en complément des banques commerciales. Le programme totalise aujourd’hui 3 milliards de dollars de garantie, avec des échéances pouvant aller jusqu’à trois ans maximum. Mais, souligne Bonnie Galat, directrice marketing et vente de la SFI, les demandes portent, pour la plupart, sur le court terme (6 mois), avec une moyenne de garantie de 1 million de dollars. Il est arrivé à la SFI de garantir pour beaucoup moins, pour des montants de 7000 dollars. A noter que l’Afrique subsaharienne concentre 50% des garanties émises depuis 2005. Le Nigeria en détient la part du lion devant le Kenya. Au-delà du continent noir, l’on note 13% des garanties au Moyen-Orient et au Liban, champion du dynamisme commercial. A l’image du Nigeria pour l’Afrique, le Brésil tire la part de l’Amérique latine, qui représente 30% des garanties émises dans le cadre de ce programme. Les deux géants de leurs pôle géographique respectif occupent une part prépondérante des 1800 opérations commerciales enregistrées depuis 2006 par les équipes de la SFI. Les frais de garantie varient en fonction de la durée et de la banque. Pour un pays comme le Nigeria, ils ont globalement diminué. La répartition sectorielle des garanties octroyées fait apparaître le secteur du pétrole, gaz & pétrochimie au premier rang, avec 29% des garanties émises, devant le secteur manufacturier (22%) et les matières de base agricoles (12%). En se lançant sur ce créneau, la filiale de la Banque mondiale, qui n’entend pas concurrencer les banques commerciales, surfe sur une vague, sachant que la part des émergents dans le commerce international est passée de 22% en 1980 à 32% en 2005. En 2030, ce ratio sera de 45%. AW Méga introduction à la Bourse de Casablanca Premier opérateur immobilier et touristique intégré au Maroc, Alliances s’introduit en bourse. C’est la plus grosse opération de l’année. La souscription à l’introduction en bourse du groupe Alliances a démarré ce 2 juillet 2008 avec une forte possibilité de clôture anticipée dès le deuxième jour, et bien avant la date fixée au 7 juillet. L’opération a démarré en même temps qu’un roadshow devant conduire des membres du staff du groupe dans les pays du Golfe. Il s’agit de la plus grande souscription de l’année, portant sur un montant total de 2 milliards de dirhams structurés en six types d’ordres, dont trois réservés aux salariés et aux personnes physiques. En tout, les personnes physiques disposent de 40% du montant de l’opération. Pour mieux satisfaire cette catégorie, le chef de file du syndicat conseil de placement, Attijari finance Corps, a distingué deux types de personnes physiques : le grand public, qui se répartira 30% de l’opération (600 millions de dirhams), et les personnes à fort potentiel (plus de 5 millions de dirhams). C’est une première à la Bourse de Casablanca, déclare-t-on. Valorisation conservatrice Cette introduction se fait par cession de 16,5% du capital représentant 1 815 000 actions et émissions de 1 100 000 actions, Secteur de l’immobilier au Maroc -850 000 salariés. -7,3 milliards de dirhams d’investissements. -100 milliards de dirhams d’encours, soit le tiers du produit net bancaire. soit 10% du capital. Le prix de l’action est de 685 dirhams, soit une décote de 15% par rapport à la valorisation fixée par la méthode des DCF. Détail important à souligner, ce prix devra dans tous les cas rester en deça de l’écart maximal du prix de cession accordé aux institutionnels qui ont acquis 20% du capital du groupe en février dernier. Cette ouverture aux institutionnels a en partie nécessité l’introduction en bourse. Pour la valorisation, le groupe a utilisé une démarche jugée assez conservatrice par les analystes. Avec la méthode des comparables boursiers, utilisée à titre indicatif, la valorisation dégage un cours de l’action à 1700 dirhams. La valorisation s’est faite, souligne Alami Lazraq, PDG du groupe, sur la base d’une réserve foncière de 3000 hectares, dont la majorité est acquise, et sur la base d’un carnet de commande déjà constitué. 14 ans de développement ininterrompu L’histoire d’Alliances débute en 1994 à l’initiative de Mohamed Alami Lazraq. Depuis sa création, la société s’est spécialisée dans l’étude, le montage et la conduite des réalisations immobilières et touristiques pour le compte d’investisseurs internationaux et d’institutionnels marocains. « Notre force réside dans le délai et le prix », rappelle M. Alami qui explique ainsi le choix porté sur le groupe par Accor, signataire d’une première convention avec Alliances en 1999, par Four Season, Lucien Barrières, etc. Aujourd’hui, Alliances est le premier constructeur hôtelier au Maroc. Le groupe a développé un savoir depuis 2001, date de la signature des premiers contrats clés en main pour la réalisation de projets structurants. Par sa maîtrise du produit hôtelier, Alliances endosse le risque promoteur. Depuis 2004, le groupe s’est diversifié dans la promotion immobilière en tant qu’investisseur dans l’immobilier résidentiel et tertiaire, le resort golfique et l’habitat intermédiaire. L’année 2005 constitue en quelque sorte un tournant avec la signature d’une convention d’investissements avec l’Etat pour le développement du premier projet de resort Golfique Al Maaden. L’opération sera suivie du démarrage des projets d’immobilier résidentiel Al Qantrea et Atlas Nakhil. Le positionnement dans l’hôtellerie et l’immobilier de luxe a été élargi aux logements sociaux à partir de 2007 suite à la signature d’une convention avec l’Etat. Durant cette même année, Alliances a également signé une convention avec l’Etat pour le projet de resort golfique Akenza. A.W Les plus grosses introductions en bourse à Casablanca depuis 4 ans Date de preMontant de l’introduction mière cotation Maroc Télécom* 8, 9 milliards 13 décembre 2004 CGI 3,5 milliards 6 août 2007 Addoha 2,7 milliards 6 juillet 2006 Alliances 2 milliards 17 juillet 2008 *Maroc Télécom : cotée à Casablanca et à Paris 9 BOURSES Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 Une fin juin compliquée pour les valeurs africaines Le marché nigérian continue de plomber l’indice des 40 valeurs africaines les plus liquides. Le regain de vitalité des minières sud-africaines n’a pas suffi à maintenir l’indice africain en territoire positif. Source © 2008 Morningstar, Inc. Tous droits réservés Notation Morningstar du 31/05/2008 11.94 17.67 4.68 4.33 -6.03 14.49 14.87 2.33 10.7 12.77 14.16 7.48 14.76 10.02 6.67 4.21 6.72 4.64 9.85 6.67 1.59 -2.03 -1.73 -2.67 -3.05 -3.43 -4.8 -7.87 -6.94 -5.76 -6.11 7.71 -25.1 -14.05 -15.29 -8.49 -38.9 -37.82 -20.52 13.03 28.38 26.17 108.79 130.01 58.69 119.35 114.22 126.56 70.4 169.89 121.78 100.37 87.76 88.94 80.6 65.01 48.17 41.62 35.59 111.81 102.74 107.82 33.16 38.82 37.03 154.89 32.81 11.38 85.51 *** ** **** ***** *** breux investissements enregistrés en Ile Maurice. Au Maroc, le groupe ONA a progressé de 1,5% à 253,35 dollars. « Dans un contexte de Malgré cette mauvaise passe, les investisseurs restent optimistes, misant sur une reprise assez rapide dans les semaines à venir. L’indice global de la place, la SEMDEX, a d’ailleurs perdu 0,3%. Toutefois, les investisseurs restent confiants sur le moyen terme quant à un éventuel retournement de tendances en raison des nom- baisse continue du MASI, l’ONA est perçu comme un blue chip bénéficiant de la confiance des investisseurs », explique un analyste marocain. En Egypte, Orascom Construction Industries (OCI) Fonds or et métaux précieux 31.12.2007 22.6.2007 17.6.2005 20.6.2008 20.6.2008 20.6.2008 **** *** ***** **** **** **** *** *** *** *** ** ** **** ** ** *** ***** ** * IAM Gold & Metals DJE-Gold & Ressourcen P OMGB Aliquot Gold Bullion ZKB Gold ETF OMG Aliquot Gold Bullion Strategic Precious Metal CHF Investec Global Gold A Acc GBP Investec GSF Global Gold A Inc DWS Goldminenaktien Typ O LODH Inv Wo Gold Exp EUR P A MVM SICAV - frontrunner earth DWS Noor Precious Metals B DWS Invest Gold + Prc Mtls $ LC FPIL Merril Lynch World Gold NESTOR Gold Fonds Royal Skan £ ML Gold & Gen GBP BGF World Gold A2 USD Gold Equity Fund (CHF) B Gold Equity Fund (USD) B LODH Inv Wo Gold Exp USD P A Gold 2000 Ltd BlackRock Intl Gold & General UBS (CH) EF-Gold AIG PB Equity Fund Gold T CS EF Global Gold UEB Gold Equity Multi-Manager SGAM Fund Eq Gold Mines A Share Gold Swisscanto (CH) EF Gold BBGI Share Gold (USD) PEH Q-Goldmines Craton Capital Prec Metal A Sicav Placeuro Gold Mines Genus Dynamic Gold Fund A BAC Mng Reg Mgd Vol South Africa Moyenne 5.1 2.12 1.5 1.43 0.88 -0.84 -2.18 -2.57 -3.58 -4.06 -4.48 -5.06 -5.84 -6.51 -6.82 -7.35 -7.63 -7.64 -7.66 -8.06 -8.09 -9.21 -9.75 -9.85 -10.65 -10.78 -11.06 -12.04 -12.78 -14.33 -16.2 -18.08 -18.97 -21 -23.12 -7.71 Source © 2008 Morningstar, Inc. Tous droits réservés Notation Morningstar du 31/05/2008 14.07 8.75 11.29 18.4 9.93 1.21 6.71 7.47 -3.79 5.46 6.44 3.9 2.74 9.91 -4.99 9.05 9.46 -4.81 -5.27 -2.6 -4.58 10.45 6.43 1.71 6.25 -16.34 -3.01 0.67 0.4 -4.43 -8.3 -16.11 -10.25 -21.56 -20.17 0.74 133.4 56.52 41.4 36.18 93.27 44.17 88.92 8.81 79.82 71.77 102.78 81.89 89.26 74.2 99.85 107.73 46.97 87.97 37.51 33.21 61.33 97.93 35.64 68.21 48.88 71.27 47.81 140.44 72.82 Domicile Switzerland Luxembourg Guernsey Switzerland Guernsey Switzerland United Kingdom Guernsey Germany Luxembourg Luxembourg Ireland (Eire) Luxembourg Isle of Man Luxembourg Isle of Man Luxembourg Luxembourg Luxembourg Luxembourg Cayman Islands Jersey Switzerland Switzerland Switzerland Bahamas Luxembourg Luxembourg Switzerland Switzerland Luxembourg Liechtenstein Luxembourg Cayman Islands Switzerland Notation Morningstar ***** *** *** * **** * *** **** **** *** **** ***** ** *** ** *** *** *** * *** *** *** *** ***** a gagné un demi-point à 70,84 dollars, légèrement favorisé par un communiqué de presse confirmant le choix porté sur la compagnie pour deux contrats de constructions en Algérie. En baisse Au chapitre des baisses, le marché nigérian continue d’imprimer la tendance. Quatre des cinq plus fortes baisses de l’AI40 en sont issues. Il s’agit de l’Oceanic Bank International, qui efface ses perfomances de la semaine dernière en cédant 16,3% à 0,18 dollar. Dans la même proportion, Guaranty Trust Bank abandonne 14,8% à 0,20 dollar. Derrière, United Bank for Africa glisse de 11,5% à 0,27 dollar et Zenith Bank abandonne 10,6% à 0,35 dollar. Malgré cette mauvaise passe, juin. 08 avr. 08 mai. 08 fév. 08 mars 08 jan. 08 oct. 07 déc. 07 nov. 07 sep. 07 juil. 07 août. 07 juin. 07 avr. 07 mai. 07 fév. 07 mars. 07 *** jan. 07 **** déc. 06 49.59 ** Ai100 oct. 06 106.52 *** ***** nov. 06 26.74 France Luxembourg Luxembourg Luxembourg Ireland (Eire) Luxembourg Luxembourg Luxembourg Luxembourg Eire Luxembourg France Luxembourg Luxembourg Luxembourg Luxembourg Luxembourg Ireland (Eire) Luxembourg Ireland (Eire) Luxembourg Luxembourg Luxembourg France Luxembourg Luxembourg Luxembourg France Luxembourg Luxembourg Luxembourg Eire Isle of Man Luxembourg Luxembourg Luxembourg Luxembourg Luxembourg Luxembourg Luxembourg Isle of Man Luxembourg France Luxembourg Royaume-Uni France Ireland (Eire) France France Luxembourg Luxembourg Luxembourg France France Luxembourg Luxembourg France France France Isle of Man Luxembourg Isle of Man France France France France Luxembourg Luxembourg Luxembourg France Luxembourg France France Ireland (Eire) Luxembourg Luxembourg sep. 06 37.58 153.87 Ai40 juil. 06 57.52 74.16 72.88 47.49 45.56 53.81 52.68 49.99 51.31 38.68 34 25.81 31.56 31.43 30.31 20.93 24.09 21.09 20.37 17.89 17.51 18.96 6.86 9.96 30.65 -2.06 18.07 6.47 5.45 Notation Morningstar août. 06 35.43 34.91 34.43 32.28 29.75 28.74 26.79 26.11 25.88 25.1 23.86 19.68 19.13 18.23 17.76 17.64 17.42 17.4 17.28 17.19 16.36 14.02 12.51 10.58 10.51 9.66 9.62 8.58 8.1 7.45 7.29 7.21 7.03 6.24 6.18 6.14 5.72 5.68 5.68 5.13 4.2 4.19 4.03 3.8 3.03 2.89 2.72 1.57 1.46 1.44 1.17 0.97 0.27 0.13 -0.62 -2.12 -2.91 -2.96 -3.03 -3.35 -3.76 -4.11 -4.57 -4.93 -5.29 -5.5 -6.37 -6.38 -9.86 -11.46 -11.77 -12.05 -17.26 -20.96 -27.44 -28.02 6.29 Domicile juin. 06 17.6.2005 20.6.2008 avr. 06 22.6.2007 20.6.2008 220 218 216 214 212 210 208 206 204 202 200 198 196 194 192 190 188 186 184 182 180 178 176 174 172 170 168 166 164 162 160 158 156 154 152 150 148 146 144 142 140 138 136 134 132 130 128 126 124 122 120 118 116 114 112 110 108 106 104 102 100 mai. 06 AGF Matières Premières R DB Pl Commodity Euro R1C DB Pl Commodity Euro R1C-A Fortis L Commodity World C Baring Real Asset Futures A UBS (Lux) SS-RICI (CHF) UBS (Lux) SS-RICI (EUR) DB Pl IV RICI Index Fd R1C EUR DB Pl Commodity USD R1C Lehman Brothers CmdtyPl A ? Pioneer SF EUR Cmdts A EUR ND Lyxor ETF Commod. CRB A Market Access Jim Rgrs Com Idx UBS (Lux) SS-RICI (GBP) UBS (Lux) SS-RICI (USD) DWS Invest Commodity + FC MS SICAV Commodities Alpha + A Lehman Brothers CmdtyPl I $ Acc DWS Invest Commodity + LC DDQ Commodity Index CL A Tiberius Active Commodity OP AXA WF Hybrid Resources AC EUR Commodity Alpha OP R Lyxor ETF DJStoxx 600 Basic R Fortis L Eq Resources World C Argenta Industrie de Base Europe DB Pl III GSCI Prt EUR R1C/A1E Lyxor ETF Comm. CRB Non En. A DB Pl IV Metal Drive Gtd Fds R1D Franklin Nat Resources A USD FMM - Natural Res A Acc USD Baring Global Resources USD FPIL Martin Currie GF Gbl Res LODH Inv Commodity P EUR A Martin Currie GF Glbl Resources STABILITAS Soft Commodities P JB EF Natural Resources-USD/B JB EF Natural Resources-CHF/B JB EF Natural Resources-EUR/B Carmignac Commodities FPIL Merrill Lynch W. Mining EasyETF GSNE EUR A Géo Energies C BGF World Mining A2 USD First State Global Resources A Etoile Matières Premières First State Glb Resource III Acc AXA Or et Matières Premières C SGAM Invest Secteur Mat. Prem. CS EF (Lux) Glbl Resources B Manulife GF Glb Resources AA SGAM Fund Eq Glob Resources A LCL Actions Minergior Monde CAAM Actions Minergior ALTIS Fund Global Resources KBL Key Fund Natural Res EUR Multi Sélection Biens Réels C HSBC Ressources Naturelles MAM Actions Matières Prem. CLI JPMF Natural Resources JPM Glbl Nat Rsrcs A (D)-EUR Royal Skan £ JPM Natural Res GBP Orsay Ressources Lyxor ETF DJ Stoxx 600 Oil & Gas LCL Actions Rssrcs-Indstr Monde CAAM Ressour.-Indust. Monde P VCH Expert Natural Resources db x-trackers DJ STOXX 600 O&G Dr. Hoeller PRIME ELMNTS Earth P Barclays Ressources Naturelles STABILITAS Growth Small Cap P The Emerging Commodities Fund The Tectonic Fund iShares S&P G Timber & Forestry STABILITAS Silber+Weissmetalle P STABILITAS Pacific Gold+Metals P Moyenne/Nombre 31.12.2007 20.6.2008 Ai40 and Ai100 since inception (base = 100) fév. 06 Fonds Matières premières et ressources naturelles sur les visées du Brésilien Companhia Vale do Rio Doce concernant une éventuelle prise de participation dans Anglo America Plc », déclare Phinda Mangolothi de Legae Securties. Autre minière dans le vert, Anglo Platinum, en hausse relativement intéressante de 5,6% à un cours de 174,52 dollars. Les analystes ne voient aucune raison fondamentale dans cette appréciation qui fait suite à une longue période de sévère correction. La ruée observée actuellement sur la valeur peut se traduire par des spéculations sur les résultats à venir. Troisième valeur en hausse, celle du Mauricien NMHK (tourisme), en augmentation de 1,6% à 5,56 dollars. Comparée à des valeurs similaires, comme celle de la Sun Resorts ou de Hyatt, NMHL est considérée comme une valeur sûre compte tenu des prévisions pessimistes sur le marché boursier mauricien. mars. 06 American, filiale du leader mondial de l’industrie minière Anglo Americain PLC, a réalisé la meilleure performance avec 7,1%, clôturant à 67,29 dollars. « L’augmentation de cette action est alimentée par des rumeurs jan. 06 La chute hebdomadaire de 2,9% a précipité l’indice African Investor 40 en territoire négatif. Par rapport au début de l’année, l’indice est en recul de 0,1%. Le Sud-Africain Anglo les investisseurs restent optimistes, misant sur une reprise assez rapide dans les semaines à venir. Les performances de la semaine dernière s’expliquent, selon les observateurs par une nouvelle loi sur la limitation des chutes de cours boursiers. La mesure, qui n’a pas duré plus d’une semaine, a fait couler beaucoup d’encre quant à ses motivations jugées peu claires par la presse spécialisée. En dehors du marché nigérian, Orascom Hotel Developpement poursuit sur sa tendance baissière avec un nouveau recul de 11,5% à 0,27 dollars. C’est dire que la récente opération d’échange d’actions entre OHD et Orascom Developpement Hotels n’a pas été bénéfique pour le premier. A.W. L’AFD émet un emprunt obligataire en dollars Après une veille attentive des marchés financiers depuis le début de l’année, l’Agence française de développement a émis en juin 2008 un emprunt obligataire inaugural en dollars, d’un montant de 1 milliard (soit 644 millions d’euros) à 3 ans, in fine au taux de 4,125% (soit mid swap USD - 10 bp ou US Treasury 2 ans +120 bp). Les conditions du succès de cette transaction ont été assurées, notamment grâce à une tournée « investisseurs » réalisée en Asie et à New York courant mai. L’émission a été souscrite avec succès, dont la moitié par des investisseurs rencontrés au cours de ce road show. Le carnet d’ordre a dépassé le milliard de dollars en quelques heures et les titres ont été placés auprès d'investisseurs institutionnels, majoritairement des banques centrales (66%), mais également des gestionnaires d’actifs (16%), ou encore des banques privées et des institutions supra nationales (18%). L’Asie a représenté 47% du placement final, l’Europe et le Moyen-Orient 28% et l’Amérique 25%. Cette opération a été dirigée par BNP Paribas, Crédit Suisse et HSBC. Jeunes managers à la SGMB Salima Benhima, diplômée de l’ESC Nantes et titulaire du Certificat international d’analyse financière et de gestion de fortune (CFPI), est nommée à 32 ans directeur de la gestion privée au sein du pôle Gestion privée et institutionnelle de Société Générale Maroc. Pour sa part, Ismail El Filali, 30 ans, diplômé de l’ENCG et de l’IAE de Bordeaux, avec une formation d’expertise comptable, est nommé président du directoire de Sogébourse. 10 PRODUITS DE BASE Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 258 milliards de dollars en subventions agricoles ! En 2007, le soutien accordé par les pouvoirs publics aux agriculteurs s’est élevé à 258 milliards de dollars, soit 23% du total des recettes agricoles. C’est la grande indigestion contre la grande famine. Le temps est certainement passé où la Politique agricole commune (PAC) symbolisait une balance de justice au profit de la ruralité. Même si le rôle qui lui est assigné est de nourrir les populations européennes, qui comptent 200 millions de personnes de plus que les USA pour deux fois moins de terre, cette politique est plus que jamais en quête de légitimité face à la grave crise alimentaire internationale. Dans quelle mesure estelle, aux côtés des autres politiques agricoles des pays développés, responsable de cette dérégulation ? Selon un récent rapport de l’OCDE, le soutien accordé par les pouvoirs publics aux agriculteurs au titre de l’année 2007 s’est élevé à 258 milliards de dollars, soit 23% du total des recettes agricoles. Malgré son ampleur, ce montant est à peu prés le plus bas depuis 1986, année où « Il faut (…) tirer parti de l’échec salutaire des négociations mal engagées des APE, pour construire une politique exemplaire de développement partagé. » l’organisation a commencé à effectuer les estimations. Cette baisse s’explique essentiellement par la hausse des prix des produits agricoles. En effet, les cours mondiaux étant plus élevés, le montant du soutien et des Un groupe de députés français, sous la direction d’Hervé Gaymard, appelle à une nouvelle gouvernance de l’agriculture au niveau mondial. subventions nécessaire pour relever les prix intérieurs ont diminué. La prochaine réforme de la PAC, prévue en 2013, reconduira-t-elle la même politique de subvention efficace dans son pré carré européen ou, au contraire, participera-t-elle à enrichir l’idée de la mise en place d’une sorte d’ONU mondiale de la régulation alimentaire ? Assez tôt pour le dire. La faute à Ricardo En attendant, le débat fait rage. Daté du 8 juin dernier, un rapport d’information déposé par un groupe de députés de l’Assemblée nationale française, sous la direction d’Hervé Gaymard, se pose la question sous une approche plus concrète : comment nourrir les hommes aujourd’hui et demain ? Une question qui bouscule avant tout le consensus malthusien qui faisait l’unanimité depuis quelques décennies en proclamant qu’il faut produire moins d’aliments et que seuls les pays dotés d’un avantage comparatif avaient pour vocation de nour- Guinée-Bissau : investissement angolais dans la bauxite La Guinée-Bissau pousse ses pions sur le continent africain. La société Angola-Bauxite s’est engagée à investir 134,6 milliards de FCFA dans des structures portuaires, routières et sociales en vue de l’exploration et de l’exploitation de la bauxite bissau-guinéenne. Le protocole qui lie les deux pays lusophones prévoit la construction d’un port en eau profonde à Buba, à 300 km au Sud de Bissau. Cet investissement devrait générer des milliers d’emplois permanents et temporaires. Les réserves de bauxite de la Guinée-Bissau sont estimées à 113 millions de tonnes et le minerai serait d’ « une excellente qualité ». Sénégal : le kilo de coton à 185 FCFA Pour la campagne de commercialisation 2008/2009, le prix au producteur du kilogramme de coton a été fixé à 185 FCFA. Une somme de 5000 FCFA a ainsi été ajoutée au prix de la tonne de coton graine. L’annonce a été faite par le directeur général de la SODEFITEX (Société de développement des fibres textiles) du Sénégal. L’augmentation du prix a été rendue possible par l’emblavement de 38 000 ha, ce qui devrait permettre une production de 47 500 tonnes. Le Mali vise les biocarburants Le gouvernement malien a créé une Agence nationale de développement des biocarburants chargée de la mise en œuvre de la stratégie de développement des biocarburants sur la période 2008-2023. Le but est de parvenir à substituer 10% de gasoil et de DDO par l'huile de pourghère durant une première phase (2008-2013), puis 15% dans une seconde phase (2014-2018) et 20% pendant la troisième phase (2019-2023). Le gouvernement table également sur le maintien de la production de l'éthanol à 25 millions de litres par an pendant toute la période rir la planète. Cette théorie aura du mal à faire face aux chiffres alarmants de la FAO, faisant état de stocks céréaliers à leur plus bas niveau depuis 25 ans et estimant à 36 le nombre de pays en crise alimentaire dans le monde. Bref, pour les auteurs du rapport, il est temps d’amorcer un débat sérieux sur la théorie de l’échange international. La théorie de Ricardo sur l’avantage comparatif, datant de 1817, au bon vieux temps de la splendeur de l’empire britannique, riche de ses dépendances asiatiques, ne laisserait au 21e siècle qu’un choix cornélien entre le libre-échange intégral et le protectionnisme intégral. Pour les députés, l’ONU doit se doter d’un Conseil de sécurité alimentaire. Une évolution complexe qui consiste à ne pas limiter les produits alimentaires à leur seule dimension commerciale. A titre d’exemple, la production de lait faisant l’objet d’un échange mondial est en deçà de 3%, contre 5% pour le riz et 15% pour les céréales en géné- ral. Des volumes faibles qui font le succès des spéculateurs, notent les auteurs du rapport qui préconisent une approche globale de la question alimentaire incluant développement agricole, nutrition, recherche, environnement et commerce. Les APE, exemple typique d’une approche commerciale Actuellement, c’est plutôt l’approche commerciale qui l’emporte, comme dans le cas des négociations sur les APE entre les pays ACP et l’Union européenne. « Concernant l’Union européenne, note le rapport, il faut refonder Lomé et Yaoundé sur des bases nouvelles, exercer un regard critique sur le bilan des Accords de Cotonou, et tirer parti de l’échec salutaire des négociations mal engagées des APE, pour construire une politique exemplaire de développement partagé. » Dans la réforme de la convention de Lomé, signée en 1975 et qui concerne aujourd’hui 77 pays, l’UE explique sa position par la volonté d’abolir un système de préférences non réciproques en opposition avec les accords du GATT de 1994. L’ouverture réciproque préconisée implique une quasi-zone de libre échange entre l’UE et les six groupes de pays ACP, lesquels devront renforcer leur intégration par des accords sous-régionaux. Selon les études, en cas de mise en place de cet ALE, les exportations européennes vers les pays ACP augmenteraient de 35%. A défaut des APE, l’Union euro- péenne appliquerait le système généralisé de préférences (SGP), moins généreux envers les économies ACP. Un système qui serait préjudiciable à un grand exportateur de produits agricoles comme la Côte d’Ivoire, mais qui n’aurait pas de conséquences sur un pays moins avancé (PMA) comme le Burkina-Faso, qui bénéficie d’une franchise totale de droits sur ses produits exportés (d’où les divisions constatées en Afrique entre ces deux catégories de pays). Les PMA ont toutefois un volume d’exportations limité : ils ne représentent que 2,9% des échanges commerciaux agricoles. Des problèmes complexes qui pourraient être résolus dans le cadre d’un Conseil de sécurité alimentaire. MBF Richesses minières pour le Niger Pays sahélien, dernier ou avant-dernier à l’indice de développement humain du PNUD, selon les années, le Niger est pourtant le 3e producteur mondial d’uranium. Son sous-sol recélerait également d’importantes ressources pétrolières. Mais, alimentant depuis l’indépendance tous les discours, le pétrole n’a jamais pu être exploité. La zone était réputée instable avec les visées peu cachées du grand frère libyen dans la région. Fort de ses pétrodollars et de la propension des hommes politiques nigériens à quérir sa bénédiction et son soutien financier, la Libye s’est toujours invitée dans le jeu politique et les perspectives d’exploitation du pétrole nigérien. S’y ajoute l’éloignement, plus de deux mille kilomètres de tout port, pour expliquer que le pétrole du Niger n’ait pas attiré outre mesure auparavant. La conjoncture a tourné favorablement pour le Niger. Les cours se sont envolés et surtout, la Chine a des besoins croissants qu’elle entend sécuriser. Bingo pour le Niger. Le 2 juin dernier, un contrat de partage de production a été signé avec la société chinoise China national oil and gaz development and exploration corporation, CNODC, qui lui vaudra d’encaisser, dans trois mois, 127 milliards de FCFA, environ 194 millions d’euros. Une première. Une raffinerie et un pipeline d’environ 2000 km jusqu’au port de Cotonou doivent aussi être construits. La production annoncée par la société chinoise est de 20 000 barils de pétrole par jour. A Niamey, où l’on a été longtemps douché par les promesses non tenues de pétrodollars, c’est l’euphorie. La réserve de gaz du bloc d’Agadem, au centre-est du pays, est estimée à 10 milliards de m3. Il est fait état d’une autre réserve de plus de 300 millions de barils dans la région d’Agadez, au nord du pays. Le ministre nigérien de la Communication et porte-parole du gouvernement Mohamed Ben Omar parle même de scandale minier en expliquant : « Nous n’avons pas trouvé seulement de l’uranium, mais aussi de l’or, du manganèse, du phosphate, du charbon, etc. » Club fermé Uranium Le Niger est intégré dans le club très fermé des pays susceptibles de recevoir les investissements chinois en matière de recherche sur le pétrole et le gaz, où ne figurent que le Koweït, Oman, le Maroc, la Libye, la Norvège, l'Equateur et la Bolivie, après l’éviction du Nigeria, du Soudan et de l'Iran. Les entreprises chinoises opérant dans ces pays bénéficient de baisses des taxes et de prêts bancaires favorables. Avant les premiers subsides pétroliers, le Niger a déjà commencé à récolter les fruits de sa nouvelle politique uranifère. Longtemps confiné dans un tête-à-tête avec la France, qui lui a valu de ne pas pouvoir doubler ses revenus en FCFA malgré une dévaluation de 50%, le Niger, sous l’impulsion du président Mamadou Tandja, a décidé de tirer enfin parti de sa richesse uranifère. Ce n’était pas la pre- Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar mière fois. Mais, comme pour le pétrole, il se susurrait qu’il n’était pas bon d’ouvrir ce dossier. Le premier coup d’Etat réussi contre Hamani Diori par Seyni Kountché serait ainsi lié à la volonté du premier président nigérien d’exiger une meilleure rémunération de son uranium. Légende ? Difficile à dire. Les mémoires du colonel Moumouni Djermakoye, un des acteurs de ce coup d’Etat, n’ont pas permis de connaître la réalité des faits. Sa version, qui voudrait que ses blindés aient empêché les troupes françaises de réagir, manque de crédibilité. L’assassinat du général Baré Maïnassara ne serait pas non plus sans lien avec une décision de relèvement du prix de cession de l’uranium à la France. Rumeurs aussi ? Elles n’ont pas effrayé le président Tandja. En 2006, son gouvernement adopte une nouvelle loi minière qui aboutit à la diversification des partenaires. Quelque 125 permis sont attribués. La Française Areva est rejointe par des compagnies chinoises, canadiennes, australiennes, américaines et sud-africaines. Areva a réagi, après avoir tenté en vain de prévenir une telle issue, en augmentant son prix d’achat de l’uranium de 22 à 32 dollars en 2007, et en s’engageant à accroître la production uranifère de 5000 tonnes par an, en investissant plus d’un milliard d’euros dans la mine d’uranium d’Imou-Araren, située dans le nord du Niger. Restant les accusations de collusion du groupe nucléaire français avec la rébellion touareg. Rumeurs encore ? Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 L’Algérie, gros importateur de blé, a raté sa récolte 2008 La facture alimentaire de l’Algérie menace d’enfler encore. Elle était de 4,5 milliards de dollars en 2007. Les spécialistes parlent d’insécurité alimentaire. Par Ihsane El Kadi, Alger Après une crise de la pomme de terre et une autre du lait en 2007, l’Algérie se prépare à affronter une baisse de sa production de blé en 2008. C’est le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Said Barkat, qui l’a annoncé devant des parlementaires, donnant un signal fort aux fournisseurs traditionnels tionner la consommation intérieure au moment où des pays comme la Chine, l’Inde ou le Vietnam sont exportateurs nets de riz », explique Farid Cherbal, spécialiste en biologie moléculaire. L'Algérie consomme entre 23 et 24 millions de quintaux de blé dur par an ; 70% de ces quantités transformées en céréales et en semoule sont importées. du marché algérien (France - Etats Unis). L’Algérie a importé, à elle seule, prés de 4% des céréales vendues dans le monde en 2007. Facture de l’opération, 1,3 milliard de dollars sur 4,5 milliards au total de produits alimentaires. Un montant qui a déclenché des critiques très violentes d’universitaires contre l’absence de « vision stratégique » des autorités algériennes lors d’un récent colloque sur la sécurité économique tenu à Alger, et qui a mis en évidence la faiblesse de la sécurité alimentaire algérienne. « Tous les paramètres qui font la crise alimentaire d’aujourd’hui étaient en train de se mettre en place il y a dix ans, la montée des biocarburants, celle de la consommation alimentaire dans les pays émergeants, la demande algérienne en produits laitiers compte tenu de la jeunesse de sa population, les besoins en semences pour développer les productions de base. L’Algérie n’a rien voulu voir venir. Aujourd’hui, elle est réduite à courir après les prix internationaux pour subven- l’orge, sa cession aux coopératives publiques est passée à 2500 DA le quintal. Il était fixée à 1500 dinars auparavant. « Les effets de ces mesures ne se feront sentir que dans quatre ou cinq ans, lorsque les nouvelles surfaces emblavées deviendront significatives », explique Mustapha Lamri, agriculteur dans la plaine de la Mitidja. L’aide aux prix va encore augmenter Fatal virage vers le tout verger L’Algérie a importé, à elle seule, prés de 4% des céréales vendues dans le monde en 2007. 11 PRODUITS DE BASE C’est une très faible pluviométrie en Afrique du Nord à la saison de croissance qui est à l’origine de cette baisse de production annoncée. M. Barkat a voulu tempérer le tableau en rappelant que la filière céréales a connu une productivité meilleure ces dernières années grâce à la mise en valeur des terres. Il a estimé la production actuelle de céréales à 40 millions de quintaux par an, alors qu’elle ne dépassait pas 10 millions de quintaux par an avant 2000. Ce que contestent de nombreux spécialistes, notamment du CREAD (Centre de recherche en économie appliquée et développement), qui montrent, chiffres à l’appui, que l’essentiel des aides publiques du PNDA (Plan de développement de l’agriculture) a été absorbé par l’arboriculture, un virage vers le tout verger encouragé ouvertement par le gouvernement au début des années 2000. Devant la flambée des prix du blé en 2007, les autorités ont réagi pour rétablir une incitation à la production locale de céréales. Les prix à la production des céréales achetées par les coopératives de l’Etat étaient bloqués durant deux décennies. Le blé dur est finalement passé de 2100 DA à 4500 DA le quintal, et le blé tendre de 1450 à 3500 DA. Quant à En attendant, la question des prix internationaux du blé à la fin de l’été prochain est devenue encore plus aigue pour les importations algériennes. Il faudra sans doute soutenir plus fortement l’aide publique à la consommation. « Des études et des consultations sont en cours au niveau des parties concernées pour fixer le nouveau prix du blé de manière raisonnable », a assuré le ministre de l’Agriculture. Le directeur général de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a indiqué de son côté, dans un communiqué, que l’Algérie a anticipé les tensions haussières sur le marché « en sécurisant les approvisionnements dès les prémices de l’amenuisement de l’offre sur le marché mondial et de la flambée des cours des denrées alimentaires sur les marchés internationaux ». L’anticipation est une solution de riches qui ne sied pas à tout le monde : « Des partenaires africains ont critiqué nos achats anticipés durant le second semestre 2007 car ils ont contribué au renchérissement du blé au niveau international », affirme un trader algérien. Seule lueur dans ce tableau, la production européenne de blé 2008 devrait être très bonne grâce à une fin d’hiver pluvieuse. Personne n’ose pour autant pronostiquer un effet prix à la détente. Le karité sous-exploité Le potentiel de production annuelle d’amande est de 1 200 000 tonnes en Afrique de l'Ouest, mais la réalisation effective ne dépasse pas 610 000 tonnes. Chiffres livrés lors d’un atelier sous-régional à Bamako consacré à la production du karité dans la sous-région. Les exportations en amandes sont estimées à environ 246 160 tonnes et celles du beurre de karité à 41 160 tonnes, représentant seulement 1/6 du volume des amandes exportées. L’OPEP ne peut pas agir sur le prix du pétrole L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ne peut pas agir sur la situation actuelle des marchés, a affirmé mardi le président en exercice de l'OPEP, Chakib Khelil. Lors d'une conférence de presse à l'issue de la cinquième réunion ministérielle entre les Etats membres de l'UE et les pays de l'OPEP, tenue à Bruxelles, le président de l'OPEP a indiqué que l'organisation se limite à vérifier si le marché est bien approvisionné en pétrole et si les stocks sont suffisants. La Côte d’Ivoire vise l’autosuffisance alimentaire d'ici 2012 Le gouvernement ivoirien s’est fixé l’ambition de réaliser l’autosuffisance alimentaire en 2012 et a décidé de mettre en œuvre un programme d'urgence estimé à 17,93 milliards de FCFA qui devrait permettre la création d'environ 6000 nouveaux emplois. Le programme a été adopté après la présentation d’un rapport du ministre de l’Agriculture sur les nouvelles stratégies de développement de la filière riz en Côte d’Ivoire et de la relance du secteur coton. Le programme d’urgence vise à accroître en fin de campagne 2008 la production nationale de riz blanchi d’au moins 205 000 tonnes. Appel au développement de l’agriculture en Afrique Les délégués d'une trentaine de pays africains ont conclu jeudi à l'urgence de développer l'agriculture pour faire face à la crise alimentaire qui frappe l'Afrique, à l'issue d'une conférence de la Banque africaine de développement (BAD). « L’urgence de promouvoir le secteur agricole dans les stratégies nationales de réduction de la pauvreté » a figuré en tête des résolutions de la conférence sur la relance de l'agriculture ouverte mercredi, indique la BAD dans un communiqué à Tunis, siège provisoire du groupe. Le MEND menace les exportations pétrolières Le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (MEND) annonce des attaques incessantes en vue de la chute des exportations de pétrole du pays au niveau zéro, si le gouvernement fédéral nigérian refuse de remettre en liberté son leader, Henry Okah. Dans un message électronique adressé à la presse samedi 21 juin depuis Port Harcourt, capitale de l'Etat de Rivers, à la presse, par le porte-parole du MEND, Jomo Gbomo, le mouvement réclame la libération d'Henry Okah dans le cadre d'un processus de paix sincère. « Il est encore temps pour le gouvernement de sauver la face en libérant Henry Okah, afin qu'il puisse prendre part à un processus de paix sincère avant que le niveau des exportations de pétrole du Nigeria ne tombe à zéro », avertit le MEND. L’Algérie cède quinze sites miniers pour 10 millions $ Les entreprises algériennes, publiques et privées, ont décroché 12 des 15 sites d’exploration minière mis en adjudication. Deux autres ont été attribués à des sociétés chinoises, et le 15e à une société canadienne. La Spa Soalka, filiale de l’ENOF (Entreprise nationale des produits miniers non ferreux et des substances utiles), a décroché deux sites de diamant, un de cuivre-plomb-zinc et un autre de cuivre-or. Le groupe Cevital a décroché trois sites de sel. Les compagnies chinoises Cecomines (zinc-plomb), Travaux hydrauliques Shaolin (site de Wolfram), Polytechnology ont obtenu un site aurifère. La Canadienne Cancor a obtenu un site de cuivre-or. Le produit de ces cessions se chiffre à 10 millions $. 12 INVESTISSEMENT Lafarge se renforce en Algérie Le groupe français Lafarge a acquis 35% des parts de la cimenterie de Meftah pour un montant de 43,5 millions d’euros. L’accord a été accompagné d’un contrat de management signé avec la Société de gestion des participations Industries du Ciment - (SGP GICA), qui prévoit la mise en œuvre d’une démarche d’excellence. Avec les parts acquises dans l’usine de Meftah, et l’achat de l’usine d’ACC de M’sila, à travers l’acquisition d’Orascom Cement, le groupe français pourrait produire en Algérie jusqu’à 9 millions de tonnes de ciment par an. Tata Communications va acheter une participation majoritaire dans Neotel Tata Communications Ltd., contrôlé par le groupe indien Tata, a accepté d’augmenter sa participation dans la compagnie Neotel, devenant ainsi majoritaire avec 56% du capital. Les 30% supplémentaires seront acquis auprès d’Eskom et de Transnet. Les autres actionnaires de Neotel, qui construit la 2e licence de téléphonie fixe au pays, sont Nexus, Communitel et Two Telecom Consortium. Naeem Holding lance un fonds de 19 millions $ Naeem Holding, la seconde banque d’investissement égyptienne, va lancer un fonds de 100 millions LE (19 millions $) destiné à l’acquisition de parts au sein d’entreprises publiques. Le fonds achèterait des actions des huit premières entreprises figurant sur la liste du Nilex, la bourse des valeurs de la petite et moyenne entreprise. Cette opération devrait être bouclée d’ici la mi-juillet. Nilex a été lancée l’année dernière pour élargir les opportuniés d’investissement dans les petites entreprises dont le capital varie de 500 000 à 25 millions LE. Forage dans la région de Sfax La compagnie Eurogas Corporation a annoncé le démarrage de travaux de forage offshore dans le cadre de son exploitation d'un permis de prospection dans la région de Sfax, dans le sud-est de la Tunisie. Sur ce permis baptisé Ras-el Besh, la compagnie basée en Belgique est associée avec Atlas Petroleum Exploration Worldwide Ltd, Apex et Farmout Delta Hydrocarbures. Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 Jet 4 You et TUI : zones d’ombre autour d’une transaction Deux ans après son lancement, la première compagnie low cost privée marocaine connaît un important changement dans son tour de table. Un scénario officiellement prévu d’avance mais qui n’est pas sans zones d’ombre. Annoncé mi-juin 2008 d’une manière assez maîtrisée par l’ensemble de ses actionnaires, la reprise de la première low cost marocaine émanant du secteur privé, Jet 4 You, n’en finit pas de soulever des questions. Créé fin 2005, cette compagnie était en fait un parfait résumé de la globalisation : avec un tour de table détenu par l’allemand TUI à hauteur de 40%, com- Avec la montée du baril de pétrole, l’Allemand privilégie davantage une croissance externe horizontale qu’une expansion verticale, synonyme de prise de risques dans l’aérien. plété par un conglomérat regroupé dans la SIA, une société d’investissement créée à cet effet. Quatre actionnaires forment le tour de table de la SIA : d’abord le tandem des deux associés Marrache-Benabbes Taarji qui contrôlaient au départ 20% des parts, espérant drainer du flux vers leurs hôtels à Agadir et Marrakech, Investima, la société d’investissement de la SGMB, qui détenait 20%, soit la même part qu’Attijariwafa Bank, qui s’ouvre de plus en plus au secteur touristique. S’agissant du plan de vol, Jet 4 You partait sur une location de deux B 737-400 d’une capacité de 173 sièges. Pour le pilotage, rien de révolutionnaire pour une low cost qui fait appel à un mix entre nationaux et internationaux. Pour la maintenance, le choix était porté par appel d’offres sur Sabena Technics. Peut-être un choix onéreux compte tenu des négociations entamées aujourd’hui avec la Royal Air Maroc pour assurer ce service. Pour manager Jet 4 You, deux cadres marocains sont appelés à la rescousse. D’abord Jawad Zyatt, ancien directeur général de la Direction des investissements touristiques et Karim Baina, qui avait claqué la port de Regional Airlines pour relever le challenge commercial d’une compagnie low cost promue à un bel avenir. Le départ du premier (Jawad Zyatt) est aujourd’hui quasiment confirmé. Il faut dire que l’usage limité de l’internet n’était pas pour faciliter la tâche à Jet 4 You qui fait face en plus, depuis 2006, à l’arrivée des low cost européens au Maroc. Doutes persistants Autant de paramètres qui n’empêchent pas cette compagnie de voler mais qui refont surface avec l’annonce de cet important réaménagement du tour de table. Selon le message officiel distillé aux médias, TUI a repris la compagnie en totalité. Ce qui ne correspond pas à sa politique de limitation du risque « kérosène », concèdent les voyagistes qui suivent l’affaire de près. En effet, avec la montée du baril de pétrole, l’Allemand privilégie davantage une croissance externe horizontale qu’une expansion verticale, synonyme de prise de risques dans l’aérien. Ainsi, le TO a fusionné avec First Choice dans une course au gigantisme qui l’oppose à son rival Thomas Cook, repreneur de My Travel, de Jet Tours et d’Austral Lagons. D’autres acquisitions ne sont pas à écarter pour l’Allemand, fort de 117 avions, et qui compte ainsi consolider la branche TO pour mutualiser davantage la programmation des destinations et économiser ainsi sur le carburant. Ces éléments tendraient à prouver que la transaction sur Jet 4 You n’était pas un souhait express de TUI. Ceux qui avancent cette hypothèse rappellent que les managers avaient pris contact avec la Royal Air Maroc à un certain moment. Faux, rétorque Guy Marrache, joint par Les Afriques depuis Paris : « Le rachat de Jet 4 You par TUI ne découle nullement d’une crise. Le deal était concrètement mis en place depuis l’origine et confirmé depuis janvier 2008. Il y a eu des discussions avec Royal Air Maroc, mais elles portaient sur la maintenance ». Et de se faire précis : « Les deux banques et nous-mêmes n’avons pas vocation à garder la compagnie toute notre vie ». Pour le président du groupe Tikida Hotels, fort de 40 ans d’expérience dans le tourisme, fondateur de Holidays Service et promoteurs de divers projets touristiques, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une vente décidée sur la base d’une convention signée dès le départ. MBF Comment servir les gens hors des circuits bancaires traditionnels Le département Initiative Finance du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), est dirigé à Genève par Paul Clement-Hunts qui était l’invité d’une conférence à Londres. Entretien réalisé par Charles Bambara, Londres caines pour appréhender ce que la durabilité peut apporter aux systèmes bancaires. Les Afriques : Un terme très à la mode, la durabilité dans le système bancaire qu’est-ce que cela veut dire ? Paul Clement-Hunts : C'est un concept nouveau au niveau des institutions bancaires qui se disent que leur développement futur, du point de vue des risques et des opportunités, doit intégrer de nouvelles considérations environnementales et sociales. La durabilité des banques inclut donc les défis environnementaux et sociaux qui ne sont plus perçus comme des risques, mais des opportunités futures et un potentiel gigantesque pour servir l'intérêt commun, permettant de réaliser des bénéfices. LA : Quels projets financez-vous concrètement en Afrique ? PCH : Il y a, évidemment, un grand intérêt pour la micro-finance, pour le micro-crédit, et la micro-assurance. C’est comme s’il y avait un boom dans plusieurs régions d'Afrique de ces concepts et notamment sur le thème « comment servir les gens hors des circuits bancaires traditionnels ». Nous avons aussi travaillé avec la Fondation Gates en Afrique australe, sur le financement des PME qui prenaient en compte les considérations environnementales et sociales afin de générer de meilleures conditions de vie pour la majeure partie de la population. Par ailleurs, si on analyse le débat actuel sur changement climatique, il existe une véritable opportunité d'apporter un financement lié à la réduction des émissions de carbone en Afrique, pour que différents projets puissent en bénéficier. Le monde politique doit s’investir à ce niveau. LA : Y a t’il un intérêt pour les pays africains de s’intéresser à cette approche de durabilité au niveau des banques ? PCH : Absolument, nous avons une unité spécialisée sur l’Afrique et au cours des huit derniers mois nous avons eu des rencontres en Afrique de l'est, en Afrique australe et la semaine dernière nous étions en Afrique de l'ouest. Un intérêt grandissant pour l'investissement bancaire durable et des investissements responsables commence à se propager en Afrique. Les gens commencent à comprendre que servir la base de la pyramide n'est pas une menace mais une opportunité. Il y a une exploration en cours au niveau des institutions afri- LA : Pensez-vous que dans les pays qui sortent de conflits armés comme la Sierra Leone, le Libéria ou le Congo démocratique, nous ayons besoin d’une présence plus robuste des banques internationales ? PCH : Dans les situations de post-conflit, l'engagement des institutions financières est tout à fait déterminant pour aider à un redémarrage de l’économie. Si un accord de paix est mis en place, c’est le rôle des institutions financières de permettre un redémarrage dynamique du développement économique. Il y a, de toute évidence, besoin, dans ce genre d'environnement difficile et problématique, d’un engagement des institutions financières, peut-être avec les décideurs politiques, avec le soutien du secteur public, pour garantir qu'il n'y ai pas de vide autour de la composante économique et financière des initiatives de relance. Donc la réponse est oui. LA : En ce qui concerne la région de Delta du Niger au Nigeria, il y a une persistance des violences, qu’est-ce que le secteur bancaire peut faire pour aider, y a t-il est un espoir vraiment ? PCH : Juste deux ou trois observations, même si je ne crois pas avoir l’expertise dans ce domaine. Dans le contexte nigérian, très clairement, la consolidation du système bancaire, avec maintenant de 25 banques plus puissantes financièrement, je crois qu'il y a une démonstration évidente du besoin de regarder ces parties du pays où, peut-être, il n'y a pas une couverture financière suffisante, ni même des services généraux. Il faut commencer à comprendre les problèmes et à rechercher des réponses à cette insuffisance de couverture financière dans ces régions. C’est un problème très difficile, mais la chose la plus encourageante pour moi, c’est que quand vous observez le secteur bancaire nigérian, vous réalisez à quel point il est nécessaire de servir les communautés à l'exté- rieur des grands centres urbains. C'est le début d'un processus de conscientisation. Comment le faire, c’est une autre question, combien de temps cela prendra t-il, c’est difficile à prédire, mais la nécessité est là. LA : Pour vous, la micro-finance est-elle vraiment une solution d'avenir pour l'Afrique ? PCH : Cela fait partie, bien sûr, des solutions d'avenir. Je crois que ce modèle permet aux gens qui n'ont jamais bénéficié des services d'une banque de commencer ce processus de compréhension des mécanismes financiers, et cela aide à acquérir une culture économique et « Quand vous observez le secteur bancaire nigérian, vous réalisez à quel point il est nécessaire de servir les communautés à l'extérieur des grands centres urbains. » financière, à inculquer une discipline de gestion, fondamentale pour ces personnes. Cela fait partie des réponses à apporter pour une vitalité économique et financière plus robuste, aux composantes des communautés se trouvant hors des circuits financiers, afin de catalyser des moyens d'existence plus durables. L’heure du grand nettoyage aurait-elle sonné ? On ne compte plus le nombre de fois où le président ivoirien a été interpellé par les producteurs et par les populations pour mettre de l’ordre dans la filière café-cacao. Le message semble avoir été entendu. d’autres secteurs en vue d’une plus grande transparence dans la gestion de l’Etat ». Par Louis S. Amédé, Abidjan La filière café-cacao ivoirienne est, une fois encore, en proie à la tourmente. La cause n’est pas, cette fois-ci, les récurrents conflits de leadership et autres querelles de clocher sous fond de gros sous, que se livrent les producteurs ou les organes de gestion de la filière. Le malaise tient plutôt aux procédures judi- Petites gâteries La mise sous mandat de dépôt de 23 responsables de la filière café-cacao ivoirienne – pour le moment –, intervient à la suite d’une saisine du procureur de la République par le chef de l’Etat, le 11 octobre 2007, aux fins d’éclairage sur « de graves accusations de détournements de fonds dans la filière ». En effet, avant la prise par le président Gbagbo d’un décret, en février 2006, pour encadrer la gestion des différents prélèvements (pour l’Etat, pour le fonctionnement des structures et pour la mise en œuvre d’activités en faveur des producteurs), chacun des organes de gestion – Autorité de régulation du café et du cacao (ARCC), Bourse du café et du cacao (BCC), Fonds de régulation et de contrôle (FRC), Fonds de développement des producteurs de café-cacao (FDPCC) et Fonds de garantie des coopératives café-cacao (FGCCC) – gérait la part de cette manne qui lui revenait. Et dans l’accomplissement de cet exercice, chaque structure semble y être allée de sa petite « gâterie ». Le montant de ces « manquements aux règles de bonne gestion », sous forme de surfacturation pour les uns, de détournements tout simplement pour les autres, ou encore de faux placements, allocations fictives pour certains… n’a pas encore été rendu public. Mais la rumeur parle de plusieurs centaines de milliards de FCFA. « Cela n’a rien d’étonnant dans une filière où il est de vieille tradition d’ajouter deux zéros, voire trois, à chaque facture », confie un ancien haut cadre de la Caisse de stabilisation. « Cela n’a rien d’étonnant dans une filière où il est de vieille tradition d’ajouter deux zéros, voire trois, à chaque facture », confie un ancien haut cadre de la Caisse de stabilisation. ciaires engagées actuellement contre certains responsables et dans le cadre desquelles nombre de dirigeants de la filière se retrouvent sous mandat de dépôt. Et sont incarcérés de ce fait à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA). « Détournement de fonds, abus de confiance, abus de biens sociaux, escroquerie et faux et usage de faux en écriture privée de commerce et de banque », sont les chefs d’inculpation retenus contre eux ! Et l’enquête diligentée par le procureur de la République, Tchimou Raymond, n’est là qu’à ses premiers effets. Mains propres Le chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo serait-il, avec « l’opération mains propres » qu’il vient de lancer dans la filière café-cacao, en train d’abattre une de ses nombreuses cartes dans la perspective de l’élection présidentielle dont la date est fixée au 30 novembre 2008 ? Dans une Côte d’Ivoire où tout acte est appréhendé au travers d’un prisme politique, la campagne de moralisation de la vie publique qui semble être engagée n’en finit pas de déconcerter. Notamment des partis politiques qui y subodorent une action politicienne dirigée contre certains de leurs hauts cadres. D’autant que le président ivoirien a affirmé, urbi et orbi, que « les procédures en cours dans la filière café-cacao se poursuivront dans Mesurettes Les procédures judiciaires en cours interviennent en bout de chaîne. Notamment après quelques mesurettes visant à « améliorer la gestion des ressources de la filière ». Et qui auraient dû être prises comme des mises en garde. Notamment la mise sur pied, aux termes du décret présidentiel de février 2006, d’un Comité de gestion des prélèvements avec pour mission d’examiner, de suivre et de valider avant exécution tout projet et pro- gramme à financer par la filière. Mais à en croire cet ancien haut cadre de la Caisse de stabilisation, « comme hier la logique d’enrichissement rapide et injustifié, la prévarication et la concussion ont, une fois de plus, pris le dessus et ont conduit les institutions de Bretton Woods à exiger et à obtenir une libéralisation mal pensée et mal conçue de la filière cafécacao ». Autant dire qu’en arrière plan de cette opération de moralisation, qui se déroule sous les yeux hagards des Ivoiriens mais aussi de la Communauté internationale – qui n’en croyait pas le président ivoirien capable –, est posé le problème de l’efficience et de l’efficacité économique de la libéralisation ellemême, de la filière café-cacao ivoirienne. Les actes à l’origine de l’opération mains propres en disent long sur les travers de cette libéralisation au forceps qui a donné naissance à une multitude de structures qui se chevauchent. Aller jusqu’au bout En attendant l’ouverture prochaine du procès des mis en cause, le chef de l’Etat ivoirien paraît bien déterminé à aller jusqu’au bout. « Et cela ne serait pas une mauvaise chose », note un membre du Conseil national des producteurs de café-cacao qui, il y a de cela quelques mois, appelait à « sanctionner les insuffisances et les dérapages dans la filière ». L’Association nationale des producteurs de Côte d’Ivoire (Anaproci), dans cette logique, cite au nombre des personnes à inculper également des membres des gouvernements successifs. On n’en est pas encore là. Mais pour Jean-François Akini, chef d’entreprise, « il était temps. Car s’il nous a montré qu’il est un génie politique, Laurent Gbagbo ne nous avait pas encore prouvé qu’il pouvait être un grand leader. Avec l’opération mains propres qu’il vient d’engager d’abord dans son entourage professionnel immédiat et maintenant dans la gestion des biens publics, il tient là une bonne occasion ». A condition toutefois que les choses se fassent dans les règles de l’art, aillent jusqu’à leur terme et que tous les secteurs de l’économie ivoirienne soient auscultés… Sous-entendu ? Sans doute ! OUI, je souscris dès aujourd’hui un abonnement au tarif « abonné fondateur » Afrique Europe 130 a 115 a Autres pays WEB uniquement Nom Société ou institution Code postal 185 a 50 a Prénom Fonction Adresse BP Ville Pays Tél. E-mail Je règle la somme de 13 INVESTISSEMENT Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 a Par chèque ci-joint à l’ordre de « Les Afriques » Dès réception de la facture sur mon adresse e-mail. Coupon à poster à Les Afriques, 19 rue de Veyrier, CH-1227 Genève-Carouge ou à faxer au +41 22 301 96 10 L’abonnement par carte bancaire est possible sur www.lesafriques.com Pour les abonnements multiples, contacter [email protected] L’UE aide le Cap-Vert à s’équiper en solaire L'Union européenne (UE) devait remettre au gouvernement cap-verdien des équipements alimentés à l'énergie solaire, destinés à améliorer l'approvisionnement en eau potable des populations rurales de l'archipel. Ce matériel, d'une valeur de 943 862 euros, équipera 30 puits dans les îles de Santiago et Sao Nicolau. Dans le cadre de l'appui de l'UE à ce secteur au Cap-Vert, de nouveaux puits devront être forés et des travaux de construction et de réhabilitation des infrastructures hydrauliques devront être exécutés pour un montant total de 427 966 euros. De l’argent pour sauver le fleuve Niger Des bailleurs de fonds ont promis mardi à Niamey plus de 906,5 millions d'euros pour financer un ambitieux programme censé sauver le fleuve Niger en péril, a appris l'AFP de source officielle. A l'issue d'une table ronde entre bailleurs de fonds et représentants des Etats de l'Autorité du bassin du Niger (ABN), la Banque mondiale a promis 321 millions d'euros, la France 250 millions d'euros et la Banque islamique de développement (BID) 64,2 millions d'euros. La Banque ouest-africaine de développement (BOAD), l'Union européenne (UE), l'Unesco, l'Allemagne, le Canada et l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) ont aussi annoncé d'importantes contributions. Deuxième assemblée générale de l’UAM à Rabat Les travaux de la 2e assemblée générale de l'Union africaine de la mutualité (UAM) se sont ouverts mercredi à Rabat avec la participation des représentants des structures mutualistes de plus de 30 pays africains, européens et latino-américains. Cette conférence de deux jours, organisée sous le signe « Tous unis pour une Afrique plus mutualiste » par la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques (MGPAP), sera sanctionnée par la validation du plan d'action et du règlement intérieur par l'assemblée générale de l'UAM. La Mauritanie cherche 62 millions de dollars Le gouvernement mauritanien a besoin d'une aide internationale de 62 millions de dollars pour financer son plan de réinsertion des réfugiés négro-mauritaniens rapatriés du Sénégal et du Mali, a annoncé jeudi son ministre des Finances, Abdarrahmane Ould Hamma Vezzaz. Le ministre, qui avait convié tous les bailleurs de fonds autour d'une table ronde consacrée au financement du plan d'insertion des réfugiés, a précisé que ce programme coûterait globalement 87 millions de dollars, dont 25 millions sur fonds propres du gouvernement mauritanien. Du poulet israélien pour le Cameroun 13 000 reproducteurs de la variété de poulet israélien « Kabir » seront introduits en 2009 dans le pays, pour une production d’au moins 2 millions de poussins chair. Selon le directeur du développement des productions et des industries animales au Ministère de l’élevage, des pêches et des industries animales (MINEPIA), Sylvain-Blaise Ebode, la grande capacité de résistance de cette variété à la chaleur et aux maladies, de même que son gain de poids, sont des atouts qui devraient très rapidement augmenter la production avicole et l’étendre dans les provinces septentrionales, dont le climat particulièrement chaud était jusque-là un handicap au développement de cette activité. Contribution britannique à la préservation des forêts du Bassin du Congo La Grande-Bretagne va contribuer à hauteur de 58 millions de livres sterling à la protection et à la gestion durable des forêts de la RD Congo, a annoncé mercredi le ministre congolais de l'Environnement, José Endundo Bononge. Les forêts du Bassin contiennent « entre 25 et 30 milliards de tonnes de carbone, l'équivalent de quatre ans d'émissions anthropogéniques globales de CO2 », a-t-il déclaré à la clôture, à Kinshasa, d’une table ronde sur la gestion durable des forêts du Bassin du Congo. Le diplomate britannique a rappelé qu'un Fonds forestier du Bassin du Congo a été lancé la semaine dernière à Londres par les Premiers ministres du Royaume-Uni et de la Norvège. 14 DP World remporte les ports d’Alger et de Djendjen Selon l’agence de presse émiratie WAM, Dubai Port World (DP World) a conclu des discussions avec le gouvernement algérien pour la gestion des ports d’Alger et de Djendjen. Selon l’agence, « des officiels de DP World et le gouvernement algérien se sont mis d’accord sur un calendrier pour conclure les accords et accélérer le développement de ces projets ». Une équipe technique algérienne devrait se rendre à Dubaï pour signer l'accord. Aucune information n’a été encore donnée à Alger. 1500 logements sociaux sur prêt chinois Un prêt chinois de 23 milliards de FCFA va servir à financer la construction de quelque 1500 logements sociaux à Yaoundé. Selon le ministre du Développement urbain et de l'Habitat, Clobert Tchatat, ce projet entre dans le cadre du programme spécial d'urgence de construction de 10 000 logements et d'aménagement de 50 000 parcelles initié par le gouvernement. Le projet est financé par Exim Bank, de Chine, et réalisé par la société chinoise Shenyang. Le début des travaux est prévu d'ici fin 2008. 85 milliards $ nécessaires pour les besoins en énergie La couverture des besoins en énergie du Nigeria d'ici 2020 nécessitera une dépense de 85 milliards de dollars, a indiqué la Commission présidentielle sur la réforme du secteur énergétique dans un rapport remis au président Umaru Musa Yar'Adua. La commission, dirigée par le conseiller honoraire du président sur le Pétrole, le Dr Riwalmu Lukman, a présenté les mesures nécessaires pour des interventions à court, moyen et long termes dans ce secteur en crise, pour lequel le président va bientôt déclarer l'état d'urgence. Après le Fonds sénégalo-suisse, Sen’finances Le Fonds de contrepartie sénégalo-suisse, créé dans le cadre d’un accord de réduction de dette signé en 1994 entre les gouvernements des deux pays, cède la place à Sen’Finances pour poursuivre le travail déjà entamé dans la promotion des micro, petites et moyennes entreprises au Sénégal. Le passage de témoin a été officialisé mercredi 25 juin à Dakar en présence de l’ambassadeur suisse Jean François Paroz. Les financements du Fonds de contrepartie sénégalo-suisse entre 1994 et 2007 sont évalués à 1,9 milliard de FCFA. Un montant destiné entièrement aux systèmes financiers décentralisés (SFD) et à la promotion des PME du Sénégal, selon M.Jean François Paroz. Anglo American va investir 400 millions $ au Zimbabwe Le géant minier britannique Anglo American va investir 400 millions de dollars (257 millions d'euros) dans une mine de platine au Zimbabwe, a rapporté mercredi 25 juin The Times. La mine, située à Unki, dans le centre du Zimbabwe, devrait être exploitée à partir de 2010, a précisé le quotidien britannique, citant un porte-parole du groupe : « Nous développons ce projet parce que nous avons des responsabilités visà-vis de nos employés, de nos ouvriers et de la population locale », a déclaré au journal ce porte-parole tout en indiquant que Anglo American « suit la situation (politique) au Zimbabwe très attentivement ». Anglo American est présent au Zimbabwe depuis 60 ans. Accord sur le nucléaire signé à Alger Lors de la visite de son Premier ministre à Alger, la France a signé un accord de coopération dans le domaine du nucléaire civil, couplé à un accord de défense, et un mémorandum d'entente de coopération financière entre les deux pays. L'accord sur le développement et l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire prévoit la création en Algérie d'un institut de génie nucléaire. INVESTISSEMENT Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 L’enclavement entrave le commerce et freine la croissance L’enclavement a un coût très élevé pour les pays dépourvus de littoral maritime. Les délais de livraison des marchandises importées sont par ailleurs allongés. La croissance s’en ressent. Par Aliou Diongue, Dakar Payer plus cher et attendre plus longtemps : telle est la contrainte à laquelle doivent se plier 31 pays en développement qui ont fait l’objet d’une étude de la Banque mondiale rendue publique le 16 juin 2008. L’étude, réalisée en 2007, est intitulée « Le prix de l’enclavement : coûts de logistique et fiabilité de la chaîne logistique ». Seize de ces pays sont dans la catégorie des pays les plus pauvres du monde. Leur enclavement est en partie cause de leur pauvreté. L’Afrique, à elle seule, renferme quinze pays enclavés. Impact négatif En ce qui concerne l’Afrique subsaharienne, note la Banque mondiale, les coûts élevés des transactions commerciales ont un impact négatif sur les perspectives d’expansion de son commerce. Un paradoxe fort regrettable, en un moment surtout où le commerce international est en pleine expansion et où les investissements ont connu une forte croissance au cours des dernières décennies. L’Afrique, elle, est dans une situation inverse. La part de l’Afrique dans les exportations mondiales a en effet chuté de près de deux tiers en une trentaine d’années, passant de 2,9% en 1976 à 0,9% en 2006. Si, estime la Banque mondiale, sa part Les coûts de transport d’un conteneur de Baltimore à Mbabane (Swaziland) sont cinq fois plus élevés que de Baltimore à Durban, pourtant à égale distance. était restée au même niveau que dans les années 70, ses recettes d’exportation seraient environ dix fois plus élevées que leur valeur actuelle. Exemples édifiants Trois exemples peuvent illustrer les caractéristiques de l’enclavement. Le port américain de Baltimore est à égale distance de la capitale du Swaziland, Mbabane, et de la ville portuaire sud-africaine de Durban. Pourtant, les coûts de transport d’un conteneur de Baltimore à Mbabane sont cinq fois plus élevés que pour Durban. Les marchandises destinées à l’Ouganda, au Rwanda et au Burundi et qui transitent par le port de Dar Es Salaam, en Tanzanie, restent en moyenne cinq jours de plus (25 jours contre 20) en transit que les marchandises destinées à la Tanzanie. N’djamena, au Tchad, est située à 2000 km de la mer. La capitale tchadienne fait transiter ses importations par le port de Douala, au Cameroun. Selon les économistes de la Banque mondiale, « l’inefficacité du système portuaire à Douala favorise les retards et les coûts élevés de transport des marchandises à destination de N’djamena ». Coût du transport La faible qualité des routes vient alourdir les coûts de l’enclavement. L’insuffisance des capitaux consacrés à l’entretien des infrastructures routières en Afrique subsaharienne entre 1970 et 1989 a causé une perte estimée à 45 milliards de dollars de la valeur du réseau routier africain. Le coût du transport renchérit considérablement le prix des marchandises importées. Un exemple : avant la flambée des prix du pétrole, les camionneurs de la Zambie, pays importateur de pétrole, payaient déjà le carburant jusqu’à 50% de plus que les camionneurs d’autres pays de cette sous-région. Le textile tunisien résiste aux assauts chinois Trois ans après le démantèlement des accords multifibres (AMF), le textile tunisien résiste tant bien que mal à la déferlante chinoise. Battus à plate couture dans les produits de moyenne gamme, les industriels locaux se réorientent vers de nouvelles niches. Par Walid Kéfi, Tunis Au mois de mai dernier à Teboulba, une petite ville située à 175 km au sud-est de Tunis, quatre-vingts ouvrières ont occupé pendant deux semaines une usine de textile. Elles ont également cessé de s’alimenter durant une dizaine de A la surprise générale, le « tassement catastrophique » des exportations n’a pas eu lieu. En 2007, les recettes des exportations ont atteint 5,18 milliards de dinars, en hausse de 16,3% en comparaison avec l'année précédente. jours pour protester contre le non-paiement de leurs indemnités après la fermeture de la société Texto, implantée il y a plus de dix ans dans la région par un investisseur belge. Ce mouvement de protestation engendré par le dépôt de bilan d’un atelier de confection est loin d’être un cas isolé en Tunisie. Depuis plus de trois ans, plusieurs dizaines d’entreprises tunisiennes du secteur textilehabillement ont mis la clef sous la porte, laissant sur le carreau quelque 10 000 employés, selon les données du Ministère de l’industrie, de l’énergie et des PME. L’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisat, le syndicat patronal, estime quant à elle le nombre des emplois perdus au cours des trois dernières années à environ 20 000. Quoiqu’il en soit, ces « dommages collatéraux » causés par l’inondation des marchés européens en produits chinois défiant toute concurrence depuis la supression, en janvier 2005, des quotas d’entrées des produits textiles en Europe restent en deça des pronostics pessimistes de la Banque mondiale. Cette dernière est allée jusqu’à prévoir la fermeture de plusieurs centaines d’unités de production et la suppression de 100 000 emplois sur un total de 210 000. L’institution monétaire internationale a même pressé les autorités tunisiennes de développer des activités alternatives au textile, notamment dans le secteur des services. Parfum de reprise à partir de 2007 Avec plus des trois quarts d'entreprises totalement exportatrices, le secteur du textile et de habillement en Tunisie semblait ne tenir qu’à un fil au lendemain du démantèlement des AMF. A la surprise générale, le « tassement catastrophique » des exportations n’a pas eu lieu. En 2007, les recettes des exportations ont atteint 5,18 milliards de dinars (1 dinar = 0,54 euro), en hausse de 16,3% en comparaison avec l'année précédente, selon un bilan du Centre technique du textile et de l'habillement (CETTEX). Ces résultats relativement satisfaisants ont permis à la Tunisie de reconquérir sa place de 5e fournisseur de l'Union européenne en habillement. Autre motif de satisfaction : les investisseurs étrangers ont commencé à remet- tre la main à la poche. Environ 148 projets, englobant l’implantation de nouvelles usines et l’extension d’unités déjà existantes, ont été réalisés par des groupes étrangers en 2007 pour un investissement global de 90,3 millions de dinars. Ces projets ont permis de créer plus de 8000 emplois et de porter le nombre des entreprises du secteur à 2100 unités. La tendance haussière se confirme La reprise des exportations se confirme depuis le début de l’année en cours : la valeur des exportations a atteint 1,8 milliard de dinars au cours des quatre premiers mois de l’année 2008, contre 1,6 milliard de dinars durant la même période de 2007, selon le CETTEX. Toutefois, le match reste, pour le moins, inégal avec l’ogre chinois dans les produits de moyenne gamme : le salaire horaire minimal est de 0,7 euro en Tunisie, contre 0,4 euro en Chine. « Comme tous les indusriels des autres pays du bassin méditerranéen, les Tunisiens n’ont désormais pas d’autre choix que de jouer la carte du haut de gamme », assure Néjib Karafi, directeur du CETTEX. Plusieurs industriels ont réussi ces dernières années à s’engouffrer dans des niches porteuses comme celles de la lingerie fine et du textile dit « intelligent »,utilisé entre autres dans la fabrication des gilets pareballes, des tenues d’astronautes ou encore des combinaisons de pompiers. A l’évidence, la Tunisie n'est pas prête à se laisser évincer de la planète textile. Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 L’Afrique tire les bénéfices d’une meilleure gouvernance Bonne tenue de l’Afrique dans le rapport 2008 sur la bonne gouvernance rendu public fin juin par la Banque mondiale. Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar « Certains pays progressent rapidement dans le domaine de la gouvernance, notamment en Afrique, ce qui montre qu’un certain degré d'afro-optimisme serait de mise », a commenté Daniel Kaufmann, co-auteur du rapport et directeur de la gouvernance à l’Institut de la Banque mondiale. C’est que la version 2008 des indicateurs de gouvernance dans le Maurice et le Botswana ont réalisé des performances supérieures à celles de la Grèce ou de l’Italie. monde montre que de nombreux pays en développement ont fait des progrès remarquables et que certains d’entre eux ont obtenu des résultats comparables à ceux des pays riches pour l’ensemble des paramètres de la gouvernance. Des pays africains, Maurice et le Botswana, font même partie, avec la Slovénie, le Chili, l’Estonie, l’Uruguay, la République tchèque, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie et le Costa Rica, de la douzaine de pays émergents qui ont réalisé, pour certains aspects clés de la gouvernance, des performances supérieures à celles de pays industrialisés comme la Grèce ou l’Italie. Toutefois, ces progrès ne sont pas l’apanage des pays émergents. Ils s’observent dans tous les pays nonobstant leurs revenus. Tous les pays n’ont malheureusement pas également progressé. Des différences sensibles sont notées entre les pays, voire entre voisins. Ainsi, si des améliorations pour la lutte contre la corruption sont enregistrées en Géorgie et en Tanzanie, pour la stabilité politique et l’absence de violence/terrorisme au Rwanda, en Algérie et en Angola, pour la qualité de la réglementation en RDC, en revanche, le Zimbabwe, la Côte d’Ivoire, le Belarus, l’Érythrée et le Venezuela ont régressé. Coalition Le rapport démontre que les progrès sont intervenus dans les pays où une forte coalition a réuni dirigeants politiques, société civile et secteur privé pour considérer la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption comme des facteurs indispensables à une croissance durable et partagée. Il est également établi que la gouvernance s’améliore rapidement dès que les réformes sont engagées, même quand les pays partent d'un très faible niveau. Une pierre dans le jardin de ceux qui estiment que la démocratie n’est pas compatible avec la pauvreté et que de l’autoritarisme est même indispensable au développement, en référence aux tigres asiatiques ou à la Tunisie. Fausse vérité, estime le rapport qui démontre qu’une meilleure gouvernance favorise le développement, et non l’inverse. L’amélioration de la gouvernance par un écart type entraînerait une baisse de deux tiers de la mortalité infantile et une augmentation à long terme du revenu d’environ 300%. Milliers d’experts Les indicateurs de gouvernance, dont cette étude est la septième mise à jour, sont l’aboutissement d’une décennie de travail des chercheurs. Ils couvrent 212 pays et territoires. Des dizaines de milliers de personnes ont été interrogées dans le monde entier au cours de l’enquête ainsi que des milliers d’experts des secteurs privé, public et des ONG. Six catégories sont définies : voix citoyenne et responsabilité, qui mesure la participation des citoyens à la sélection de leurs gouvernants, ainsi que la liberté d’expression, d’association et de presse ; stabilité politique et absence de violence, qui porte sur la probabilité d’une déstabilisation ou d’un Une pierre dans le jardin de ceux qui estiment que la démocratie n’est pas compatible avec la pauvreté et que de l’autoritarisme est même indispensable au développement. renversement de gouvernement par des moyens inconstitutionnels ou violents ; efficacité des pouvoirs publics, qui concerne la qualité des services publics ; qualité de la réglementation, qui est la capacité des pouvoirs publics à élaborer et appliquer de bonnes politiques et réglementations favorables au secteur privé ; état de droit, qui mesure la confiance des citoyens dans les règles conçues par la société et la manière dont ils s’y conforment ; lutte contre la corruption, qui porte sur l'utilisation des pouvoirs publics à des fins d’enrichissement personnel et la prise en otage de l’État par les élites et les intérêts privés. Ces indicateurs n’ont pas la prétention de la perfection. Des marges d’erreur sont reconnues. Néanmoins, ils peuvent aider considérablement les analystes politiques et les décideurs. La Banque mondiale souligne également que les indicateurs ne reflètent pas sa position officielle et qu’elle ne les utilise pas pour affecter des ressources. Pays musulmans : 1,2 trillion de dollars pour les infrastructures La prochaine décennie devrait voir se réaliser, dans les pays musulmans, des investissements de l’ordre de 1,2 trillion de dollars en faveur du secteur des infrastructures. Par Aliou Diongue, Dakar Les 56 pays musulmans membres de la Banque islamique de développement (BID) sont censés investir une somme de 502 440 milliards de FCFA (1,2 trillion de dollars) dans les infrastructures dau cours des dix prochaines années. Objectif : répondre à une demande en forte croissance en matière de télécommunications, transport, électricité, eau ainsi que d’autres infrastructures de base. La BID vient de consacrer un séminaire au financement des infrastructures dans ses pays membres. Celui-ci s’est tenu le 31 mai à Jeddah, en Arabie saoudite. Télécoms Les infrastructures de télécommunications devraient, à elles seules, absorber la part du lion de ces investissements, soit 675 milliards de dollars, dont la moitié devrait être investie dans les pays pétroliers du Conseil de coopération du Golfe. L’expansion et la rénovation des infrastructures de transports routier, aérien et maritime devraient absorber 290 milliards de dollars. Ces investissements devraient être réalisés principalement en Asie. 15 GESTION PUBLIQUE Les infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement devraient voir se réaliser des investissements d’un mon- Les infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement devraient voir se réaliser des investissements d’un montant de 115 milliards de dollars. Près de 60% de ces investissements seront injectés en Afrique et dans les pays arabes. tant de 115 milliards de dollars. Près de 60% de ces investissements seront injectés en Afrique et dans les pays arabes. Ces investissements gigantesques seront, pour l’essentiel, assurés par le secteur privé. Certes, pour l’heure, le secteur public joue un rôle majeur dans le financement du développement des infrastructures. Mais, dans les dix prochaines années, assure le vice-président de la BID, Amadou Boubacar Cissé, le secteur privé devrait accroître nettement le rôle qu’il joue dans le financement du développement des infrastructures dans les pays musulmans. Secteur privé Les sources de ces investissements sont diverses. La BID, assure M. Cissé, devrait débourser entre 20 et 25 milliards de dollars en faveur du secteur des infrastructures dans les dix prochaines années. L’essentiel de ces investissements ira vers les infrastructures de transport de l’énergie et d’approvisionnement en eau. La nécessité de faire face aux changements climatiques va certainement décupler les besoins d’investissement dans les domaines des énergies renouvelables, de l’efficacité des infrastructures de fourniture d’électricité, du stockage de l’eau et de la production contre les inondations. La crise alimentaire mondiale va de son côté accroître les besoins d’investissement dans le secteur hydro-agricole. Au cours de la seule année 2007, la BID a consenti des investissements pour un montant de 2 milliards de dollars en faveur du secteur des infrastructures dans plus de trente pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe et du Moyen-Orient. Maroc-Brésil : signature de huit accords de coopération Le Maroc et le Brésil ont procédé, mercredi à Rabat, à la signature de huit accords de coopération à l'issue des travaux de la 1ère session de la Commission mixte maroco-brésilienne (24-25 juin). Ces conventions ont été signées par le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération, Taieb Fassi Fihri, et son homologue brésilien, Celso Amorim, qui ont co-présidé les travaux de cette session. Il s'agit d'un accord sanitaire vétérinaire visant la promotion de la Coopération bilatérale dans le domaine de la santé animale et de l'inspection vétérinaire des animaux et des produits d'origine animale, et l'harmonisation des méthodes d'analyse de laboratoire en vue de faciliter les échanges commerciaux d'animaux et de produits animaux, en se référant à l'Accord SPS de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). La Corée du Sud finance un projet d’e-gouvernement au Sénégal La Corée du Sud a accordé au Sénégal un prêt de 10 milliards de FCFA (25 millions de dollars) pour le financement d'un projet d'e-gouvernement, a annoncé une source officielle. L'accord de prêt a été signé lundi à Dakar par le ministre sénégalais des Finances, Abdoulaye Diop, et l'ambassadeur de Corée à Dakar, Cho Ki-Joung. Il s'agit d'un prêt concessionnaire à taux préférentiel de 0,5% sur 30 ans avec un délai de grâce de 10 ans, a indiqué le Ministère des finances dans un communiqué officiel. « Cet appui financier marque concrètement la volonté du gouvernement coréen d'aider la République du Sénégal dans sa lutte contre la pauvreté et dans ses efforts pour mettre en oeuvre sa stratégie de croissance accélérée », selon la même source. Le PNUD et la CEDEAO s’impliquent dans le recensement électoral en Guinée-Bissau Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) ont accordé à la Guinée-Bissau une aide de 1,8 million de dollars pour l'organisation du recensement électoral, en prévision du scrutin législatif de novembre. L'aide du PNUD, d'une valeur de 1,3 million de dollars, va permettre à l'Institut national des statistiques et des sciences de prendre en charge les frais du recensement électoral qui doit démarrer le 1er juillet prochain, a déclaré le président de cet institut, Carlos Mendes Costa. L’Union arabe s’attaque au challenge de l’autosuffisance Le secrétaire général de l'Union des agriculteurs arabes, Mansour Hussein Atbika (Libye), a annoncé que l'Union a décidé de s'attaquer aux problèmes de l'insuffisance alimentaire. Ainsi, quatre groupes de travail ont été mis en place pour examiner les moyens d'assurer l'autosuffisance alimentaire, échanger les expériences dans le but d'augmenter la production agricole dans le monde arabe. Dans un entretien publié mercredi par le journal égyptien Al-Ahram, Mansour Hussein Atbika a expliqué que ces quatre groupes sont : le groupe des grains, le groupe des produits laitiers et des viandes, le groupe des volailles, le groupe de l’agriculture mécanique, soulignant que des concertations sont menées, actuellement, avec l'Organisation arabe pour l'investissement et le développement agricole (OAIDA), pour faire face à la crise alimentaire dans le monde arabe. Inflation en Libye Le taux d'inflation dans l'économie libyenne est passé de 6,2% en 2007 à 7,7 au premier trimestre de l'année 2008. Ces chiffres ont été fournis par l'office des statistiques au cours d'un atelier de restitution sur l'inflation dans l'économie libyenne au cours de la période 2003/2008 et les effets de l'inflation des produits importés sur le revenu des individus et de la famille. L’Egypte sanctionne les délits d’initiés La sanction du délit d’initié est passée de 100 000 à 20 millions de LE, a décidé l’autorité de contrôle du marché financier. Une sanction qui sera également applicable aux employés de la bourse qui ne devront échanger des titres financiers que trois jours après avoir obtenu des informations les concernant. 16 INVESTISSEMENT Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 « L’Algérie va devenir une position très forte du groupe Lafarge » Bruno Lafont, PDG du groupe Lafarge, développe pour Les Afriques la stratégie de son groupe en Algérie, en passe de lancer la construction d’une nouvelle cimenterie après une série d’acquisitions dans la même filière. Ciment » - holding publique ndlr) un contrat de management qui nous permet de mettre en œuvre cette démarche d’excellence. Et je pense que c’est quelque chose qui était voulu par la SGP. Nous n’avons pas la majorité, mais nous avons la capacité d’agir, et nous avons, bien sûr, pris des engagements pour que l’actionnaire qui a 65% soit satisfait des résultats. Par Lazhar Djeziri, Alger Les Afriques : Vous venez de signer l’acquisition de 35% de la cimenterie de Meftah. Après le rachat d’Orascom Cement, dont l’ACC de M’Sila, vous disposez ainsi d’une place de choix sur le marché du ciment en Algérie. Bruno Lafont : Lafarge s’intéresse à l’Algérie depuis longtemps. La stratégie du groupe est d’investir dans les marchés qui ont la plus forte croissance dans les matériaux de construction. Et ces marchés, ce sont les économies qui connaissent un développement très fort, compte tenu de leurs besoins d’urbanisation, d’infrastructures et d’un développement économique rapide. L’Algérie a toujours fait partie des pays où Lafarge a voulu investir. Cela a d’abord été possible par l’acquisition d’Orascom Cement (OC), que nous avons réalisée à la fin de l’année dernière, et qui nous donnait non seulement une position en Egypte, mais également de très bonnes positions en Algérie, ainsi que dans d’autres pays comme l’Irak. Avec l’acquisition d’ACC, l’Algérie devient un très grand marché du groupe. Lafarge a l’intention de s’y développer davantage pour contribuer au développement économique du pays, de réussir et d’y être exemplaire. LA : Combien vous a coûté cette nouvelle acquisition à Meftah et quel objectif poursuivez-vous en détenant 35% du capital de la cimenterie ? BL : Notre prise de participation à 35% s’est faite pour 43,5 millions d’euros. Nous allons mettre tous nos efforts pour démontrer que nous pouvons rendre performante cette industrie sur le plan technologique, servir le marché qui a des besoins grandissants et appliquer les meilleurs standards internationaux sur le plan de l’environnement. Nous nous sommes également engagés à investir pour moderniser l’usine et, notamment, améliorer très vite ses performances sur le plan des émissions de poussières et du respect de l’environnement en général. Après cela, nous ferons quelques investissements LA : Vous prévoyez d’exporter ou simplement de satisfaire le marché local ? BL : Nous produisons essentiellement pour le marché local, dont les besoins sont immenses. Pour ce qui est de notre usine de CIBA (Ciment blanc d’Algérie, située à Sig, prés d’Oran, ndlr), nous pouvons penser à exporter, étant donné que le marché local ne peut pas absorber toute la production de l’usine. On peut donc pendant un certain temps exporter une partie, mais l’objectif prioritaire est de satisfaire le marché algérien. Bruno Lafont, PDG du groupe Lafarge. pour augmenter sa capacité de production. Et bien entendu, travailler avec les équipes actuelles pour vérifier qu’elles ont toutes les compétences, et les former si nécessaire pour qu’elles atteignent l’excellence. Nous ne prévoyons pas de licenciements, nous allons travailler sur l’organisation et l'amélioration des compétences techniques et managériales des équipes. Il n’y a aucune raison pour que la cimenterie de Meftah ne puisse pas devenir une des meilleures usines du groupe. Je suis plein de confiance dans cet investissement ; et je pense que notre position en Algérie va devenir une des très fortes positions du groupe. LA : Une prise de participation minoritaire vous donne assez de pouvoir de décision au sein de la direction de l’usine ? BL : Nous avons négocié avec la SGP (Société de gestion des participations « Industries du LA : Vous comptez atteindre quel niveau de production entre l’usine d’ACC et de Meftah ? BL : Au total, nous devrions approcher 8 ou 9 millions de tonnes par an. Et nous avons l’intention de poursuivre nos investissements, pour non seulement augmenter la capacité de l’usine de Meftah, mais nous lancer dans la construction d’une autre cimenterie dans une autre région en Algérie. Nous avons déjà des permis pour le faire. Nous sommes au stade des études. Ce que je peux vous dire, c’est que cette usine pourrait démarrer aux environs de 2010. On ne peut pas dévoiler pour l’instant son lieu d’implantation, c’est trop tôt. LA : Lafarge, ce n’est pas uniquement le ciment, est-ce que vous comptez élargir vos activités en Algérie ? BL : Nous sommes déjà présents dans les granulats et le béton prêts à l’emploi avec ACC, mais c’est une présence embryonnaire pour l’instant, que nous voulons développer fortement. Lafarge a beaucoup travaillé, au niveau de la recherche et du développement, à la mise en œuvre de nouveaux produits en béton qui sont moins consommateurs d’énergie, plus esthétiques, plus faciles à mettre en œuvre et plus durables, et nous voulons faire profiter le marché algérien de ces innovations. Nous pensons également, dans le cadre du développement de notre activité plâtre à l’usine d’Ahnif, à Bouira (partenariat avec Cosider, ndlr), nous lancer dans la fabrication des plaques de plâtre, mais il faudra choisir le bon moment pour le faire. LA : La question de la sécurité ne vous poset-elle pas de problèmes en tant qu’investisseur français ? BL : Lafarge est présent dans 80 pays. Dans chacun de ces pays, bien évidemment la première chose qui nous intéresse, c’est la sécurité de tous nos employés et de tous nos collaborateurs. Ce n’est pas insurmontable, il faut y Nous avons l’intention de poursuivre nos investissements, pour non seulement augmenter la capacité de l’usine de Meftah, mais nous lancer dans la construction d’une autre cimenterie dans une autre région en Algérie. croire. Nous avons travaillé de manière sérieuse, et bien écouté les recommandations qui émanaient des autorités, en essayant d’instaurer une discipline et des règles qui nous permettent de garantir la sécurité de notre personnel. Je crois qu’il est possible d’opérer en Algérie. C’est ce que je vois depuis 4 ou 5 mois dans le ciment ; nous avions déjà un partenariat dans le plâtre avec le groupe Cosider, et jusqu’à présent nous n’avons pas reçu de signal qui nous dirait qu’on ne peut pas réussir dans ce pays. C’est plutôt très positif et je suis confiant. Voyagez en classe affaires avec Chaque semaine 2000 exemplaires du journal Les Afriques voyagent en classe affaires sur Air Algérie, Royal Air Maroc et Brussels Airlines. Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 « Nous faisons 1,5 million d’euros de recettes par jour » L’interconnexion des réseaux informatiques des douanes de la CEMAC est une perspective heureuse pour la directrice générale des Douanes du Cameroun, Minette Libom Li Likeng. Entretien. Propos recueillis par Mamadou Lamine Diatta, Dakar Les Afriques : Comment se portent les douanes camerounaises ? Minette Libom Li Likeng : Nos douanes se portent bien et font de bonnes recettes. Nous en sommes d’ailleurs à des résultats d’un million et demi d’euros de recettes par jour et nous voulons atteindre les 3 millions d’euros par jour. Pour cette année 2008, nous avons des objectifs globaux de 664 millions d’euros, que nous comptons atteindre malgré les récentes mesures à caractère social prises pour juguler les impacts négatifs de la crise alimentaire mondiale. LA : Justement, comment vos douanes se sont-elles adaptées à la crise alimentaire mondiale ? MLLL : Comme vous le savez, le Cameroun n’est pas épargné. Le chef de l’Etat Paul Biya a pris des mesures d’urgence en défiscalisant les produits de première nécessité, et cela se répercute sur les recettes douanières puisqu’on a constaté un manque à gagner d’environ 7,6 millions d’euros par mois depuis quelque temps. Au delà de cet aspect, il faut que nos pays produisent ce que nos populations consomment. D’autre part, il urge de relancer la croissance par le travail, qui est un facteur de création de richesses au lieu de dépendre toujours des aléas du marché international. Cette crise, on ne l’a vraiment pas vue venir. Le Sénégal peut cultiver le riz qu’il consomme, comme nous, les Camerounais, pouvons bien changer nos habitudes alimentaires en consommant le manioc au petit-déjeuner. C’est vrai qu’il faut que nos Etats mènent des campagnes de sensibilisation et d’explication parce que nos consommateurs ont des habitudes alimentaires introduites par le colonisateur, avec notamment le pain ou le lait, alors que le manioc est aussi nourrissant que le pain, sans compter les produits dérivés comme l’amidon. LA : Où en est le Cameroun dans le processus d’interconnexion des douanes africaines ? MLLL : Les interconnexions du système informatique sont en cours. C’est une préoccupation majeure, du moins pour les pays de la CEMAC, d’autant plus qu’on utilise le même système informatique. Cette interconnexion va faciliter le suivi des cargaisons, particulièrement Nos consommateurs ont des habitudes alimentaires introduites par le colonisateur, avec notamment le pain ou le lait, alors que le manioc est tout aussi nourrissant. pour le Cameroun, un pays ouvert sur la mer et qui doit gérer le transit des marchandises à destination des pays de l’hinterland. A travers l’interconnexion, on saura si la marchandise a été prise en charge d’un bout à l’autre. Le projet est bien engagé. Une réunion de mise à niveau a déjà été tenue. Chaque pays de la communauté s’organise. « Notre problème est que nous ne savons pas communiquer ! » M. Mansouri, directeur général de l’Agence de développement de l’investissement en Algérie, répond aux interrogations qui se posent sur le climat des affaires et la facilitation des investissements en Algérie. Par Ihsane El Kadi, Alger Depuis quatre mois qu’il est à la tête de l’ANDI, Abdelkrim Mansouri veut se mettre à la norme mondiale : « Beaucoup d’investisseurs étrangers me disent après la lecture du code des investissements c’est incroyable, c’est ça l’Algérie ! Notre problème est que nous ne savons pas communiquer. Il y a un tel décalage entre notre attractivité dans les textes et l’image que nous en donnons ». Priorité donc à la visibilité de l’offre d’accueil algérienne. « Je sais qu’en dollars investis par taille du PIB ou par tête d’habitant, nous restons en dedans par rapport à nos voisins, même si ANIMA (réseau euro-méditerranéen sur l’investissement) nous place en tête en 2007 en termes absolus pour l’accueil des IDE. Mais je pense qu’il faut cesser de nous comparer à la Tunisie et au Maroc. Les mathématiques m’ont appris à mettre les dénominateurs en commun avant de comparer. La Tunisie a adopté sa première loi de l’investissement en faveur du privé en 1974, l’année ou l’Algérie s’engageait dans des nationalisations tous azimuts. Si on ajoute la décennie de violence… ». Les porteurs de projets ne veulent pas dénoncer la corruption L’attractivité de l’Algérie pour les IDE est avérée – 20 milliards de dollars entre 2002 et 2007 hydrocarbures compris – mais pas encore assez convertie en projets. Parmi les bonnes nouvelles de 2008, M. Mansouri est heureux d’annoncer une « avancée extraordinaire » sur l’un des deux obstacles les 17 DROIT, FISC, DOUANES plus cités depuis dix ans dans les enquêtes sur le climat des affaires : l’accès aux assiettes foncières s’est détendu grâce à une nouvelle agence (ANIREF) qui « cherche à travers les 48 wilayas (départements) du pays les terrains privés ou publics susceptibles de devenir des sites d’activité, les recense et les met sur son site web à la disposition des promoteurs. En toute transparence ». Le crédit bancaire, l’autre obstacle historique à l’acte d’investissement en Algérie ? « Les banques étrangères implantées en Algérie sont accusées à tort de ne financer que l’importation de biens. Pas plus tard que cette semaine, une grande banque française était là pour obtenir l’assistance de l’ANDI dans l’extension rapide de son réseau, et pour que nous lui indiquions les bons projets d’investissements à financer ». Et si le prochain rapport de la Banque mondiale sur l’investissement en Algérie (non encore publié) devait signaler « l’émergence de la corruption » comme nouvel obstacle devant les promoteurs, comme l’affirment des indiscrétions ? Abdelkrim Mansouri ne veut pas se laisser démonter par l’effet d’annonce : « Je connais les gens qui rédigent ce type de rapports. Tous mes collègues des agences d’investissements dans le monde ont été un jour ou l’autre confrontés à des appréciations à l’emporte-pièce. Nous avons toujours demandé aux porteurs de projets de dénoncer les requêtes anormales et les blocages manifestement liés à un abus de position. Personne ne le fait jamais. Du reste, la loi est claire chez nous. Il existe un régime général avec ses avantages et « un régime zone à dévelop- per » avec plus d’avantages. Notre personnel n’arbitre pas, il applique les textes. L’ANDI est tenu de délivrer sous 72 heures sa décision et je veille personnellement à ce que cela soit le cas à travers les 14 guichets uniques que nous avons à travers le pays ». La courbe la plus ascendante de la région Mais alors d’où provient ce sentiment largement partagé que les projets d’investissements aboutissent plus difficilement en Algérie qu’ailleurs dans la région Meda ? M. Mansouri veut d’abord rétablir la « vérité de la courbe des IDE depuis 2003 » : c’est en Algérie qu’elle est la plus ascendante. Elle le restera d’ici à 2010 avec des investissements étrangers annoncés dans l'immobilier et le tourisme (5 milliards de dollars), l'aluminium (7,5 milliards), les fertilisants (3,8 milliards), la pétrochimie (3 milliards), l'acier (2 milliards) et la santé (360 millions de dollars). Il reste que les très gros projets demandent quelque temps de maturation. « Tout le monde évoque les lenteurs autour des projets de Emmar (numéro un arabe de l’immobilier), mais ce qu’il faut voir, c’est tous les terrains qu’il faut libérer pour de tels projets ». « Il existe aussi des projets stratégiques concurrentiels sur notre bureau. Nous devons bien voir lequel est le plus convenable pour l’économie algérienne. Nous n’allons pas dire oui uniquement parce qu’il s’agit d’un frère arabe ou d’un grand label international ». Le Nigeria s’inquiète des barrières non tarifaires en Afrique de l’Ouest Le Nigeria a exprimé lundi ses inquiétudes sur les barrières non-tarifaires au commerce en Afrique de l'Ouest, qui ont affecté le processus d'intégration économique de la région. Le président nigérian Umaru Yar'Adua a exprimé ses inquiétudes lors d'une rencontre avec les délégations à la 34e session ordinaire des chefs d'Etat et des chefs de gouvernement de l'Afrique de l'Ouest, tenue à Abuja. Il a mis l'accent sur le fait qu'il existe différentes interprétations des protocoles selon les pays. Il a indiqué qu'il fallait accélérer le processus d'intégration économique dans le cadre de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (ECOWAS). La CEDEAO veut un APE durable Les pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) veulent un Accord de partenariat économique (APE) efficace et durable avec l'Europe, a rapporté lundi l'Agence de presse du Nigeria. Selon le président de la Cedeao, le président burkinabé Blaise Compaore, qui s'est adressé lundi au sommet ordinaire de la Communauté à Abuja, capitale nigériane, les pays membres « sont engagés pour un APE régional qui est durable, assure la libre circulation des biens et des personnes et favorise une taxe extérieure commune », a-t-il dit. L’Italie veut partager avec la Libye les frais d’un radar de contrôle des frontières Le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni a affirmé mercredi que son pays était prêt à partager avec la Libye les frais d'un système de radar sur la côte libyenne destiné à empêcher les clandestins d'aller en Sicile. Il a révélé que le Premier ministre italien Silvio Berlusconi discuterait de ce problème lors de son entretien avec le leader libyen Mouammar Kadhafi vendredi à Tripoli. Ce sera le premier déplacement à l'étranger de M. Berlusconi depuis son retour au poste de Premier ministre, il y a deux mois. Avec sa côte de 800 km, la Libye est devenue un important tremplin pour les clandestins africains vers l’Europe, la plupart d'entre eux ayant Malte, la Sicile ou l'île de Lampedusa, au sud de la Sicile, comme but initial. Coopération judiciaire entre la Chine et l’Algérie La législature suprême de Chine va ratifier deux traités bilatéraux avec l'Algérie portant sur l'assistance judiciaire et l'extradition. Le comité permanent de l'Assemblée populaire nationale (APN) a commencé mardi l'examen d'une motion soumise par le Conseil des affaires d'Etat sur l'approbation des deux traités. Il a aussi écouté une explication donnée par le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Wu Dawai, mandaté par le gouvernement. Wu a dit qu'il était essentiel d'établir une coopération sur l'extradition et autres affaires judiciaires avec l'Algérie pour lutter contre le crime transnational. Afrique du Sud : pratiques anti-concurrentielles Le régulateur anti-trust a ordonné la fermeture des bureaux d’Evraz Group SA en raison d’éléments prouvant que les plus grands sidérurgistes et négociants du pays, y compris ArcelorMittal SA, fixaient les prix. Plusieurs compagnies du groupe ont été soumises à ces sanctions, dont Highveld Steel & Vanadium, Murray & Roberts Holdings, Iron and Steel Works Ltd. (Cisco), ainsi que Iron and Steel Institute, le représentant des plus grands sidérurgistes du pays. « Les citoyens paient l’acier à des prix exorbitants », a déclaré Nompucuko Nontombana, analyste de la Commission de la concurrence. Un nouveau système de service douanier égyptien Le ministre des Finances a annoncé la mise en place d’un nouveau système de service douanier destiné à faciliter les exportations. Le système relie les ports d’Alexandrie, Dekheila, Suez, Port Said, Ain Sokhna et le Caire. En parallèle, un projet d’amendement du code des Douanes est en cours d’élaboration et devrait être présenté à l’Assemblée en novembre prochain. 18 Vers une explosion des noms de domaine L'Icann, le gestionnaire américain de l'internet, veut donner la possibilité à tous les internautes de créer le nom de domaine de leur choix. L'Internet corporation for assigned names and numbers (Icann) a fait cette annonce à l'occasion de sa 32e réunion internationale, qui s'est ouverte lundi à Paris en présence de 1500 participants de plus de 70 pays. Le conseil d'administration de l'Icann, qui devait se réunir jeudi pourrait statuer le jour même et les nouvelles extensions pourraient voir le jour au premier semestre 2009, a précisé l'organisme. « Outre les .com, .net ou .org, dès le premier trimestre de 2009 les 1,3 milliard d'internautes pourront acquérir des adresses génériques, en déposant des mots courants comme .amour, .haine ou .ville, ou encore des noms propres », a déclaré le président de l'Icann Paul Twomey dans une interview aux Echos. Maroc : le secteur des TIC vise les 10% du PIB Le secteur des télécommunications contribuera à hauteur de 10% au PIB à l'horizon 2012, a affirmé le secrétaire général du département Poste-Télécommunications-Nouvelles Technologies, M. Taieb Debbagh. « Le chiffre d'affaires du secteur des télécommunications est passé de 8,5 milliards de dirhams en 1999 à 30 milliards dh en 2007, soit plus de 7% du PIB », a-t-il précisé lundi à Skhirat, à l'occasion de la journée d'étude organisée pour le 10e anniversaire de l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT). Dans un exposé sur le développement de la société de l'information et d'Internet au Maroc, M. Debbagh a, par ailleurs, précisé que le nombre des noms de domaine (.ma) s'est amélioré de près de 245% depuis 2003, ajoutant que les entreprises sont de plus en plus présentes sur le Net marocain. Google propose un service de mesure d’audience aux annonceurs Le groupe Internet Google va proposer aux annonceurs un nouveau service de mesure d'audience sur Internet, qui pourrait être dévoilé mercredi, lequel concurrencera les principaux acteurs du secteur, les cabinets comScore et Nielsen, rapporte mardi le Wall Street Journal. Google offrira aux annonceurs la possibilité d'identifier les sites les plus visités par les consommateurs qu'ils souhaitent viser. Le groupe Internet envisagerait d'offrir gratuitement ce service aux annonceurs, alors qu'il est facturé par les cabinets de mesure d'audience, selon le quotidien, qui cite des responsables d'annonceurs qui ont été informés du projet par Google. En 2007, Google s'est adjugé 28,4% des recettes publicitaires sur Internet aux Etats-Unis, contre 15,9% pour Yahoo !, 6,7% pour MSN et 6,5% pour AOL. Première usine d’assemblage de téléphones mobiles en Zambie La première usine d'assemblage de téléphones mobiles en Zambie deviendra le mois prochain opérationnelle après l'établissement d'un partenariat entre une entreprise locale et des compagnies malaisiennes, a rapporté jeudi la presse locale. « Je confirme que nous commencerons en août l'assemblage de téléphones mobiles dans le pays », a indiqué Mohamed Seedat, président de l'entreprise locale nommée Meclome Zambia. Ce projet d'un coût de trois millions de dollars pourra assembler à terme, chaque année, un million de téléphones, a-t-il ajouté. France Telecom et SK Telecom visent la téléphonie fixe égyptienne Durant sa visite en Corée du Sud, le ministre des Télécommunications et des Technologies de l’information Tarek Kamel a annoncé que France Telecom et SK Telecom ont exprimé leur intérêt pour soumissionner, dans le cadre d’un consortium, pour la 2e licence de téléphonie fixe. Mise en circulation d’une carte UEMOA Le Groupement interbancaire de monétique de l'Union monétaire ouest africaine (GIM-UEMOA) a annoncé la mise en circulation d'une carte bancaire permettant de faire toutes les opérations de retrait et de paiement sur l'ensemble des pays membres. Un réseau de 17 banques est déjà connecté. TECHNOLOGIES Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 France Télécom cherche toujours son site d’atterrissage en Algérie Où se poser ? Une question sur les intentions renouvelées de France Télécom qui ne suscite pas les mêmes réponses. Par Samy Injar, Alger Les spécialistes algériens des télécommunications sont partagés sur les véritables plans de France Télécom, après l’annonce par le quotidien français La Tribune de l’intention de l’opérateur historique français « d’accélérer son installation en Algérie ». France Télécom souhaiterait prendre pied sur le marché algérien de la téléphonie mobile à la porte duquel il a échoué à deux reprises, lors de la mise en concession de la seconde (2001) et de la troisième (2004) licences GSM. Cela passerait par une entrée dans le capital d’un des deux opérateurs privés de téléphonie mobile, Djezzy, détenu par l’Egyptien Orascom et leader du marché, ou Nedjma, repris en 2007 par le Quatari Qtel. L'acquisition de la licence 3G est une autre piste évoquée pour concrétiser les projets d’implantation de France Télécom en Algérie. La filiale téléphonie mobile de France Télécom, Orange, a été approchée par les nouveaux propriétaires de Nedjma pour participer à la relance de cette troisième licence qui n’était toujours pas arrivée à équilibrer ses comptes à la troisième année de son entrée en exploitation, ce qui avait participé aux difficultés d’El Watania (Koweit), son premier acquéreur. « L’enjeu, c’est le transport de données » Toutefois, l’approche stratégique de France Télécom en Algérie ne peut pas avoir été totalement abandonnée, selon Abderrafiq Khenifsa, consultant et directeur de l’hebdomadaire IT Mag : « Le but premier de France Télécom en Algérie, c’est un rapprochement avec Algérie Télécom afin de se positionner dans le backbone. La plus forte marge de développement se situe dans le transport de datas. France Télécom veut fructifier son câble européen MarseilleAlger et capter le maximum d’un flux qui va exploser proportionnellement au transport de voix qui ne représente plus que 25% aux Etats-Unis par exemple ». Son partenaire stratégique resterait donc Algérie Télécom, qui a besoin d’un partenariat technologique pour optimiser ses investissements de réseau de ces dernières années. France Télécom avait officiellement répondu à une manifestation d’intérêt en vue de l’ouverture du capital d’Algérie Télécom en 2003, une opération qui a traîné en longueur, provoquant même un cafouillage au sein du gouvernement algérien au moment de sa relance à la fin de l’année dernière. Pour Abderrafiq Khenifsa, France Télécom a bien changé son fusil d’épaule, mais pour cibler non plus une part de capital d’Algérie Télécom, l’opération restant très incertaine, mais pour obtenir, dans un premier temps, un contrat de management, « un peu sur le modèle de Suez dans l’eau d’Alger ». « Un nouveau casting à la tête des télécoms » Un autre spécialiste des télécoms, ancien cadre du secteur, Tahar Saïdi, note que les fuites sur les intentions de France Télécom coïncident avec un nouveau casting dans le management du secteur des télécommunications en Algérie : « En l’espace d’un mois, nous avons un nouveau patron d’Algérie Télécom, une nouvelle directrice de l’ARPT (agence de régulation), et cette semaine un nouveau ministre des Postes et des TIC. Cela promet du France Télécom aurait changé son fusil d’épaule pour obtenir, dans un premier temps, un contrat de management « un peu sur le modèle de Suez dans l’eau d’Alger. » mouvement, à mon avis ». Suffisant pour obtenir une meilleure visibilité sur les intentions algériennes dans le domaine ? Rien n’est plus aléatoire. Sauf si l’on intègre la dimension politique. « Les Français affirment que leur offre de service est la plus adaptée. Ils veulent un traitement privilégié en gré à gré. Les Algériens n’ont pas tant besoin d’apport en capitaux dans les secteurs de pointe que de partenariats technologiques. Au salon Med IT 2007, France Télécom avait exposé sa Live box et affiché un mot d’ordre simple dans sa communication. Il appartient à Algérie Télécom de signer pour fournir la même au domicile de chacun de ses abonnés qui le souhaiterait ». Et personne ne comprenait pourquoi Algérie Télécom ne le ferait pas. L’engagement de France Télécom en Algérie n’a peut-être pas encore tourné le dos au partenariat public-privé. Orange Niger obtient le régime C du code d’investissement L'opérateur français de téléphonie mobile Orange, qui va bientôt démarrer ses activités au Niger, vient de bénéficier du régime C du code d'investissements, rapporte l’agence Chine Nouvelle. Dans le cadre de l'attribution d'une licence globale, le groupe France Télécom a créé une filiale appelée Orange-Niger, avec un capital de 10 millions de FCFA, qui sera porté à 32,8 milliards de FCFA (environ 65,6 millions de dollars). Le projet Orange-Niger vise à désenclaver certaines localités du Niger, à diversifier certains services de télécommunications proposés au public et à offrir une meilleure qualité de service à un coût moindre, particulièrement pour le fixe, le mobile et l'internet. A cet effet, le réseau GSM à installer couvrira 750 sites radio à l'horizon 2015, dont les deux tiers seront en milieu rural. En outre, le projet d'investissement prévoit la construction d'un centre technique principal et le siège social de la société. Tenant compte des études de l'agence de régulation multisectorielle indiquant que huit millions d'habitants vivent dans des communes sans lignes téléphoniques fixes et des perspectives de développement à travers les activités minières, Orange-Niger a estimé le nombre de clients à 700 000 en 2009. Ce nombre évoluera vers deux millions à l'horizon 2013. Sur cette base, l’opérateur français anticipe une part de marché de 30% dès la première année. Le taux atteindra 50% à l'horizon 2015. La réalisation de ce projet aura, entre autres effets, la création de 577 emplois permanents et 10 000 emplois indirects. Le projet va également générer une valeur ajoutée de 296 milliards 379 millions de francs CFA sur les huit premières années, le transfert de technologie et de savoir-faire par l'acquisition d'équipements modernes et l'accès aux innovations développées par le centre de recherche et de développement du groupe France Télécom Orange. Mali : privatisation de la Sotelma Le gouvernement malien a décidé de procéder à la privatisation de la Société des télécommunications du Mali (SOTELMA) dans le cadre de son programme de réformes du secteur des télécommunications, selon le Ministère malien de la communication et des télécommunications. La stratégie de privatisation retenue prévoit la cession de 51% du capital à un partenaire remplissant les critères de pré-qualification, tandis que 19% du capital seront cédés au grand public et 10% réservés aux salariés de la société. A l'issue du processus de privati- sation, la part résiduelle de l'Etat dans le capital sera de 20%. Pour être pré-qualifiés, les investisseurs potentiels intéressés doivent envoyer leurs expressions d'intérêt selon les termes précisés dans le dossier qui contient une présentation résumée de la SOTELMA, les critères de pré-qualification et les informations à fournir. Une conférence d'investisseurs se tiendra le 3 juillet prochain à Paris. Les investisseurs pré-qualifiés, de manière directe ou conditionnelle, seront notifiés au plus tard le 20 juillet et recevront le dossier d'appel d'offres contenant le règlement de l'appel d'offres, le mémorandum d'information et le document juridique. La banque d'affaires Linkstone Capital, basée à Londres, a été recrutée par le gouvernement malien en tant que conseiller financier exclusif. La SOTELMA présentait au 31 décembre 2007 un chiffre d'affaires d'environ 70 milliards de francs CFA (107 millions d'euros). Elle dispose d'un parc d'environ 90 000 lignes fixes numérisées à 100% et d'un parc de 480 000 abonnés mobiles. Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 Quand les Chinois sud-africains veulent être Noirs Durant l’Apartheid, ils avaient réclamé le statut de « Blancs honoraires ». A présent, ils réclament celui de Noirs. Travail avant de continuer : « Sur le terrain du BEE, nous aurons affaire à une rude concurrence. » Par John Kaninda, Johannesburg La communauté chinoise d’Afrique du Sud se trouve malgré elle au coeur d’une controverse raciale. Au lendemain d’un arrêt rendu fin juin par la Cour d’appel de Johannesburg donnant aux Sud-Africains d’origine chinoise le statut de Noirs, ou celui, plus large, de membres des « communautés historiquement défavorisées », de nombreuses voix s’élèvent pour contester cette classification, notamment dans la communauté des hommes d’affaires noirs. Dans un recent débat radiodiffusé, un représentant d’une Chambre de commerce noire, la National African Federated Chamber of Commerce (Nafcoc), a declaré que l’arrêt de la Cour d’appel « sapait à la base » le processus d’intégration économique et de responsabilisation des Noirs. « Ces gens (les Chinois sudafricains) avaient pendant l’Apartheid reclamé le statut de “Blancs honoraires”, accuse Kganare Lefoka, porte parole de la Nafcoc. A present, ils reclament celui de Noirs. C’est tout simplement incroyable ! » Plus acide, ce commentaire, en conférence de presse, de Membathisi Mdladlana, ministre du Travail : « Tout ce que je sais, c’est que les gens de couleur (Noirs) ne parlent pas chinois ! » Discrimination positive Au coeur de la polémique, la crainte pour de nombreux Noirs de voir les avantages dont bénéficient aujourd’hui noirs, métis et Indiens aller également aux Chinois. Depuis la chute de l’Apartheid, le nouveau gouvernement a voté une série de lois permettant notamment aux Noirs (en majorité démographique), longtemps exclus de l’appareil économique et financier sous l’ancien régime, d’y être intégrés prioritairement. Les lois, dites du Black Econmic Empowerment (responsabilisation des Noirs), obligent les grosses entreprises à céder graduellement un quart de leur actionnariat à des investisseurs noirs et à leur offrir les sièges correspondant dans leurs conseils d’administration. Les lois du BEE exigent également, et préalablement à leur autorisation, que tout investissement direct étranger fasse la preuve de l’inclusion d’un partenaire noir dans le respect de la proportion de participation fixée par la loi. Quant à celles dites d’Affirmative Action (discrimination positive), elles donnent aux Noirs la priorité à l’embauche ou à la promotion 19 MEDIAS - REFLEXION Sud-Africains à part entière « Ce que nous avons demandé, c’est que nous soyons inclus dans la définition de communautés historiquement défavorisées, ce qui est le cas. » au travail, même si les candidats disposent de moins d’expérience que les Blancs. Au deuxième rang des priorités à l’emploi viennent les métis et indiens. L’introduction des lois du BEE et de l’Affirmative Action sont principalement à la base, ces dix dernières années, de l’émergence des millionnaires sud-africains et de la naissance d’une nouvelle bourgeoisie noire. Flux de mécontents Généralement exclus dans cette course à l’emploi et à la promotion professionnelle et sociale, les Blancs n’ont d’autres recours que d’émigrer vers d’autres cieux, l’Australie et le Royaume-Uni, absorbant la majorite du flux de ces mécontents. Ces gains, rendus possibles par la naissance d’une nouvelle Afrique du Sud sous la pression continue de l’activisme politique noir, sont justement ceux que la commnunauté noire veut préserver jalousement et qu’elle n’est pas prête à partager avec ceux qu’elle considère loin, très loin de remplir les caractères d’africanité. Et qu’elle voit, à ce titre, comme des profiteurs. Mais dans un contexte caracterisé par la poussée économique chinoise sur le continent africain, cristalisé en Afrique du Sud par le rachat en octobre 2007 d’une partie de la Standad Bank par la Banque commerciale chinoise, la frontière entre peur de perdre pied face aux Chinois et confusion entre Chinois sud africains et leurs cousins d’Asie est des plus floues dans l’esprit des Noirs. « Je ne saurais dire ce qu’ils visent en réalité. Ils risquent de nous noyer de leur présence et ensuite de s’accrocher aux gains dont ils bénéficieront, au nom de leur nouveau statut de Noirs », ajoute le ministre du Pour Lefoka, il est bizarre que les Chinois sud-africains se considèrent comme ayant été « historiquement défavorisés ». « La communaute chinoise de RSA s’est, avec succès, muée en l’une des plus entreprenantes communautés de commercants, et il serait difficile qu’ils prétendent avoir été désavantagés à la manière des Noirs », dit-il. Et d’ajouter : « Demandez à n’importe quel Chinois s’il est Noir et je suis sûr que la réponse sera négative ». Des accusations réfutées en bloc par Patrick Chong de l’Association des Chinois sud-africains, pour qui les membres de sa communauté n’ont jamais, durant l’Apartheid, été considérés comme Sud-Africains à part entière. Il précise que son association n’a pas demandé à la Cour d’appel qu’elle « reclassifie les Chinois du point de vue de la race ». « Ce que nous avons demandé, c’est que nous soyons inclus dans la définition de communautés historiquement défavorisées, ce qui est le cas », dit-il. « La Cour en a décidé ainsi. Durant l’Apartheid, l’accès aux opportunités de travail et à l’enseignement nous était également interdit, et nous avons du créer nos propres écoles communautaires et devenir entrepreneurs ». Chong établit également une distinction entre sa communauté et celle formée Les Blancs n’ont d’autres recours que d’émigrer vers d’autres cieux, l’Australie et le Royaume-Uni, absorbant la majorite du flux de ces mécontents. d’immigrés chinois venus s’installer en Afrique du Sud au lendemain de la démocratisation du pays en 1994. « Les Sud-Africains d’origine chinoise sont dans ce pays depuis un peu plus d’un siècle et ne sont pas propriétaires de grandes entreprises, comme la vague d’immigrés chinois post-Apartheid », ajoute Chong. « Nous n’avons, non plus, jamais bénéficié du statut de Blancs honoraires, dévolu, par exemple, aux Japonais en vertu d’un accord commercial entre leur pays et l’Afrique du Sud ». Enquête sur l’agression de deux journalistes sénégalais La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a demandé aux autorités sénégalaises d'ouvrir une enquête sur « la brutale agression » de deux journalistes sportifs samedi dernier à la fin du match de football qui opposait les équipes nationales du Sénégal et du Liberia. Dans un communiqué publié mardi, la FIJ déplore le passage à tabac de Boubacar Campbell Dieng, journaliste à Radio Futurs Médiaset, et de Kara Thioune, de West Africa Democracy Radio, par une dizaine de policiers dans les vestiaires du Stade Léopold Sédar Senghor de Dakar. « La violence utilisée par ces policiers est scandaleuse et inutile », a déclaré le directeur du bureau Afrique de la FIJ, Gabriel Baglo, cité dans le communiqué. Niger : le cas Moussa Kaka divise les juges Le procureur de Niamey a fait appel de la décision d'un juge d'accorder lundi une liberté provisoire au correspondant de RFI au Niger, Moussa Kaka, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier. Selon l'ordonnance du juge en date du 23 juin, le journaliste, qui est écroué depuis neuf mois pour des liens présumés avec les rebelles touareg, s'engage à se tenir à la disposition de la justice pour les besoins de l'instruction et également à signaler tous ses déplacements et ses éventuels changements d'adresse. Les avocats du journaliste avaient introduit cette demande de liberté provisoire le 11 juin. Las Palmas : un nouveau directeur pour la Maison d’Afrique Le diplomate espagnol Ricardo Martinez Vazquez a été nommé nouveau directeur général de la Maison d'Afrique, créée il y a deux ans à Las Palmas (Canaries), a-t-on annoncé dans l'archipel. M. Vasquez a été nommé par le conseil d'administration de cette institution lors d'une réunion tenue lundi sous la présidence du ministre espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Miguel Angel Moratinos. Le conseil d'administration de la Maison d'Afrique est composé de 24 membres : douze représentants du Ministère des affaires extérieures et de la coopération, sept du gouvernement des Iles Canaries, les présidents des conseils municipaux de Fuerteventura, Gran Canaria, Lanzarote et Tenerife et la mairie de Las Palmas de Gran Canaria. Nouveau directeur général à la 2M Salim Cheikh, nommé nouveau directeur général de la deuxième chaîne de télévision nationale marocaine 2M lors de la réunion mardi du conseil d'administration de Soread-2M, est né en 1972. M. Cheikh occupait, avant sa nomination, le poste de directeur général de la régie publicitaire du groupe Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT). Il avait également exercé dans le domaine du commerce et du marketing au sein de plusieurs sociétés nationales et internationales. Membre fondateur et ex-trésorier de l'Organisme de contrôle des ventes de la presse nationale (OJD-Maroc), Salim Cheikh a occupé entre 1998 et 2006 les postes de secrétaire général du Groupement des annonceurs du Maroc (GAM), de président de la commission marketing et communication au sein de la Chambre de commerce internationale, et de vice-président du Centre interprofessionnel d'audimétrie médiatique. Les capitaux privés stimulent la croissance africaine Dans les pays à faibles revenus, en particulier en Afrique subsaharienne, ce sont davantage les capitaux privés qui assurent la croissance. Par Aliou Diongue, Dakar Un article s’inspirant d’un nouveau document de travail du Fonds monétaire international, qui a été publié dans le numéro de juin 2008 de la revue Finance et Développement, estime que la hausse spectaculaire des flux de capitaux privés destinés aux PFR (pays à faibles revenus) au cours des vingt-cinq dernières années a constitué « une réussite sans précédent dans le domaine du développement ». De 4% à 10% du PIB Les entrées de capitaux et de flux assimilés dans les PFR sont passés d’environ 4% du PIB de ces pays dans les années 80 à 10% en 2006. Les capitaux privés tels que les investissements directs étrangers et les envois sont ainsi devenus la principale source de financement du développement dans les PFR. Contrairement aux PFR d’Asie du Sud et de l’Est, où les transferts privés sont les plus élevés, les investissements directs étrangers sont la principale source de capitaux dans les PFR d’Afrique. Les obstacles à l’investissement observés en Afrique ces dernières décennies seraient ainsi en train de s’amenuiser. Les flux de capitaux privés en direction de l’Afrique subsaharienne ont atteint en 2007 un volume estimé à environ 20 935 milliards de FCFA (50 milliards de dollars). Ils avaient déjà, l’année précédente, dépassé en volume l’aide publique au dévelop- pement (APD). Les capitaux privés injectés en Afrique sont orientés d’abord vers les pays riches en ressources naturelles. Le Nigeria en a absorbé 29,4%, l’Afrique du Sud 18,2%, la Guinée équatoriale 9,1%, l’Angola 5,2% et le Tchad 3,8%, les autres pays subsahariens captant au total 34,3% de ces capitaux. D’une certaine manière, une mutation profonde serait en train de s’opérer dans les facteurs de croissance des économies des pays en développement. Outre les matières premières comme le pétrole, dont les prix sont en train de flamber, la croissance serait également alimentée par les ressources financières envoyées dans leurs pays d’origine par les migrants des pays en développement. Le poids de la migration En 2007, les seuls envois de fonds opérés par les migrants ont atteint un volume estimé à 133 146 milliards de FCFA (318 milliards de dollars). Les pays en développement en ont absorbé un volume équivalent à 100 488 milliards de FCFA (240 milliards de dollars). Une étude de la Banque africaine de développement (BAD), publiée le 28 janvier 2008, a montré que les envois de fonds des migrants établis en France ont représenté entre 9 et 24% du PIB des quatre pays étudiés : le Mali, le Maroc, le Sénégal et l’Union des Comores, soit entre 80 et 750% de l’aide publique au développement dont ces pays ont bénéficié. 20 L’ONU somme l’Erythrée de se retirer du territoire djiboutien Le Conseil de sécurité de l'ONU a de nouveau appelé, mardi, l'Erythrée à se retirer du territoire djiboutien, invitant le secrétaire général à dépêcher une mission pour s'enquérir de la situation à la frontière entre les deux pays. Dans une déclaration adoptée à l'unanimité, le Conseil regrette également qu'Asmara n'ait pas donné suite à son appel du 12 juin dernier. Le Premier ministre de Djibouti, Deleita Mohamed Deleita, qui assistait à cette réunion d'urgence du Conseil, tenue à sa demande, a appelé les quinze à intervenir afin d'empêcher une escalade des combats entre son pays et l'Erythrée, ainsi qu'un embrasement généralisé de la région. Politique de sauvegarde des langues nationales en RDC Le gouvernement de la RDC est déterminé à promouvoir une politique de sauvegarde, de promotion et de diffusion des langues congolaises, a déclaré mercredi le ministre congolais de la Culture et des Arts, Esdras Kambale. Le ministre de la Culture et des Arts, intervenant à la tribune de la 2e édition du festival des langues d'Afrique (FESTILA), qui a ouvert ses travaux à Kinshasa, a indiqué que cette diffusion doit se faire dans un partenariat égalitaire et respectueux de la diversité culturelle et linguistique de la RDC. Il a souligné qu'après avoir soutenu l'exception culturelle de chaque peuple, le gouvernement de la RDC s'est engagé à ratifier en 2005 la convention de l'UNESCO sur la promotion de la diversité des expressions culturelles. Ban Ki-moon satisfait de l’accord de paix en Centrafrique Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est félicité mardi de la signature de l'accord de paix entre le gouvernement centrafricain et les groupes rebelles de l'Union des forces démocratiques pour l'unité (UFDR) et de l'Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD). Le secrétaire général, souligne un communiqué de sa porte-parole, espère que cet accord permettra aux autorités centrafricaines d'organiser « sans délai un dialogue politique inclusif qui permettra à la République centrafricaine de s'engager sur la voie de la paix, de la stabilité et d'un développement durable ». Report de la journée de deuil en Afrique du Sud La journée de deuil national, décrétée initialement pour mardi à la mémoire des victimes des violences xénophobes ayant ensanglanté dernièrement l'Afrique du Sud, a été reportée à une date ultérieure, indique un communiqué du gouvernement. Le porteparole du gouvernement, Themba Maseko, a affirmé que « la journée de deuil national, prévue pour mardi 24 juin, a été reportée » pour mieux préparer les conditions de sa célébration. La même source précise qu'une date ultérieure sera établie pour la célébration de cette journée qui, n'étant pas un jour férié, constituera une occasion « pour le public de marquer son respect pour la mémoire de ceux qui sont morts dans ces violences ». Un émissaire de Sarkozy chez Kadhafi Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a reçu jeudi à Syrte (600 km à l'est de Tripoli) le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, envoyé spécial du président français Nicolas Sarkozy, a rapporté l'agence officielle libyenne Jana. L'entretien, selon l'agence, « s'inscrit dans le cadre de la concertation permanente entre les deux dirigeants sur les sujets d'intérêt commun, et en particulier sur la zone méditerranéenne et les Unions africaine et européenne ». Réunion des compagnies aériennes africaines en novembre Ouagadougou accueillera les 24 et 25 novembre 2008 la 40e assemblée de l’Association africaine des compagnies aériennes (AFRAA), selon un communiqué d’Air Burkina qui assure la présidence de l’AFRAA. Le DG d’Air Burkina, Mohamed Ghelala, a indiqué que la rencontre débattra entre autres des difficultés des compagnies liées à la connectivité du continent et aux stéréotypes liés au continent, tels que les problèmes de sécurité. POLITIQUE - ÉCONOMIE Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 L’efficacité de la Banque mondiale mise en doute au Cameroun La revue du portefeuille des projets de la Banque mondiale au Cameroun a été l’occasion, pour le ministre camerounais de l’Economie, d’émettre des critiques sévères sur les modes d’interventions de la Banque et la faiblesse de ses résultats. François Bambou, à Yaoundé « L’examen du portefeuille des projets de la Banque mondiale au Cameroun montre que les objectifs de développement de la plupart des projets ne sont pas précis et clairs, de même que les indicateurs de performance. Les donnés de référence sont, soit incomplètes, soit inexistantes ». Venant d’une note de présentation de la revue du portefeuille des projets de la Banque mondiale au Cameroun, voilà qui augurait déjà de résultats mitigés sur le terrain. « De l’examen de la situation du portefeuille des opérations financées par la Banque mondiale au Cameroun, il ressort que sur dix projets en cours d’exécution, pour une enveloppe de 169,92 milliards, le taux Un mode d’intervention qui, selon le ministre, affecte l’essentiel des sommes allouées au paiement des consultants, souvent étrangers, plutôt qu’à la réalisation de projets concrets. moyen de décaissement au 30 avril 2008 et de 41,52% », a observé le ministre camerounais de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Louis Paul Motaze. Dans le détail, on constate ainsi que certains projets ont un taux de décaissement de 0% (facilitation transport et transit, développement urbain et eau), tandis que d’autres plafonnent à des taux de décaissement de 9% (sûreté, sécurité aérienne) ou 20% (programme d’appui au système éducatif). Sur 12 projets, seuls trois dépassent un taux de décaissement de 50%. En conséquence de quoi, le jugement de la Banque mondiale sur la performance du portefeuille au Cameroun est dur. des projets, cela n’empêche pas le gouvernement camerounais de remarquer que l’action de la Banque mondiale présente de nombreuses insuffisances, dont la moindre n’est pas la faiblesse du portefeuille par rapport à la taille de l’économie camerounaise, comme l’a fait remarquer Louis Paul Motaze : « Je me dois de dire avec franchise que le gouvernement reste principalement préoccupé par le double souci de densification du volume des projets et programmes de la Banque mondiale, et d’allocations plus importantes de ressources à notre pays. D’abord, le niveau actuel du portefeuille correspond-il véritablement à la dimension économique du pays, à son potentiel et à ses besoins réels ? Il ne me semble pas que ce soit le cas (…) Bien plus, par rapport au volume d’intervention de la Banque dans d’autres pays de niveau de développement comparable et même moindre, le portefeuille du Cameroun apparaît moins consistant », a-t-il expliqué. Arguant de ce que l’amitié avec la Banque mondiale doit se nourrir de vérités, M. Motaze a poursuivi, émettant des doutes sur l’efficacité même de l’intervention de cette institution financière : « Les projets financés par la Banque mondiale contribuent-ils suffisamment au développement économique du pays ou, en d’autres termes, l’exécution de ces projets a-t-elle un impact significatif, un effet d’entraînement suffisant sur l’amélioration du taux de croissance économique du Cameroun ? Bref s’agit-il vraiment de projets suffisamment “développants” pour le Cameroun ? C’est-à-dire qui créent de la richesse, des emplois, et participent à la promotion du savoir-faire ? Car, en fait, la dimension du portefeuille, l’amélioration du taux de décaissement ne constituent pas une fin en soi. Ce sont certes des indicateurs, mais la performance de l’assistance de la Banque devrait davantage se mesurer en termes d’impact et d’effet d’entraînement réel sur les agrégats de l’économie nationale, en vue du bien-être des populations ». Lourdeurs administratives Si les responsables de la Banque mondiale mettent en cause les lourdeurs de l’administration dans la mise en œuvre Mesurer l’impact Louis Paul Motaze : « La performance de l’assistance de la Banque devrait davantage se mesurer en termes d’impact. » tre, est surtout liée au mode d’intervention, qui affecte l’essentiel des sommes allouées au paiement des consultants, souvent étrangers, plutôt qu’à la réalisation de projets concrets en faisant confiance à l’ingénierie locale : « Certains projets, malgré l’importance du volume de ressources qui leur sont affectées, se focalisent sur l’assistance technique qui parfois absorbe pratiquement 70 voire 80% desdites ressources finançant essentiellement des consultants, des études, etc. S’il est vrai que dans une certaine mesure l’assistance technique est nécessaire, elle ne doit cependant pas prendre le pas sur les réalisations concrètes, palpables, qui permettent de mettre en œuvre les ressources extérieures combinées au génie propre des Camerounais. Pour résumer, je dirai que les études, les consultants, c’est bien. Mais les réalisations concrètes ; routes, ponts, barrages et centrales électriques, etc., c’est encore mieux. Car ce sont ces réalisations qui peuvent contribuer de manière probante à un meilleur impact sur la qualité de vie, objectif ultime de toute politique de développement ». Un discours qui, espèret-on à Yaoundé, devrait pousser les institutions financières internationales à l’autoévaluation sur la base des attentes des populations, et éventuellement inspirer une refondation de relations entre ces institutions et les pays du Sud. Cette faiblesse de l’impact des projets de la Banque mondiale, a expliqué le minis- La CEMAC veut le passeport unique en 2010 Le 9e sommet de la CEMAC, qui vient de s’achever à Yaoundé, a réaffirmé le principe du passeport unique en 2010. Par Achille Mbog Pibasso, Douala Les populations des pays de la CEMAC se montrent encore très septiques quant à la matérialisation du processus d’intégration sous-régionale, ceci malgré la satisfaction affichée par les chefs d’Etat présents, en l’occurrence Paul Biya du Cameroun, Omar Bongo Ondimba du Gabon, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée équatoriale, Denis Sassou Nguesso du Congo, François Bozizé de la Centrafrique, le représentant du président Idriss Déby Itno du Tchad, ainsi que Fradique de Menezes, chef d’Etat de Sao Tomé et Principe qui participait à ces assises en tant qu’observateur. Circulation des personnes et des biens Même si le sommet de Yaoundé a, de manière formelle, annoncé l’entrée en vigueur du passeport CEMAC au mois de janvier 2010, il faudra sans doute attendre l’application effective de ces mesures sur le terrain pour se faire une idée précise sur le niveau d’intégration. Pour l’instant, la circulation des biens et des personnes dans l’espace communautaire, qui devrait donner le la de cette intégration, n’est pas des plus aisées, à cause de la rigidité des mesures mises en place par certains Etats visant la lutte contre l’immigration. Depuis le mois de janvier 2008, par exemple, la Guinée équatoriale a institué la présentation Suite page 21 Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 La revue de presse africaine de Londres « Le taux de participation est très bas et la présence des forces de sécurité est très forte », a déclaré au Financial Times Marvick Khumalo, le chef de la mission du Parlement panafricain à l’élection présidentielle zimbabwéenne. Et d’ajouter : « Nous n’avons pas encore vu tous les ingrédients qui pourraient nous permettre de déclarer que cette élection était juste et libre ». Cette déclaration résume en elle-même tout le drame qu’a vécu le peuple zimbabwéen cette semaine. Et tous les journaux, chaque jour, ont passé au peigne fin les différents épisodes de ce feuilleton mélodramatique. Des élections peu crédibles Le FT, le Times, le Guardian, ont tous rameuté leurs spécialistes maison et reporters en Afrique australe pour se focaliser sur le Zimbabwe. Le FT rapporte que le 27 juin, dans la matinée de cette élection présidentielle, la participation était faible. En milieu de matinée, dans la capitale Harare, il y avait quelques files devant les bureaux de vote, moins longues que lors du premier tour. Le Times rappelle que, cette semaine, Mandela a choisi Londres pour parler de l’échec du leadership zimbabwéen à l’occasion de son 90e anniversaire. Pour le FT, Mandela a choisi ce qui pourrait être 21 POLITIQUE - ÉCONOMIE considéré comme l’une de ses dernières apparitions publiques sur une scène internationale, pour joindre sa notoriété morale aux critiques de plus en plus vives qui s’élèvent sur le continent africain contre le rôle que joue Mugabe dans le déclin d’un pays considéré auparavant comme l’un des plus prospères d’Afrique. Et le FT de rappeler les déboires économiques et financiers de ce pays. Maintenant, précise le journal financier, les statisticiens gouvernementaux ont arrêté d’évaluer le taux d’inflation, qui aux dernières nouvelles était 355 000%. La miche de pain, qui coûtait au premier tour de l’élection présidentielle 10 000 dollars zimbabwéens, coûte maintenant un milliard de dollars zimbabwéens. Le lait et la viande ne sont que pour les plus fortunés du pays. Les conditions du dialogue C’est le Guardian qui précise que lors d’un de ses tout derniers meetings politiques dans une banlieue d’Harare, avant l’élection, Robert Mugabe a déclaré qu’il était ouvert au dialogue avec l’opposition. Mais le journal précise que Morgan Tsvangirai, le chef du MDC, Mouvement pour le changement démocratique, a donné des signaux contradictoires pour la tenue de telles négociations. Parfois, il a semblé favorable à un accord politique pouvant ouvrir la voie à un gouvernement de transition, et à d’autres occasions, il a affirmé qu’il n’engagerait aucun dialogue avec Mugabe en tant que président parce qu’il n’avait pas été élu légitimement. Et c’est aussi le FT qui relaye l’appel du chef du MDC à la communauté internationale pour ne pas reconnaître les résultats de cette parodie d’élection. Quiconque reconnaîtrait les résultats de cette élection dénierait au peuple sa volonté d’asseoir la stabilité et la prospérité, non pas seulement pour le pays, mais aussi pour la région. L’investissement britannique se poursuit Violences au Zimbabwe. Tous les journaux britanniques analysent et commentent l’information selon d’un certificat de bon voisinage pour tout ressortissant de la sous-région qui veut se rendre dans ce pays. Un document délivré par les autorités équatoguinéennes après « une étude minutieuse du dossier » et qui démontre, s’il en était besoin, le long chemin qui reste à parcourir par les pays de l’Afrique centrale pour réaliser l’intégration communautaire. Par ailleurs, les barrières douanières continuent d’exister, entravant sérieusement les échanges commerciaux entre les pays membres. transitent par le port de Douala, les infrastructures routières sont inexistantes. A ce titre, l’appui annoncé par la Banque africaine de développement (BAD) pour financer les constructions de routes à hauteur de 1514 milliards de FCFA en zone CEMAC pourrait apporter un coup de pouce au désenclavement de la région. Par ailleurs, l’un des dossiers qui n’avancent pas beaucoup reste le projet de compagnie aérienne communautaire, Air CEMAC. Déficit d’infrastructures Hésitations En dehors des blocages d’ordre administratif et des tracasseries policières aux frontières, des domaines où le Gabon et la Guinée équatoriale apparaissent comme les pays qui bloquent le plus le processus d’intégration, l’Afrique centrale ne dispose pas d’infrastructures de communication fiables, de nature à encourager une meilleure circulation des personnes et des biens. Le faible réseau routier constitue un énorme frein à l’intégration. Hormis peut-être les corridors Douala-Bangui et Douala-N’djamena, du fait certainement que la Centrafrique et le Tchad n’ont pas de façade maritime et que 80% de leurs marchandises, à l’exportation comme à l’importation, A cause des tergiversations et des hésitations des pays d’Afrique centrale, les compagnies comme la Royal Air Maroc (RAM) et surtout la compagnie belge SN Brussels, qui avaient été désignées partenaires stratégiques, s’intéresseraient de moins en moins à la mise en place d’une compagnie sous-régionale. L’autre sujet de discorde est relatif à l’existence de deux bourses dans l’espace communautaire, en l’occurrence la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVAMAC) et la Bourse nationale des valeurs mobilières du Cameroun, le Douala Stock Exchange (DSX). Malgré des appels à la fusion des deux places boursières, au regard notamment de laquelle Anglo American, le géant minier basé à Londres, aurait promis d’investir quelque 200 millions au Zimbabwe. Il s’agit de l’investissement étranger le plus important jamais réalisé au Zimbabwe. Cette somme devrait servir à ouvrir une mine de platine. Et, selon le Times, certains actionnaires d’Anglo American se disent inquiets de cette démarche. La mine sera ouverte à Unki, dans le centre du Zimbabwe. Le journal profite de cet article pour faire le point sur les entreprises britanniques encore présentes au Zimbabwe : British American Tobacco, Benson & Hedges et la Barclays Bank. Le rédacteur en chef politique du Times, Philip Webster, ajoute une liste des personnalités de la classe politique, tous bords confondus, qui condamnent cette décision de continuer à faire du business au Zimbabwe, comme si de rien n’était. En réponse, l’un des porte-parole d’Anglo American précise qu’à cause de ses 650 employés zimbabwéens, la compagnie ne voudrait pas abandonner le pays. Enfin, c’est encore le Times qui annonce cette semaine la condamnation par Barack Obama, le candidat démocrate à la présidentielle, du régime du président Robert Mugabe. M. Obama a souligné qu’il avait appelé le chef du MDC Morgan Tsvangirai pour l’encourager et le soutenir. Procès Simon Mann David Pallister, l’envoyé spécial du Guardian à Malabo, la capitale de la Guinée équatoriale, analyse et commente le procès de Simon Mann, ancien soldat d’élite membre de la fameuse SAS arrêté au Zimbabwe pour tentative de coup d’Etat contre le président Theodoro Obiang Nguema. L’heure est à l’attente du verdict, mais, selon David Pallister, dans les milieux diplomatiques à Malabo, le président équato-guinéen, fort de ses pétrodollars (18 milliards de dollars en 2006), ne voudrait pas s’encombrer d’un tel prisonnier. Donc, après 18 mois de prison, Simon Mann pourrait être relâché sur la base de son dossier médical. l’étroitesse du marché, c’est toujours le statu quo. Les relations entre le Gabon et la Guinée équatoriale sont loin d’être des plus cordiales, à cause d’un différend frontalier. Les deux voisins se disputent en effet la paternité de l’îlot de Mbanié, Depuis le mois de janvier 2008, par exemple, la Guinée équatoriale a institué la présentation d’un certificat de bon voisinage pour tout ressortissant de la sous-région qui veut se rendre dans ce pays. situé au large des deux pays, un minuscule territoire qu’on dit riche en ressources pétrolières. De l’avis des observateurs, en dépit des déclarations d’intention, de tous les espaces sous-régionaux celui de la CEMAC est certainement celui dont l’intégration communautaire se réalise le plus lentement. Le nouveau chef du gouvernement algérien reste à la tête du RND Le nouveau chef du gouvernement algérien, Ahmed Ouyahia, a été réélu mercredi secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND, un des principaux partis politiques en Algérie), mercredi à Alger, par les 1379 participants au 3e congrès national du RND. M. Ouyahia est à la tête du RND depuis 1999. Il a adhéré à ce parti dès les premières semaines qui ont suivi sa fondation en 1997. A l'ouverture du congrès national du RND mercredi matin, M. Ouyahia a souligné dans son allocution que sa formation politique « est en droit de revendiquer la part du devoir national qu'elle a assumé ». La Norvège s’engage contre le changement climatique en Afrique La Norvège dépensera environ trois milliards de dollars américains pour soutenir les efforts de réduction des effets du changement climatique en Afrique orientale et australe, a rapporté jeudi Times of Zambia. Cité par le journal, l'ambassadeur norvégien en Zambie Tore Gjos a indiqué que son gouvernement s'engageait à aider le Marché commun de l'Afrique de l'Est et du Sud (COMESA) à faire face à la pauvreté et au changement climatique dans la région. M. Gjos a révélé que cette somme aiderait à traiter différents problèmes en rapport avec les effets du changement du climat, dont la déforestation, ajoutant que la résolution de la gestion de la sylviculture et des questions de l'agriculture atténuerait les effets du changement climatique. Angolais et Sud-Africains boycottent le sommet de la SADC sur le Zimbabwe Une réunion de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) sur la politique, la défense et la sécurité, qui s'est déroulée au Swaziland dans le but de forcer le Zimbabwe à annuler sa 27e élection présidentielle, a échoué mercredi après que le pays assumant la présidence, l'Angola, et le médiateur, l'Afrique du Sud, ont boycotté le sommet, a rapporté la presse locale. Un responsable gouvernemental bien informé des opérations de la SADC a indiqué que le président angolais José Eduardo dos Santos et son homologue sud-africain Thabo Mbeki n'étaient pas présents au sommet, selon une citation parue jeudi dans le journal The Herald. Le président de la Tanzanie Jakaya Kikwete et le roi du Swaziland Mswati ont assisté à la réunion. L’ONU aide à la réinsertion de 18 000 ex-combattants soudanais Le PNUD a exprimé mercredi son soutien à la réintégration de 180 000 anciens combattants soudanais lorsque ces derniers retourneront à la vie civile, suite à la longue guerre civile qui a sévi dans ce pays. Aux termes d'un accord signé mercredi entre le gouvernement d'union nationale du Soudan et le gouvernement du Sud-Soudan, les ex-combattants recevront un soutien social, économique et psychologique lorsqu'ils retourneront à la vie civile et reprendront la vie normale dans leurs communautés. Un responsable du PNUD, Ad Melkert, s'est réjoui de cet accord, indiquant que l'initiative de réintégration constitue une importante partie de l'Accord de paix globale de 2005 et reflète la détermination du Soudan pour le processus de paix. L’Algérie compte 23 000 travailleurs étrangers réguliers L'Algérie compte 23 000 travailleurs réguliers, dont une majorité de Chinois, a annoncé le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale M. Tayeb Louh. « Le nombre de travailleurs étrangers possédant un permis de travail en Algérie a atteint 23 000 en 2007, soit 0,7% du nombre total des travailleurs salariés en Algérie », a déclaré le ministre jeudi soir devant l'Assemblée nationale. La main-d’oeuvre chinoise, employée essentiellement dans le bâtiment et les travaux publics par les groupes chinois sélectionnés par l'Algérie, arrive en tête avec près de 19 000 travailleurs, soit 0,38% de la main-d’œuvre algérienne, a-t-il précisé. Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 Le gel de la banque Melli gêne l’Iran, pas son programme nucléaire Verbatim La décision de l’Union européenne de geler les avoirs et de suspendre les activités de la banque iranienne Melli est une nouvelle phase du processus de sanctions prôné par les Etats-Unis pour contraindre l’Iran à renoncer à son programme nucléaire. L’effet n’est pas assuré… Par Sana Harb, Alger La pression économique contre l’Iran gagne en intensité. Elle s’étend à l’Europe et frappe la première institution financière du pays, créée en 1923 et disposant L’annonce préalable de la décision et les délais de mise en œuvre ont permis à la banque Melli de transférer ses avoirs hors d’Europe et de prévenir à temps sa clientèle. de 3100 succursales, dont 16 à l’étranger. Les Américains souhaitaient qu’une autre importante banque, la Saderat, soit également concernée, mais la mesure n’a pas été avalisée par le Conseil de sécurité. Annoncé le 23 juin, le gel visant la banque Melli est, selon les observateurs, jusqu’à présent la sanction européenne la plus significative contre Téhéran. Concrètement, l’annonce préalable de la décision et les délais de mise en œuvre ont permis à la banque Melli de transférer ses avoirs hors d’Europe et de prévenir à temps sa clientèle de retirer ses dépôts et de réorienter ses flux. Le gel européen suit un embargo bancaire plus étendu, décidé par les Etats-Unis et entériné par le Japon et Singapour, notamment. Néanmoins, beaucoup d’experts doutent de l’efficacité d’une telle démarche pour amener l’Iran à abandonner son programme nucléaire. Ils estiment, par contre, que Téhéran sera confronté à des difficultés croissantes pour ses opérations commerciales avec l’extérieur. Un grand nombre de banques internationales ont signifié aux Iraniens leur refus de prendre en charge leurs transactions de crainte de froisser l’administration américaine. « Téhéran a des marges » William Byrd, économiste basé à Londres et ancien responsable de Chase Manhattan, le confirme : « Les grandes banques qui entretiennent des relations avec les EtatsUnis ou avec des compagnies ou banques américaines ne peuvent prendre le risque de voir leur activité gênée par le maintien d’un courant commercial avec des entités iraniennes. » Pour les banquiers, il ne fait guère de doute que l’Iran s’est préparé à une telle situation et que dans le contexte actuel la décision européenne ne l’affectera que modérément. « Les banques iraniennes vont rencontrer des difficultés croissantes pour la confirmation de leurs crédits documentaires. Mais la situation géographique du pays est un facteur dont il faut tenir compte pour juger de l’étanchéité financière recherchée par de telles mesures », estime William Byrd. « Si l’on rajoute au fait que l’Iran possède treize frontières son statut d’exportateur de pétrole, l’on voit bien que ce pays a des marges », ajoute-t-il. En réalité, l’Iran, qui a déjà retiré entre 75 et 100 milliards de dollars de dépôts en Europe, a réorienté une bonne partie de ses échanges internationaux vers l’Asie, où il dispose de nombreux relais, ainsi qu’au Moyen-Orient. Au cours des trois dernières années, le commerce avec l’Asie a atteint 85 milliards de dollars, dépassant nettement les flux avec les pays occidentaux qui se situent entre 50 et 60 milliards de dollars. Réflexe nationaliste Les commerçants iraniens sont effectivement très présents dans la région et ce pays possède directement ou indirectement de nombreuses participations dans des banques et sociétés financières basés dans la zone et au-delà. Un verrouillage hermétique est difficile à envisager, mais il est certain que la décision européenne sera un argument de poids pour l’administration américaine afin d’accroître les pressions sur les banques du Golfe, notamment celles des Emirats arabes unis. Si l’impact réel du gel des activités européennes de la banque Melli sur le programme nucléaire iranien est douteux, il est certain que des répercussions sur la fluidité des échanges se feront sentir. La conséquence la plus directe en est le renchérissement des coûts d’intervention des banques étrangères qui acceptent de confirmer des lettres de crédit iraniennes. La mesure européenne va donc compliquer la tâche d’un gouvernement iranien déjà en proie à des difficultés économiques, notamment à une inflation de plus en plus difficilement vécue par la population. Mais, de là à infléchir la position du pays sur la question nucléaire, il y a un pas à ne pas franchir. Sur le dossier nucléaire, même les opposants iraniens – hormis ceux directement pilotés par l’administration américaine – maintiennent une posture nationaliste. Le G8 se cherche un coupable de l’inflation par le pétrole Les entreprises de la planète ont résisté deux années à l’impétueuse montée des cours du pétrole et des autres matières premières, jouant sur les marges, les taux de change et les gains de productivité liés à internet. Elles sont entrain de craquer au creux de cette étrange année 2008. A plus de 100 dollars le baril, le prix de l’énergie était parti pour traverser le placenta du site de production et renchérir les marchandises qui en sortent. Au dessus de 140 dollars, c’est de spleen boursier qu’il s’est agit la semaine dernière. Après la croissance des PIB, ce sont les valeurs mobilières qui ont pris, sur les dix principales places mondiales, le chemin inverse de l’inflation. L’Espagne un modèle de dynamisme en Europe a passé en mai la barre des 5% d’inflation en rythme annuel, avec, en prime, une baisse de 4% des salaires réels. L’OCDE, plus optimiste que le FMI, pense revenir à 2,1% de hausse des prix dès l’année prochaine. Mais en attendant, les puissants de ce monde sont partis en chasse d’un coupable de ce désordre. A la direction que prend la battue depuis quelques semaines, son identité se précise. La pression se fait forte sur les pays producteurs de pétrole pour qu’ils augmentent leur offre sur le marché, soupçonnée d’être nonchalamment insuffisante. Et si le panel est encore trop large pour mettre un visage sur le responsable de l’inflation 23 INTERNATIONAL mondiale en cours, les spin doctors du G8 sont à l’affût des faits et gestes des nouveaux acteurs de la crise pour en dégager le profil type coupable de la hausse des prix. Nouveaux acteurs ? Ils viennent du sud, sont assis sur des gisements dormants d’hydrocarbures, et ne font rien pour remonter le moral des chefs d’entreprise et des ménagères de Seattle à Kobe. A Madrid, la semaine dernière, l’étau s’est resserré un peu plus sur eux lors du congrès mondial du pétrole. Pas encore de coupable idéal sous la main Dans le casting du coupable du mauvais approvisionnement de la planète en pétrole, le profil le plus convaincant est bien sûr celui du roi Abdallah d’Arabie saoudite. Au moment de la conférence de Djeddah de la mi-juin entre pays producteurs et pays consommateurs, ses partenaires occidentaux attendaient de lui 200 000 barils jours de plus immédiatement. Il en a promis 177 000 seulement et à partir du 1er juillet. Une bagatelle devant le gap pressenti de l’offre face à la demande. Le président en exercice de l’OPEP aurait pu faire un beau coupable de rechange. Il est Algérien, a massacré les places boursières en annonçant à la sortie de la réunion de Djeddah que le baril pourrait bien se vendre à 170 dollars avant la fin de l’année, et, en plus, il rejette Insécurité « Cette Coupe du Monde en Afrique du Sud, c'est l'occasion de rassembler partout en Afrique et de montrer qu'il faut arrêter de généraliser, notamment sur l'insécurité en Afrique. (…) Et puis l'insécurité, elle est présente partout. Moi, j'ai vécu en France, en Italie, elle est présente partout. » Georges Weah, ex-footballeur libérien. Femme « La femme du président français est arrivée hier en Israël. Son mari est aussi venu en visite. » Le quotidien israélien Yediot Aharonot commentant la visite d'Etat du président français Nicolas Sarkozy et de son épouse Carla Bruni-Sarkozy en Israël. Justice « Du 1er au 18 juillet 2008, il (NDLR : Silvio Berlusconi) est convoqué à huit reprises par la justice.(…) Il n'en peut plus de cette situation. Lui aussi a droit à une année sabbatique. » Niccolo Ghedini, député du Parti des libertés (PDL) et avocat de Silvio Berlusconi. Artificielles « Notre dernier mot aux Américains est ceci : si vous voulez venir en Iran, apportez avec vous des cannes et des jambes artificielles, car vous n'aurez plus de jambes pour repartir. » Le général Mohammad Hejazi, vice-commandant des Gardiens de la révolution. Individualités « Partout (au Parlement, au gouvernement et à la présidence), ce sont des individualités que rien ne lie, ni une vision commune, ni une expérience de lutte politique commune, ni des objectifs élaborés en commun. » Le chef de file de l'opposition en Mauritanie Ahmed Ould Daddah. Escroc « Cet homme, je parle de M. Mugabe, qui se croit désigné par Dieu et que Dieu doit maintenir à son poste, n'est qu'un escroc et un assassin, il faut le dire avec force. » Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères. Prix « Apparemment, un homme politique occidental va enfin payer le prix de son implication dans la guerre en Irak. » Boris Johnson, nouveau maire de Londres et ancien journaliste, ironisant sur le « crime de guerre » qui lui vaut d'être l'objet d'une enquête de police : la possession d'un étui à cigares de l'ancien ministre irakien des Affaires étrangères Tarek Aziz, ramené d'un reportage à Bagdad en 2003. Préoccupation « La capacité des talibans et d'autres insurgés à traverser cette frontière sans subir de pression du côté pakistanais de la frontière est clairement un sujet de préoccupation. » Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, en s'inquiétant de la hausse des violences dans l'est afghan. entièrement la responsabilité de cette flambée sur les spéculateurs et sur la faiblesse des capacités de raffinage chez ses gros clients. Mais Chakib Khelil est un ami de longue date des Américains, et a été jusqu’à peu un partisan actif de l’accès des compagnies internationales à l’amont pétrolier local avant de se convertir au patriotisme énergétique sous la tournure des évènements. Choukri Ghanem, le PDG du groupe pétrolier public libyen National Oil, fait encore moins l’affaire, même lorsque qu’il menace de réduire la production de son pays, donnant plus d’amplitude à la hausse de fin juin. L'Iran, et le Venezuela sont des ennemis galvaudés, le Nigeria est chroniquement instable dans sa région pétrolière du Delta. Et l’effondrement de la production irakienne pour cause d’invasion américaine n’est pas un argument qui calmera le syndrome du « caddy vide ». Espérer que la bulle existe et qu’elle va éclater Il existe, heureusement, dans le pilotage de cet épisode critique de la stagflation plusieurs approches dans les tiroirs de l’OCDE qui atténuent son « idéologisation » rampante. « La hausse de la production immédiatement » partout ou cela est possible et « l’ouverture de la prospection à l’investissement des compagnies étrangères » sont évoqués aux côtés de « la baisse de la consommation énergétique mondiale ». Le scénario d’une contrainte artificiellement posée sur la production de pétrole par Barron’s prévoit un éclatement de la bulle pétrolière avant la fin de l’année. Elle est alimentée par la fuite des capitaux des bourses vers les matières premières. « les chefs autoritaires et brutaux des pays producteurs » – il faut bien concéder que peu d’entre eux sont des démocraties – en vue de modifier le rapport de force – au moins financier – planétaire est un scénario qui ne fait pas encore recette dans les rédactions. Il faut ici espérer que la prédiction de Barron’s, l’hebdomadaire financier, se vérifie vite. Il prévoit un éclatement de la bulle pétrolière avant la fin de l’année. Elle est alimentée par la fuite des capitaux des bourses vers les matières premières. Le baril reviendrait à 100 dollars au tournant de l’année. Un brasier à l’aune de 2007. Une trêve rafraîchissante aujourd’hui. 24 L’AFRICAIN DE LA SEMAINE Bemba, des palaces aux geôles Avant-hier fils de millionnaire, millionnaire, membre du tout-puissant clan Mobutu. Hier chef de guerre puis vice-président de la RD Congo. Aujourd’hui en prison, probablement pour longtemps. est donné par Laurent Désiré Kabila, qui chasse du pouvoir Mobutu et contraint les Bemba à l’exil, comme tous les proches du maréchal qui ont préféré sagement quitter le navire. Ce premier revers d’abord lié à son alliance politique avec Mobutu ne le détourne pas du champ politique. A moins que ce ne fût pour renflouer des caisses déjà mises à mal par le gaspillage et le goût du luxe. Exil Jean Pierre Bemba Gombo. Par Godefroid Ngamisata et Chérif Elvalide Sèye Longtemps, il se demandera pourquoi il s’est lancé dans la politique, un virus doit être sans remède pour que le premier avertissement qu’aurait dû constituer la fin tragique de son premier mentor, le tout-puissant Mobutu Sese Seko, n’ait pas servi d’antidote. Après une enfance dorée de fils du millionnaire Jeannot Bemba Saolona, Jean Pierre Bemba Gombo n’avait connu que facilité. En plus d’être le fils du patron des patrons zaïrois, Jean Pierre avait réussi de très bonnes études. Licence en sciences commerciales et consulaires à Bruxelles, puis maîtrise en business aux Etats-Unis, où il apprend également à piloter. De retour au pays, il est tout désigné pour s’occuper des entreprises de son père, parmi lesquelles Scibe Zaïre, une compagnie d’aviation qui fait la pluie et le beau temps au point de précipiter la faillite de la compagnie nationale AirZaïre. Au début des années 90, il se lance dans les télécommunications avec la création de Comcell, pour concurrencer Télécel qui détient le monopole de la téléphonie cellulaire zaïroise. Son père n’est pas seulement millionnaire et président de l’ANEZA (Association nationale des entreprises du Zaïre) pendant une quinzaine d’années. Il a fait alliance avec le maréchal Mobutu, qui règne sans partage sur le Zaïre. La sœur de Jean Pierre Bemba s’est mariée avec un des fils du maréchal, Joseph Nzanga Mobutu, actuel ministre d’Etat en charge de l’Agriculture. En 1997, après l’entrée dans Kinshasa de Laurent Désiré Kabila, c’est le début de la chasse aux sorcières. Les Etats-Unis voientils en lui un autre Savimbi, l’Angolais qui a longtemps fait pièce aux forces d’Agostino Neto, réputé communiste ? Lui, que personne ne croyait capable de se muer en opposant militaire, crée en 1998 le Mouvement de libération du Congo (MLC) et son bras armé, l'Armée de libération du Congo (ALC), avec le soutien des troupes ougandaises. Décidément, imprévisible, il bénéficiera aussi en 2002 de l’appui de la Libye. Il a les moyens de créer une véritable enclave dans le pays Il n’a probablement pas su appliquer ses leçons de management car, malgré Traque tous ses atouts, toutes ses Mais le jeu des alliances a une nouvelle affaires périclitent une à une. fois changé. Les Etats-Unis ont lâché le devenu République démocratique du Congo. Il peut se refaire une santé financière grâce aux revenus tirés de l’exploitation des diamants qu’il exporte via la République centrafricaine voisine. Il n’entend pas être absent de la lutte pour le pouvoir. Son allié est Ange-Félix Patassé, qu’il finit par soutenir militairement. C’est cet épisode qui lui vaut aujourd’hui les poursuites de la Cour pénale internationale. Lors de ces interventions, ses milices sous-payées se livrent aux pires exactions : vols, viols, pillages. Il est même question de cannibalisme bien que, sur ce plan, les témoignages s’avèrent contradictoires. Malgré ce triste bilan, le personnage est incontournable dans le processus de réconciliation nationale. La communauté internationale n’en peut plus de l’interminable crise des Grands Lacs. Il faut sauver la RD Congo. Cela vaut bien quelque voile pudique sur les atrocités. Vice-président Millionnaire en dollars Peu à peu, il abandonne les affaires familiales pour s’occuper de ses propres entreprises. Il reste dans l'aviation en se spécialisant dans le cargo, tout comme l'audiovisuel avec la création des chaînes de télévision Canal Kin et Canal Congo Télévision. Il devient aussi l’un des nombreux conseillers du maréchal. Mais un conseiller proche, écouté. Sa fortune, alors, n’est pas connue avec exactitude. Il est certain qu’il est multimillionnaire en dollars. Mais il n’a probablement pas su appliquer ses leçons de management car, malgré tous ses atouts, toutes ses affaires périclitent une à une. Le coup de grâce dans les quartiers populaires réputés frondeurs. Au 2e tour, il totalise 42% des suffrages, introduit plusieurs recours auprès de la Cour suprême, mais n'obtient pas gain de cause. Les élections sénatoriales du 19 janvier 2007 lui offrent une forme de revanche. Il est élu sénateur. Toutefois, la tension avec le camp présidentiel ne s’attenue pas. Elle dégénère le 22 mars 2007 en une bataille qui fait 600 morts en pleine ville. Jean-Pierre Bemba est contraint de fuir la RDC le 11 avril 2007 pour se rendre au Portugal, officiellement pour y soigner une vieille blessure à la jambe. Malgré l’exil, il paraît incontournable pour le retour de son pays à la paix. Le 13 juillet 2007, le commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire Louis Michel le rencontre dans le cadre de la médiation qu’il entreprend. Il est tout heureux de pouvoir déclarer que « M. Bemba reconnaît la légitimité de ces institutions [de la RD Congo, Ndlr] et de ceux qui les représentent. Il s'est engagé à conduire son action politique en dehors de toute démarche armée. De plus, il entend reconnaître à la majorité présidentielle "le bénéfice du doute" et laisser le temps opératoire nécessaire à la mise en œuvre du projet de la majorité. » Il est nommé vice-président du gouvernement de transition dans le cadre du processus de paix le 30 juin 2003. La transition débouche sur l’élection présidentielle d'octobre 2006. Candidat, il propose un contrat social : alternance pour la reconquête du Congo qui s’articule autour de trois axes : la sécurité, la justice et le développement. Ce n’est toutefois pas à ce programme qu’il doit son bon score, mais davantage à sa contestation tonitruante des origines congolaises de Joseph Kabila. S’il arrive deuxième au premier tour de la présidentielle avec plus de 20% des suffrages exprimés, il le doit à sa région d'origine, l'Equateur, mais aussi à Kinshasa, principalement milliardaire reconverti en chef de l’opposition. Ils financent discrètement les enquêtes du procureur de la Cour pénale internationale, Moreno Ocampo, qu’ils ne reconnaissent pourtant pas. La traque est lancée. Une fois le dossier ficelé, la messe est dite. Il ne reste plus qu’à l’arrêter. Les Belges ne souhaitent pas que cela se passe sur leur territoire en raison de la présence de nombreux Congolais. Las, la CPI n’attend pas son retour au Portugal, sa terre d’exil. Le 24 mai dernier, l'ancien Les Etats-Unis ont lâché le milliardaire reconverti en chef de l’opposition. Ils financent discrètement les enquêtes du procureur de la Cour pénale internationale. vice-président de la RD Congo est jeté en prison pour « crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, commis entre 2002 et 2003 en territoire centrafricain par les troupes du Mouvement de libération du Congo, MLC ». Ce géant, à l’allure imposante, né le 4 novembre 1962 à Bokada, dans la province de l'Équateur, aura du mal à se tirer d’affaire malgré son bagout et son habileté. « Igwe » Igwe, le surnom dont l’ont affublé ses partisans en référence à l’autorité traditionnelle du Nigeria, popularisé par les films nigérians en vogue sur les petits écrans congolais, malgré la mobilisation de ses militants qui ont multiplié les manifestations à Kinshasa et à Bruxelles, n’a pas obtenu sa libération provisoire. Igwe risque bien de ne plus exercer son autorité naturelle que sur ses codétenus. Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008 L’agenda Qui va nourrir le monde ? 3 juillet 2008, conférence internationale à Bruxelles, www.nourrirlemonde.org La nouvelle Afrique du Sud des affaires 3 juillet 2008 à Paris - Palais du Luxembourg (Sénat). Contact : Ubifrance 8e Forum des dirigeants d’entreprises africaines 8 au 11 juillet – Paris Sorbonne. Groupe Afrique Challenge à Casablanca, Tel : +212 22 36 04 18/20 [email protected] Rencontre des banques maghrébines sur la crise financière 11 juillet à Tunis En présence de Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, de Othman Benjelloun, Président de l’UBM et de Férid Ben Tanfous , Président de l’Association bancaire tunisienne. Contact : Union des Banques Maghrébines. Tél. : + 216 71 96 03 46. www.ubm.org Forum Media & Développement 11 au 13 septembre 2008 à Ouagadougou (Burkina-Faso). Inscription et informations : http://media-dev.eu/ African Investor & NYSE Forum 15 septembre 2008 à New York. Contact : www.africa-investor.com/awards/aiindexawards/home.htm Geneva trade & development forum GTDF 17 au 20 septembre 2008 à Crans Montana. Contact : Ideas Center. + 41 22 807 17 40 www,gtdforum.org ou www.swisscham-africa.ch IPAD, Infrastructure Partnership for African Development 7 au 9 octobre 2008, RDC. 26 au 28 novembre 2008, Nigeria. 11 décembre 2008, Angola. Contact : Jean-Tite Oloumoussié, +27.21.700.3508, [email protected] Chad International Oil and Mining (CIOME) 8 au 10 octobre 2008 à Ndjaména (Palais du 15 janvier). www.cubicglobe.com 8e Forum Eurafric Partners consacré à l'eau et à l'énergie 21 au 24 octobre 2008 à Lyon (France). www.adeafrance.org Cycles des salons de Med It 2008 22 et 23 octobre 2008 : Med-IT @ Tunis, Tunisie. 2 et 3 décembre 2008 : Med-IT @ Dakar, Sénégal. Organisateur : XCOM - Tel. +33 442 70 95 10 - Fax. +33 (0)4 42 70 91 89 Symposium mines Guinée (SMG 2008) 13 et 14 octobre, Conakry, Republic of Guinea. Dan Coberman - [email protected] F.O. Licht's World Ethanol Conference 3 au 6 novembre 2008, Le Meridien Montparnasse Hotel, Paris. [email protected] or phone +44 (0)20 7017 7500 12th African Oil, Gas & Minerals, Trade and Finance Conference and Exhibition 4 au 7 novembre 2008 à Malabo, Guinée équatoriale. www.ogtfafrica.com Salon International de l’Entreprise 5 au 14 décembre 2008, Yaoundé, Palais des Congrès. www.promote2008.org