Les Afriques n36

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BOURSE
Le journal de la finance africaine
Hebdomadaire
www.lesafriques.com
Une fin juin compliquée pour
les valeurs africaines.
Page 9
Méga introduction à la Bourse
de Casablanca.
Page 8
Fonds matières premières et
ressources naturelles.
Page 9
Fonds or et métaux précieux.
Page 9
La BRVM ouvre son pré listing compartiment.
Page 7
BANQUES, ASSURANCES
Le secteur bancaire sud-africain épinglé par un rapport
antitrust.
Page 6
Les banques italiennes reçoivent leurs consoeurs africaines à Rome.
Page 6
Un réseau de 110 banques
pour booster les échanges
Sud-Sud.
Page 8
PRODUITS DE BASE
Niger : enfin l’heure des richesses minières ?
Page 10
L’Algérie, gros importateur de
blé, a raté sa récolte 2008.
Page 11
ENTREPRISES ET MARCHÉS
Jet 4 You et TUI : zones d’ombre autour d’une transaction.
Page 12
Le textile tunisien résiste aux
assauts chinois.
Page 14
Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar o
36 : 3 au 9 juillet 2008
Les Chinois sud-africains
veulent être Noirs
« Ces gens avaient, pendant l’Apartheid, reclamé le statut de “Blancs honoraires”. A présent, ils réclament celui
de Noirs. C’est tout simplement incroyable ! », accuse
Kganare Lefoka, porte parole de la National African
Federated Chamber of Commerce. Au lendemain
d’un arrêt rendu fin juin par la Cour d’appel de
Johannesburg, donnant aux Sud-Africains d’origine
chinoise le statut de Noirs, ou celui, plus large, de
membres des « communautés historiquement défa-
vorisées », de nombreuses voix s’élèvent pour contester cette classification, notamment dans la communauté des hommes d’affaires noirs. Dans un récent
débat radiodiffusé, le porte parole de la Nafcoc a
declaré que l’arrêt de la Cour d’appel « sapait à la
base » le processus d’intégration économique et de
responsabilisation des Noirs.
Lire en page 19
Quand une grande
indigestion provoque
une grande famine
ECONOMIE
Côte d’Ivoire : l’heure du
grand nettoyage aurait-elle
sonné ?
Page 13
L’enclavement entrave le commerce et freine la croissance.
Page 14
Les capitaux privés stimulent
la croissance africaine.
N
Terrible contraste sur une plage des Canaries.
Mouvement de protestation anti-chinois.
UA : gros tracas
zimbabwéen à
Charm-El-Cheikh
En 2007, les subventions accordées aux agriculteurs des pays industrialisés se sont élevées à 258
milliards de dollars. Malgré son ampleur, ce
montant est le plus bas depuis 1986. Les cours
mondiaux étant plus élevés, le montant du soutien a diminué. C’est dire les enjeux de la prochaine réforme de la PAC, prévue en 2013. En
vue de cette échéance, un rapport d’information, déposé par un groupe de députés français
sous la houlette d’Hervé Gaymard, bouscule le
consensus malthusien à propos de la théorie de
Lire en page 10
l’avantage comparatif.
Sans le Zimbabwe et son « second tour » sans opposition, sans
le climat de guerre entre l’Erythrée et Djibouti et sans la persistance de la crise du Darfour et ses retombées sur les relations soudano-tchadiennes, le sommet de l’Union africaine de
Charm-El-Cheikh n’aurait eu à aborder que des questions
presque consensuelles. L’ordre du jour est la « réalisation des
Objectifs du millénaire de développement (OMD) : la problématique de l’eau et de l’assainissement », ainsi que la question de
la « paix et la sécurité en Afrique ».
Mais même l’Union africaine ne peut ignorer l’actualité.
Le Zimbabwe est le sujet qui gêne, les Occidentaux sommant en quelque sorte les Africains de démontrer leur crédibilité.
Lire en page 3
Page 15
L’Afrique tire les bénéfices
d’une meilleure gouvernance.
Page 15
Réponses aux interrogations qui
se posent sur le climat des affaires en Algérie.
Page 17
Pays musulmans : 1,2 trillion de
dollars pour les infrastructures.
Page 15
La CEMAC réaffirme le principe du passeport unique en
2010.
Page 20
POLITIQUE
Le gel de la banque Melli
gêne l’Iran, pas son programme nucléaire.
Page 23
Le Cameroun critique la
Banque mondiale
Louis Paul Motaze, ministre camerounais de l’Economie, a émis des critiques sévères sur le mode d’intervention de la Banque mondiale, qui
affecte, selon lui, l’essentiel des sommes allouées au paiement de consultants, souvent étrangers, plutôt qu’à la
réalisation de projets concrets.
« D’abord, le niveau actuel du porte-
feuille de la Banque mondiale au
Cameroun correspond-il véritablement
à la dimension économique du pays, à
son potentiel et à ses besoins réels ? Il ne
me semble pas que ce soit le cas », a-t-il
également exprimé devant les responsables de la Banque mondiale présents
lors de la revue du portefeuille.
Maroc : le groupe Saham
rêve de leadership dans
l’assurance
Lire en page 20
Interview : « L’Algérie va
devenir une position très
forte du groupe Lafarge »
Bruno Lafont, PDG du groupe Lafarge,
développe pour Les Afriques la stratégie
de son groupe en Algérie, en passe de
lancer la construction d’une nouvelle
cimenterie après une série d’acquisiLire en page 16
tions dans la filière.
Moulay Hafid Elalamy.
Le processus de refondation du secteur marocain des assurances entre dans une nouvelle
phase avec la montée en force du groupe
Saham, présidé par Moulay Hafid Elalamy et,
désormais, troisième opérateur du secteur
avec l’hypothèse de plus en plus évoquée
d’une entrée en force dans le tour de table du
Groupe Banque Populaire. Révélé par l’affaire
du cabinet de courtage Agma, qui avait créé
à l’époque un chamboulement sans précédent dans les milieux financiers, cet homme
d’affaires, aujourd’hui président de la
Confédération générale des entrepreneurs du
Maroc, peut se targuer d’avoir construit un
empire financier en quelques années avec peu
de fonds propres. Expert en acquisitions, le
fin stratège sait quand il faut nouer ou
dénouer des alliances.
Lire en page 5
Afrique CFA 1500 FCFA. - Belgique 1,9 a... - Luxembourg 1,9 a. - Maroc 15 DH. - France 1,9 a. - Suisse CHF 3,80. - Tunisie 2,3 DT - Canada 3,3 $ CAD.
2
AFRIQUE
DU SUD
Kermas acheterera Mogale
La compagnie Kermas Ltd.,
le deuxième plus grand producteur mondial de ferrochrome, va acquérir la totalité de son rival Mogale
Alloys, après l’accord de la
société PGR 17 Investments
de céder ses 56,2% de parts.
Le montant de la transaction
est estimé à 1,86 milliard de
rands (233 millions $). Ce
qui donne à Mogale une
valeur de 3,3 milliards de
rands. « C’est moins coûteux
d’édifier une nouvelle usine
que d’en acheter une qui
existe déjà, mais nous ne pouvons en construire dans les
cinq prochaines années », a
affirmé le président de
Kermas, commentant l’achat
de Mogale.
Le titre boursier d’Aflease
Gold en hausse
La valeur de l’action de
la compagnie Aflease Gold
Ltd. d’exploration aurifère a
atteint son plus haut niveau
depuis plus de 9 mois suite à
l’annonce d’une prochaine
réouverture de sa mine du
Sud Nigel. Le titre d’Aflease
a gagné 9,5%, atteignant
2,30 rands, soit une capitalisation estimée à 1,2 milliard
de rands (150 millions $) de
la compagnie.
L’inflation atteint 10,8%
Avec un taux de 10,8% en
mai, contre 10,4% en avril,
l’inflation a atteint son plus
haut niveau en 5 ans. La
hausse des prix à la consommation s’est élevée à 6%. La
Banque centrale s’attend à
ce que l’inflation dépasse les
objectifs durant les deux
prochaines années, en raison de la hausse des prix du
pétrole et de l’augmentation
de 27,5% des tarifs de l’électricité.
Mercedes veut vendre 18 milliards de rands d’obligations
pour refinancer sa dette
Mercedes-Benz Afrique du
Sud prépare l’émission
d’obligations pour un montant de 18 milliards de rands
(2,2 milliards $). Les capitaux qui seront collectés serviront au refinancement de
la dette et à l’extension de
ses activités. La compagnie
détient les droits de franchise
pour l’importation, l’assemblage et la distribution
des véhicules MercedesBenz, Smart et Mitsubishi.
Panne subite de six générateurs d’Eskom
Six générateurs de la plus
importante centrale électrique d’Eskom sont tombés en
panne dans la journée du 24
juin. Quatre machines ont été
remises en marche et synchronisées avec le réseau,
alors que les deux autres sont
encore en réparation.
ALGÉRIE
18,6 milliards $ d’excédent
commercial en 5 mois
Durant les 5 premiers mois de
2008, le pays a exporté pour
32,8 milliards $ (mds $) et
importé pour 14,2 mds $, soit
un excédent commercial de
18,60 mds $ (+40,92% par
rapport à la même période de
l’année dernière), selon les
récentes statistiques du CNIS.
Les exportations sont en
hausse de 36,67% par rapport
aux 5 premiers mois de 2007,
et les importations également
CONDENSÉ
en hausse de 31,48%. Les
exportations d’hydrocarbures
représentent 97,87% du total.
4,04 milliards de biens d’équipements importés
Sur 14,2 milliards $ d’importations de janvier à mai
2008, les biens d’équipements industriels représentent 5,60 mds $, contre 4,04
mds $ pour la même période
de 2007. Les demi-produits
viennent en 2e position avec
3,31 mds $, suivis des groupes alimentation (2,95 mds
$), des biens de consommation (1,58 md $) et des produits bruts avec 538 millions
$, ainsi que du groupe énergie et lubrifiants avec 148
millions $.
50 milliards $ de promesses
d’investissements émiratis
Le montant des investissements émiratis atteindra 50
milliards $ entre 2006 et 2010,
a annoncé le ministre émirati
de l'Economie, Soltan elMansour, en visite à Alger.
Ces projets d'investissements
concernent les industries,
les services, l'agriculture et
l'énergie. Si certains de ces
projets sont en cours de réalisation, l’essentiel n’en est
qu’au stade des intentions, ce
qui devrait réduire considérablement le montant annoncé.
Succès de l’emprunt obligataire de Sonelgaz
Quinze jours après le lancement de l’emprunt obligataire grand public, Sonelgaz
a enregistré un taux de souscription « des plus appréciables », selon Abdelkader
Choual, directeur exécutif
des finances et de la comptabilité du groupe. Comme
pour le 1er emprunt grand
public de 2005, les échéances
de celui-là pourraient être
raccourcies en raison du succès de l’émission. Réparti
en 5 millions d’obligations
ordinaires d’une valeur
nominale de 5000 DA l’unité,
le montant de l’emprunt
pourrait être porté à 30 milliards DA. Le taux de rendement évolue de 3,75% à
6,5% de la 1ère à la 6e année.
Les intérêts sont annuels,
payables à la date de jouissance de chaque année pendant six ans, à partir du
1er juin 2009.
Le Maroc, 1er partenaire commercial africain de l’Algérie
Le Maroc demeure le premier
partenaire commercial de
l'Algérie en Afrique, selon
Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires
maghrébines et africaines. Le
montant des échanges commerciaux entres les deux pays
est estimé à 570 millions $ en
2007, malgré la fermeture
des frontières terrestres. En
matière de circulation des
personnes, le royaume chérifien arrive en 2e position après
la Tunisie, avec 550 000
Algériens qui ont visité ce
pays l'année dernière, contre
45 000 Marocains qui séjournent de façon régulière en
Algérie.
BÉNIN
200 000 touristes et 26 milliards de FCFA de recettes en
2007
Environ 200 000 touristes
ont visité le pays en 2007
en provenance d’Europe,
d’Asie, d’Amérique et du
continent africain. Le niveau
des recettes a atteint 26 milliards de FCFA.
BOTSWANA
La centrale de Mmamabula
ne sera pas réalisée à temps
Les compagnies International
Power Plc (IPP) et CIC
Energy Corp. examinent des
schémas alternatifs pour la
centrale électrique de 2400
MW de Mmamabula, le projet ne pouvant être réalisé à
temps en raison de l’indisponibilité de certains équipements sur le marché international. La centrale, dont le
coût est estimé à 9,5 milliards $, devait fournir de
l’électricité à l’Afrique du
Sud, en proie à une grave
pénurie d’énergie électrique.
L’annonce de ce retard a
affecté l’action de CIC qui a
perdu 39% de sa valeur en
chutant à 4$ au marché de
Tonronto. L’action d’IPP a
également enregistré une
baisse de 1 pence pour atteindre 423,75 pences sur le marché londonien.
BURKINA-FASO
Objectif de 150 milliards de
FCFA de recettes annuelles
dans le secteur aurifère
Le gouvernement projette
d’atteindre des recettes
annuelles de 150 milliards de
FCFA dans la production
d’or, à compter de 2015. Selon
le ministre des Mines, des
Carrières et de l’Energie, l’activité d’exploitation des
mines d’or enregistre un
« boom ». Des mines d’or
inaugurées dans 4 localités
rapportent déjà 35 milliards
de FCFA à l’Etat, en attendant
l’inauguration d’autres sites
de production durant les
années à venir. Après le coton,
l’or est le 2e produit d’exportation du pays.
CAMEROUN
Objectif de transformer
localement la moitié de la
production du cacao et du
café
Le pays a décidé de transformer localement 50% de sa
production totale de cacao et
de café à l’horizon 2015,
a déclaré le ministre de
l’Industrie. Le but est d’apporter « une valeur ajoutée au
cacao et au café » qui occupent une place importante
dans la production du pays.
Actuellement, 16% de la production cacaoyère (180 000
tonnes) et seulement 5% des
60 000 tonnes de café sont
transformées localement.
Restructuration de la filière
textile et coton
Le ministre de l’Industrie
Badel Ndanga Ndinga a indiqué que la relance de la filière
textile fait partie des projets
prioritaires dans le cadre de la
stratégie de développement
industrielle basée sur la
transformation des matières
premières locales. Le redéploiement en cours vise la
transformation de 40% de la
production locale à l’horizon 2015. Troisième branche
industrielle du pays, la filière
textile-coton représente 10%
de la production totale, et
génère plus de 10 000 emplois
directs et indirects.
Les effets négatifs sur l’emploi
Près de 1300 emplois ont été
perdus dans l’industrie en
2007 en raison du poids de la
fiscalité sur les opérateurs privés, du défaut d’infrastructures, des coûts élevés de facteurs de production ainsi que
de l’impact négatif du manque d’énergie électrique. Le
nombre d’emplois dans le
secteur de l’industrie est passé
de 18 926 personnes en 2006
à 17 655 personnes en 2007,
soit un recul de 6,72%. Le secteur alimentaire, -27,77%, a
été particulièrement affecté.
Le Syndicat des industriels
dénonce le Ministère de l’environnement
Le Syndicat des industriels du
Cameroun (Syndustricam)
conteste les tarifs pratiqués
par le Ministère de l’environnement et de la protection de
la nature pour les audits environnementaux. Le syndicat
a décidé de « rencontrer le
Ministre de l’industrie, des
mines et du développement
technologique pour solliciter
son intervention auprès du
ministère en charge de l’environnement dans le but de
trouver une solution au problème de coût des audits environnementaux », a indiqué
Charles Metouck, président
de Syndustricam.
22 milliards de FCFA pour
financer les licenciements à
la Camair
Le licenciement des 882
employés de la Cameroon
Airlines (Camair), dont la
liquidation a été prononcée le
31 mai dernier, coûtera 22
milliards de FCFA, selon le
cabinet Beloko & Partners
qui annonce le paiement des
salaires d’avril et mai 2008.
Les dettes de la défunte compagnie aérienne sont estimées
à 100 milliards de FCFA,
notamment vis-à-vis de
l’Agence internationale du
transport aérien (IATA), qui
lui a retiré son certificat de
transport le 23 mai dernier.
La Banque mondiale dénonce
la lenteur de la consommation des crédits
Sur les 433,7 millions $ accordés en 2008 par la Banque
mondiale pour le financement de 12 projets, 331,7 millions $ restent à décaisser, soit
59,2%, selon la revue du
Programme de la Banque
mondiale au Cameroun.
Les domaines qui ont le
plus consommé les budgets
alloués sont : le partenariat
public/privé (76,6%), la
modernisation des systèmes
de paiement (73,5%), le
chemin de fer (87%), les
infrastructures de Douala
(54%) et le développement
participatif (71%). Les projets relevant du développement urbain et de l’eau, de la
facilitation du transport et
du transit enregistrent un
taux de décaissement de
0%. La BM attribue à ces
lenteurs de consommation
des budgets à des « goulots
d’étranglement entravant la
mise en vigueur des projets »
et à la « faiblesse de la gestion
financière et dans la passation
des marchés ».
EGYPTE
Les effets négatifs de la
hausse des matériaux de
construction
Le président de l’Union égyptienne de la construction,
Ahmad Al-Sayed, a dévoilé
que 21 000 entrepreneurs
avaient suspendu leurs activités au cours de l’année dernière en raison de la hausse
des prix des matériaux de
construction. Le nombre
d’entrepreneurs enregistrés
auprès de l’Union est passé de
29 000 à 8000 seulement.
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
Le taux de chômage baisse à
8%
Le taux de chômage a atteint
8% cette année, contre 12% à
l’arrivée de l’actuel gouvernement, selon le journal public
Al-Ahram. La croissance économique a atteint 7,5% au
dernier semestre, comparée
aux 5,1% pour la même
période de l’année dernière,
selon la même source. Le PNB
devrait atteindre, pour la première fois, la barre des 187,4
milliards LE au cours de l’année fiscale qui débute le 1er
juillet. Quant aux réserves en
devises, elles sont de 33,8 milliards $.
Nile Cotton s’est acquitté de
la totalité de sa dette envers
Misr Bank
Nile Cotton Ginning a
annoncé avoir complètement
payé sa dette à Misr Bank,
évaluée à 205,9 millions LE.
La dernière tranche de 85
millions LE a été versée
récemment, après que la banque a consenti un rabattement sur les intérêts cumulés
estimés à 120 millions LE.
L’inflation dépasse 21%
Le taux d’inflation dépasse le
seuil de 21%, son plus haut
niveau depuis 19 ans.
Notation en baisse
Le cabinet de notation,
Moody’s Investor Service a
revu à la baisse le classement
de l’Egypte en matière
de capacité d’endettement
public, le faisant passer de
« stable » à « négatif » en raison d’une inflation hors
contrôle et des rapports déficit budgétaire/revenus et
dette publique/revenus des
plus élevés parmi les pays du
même classement BA.
Contrôle du marché financier
Le Parlement égyptien a
décidé d’élaborer un nouveau
projet de loi impliquant la
création d’un nouvel organisme de supervision financière chargé du financement
immobilier, de l’assurance et
de l’investissement, pour remplacer l’Organisme du marché financier. Objectif : scinder en plusieurs organismes
la surveillance du système
monétaire et répondre à l’extension de leurs activités.
Officiellement, 22 000 étrangers sont autorisés à travailler au pays
Le nombre officiel d’étrangers autorisés à travailler est
de 22 000, alors que ce chiffre
est de loin plus important. Le
Ministère de la main-d’œuvre
a donc décidé d’élaborer un
Editeur : Editions Financières du
Sud Eurl, 11 rue de Bassano – F75116 Paris. Gérant : Koly Keita.
Filiale à 100% de Les Afriques
Edition et Communication SA.
Genève. Administrateurs :
Abderrazzak Sitail (Président),
Michel Juvet, François-Eric
Perquel, Dominique Flaux (Adm.
délégué, directeur de la publication). Comité des Fondateurs :
Philippe Séchaud (Président).
Editeurs partenaires : Atlas
Publications (Maroc). Avenir
Communication (Sénégal).
Directeur de la rédaction et
rédacteur en chef Finance :
Adama Wade (Casablanca).
Rédacteur en chef Economie et
politique : Ihsane El Kadi
(Alger). Rédacteur en chef
Gestion publique et coopération :
Chérif Elvalide Seye (Dakar).
Rédaction : Louis S. Amédé
nouveau système pour
imposer de nouvelles règles
contrôlant l’afflux de la maind’œuvre étrangère dans le
pays.
Soumissions clôturée pour
la Banque du Caire
Cinq banques ont soumissionné pour l’achat de
67% des parts de la Banque
du Caire. Il s’agit de la
banque britannique Standard
Chartered, de Samba Financial
Group (Arabie saoudite), de
National Bank of Greece, de
Dubai Mashreqbank (Emirats
arabes unis) et d’un consortium constitué d’une banque
saoudienne, Arab National
Bank, et d’une banque jordanienne, Arab Bank Group. Le
prix de la cession demandé
par l’Etat propriétaire est de
2,5 milliards $.
GUINÉE-BISSAU
Total menace de se retirer si
les prix du carburant n’augmentent pas
Total menace de se retirer du
pays si le gouvernement
continue de refuser l’augmentation du prix du carburant à la pompe. « La GuinéeBissau s’achemine vers une
grave crise de carburant dans
les prochaines semaines si le
gouvernement continue de
refuser une augmentation du
prix de l’essence. Aucune compagnie n’acceptera d’importer
du carburant à perte dans ce
pays », a déclaré Mamadu
Saliu Lamba, représentant de
Total et porte-parole de
l’Association des importateurs et distributeurs de carburant. Le litre d’essence
coûte 569 FCFA alors que
dans la plupart des pays de la
sous-région, dont le Sénégal,
il est vendu à 740 FCFA, selon
M. Lamba. Les autorités
redoutent qu’une nouvelle
hausse du prix du carburant
n’engendre des troubles.
KENYA
CMA prévient les courtiers
contre tout retard dans le
paiement des gains
L’Autorité du marché des
capitaux (CMA) et la Banque
centrale (BCK) ont prévenu
les courtiers contre tout
retard de paiement des gains
aux investisseurs ayant souscrit à l’offre publique de
vente (OPV) de la compagnie
Safaricom. Les investisseurs
pourront toucher des chèques
d’une valeur atteignant
10 000 shillings à la Citibank,
Equity, la National Bank et la
Post Bank. La réaction de
CMA et de la BCK intervient
à la suite de rumeurs faisant
(Abidjan), Charles A. Bambara
(Londres), Mohamed Baba Fall
(Casablanca), Said Djaafer
(Alger), Amadou Fall (Dakar),
Daikha Dridi (Le Caire).
Ont également participé à ce
numéro : John Kaninda
(Johannesburg), Lazhar Djeziri
(Alger), Walid Kéfi (Tunis), Aliou
Diongue (Dakar), Mamadou
Lamine Diatta (Dakar), Sana Harb
(Alger), François Bambou
(Yaoundé), Godefroid Ngamisata
(Kinshasa), Achille Mbog Pibasso
(Douala). Avec le concours d’Alain
Le Noir, Secrétaire exécutif de
Club des dirigeants des banque et
établissements de crédit d’Afrique,
d’African Investor - AI40
(Londres), de S&P (Paris) et de
CommodAfrica (Paris).
Abonnements : Les Afriques, 19
rue de Veyrier, CH-1227
Carouge Genève. Tél : +41 22
301 96 15. Fax : +41 22 301 96 10.
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état de conditions imposées
par certains agents de change
pour le remboursement des
investisseurs.
Réduire la durée du dédouanement
L’Autorité kenyane des revenus
(KRA) et l’Autorité du port du
Kenya (KPA) travaillent sur un
programme permettant la
réduction à 24 heures du traitement des marchandises transitant par les ports du pays. Le
commissaire de la KRA estime
que la durée de 4 jours pour
faire sortir la marchandise du
port de Mombasa est trop longue et trop côuteuse pour les
opérateurs économiques. Le
gouvernement prévoit d’introduire un système électronique de contrôle des cargos
et des conteneurs pour
réduire les délais.
La KPLC sera scindée en
filiales indépendantes
La compagnie publique
d’électricité Kenya Power
and Lighting Company
(KPLC) sera restructurée, a
annoncé le ministre de
l’Energie Kiraitu Murungi.
La séparation interviendra
entre la production et le
transport de l’électricité, à
travers la création d’une
nouvelle entité pour le transport, alors que l’actuelle
entreprise, qui devra être
détenue en majorité par des
privés, s’occupera de la distribution.
Les ressources marines ne
sont pas suffisamment
exploitées
Le ministre du Développement
de la pêche, Paul Otuoma,
estime que les ressources
halieutiques du pays ne sont
pas suffisamment exploitées.
« Nous n’avons pas investi
dans la pêche en eau profonde,
alors que les compagnies étrangères exploitent ce créneau et
engrangent d’importants profits », a-t-il déclaré lors d’une
rencontre consacrée à la Zone
économique exclusive (EEZ)
de l’océan Indien.
L’Association des industries
manufacturières critique le
budget
L’Association des manufacturiers (KAM) estime que le
budget de l’Etat n’a pas pris
en charge les problèmes qui
affectent cette industrie,
notamment la hausse des prix
du carburant. Cette hausse
ayant conduit à celle des prix
des produits et causé un
manque à gagner aux industriels. La KAM invite le gouvernement à trouver une
issue à cette situation et à
prendre des mesures imméMaquette : Jérémie Flaux.
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Corrections : Xavier Michel.
Imprimé en France : Imprimerie
Nouvelle, 93, avenue Denis Papin 45800 - Saint Jean de Braye.
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Dépôt légal : Juin 2008
© Reproduction interdite sans
l’accord écrit de l’éditeur
Petites réjouissances et gros
tracas à Charm-El-Cheikh
La crise au pays de Mugabe a pesé sur le sommet de l’Union africaine, hébergé par l’Egypte à CharmEl-Cheikh. Solution à la Kenyane ? Heureusement que l’Afrique a également traité d’autres sujets…
Par Said Djaafer, Alger
S'il n'y avait le Zimbabwe et son « second
tour » sans opposition, le climat de guerre
entre l’Erythrée et Djibouti, la persistance
de la crise du Darfour et ses retombées sur
les relations soudano-tchadiennes, le
Mettre fin à une anomalie
arabe où le tropisme
occidental empêche de
voir ce qui se passe sur
le continent africain.
sommet de l’Union africaine de Charm El
Cheikh n’aurait eu à aborder que des
questions presque « neutres » ou consensuelles. L’ordre du jour est la « réalisation
des Objectifs du millénaire de développement (OMD) : la problématique de l’eau et
de l’assainissement », ainsi que la question
de la « paix et la sécurité en Afrique ». Sauf
que même l’Union africaine ne peut ignorer le réel.
Le Zimbabwe est le sujet qui gêne, les
Occidentaux sommant en quelque sorte
l’Union africaine de montrer sa crédibilité. Mais l’exigence est aussi africaine.
Plus de 150 associations et organisations
de la société civile africaine regroupées
au sein du Centre pour la participation
des citoyens à l'UA (CCP-AU) ont exigé
de l’Union africaine une réaction ferme
et sans ambiguïté sur le Zimbabwe.
Robert Mugabe, « l’élu », pourrait pourtant bien être du sommet. L’Afrique, divisée, hésitante – une bonne partie des chefs
d’Etat présents sont inaptes à donner des
leçons de probité électorale – va donc faire
avec et épouser le grand écart sud-africain.
3
ACTUALITÉ
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
Vendredi, au Conseil de sécurité, l’Afrique
du Sud, soutenue par la Russie et la Chine,
a empêché l’adoption d’un texte préparé
par la Grande-Bretagne – quelle mauvaise
idée qu’il soit rédigé par un pays largement
suspecté en Afrique de n’être animé que
par un souci revanchard pour les fermiers
blancs nationalisés ! – déclarant « illégitime » et « sans crédibilité » le résultat de la
présidentielle. Pretoria a concédé néanmoins que les « conditions d'une élection
libre et équitable n'étaient pas réunies ».
Problématique solution Kenyane
Durant les réunions préparatoires, l'ambassadeur sud-africain Dumisani Kumalo,
aura cultivé jusqu’au bout l’énorme ambiguïté sud-africaine et continentale. On
concède qu’un second tour correct n’est
pas possible, mais on ne va pas plus loin, au
nom de l’impératif de préserver à l’Union
africaine la possibilité d’agir. Pourtant, en
dépit de certaines prises de position africaines sévères à l’égard de Mugabe – Nelson
Mandela, jusque-là réservé, a pointé du
doigt la « tragique défaillance de la direction » du Zimbabwe – toutes les informations en provenance de Charm-El-Cheikh
convergent pour indiquer que le sommet
africain qui s’ouvre le 30 juin ne va pas trop
s’avancer sur le sujet. Dans le meilleur des
cas, il s’en tiendra à la démarche sud-africaine de « quiet diplomacy », fortement
dénoncée par l’opposition. Elle pose problème. Si l’Afrique du Sud n’a pas tort de
souligner que la certification des élections
n’est pas du domaine de compétence du
Conseil de sécurité, cela s’appliquerait difficilement pour l’UA. Depuis le 30 janvier
2007, une « Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance »
prévoit que l’Union africaine s’engage à
« promouvoir la tenue régulière d’élections
transparentes, libres et justes afin d’institutionnaliser une autorité et un gouvernement
légitimes ainsi que les changements démocratiques de gouvernement ».
Dans une affaire où sa crédibilité est en
jeu, l’Union africaine, selon des proches de
Jean Ping, président de la Commission de
l’Union africaine, s’est donné pour but
« d’éviter à tout prix une guerre civile ».
Jean Ping a évoqué la possibilité d’une
solution à la Kenyane.
Décodage simple : Robert Mugabe reste
président et on essayera de l’amener à
accepter un gouvernement d’union nationale avec Morgan Tvansgiraï comme
Premier ministre. Sur le papier, cela
coule de sens, puisque le MDC dispose
de la majorité au Parlement. Pourtant,
cette idée de Thabo Mbeki, qui devient
ainsi continentale, pose de sérieux problèmes de faisabilité.
L’Iran veut son sommet avec l’Afrique
A l’évidence, les responsables de l’UA
auraient aimé que l’on parle de choses plus
réjouissantes. Comme la proposition de
l’Egypte de redonner vie aux sommets
arabo-africains mis en veilleuse depuis des
années. La Libye a d’ailleurs proposé d'organiser à Syrte une réunion ministérielle sur la
coopération arabo-africaine qui sera suivie
d'un sommet. De quoi mettre fin à une anomalie arabe où le tropisme occidental des
grands détenteurs de pétrodollars les empêche de voir ce qui se passe sur le continent.
Quant à l’Iran, en délicatesse avec les
Occidentaux, il a dépêché son vice-ministre
des Affaires étrangères à Charm-El-Cheikh
avec un but clair : obtenir une date pour un
sommet Iran-Afrique, dont le principe avait
été accepté par Alpha Omar Konaré.
Ne rien dire,
c’est aussi
communiquer
Adama Wade,
Casablanca
Les banques dépensent des
millions de dollars pour parfaire leur image. Nous avons
vu l’écureuil du groupe
Caisse d’Epargne passer par
toutes les teintes et toutes les
postures pour fondre désormais dans un code couleur et
symboliser l’essor de l’institution. Dernièrement, le
Groupe Banque Populaire
(Maroc) a donné un coup de
jeune à son identité, sans
pourtant renoncer à son
cheval (assez distinctif dans
le vivier du monde rural,
majoritairement analphabète où cette institution collecte ses ressources à moindre coût). Entre temps, les
filiales de la Société Générale
en Afrique ont adopté
l’identité visuelle de leur
maison mère, curieusement,
au moment même où l’affaire Kerviel se révélait au
grand jour. Tous ces actes
manifestent de la nécessité
de communiquer.
Attention quand même à
croire qu’il ne faut communiquer que quand les choses
sont au beau fixe. Les gourous de la discipline estiment même que c’est au
moment des transitions qu’il
faut redoubler de vigilance,
informer le public et les partenaires. Pour l’avoir ignoré,
les acteurs de la fusion très
suivie entre la CBAO et
Attijari Sénégal sont obligés
aujourd’hui de jouer les
pompiers à leur corps défendant. Apparemment, le dernier conseil d’administration n’était pas totalement
hermétique (mais quelle
réunion d’administrateurs
peut l’être ?). Ainsi, selon les
informations, l’entité aurait
pris la décision de revoir à la
baisse sa participation dans
les grands chantiers, si chers
à la présidence sénégalaise.
L’engagement de départ de
45 milliards de FCFA tombe
à 25 milliards. Ceux qui ont
pris une telle décision – historique – comptaient sans
doute sur l’épaisseur des
murs pour la garder secrète.
Le lendemain même, le
ministre sénégalais des
Finances fait sa com publique en expliquant naturellement les raisons du non
bouclage du programme
financier des dits projets.
Depuis, l’affaire s’étale sur la
place publique. En somme,
une mauvaise entrée en
matière de la part des repreneurs de la CBAO qui
avaient besoin de toute la
sérénité requise pour créer le
plus grand groupe bancaire
de l’UEMOA.
Valeurs africaines
Barack Obama tance les dirigeants africains
Mandela, enfin retiré de la liste noire américaine
Beau cadeau d’anniversaire pour Nelson
Mandela qui fêtera ses 90 ans le 18 juillet prochain. Outre un méga concert prévu à Londres
et auquel prendra part Amy Winehouse, le grand
Madiba se verra aussi retiré de la liste noire américaine du terrorisme. « Aujourd’hui, les Etats-Unis ont enfin franchi une
nouvelle étape pour effacer cette grande honte qui déshonore ce
grand leader », s’est exclamé John Kerry. La loi adoptée par le
Sénat américain va être transmise à la Maison Blanche et
devrait être signée par le président Bush avant l’anniversaire de
Mandela. Notons que lors de son dernier passage aux USA, le
leader historique de l’ANC a dû user d’un coup de piston de
Condoleezza Rice pour obtenir le sésame.
Le candidat démocrate à la présidentielle
américaine Barack Obama a amèrement
reproché mercredi leur passivité aux pays africains face aux violences électorales commises
par des partisans du président zimbabwéen
sortant Robert Mugabe.
Le Zimbabwe « était autrefois le grenier de l'Afrique, et
Mugabe a commis des violences extraordinaires contre son propre peuple », a déclaré M. Obama à des journalistes à
Chicago. Selon lui, la communauté internationale « et en
particulier les autres pays africains, y compris l'Afrique du Sud
(...), doivent condamner beaucoup plus vigoureusement les
violences extraordinaires commises là-bas ». « Franchement, ils
ont gardé le silence pendant beaucoup trop longtemps, et permis à Mugabe de se livrer à ces discours anticolonialistes qui lui
servent à détourner l'attention de ses graves échecs en tant que
dirigeant », a-t-il ajouté.
Othman Benjelloun pour la création d’une
Académie pour les futurs banquiers
d’Afrique
Le président du groupe BMCE Bank, Othman
Benjelloun, a appelé récemment à Paris à la
création d'une Académie pour les futurs banquiers d'Afrique. S'exprimant lors d'une table ronde organisée
par l'Agence française de développement (AFD) et sa filiale
Proparco sous le thème « L'investissement privé, vecteur de
développement durable dans les pays du Sud », M. Benjelloun
a développé notamment les éléments de la stratégie que mène
son groupe sur le continent africain. La prise de participation
au capital du réseau Bank of Africa offre l'opportunité de mettre en oeuvre les modèles d'activités commerciales, financières
et de conseil qui furent développés avec succès au sein du
groupe au Maroc, ainsi que d'y instiller la dimension de développement durable, a-t-il dit.
lacrymogènes. Cette arrestation constitue un coup dur pour
le parti au pouvoir.
Mohamed Bacar cherche un point de
chute
Les autorités béninoises ont été discrètement
approchées par la France pour accueillir le président déchu de l'île comorienne d'Anjouan,
Mohamed Bacar, rapporte l’agence AFP.
Le président béninois Boni Yayi aurait indiqué
à l'ambassadeur de France à Cotonou la disposition de son pays
à accueillir Mohamed Bacar, dont la Cour d'appel de SaintDenis de la Réunion (France) a refusé mardi l'extradition
demandée par l'Union des Comores pour atteinte à l'autorité de
l'Etat et complicité d'homicide volontaire, de coups et blessures
volontaires, viols et détournements des deniers publics. Côté
béninois, on déclare à présent attendre la décision de la France
concernant le président déchu qui sera logé dans une villa non
loin de la présidence. En attendant, l’assignation à résidence de
l’ancien homme fort de l’Ile d’Anjouan se poursuit.
Issufo Sanha entendu par un juge d’instruction
Hama Amadou dans une mauvaise passe
L'ex-Premier ministre Hama Amadou,
poursuivi par la justice dans une affaire de
fonds publics, a été arrêté et écroué dans une
prison de haute sécurité dans l'ouest du pays,
ont annoncé jeudi soir plusieurs radios nigériennes. Koutoukalé est une prison de haute
sécurité près de Tillabéri (ouest), à une centaine de km de la
capitale. Selon la radio privée Dounia, M. Amadou a été
transféré après avoir été auditionné par la Haute cour de justice, une juridiction créée au sein du Parlement. Peu après
son arrestation, des échauffourées ont opposé ses partisans
aux forces de l'ordre qui les ont dispersés à coup de grenades
Le ministre bissau-guinéen des Finances,
Issufo Sanha, a été entendu jeudi à Bissau par
un juge d'instruction, dans le cadre de l'enquête sur la vente de 3000 tonnes de gasoil
récemment offertes par le Japon à la GuinéeBissau, rapporte l'Agence de presse africaine.
M. Sanha a été entendu par la justice dans le
cadre de l'enquête sur la commercialisation du gasoil japonais,
octroyé à une entreprise locale qui n'évolue pas dans le secteur
du pétrole, a déclaré une source judiciaire. La justice demande
au ministre des Finances de retirer à l'entrepreneur l'autorisation de vente dans la mesure où la passation de ce marché ne
s'est pas faite dans la transparence, a indiqué la même source.
4
diates pour bannir les produits contrefaits, autre source
de manque à gagner pour
l’industrie manufacturière
locale.
« Les commerçants exploitent les consommateurs »
Le ministre des Finances
Amos Kimunya considère
que les commerçants exploitent les consommateurs,
même après une baisse de
taxes sur les produits de première nécessité. Une baisse
des prix enregistrée pendant
quelques semaines a été vite
rattrapée par une hausse
imposée par les négociants.
Le ministre dit attendre une
baisse des prix, sinon les fournisseurs devraient faire face à
des mesures « très dures » de
la part des autorités. Kimunya
a décidé de citer nommément
ceux qui participent à cette
flambée des prix.
Quatre autres entreprises en
lice pour acheter les supermarchés Uchumi
Quatre entreprises d’investissement ont été retenues dans
la phase de pré-qualification
de l’appel d’offres (AO) pour
la vente des supermarchés
Uchumi, en plus des quatre
compagnies de la vente au
détail sélectionnées antérieurement. La seconde phase de
l’AO inclut les offres techniques et financières. Les candidats doivent avoir des capacités de financement entre 200
et 800 millions Sh, et d’importantes capacités de management.
La société de sucre Mumias
accepte les conditions de
l’autorité de l’environnement
La compagnie Mumias Sugar
a accepté les 14 conditions de
l’Autorité nationale de management de l’environnement
(Nema) imposées pour la
construction de l’usine de
Tana River District. Nema va
donc délivrer une licence
pour cet investissement de 24
milliards de shillings.
Vers la formation d’ensembles industriels
Le gouvernement encourage
les petites sociétés d’un
même secteur à constituer de
grands ensembles industriels
pour renforcer leurs bases
financières.
Les tour-opérateurs signent
des conventions avec les
hôtels
Plusieurs tour-opérateurs
internationaux ont signé des
contrats avec les hôtels du
pays. Sun & Sand Hotel,
à Kilifi, et First Choice
Holidays, un tour operateur,
se sont accordés pour organiser le séjour de deux
semaines pour 200 touristes
durant le mois de juillet. Le
contrat signé récemment
porte sur une année (novembre 2008 à octobre 2009). Ce
contrat apportera plus de
60% du chiffre d’affaires de
l’hôtel qui a investi 500 millions Sh pour des opérations
de rénovation.
L’OpenSky avec les USA va
relancer le tourisme
Le secteur du tourisme
devrait engranger d’importants bénéfices avec la signature de l’accord OpenSky
avec les USA. Le gain de
temps que permettra cet
accord, puisque les escales
dans les aéroports européens
ne seront plus nécessaires, va
augmenter le nombre de tou-
CONDENSÉ
ristes américains, estime le
président de l’Aero-Club of
East Africa. Le nombre de
touristes américains a augmenté ces deux dernières
années. En 2007, 101 095
touristes ont visité le pays,
soit 16% de plus qu’en 2006.
Les actionnaires de KCB
peuvent vendre leurs parts
en bourse
Les actionnaires de Banque
commerciale du Kenya
(KCB) qui ne veulent pas
percevoir leurs droits peuvent les vendre à la Bourse
des valeurs de Nairobi
(NSE). Le ratio de vente a été
fixé à un pour neuf, soit 25
Sh. Cette opération peut
atteindre un stock de 212
millions d’actions. C’est la
seconde fois que la banque a
recours à cette méthode
pour générer des capitaux,
après avoir récolté, en 2004,
2,45 milliards Sh, soit près
d’un milliard Sh de plus que
le montant ciblé.
Un marché ultra-moderne
de 220 millions Sh pour City
Park
La mairie de Nairobi prévoit
la construction d’un marché
ultramoderne destiné à City
Park, pour un montant de
220 millions Sh.
MAROC
90% du commerce extérieur
dans le cadre des ALE
Les échanges dans le cadre des
Accords de libre-échange
(ALE) constituent 90% du
commerce extérieur, dont
une grande partie avec
l’Union européenne.
Hausse des tarifs de la traversée avec l’Espagne
La hausse des prix des carburants s’est traduite par une
augmentation des tarifs des
billets de transport maritime
avec la péninsule ibérique,
après une stabilité ces deux
dernières années. Néanmoins,
le ministre des Transports
prévoit une baisse des prix en
raison de la concurrence
induite par la libéralisation
du secteur du transport maritime et l’entrée en service du
port passager TangerMed.
Suspension des vols directs
entre Las Palmas, Agadir et
Dakhla
L’unique liaison reliant Las
Palmas à Agadir, que desservait la compagnie aérienne
Topfly, a été supprimée
depuis deux semaines. La
compagnie, détenue par des
investisseurs catalans, a également supprimé la ligne
reliant Las Palmas et Dakhla
et maintenu en revanche
les vols sur l’aéroport de
Laâyoune, que dessert également la compagnie régionale
Binter Canarias. Des responsables des Chambres de commerce canariennes et les
membres d’une délégation du
conseil préfectoral d’Agadir
ont appelé au rétablissement
de ces liaisons aériennes.
250 millions $ de la part de la
Banque mondiale
La Banque mondiale a
accordé deux prêts d’un
montant global de 250 millions $ destinés au financement de projets d’appui à la
réforme de l’administration
publique (100 millions $) et à
l’Office national de l’électricité (150 millions $). C’est la
troisième fois que le programme d’appui à la réforme
de l’administration publique
bénéficie d’un concours
financier. Les deux précédents, accordés en 2004 et
2006, étaient respectivement
de 100 et 120 millions $. Le
crédit accordé à l’ONE est
destiné au renforcement de
l’infrastructure de transport
et de distribution de l’électricité, pour assurer des fournitures en électricité ininterrompues et de haute qualité.
Un chiffre d’affaires de 30
milliards Dh pour les télécommunications en 2007
Le secteur des télécommunications a enregistré un chiffre d’affaires de 30 milliards
Dh en 2007. Il participe
ainsi à hauteur de 7% du
produit intérieur brut (PIB)
et devrait atteindre 10% à
l’horizon 2012, selon les
chiffres de l’Agence marocaine de réglementation des
télécommunications (ANRT).
Quelque 37 000 emplois
directs et 120 000 indirects
ont été générés dans ce secteur qui représente la moitié
des investissements directs
étrangers réalisés au Maroc
depuis 2003.
La RAM reliera le Nigeria
huit fois par semaine
En vertu d'un accord conclu
récemment, la compagnie
Royal Air Maroc (RAM)
pourra désormais desservir
le Nigeria à raison de huit
vols par semaine à destination de ce pays. La RAM est
autorisée à exploiter les villes
de Kano et Lagos à raison
de quatre fréquences par
semaine pour chaque ville,
avec la possibilité de combiner Lagos et Kano à raison
de deux fréquences par
semaine. L’exploitation de
fréquences sur Abuja est également prévue dans l’accord.
Cela porte à dix-sept le
nombre de liaisons directes
vers l’Afrique.
Les tour-opérateurs français
prévoient une baisse de la
destination marocaine
Selon le Cercle d’études des
tour-opérateurs (CETO), une
association qui regroupe près
de 70 grands tour-opérateurs
français, la destination touristique marocaine est appelée à
baisser de 8,9%. Les destinations concurrentes sont la
Tunisie, qui a progressé de
0,4% avec 178 379 voyages,
et l’Egypte qui enregistre
une croissance de 23%, soit
150 000 voyages à forfait. L’Ile
Maurice est en hausse de
22,3%, et le Sénégal en baisse
de 10,8%.
Augmentation des abonnés
au téléphone fixe en 2007
Selon le rapport 2007 de
l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), le nombre
des abonnés à la téléphonie
fixe est de 2 393 767 en 2007,
contre 1 266 119 abonnés en
2006, soit une hausse de 8%.
Cette hausse est due essentiellement à l’introduction sur le
marché de la téléphonie fixe
de mobilité restreinte qui
compte, à elle seule, 1 155 036
abonnés. Le taux de pénétration passe ainsi de 4,24% en
2006 à 7,85% en 2007. Le
nombre d’abonnés Internet
bas débit, toutes options
confondues, est passé de 7862
en 2006 à quelque 47 968 à fin
2007. Cependant, même avec
une augmentation de 21,9%,
le nombre d’abonnés à
l’ADSL est en retrait par rapport au résultat de 57,6% réalisé en 2006.
ILE MAURICE
La Banque centrale maintient son taux d’intérêt
directeur à 8%
Après trois baisses successives
depuis le début de l’année, la
Banque centrale a décidé de
garder inchangé son taux
d’intérêt directeur à 8%, en
raison des risques que pourrait faire peser une autre
diminution sur la croissance
économique.
NIGER
12 milliards de FCFA pour le
développement des transports
La Banque mondiale (BM) a
accordé 12 milliards de FCFA
pour le financement d’un
projet d’appui au programme
sectoriel des transports pour
les quatre prochaines années.
Le projet, qui s’intègre dans la
stratégie de développement
du secteur des transports,
permettra le bitumage d’une
partie du réseau routier
national, et le renforcement
du cadre institutionnel de la
gestion des infrastructures
routières.
NIGERIA
Les fluctuations de la bourse
seront contenues
Après des gains considérables
enregistrés l’année dernière
en raison des bénéfices des
entreprises et la perspective
d’une bonne croissance économique, la Bourse des
valeurs a baissé de 10,5%
dans la courte période allant
du 19 mai au 6 juin 2008.
Cette baisse est attribuée à la
spéculation, mais également
au « pessimisme des investisseurs ». C’est ce qui a amené le
gouvernement et l’autorité de
régulation de l’activité boursière à prendre « toutes le
mesures nécessaires pour préserver ces gains ».
La nécessaire réhabilitation
des chemins de fer
Pour la bonne conduite de la
réforme du secteur du transport routier, le gouvernement
fédéral est appelé à mener en
parallèle une politique de
réhabilitation des chemins de
fer pour réduire la pression
sur les routes. C’est l’une des
principales recommandations
qui ont été exprimées par
les participants à l’atelier
sur l’avenir du secteur des
transports, organisé par le
Ministère fédéral de tutelle
avec le soutien de la Banque
mondiale.
La BAD accorde un prêt de
85 millions $ pour un projet
routier
La Banque africaine de développement (BAD) a accordé
un prêt de 85 millions $ pour
aider au financement de la
réhabilitation d’une voie
express reliant l’île Victoria
avec la péninsule de Lekki à
Lagos. Le projet consiste en la
mise à niveau d’une voie existante de 49,5 km et en la
construction d’un linéaire
supplémentaire de 14 km, ce
qui permettra de décongestionner la circulation et d’assurer de meilleures conditions de sécurité routière.
628 milliards de nairas
seront investis dans le secteur énergétique
Le Conseil national économique a décidé d’allouer une
enveloppe de 628 milliards
de nairas, à partir des 1,2 trillion N d’excédent de recettes
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
pétrolières, pour des investissements dans le secteur de
l’électricité. Les 569 milliards
restant seront partagés entre
les Etats et les gouvernements
locaux. Le gouvernement
fédéral prévoit de détenir
51% de ces futurs projets,
contre 49% pour les Etats.
l’actuel directeur de la filiale
nigériane, Fred Nelson. Ce
dernier est accusé de faillir aux
conditions de sécurité au sein
de l’entreprise, et de favoriser
les travailleurs étrangers.
Chevron produit environ
350 000 barils par jour dans
les 32 champs du pays.
51 millions $ pour lutter
contre la désertification
Le gouvernement fédéral prévoit de dépenser 51 millions $
(environ 6 milliards de nairas) dans les six prochains
mois pour combattre la
désertification qui progresse
annuellement de 10 km, a
déclaré la ministre de
l’Environnement
Halima
Taiwo Alao. Le précédent programme de plantation de 50
millions d’arbres dans onze
Etats du nord du pays a
échoué puisque plus de 37
millions d’arbustes n’ont pas
survécu. Les 13 millions restant subissent régulièrement
des coupes illégales pour servir de bois de combustion.
SÉNÉGAL
La Chinoise CCECC se plaint
des longs délais de paiement
La compagnie chinoise
China Civil Engineering
Construction Corporation
(CCECC), qui a décroché le
contrat de 8,3 milliards $
pour la réhabilitation du système de transport ferroviaire,
se plaint des longs délais de
paiement. Alors que le
contrat, qui a été signé en
octobre 2006, prévoyait une
avance de 1,136 milliard $, la
compagnie chinoise n’a perçu
à ce jour que 250 millions $
(en mars 2007), affirme le
vice-président de CCECC qui
prévoit un ralentissement des
travaux si l’argent n’est pas
débloqué.
Conflit dans le secteur du
transporteur maritime
L’Association de navigation
(SAN) est entrée en conflit
avec l’Agence d’administration et de sécurité maritime
(NIMASA) en raison de la
réévaluation des taux de fret.
La SAN estime que l’Agence
facture plus que les 3% perçus par les compagnies de
navigation, expliquant également que la concurrence
conduit souvent les opérateurs à réduire leurs prix.
L’Agence est également accusée de fixer les taux « sans
consultation » avec les principaux concernés.
La production onshore de
Chevron s’est arrêtée après
une attaque rebelle
La compagnie Chevron a
annoncé que sa production
de pétrole en zone onshore,
estimée à 120 000 barils par
jour, a été arrêtée à la suite
d’une opération de sabotage
d’un pipeline menée par des
rebelles de la région du
Mouvement d’emancipation
du delta du Niger. La compagnie Royal Dutch Shell Plc a
également arrêté, le 19 juin
dernier, sa production dans le
champ de Bonga (190 000
b/j) en raison d’attaques similaires. Les deux compagnies
pétrolières n’ont pas indiqué
quand il leur sera possible de
reprendre leur production.
Grève chez Chevron
L’Union des travailleurs du
pétrole a déclenché une
grève chez Chevron Corp,
après l’échec des pourparlers. Dans une lettre adressée
à la direction de Chevron en
Californie, le syndicat a
demandé la suspension de
Recours au biocombustible
pour réduire le prix du pain
L’Institut de technologie alimentaire (ITA) et la SotibaSympafric (textile) ont signé
une convention de partenariat pour le développement et
la promotion de fours à pain
fonctionnant avec du biocombustible à base de biomasse. Cette technologie permettra de réduire de 50% les
coûts énergétiques et, par
conséquent, le prix du pain.
Le biocombustible sera fabriqué à base de briquette de
coques d’arachide.
La Banque mondiale accorde
80 millions $ pour le secteur
de l’énergie
La Banque mondiale a
approuvé un financement de
80 millions $ (40 milliards
FCFA) pour appuyer la mise
en valeur à long terme des
services de l’électricité et
la fourniture de produits
pétroliers. La Société nationale d’électricité (SENELEC) bénéficiera, dans le
cadre du projet, d’un programme lui permettant, d’ici
décembre 2009, d’équilibrer
ses comptes, et de parvenir à
un ratio de couverture de son
service de la dette conforme
aux standards.
SOUDAN
Les avions de Sudan Airways
cloués au sol après le crash
du 10 juin
L’Autorité de l’aviation civile
a interdit aux avions de Sudan
Airways de voler, après le
crash du 10 juin dernier d’un
Airbus A310 qui a coûté la vie
à 30 passagers au moins.
L’interdiction porte aussi bien
sur les vols domestiques que
sur les liaisons internationales. La compagnie aérienne
dispose d’un délai d’un mois
pour se conformer aux standards internationaux.
TUNISIE
Accord de partenariat avec la
France dans le textile et l’habillement
Un protocole d'accord dans
le secteur du textile habillement a été signé, en marge
de la 9e édition du salon
euro-méditerranéen « Texmed
2008 », par le président de la
Fédération nationale du textile (FENATEX), Abdelaziz
Dahmani, le président de
l'Union des industries textiles (UIT-France), Lucien
Deveaux, et le Co-président
de l'Union française de l'habillement (UFIH), Freddy
Marcy. Ce protocole est d’une
durée de trois ans.
Tunisiana va lancer la
recharge par débit de compte
bancaire
En partenariat avec les banques STB et BH, l’opérateur
privé de téléphonie mobile
Tunisiana va lancer, avant la
fin juin, un nouveau mode de
recharge téléphonique par
débit du compte bancaire. Ce
nouveau service vient compléter la recharge à travers les
distributeurs de billets de
banques (DAB), la recharge à
travers les terminaux de paiement électronique (TPE) par
l’émission des tickets de
recharge, et celle du compte
post-payé à un compte prépayé, ainsi que le service de
transfert de solde de compte à
compte (Tahwil).
Le résultat net part du
groupe Amen Bank en
hausse de 52,58% en 2007
Le résultat net part enregistré
par le groupe Amen Bank en
2007 est en hausse de 52,58%,
soit 30,717 millions DT,
contre 20,132 MDT en 2006.
Le produit net bancaire est
également en hausse de
16,96% sur la même période,
passant de 97,009 MDT à
113,460 MDT.
La 2e phase du nouveau
régime d’assurance maladie
(CNAM) dès juillet
Le démarrage de la deuxième
étape du nouveau régime
d'assurance maladie a été fixé
au 1er juillet 2008. Il s’agit de
l'ouverture totale au secteur
privé à travers l'élargissement de la liste des actes
médicaux, la prise en charge
des dépenses de soins lors
de l'hospitalisation dans les
établissements publics et
ceux conventionnés avec la
Caisse nationale d'assurance
maladie (CNAM), tels que
l'hôpital militaire, mais également les cliniques privées,
avec une liste de pathologies
déterminées.
Promotion du tourisme haut
de gamme
L’hôtel Alhambra Thalasspa
(Yassmine Hammamet) a signé
récemment un contrat d’affiliation au groupe Warwick
international Hotels. L’objectif
de ce contrat est de drainer
un tourisme haut de gamme
pour générer des recettes supplémentaires et assurer un
meilleur rendement aux unités hôtelières. En vertu de ce
contrat, l’hôtel Alhambra
bénéficiera de tous les services, des outils et du savoirfaire de Warwick, tout en gardant ses spécificités et son
cachet typique. Le groupe
Warwick compte plus de 40
hôtels de haut standing (en
Europe, en région pacifique
Sud, en Afrique du Sud, en
Asie pacifique et aux USA),
dont seize en propriété et
deux indépendants affiliés.
Une nouvelle usine de
ciment à Dahmani
Dans le cadre du partenariat
tuniso-italien, une nouvelle
usine de ciment sera bientôt
créée dans la délégation de
Dahmani. Coût du projet :
250 millions DT.
Moncada Energy Group
investira 3 milliards d’euros
en 7 ans
Le groupe italien Moncada
Energy Group, spécialisé
dans la production d'énergie
éolienne, a annoncé récemment un plan d’investissement de 3 milliards d’euros
pour les sept prochaines
années. Quatre projets, dont
une centrale éolienne, une
centrale photovoltaïque, une
centrale thermoélectrique à
cycle combiné (gaz/vapeur) et
une ligne d’interconnexion
en ligne continue entre l’Italie
et la Tunisie, seront réalisés
dans le cadre de cet investissement. Moncada compte
actuellement cinq installations éoliennes qui réalisent
un chiffre d'affaires annuel de
l’ordre de 60 millions d’euros.
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
Le groupe Saham rêve de
leadership dans les assurances
Le troisième assureur du Maroc prépare une entrée en force dans le capital du Groupe Banque
Populaire, ce qui lui assurerait le leadership national sur la bancassurance.
Par Adama Wade, Casablanca
Le processus de refondation du secteur
des assurances au Maroc entre dans une
nouvelle phase avec la montée en force
du groupe Saham, présidé par Moulay
Hafid Elalamy et désormais troisième
opérateur du secteur avec, selon de nombreuses informations, l’hypothèse d’une
entrée en force dans le tour de table du
Groupe Banque Populaire.
Révélé par l’affaire du cabinet de courtage Agma, qui avait créé à l’époque un
chamboulement sans précédent dans les
milieux financiers, cet homme d’affaires,
aujourd’hui président de la Confédération
générale des entrepreneurs du Maroc,
peut se targuer d’avoir construit un
empire financier en quelques années
avec peu de fonds propres. Et, ajoute un
cadre d’une compagnie de la place,
« d’avoir par l’affaire Agma provoqué à
lui seul les prémices de la régulation du
milieu financier marocain complètement
remis à niveau depuis ce précédent ». A la
sortie de cette première polémique, le
Conseil déontologique des valeurs
mobilières (CDVM) a senti le besoin de
resserrer les écrous.
Forger des alliances
Depuis, le patron des patrons a eu le
temps de se faire oublier et de forger des
alliances qui se révéleront utiles en leur
temps. D’abord à l’étranger, puis, une
fois de retour au pays, en briguant un
mandat à la CGEM et en devenant membre de l’association de lutte contre le
cancer, et depuis peu, en multipliant
les signaux de rapprochement vers le
Mouvement de tous les démocrates.
C’est dire que les centres d’appels ont
Restait une dernière
difficulté, aménager la loi
pour permettre à un privé
de prendre jusqu’à 20%
du capital du GBP, qui
dispose d’un statut
particulier. Ce verrou
est levé.
donné au président une mobilité rare
dans la constitution des réseaux. Ses
détracteurs lui reprochent d’ailleurs
d’avoir transformé la confédération en
une boîte à outils.
Du côté de ses supporters, nettement plus
nombreux, l’on retient d’abord le « flair »
du financier. Il a ainsi fait, au milieu des
années 90, de la CAA (filiale de l’ONA) le
deuxième groupe d’assurances au Maroc.
Il claquera la porte de l’ONA avec conviction, en refusant les 10% de la CAA offerts
gracieusement pour le convaincre de rester. Il refusera cette offre mais acceptera
une participation dans Agma, cabinet
qu’il restructure et étoffe en rachetant
Lahlou Tazi. Le jeune manager ira
jusqu’au bout de son rêve en introduisant
Agma en bourse au cours de 425 dirhams.
L’action connaîtra une ascension fulgurante, cotant jusqu’à 1150 dirhams.
Ensuite, l’histoire se perdra entre différentes hypothèses, toutes polémiques. Un
cabinet de courtage américain propose de
racheter Agma avec un bonus de 30%. De
son côté, l’ONA propose une offre partielle sur les parts de M. Elalamy de 40%
5
BANQUES ET ASSURANCES
Nigeria : UBA acquiert
Liberty Bank
La banque UBA vient d’acquérir Liberty Bank auprès de l’assureur NDIC (Nigerian Deposits Insurance Corporation) à
la suite d’un arrangement entre les parties. Avec cette acquisition, la UBA compte un encours supplémentaire de 1,7 milliard de nairas de dépôts provenant de 19 604 comptes. Cette
transaction porte à 6 les banques en difficulté reprises par la
UBA. La banque nigériane a déjà acquis Trade Bank Plc,
Metropolitan Bank plc, City Express Bank, African Express
Bank et Gulf Bank.
Maroc : plus de fluidité
pour la lettre de change
L'échange interbancaire dématérialisé de la lettre de change
(traite) est opérationnel sur l'ensemble du territoire marocain
depuis le 13 juin courant, mettant ainsi fin à la notion de lettre de change hors place. Cette opération s'inscrit dans le
cadre de la modernisation et de la sécurisation des moyens de
paiement, indique un communiqué de Bank Al-Maghrib
(BAM) précisant que la lettre de change, imprimée selon les
normes édictées par BAM, est désormais transmise par la
banque et remise à la banque domiciliataire par image scannée, via le système de télécompensation...
Sénégal : la BSIC augmente
son capital
Hafid Elalamy, PDG du groupe Saham.
inférieure aux Américains et reprend le
contrôle. L’argent engrangé sera à l’origine de la création du groupe Saham.
Ainsi est née au milieu des années 90 cette
petite holding, présente aujourd’hui dans
les métiers des télécoms, de la logistique,
de la distribution, du téléservice et de
l’offshoring.
de son capital à deux investisseurs. Il
s’agit notamment de Sanam Holding
(par le biais de participations croisées) et
de Kingdom Zephyr, dont l’un des
grands autres promoteurs est le prince Al
Walid ibn Talal. Si ce dernier partenariat
est plutôt d’ordre financier, en revanche
le premier est d’abord stratégique.
Racheter des gros
Achever l’œuvre
Dans les années 2000, la petite structure
que tout le monde avait sous-estimée se
révèle une vocation : racheter les gros. Cela
commence d’abord par le rachat de la
CNIA, qui ouvre au groupe le secteur des
assurances. Par quel montage financier
Moulay Hafid Elalamy a-t-il pu acquérir
les 67% de la Compagnie nord-africaine et
intercontinentale d’assurance (CNIA) en
février 2005 ? Selon les informations, le
groupe Saham s’est d’abord endetté auprès
d’Attijariwafa Bank. Aujourd’hui, la rentabilité de la CNIA permettrait de rembourser directement la banque. L’intéressé, que
nous avons à plusieurs reprises essayé de
questionner, est traditionnellement disert
sur ces montages financiers.
La CNIA n’était qu’une étape. En septembre 2006, la compagnie d’assurances
Essaâda tombe dans son escarcelle avec
un portefeuille solide (Maroc Télécom,
Poste Maroc) et un patrimoine immobilier riche, comprenant entre autres l’hôtel
ex-Holidays Inn. Cet établissement vient
d’être fermé pour un large programme de
rénovation. En fait, le groupe profite
d’une nouvelle loi (l’admission des investissements touristiques dans les réserves
techniques des compagnies d’assurances)
pour faire son entrée dans le secteur.
Pour finaliser cette opération de reprise
d’Es Saada, le groupe avait ouvert 30%
Ne manque plus au groupe Saham
qu’une banque pour achever l’œuvre et
devenir un champion de la bancassurance. Plusieurs pistes ont été testées,
dont celle de Crédit du Maroc. La CNIA
avait acquis 4% du capital de cette entité
l’année dernière, mais s’est vite rendue
compte de la difficulté qu’il y aurait à
convaincre l’actionnaire historique,
Crédit Agricole France, à ouvrir davantage le tour de table. Du côté du groupe
Saham, cette prise de participation était
expliquée comme une simple participation, le groupe étant présent de la même
manière dans le capital du Groupe
Banque Populaire. Justement, c’est vers
cette dernière institution que se retournera le groupe Saham. Une grosse proie
certes, mais idéale compte tenu de la
volonté de ses managements successifs
de se tailler une place dans le secteur de
l’assurance. C’est donc une bataille de
longue haleine qui commence. Les premiers épisodes ont été tous remportés
par le groupe. Des pressions seraient en
effet derrière l’échec du rapprochement
entre la BCP et la Société Générale pour
l’entrée du premier dans le capital de la
Marocaine Vie.
Ce projet, qui n’aurait pas eu le feu vert du
ministre des Finances et qui inquiétait
quelques lobbys dans le secteur des assurances, a été finalement abandonné, laissant le champ libre au groupe Saham.
Restait une dernière difficulté, aménager
la loi pour permettre à un privé de prendre
jusqu’à 20% du capital du GBP, qui dispose d’un statut particulier. Ce verrou est
levé. Ce n’est qu’après avoir conforté cette
prise de participation dans le capital de la
BCP, le plus grand réseau bancaire du
Maroc (un client sur trois), que le groupe
Saham envisagerait d’aller en bourse.
Classement des acteurs de l’assurance
au Maroc en 2007
Primes émises
(en milliards
de dirhams)
RMA Wataniya
3,55
Wafa Assurances
3,53
Axa Assurances
2,5
CNIA
2
Es Saada
1,05
Compagnie
Maison mère
BMCE Bank
Attijariwafa Bank
Axa International
Groupe Saham
Groupe Saham
La Banque sahélo-saharienne pour l’investissement et le
Commerce (BSIC) a annoncé l’augmentation de son capital et
l’ouverture en août prochain de trois nouvelles filiales – en
Centrafrique, en Côte d’Ivoire et en Guinée. Le président directeur général du groupe BSIC a certifié de la bonne santé de la
banque, « premier noyau d’intégration des Etats sahélo-sahariens » avec l’augmentation des investissements et l’ouverture
de nouveaux bureaux en vue. Pour Mohamed Al Warfalli, la
banque a accordé des financements pour un montant de 430
millions d’euros en 2007, contre 264 millions en 2006.
Gabon : la BGFIBANK
annonce l’ouverture d’un
établissement supérieur
L’administrateur général de la Banque gabonaise et française
internationale (BGFIBANK), Henri Claude Oyima, annonce
l’ouverture dès la rentrée scolaire 2008-2009 d’un établissement d’enseignement supérieur interne, la « BGFI Business
School ». Cet outil pédagogique devrait permettre au
groupe de renforcer les capacités de ses employés et de proposer une formation professionnelle intégrée et diplômante
aux étudiants dans les métiers de la banque au Gabon et
dans la sous-région.
Tunisie : huit candidats
pour la recapitalisation
de la Star
Parmi les huit candidats retenus pour participer à la recapitalisation de la STAR, six ont déposé des offres à la date de clôture de l’appel d’offres fixée au 17 juin 2008. Il s’agirait de
la COMAR (Tunisie), de CARTE (Tunisie), de GROUPAMA
(France), de Trust International Group (Moyen-Orient avec
siège à Chypre), de Gulf Insurance Company (filiale de
KIPCO, Koweit) et de RMA Watanya (filiale de la BMCE,
groupe Benjelloun, Maroc). Ainsi, et outre MACIF (France)
qui n’avait pas participé à la phase de data room, l’autre assureur français AXA n’aurait pas, lui non plus, déposé d’offre
pour devenir partenaire stratégique de la STAR.
Botswana : vers une montée
des nationaux dans la
National Development Bank
La National Development Bank pourrait devenir la première
banque botswanaise à être dirigée par des nationaux. Le secteur
bancaire local compte sept banques commerciales dont trois (la
Standard Chartered Bank, la Barclays Bank et la National Bank)
cotées à la Bourse du Botswana. Le reste (Stanbic Bank, Bank
Gabarone, Bank of Baroda et Capital Bank) est constitué de banques encore non cotées et caractérisées par une forte présence
d’institutionnels étrangers dans leur tour de table.
6
BANQUES ET ASSURANCES
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
Le secteur bancaire sud-africain
épinglé par un rapport antitrust
Les pratiques des quatre principales banques locales sont dénoncées par un rapport d’enquête : frais
de tenue de comptes et pénalités trop élevés, répartition géographique inéquitable…
Par John Kaninda,
Johannesburg
Dans son rapport publié
mercredi, la commission
d’enquête bancaire de la
Compétition commission
(chargée d’assurer le respect
des lois antitrust, et de celles
contre les pratiques de monopole et de concurrence déloyale)
s’inquiète de la hauteur des
frais de tenue des comptes bancaires, qu’elle juge « plus élevée
que la moyenne autorisée dans
un milieu où la concurrence est
saine ». « Cette question a été
notre souci majeur », déclare le
rapport de la commission qui
souligne qu’un tiers – soit plus
de 600 millions de dollars (*) –
des revenus engrangés par les
quatre banques majeures du
pays en 2006, First National
Bank (FNB), ABSA, Nedbank
et Standard Bank (qui contrôlent 90% du secteur bancaire),
provient des pénalités payées
par leurs clients en cas de rejet
d’un ordre de payement ou de
transactions électroniques non
conclues. Pas étonnant quand
ces derniers sont forcés de
payer jusqu’à 9 euros pour chaque transaction avortée !
« L’application de ces frais et
pénalités très élevés a contribué
à créer et entretenir un cercle
vicieux d’endettement duquel
les clients ont des difficultés à
sortir », dit le rapport, avant
de continuer : « En conséquence, nous recommandons
que ces frais soient plafonnés
Nigeria : le secteur
assurances génère
5%
du PIB
Le secteur des assurances au Nigeria contribue à hauteur de 5%
dans le PIB. La réduction du nombre d’opérateurs de 71 à 49 et
l’introduction en bourse de la plupart d’entre eux ont été apparemment bénéfiques à ce secteur. Prochaine étape, la poursuite
de la recapitalisation pour faire face à la montée des risques et
au développement rapide du secteur.
Accord entre la Banque
d’Algérie et la BCM de
Mauritanie
Un accord de coopération entre la Banque d’Algérie et la
Banque centrale de Mauritanie a été signé lors de la visite de
son gouverneur Ousmane Kane en Algérie du 23 au 25 juin
courant, dans le but de développer les relations durables dans
leurs domaines de compétences respectifs, indique un communique reçu à l’AAI. Selon le communiqué, cet accord a identifié
un certain nombre d’axes prioritaires de coopération. Il privilégie notamment le développement d’échanges d’expérience et
d’informations en matière d’études monétaires et de statistiques de lutte contre le blanchiment d’argent, de système de
paiement, de supervision bancaire et de gestion des réserves
extérieures, précise le communiqué.
La Banque islamique
Noor cible l’Afrique
du Nord
La Banque islamique Noor affiche ses ambitions pour l'Afrique
du Nord. Après l’ouverture de son premier bureau de représentation en Tunisie, l’institution vise déjà le marché algérien.
L'activité du bureau régional sera axée principalement sur les
services bancaires d'entreprises et d'investissement. Il ambitionne d'orienter les investissements des pays membres du
Conseil de coopération de la région du Golfe (CCG) vers la
région de l'Afrique du Nord (Tunisie, Egypte, Libye, Algérie,
Maroc et Mauritanie).
Augmentation du capital
d’Ecobank ETI
La société Ecobank ETI procédera à une augmentation de capital réservée au personnel de la banque. Au terme de l’opération,
le capital social d’ETI passera de 71,2 milliards de FCFA (168,3
millions de dollars) à 71, 6 milliards de FCFA. L’opération, qui
porte sur un montant total de 418,7 millions FCFA (990 000
dollars), entraîne la création de 39 600 000 actions nouvelles de
2,5 centimes de dollars.
à un maximum de 5 rands
(0,4 euro). »
L’héritage discriminatoire
Pour la commission, prélever
cette somme sur chaque transaction s’avérera suffisant pour
couvrir l’ensemble des frais de
bancaires. A titre d’exemple, le
rapport cite le cas de Sandton,
le nouveau quartier d’affaires de Johannesburg où les
quatres banques majeures ont
établi 59 bureaux desservant
quotidiennement 130 000
personnes. En comparaison,
Pas étonnant quand ces derniers sont
forcés de payer jusqu’à 9 euros pour
chaque transaction avortée !
les pauvres. »
Pour lutter contre le monopole exercé par ABSA, FNB,
Nedbank et Standard Bank
sur le secteur bancaire, la commission recommande la modification de la loi bancaire afin
de permettre l’entrée, sur le
marché local, d’opérateurs
qui proposeraient des services
bancaires à des prix plus compétitifs.
Candidats déclarés
tenue des comptes. Mais Ross
Jenvey, un analyste du Crédit
Suisse Standard Securities, met
en garde contre la réaction des
banques à cette recommandation. « Ce n’est pas une recommandation qu’elles accueilleront
à bras ouvert », avertit-il dans
un entretien avec le quotidien
Business Report.
Egalement fustigées dans le
rapport de la commission, les
disparités dans la disponibilité géographique des services
Alexandra (le quartier pauvre
de Johannesburg au coeur des
récentes attaques xénophobes, et situé à quelques encablures de Sandton) ne dispose
que d’un seul bureau de banque, censé desservir quelques
175 000 personnes… Pour la
commission, nul doute qu’il
s’agit là de la perpétuation de
l’héritage discriminatoire de
l’apartheid, « qui limitait l’accès des services bancaires au
grand public, tout en négligeant
Les grandes chaînes de supermarchés, tels Pick and Pay ou
Shoprite, s’alignent déjà.
Nick Badmington, PDG de
Pick and Pay déclarait au quotidien Business Day que le fait
que les nouveaux opérateurs
n’aient pas besoin d’obtenir
une licence d’opération
ferait des nouveaux operateurs. « Les frais bancaires sont
tellement élevés ici. Nous pourrions faire profiter nos clients
potentiels de frais réduits », a-
t-il dit.
Pour beaucoup d’analystes,
les recommandations de la
commission (28 au total)
valent la peine d’être étudiées.
Pour Simon Stockley, PDG de
Integer, une compagnie spécialisée dans l’octroi des crédits immobiliers, elles sont
intéressantes pour le secteur
du crédit maison. « Le manque de compétition dû au
monopole exercé par les quatre
grandes banques a résulté dans
la hausse des prix sur le marché et la baisse de la qualité des
services bancaires. Cela s’est
révélé préjudiciable, notamment pour les propriétaires de
maisons », ajoute-t-il.
(*) Ces frais n’incluent pas les
taux d’intérêt chargés pour les
retards de paiement et ne s’appliquent pas aux banques d’investissement. Ils s’appliquent uniquement au « retail banking ».
Les banques italiennes reçoivent
leurs consoeurs africaines à Rome
Le Club des dirigeants des banques et établissements de crédit d’Afrique organisait à Rome, les 23 et
24 juin, son traditionnel forum d’été.
Après Stockholm l’an dernier, le Club
tenait à Rome, avec le concours très actif
de l’Association des banques italiennes,
son forum 2008. En vingt années d’existence, le Club n’a jamais connu un tel
Marco Barbieri, responsable
pour l’Afrique du groupe
Unicredit, suscitera un intérêt
d’autant plus fort que,
d’entrée il dira, non sans
malice, que « pour l’Afrique,
il n’y a pas que la France. »
succès d’affluence. Conduit par son président Henri Claude Oyima, directeur
général du groupe BGFI Bank du Gabon,
ils étaient une cinquantaine de directeurs
généraux venus de quinze pays et reçus
au prestigieux Palazzo Altieri, siège de
l’Association des banques italiennes.
Peu de présence en Afrique
A l’image de plusieurs autres pays européens, l’Italie recherche les meilleurs
moyens pour, d’une part faciliter le transfert de l’épargne des travailleurs africains
installés en Italie vers leurs pays d’origine,
et d’autre part mobiliser cette épargne vers
des investissements sociaux ou productifs
dans ces pays. Les banques africaines
seraient bien entendu concernées par
ce projet, considéré, et selon Armano
Sanguini, ambassadeur directeur général
pour l’Afrique subsaharienne au Ministère
italien des affaires étrangères, comme un
important « levier de développement ».
Le système bancaire italien, présenté par
Domenico Santececca, a, par sa dimension, peu de points communs avec ceux
de chaque pays africain : le millier de
membres de l’Associazione Bancaria
Italiana n’est évidemment pas comparable à la vingtaine de membres de son
homologue ivoirienne, pourtant la plus
importante des pays africains de la zone
franc. A vrai dire, les banques italiennes
sont peu présentes en Afrique. Elles ont
généralement préféré assurer leur développement vers les pays de l’Europe de
l’Est. Ainsi, Giuseppe Cuccurese, directeur
des relations internationales du groupe
Intesa San Paolo, cinquième banque européenne, reconnaîtra que sa banque n’est
présente sur le continent africain qu’au
travers de sa filiale égyptienne, la Bank of
Alexandrie. Elle s’intéresse pourtant aux
pays du Maghreb (Maroc et Tunisie) et du
Golfe, tout en étant attentive aux opportunités susceptibles de se présenter en
Afrique subsaharienne.
La présentation de Marco Barbieri, responsable pour l’Afrique du groupe
Unicredit, deuxième banque d’Italie, suscitera un intérêt d’autant plus fort que,
d’entrée il dira, non sans malice, que
« pour l’Afrique, il n’y a pas que la
France ». A partir des bureaux de représentation du Caire, de Johannesburg et
de Tunis, Unicredit suit, avec beaucoup
d’intérêt, les opportunités qui pourraient lui permettre, à défaut d’être
directement présent, de développer avec
des partenaires africains à identifier trois
types de services : les transferts d’argent
de l’Italie vers l’Afrique, la mise à disposition de lignes de crédit auprès de banques commerciales, et les facilités d’accueil d’entreprises italiennes en Afrique.
Echanges d’informations
De leur côté, les banquiers africains ont,
notamment au travers des présentations
de la Société ouest-africaine de gestion
d’actifs – SOAGA, dirigée par Guy Abby
Nogues, du groupe Bank of Africa, par
Lala Moulaye, directrice générale de la
filiale de Côte d’Ivoire, du groupe BGFI
BANK par son directeur général Henri
Claude Oyima et de la Bourse de Douala
par son président Bénédict Belibi, après
un panorama d’ensemble brossé par le
secrétaire exécutif du Club, fait valoir les
qualités et atouts des systèmes bancaires
et financiers africains, leurs stratégies
qui, sans atteindre les dimensions de
leurs confrères italiens, associent le développement à la prudence légitimement
imposée par les commissions bancaires.
Cette prudence rejoint les objectifs et
moyens présentés à Rome par les autorités de la Banque d’Italie, Francesco
Cannata pour la surveillance au travers
du respect des règles de Bâle 2, mises tout
récemment en application en Italie, et
Pierpaolo Fratangelo pour les moyens de
lutte contre le blanchiment et l’insécurité
internationale.
Des perspectives et projets de poursuivre
les contacts engagés pourraient trouver un
début de concrétisation avec la présence
espérée de plusieurs banquiers italiens aux
journées annuelles que le Club organisera
à Lomé les 6 et 7 février prochains autour
du thème très mobilisateur « la place de la
banque africaine dans le contexte de la
mondialisation financière ». L’Association
des banque italiennes a d’ores et déjà promis de s’intéresser davantage à l’Afrique
en envisageant avec le Club des voyages
d’études pour ses membres.
Alain Le Noir,
secrétaire exécutif du Club des
dirigeants des banques et
établissements de crédit d’Afrique
[email protected]
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
7
BOURSES
La BRVM ouvre son pré listing compartiment
La BRVM d’Abidjan va accueillir ONATEL et instituer le pré listing.
Entretien avec Jean Paul Gillet, directeur général.
Propos recueillis par
Mamadou Lamine Diatta, Dakar
Les Afriques : Aujourd’hui, comment se présente le marché financier sous-régional ?
« Pendant longtemps, du fait du
conflit en Côte d’Ivoire, le
marché financier était délaissé.
Des titres étaient sous-cotés. »
Jean Paul Gillet : Il se présente beaucoup mieux
qu’il y a deux ou trois ans. On constate d’ailleurs
une forte progression de tous nos indicateurs.
Les cours sont passés de 100 à 300, soit du simple au triple. Les capitaux transigés sont passés
de 20 milliards FCFA (environ 30,5 millions
d’euros) à plus de 100 milliards FCFA (152 millions d’euros). Il faut reconnaître aussi que le
nombre d’acteurs, de transactions, d’indicateurs
battent des records de hausse. Au début de notre
activité, il y a 10 ans, on avait 1,5 milliard d’euros de capitalisation boursière. Aujourd’hui, on
a dépassé les 6,87 milliards d’euros. C’est dire
notre marge de progression et le dynamisme de
la bourse des huit pays de l’UEMOA.
LA : Qu’est-ce qui explique cette évolution ?
JPG : Primo, il faut reconnaître qu’il y’avait
une sous-valorisation de la Bourse d’Abidjan.
Pendant longtemps, du fait du conflit en Côte
d’Ivoire, le marché financier était délaissé. Des
titres étaient sous-cotés. Le deuxième point,
c’est qu’il a fallu rendre crédible le marché
boursier en faisant fonctionner la BRVM. Le
troisième élément a trait à l’amélioration du
climat socio-économique des huit Etats de
l’UEMOA et, par ricochet, des entreprises
cotées qui sont à ce jour au nombre de 38.
LA : Quelle action mène concrètement la
BRVM pour attirer davantage d’entreprises,
le nombre demeurant faible ?
JPG : Vaste question. On vient de lancer une
offensive consistant à avoir une antichambre
à la cote. Il s’agit de définir une période
d’adaptation de deux ans pour les entreprises qui, avec l’appui d’un « listing sponsor »
d’une société de gestion et d’intermédiation
(SGI), se préparent adéquatement à entrer en
bourse. C’est ce qu’on appelle le pré listing
compartiment (PLC). L’initiative va bientôt
démarrer, avec d’abord une entreprise ivoirienne : la SIMAT, qui fait du transport maritime et qui sera la première à intégrer le PLC.
C’est une petite structure qui va ainsi passer
par ce compartiment. Beaucoup d’autres
entreprises de la sous-région suivront ce processus progressif et bien adapté aux besoins
des entreprises ouest-africaines.
LA : Quel est aujourd’hui le niveau d’engagement des Etats pour booster la BRVM ?
JPG : Les Etats avaient pris des engagements à
l’origine pour faire venir une entreprise par
année dans le cadre des politiques de privatisation. Ces engagements n’ont pas été tenus
pour un tas de raisons. On espère qu’avec
l’amélioration du climat socio-économique
qui devrait se poursuivre, on aura des valeurs
privatisées inscrites à la cote. L’une des valeurs
phares attendues ces prochains jours, c’est
d’ailleurs l’ONATEL, une société de télécommunications basée au Burkina. L’ONATEL va
donc opérer une introduction en bourse à
hauteur de 20% de son capital avant la fin de
l’année en cours. On a aussi d’autres entreprises en ligne de mire, et il faut davantage miser
sur la diffusion de l’information financière
dans les pays africains.
8
BOURSES
Les banques africaines émettrices dans
le programme de la SFI
Angola
Banco de
Formento Angola
Burundi
BCB
Interbank
RDC
Raw Bank
Gambia
Acces Bank
Ghana
Ecobank
Merchant Bank of
Ghana
Trust Bank
Kenya
Barclays
I&M Bank
Habib Bank Ltd
Kenya
Commercial Bank
Prime Bank
Liberia
LBDI
Malawi
First Merchant
Bank
Mauritanie
Générale de
Banque de
Mauritanie
Mauritius
Habib Bank Ltd
Mozambique
ABC
BDC
Nigeria
Access Bank
Diamond Bank
First City
Monument Bank
(FCMB)
Guaranty Trust
Bank (GTB)
Intercontinental
Bank
IBTC
Zenith
Rwanda
BCR
Sierra Leone
Guaranty Trust
Bank
Rokel
Sierra Leone
Commercial Bank
Seychelles
Habib Bank Ltd
Tanzania
ABC
Exim Bank
Ouganda
Orient Bank
Zambia
ABC
Vers la réforme de deux
institutions bancaires
marocaines
La Chambre des conseillers a approuvé, mardi à l'unanimité,
deux projets de loi relatifs à la réforme des Crédit agricole et
Crédit populaire tels qu'approuvés par la Chambre des représentants. Il s'agit du projet de loi N 41-07 modifiant la loi N 15-99
relative à la réforme du Crédit agricole, et du projet de loi N 4207 modifiant et complétant la loi N 12-96 relative à la réforme du
Crédit populaire telle que modifiée et complétée. Les deux projets
s'inscrivent dans le cadre de la poursuite de la modernisation du
cadre juridique pour les activités des deux établissements, de
manière à ce qu'elles puissent s'épanouir à travers des partenariats
avec les investisseurs, particulièrement institutionnels.
RDC : suspension des
activités de l’ASBL
Dutch International
La Banque centrale de la République démocratique du Congo
(BCC) a procédé à l'arrêt des activités de l'ASBL Dutch
International qui mène illégalement des opérations de banque
en RDC, a-t-on appris d'un communiqué publié mercredi. Selon
le communiqué, cette association fait de la pure escroquerie et la
mesure s'inscrit dans le cadre de la protection de l'épargne du
public et de la préservation de la confiance restaurée dans le système financier national. La BCC a affirmé avoir saisi l'occasion
pour rappeler aux Congolais et aux étrangers qu'ils ont tout intérêt, pour la bonne sécurité de leurs opérations, à ne s'adresser
qu'aux seuls intermédiaires financiers agréés.
Banco Popular conventionne
avec la SGMB au Maroc
Le groupe espagnol Banco Popular (BP) et la Société générale
marocaine de banque (SGMB) viennent de signer un accord de
coopération qui permettra aux Marocains résidant en Espagne
d'obtenir des crédits pour financer l'achat de logements dans le
royaume. Aux termes de cette convention, les Marocains pourront bénéficier de prêts allant jusqu'à 100 000 euros, avec des
garanties hypothécaires au Maroc, à travers la filiale spécialisée
dans les crédits immobiliers de la banque populaire espagnole
Mundocredit, précise jeudi un communiqué de la BP. Le
groupe espagnol Banco Popular renforce ainsi sa présence au
Maroc par le biais de Mundocredit, qui dispose d'un réseau de
59 agences à travers l'Espagne offrant des services ciblant spécialement la communauté étrangère.
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
Un réseau de 110 banques pour
booster les échanges Sud-Sud
Attijariwafa Bank vient de rejoindre le réseau du Global Trade Finance Program de la SFI, en tant que
banque confirmatrice.
Actuellement, quand un opérateur d’un
pays du Sud réalise une opération de commerce extérieur (exportation de marchandises ou de services) avec un autre pays du
Sud, le problème tient en général à la crédibilité de la lettre de change. Que vaut
la signature de la banque émettrice ?
L’idée est de garantir le
paiement des effets de
commerce au moment d’une
transaction commerciale, de
préférence entre pays du Sud.
Comment l’opérateur commercial peut-il
être sûr d’être payé à temps ? C’est pour
répondre à ces questions que la SFI a mis
en place il y a trois ans le Global Trade
Finance Program (GFTP), ou programme
de financement du commerce extérieur.
L’idée est de garantir le paiement des effets
de commerce au moment d’une transaction commerciale, de préférence entre pays
du Sud. Le programme est doté d’un budget « revolving » de 1 milliard de dollars. Le
but, explique Souleymane Traoré, senior
investment officer à la filiale de la Banque
mondiale, c’est de faciliter les échanges
commerciaux entre les pays développés
grâce à un réseau de pourvoyeurs et d’utilisateurs de crédits commerciaux et des
mécanismes d’atténuation de risques.
Le réseau GFTP, qu’Attijariwafa Bank vient
de rejoindre en tant que banque confirmatrice, compte 110 banques membres, dans
56 pays. L’arrivée de la banque marocaine
devrait mieux ventiler les exportations
marocaines tournées à 77% vers l’Europe
et à seulement 5% vers l’Afrique subsaharienne et 2% vers le Maghreb. L’intérêt du
programme GFTP, à distinguer d’une assurance à l’export, est de garantir le risque
commercial de paiements issus du commerce international des banques des marchés émergents jusqu’à concurrence de
100%. La cible est le commerce international du secteur privé.
La SFI en appoint
Quand une banque congolaise émet un
effet de commerce dans le cadre d’une
opération commerciale, elle peut être
garantie par Attijariwafa Bank et la SFI
qui, elle, vient en complément des banques commerciales. Le programme totalise aujourd’hui 3 milliards de dollars de
garantie, avec des échéances pouvant
aller jusqu’à trois ans maximum. Mais,
souligne Bonnie Galat, directrice marketing et vente de la SFI, les demandes portent, pour la plupart, sur le court terme
(6 mois), avec une moyenne de garantie
de 1 million de dollars. Il est arrivé à la
SFI de garantir pour beaucoup moins,
pour des montants de 7000 dollars.
A noter que l’Afrique subsaharienne
concentre 50% des garanties émises
depuis 2005. Le Nigeria en détient la part
du lion devant le Kenya. Au-delà du continent noir, l’on note 13% des garanties au
Moyen-Orient et au Liban, champion du
dynamisme commercial. A l’image du
Nigeria pour l’Afrique, le Brésil tire la part
de l’Amérique latine, qui représente 30%
des garanties émises dans le cadre de ce
programme. Les deux géants de leurs pôle
géographique respectif occupent une part
prépondérante des 1800 opérations commerciales enregistrées depuis 2006 par les
équipes de la SFI.
Les frais de garantie varient en fonction
de la durée et de la banque. Pour un pays
comme le Nigeria, ils ont globalement
diminué. La répartition sectorielle des
garanties octroyées fait apparaître le secteur du pétrole, gaz & pétrochimie au premier rang, avec 29% des garanties émises,
devant le secteur manufacturier (22%) et
les matières de base agricoles (12%).
En se lançant sur ce créneau, la filiale de
la Banque mondiale, qui n’entend pas
concurrencer les banques commerciales,
surfe sur une vague, sachant que la part des
émergents dans le commerce international
est passée de 22% en 1980 à 32% en 2005.
En 2030, ce ratio sera de 45%.
AW
Méga introduction à la
Bourse de Casablanca
Premier opérateur immobilier et touristique intégré au Maroc, Alliances s’introduit en bourse. C’est
la plus grosse opération de l’année.
La souscription à l’introduction en
bourse du groupe Alliances a démarré ce
2 juillet 2008 avec une forte possibilité de
clôture anticipée dès le deuxième jour, et
bien avant la date fixée au 7 juillet.
L’opération a démarré en même temps
qu’un roadshow devant conduire des
membres du staff du groupe dans les
pays du Golfe. Il s’agit de la plus grande
souscription de l’année, portant sur un
montant total de 2 milliards de dirhams
structurés en six types d’ordres, dont
trois réservés aux salariés et aux personnes physiques. En tout, les personnes
physiques disposent de 40% du montant
de l’opération. Pour mieux satisfaire
cette catégorie, le chef de file du syndicat
conseil de placement, Attijari finance
Corps, a distingué deux types de personnes physiques : le grand public, qui se
répartira 30% de l’opération (600 millions de dirhams), et les personnes à fort
potentiel (plus de 5 millions de dirhams). C’est une première à la Bourse de
Casablanca, déclare-t-on.
Valorisation conservatrice
Cette introduction se fait par cession de
16,5% du capital représentant 1 815 000
actions et émissions de 1 100 000 actions,
Secteur de l’immobilier
au Maroc
-850 000 salariés.
-7,3 milliards de dirhams d’investissements.
-100 milliards de dirhams d’encours,
soit le tiers du produit net bancaire.
soit 10% du capital. Le prix de l’action
est de 685 dirhams, soit une décote de
15% par rapport à la valorisation fixée
par la méthode des DCF. Détail important à souligner, ce prix devra dans tous
les cas rester en deça de l’écart maximal
du prix de cession accordé aux institutionnels qui ont acquis 20% du capital
du groupe en février dernier. Cette
ouverture aux institutionnels a en partie
nécessité l’introduction en bourse. Pour
la valorisation, le groupe a utilisé une
démarche jugée assez conservatrice par
les analystes. Avec la méthode des comparables boursiers, utilisée à titre indicatif, la valorisation dégage un cours de
l’action à 1700 dirhams. La valorisation
s’est faite, souligne Alami Lazraq, PDG
du groupe, sur la base d’une réserve foncière de 3000 hectares, dont la majorité
est acquise, et sur la base d’un carnet de
commande déjà constitué.
14 ans de développement ininterrompu
L’histoire d’Alliances débute en 1994 à
l’initiative de Mohamed Alami Lazraq.
Depuis sa création, la société s’est spécialisée dans l’étude, le montage et la
conduite des réalisations immobilières et
touristiques pour le compte d’investisseurs internationaux et d’institutionnels
marocains. « Notre force réside dans le
délai et le prix », rappelle M. Alami qui
explique ainsi le choix porté sur le
groupe par Accor, signataire d’une première convention avec Alliances en 1999,
par Four Season, Lucien Barrières, etc.
Aujourd’hui, Alliances est le premier
constructeur hôtelier au Maroc. Le
groupe a développé un savoir depuis
2001, date de la signature des premiers
contrats clés en main pour la réalisation
de projets structurants. Par sa maîtrise
du produit hôtelier, Alliances endosse le
risque promoteur. Depuis 2004, le
groupe s’est diversifié dans la promotion immobilière en tant qu’investisseur
dans l’immobilier résidentiel et tertiaire, le resort golfique et l’habitat intermédiaire. L’année 2005 constitue en
quelque sorte un tournant avec la signature d’une convention d’investissements avec l’Etat pour le développement du premier projet de resort
Golfique Al Maaden. L’opération sera
suivie du démarrage des projets d’immobilier résidentiel Al Qantrea et Atlas
Nakhil. Le positionnement dans l’hôtellerie et l’immobilier de luxe a été élargi
aux logements sociaux à partir de 2007
suite à la signature d’une convention
avec l’Etat. Durant cette même année,
Alliances a également signé une convention avec l’Etat pour le projet de resort
golfique Akenza.
A.W
Les plus grosses introductions en bourse
à Casablanca depuis 4 ans
Date de preMontant de
l’introduction mière cotation
Maroc Télécom* 8, 9 milliards 13 décembre 2004
CGI
3,5 milliards
6 août 2007
Addoha
2,7 milliards
6 juillet 2006
Alliances
2 milliards 17 juillet 2008
*Maroc Télécom : cotée à Casablanca et à Paris
9
BOURSES
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
Une fin juin compliquée pour les
valeurs africaines
Le marché nigérian continue de plomber l’indice des 40 valeurs africaines les plus liquides. Le regain
de vitalité des minières sud-africaines n’a pas suffi à maintenir l’indice africain en territoire positif.
Source © 2008 Morningstar, Inc. Tous droits réservés
Notation Morningstar du 31/05/2008
11.94
17.67
4.68
4.33
-6.03
14.49
14.87
2.33
10.7
12.77
14.16
7.48
14.76
10.02
6.67
4.21
6.72
4.64
9.85
6.67
1.59
-2.03
-1.73
-2.67
-3.05
-3.43
-4.8
-7.87
-6.94
-5.76
-6.11
7.71
-25.1
-14.05
-15.29
-8.49
-38.9
-37.82
-20.52
13.03
28.38
26.17
108.79
130.01
58.69
119.35
114.22
126.56
70.4
169.89
121.78
100.37
87.76
88.94
80.6
65.01
48.17
41.62
35.59
111.81
102.74
107.82
33.16
38.82
37.03
154.89
32.81
11.38
85.51
***
**
****
*****
***
breux investissements enregistrés en Ile Maurice.
Au Maroc, le groupe ONA a
progressé de 1,5% à 253,35
dollars. « Dans un contexte de
Malgré cette mauvaise passe, les
investisseurs restent optimistes, misant
sur une reprise assez rapide dans
les semaines à venir.
L’indice global de la place, la
SEMDEX, a d’ailleurs perdu
0,3%. Toutefois, les investisseurs restent confiants sur le
moyen terme quant à un
éventuel retournement de
tendances en raison des nom-
baisse continue du MASI,
l’ONA est perçu comme un
blue chip bénéficiant de la
confiance des investisseurs »,
explique un analyste marocain. En Egypte, Orascom
Construction Industries (OCI)
Fonds or et métaux précieux
31.12.2007 22.6.2007 17.6.2005
20.6.2008 20.6.2008 20.6.2008
****
***
*****
****
****
****
***
***
***
***
**
**
****
**
**
***
*****
**
*
IAM Gold & Metals
DJE-Gold & Ressourcen P
OMGB Aliquot Gold Bullion
ZKB Gold ETF
OMG Aliquot Gold Bullion
Strategic Precious Metal CHF
Investec Global Gold A Acc GBP
Investec GSF Global Gold A Inc
DWS Goldminenaktien Typ O
LODH Inv Wo Gold Exp EUR P A
MVM SICAV - frontrunner earth
DWS Noor Precious Metals B
DWS Invest Gold + Prc Mtls $ LC
FPIL Merril Lynch World Gold
NESTOR Gold Fonds
Royal Skan £ ML Gold & Gen GBP
BGF World Gold A2 USD
Gold Equity Fund (CHF) B
Gold Equity Fund (USD) B
LODH Inv Wo Gold Exp USD P A
Gold 2000 Ltd
BlackRock Intl Gold & General
UBS (CH) EF-Gold
AIG PB Equity Fund Gold T
CS EF Global Gold
UEB Gold Equity Multi-Manager
SGAM Fund Eq Gold Mines A
Share Gold
Swisscanto (CH) EF Gold
BBGI Share Gold (USD)
PEH Q-Goldmines
Craton Capital Prec Metal A
Sicav Placeuro Gold Mines
Genus Dynamic Gold Fund A
BAC Mng Reg Mgd Vol South Africa
Moyenne
5.1
2.12
1.5
1.43
0.88
-0.84
-2.18
-2.57
-3.58
-4.06
-4.48
-5.06
-5.84
-6.51
-6.82
-7.35
-7.63
-7.64
-7.66
-8.06
-8.09
-9.21
-9.75
-9.85
-10.65
-10.78
-11.06
-12.04
-12.78
-14.33
-16.2
-18.08
-18.97
-21
-23.12
-7.71
Source © 2008 Morningstar, Inc. Tous droits réservés
Notation Morningstar du 31/05/2008
14.07
8.75
11.29
18.4
9.93
1.21
6.71
7.47
-3.79
5.46
6.44
3.9
2.74
9.91
-4.99
9.05
9.46
-4.81
-5.27
-2.6
-4.58
10.45
6.43
1.71
6.25
-16.34
-3.01
0.67
0.4
-4.43
-8.3
-16.11
-10.25
-21.56
-20.17
0.74
133.4
56.52
41.4
36.18
93.27
44.17
88.92
8.81
79.82
71.77
102.78
81.89
89.26
74.2
99.85
107.73
46.97
87.97
37.51
33.21
61.33
97.93
35.64
68.21
48.88
71.27
47.81
140.44
72.82
Domicile
Switzerland
Luxembourg
Guernsey
Switzerland
Guernsey
Switzerland
United Kingdom
Guernsey
Germany
Luxembourg
Luxembourg
Ireland (Eire)
Luxembourg
Isle of Man
Luxembourg
Isle of Man
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Cayman Islands
Jersey
Switzerland
Switzerland
Switzerland
Bahamas
Luxembourg
Luxembourg
Switzerland
Switzerland
Luxembourg
Liechtenstein
Luxembourg
Cayman Islands
Switzerland
Notation
Morningstar
*****
***
***
*
****
*
***
****
****
***
****
*****
**
***
**
***
***
***
*
***
***
***
***
*****
a gagné un demi-point à
70,84 dollars, légèrement
favorisé par un communiqué
de presse confirmant le choix
porté sur la compagnie pour
deux contrats de constructions en Algérie.
En baisse
Au chapitre des baisses, le marché nigérian continue d’imprimer la tendance. Quatre des
cinq plus fortes baisses de
l’AI40 en sont issues. Il s’agit de
l’Oceanic Bank International,
qui efface ses perfomances de
la semaine dernière en cédant
16,3% à 0,18 dollar. Dans la
même proportion, Guaranty
Trust Bank abandonne 14,8%
à 0,20 dollar. Derrière, United
Bank for Africa glisse de
11,5% à 0,27 dollar et Zenith
Bank abandonne 10,6% à
0,35 dollar.
Malgré cette mauvaise passe,
juin. 08
avr. 08
mai. 08
fév. 08
mars 08
jan. 08
oct. 07
déc. 07
nov. 07
sep. 07
juil. 07
août. 07
juin. 07
avr. 07
mai. 07
fév. 07
mars. 07
***
jan. 07
****
déc. 06
49.59
**
Ai100
oct. 06
106.52
***
*****
nov. 06
26.74
France
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Ireland (Eire)
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Eire
Luxembourg
France
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Ireland (Eire)
Luxembourg
Ireland (Eire)
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
France
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
France
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Eire
Isle of Man
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Isle of Man
Luxembourg
France
Luxembourg
Royaume-Uni
France
Ireland (Eire)
France
France
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
France
France
Luxembourg
Luxembourg
France
France
France
Isle of Man
Luxembourg
Isle of Man
France
France
France
France
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
France
Luxembourg
France
France
Ireland (Eire)
Luxembourg
Luxembourg
sep. 06
37.58
153.87
Ai40
juil. 06
57.52
74.16
72.88
47.49
45.56
53.81
52.68
49.99
51.31
38.68
34
25.81
31.56
31.43
30.31
20.93
24.09
21.09
20.37
17.89
17.51
18.96
6.86
9.96
30.65
-2.06
18.07
6.47
5.45
Notation
Morningstar
août. 06
35.43
34.91
34.43
32.28
29.75
28.74
26.79
26.11
25.88
25.1
23.86
19.68
19.13
18.23
17.76
17.64
17.42
17.4
17.28
17.19
16.36
14.02
12.51
10.58
10.51
9.66
9.62
8.58
8.1
7.45
7.29
7.21
7.03
6.24
6.18
6.14
5.72
5.68
5.68
5.13
4.2
4.19
4.03
3.8
3.03
2.89
2.72
1.57
1.46
1.44
1.17
0.97
0.27
0.13
-0.62
-2.12
-2.91
-2.96
-3.03
-3.35
-3.76
-4.11
-4.57
-4.93
-5.29
-5.5
-6.37
-6.38
-9.86
-11.46
-11.77
-12.05
-17.26
-20.96
-27.44
-28.02
6.29
Domicile
juin. 06
17.6.2005
20.6.2008
avr. 06
22.6.2007
20.6.2008
220
218
216
214
212
210
208
206
204
202
200
198
196
194
192
190
188
186
184
182
180
178
176
174
172
170
168
166
164
162
160
158
156
154
152
150
148
146
144
142
140
138
136
134
132
130
128
126
124
122
120
118
116
114
112
110
108
106
104
102
100
mai. 06
AGF Matières Premières R
DB Pl Commodity Euro R1C
DB Pl Commodity Euro R1C-A
Fortis L Commodity World C
Baring Real Asset Futures A
UBS (Lux) SS-RICI (CHF)
UBS (Lux) SS-RICI (EUR)
DB Pl IV RICI Index Fd R1C EUR
DB Pl Commodity USD R1C
Lehman Brothers CmdtyPl A ?
Pioneer SF EUR Cmdts A EUR ND
Lyxor ETF Commod. CRB A
Market Access Jim Rgrs Com Idx
UBS (Lux) SS-RICI (GBP)
UBS (Lux) SS-RICI (USD)
DWS Invest Commodity + FC
MS SICAV Commodities Alpha + A
Lehman Brothers CmdtyPl I $ Acc
DWS Invest Commodity + LC
DDQ Commodity Index CL A
Tiberius Active Commodity OP
AXA WF Hybrid Resources AC EUR
Commodity Alpha OP R
Lyxor ETF DJStoxx 600 Basic R
Fortis L Eq Resources World C
Argenta Industrie de Base Europe
DB Pl III GSCI Prt EUR R1C/A1E
Lyxor ETF Comm. CRB Non En. A
DB Pl IV Metal Drive Gtd Fds R1D
Franklin Nat Resources A USD
FMM - Natural Res A Acc USD
Baring Global Resources USD
FPIL Martin Currie GF Gbl Res
LODH Inv Commodity P EUR A
Martin Currie GF Glbl Resources
STABILITAS Soft Commodities P
JB EF Natural Resources-USD/B
JB EF Natural Resources-CHF/B
JB EF Natural Resources-EUR/B
Carmignac Commodities
FPIL Merrill Lynch W. Mining
EasyETF GSNE EUR A
Géo Energies C
BGF World Mining A2 USD
First State Global Resources A
Etoile Matières Premières
First State Glb Resource III Acc
AXA Or et Matières Premières C
SGAM Invest Secteur Mat. Prem.
CS EF (Lux) Glbl Resources B
Manulife GF Glb Resources AA
SGAM Fund Eq Glob Resources A
LCL Actions Minergior Monde
CAAM Actions Minergior
ALTIS Fund Global Resources
KBL Key Fund Natural Res EUR
Multi Sélection Biens Réels C
HSBC Ressources Naturelles
MAM Actions Matières Prem.
CLI JPMF Natural Resources
JPM Glbl Nat Rsrcs A (D)-EUR
Royal Skan £ JPM Natural Res GBP
Orsay Ressources
Lyxor ETF DJ Stoxx 600 Oil & Gas
LCL Actions Rssrcs-Indstr Monde
CAAM Ressour.-Indust. Monde P
VCH Expert Natural Resources
db x-trackers DJ STOXX 600 O&G
Dr. Hoeller PRIME ELMNTS Earth P
Barclays Ressources Naturelles
STABILITAS Growth Small Cap P
The Emerging Commodities Fund
The Tectonic Fund
iShares S&P G Timber & Forestry
STABILITAS Silber+Weissmetalle P
STABILITAS Pacific Gold+Metals P
Moyenne/Nombre
31.12.2007
20.6.2008
Ai40 and Ai100 since inception (base = 100)
fév. 06
Fonds Matières premières et ressources naturelles
sur les visées du Brésilien
Companhia Vale do Rio Doce
concernant une éventuelle prise
de participation dans Anglo
America Plc », déclare Phinda
Mangolothi de Legae Securties.
Autre minière dans le vert,
Anglo Platinum, en hausse relativement intéressante de 5,6% à
un cours de 174,52 dollars. Les
analystes ne voient aucune raison fondamentale dans cette
appréciation qui fait suite à une
longue période de sévère correction. La ruée observée
actuellement sur la valeur peut
se traduire par des spéculations
sur les résultats à venir.
Troisième valeur en hausse,
celle du Mauricien NMHK
(tourisme), en augmentation de 1,6% à 5,56 dollars.
Comparée à des valeurs similaires, comme celle de la Sun
Resorts ou de Hyatt, NMHL
est considérée comme une
valeur sûre compte tenu des
prévisions pessimistes sur le
marché boursier mauricien.
mars. 06
American, filiale du leader
mondial de l’industrie minière
Anglo Americain PLC, a réalisé
la meilleure performance avec
7,1%, clôturant à 67,29 dollars.
« L’augmentation de cette action
est alimentée par des rumeurs
jan. 06
La chute hebdomadaire de
2,9% a précipité l’indice
African Investor 40 en territoire négatif. Par rapport au
début de l’année, l’indice est
en recul de 0,1%.
Le
Sud-Africain
Anglo
les investisseurs restent optimistes, misant sur une reprise
assez rapide dans les semaines
à venir. Les performances de
la semaine dernière s’expliquent, selon les observateurs
par une nouvelle loi sur la
limitation des chutes de cours
boursiers. La mesure, qui n’a
pas duré plus d’une semaine,
a fait couler beaucoup d’encre
quant à ses motivations jugées
peu claires par la presse spécialisée. En dehors du marché
nigérian, Orascom Hotel
Developpement poursuit sur
sa tendance baissière avec un
nouveau recul de 11,5% à
0,27 dollars. C’est dire que la
récente opération d’échange
d’actions entre OHD et
Orascom
Developpement
Hotels n’a pas été bénéfique
pour le premier.
A.W.
L’AFD émet un emprunt
obligataire en dollars
Après une veille attentive des marchés financiers depuis le début
de l’année, l’Agence française de développement a émis en juin
2008 un emprunt obligataire inaugural en dollars, d’un montant
de 1 milliard (soit 644 millions d’euros) à 3 ans, in fine au taux de
4,125% (soit mid swap USD - 10 bp ou US Treasury 2 ans +120
bp). Les conditions du succès de cette transaction ont été assurées,
notamment grâce à une tournée « investisseurs » réalisée en Asie
et à New York courant mai. L’émission a été souscrite avec succès,
dont la moitié par des investisseurs rencontrés au cours de ce road
show. Le carnet d’ordre a dépassé le milliard de dollars en quelques
heures et les titres ont été placés auprès d'investisseurs institutionnels, majoritairement des banques centrales (66%), mais également des gestionnaires d’actifs (16%), ou encore des banques privées et des institutions supra nationales (18%). L’Asie a représenté
47% du placement final, l’Europe et le Moyen-Orient 28% et
l’Amérique 25%. Cette opération a été dirigée par BNP Paribas,
Crédit Suisse et HSBC.
Jeunes managers à la SGMB
Salima Benhima, diplômée de l’ESC Nantes et titulaire du
Certificat international d’analyse financière et de gestion de fortune
(CFPI), est nommée à 32 ans directeur de la gestion privée au sein
du pôle Gestion privée et institutionnelle de Société Générale
Maroc. Pour sa part, Ismail El Filali, 30 ans, diplômé de l’ENCG et
de l’IAE de Bordeaux, avec une formation d’expertise comptable,
est nommé président du directoire de Sogébourse.
10
PRODUITS DE BASE
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
258 milliards de dollars en subventions agricoles !
En 2007, le soutien accordé par les pouvoirs publics aux agriculteurs s’est élevé à 258 milliards de dollars, soit 23%
du total des recettes agricoles. C’est la grande indigestion contre la grande famine.
Le temps est certainement passé où la
Politique agricole commune (PAC)
symbolisait une balance de justice au
profit de la ruralité. Même si le rôle
qui lui est assigné est de nourrir les
populations européennes, qui comptent 200 millions de personnes de
plus que les USA pour deux fois
moins de terre, cette politique est
plus que jamais en quête de légitimité
face à la grave crise alimentaire internationale. Dans quelle mesure estelle, aux côtés des autres politiques
agricoles des pays développés, responsable de cette dérégulation ?
Selon un récent rapport de l’OCDE,
le soutien accordé par les pouvoirs
publics aux agriculteurs au titre de
l’année 2007 s’est élevé à 258 milliards de dollars, soit 23% du total
des recettes agricoles. Malgré son
ampleur, ce montant est à peu prés
le plus bas depuis 1986, année où
« Il faut (…) tirer parti
de l’échec salutaire
des négociations mal
engagées des APE,
pour construire une
politique exemplaire
de développement
partagé. »
l’organisation a commencé à effectuer les estimations. Cette baisse s’explique essentiellement par la hausse
des prix des produits agricoles. En
effet, les cours mondiaux étant plus
élevés, le montant du soutien et des
Un groupe de
députés français,
sous la direction
d’Hervé Gaymard,
appelle à une nouvelle gouvernance
de l’agriculture au
niveau mondial.
subventions nécessaire pour relever
les prix intérieurs ont diminué. La
prochaine réforme de la PAC, prévue
en 2013, reconduira-t-elle la même
politique de subvention efficace dans
son pré carré européen ou, au
contraire, participera-t-elle à enrichir
l’idée de la mise en place d’une sorte
d’ONU mondiale de la régulation alimentaire ? Assez tôt pour le dire.
La faute à Ricardo
En attendant, le débat fait rage.
Daté du 8 juin dernier, un rapport
d’information déposé par un
groupe de députés de l’Assemblée
nationale française, sous la direction d’Hervé Gaymard, se pose la
question sous une approche plus
concrète : comment nourrir les
hommes aujourd’hui et demain ?
Une question qui bouscule avant tout
le consensus malthusien qui faisait
l’unanimité depuis quelques décennies en proclamant qu’il faut produire moins d’aliments et que seuls
les pays dotés d’un avantage comparatif avaient pour vocation de nour-
Guinée-Bissau :
investissement angolais
dans la bauxite
La Guinée-Bissau pousse ses pions sur le continent africain.
La société Angola-Bauxite s’est engagée à investir 134,6 milliards de FCFA dans des structures portuaires, routières et
sociales en vue de l’exploration et de l’exploitation de la
bauxite bissau-guinéenne. Le protocole qui lie les deux pays
lusophones prévoit la construction d’un port en eau profonde à Buba, à 300 km au Sud de Bissau. Cet investissement
devrait générer des milliers d’emplois permanents et temporaires. Les réserves de bauxite de la Guinée-Bissau sont estimées à 113 millions de tonnes et le minerai serait d’ « une
excellente qualité ».
Sénégal : le kilo de coton à
185 FCFA
Pour la campagne de commercialisation 2008/2009, le prix au
producteur du kilogramme de coton a été fixé à 185 FCFA. Une
somme de 5000 FCFA a ainsi été ajoutée au prix de la tonne de
coton graine. L’annonce a été faite par le directeur général de la
SODEFITEX (Société de développement des fibres textiles) du
Sénégal. L’augmentation du prix a été rendue possible par l’emblavement de 38 000 ha, ce qui devrait permettre une production de 47 500 tonnes.
Le Mali vise les biocarburants
Le gouvernement malien a créé une Agence nationale de développement des biocarburants chargée de la mise en œuvre de la
stratégie de développement des biocarburants sur la période
2008-2023. Le but est de parvenir à substituer 10% de gasoil et
de DDO par l'huile de pourghère durant une première phase
(2008-2013), puis 15% dans une seconde phase (2014-2018) et
20% pendant la troisième phase (2019-2023). Le gouvernement table également sur le maintien de la production de
l'éthanol à 25 millions de litres par an pendant toute la période
rir la planète. Cette théorie aura du
mal à faire face aux chiffres alarmants
de la FAO, faisant état de stocks
céréaliers à leur plus bas niveau
depuis 25 ans et estimant à 36 le
nombre de pays en crise alimentaire
dans le monde.
Bref, pour les auteurs du rapport, il
est temps d’amorcer un débat sérieux
sur la théorie de l’échange international. La théorie de Ricardo sur l’avantage comparatif, datant de 1817, au
bon vieux temps de la splendeur de
l’empire britannique, riche de ses
dépendances asiatiques, ne laisserait
au 21e siècle qu’un choix cornélien
entre le libre-échange intégral et le
protectionnisme intégral.
Pour les députés, l’ONU doit se
doter d’un Conseil de sécurité alimentaire. Une évolution complexe
qui consiste à ne pas limiter les produits alimentaires à leur seule
dimension commerciale. A titre
d’exemple, la production de lait faisant l’objet d’un échange mondial
est en deçà de 3%, contre 5% pour le
riz et 15% pour les céréales en géné-
ral. Des volumes faibles qui font le
succès des spéculateurs, notent les
auteurs du rapport qui préconisent
une approche globale de la question
alimentaire incluant développement
agricole, nutrition, recherche, environnement et commerce.
Les APE, exemple typique d’une
approche commerciale
Actuellement, c’est plutôt l’approche commerciale qui l’emporte,
comme dans le cas des négociations
sur les APE entre les pays ACP et
l’Union européenne. « Concernant
l’Union européenne, note le rapport, il
faut refonder Lomé et Yaoundé sur des
bases nouvelles, exercer un regard critique sur le bilan des Accords de
Cotonou, et tirer parti de l’échec
salutaire des négociations mal engagées des APE, pour construire une
politique exemplaire de développement partagé. »
Dans la réforme de la convention de
Lomé, signée en 1975 et qui
concerne aujourd’hui 77 pays, l’UE
explique sa position par la volonté
d’abolir un système de préférences
non réciproques en opposition avec
les accords du GATT de 1994.
L’ouverture réciproque préconisée
implique une quasi-zone de libre
échange entre l’UE et les six groupes
de pays ACP, lesquels devront renforcer leur intégration par des
accords sous-régionaux. Selon les
études, en cas de mise en place de
cet ALE, les exportations européennes vers les pays ACP augmenteraient de 35%.
A défaut des APE, l’Union euro-
péenne appliquerait le système généralisé de préférences (SGP), moins
généreux envers les économies ACP.
Un système qui serait préjudiciable à
un grand exportateur de produits
agricoles comme la Côte d’Ivoire,
mais qui n’aurait pas de conséquences sur un pays moins avancé (PMA)
comme le Burkina-Faso, qui bénéficie d’une franchise totale de droits
sur ses produits exportés (d’où les
divisions constatées en Afrique entre
ces deux catégories de pays). Les
PMA ont toutefois un volume d’exportations limité : ils ne représentent que 2,9% des échanges commerciaux agricoles. Des problèmes
complexes qui pourraient être résolus dans le cadre d’un Conseil de
sécurité alimentaire.
MBF
Richesses minières pour le Niger
Pays sahélien, dernier ou avant-dernier à
l’indice de développement humain du
PNUD, selon les années, le Niger est pourtant le 3e producteur mondial d’uranium.
Son sous-sol recélerait également d’importantes ressources pétrolières. Mais, alimentant depuis l’indépendance tous les discours, le pétrole n’a jamais pu être exploité.
La zone était réputée instable avec les visées
peu cachées du grand frère libyen dans la
région. Fort de ses pétrodollars et de la propension des hommes politiques nigériens à
quérir sa bénédiction et son soutien financier, la Libye s’est toujours invitée dans le
jeu politique et les perspectives d’exploitation du pétrole nigérien. S’y ajoute l’éloignement, plus de deux mille kilomètres de
tout port, pour expliquer que le pétrole du
Niger n’ait pas attiré outre mesure auparavant. La conjoncture a tourné favorablement pour le Niger. Les cours se sont envolés et surtout, la Chine a des besoins croissants qu’elle entend sécuriser. Bingo pour
le Niger.
Le 2 juin dernier, un contrat de partage de
production a été signé avec la société chinoise China national oil and gaz development and exploration corporation,
CNODC, qui lui vaudra d’encaisser, dans
trois mois, 127 milliards de FCFA, environ
194 millions d’euros. Une première. Une
raffinerie et un pipeline d’environ 2000
km jusqu’au port de Cotonou doivent
aussi être construits. La production
annoncée par la société chinoise est de
20 000 barils de pétrole par jour. A
Niamey, où l’on a été longtemps douché
par les promesses non tenues de pétrodollars, c’est l’euphorie. La réserve de gaz du
bloc d’Agadem, au centre-est du pays, est
estimée à 10 milliards de m3. Il est fait état
d’une autre réserve de plus de 300 millions
de barils dans la région d’Agadez, au nord
du pays. Le ministre nigérien de la
Communication et porte-parole du gouvernement Mohamed Ben Omar parle
même de scandale minier en expliquant :
« Nous n’avons pas trouvé seulement de
l’uranium, mais aussi de l’or, du manganèse, du phosphate, du charbon, etc. »
Club fermé
Uranium
Le Niger est intégré dans le club très fermé
des pays susceptibles de recevoir les investissements chinois en matière de recherche
sur le pétrole et le gaz, où ne figurent que
le Koweït, Oman, le Maroc, la Libye, la
Norvège, l'Equateur et la Bolivie, après
l’éviction du Nigeria, du Soudan et de
l'Iran. Les entreprises chinoises opérant
dans ces pays bénéficient de baisses des
taxes et de prêts bancaires favorables.
Avant les premiers subsides pétroliers, le
Niger a déjà commencé à récolter les
fruits de sa nouvelle politique uranifère.
Longtemps confiné dans un tête-à-tête
avec la France, qui lui a valu de ne pas
pouvoir doubler ses revenus en FCFA
malgré une dévaluation de 50%, le Niger,
sous l’impulsion du président Mamadou
Tandja, a décidé de tirer enfin parti de sa
richesse uranifère. Ce n’était pas la pre-
Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar
mière fois. Mais, comme pour le pétrole,
il se susurrait qu’il n’était pas bon d’ouvrir ce dossier. Le premier coup d’Etat
réussi contre Hamani Diori par Seyni
Kountché serait ainsi lié à la volonté du
premier président nigérien d’exiger une
meilleure rémunération de son uranium.
Légende ? Difficile à dire. Les mémoires
du colonel Moumouni Djermakoye, un
des acteurs de ce coup d’Etat, n’ont pas
permis de connaître la réalité des faits. Sa
version, qui voudrait que ses blindés
aient empêché les troupes françaises de
réagir, manque de crédibilité. L’assassinat
du général Baré Maïnassara ne serait pas
non plus sans lien avec une décision de
relèvement du prix de cession de l’uranium à la France. Rumeurs aussi ?
Elles n’ont pas effrayé le président Tandja.
En 2006, son gouvernement adopte une
nouvelle loi minière qui aboutit à la diversification des partenaires. Quelque 125
permis sont attribués. La Française Areva
est rejointe par des compagnies chinoises,
canadiennes, australiennes, américaines et
sud-africaines. Areva a réagi, après avoir
tenté en vain de prévenir une telle issue, en
augmentant son prix d’achat de l’uranium
de 22 à 32 dollars en 2007, et en s’engageant à accroître la production uranifère
de 5000 tonnes par an, en investissant plus
d’un milliard d’euros dans la mine d’uranium d’Imou-Araren, située dans le nord
du Niger.
Restant les accusations de collusion du
groupe nucléaire français avec la rébellion
touareg. Rumeurs encore ?
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
L’Algérie, gros importateur de
blé, a raté sa récolte 2008
La facture alimentaire de l’Algérie menace d’enfler encore. Elle était de 4,5 milliards de dollars en
2007. Les spécialistes parlent d’insécurité alimentaire.
Par Ihsane El Kadi, Alger
Après une crise de la pomme de terre et
une autre du lait en 2007, l’Algérie se
prépare à affronter une baisse de sa production de blé en 2008. C’est le ministre
de l’Agriculture et du Développement
rural, Said Barkat, qui l’a annoncé
devant des parlementaires, donnant un
signal fort aux fournisseurs traditionnels
tionner la consommation intérieure au
moment où des pays comme la Chine,
l’Inde ou le Vietnam sont exportateurs nets
de riz », explique Farid Cherbal, spécialiste en biologie moléculaire.
L'Algérie consomme entre 23 et 24 millions de quintaux de blé dur par an ; 70%
de ces quantités transformées en céréales
et en semoule sont importées.
du marché algérien (France - Etats Unis).
L’Algérie a importé, à elle seule, prés de
4% des céréales vendues dans le monde
en 2007. Facture de l’opération, 1,3 milliard de dollars sur 4,5 milliards au total
de produits alimentaires. Un montant
qui a déclenché des critiques très violentes d’universitaires contre l’absence de
« vision stratégique » des autorités algériennes lors d’un récent colloque sur la
sécurité économique tenu à Alger, et qui
a mis en évidence la faiblesse de la sécurité alimentaire algérienne. « Tous les
paramètres qui font la crise alimentaire
d’aujourd’hui étaient en train de se mettre
en place il y a dix ans, la montée des biocarburants, celle de la consommation alimentaire dans les pays émergeants, la demande
algérienne en produits laitiers compte tenu
de la jeunesse de sa population, les besoins
en semences pour développer les productions de base. L’Algérie n’a rien voulu voir
venir. Aujourd’hui, elle est réduite à courir
après les prix internationaux pour subven-
l’orge, sa cession aux coopératives publiques est passée à 2500 DA le quintal. Il
était fixée à 1500 dinars auparavant. « Les
effets de ces mesures ne se feront sentir que
dans quatre ou cinq ans, lorsque les nouvelles surfaces emblavées deviendront significatives », explique Mustapha Lamri, agriculteur dans la plaine de la Mitidja.
L’aide aux prix va encore augmenter
Fatal virage vers le tout verger
L’Algérie a importé, à elle
seule, prés de 4% des
céréales vendues dans
le monde en 2007.
11
PRODUITS DE BASE
C’est une très faible pluviométrie en
Afrique du Nord à la saison de croissance
qui est à l’origine de cette baisse de production annoncée. M. Barkat a voulu
tempérer le tableau en rappelant que la
filière céréales a connu une productivité
meilleure ces dernières années grâce à la
mise en valeur des terres. Il a estimé la
production actuelle de céréales à 40
millions de quintaux par an, alors
qu’elle ne dépassait pas 10 millions de
quintaux par an avant 2000. Ce que
contestent de nombreux spécialistes,
notamment du CREAD (Centre de
recherche en économie appliquée et
développement), qui montrent, chiffres à
l’appui, que l’essentiel des aides publiques du PNDA (Plan de développement
de l’agriculture) a été absorbé par l’arboriculture, un virage vers le tout verger
encouragé ouvertement par le gouvernement au début des années 2000. Devant
la flambée des prix du blé en 2007, les
autorités ont réagi pour rétablir une
incitation à la production locale de
céréales. Les prix à la production des
céréales achetées par les coopératives de
l’Etat étaient bloqués durant deux décennies. Le blé dur est finalement passé de
2100 DA à 4500 DA le quintal, et le blé
tendre de 1450 à 3500 DA. Quant à
En attendant, la question des prix internationaux du blé à la fin de l’été prochain est devenue encore plus aigue pour
les importations algériennes. Il faudra
sans doute soutenir plus fortement l’aide
publique à la consommation. « Des études et des consultations sont en cours au
niveau des parties concernées pour fixer le
nouveau prix du blé de manière raisonnable », a assuré le ministre de l’Agriculture.
Le directeur général de l’Office algérien
interprofessionnel des céréales (OAIC) a
indiqué de son côté, dans un communiqué, que l’Algérie a anticipé les tensions
haussières sur le marché « en sécurisant
les approvisionnements dès les prémices de
l’amenuisement de l’offre sur le marché
mondial et de la flambée des cours des
denrées alimentaires sur les marchés internationaux ». L’anticipation est une solution de riches qui ne sied pas à tout le
monde : « Des partenaires africains ont
critiqué nos achats anticipés durant le
second semestre 2007 car ils ont contribué
au renchérissement du blé au niveau
international », affirme un trader algérien. Seule lueur dans ce tableau, la production européenne de blé 2008 devrait
être très bonne grâce à une fin d’hiver
pluvieuse. Personne n’ose pour autant
pronostiquer un effet prix à la détente.
Le karité sous-exploité
Le potentiel de production annuelle d’amande est de
1 200 000 tonnes en Afrique de l'Ouest, mais la réalisation
effective ne dépasse pas 610 000 tonnes. Chiffres livrés lors
d’un atelier sous-régional à Bamako consacré à la production
du karité dans la sous-région. Les exportations en amandes
sont estimées à environ 246 160 tonnes et celles du beurre de
karité à 41 160 tonnes, représentant seulement 1/6 du volume
des amandes exportées.
L’OPEP ne peut pas agir sur
le prix du pétrole
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ne
peut pas agir sur la situation actuelle des marchés, a affirmé
mardi le président en exercice de l'OPEP, Chakib Khelil.
Lors d'une conférence de presse à l'issue de la cinquième réunion ministérielle entre les Etats membres de l'UE et les pays de
l'OPEP, tenue à Bruxelles, le président de l'OPEP a indiqué que
l'organisation se limite à vérifier si le marché est bien approvisionné en pétrole et si les stocks sont suffisants.
La Côte d’Ivoire vise
l’autosuffisance alimentaire
d'ici 2012
Le gouvernement ivoirien s’est fixé l’ambition de réaliser l’autosuffisance alimentaire en 2012 et a décidé de mettre en œuvre
un programme d'urgence estimé à 17,93 milliards de FCFA qui
devrait permettre la création d'environ 6000 nouveaux
emplois. Le programme a été adopté après la présentation d’un
rapport du ministre de l’Agriculture sur les nouvelles stratégies
de développement de la filière riz en Côte d’Ivoire et de la
relance du secteur coton.
Le programme d’urgence vise à accroître en fin de campagne 2008 la production nationale de riz blanchi d’au moins
205 000 tonnes.
Appel au développement de
l’agriculture en Afrique
Les délégués d'une trentaine de pays africains ont conclu
jeudi à l'urgence de développer l'agriculture pour faire face à
la crise alimentaire qui frappe l'Afrique, à l'issue d'une conférence de la Banque africaine de développement (BAD).
« L’urgence de promouvoir le secteur agricole dans les stratégies
nationales de réduction de la pauvreté » a figuré en tête des
résolutions de la conférence sur la relance de l'agriculture
ouverte mercredi, indique la BAD dans un communiqué à
Tunis, siège provisoire du groupe.
Le MEND menace les
exportations pétrolières
Le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger
(MEND) annonce des attaques incessantes en vue de la chute
des exportations de pétrole du pays au niveau zéro, si le gouvernement fédéral nigérian refuse de remettre en liberté son leader, Henry Okah.
Dans un message électronique adressé à la presse samedi 21
juin depuis Port Harcourt, capitale de l'Etat de Rivers, à la
presse, par le porte-parole du MEND, Jomo Gbomo, le mouvement réclame la libération d'Henry Okah dans le cadre d'un
processus de paix sincère. « Il est encore temps pour le gouvernement de sauver la face en libérant Henry Okah, afin qu'il puisse
prendre part à un processus de paix sincère avant que le niveau
des exportations de pétrole du Nigeria ne tombe à zéro », avertit
le MEND.
L’Algérie cède quinze
sites miniers pour
10 millions $
Les entreprises algériennes, publiques et privées, ont décroché 12
des 15 sites d’exploration minière mis en adjudication. Deux autres
ont été attribués à des sociétés chinoises, et le 15e à une société canadienne. La Spa Soalka, filiale de l’ENOF (Entreprise nationale des
produits miniers non ferreux et des substances utiles), a décroché
deux sites de diamant, un de cuivre-plomb-zinc et un autre de cuivre-or. Le groupe Cevital a décroché trois sites de sel. Les compagnies chinoises Cecomines (zinc-plomb), Travaux hydrauliques
Shaolin (site de Wolfram), Polytechnology ont obtenu un site aurifère. La Canadienne Cancor a obtenu un site de cuivre-or. Le produit de ces cessions se chiffre à 10 millions $.
12
INVESTISSEMENT
Lafarge se renforce en Algérie
Le groupe français Lafarge a acquis 35% des parts de la cimenterie de Meftah pour un montant de 43,5 millions d’euros.
L’accord a été accompagné d’un contrat de management signé
avec la Société de gestion des participations Industries du
Ciment - (SGP GICA), qui prévoit la mise en œuvre d’une
démarche d’excellence. Avec les parts acquises dans l’usine de
Meftah, et l’achat de l’usine d’ACC de M’sila, à travers l’acquisition d’Orascom Cement, le groupe français pourrait produire
en Algérie jusqu’à 9 millions de tonnes de ciment par an.
Tata Communications va
acheter une participation
majoritaire dans Neotel
Tata Communications Ltd., contrôlé par le groupe indien Tata, a
accepté d’augmenter sa participation dans la compagnie Neotel,
devenant ainsi majoritaire avec 56% du capital. Les 30% supplémentaires seront acquis auprès d’Eskom et de Transnet. Les autres
actionnaires de Neotel, qui construit la 2e licence de téléphonie fixe
au pays, sont Nexus, Communitel et Two Telecom Consortium.
Naeem Holding lance un
fonds de 19 millions $
Naeem Holding, la seconde banque d’investissement égyptienne, va lancer un fonds de 100 millions LE (19 millions $)
destiné à l’acquisition de parts au sein d’entreprises publiques.
Le fonds achèterait des actions des huit premières entreprises
figurant sur la liste du Nilex, la bourse des valeurs de la petite
et moyenne entreprise. Cette opération devrait être bouclée
d’ici la mi-juillet. Nilex a été lancée l’année dernière pour élargir les opportuniés d’investissement dans les petites entreprises
dont le capital varie de 500 000 à 25 millions LE.
Forage dans la région de Sfax
La compagnie Eurogas Corporation a annoncé le démarrage de
travaux de forage offshore dans le cadre de son exploitation d'un
permis de prospection dans la région de Sfax, dans le sud-est de la
Tunisie. Sur ce permis baptisé Ras-el Besh, la compagnie basée en
Belgique est associée avec Atlas Petroleum Exploration Worldwide
Ltd, Apex et Farmout Delta Hydrocarbures.
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
Jet 4 You et TUI : zones d’ombre
autour d’une transaction
Deux ans après son lancement, la première compagnie low cost privée marocaine connaît un important changement dans son tour de table. Un scénario officiellement prévu d’avance mais qui n’est pas
sans zones d’ombre.
Annoncé mi-juin 2008 d’une manière
assez maîtrisée par l’ensemble de ses
actionnaires, la reprise de la première low
cost marocaine émanant du secteur privé,
Jet 4 You, n’en finit pas de soulever des
questions. Créé fin 2005, cette compagnie
était en fait un parfait résumé de la globalisation : avec un tour de table détenu par
l’allemand TUI à hauteur de 40%, com-
Avec la montée du baril de
pétrole, l’Allemand privilégie
davantage une croissance
externe horizontale qu’une
expansion verticale,
synonyme de prise de
risques dans l’aérien.
plété par un conglomérat regroupé dans
la SIA, une société d’investissement créée
à cet effet. Quatre actionnaires forment le
tour de table de la SIA : d’abord le tandem
des deux associés Marrache-Benabbes
Taarji qui contrôlaient au départ 20% des
parts, espérant drainer du flux vers leurs
hôtels à Agadir et Marrakech, Investima,
la société d’investissement de la SGMB,
qui détenait 20%, soit la même part
qu’Attijariwafa Bank, qui s’ouvre de plus
en plus au secteur touristique.
S’agissant du plan de vol, Jet 4 You partait
sur une location de deux B 737-400 d’une
capacité de 173 sièges. Pour le pilotage,
rien de révolutionnaire pour une low cost
qui fait appel à un mix entre nationaux et
internationaux. Pour la maintenance, le
choix était porté par appel d’offres sur
Sabena Technics. Peut-être un choix onéreux compte tenu des négociations entamées aujourd’hui avec la Royal Air Maroc
pour assurer ce service.
Pour manager Jet 4 You, deux cadres
marocains sont appelés à la rescousse.
D’abord Jawad Zyatt, ancien directeur
général de la Direction des investissements
touristiques et Karim Baina, qui avait claqué la port de Regional Airlines pour relever le challenge commercial d’une compagnie low cost promue à un bel avenir. Le
départ du premier (Jawad Zyatt) est
aujourd’hui quasiment confirmé. Il faut
dire que l’usage limité de l’internet n’était
pas pour faciliter la tâche à Jet 4 You qui
fait face en plus, depuis 2006, à l’arrivée
des low cost européens au Maroc.
Doutes persistants
Autant de paramètres qui n’empêchent
pas cette compagnie de voler mais qui
refont surface avec l’annonce de cet
important réaménagement du tour de
table. Selon le message officiel distillé
aux médias, TUI a repris la compagnie
en totalité. Ce qui ne correspond pas à sa
politique de limitation du risque « kérosène », concèdent les voyagistes qui suivent l’affaire de près. En effet, avec la
montée du baril de pétrole, l’Allemand
privilégie davantage une croissance
externe horizontale qu’une expansion
verticale, synonyme de prise de risques
dans l’aérien. Ainsi, le TO a fusionné
avec First Choice dans une course au
gigantisme qui l’oppose à son rival
Thomas Cook, repreneur de My Travel,
de Jet Tours et d’Austral Lagons. D’autres
acquisitions ne sont pas à écarter pour
l’Allemand, fort de 117 avions, et qui
compte ainsi consolider la branche TO
pour mutualiser davantage la programmation des destinations et économiser
ainsi sur le carburant. Ces éléments tendraient à prouver que la transaction sur
Jet 4 You n’était pas un souhait express de
TUI. Ceux qui avancent cette hypothèse
rappellent que les managers avaient pris
contact avec la Royal Air Maroc à un certain moment. Faux, rétorque Guy
Marrache, joint par Les Afriques depuis
Paris : « Le rachat de Jet 4 You par TUI ne
découle nullement d’une crise. Le deal
était concrètement mis en place depuis
l’origine et confirmé depuis janvier 2008.
Il y a eu des discussions avec Royal Air
Maroc, mais elles portaient sur la maintenance ». Et de se faire précis : « Les deux
banques et nous-mêmes n’avons pas vocation à garder la compagnie toute notre
vie ». Pour le président du groupe Tikida
Hotels, fort de 40 ans d’expérience dans
le tourisme, fondateur de Holidays
Service et promoteurs de divers projets
touristiques, il ne s’agit ni plus ni moins
que d’une vente décidée sur la base d’une
convention signée dès le départ.
MBF
Comment servir les gens hors des
circuits bancaires traditionnels
Le département Initiative Finance du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), est dirigé à
Genève par Paul Clement-Hunts qui était l’invité d’une conférence à Londres.
Entretien réalisé par
Charles Bambara, Londres
caines pour appréhender ce que la durabilité
peut apporter aux systèmes bancaires.
Les Afriques : Un terme très à la mode, la
durabilité dans le système bancaire qu’est-ce
que cela veut dire ?
Paul Clement-Hunts : C'est un concept nouveau au niveau des institutions bancaires qui se
disent que leur développement futur, du point
de vue des risques et des opportunités, doit
intégrer de nouvelles considérations environnementales et sociales. La durabilité des banques
inclut donc les défis environnementaux et
sociaux qui ne sont plus perçus comme des risques, mais des opportunités futures et un
potentiel gigantesque pour servir l'intérêt commun, permettant de réaliser des bénéfices.
LA : Quels projets financez-vous concrètement en Afrique ?
PCH : Il y a, évidemment, un grand intérêt
pour la micro-finance, pour le micro-crédit, et
la micro-assurance. C’est comme s’il y avait un
boom dans plusieurs régions d'Afrique de ces
concepts et notamment sur le thème « comment servir les gens hors des circuits bancaires
traditionnels ». Nous avons aussi travaillé avec
la Fondation Gates en Afrique australe, sur le
financement des PME qui prenaient en compte
les considérations environnementales et sociales afin de générer de meilleures conditions de
vie pour la majeure partie de la population.
Par ailleurs, si on analyse le débat actuel sur changement climatique, il existe une véritable opportunité d'apporter un financement lié à la réduction des émissions de carbone en Afrique, pour
que différents projets puissent en bénéficier. Le
monde politique doit s’investir à ce niveau.
LA : Y a t’il un intérêt pour les pays africains
de s’intéresser à cette approche de durabilité
au niveau des banques ?
PCH : Absolument, nous avons une unité spécialisée sur l’Afrique et au cours des huit derniers mois nous avons eu des rencontres en
Afrique de l'est, en Afrique australe et la
semaine dernière nous étions en Afrique de
l'ouest. Un intérêt grandissant pour l'investissement bancaire durable et des investissements
responsables commence à se propager en
Afrique. Les gens commencent à comprendre
que servir la base de la pyramide n'est pas une
menace mais une opportunité. Il y a une exploration en cours au niveau des institutions afri-
LA : Pensez-vous que dans les pays qui sortent de conflits armés comme la Sierra
Leone, le Libéria ou le Congo démocratique,
nous ayons besoin d’une présence plus
robuste des banques internationales ?
PCH : Dans les situations de post-conflit, l'engagement des institutions financières est tout à fait
déterminant pour aider à un redémarrage de
l’économie. Si un accord de paix est mis en place,
c’est le rôle des institutions financières de permettre un redémarrage dynamique du développement économique. Il y a, de toute évidence,
besoin, dans ce genre d'environnement difficile et
problématique, d’un engagement des institutions
financières, peut-être avec les décideurs politiques, avec le soutien du secteur public, pour
garantir qu'il n'y ai pas de vide autour de la composante économique et financière des initiatives
de relance. Donc la réponse est oui.
LA : En ce qui concerne la région de Delta du
Niger au Nigeria, il y a une persistance des
violences, qu’est-ce que le secteur bancaire
peut faire pour aider, y a t-il est un espoir
vraiment ?
PCH : Juste deux ou trois observations, même
si je ne crois pas avoir l’expertise dans ce
domaine. Dans le contexte nigérian, très clairement, la consolidation du système bancaire,
avec maintenant de 25 banques plus puissantes
financièrement, je crois qu'il y a une démonstration évidente du besoin de regarder ces parties du pays où, peut-être, il n'y a pas une couverture financière suffisante, ni même des services généraux. Il faut commencer à comprendre
les problèmes et à rechercher des réponses à
cette insuffisance de couverture financière dans
ces régions. C’est un problème très difficile,
mais la chose la plus encourageante pour moi,
c’est que quand vous observez le secteur bancaire nigérian, vous réalisez à quel point il est
nécessaire de servir les communautés à l'exté-
rieur des grands centres urbains. C'est le début
d'un processus de conscientisation. Comment
le faire, c’est une autre question, combien de
temps cela prendra t-il, c’est difficile à prédire,
mais la nécessité est là.
LA : Pour vous, la micro-finance est-elle vraiment une solution d'avenir pour l'Afrique ?
PCH : Cela fait partie, bien sûr, des solutions
d'avenir. Je crois que ce modèle permet aux
gens qui n'ont jamais bénéficié des services
d'une banque de commencer ce processus de
compréhension des mécanismes financiers, et
cela aide à acquérir une culture économique et
« Quand vous observez le
secteur bancaire nigérian, vous
réalisez à quel point il est
nécessaire de servir les
communautés à l'extérieur
des grands centres urbains. »
financière, à inculquer une discipline de gestion, fondamentale pour ces personnes. Cela
fait partie des réponses à apporter pour une
vitalité économique et financière plus robuste,
aux composantes des communautés se trouvant hors des circuits financiers, afin de catalyser des moyens d'existence plus durables.
L’heure du grand nettoyage
aurait-elle sonné ?
On ne compte plus le nombre de fois où le président ivoirien a été interpellé par les producteurs et par
les populations pour mettre de l’ordre dans la filière café-cacao. Le message semble avoir été entendu.
d’autres secteurs en vue d’une plus grande
transparence dans la gestion de l’Etat ».
Par Louis S. Amédé, Abidjan
La filière café-cacao ivoirienne est, une
fois encore, en proie à la tourmente. La
cause n’est pas, cette fois-ci, les récurrents conflits de leadership et autres querelles de clocher sous fond de gros sous,
que se livrent les producteurs ou les
organes de gestion de la filière. Le
malaise tient plutôt aux procédures judi-
Petites gâteries
La mise sous mandat de dépôt de 23 responsables de la filière café-cacao ivoirienne – pour le moment –, intervient à
la suite d’une saisine du procureur de la
République par le chef de l’Etat, le 11
octobre 2007, aux fins d’éclairage sur
« de graves accusations de détournements
de fonds dans la filière ». En effet, avant la
prise par le président Gbagbo d’un
décret, en février 2006, pour encadrer la
gestion des différents prélèvements
(pour l’Etat, pour le fonctionnement des
structures et pour la mise en œuvre d’activités en faveur des producteurs), chacun des organes de gestion – Autorité de
régulation du café et du cacao (ARCC),
Bourse du café et du cacao (BCC), Fonds
de régulation et de contrôle (FRC),
Fonds de développement des producteurs de café-cacao (FDPCC) et Fonds de
garantie des coopératives café-cacao
(FGCCC) – gérait la part de cette manne
qui lui revenait. Et dans l’accomplissement de cet exercice, chaque structure
semble y être allée de sa petite « gâterie ».
Le montant de ces « manquements aux
règles de bonne gestion », sous forme de
surfacturation pour les uns, de détournements tout simplement pour les
autres, ou encore de faux placements,
allocations fictives pour certains… n’a
pas encore été rendu public. Mais la
rumeur parle de plusieurs centaines de
milliards de FCFA. « Cela n’a rien d’étonnant dans une filière où il est de vieille tradition d’ajouter deux zéros, voire trois, à
chaque facture », confie un ancien haut
cadre de la Caisse de stabilisation.
« Cela n’a rien d’étonnant
dans une filière où il est de
vieille tradition d’ajouter
deux zéros, voire trois, à
chaque facture », confie un
ancien haut cadre de la
Caisse de stabilisation.
ciaires engagées actuellement contre certains responsables et dans le cadre desquelles nombre de dirigeants de la filière
se retrouvent sous mandat de dépôt. Et
sont incarcérés de ce fait à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA).
« Détournement de fonds, abus de confiance,
abus de biens sociaux, escroquerie et faux
et usage de faux en écriture privée de commerce et de banque », sont les chefs d’inculpation retenus contre eux ! Et l’enquête diligentée par le procureur de la
République, Tchimou Raymond, n’est là
qu’à ses premiers effets.
Mains propres
Le chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo
serait-il, avec « l’opération mains propres » qu’il vient de lancer dans la filière
café-cacao, en train d’abattre une de ses
nombreuses cartes dans la perspective de
l’élection présidentielle dont la date est
fixée au 30 novembre 2008 ?
Dans une Côte d’Ivoire où tout acte est
appréhendé au travers d’un prisme politique, la campagne de moralisation de la vie
publique qui semble être engagée n’en
finit pas de déconcerter. Notamment des
partis politiques qui y subodorent une
action politicienne dirigée contre certains de leurs hauts cadres. D’autant que
le président ivoirien a affirmé, urbi et
orbi, que « les procédures en cours dans
la filière café-cacao se poursuivront dans
Mesurettes
Les procédures judiciaires en cours interviennent en bout de chaîne. Notamment
après quelques mesurettes visant à
« améliorer la gestion des ressources de la
filière ». Et qui auraient dû être prises
comme des mises en garde. Notamment
la mise sur pied, aux termes du décret
présidentiel de février 2006, d’un Comité
de gestion des prélèvements avec pour
mission d’examiner, de suivre et de valider avant exécution tout projet et pro-
gramme à financer par la filière. Mais à
en croire cet ancien haut cadre de la
Caisse de stabilisation, « comme hier la
logique d’enrichissement rapide et injustifié, la prévarication et la concussion ont,
une fois de plus, pris le dessus et ont
conduit les institutions de Bretton Woods à
exiger et à obtenir une libéralisation mal
pensée et mal conçue de la filière cafécacao ». Autant dire qu’en arrière plan de
cette opération de moralisation, qui se
déroule sous les yeux hagards des
Ivoiriens mais aussi de la Communauté
internationale – qui n’en croyait pas le
président ivoirien capable –, est posé le
problème de l’efficience et de l’efficacité
économique de la libéralisation ellemême, de la filière café-cacao ivoirienne.
Les actes à l’origine de l’opération mains
propres en disent long sur les travers de
cette libéralisation au forceps qui a
donné naissance à une multitude de
structures qui se chevauchent.
Aller jusqu’au bout
En attendant l’ouverture prochaine du
procès des mis en cause, le chef de l’Etat
ivoirien paraît bien déterminé à aller
jusqu’au bout. « Et cela ne serait pas une
mauvaise chose », note un membre du
Conseil national des producteurs de
café-cacao qui, il y a de cela quelques
mois, appelait à « sanctionner les insuffisances et les dérapages dans la filière ».
L’Association nationale des producteurs
de Côte d’Ivoire (Anaproci), dans cette
logique, cite au nombre des personnes à
inculper également des membres des
gouvernements successifs. On n’en est
pas encore là. Mais pour Jean-François
Akini, chef d’entreprise, « il était temps.
Car s’il nous a montré qu’il est un génie
politique, Laurent Gbagbo ne nous avait
pas encore prouvé qu’il pouvait être un
grand leader. Avec l’opération mains propres qu’il vient d’engager d’abord dans son
entourage professionnel immédiat et
maintenant dans la gestion des biens
publics, il tient là une bonne occasion ». A
condition toutefois que les choses se fassent dans les règles de l’art, aillent
jusqu’à leur terme et que tous les secteurs
de l’économie ivoirienne soient auscultés… Sous-entendu ? Sans doute !
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L’UE aide le Cap-Vert à
s’équiper en solaire
L'Union européenne (UE) devait remettre au gouvernement
cap-verdien des équipements alimentés à l'énergie solaire, destinés à améliorer l'approvisionnement en eau potable des populations rurales de l'archipel. Ce matériel, d'une valeur de 943 862
euros, équipera 30 puits dans les îles de Santiago et Sao Nicolau.
Dans le cadre de l'appui de l'UE à ce secteur au Cap-Vert, de
nouveaux puits devront être forés et des travaux de construction
et de réhabilitation des infrastructures hydrauliques devront être
exécutés pour un montant total de 427 966 euros.
De l’argent pour sauver
le fleuve Niger
Des bailleurs de fonds ont promis mardi à Niamey plus de 906,5
millions d'euros pour financer un ambitieux programme censé
sauver le fleuve Niger en péril, a appris l'AFP de source officielle.
A l'issue d'une table ronde entre bailleurs de fonds et représentants des Etats de l'Autorité du bassin du Niger (ABN), la Banque
mondiale a promis 321 millions d'euros, la France 250 millions
d'euros et la Banque islamique de développement (BID) 64,2
millions d'euros. La Banque ouest-africaine de développement
(BOAD), l'Union européenne (UE), l'Unesco, l'Allemagne, le
Canada et l'Union économique et monétaire ouest-africaine
(Uemoa) ont aussi annoncé d'importantes contributions.
Deuxième assemblée
générale de l’UAM à Rabat
Les travaux de la 2e assemblée générale de l'Union africaine de
la mutualité (UAM) se sont ouverts mercredi à Rabat avec la
participation des représentants des structures mutualistes de
plus de 30 pays africains, européens et latino-américains. Cette
conférence de deux jours, organisée sous le signe « Tous unis
pour une Afrique plus mutualiste » par la Mutuelle générale du
personnel des administrations publiques (MGPAP), sera sanctionnée par la validation du plan d'action et du règlement intérieur par l'assemblée générale de l'UAM.
La Mauritanie cherche
62 millions de dollars
Le gouvernement mauritanien a besoin d'une aide internationale
de 62 millions de dollars pour financer son plan de réinsertion
des réfugiés négro-mauritaniens rapatriés du Sénégal et du Mali,
a annoncé jeudi son ministre des Finances, Abdarrahmane Ould
Hamma Vezzaz. Le ministre, qui avait convié tous les bailleurs de
fonds autour d'une table ronde consacrée au financement du
plan d'insertion des réfugiés, a précisé que ce programme coûterait globalement 87 millions de dollars, dont 25 millions sur
fonds propres du gouvernement mauritanien.
Du poulet israélien pour
le Cameroun
13 000 reproducteurs de la variété de poulet israélien « Kabir »
seront introduits en 2009 dans le pays, pour une production
d’au moins 2 millions de poussins chair. Selon le directeur du
développement des productions et des industries animales au
Ministère de l’élevage, des pêches et des industries animales
(MINEPIA), Sylvain-Blaise Ebode, la grande capacité de résistance de cette variété à la chaleur et aux maladies, de même que
son gain de poids, sont des atouts qui devraient très rapidement augmenter la production avicole et l’étendre dans les provinces septentrionales, dont le climat particulièrement chaud
était jusque-là un handicap au développement de cette activité.
Contribution britannique à
la préservation des forêts du
Bassin du Congo
La Grande-Bretagne va contribuer à hauteur de 58 millions
de livres sterling à la protection et à la gestion durable des
forêts de la RD Congo, a annoncé mercredi le ministre
congolais de l'Environnement, José Endundo Bononge. Les
forêts du Bassin contiennent « entre 25 et 30 milliards de tonnes de carbone, l'équivalent de quatre ans d'émissions anthropogéniques globales de CO2 », a-t-il déclaré à la clôture, à
Kinshasa, d’une table ronde sur la gestion durable des forêts
du Bassin du Congo. Le diplomate britannique a rappelé
qu'un Fonds forestier du Bassin du Congo a été lancé la
semaine dernière à Londres par les Premiers ministres du
Royaume-Uni et de la Norvège.
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DP World remporte
les ports d’Alger et
de Djendjen
Selon l’agence de presse émiratie WAM, Dubai Port World (DP
World) a conclu des discussions avec le gouvernement algérien
pour la gestion des ports d’Alger et de Djendjen. Selon l’agence,
« des officiels de DP World et le gouvernement algérien se sont mis
d’accord sur un calendrier pour conclure les accords et accélérer le
développement de ces projets ». Une équipe technique algérienne
devrait se rendre à Dubaï pour signer l'accord. Aucune information n’a été encore donnée à Alger.
1500 logements sociaux
sur prêt chinois
Un prêt chinois de 23 milliards de FCFA va servir à financer
la construction de quelque 1500 logements sociaux à
Yaoundé. Selon le ministre du Développement urbain et de
l'Habitat, Clobert Tchatat, ce projet entre dans le cadre du
programme spécial d'urgence de construction de 10 000
logements et d'aménagement de 50 000 parcelles initié par le
gouvernement. Le projet est financé par Exim Bank, de
Chine, et réalisé par la société chinoise Shenyang. Le début
des travaux est prévu d'ici fin 2008.
85 milliards $ nécessaires
pour les besoins en énergie
La couverture des besoins en énergie du Nigeria d'ici 2020
nécessitera une dépense de 85 milliards de dollars, a indiqué la
Commission présidentielle sur la réforme du secteur énergétique dans un rapport remis au président Umaru Musa
Yar'Adua. La commission, dirigée par le conseiller honoraire du
président sur le Pétrole, le Dr Riwalmu Lukman, a présenté les
mesures nécessaires pour des interventions à court, moyen et
long termes dans ce secteur en crise, pour lequel le président va
bientôt déclarer l'état d'urgence.
Après le Fonds
sénégalo-suisse,
Sen’finances
Le Fonds de contrepartie sénégalo-suisse, créé dans le cadre
d’un accord de réduction de dette signé en 1994 entre les
gouvernements des deux pays, cède la place à Sen’Finances
pour poursuivre le travail déjà entamé dans la promotion
des micro, petites et moyennes entreprises au Sénégal. Le
passage de témoin a été officialisé mercredi 25 juin à Dakar
en présence de l’ambassadeur suisse Jean François Paroz. Les
financements du Fonds de contrepartie sénégalo-suisse
entre 1994 et 2007 sont évalués à 1,9 milliard de FCFA. Un
montant destiné entièrement aux systèmes financiers décentralisés (SFD) et à la promotion des PME du Sénégal, selon
M.Jean François Paroz.
Anglo American va
investir 400 millions $
au Zimbabwe
Le géant minier britannique Anglo American va investir 400
millions de dollars (257 millions d'euros) dans une mine de
platine au Zimbabwe, a rapporté mercredi 25 juin The
Times. La mine, située à Unki, dans le centre du Zimbabwe,
devrait être exploitée à partir de 2010, a précisé le quotidien
britannique, citant un porte-parole du groupe : « Nous développons ce projet parce que nous avons des responsabilités visà-vis de nos employés, de nos ouvriers et de la population
locale », a déclaré au journal ce porte-parole tout en indiquant que Anglo American « suit la situation (politique) au
Zimbabwe très attentivement ». Anglo American est présent
au Zimbabwe depuis 60 ans.
Accord sur le nucléaire
signé à Alger
Lors de la visite de son Premier ministre à Alger, la France a
signé un accord de coopération dans le domaine du nucléaire
civil, couplé à un accord de défense, et un mémorandum
d'entente de coopération financière entre les deux pays.
L'accord sur le développement et l'utilisation pacifique de
l'énergie nucléaire prévoit la création en Algérie d'un institut
de génie nucléaire.
INVESTISSEMENT
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
L’enclavement entrave le
commerce et freine la croissance
L’enclavement a un coût très élevé pour les pays dépourvus de littoral maritime. Les délais de livraison des marchandises importées sont par ailleurs allongés. La croissance s’en ressent.
Par Aliou Diongue, Dakar
Payer plus cher et attendre plus longtemps : telle est la contrainte à laquelle
doivent se plier 31 pays en développement qui ont fait l’objet d’une étude de
la Banque mondiale rendue publique le
16 juin 2008. L’étude, réalisée en 2007,
est intitulée « Le prix de l’enclavement :
coûts de logistique et fiabilité de la
chaîne logistique ». Seize de ces pays sont
dans la catégorie des pays les plus pauvres du monde. Leur enclavement est en
partie cause de leur pauvreté. L’Afrique, à
elle seule, renferme quinze pays enclavés.
Impact négatif
En ce qui concerne l’Afrique subsaharienne, note la Banque mondiale, les
coûts élevés des transactions commerciales ont un impact négatif sur les perspectives d’expansion de son commerce. Un
paradoxe fort regrettable, en un moment
surtout où le commerce international est
en pleine expansion et où les investissements ont connu une forte croissance au
cours des dernières décennies. L’Afrique,
elle, est dans une situation inverse. La
part de l’Afrique dans les exportations
mondiales a en effet chuté de près de
deux tiers en une trentaine d’années,
passant de 2,9% en 1976 à 0,9% en 2006.
Si, estime la Banque mondiale, sa part
Les coûts de transport d’un
conteneur de Baltimore à
Mbabane (Swaziland) sont
cinq fois plus élevés que
de Baltimore à Durban,
pourtant à égale distance.
était restée au même niveau que dans les
années 70, ses recettes d’exportation
seraient environ dix fois plus élevées que
leur valeur actuelle.
Exemples édifiants
Trois exemples peuvent illustrer les
caractéristiques de l’enclavement.
Le port américain de Baltimore est à égale
distance de la capitale du Swaziland,
Mbabane, et de la ville portuaire sud-africaine de Durban. Pourtant, les coûts de
transport d’un conteneur de Baltimore à
Mbabane sont cinq fois plus élevés que
pour Durban.
Les marchandises destinées à l’Ouganda,
au Rwanda et au Burundi et qui transitent
par le port de Dar Es Salaam, en Tanzanie,
restent en moyenne cinq jours de plus (25
jours contre 20) en transit que les marchandises destinées à la Tanzanie.
N’djamena, au Tchad, est située à 2000 km
de la mer. La capitale tchadienne fait transiter ses importations par le port de
Douala, au Cameroun. Selon les économistes de la Banque mondiale, « l’inefficacité du système portuaire à Douala favorise
les retards et les coûts élevés de transport des
marchandises à destination de N’djamena ».
Coût du transport
La faible qualité des routes vient alourdir
les coûts de l’enclavement. L’insuffisance
des capitaux consacrés à l’entretien des
infrastructures routières en Afrique subsaharienne entre 1970 et 1989 a causé une
perte estimée à 45 milliards de dollars de
la valeur du réseau routier africain.
Le coût du transport renchérit considérablement le prix des marchandises
importées. Un exemple : avant la flambée
des prix du pétrole, les camionneurs de
la Zambie, pays importateur de pétrole,
payaient déjà le carburant jusqu’à 50%
de plus que les camionneurs d’autres
pays de cette sous-région.
Le textile tunisien résiste aux
assauts chinois
Trois ans après le démantèlement des accords multifibres (AMF), le textile tunisien résiste tant bien
que mal à la déferlante chinoise. Battus à plate couture dans les produits de moyenne gamme, les
industriels locaux se réorientent vers de nouvelles niches.
Par Walid Kéfi, Tunis
Au mois de mai dernier à Teboulba, une
petite ville située à 175 km au sud-est de
Tunis, quatre-vingts ouvrières ont
occupé pendant deux semaines une
usine de textile. Elles ont également cessé
de s’alimenter durant une dizaine de
A la surprise générale, le
« tassement catastrophique »
des exportations n’a pas eu
lieu. En 2007, les recettes
des exportations ont atteint
5,18 milliards de dinars,
en hausse de 16,3%
en comparaison avec
l'année précédente.
jours pour protester contre le non-paiement de leurs indemnités après la fermeture de la société Texto, implantée il y a
plus de dix ans dans la région par un
investisseur belge. Ce mouvement de
protestation engendré par le dépôt de
bilan d’un atelier de confection est loin
d’être un cas isolé en Tunisie. Depuis
plus de trois ans, plusieurs dizaines d’entreprises tunisiennes du secteur textilehabillement ont mis la clef sous la porte,
laissant sur le carreau quelque 10 000
employés, selon les données du Ministère
de l’industrie, de l’énergie et des PME.
L’Union tunisienne de l’industrie, du
commerce et de l’artisat, le syndicat
patronal, estime quant à elle le nombre
des emplois perdus au cours des trois
dernières années à environ 20 000.
Quoiqu’il en soit, ces « dommages collatéraux » causés par l’inondation des marchés européens en produits chinois
défiant toute concurrence depuis la
supression, en janvier 2005, des quotas
d’entrées des produits textiles en Europe
restent en deça des pronostics pessimistes
de la Banque mondiale. Cette dernière est
allée jusqu’à prévoir la fermeture de plusieurs centaines d’unités de production et
la suppression de 100 000 emplois sur un
total de 210 000. L’institution monétaire
internationale a même pressé les autorités
tunisiennes de développer des activités
alternatives au textile, notamment dans le
secteur des services.
Parfum de reprise à partir de 2007
Avec plus des trois quarts d'entreprises
totalement exportatrices, le secteur du textile et de habillement en Tunisie semblait
ne tenir qu’à un fil au lendemain du
démantèlement des AMF. A la surprise
générale, le « tassement catastrophique »
des exportations n’a pas eu lieu. En 2007,
les recettes des exportations ont atteint
5,18 milliards de dinars (1 dinar = 0,54
euro), en hausse de 16,3% en comparaison
avec l'année précédente, selon un bilan du
Centre technique du textile et de l'habillement (CETTEX). Ces résultats relativement satisfaisants ont permis à la Tunisie
de reconquérir sa place de 5e fournisseur
de l'Union européenne en habillement.
Autre motif de satisfaction : les investisseurs étrangers ont commencé à remet-
tre la main à la poche. Environ 148 projets, englobant l’implantation de nouvelles usines et l’extension d’unités déjà
existantes, ont été réalisés par des groupes étrangers en 2007 pour un investissement global de 90,3 millions de dinars.
Ces projets ont permis de créer plus de
8000 emplois et de porter le nombre des
entreprises du secteur à 2100 unités.
La tendance haussière se confirme
La reprise des exportations se confirme
depuis le début de l’année en cours : la
valeur des exportations a atteint 1,8 milliard de dinars au cours des quatre premiers mois de l’année 2008, contre 1,6
milliard de dinars durant la même
période de 2007, selon le CETTEX.
Toutefois, le match reste, pour le moins,
inégal avec l’ogre chinois dans les produits
de moyenne gamme : le salaire horaire
minimal est de 0,7 euro en Tunisie, contre
0,4 euro en Chine. « Comme tous les indusriels des autres pays du bassin méditerranéen, les Tunisiens n’ont désormais pas
d’autre choix que de jouer la carte du haut
de gamme », assure Néjib Karafi, directeur
du CETTEX.
Plusieurs industriels ont réussi ces dernières années à s’engouffrer dans des niches
porteuses comme celles de la lingerie fine
et du textile dit « intelligent »,utilisé entre
autres dans la fabrication des gilets pareballes, des tenues d’astronautes ou encore
des combinaisons de pompiers. A l’évidence, la Tunisie n'est pas prête à se laisser
évincer de la planète textile.
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
L’Afrique tire les bénéfices d’une
meilleure gouvernance
Bonne tenue de l’Afrique dans le rapport 2008 sur la bonne gouvernance rendu public fin juin par la
Banque mondiale.
Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar
« Certains pays progressent rapidement
dans le domaine de la gouvernance, notamment en Afrique, ce qui montre qu’un certain degré d'afro-optimisme serait de
mise », a commenté Daniel Kaufmann,
co-auteur du rapport et directeur de la
gouvernance à l’Institut de la Banque
mondiale. C’est que la version 2008 des
indicateurs de gouvernance dans le
Maurice et le Botswana ont
réalisé des performances
supérieures à celles de la
Grèce ou de l’Italie.
monde montre que de nombreux pays en
développement ont fait des progrès
remarquables et que certains d’entre eux
ont obtenu des résultats comparables à
ceux des pays riches pour l’ensemble des
paramètres de la gouvernance.
Des pays africains, Maurice et le Botswana,
font même partie, avec la Slovénie, le
Chili, l’Estonie, l’Uruguay, la République
tchèque, la Hongrie, la Lettonie, la
Lituanie et le Costa Rica, de la douzaine de
pays émergents qui ont réalisé, pour certains aspects clés de la gouvernance, des
performances supérieures à celles de pays
industrialisés comme la Grèce ou l’Italie.
Toutefois, ces progrès ne sont pas l’apanage des pays émergents. Ils s’observent
dans tous les pays nonobstant leurs revenus. Tous les pays n’ont malheureusement
pas également progressé. Des différences
sensibles sont notées entre les pays, voire
entre voisins. Ainsi, si des améliorations
pour la lutte contre la corruption sont
enregistrées en Géorgie et en Tanzanie,
pour la stabilité politique et l’absence
de violence/terrorisme au Rwanda, en
Algérie et en Angola, pour la qualité de la
réglementation en RDC, en revanche, le
Zimbabwe, la Côte d’Ivoire, le Belarus,
l’Érythrée et le Venezuela ont régressé.
Coalition
Le rapport démontre que les progrès sont
intervenus dans les pays où une forte
coalition a réuni dirigeants politiques,
société civile et secteur privé pour considérer la bonne gouvernance et la lutte
contre la corruption comme des facteurs
indispensables à une croissance durable et
partagée. Il est également établi que la
gouvernance s’améliore rapidement dès
que les réformes sont engagées, même
quand les pays partent d'un très faible
niveau. Une pierre dans le jardin de ceux
qui estiment que la démocratie n’est pas
compatible avec la pauvreté et que de l’autoritarisme est même indispensable au
développement, en référence aux tigres
asiatiques ou à la Tunisie. Fausse vérité,
estime le rapport qui démontre qu’une
meilleure gouvernance favorise le développement, et non l’inverse. L’amélioration de
la gouvernance par un écart type entraînerait une baisse de deux tiers de la mortalité
infantile et une augmentation à long
terme du revenu d’environ 300%.
Milliers d’experts
Les indicateurs de gouvernance, dont
cette étude est la septième mise à jour,
sont l’aboutissement d’une décennie de
travail des chercheurs. Ils couvrent 212
pays et territoires. Des dizaines de milliers
de personnes ont été interrogées dans le
monde entier au cours de l’enquête ainsi
que des milliers d’experts des secteurs
privé, public et des ONG.
Six catégories sont définies : voix citoyenne
et responsabilité, qui mesure la participation des citoyens à la sélection de leurs gouvernants, ainsi que la liberté d’expression,
d’association et de presse ; stabilité politique et absence de violence, qui porte sur la
probabilité d’une déstabilisation ou d’un
Une pierre dans le jardin de
ceux qui estiment que la
démocratie n’est pas
compatible avec la pauvreté
et que de l’autoritarisme
est même indispensable
au développement.
renversement de gouvernement par des
moyens inconstitutionnels ou violents ;
efficacité des pouvoirs publics, qui concerne
la qualité des services publics ; qualité de la
réglementation, qui est la capacité des pouvoirs publics à élaborer et appliquer de
bonnes politiques et réglementations favorables au secteur privé ; état de droit, qui
mesure la confiance des citoyens dans les
règles conçues par la société et la manière
dont ils s’y conforment ; lutte contre la corruption, qui porte sur l'utilisation des pouvoirs publics à des fins d’enrichissement
personnel et la prise en otage de l’État par
les élites et les intérêts privés.
Ces indicateurs n’ont pas la prétention de la
perfection. Des marges d’erreur sont reconnues. Néanmoins, ils peuvent aider considérablement les analystes politiques et les
décideurs. La Banque mondiale souligne
également que les indicateurs ne reflètent
pas sa position officielle et qu’elle ne les utilise pas pour affecter des ressources.
Pays musulmans : 1,2 trillion de
dollars pour les infrastructures
La prochaine décennie devrait voir se réaliser, dans les pays musulmans, des investissements de l’ordre de 1,2 trillion de dollars en faveur du secteur des infrastructures.
Par Aliou Diongue, Dakar
Les 56 pays musulmans membres de la
Banque islamique de développement
(BID) sont censés investir une somme de
502 440 milliards de FCFA (1,2 trillion de
dollars) dans les infrastructures dau cours
des dix prochaines années. Objectif :
répondre à une demande en forte croissance en matière de télécommunications,
transport, électricité, eau ainsi que d’autres infrastructures de base. La BID vient
de consacrer un séminaire au financement des infrastructures dans ses pays
membres. Celui-ci s’est tenu le 31 mai à
Jeddah, en Arabie saoudite.
Télécoms
Les infrastructures de télécommunications devraient, à elles seules, absorber la
part du lion de ces investissements, soit
675 milliards de dollars, dont la moitié
devrait être investie dans les pays pétroliers du Conseil de coopération du Golfe.
L’expansion et la rénovation des infrastructures de transports routier, aérien et
maritime devraient absorber 290 milliards
de dollars. Ces investissements devraient
être réalisés principalement en Asie.
15
GESTION PUBLIQUE
Les infrastructures d’approvisionnement
en eau et d’assainissement devraient voir
se réaliser des investissements d’un mon-
Les infrastructures
d’approvisionnement en
eau et d’assainissement
devraient voir se réaliser
des investissements d’un
montant de 115 milliards
de dollars. Près de 60%
de ces investissements
seront injectés en Afrique
et dans les pays arabes.
tant de 115 milliards de dollars. Près de
60% de ces investissements seront injectés en Afrique et dans les pays arabes.
Ces investissements gigantesques seront,
pour l’essentiel, assurés par le secteur privé.
Certes, pour l’heure, le secteur public joue
un rôle majeur dans le financement du
développement des infrastructures. Mais,
dans les dix prochaines années, assure
le vice-président de la BID, Amadou
Boubacar Cissé, le secteur privé devrait
accroître nettement le rôle qu’il joue dans
le financement du développement des
infrastructures dans les pays musulmans.
Secteur privé
Les sources de ces investissements sont
diverses. La BID, assure M. Cissé, devrait
débourser entre 20 et 25 milliards de dollars en faveur du secteur des infrastructures dans les dix prochaines années.
L’essentiel de ces investissements ira vers
les infrastructures de transport de l’énergie
et d’approvisionnement en eau. La nécessité de faire face aux changements climatiques va certainement décupler les besoins
d’investissement dans les domaines des
énergies renouvelables, de l’efficacité des
infrastructures de fourniture d’électricité,
du stockage de l’eau et de la production
contre les inondations. La crise alimentaire
mondiale va de son côté accroître les
besoins d’investissement dans le secteur
hydro-agricole. Au cours de la seule année
2007, la BID a consenti des investissements
pour un montant de 2 milliards de dollars
en faveur du secteur des infrastructures
dans plus de trente pays d’Afrique, d’Asie,
d’Europe et du Moyen-Orient.
Maroc-Brésil : signature de
huit accords de coopération
Le Maroc et le Brésil ont procédé, mercredi à Rabat, à la signature
de huit accords de coopération à l'issue des travaux de la 1ère session de la Commission mixte maroco-brésilienne (24-25 juin).
Ces conventions ont été signées par le ministre marocain des
Affaires étrangères et de la coopération, Taieb Fassi Fihri, et son
homologue brésilien, Celso Amorim, qui ont co-présidé les travaux de cette session. Il s'agit d'un accord sanitaire vétérinaire
visant la promotion de la Coopération bilatérale dans le domaine
de la santé animale et de l'inspection vétérinaire des animaux et
des produits d'origine animale, et l'harmonisation des méthodes
d'analyse de laboratoire en vue de faciliter les échanges commerciaux d'animaux et de produits animaux, en se référant à l'Accord
SPS de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
La Corée du Sud finance un
projet d’e-gouvernement
au Sénégal
La Corée du Sud a accordé au Sénégal un prêt de 10 milliards de
FCFA (25 millions de dollars) pour le financement d'un projet
d'e-gouvernement, a annoncé une source officielle. L'accord de
prêt a été signé lundi à Dakar par le ministre sénégalais des
Finances, Abdoulaye Diop, et l'ambassadeur de Corée à Dakar,
Cho Ki-Joung. Il s'agit d'un prêt concessionnaire à taux préférentiel de 0,5% sur 30 ans avec un délai de grâce de 10 ans, a indiqué
le Ministère des finances dans un communiqué officiel. « Cet
appui financier marque concrètement la volonté du gouvernement
coréen d'aider la République du Sénégal dans sa lutte contre la pauvreté et dans ses efforts pour mettre en oeuvre sa stratégie de croissance accélérée », selon la même source.
Le PNUD et la CEDEAO
s’impliquent dans le
recensement électoral
en Guinée-Bissau
Le Programme des Nations Unies pour le développement
(PNUD) et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de
l'Ouest (Cedeao) ont accordé à la Guinée-Bissau une aide de 1,8
million de dollars pour l'organisation du recensement électoral, en
prévision du scrutin législatif de novembre. L'aide du PNUD,
d'une valeur de 1,3 million de dollars, va permettre à l'Institut
national des statistiques et des sciences de prendre en charge les
frais du recensement électoral qui doit démarrer le 1er juillet prochain, a déclaré le président de cet institut, Carlos Mendes Costa.
L’Union arabe s’attaque au
challenge de l’autosuffisance
Le secrétaire général de l'Union des agriculteurs arabes, Mansour
Hussein Atbika (Libye), a annoncé que l'Union a décidé de s'attaquer aux problèmes de l'insuffisance alimentaire. Ainsi, quatre
groupes de travail ont été mis en place pour examiner les moyens
d'assurer l'autosuffisance alimentaire, échanger les expériences
dans le but d'augmenter la production agricole dans le monde
arabe. Dans un entretien publié mercredi par le journal égyptien
Al-Ahram, Mansour Hussein Atbika a expliqué que ces quatre
groupes sont : le groupe des grains, le groupe des produits laitiers
et des viandes, le groupe des volailles, le groupe de l’agriculture
mécanique, soulignant que des concertations sont menées,
actuellement, avec l'Organisation arabe pour l'investissement et le
développement agricole (OAIDA), pour faire face à la crise alimentaire dans le monde arabe.
Inflation en Libye
Le taux d'inflation dans l'économie libyenne est passé de 6,2%
en 2007 à 7,7 au premier trimestre de l'année 2008. Ces chiffres
ont été fournis par l'office des statistiques au cours d'un atelier
de restitution sur l'inflation dans l'économie libyenne au cours
de la période 2003/2008 et les effets de l'inflation des produits
importés sur le revenu des individus et de la famille.
L’Egypte sanctionne
les délits d’initiés
La sanction du délit d’initié est passée de 100 000 à 20 millions
de LE, a décidé l’autorité de contrôle du marché financier. Une
sanction qui sera également applicable aux employés de la
bourse qui ne devront échanger des titres financiers que trois
jours après avoir obtenu des informations les concernant.
16
INVESTISSEMENT
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
« L’Algérie va devenir une position très
forte du groupe Lafarge »
Bruno Lafont, PDG du groupe Lafarge, développe pour Les Afriques la stratégie de son groupe en Algérie, en passe
de lancer la construction d’une nouvelle cimenterie après une série d’acquisitions dans la même filière.
Ciment » - holding publique ndlr) un contrat
de management qui nous permet de mettre en
œuvre cette démarche d’excellence. Et je pense
que c’est quelque chose qui était voulu par la
SGP. Nous n’avons pas la majorité, mais nous
avons la capacité d’agir, et nous avons, bien
sûr, pris des engagements pour que l’actionnaire qui a 65% soit satisfait des résultats.
Par Lazhar Djeziri, Alger
Les Afriques : Vous venez de signer l’acquisition de 35% de la cimenterie de Meftah. Après
le rachat d’Orascom Cement, dont l’ACC de
M’Sila, vous disposez ainsi d’une place de
choix sur le marché du ciment en Algérie.
Bruno Lafont : Lafarge s’intéresse à l’Algérie
depuis longtemps. La stratégie du groupe est
d’investir dans les marchés qui ont la plus
forte croissance dans les matériaux de
construction. Et ces marchés, ce sont les économies qui connaissent un développement
très fort, compte tenu de leurs besoins d’urbanisation, d’infrastructures et d’un développement économique rapide. L’Algérie a toujours
fait partie des pays où Lafarge a voulu investir.
Cela a d’abord été possible par l’acquisition
d’Orascom Cement (OC), que nous avons réalisée à la fin de l’année dernière, et qui nous
donnait non seulement une position en
Egypte, mais également de très bonnes positions
en Algérie, ainsi que dans d’autres pays comme
l’Irak. Avec l’acquisition d’ACC, l’Algérie
devient un très grand marché du groupe.
Lafarge a l’intention de s’y développer davantage pour contribuer au développement économique du pays, de réussir et d’y être exemplaire.
LA : Combien vous a coûté cette nouvelle
acquisition à Meftah et quel objectif poursuivez-vous en détenant 35% du capital de la
cimenterie ?
BL : Notre prise de participation à 35% s’est
faite pour 43,5 millions d’euros. Nous allons
mettre tous nos efforts pour démontrer que
nous pouvons rendre performante cette
industrie sur le plan technologique, servir le
marché qui a des besoins grandissants et appliquer les meilleurs standards internationaux
sur le plan de l’environnement.
Nous nous sommes également engagés à
investir pour moderniser l’usine et, notamment, améliorer très vite ses performances sur
le plan des émissions de poussières et du respect de l’environnement en général. Après
cela, nous ferons quelques investissements
LA : Vous prévoyez d’exporter ou simplement de satisfaire le marché local ?
BL : Nous produisons essentiellement pour le
marché local, dont les besoins sont immenses.
Pour ce qui est de notre usine de CIBA
(Ciment blanc d’Algérie, située à Sig, prés
d’Oran, ndlr), nous pouvons penser à exporter, étant donné que le marché local ne peut
pas absorber toute la production de l’usine.
On peut donc pendant un certain temps
exporter une partie, mais l’objectif prioritaire
est de satisfaire le marché algérien.
Bruno Lafont, PDG du groupe Lafarge.
pour augmenter sa capacité de production. Et
bien entendu, travailler avec les équipes
actuelles pour vérifier qu’elles ont toutes les
compétences, et les former si nécessaire pour
qu’elles atteignent l’excellence. Nous ne prévoyons pas de licenciements, nous allons travailler sur l’organisation et l'amélioration des
compétences techniques et managériales des
équipes. Il n’y a aucune raison pour que la
cimenterie de Meftah ne puisse pas devenir
une des meilleures usines du groupe. Je suis
plein de confiance dans cet investissement ; et
je pense que notre position en Algérie va devenir une des très fortes positions du groupe.
LA : Une prise de participation minoritaire
vous donne assez de pouvoir de décision au
sein de la direction de l’usine ?
BL : Nous avons négocié avec la SGP (Société
de gestion des participations « Industries du
LA : Vous comptez atteindre quel niveau de
production entre l’usine d’ACC et de Meftah ?
BL : Au total, nous devrions approcher 8 ou 9
millions de tonnes par an. Et nous avons l’intention de poursuivre nos investissements,
pour non seulement augmenter la capacité de
l’usine de Meftah, mais nous lancer dans la
construction d’une autre cimenterie dans une
autre région en Algérie. Nous avons déjà des
permis pour le faire. Nous sommes au stade
des études. Ce que je peux vous dire, c’est que
cette usine pourrait démarrer aux environs de
2010. On ne peut pas dévoiler pour l’instant
son lieu d’implantation, c’est trop tôt.
LA : Lafarge, ce n’est pas uniquement le
ciment, est-ce que vous comptez élargir vos
activités en Algérie ?
BL : Nous sommes déjà présents dans les granulats et le béton prêts à l’emploi avec ACC,
mais c’est une présence embryonnaire pour
l’instant, que nous voulons développer fortement. Lafarge a beaucoup travaillé, au niveau
de la recherche et du développement, à la mise
en œuvre de nouveaux produits en béton qui
sont moins consommateurs d’énergie, plus
esthétiques, plus faciles à mettre en œuvre et
plus durables, et nous voulons faire profiter le
marché algérien de ces innovations. Nous pensons également, dans le cadre du développement de notre activité plâtre à l’usine d’Ahnif,
à Bouira (partenariat avec Cosider, ndlr), nous
lancer dans la fabrication des plaques de plâtre, mais il faudra choisir le bon moment pour
le faire.
LA : La question de la sécurité ne vous poset-elle pas de problèmes en tant qu’investisseur français ?
BL : Lafarge est présent dans 80 pays. Dans
chacun de ces pays, bien évidemment la première chose qui nous intéresse, c’est la sécurité
de tous nos employés et de tous nos collaborateurs. Ce n’est pas insurmontable, il faut y
Nous avons l’intention de
poursuivre nos investissements,
pour non seulement augmenter
la capacité de l’usine de Meftah,
mais nous lancer dans la
construction d’une autre
cimenterie dans une autre
région en Algérie.
croire. Nous avons travaillé de manière
sérieuse, et bien écouté les recommandations
qui émanaient des autorités, en essayant d’instaurer une discipline et des règles qui nous
permettent de garantir la sécurité de notre
personnel.
Je crois qu’il est possible d’opérer en Algérie.
C’est ce que je vois depuis 4 ou 5 mois dans le
ciment ; nous avions déjà un partenariat dans
le plâtre avec le groupe Cosider, et jusqu’à présent nous n’avons pas reçu de signal qui nous
dirait qu’on ne peut pas réussir dans ce pays.
C’est plutôt très positif et je suis confiant.
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Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
« Nous faisons 1,5 million
d’euros de recettes par jour »
L’interconnexion des réseaux informatiques des douanes de la CEMAC est une perspective heureuse
pour la directrice générale des Douanes du Cameroun, Minette Libom Li Likeng. Entretien.
Propos recueillis par
Mamadou Lamine Diatta, Dakar
Les Afriques : Comment se portent les
douanes camerounaises ?
Minette Libom Li Likeng : Nos douanes
se portent bien et font de bonnes recettes. Nous en sommes d’ailleurs à des
résultats d’un million et demi d’euros de
recettes par jour et nous voulons atteindre les 3 millions d’euros par jour. Pour
cette année 2008, nous avons des objectifs globaux de 664 millions d’euros, que
nous comptons atteindre malgré les
récentes mesures à caractère social prises
pour juguler les impacts négatifs de la
crise alimentaire mondiale.
LA : Justement, comment vos douanes
se sont-elles adaptées à la crise alimentaire mondiale ?
MLLL : Comme vous le savez, le
Cameroun n’est pas épargné. Le chef de
l’Etat Paul Biya a pris des mesures d’urgence en défiscalisant les produits de
première nécessité, et cela se répercute
sur les recettes douanières puisqu’on a
constaté un manque à gagner d’environ
7,6 millions d’euros par mois depuis
quelque temps. Au delà de cet aspect, il
faut que nos pays produisent ce que nos
populations consomment. D’autre part,
il urge de relancer la croissance par le travail, qui est un facteur de création de
richesses au lieu de dépendre toujours
des aléas du marché international.
Cette crise, on ne l’a vraiment pas vue
venir. Le Sénégal peut cultiver le riz
qu’il consomme, comme nous, les
Camerounais, pouvons bien changer nos
habitudes alimentaires en consommant
le manioc au petit-déjeuner. C’est vrai
qu’il faut que nos Etats mènent des campagnes de sensibilisation et d’explication
parce que nos consommateurs ont des
habitudes alimentaires introduites par le
colonisateur, avec notamment le pain ou
le lait, alors que le manioc est aussi nourrissant que le pain, sans compter les produits dérivés comme l’amidon.
LA : Où en est le Cameroun dans le processus d’interconnexion des douanes
africaines ?
MLLL : Les interconnexions du système
informatique sont en cours. C’est une
préoccupation majeure, du moins pour
les pays de la CEMAC, d’autant plus
qu’on utilise le même système informatique. Cette interconnexion va faciliter le
suivi des cargaisons, particulièrement
Nos consommateurs ont
des habitudes alimentaires
introduites par le
colonisateur, avec
notamment le pain ou
le lait, alors que le manioc
est tout aussi nourrissant.
pour le Cameroun, un pays ouvert sur la
mer et qui doit gérer le transit des marchandises à destination des pays de l’hinterland. A travers l’interconnexion, on
saura si la marchandise a été prise en
charge d’un bout à l’autre. Le projet est
bien engagé. Une réunion de mise à
niveau a déjà été tenue. Chaque pays de
la communauté s’organise.
« Notre problème est que nous
ne savons pas communiquer ! »
M. Mansouri, directeur général de l’Agence de développement de l’investissement en Algérie,
répond aux interrogations qui se posent sur le climat des affaires et la facilitation des investissements en Algérie.
Par Ihsane El Kadi, Alger
Depuis quatre mois qu’il est à la tête
de l’ANDI, Abdelkrim Mansouri veut
se mettre à la norme mondiale :
« Beaucoup d’investisseurs étrangers me
disent après la lecture du code des investissements c’est incroyable, c’est ça
l’Algérie ! Notre problème est que nous
ne savons pas communiquer. Il y a un tel
décalage entre notre attractivité dans les
textes et l’image que nous en donnons ».
Priorité donc à la visibilité de l’offre
d’accueil algérienne. « Je sais qu’en dollars investis par taille du PIB ou par tête
d’habitant, nous restons en dedans par
rapport à nos voisins, même si ANIMA
(réseau euro-méditerranéen sur l’investissement) nous place en tête en 2007 en
termes absolus pour l’accueil des IDE.
Mais je pense qu’il faut cesser de nous
comparer à la Tunisie et au Maroc. Les
mathématiques m’ont appris à mettre les
dénominateurs en commun avant de
comparer. La Tunisie a adopté sa première loi de l’investissement en faveur
du privé en 1974, l’année ou l’Algérie
s’engageait dans des nationalisations
tous azimuts. Si on ajoute la décennie de
violence… ».
Les porteurs de projets ne veulent
pas dénoncer la corruption
L’attractivité de l’Algérie pour les IDE
est avérée – 20 milliards de dollars
entre 2002 et 2007 hydrocarbures compris – mais pas encore assez convertie
en projets. Parmi les bonnes nouvelles
de 2008, M. Mansouri est heureux
d’annoncer une « avancée extraordinaire » sur l’un des deux obstacles les
17
DROIT, FISC, DOUANES
plus cités depuis dix ans dans les
enquêtes sur le climat des affaires :
l’accès aux assiettes foncières s’est
détendu grâce à une nouvelle agence
(ANIREF) qui « cherche à travers les 48
wilayas (départements) du pays les terrains privés ou publics susceptibles de
devenir des sites d’activité, les recense et
les met sur son site web à la disposition
des promoteurs. En toute transparence ».
Le crédit bancaire, l’autre obstacle historique à l’acte d’investissement en
Algérie ? « Les banques étrangères
implantées en Algérie sont accusées à
tort de ne financer que l’importation de
biens. Pas plus tard que cette semaine,
une grande banque française était là
pour obtenir l’assistance de l’ANDI dans
l’extension rapide de son réseau, et pour
que nous lui indiquions les bons projets
d’investissements à financer ». Et si le
prochain rapport de la Banque mondiale sur l’investissement en Algérie
(non encore publié) devait signaler
« l’émergence de la corruption » comme
nouvel obstacle devant les promoteurs,
comme l’affirment des indiscrétions ?
Abdelkrim Mansouri ne veut pas se
laisser démonter par l’effet d’annonce :
« Je connais les gens qui rédigent ce type
de rapports. Tous mes collègues des agences d’investissements dans le monde ont
été un jour ou l’autre confrontés à des
appréciations à l’emporte-pièce. Nous
avons toujours demandé aux porteurs de
projets de dénoncer les requêtes anormales et les blocages manifestement liés à
un abus de position. Personne ne le fait
jamais. Du reste, la loi est claire chez
nous. Il existe un régime général avec ses
avantages et « un régime zone à dévelop-
per » avec plus d’avantages. Notre personnel n’arbitre pas, il applique les textes. L’ANDI est tenu de délivrer sous 72
heures sa décision et je veille personnellement à ce que cela soit le cas à travers
les 14 guichets uniques que nous avons à
travers le pays ».
La courbe la plus ascendante de la
région
Mais alors d’où provient ce sentiment
largement partagé que les projets d’investissements aboutissent plus difficilement en Algérie qu’ailleurs dans la
région Meda ? M. Mansouri veut
d’abord rétablir la « vérité de la courbe
des IDE depuis 2003 » : c’est en Algérie
qu’elle est la plus ascendante. Elle le
restera d’ici à 2010 avec des investissements étrangers annoncés dans l'immobilier et le tourisme (5 milliards de
dollars), l'aluminium (7,5 milliards),
les fertilisants (3,8 milliards), la pétrochimie (3 milliards), l'acier (2 milliards) et la santé (360 millions de dollars). Il reste que les très gros projets
demandent quelque temps de maturation. « Tout le monde évoque les lenteurs autour des projets de Emmar
(numéro un arabe de l’immobilier), mais
ce qu’il faut voir, c’est tous les terrains
qu’il faut libérer pour de tels projets ».
« Il existe aussi des projets stratégiques
concurrentiels sur notre bureau. Nous
devons bien voir lequel est le plus convenable pour l’économie algérienne. Nous
n’allons pas dire oui uniquement parce
qu’il s’agit d’un frère arabe ou d’un
grand label international ».
Le Nigeria s’inquiète des
barrières non tarifaires en
Afrique de l’Ouest
Le Nigeria a exprimé lundi ses inquiétudes sur les barrières
non-tarifaires au commerce en Afrique de l'Ouest, qui ont
affecté le processus d'intégration économique de la région. Le
président nigérian Umaru Yar'Adua a exprimé ses inquiétudes
lors d'une rencontre avec les délégations à la 34e session ordinaire des chefs d'Etat et des chefs de gouvernement de l'Afrique
de l'Ouest, tenue à Abuja. Il a mis l'accent sur le fait qu'il existe
différentes interprétations des protocoles selon les pays. Il a
indiqué qu'il fallait accélérer le processus d'intégration économique dans le cadre de la Communauté économique des Etats
de l'Afrique de l'Ouest (ECOWAS).
La CEDEAO veut un
APE durable
Les pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique
de l'Ouest (Cedeao) veulent un Accord de partenariat économique (APE) efficace et durable avec l'Europe, a rapporté lundi
l'Agence de presse du Nigeria. Selon le président de la Cedeao, le
président burkinabé Blaise Compaore, qui s'est adressé lundi au
sommet ordinaire de la Communauté à Abuja, capitale nigériane,
les pays membres « sont engagés pour un APE régional qui est
durable, assure la libre circulation des biens et des personnes et favorise une taxe extérieure commune », a-t-il dit.
L’Italie veut partager avec la
Libye les frais d’un radar de
contrôle des frontières
Le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni a affirmé
mercredi que son pays était prêt à partager avec la Libye les frais
d'un système de radar sur la côte libyenne destiné à empêcher
les clandestins d'aller en Sicile. Il a révélé que le Premier ministre italien Silvio Berlusconi discuterait de ce problème lors de
son entretien avec le leader libyen Mouammar Kadhafi vendredi à Tripoli. Ce sera le premier déplacement à l'étranger de
M. Berlusconi depuis son retour au poste de Premier ministre,
il y a deux mois. Avec sa côte de 800 km, la Libye est devenue
un important tremplin pour les clandestins africains vers
l’Europe, la plupart d'entre eux ayant Malte, la Sicile ou l'île de
Lampedusa, au sud de la Sicile, comme but initial.
Coopération judiciaire entre
la Chine et l’Algérie
La législature suprême de Chine va ratifier deux traités bilatéraux avec l'Algérie portant sur l'assistance judiciaire et
l'extradition. Le comité permanent de l'Assemblée populaire nationale (APN) a commencé mardi l'examen d'une
motion soumise par le Conseil des affaires d'Etat sur l'approbation des deux traités. Il a aussi écouté une explication
donnée par le vice-ministre chinois des Affaires étrangères
Wu Dawai, mandaté par le gouvernement. Wu a dit qu'il
était essentiel d'établir une coopération sur l'extradition et
autres affaires judiciaires avec l'Algérie pour lutter contre le
crime transnational.
Afrique du Sud : pratiques
anti-concurrentielles
Le régulateur anti-trust a ordonné la fermeture des bureaux
d’Evraz Group SA en raison d’éléments prouvant que les plus
grands sidérurgistes et négociants du pays, y compris
ArcelorMittal SA, fixaient les prix. Plusieurs compagnies du
groupe ont été soumises à ces sanctions, dont Highveld Steel &
Vanadium, Murray & Roberts Holdings, Iron and Steel Works
Ltd. (Cisco), ainsi que Iron and Steel Institute, le représentant
des plus grands sidérurgistes du pays. « Les citoyens paient
l’acier à des prix exorbitants », a déclaré Nompucuko
Nontombana, analyste de la Commission de la concurrence.
Un nouveau système de
service douanier égyptien
Le ministre des Finances a annoncé la mise en place d’un nouveau système de service douanier destiné à faciliter les exportations. Le système relie les ports d’Alexandrie, Dekheila, Suez,
Port Said, Ain Sokhna et le Caire. En parallèle, un projet
d’amendement du code des Douanes est en cours d’élaboration
et devrait être présenté à l’Assemblée en novembre prochain.
18
Vers une explosion des
noms de domaine
L'Icann, le gestionnaire américain de l'internet, veut donner la possibilité à tous les internautes de créer le nom de domaine de leur
choix. L'Internet corporation for assigned names and numbers
(Icann) a fait cette annonce à l'occasion de sa 32e réunion internationale, qui s'est ouverte lundi à Paris en présence de 1500 participants de plus de 70 pays. Le conseil d'administration de l'Icann, qui
devait se réunir jeudi pourrait statuer le jour même et les nouvelles
extensions pourraient voir le jour au premier semestre 2009, a précisé l'organisme. « Outre les .com, .net ou .org, dès le premier trimestre de 2009 les 1,3 milliard d'internautes pourront acquérir des adresses génériques, en déposant des mots courants comme .amour, .haine
ou .ville, ou encore des noms propres », a déclaré le président de
l'Icann Paul Twomey dans une interview aux Echos.
Maroc : le secteur des TIC
vise les 10% du PIB
Le secteur des télécommunications contribuera à hauteur de
10% au PIB à l'horizon 2012, a affirmé le secrétaire général du
département Poste-Télécommunications-Nouvelles Technologies,
M. Taieb Debbagh. « Le chiffre d'affaires du secteur des télécommunications est passé de 8,5 milliards de dirhams en 1999 à 30 milliards
dh en 2007, soit plus de 7% du PIB », a-t-il précisé lundi à Skhirat, à
l'occasion de la journée d'étude organisée pour le 10e anniversaire
de l'Agence nationale de réglementation des télécommunications
(ANRT). Dans un exposé sur le développement de la société de l'information et d'Internet au Maroc, M. Debbagh a, par ailleurs, précisé que le nombre des noms de domaine (.ma) s'est amélioré de
près de 245% depuis 2003, ajoutant que les entreprises sont de plus
en plus présentes sur le Net marocain.
Google propose un service
de mesure d’audience aux
annonceurs
Le groupe Internet Google va proposer aux annonceurs un nouveau
service de mesure d'audience sur Internet, qui pourrait être dévoilé
mercredi, lequel concurrencera les principaux acteurs du secteur, les
cabinets comScore et Nielsen, rapporte mardi le Wall Street Journal.
Google offrira aux annonceurs la possibilité d'identifier les sites les
plus visités par les consommateurs qu'ils souhaitent viser. Le groupe
Internet envisagerait d'offrir gratuitement ce service aux annonceurs, alors qu'il est facturé par les cabinets de mesure d'audience,
selon le quotidien, qui cite des responsables d'annonceurs qui ont
été informés du projet par Google. En 2007, Google s'est adjugé
28,4% des recettes publicitaires sur Internet aux Etats-Unis, contre
15,9% pour Yahoo !, 6,7% pour MSN et 6,5% pour AOL.
Première usine d’assemblage
de téléphones mobiles
en Zambie
La première usine d'assemblage de téléphones mobiles en
Zambie deviendra le mois prochain opérationnelle après l'établissement d'un partenariat entre une entreprise locale et des
compagnies malaisiennes, a rapporté jeudi la presse locale. « Je
confirme que nous commencerons en août l'assemblage de téléphones mobiles dans le pays », a indiqué Mohamed Seedat, président de l'entreprise locale nommée Meclome Zambia. Ce
projet d'un coût de trois millions de dollars pourra assembler à
terme, chaque année, un million de téléphones, a-t-il ajouté.
France Telecom et SK
Telecom visent la téléphonie
fixe égyptienne
Durant sa visite en Corée du Sud, le ministre des
Télécommunications et des Technologies de l’information
Tarek Kamel a annoncé que France Telecom et SK Telecom ont
exprimé leur intérêt pour soumissionner, dans le cadre d’un
consortium, pour la 2e licence de téléphonie fixe.
Mise en circulation d’une
carte UEMOA
Le Groupement interbancaire de monétique de l'Union monétaire ouest africaine (GIM-UEMOA) a annoncé la mise en circulation d'une carte bancaire permettant de faire toutes les
opérations de retrait et de paiement sur l'ensemble des pays
membres. Un réseau de 17 banques est déjà connecté.
TECHNOLOGIES
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
France Télécom cherche toujours
son site d’atterrissage en Algérie
Où se poser ? Une question sur les intentions renouvelées de France Télécom qui ne suscite pas les
mêmes réponses.
Par Samy Injar, Alger
Les spécialistes algériens des télécommunications sont partagés sur les véritables
plans de France Télécom, après l’annonce par le quotidien français La
Tribune de l’intention de l’opérateur historique français « d’accélérer son installation en Algérie ». France Télécom souhaiterait prendre pied sur le marché algérien
de la téléphonie mobile à la porte duquel
il a échoué à deux reprises, lors de la mise
en concession de la seconde (2001) et de
la troisième (2004) licences GSM. Cela
passerait par une entrée dans le capital
d’un des deux opérateurs privés de téléphonie mobile, Djezzy, détenu par
l’Egyptien Orascom et leader du marché,
ou Nedjma, repris en 2007 par le Quatari
Qtel. L'acquisition de la licence 3G est
une autre piste évoquée pour concrétiser
les projets d’implantation de France
Télécom en Algérie. La filiale téléphonie
mobile de France Télécom, Orange, a été
approchée par les nouveaux propriétaires de Nedjma pour participer à la
relance de cette troisième licence qui
n’était toujours pas arrivée à équilibrer
ses comptes à la troisième année de son
entrée en exploitation, ce qui avait participé aux difficultés d’El Watania
(Koweit), son premier acquéreur.
« L’enjeu, c’est le transport de données »
Toutefois, l’approche stratégique de
France Télécom en Algérie ne peut pas
avoir été totalement abandonnée, selon
Abderrafiq Khenifsa, consultant et directeur de l’hebdomadaire IT Mag : « Le but
premier de France Télécom en Algérie, c’est
un rapprochement avec Algérie Télécom
afin de se positionner dans le backbone. La
plus forte marge de développement se situe
dans le transport de datas. France Télécom
veut fructifier son câble européen MarseilleAlger et capter le maximum d’un flux qui
va exploser proportionnellement au transport de voix qui ne représente plus que 25%
aux Etats-Unis par exemple ». Son partenaire stratégique resterait donc Algérie
Télécom, qui a besoin d’un partenariat
technologique pour optimiser ses investissements de réseau de ces dernières
années. France Télécom avait officiellement répondu à une manifestation d’intérêt en vue de l’ouverture du capital
d’Algérie Télécom en 2003, une opération qui a traîné en longueur, provoquant même un cafouillage au sein du
gouvernement algérien au moment de sa
relance à la fin de l’année dernière. Pour
Abderrafiq Khenifsa, France Télécom a
bien changé son fusil d’épaule, mais pour
cibler non plus une part de capital
d’Algérie Télécom, l’opération restant
très incertaine, mais pour obtenir, dans
un premier temps, un contrat de management, « un peu sur le modèle de Suez
dans l’eau d’Alger ».
« Un nouveau casting à la tête des télécoms »
Un autre spécialiste des télécoms, ancien
cadre du secteur, Tahar Saïdi, note que
les fuites sur les intentions de France
Télécom coïncident avec un nouveau
casting dans le management du secteur
des télécommunications en Algérie : « En
l’espace d’un mois, nous avons un nouveau
patron d’Algérie Télécom, une nouvelle
directrice de l’ARPT (agence de régulation), et cette semaine un nouveau ministre des Postes et des TIC. Cela promet du
France Télécom aurait
changé son fusil d’épaule
pour obtenir, dans un
premier temps, un contrat
de management « un peu
sur le modèle de Suez
dans l’eau d’Alger. »
mouvement, à mon avis ». Suffisant pour
obtenir une meilleure visibilité sur les
intentions algériennes dans le domaine ?
Rien n’est plus aléatoire. Sauf si l’on intègre la dimension politique. « Les Français
affirment que leur offre de service est la
plus adaptée. Ils veulent un traitement
privilégié en gré à gré. Les Algériens n’ont
pas tant besoin d’apport en capitaux dans
les secteurs de pointe que de partenariats
technologiques. Au salon Med IT 2007,
France Télécom avait exposé sa Live box et
affiché un mot d’ordre simple dans sa
communication. Il appartient à Algérie
Télécom de signer pour fournir la même
au domicile de chacun de ses abonnés qui
le souhaiterait ». Et personne ne comprenait pourquoi Algérie Télécom ne le
ferait pas. L’engagement de France
Télécom en Algérie n’a peut-être pas
encore tourné le dos au partenariat
public-privé.
Orange Niger obtient le régime
C du code d’investissement
L'opérateur français de téléphonie mobile
Orange, qui va bientôt démarrer ses activités au Niger, vient de bénéficier du régime
C du code d'investissements, rapporte
l’agence Chine Nouvelle. Dans le cadre de
l'attribution d'une licence globale, le
groupe France Télécom a créé une filiale
appelée Orange-Niger, avec un capital de
10 millions de FCFA, qui sera porté à 32,8
milliards de FCFA (environ 65,6 millions
de dollars). Le projet Orange-Niger vise à
désenclaver certaines localités du Niger, à
diversifier certains services de télécommunications proposés au public et à
offrir une meilleure qualité de service à
un coût moindre, particulièrement pour
le fixe, le mobile et l'internet. A cet effet,
le réseau GSM à installer couvrira 750
sites radio à l'horizon 2015, dont les deux
tiers seront en milieu rural. En outre,
le projet d'investissement prévoit la
construction d'un centre technique principal et le siège social de la société.
Tenant compte des études de l'agence de
régulation multisectorielle indiquant
que huit millions d'habitants vivent dans
des communes sans lignes téléphoniques
fixes et des perspectives de développement à travers les activités minières,
Orange-Niger a estimé le nombre de
clients à 700 000 en 2009. Ce nombre
évoluera vers deux millions à l'horizon
2013. Sur cette base, l’opérateur français
anticipe une part de marché de 30% dès
la première année. Le taux atteindra 50%
à l'horizon 2015. La réalisation de ce projet aura, entre autres effets, la création de
577 emplois permanents et 10 000
emplois indirects. Le projet va également
générer une valeur ajoutée de 296 milliards 379 millions de francs CFA sur les
huit premières années, le transfert de
technologie et de savoir-faire par l'acquisition d'équipements modernes et l'accès
aux innovations développées par le centre
de recherche et de développement du
groupe France Télécom Orange.
Mali : privatisation de la Sotelma
Le gouvernement malien a décidé
de procéder à la privatisation de la
Société des télécommunications du Mali
(SOTELMA) dans le cadre de son programme de réformes du secteur des
télécommunications, selon le Ministère
malien de la communication et des télécommunications. La stratégie de privatisation retenue prévoit la cession de 51%
du capital à un partenaire remplissant les
critères de pré-qualification, tandis que
19% du capital seront cédés au grand
public et 10% réservés aux salariés de la
société. A l'issue du processus de privati-
sation, la part résiduelle de l'Etat dans le
capital sera de 20%. Pour être pré-qualifiés, les investisseurs potentiels intéressés doivent envoyer leurs expressions
d'intérêt selon les termes précisés dans
le dossier qui contient une présentation
résumée de la SOTELMA, les critères de
pré-qualification et les informations à
fournir. Une conférence d'investisseurs
se tiendra le 3 juillet prochain à Paris.
Les investisseurs pré-qualifiés, de
manière directe ou conditionnelle,
seront notifiés au plus tard le 20 juillet
et recevront le dossier d'appel d'offres
contenant le règlement de l'appel d'offres, le mémorandum d'information et
le document juridique. La banque
d'affaires Linkstone Capital, basée à
Londres, a été recrutée par le gouvernement malien en tant que conseiller
financier exclusif. La SOTELMA présentait au 31 décembre 2007 un chiffre
d'affaires d'environ 70 milliards de
francs CFA (107 millions d'euros). Elle
dispose d'un parc d'environ 90 000
lignes fixes numérisées à 100% et d'un
parc de 480 000 abonnés mobiles.
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
Quand les Chinois sud-africains
veulent être Noirs
Durant l’Apartheid, ils avaient réclamé le statut de « Blancs honoraires ». A présent, ils réclament celui de Noirs.
Travail avant de continuer : « Sur le terrain du BEE, nous aurons affaire à une
rude concurrence. »
Par John Kaninda, Johannesburg
La communauté chinoise d’Afrique du
Sud se trouve malgré elle au coeur d’une
controverse raciale. Au lendemain d’un
arrêt rendu fin juin par la Cour d’appel de
Johannesburg donnant aux Sud-Africains
d’origine chinoise le statut de Noirs, ou
celui, plus large, de membres des « communautés historiquement défavorisées »,
de nombreuses voix s’élèvent pour contester cette classification, notamment dans la
communauté des hommes d’affaires
noirs. Dans un recent débat radiodiffusé,
un représentant d’une Chambre de commerce noire, la National African Federated
Chamber of Commerce (Nafcoc), a
declaré que l’arrêt de la Cour d’appel
« sapait à la base » le processus d’intégration économique et de responsabilisation des Noirs. « Ces gens (les Chinois sudafricains) avaient pendant l’Apartheid
reclamé le statut de “Blancs honoraires”,
accuse Kganare Lefoka, porte parole de la
Nafcoc. A present, ils reclament celui de
Noirs. C’est tout simplement incroyable ! »
Plus acide, ce commentaire, en conférence
de presse, de Membathisi Mdladlana,
ministre du Travail : « Tout ce que je sais,
c’est que les gens de couleur (Noirs) ne parlent pas chinois ! »
Discrimination positive
Au coeur de la polémique, la crainte pour
de nombreux Noirs de voir les avantages
dont bénéficient aujourd’hui noirs, métis
et Indiens aller également aux Chinois.
Depuis la chute de l’Apartheid, le nouveau gouvernement a voté une série de
lois permettant notamment aux Noirs
(en majorité démographique), longtemps exclus de l’appareil économique et
financier sous l’ancien régime, d’y être
intégrés prioritairement.
Les lois, dites du Black Econmic
Empowerment (responsabilisation des
Noirs), obligent les grosses entreprises à
céder graduellement un quart de leur
actionnariat à des investisseurs noirs et à
leur offrir les sièges correspondant dans
leurs conseils d’administration. Les lois
du BEE exigent également, et préalablement à leur autorisation, que tout investissement direct étranger fasse la preuve
de l’inclusion d’un partenaire noir dans
le respect de la proportion de participation fixée par la loi. Quant à celles dites
d’Affirmative Action (discrimination
positive), elles donnent aux Noirs la
priorité à l’embauche ou à la promotion
19
MEDIAS - REFLEXION
Sud-Africains à part entière
« Ce que nous avons demandé, c’est que
nous soyons inclus dans la définition de
communautés historiquement défavorisées,
ce qui est le cas. »
au travail, même si les candidats disposent de moins d’expérience que les
Blancs. Au deuxième rang des priorités à
l’emploi viennent les métis et indiens.
L’introduction des lois du BEE et de
l’Affirmative Action sont principalement
à la base, ces dix dernières années, de
l’émergence des millionnaires sud-africains et de la naissance d’une nouvelle
bourgeoisie noire.
Flux de mécontents
Généralement exclus dans cette course à
l’emploi et à la promotion professionnelle et sociale, les Blancs n’ont d’autres
recours que d’émigrer vers d’autres
cieux, l’Australie et le Royaume-Uni,
absorbant la majorite du flux de ces
mécontents. Ces gains, rendus possibles
par la naissance d’une nouvelle Afrique
du Sud sous la pression continue de l’activisme politique noir, sont justement
ceux que la commnunauté noire veut
préserver jalousement et qu’elle n’est pas
prête à partager avec ceux qu’elle considère loin, très loin de remplir les caractères d’africanité. Et qu’elle voit, à ce titre,
comme des profiteurs.
Mais dans un contexte caracterisé par la
poussée économique chinoise sur le
continent africain, cristalisé en Afrique
du Sud par le rachat en octobre 2007
d’une partie de la Standad Bank par la
Banque commerciale chinoise, la frontière entre peur de perdre pied face aux
Chinois et confusion entre Chinois sud
africains et leurs cousins d’Asie est des
plus floues dans l’esprit des Noirs. « Je ne
saurais dire ce qu’ils visent en réalité. Ils
risquent de nous noyer de leur présence et
ensuite de s’accrocher aux gains dont ils
bénéficieront, au nom de leur nouveau statut de Noirs », ajoute le ministre du
Pour Lefoka, il est bizarre que les Chinois
sud-africains se considèrent comme
ayant été « historiquement défavorisés ».
« La communaute chinoise de RSA s’est,
avec succès, muée en l’une des plus entreprenantes communautés de commercants,
et il serait difficile qu’ils prétendent avoir
été désavantagés à la manière des Noirs »,
dit-il. Et d’ajouter : « Demandez à n’importe quel Chinois s’il est Noir et je suis sûr
que la réponse sera négative ».
Des accusations réfutées en bloc par
Patrick Chong de l’Association des
Chinois sud-africains, pour qui les membres de sa communauté n’ont jamais,
durant l’Apartheid, été considérés comme
Sud-Africains à part entière. Il précise que
son association n’a pas demandé à la Cour
d’appel qu’elle « reclassifie les Chinois du
point de vue de la race ».
« Ce que nous avons demandé, c’est que
nous soyons inclus dans la définition de
communautés historiquement défavorisées, ce qui est le cas », dit-il. « La Cour en
a décidé ainsi. Durant l’Apartheid, l’accès
aux opportunités de travail et à l’enseignement nous était également interdit, et nous
avons du créer nos propres écoles communautaires et devenir entrepreneurs ».
Chong établit également une distinction
entre sa communauté et celle formée
Les Blancs n’ont d’autres
recours que d’émigrer vers
d’autres cieux, l’Australie
et le Royaume-Uni, absorbant
la majorite du flux de
ces mécontents.
d’immigrés chinois venus s’installer en
Afrique du Sud au lendemain de la
démocratisation du pays en 1994. « Les
Sud-Africains d’origine chinoise sont dans
ce pays depuis un peu plus d’un siècle et ne
sont pas propriétaires de grandes entreprises, comme la vague d’immigrés chinois
post-Apartheid », ajoute Chong. « Nous
n’avons, non plus, jamais bénéficié du statut de Blancs honoraires, dévolu, par
exemple, aux Japonais en vertu d’un
accord commercial entre leur pays et
l’Afrique du Sud ».
Enquête sur l’agression de
deux journalistes sénégalais
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a demandé aux
autorités sénégalaises d'ouvrir une enquête sur « la brutale agression » de deux journalistes sportifs samedi dernier à la fin du match
de football qui opposait les équipes nationales du Sénégal et du
Liberia. Dans un communiqué publié mardi, la FIJ déplore le passage à tabac de Boubacar Campbell Dieng, journaliste à Radio
Futurs Médiaset, et de Kara Thioune, de West Africa Democracy
Radio, par une dizaine de policiers dans les vestiaires du Stade
Léopold Sédar Senghor de Dakar. « La violence utilisée par ces policiers est scandaleuse et inutile », a déclaré le directeur du bureau
Afrique de la FIJ, Gabriel Baglo, cité dans le communiqué.
Niger : le cas Moussa Kaka
divise les juges
Le procureur de Niamey a fait appel de la décision d'un juge
d'accorder lundi une liberté provisoire au correspondant de
RFI au Niger, Moussa Kaka, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier. Selon l'ordonnance du juge en date du 23 juin,
le journaliste, qui est écroué depuis neuf mois pour des liens
présumés avec les rebelles touareg, s'engage à se tenir à la disposition de la justice pour les besoins de l'instruction et également à signaler tous ses déplacements et ses éventuels changements d'adresse. Les avocats du journaliste avaient introduit
cette demande de liberté provisoire le 11 juin.
Las Palmas : un nouveau
directeur pour la Maison
d’Afrique
Le diplomate espagnol Ricardo Martinez Vazquez a été nommé
nouveau directeur général de la Maison d'Afrique, créée il y a deux
ans à Las Palmas (Canaries), a-t-on annoncé dans l'archipel. M.
Vasquez a été nommé par le conseil d'administration de cette institution lors d'une réunion tenue lundi sous la présidence du
ministre espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération, M.
Miguel Angel Moratinos. Le conseil d'administration de la Maison
d'Afrique est composé de 24 membres : douze représentants du
Ministère des affaires extérieures et de la coopération, sept du gouvernement des Iles Canaries, les présidents des conseils municipaux
de Fuerteventura, Gran Canaria, Lanzarote et Tenerife et la mairie
de Las Palmas de Gran Canaria.
Nouveau directeur
général à la 2M
Salim Cheikh, nommé nouveau directeur général de la
deuxième chaîne de télévision nationale marocaine 2M lors de
la réunion mardi du conseil d'administration de Soread-2M,
est né en 1972. M. Cheikh occupait, avant sa nomination, le
poste de directeur général de la régie publicitaire du groupe
Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT).
Il avait également exercé dans le domaine du commerce et
du marketing au sein de plusieurs sociétés nationales et
internationales. Membre fondateur et ex-trésorier de
l'Organisme de contrôle des ventes de la presse nationale
(OJD-Maroc), Salim Cheikh a occupé entre 1998 et 2006 les
postes de secrétaire général du Groupement des annonceurs
du Maroc (GAM), de président de la commission marketing
et communication au sein de la Chambre de commerce
internationale, et de vice-président du Centre interprofessionnel d'audimétrie médiatique.
Les capitaux privés stimulent la croissance africaine
Dans les pays à faibles revenus, en particulier en Afrique subsaharienne, ce sont davantage les capitaux privés qui assurent la croissance.
Par Aliou Diongue, Dakar
Un article s’inspirant d’un nouveau document
de travail du Fonds monétaire international,
qui a été publié dans le numéro de juin 2008
de la revue Finance et Développement, estime
que la hausse spectaculaire des flux de capitaux privés destinés aux PFR (pays à faibles
revenus) au cours des vingt-cinq dernières
années a constitué « une réussite sans précédent
dans le domaine du développement ».
De 4% à 10% du PIB
Les entrées de capitaux et de flux assimilés
dans les PFR sont passés d’environ 4% du PIB
de ces pays dans les années 80 à 10% en 2006.
Les capitaux privés tels que les investissements
directs étrangers et les envois sont ainsi devenus la principale source de financement du
développement dans les PFR. Contrairement
aux PFR d’Asie du Sud et de l’Est, où les transferts privés sont les plus élevés, les investissements directs étrangers sont la principale
source de capitaux dans les PFR d’Afrique.
Les obstacles à l’investissement observés en
Afrique ces dernières décennies seraient ainsi
en train de s’amenuiser. Les flux de capitaux
privés en direction de l’Afrique subsaharienne
ont atteint en 2007 un volume estimé à environ 20 935 milliards de FCFA (50 milliards de
dollars). Ils avaient déjà, l’année précédente,
dépassé en volume l’aide publique au dévelop-
pement (APD). Les capitaux privés injectés en
Afrique sont orientés d’abord vers les pays
riches en ressources naturelles. Le Nigeria en a
absorbé 29,4%, l’Afrique du Sud 18,2%, la
Guinée équatoriale 9,1%, l’Angola 5,2% et le
Tchad 3,8%, les autres pays subsahariens captant au total 34,3% de ces capitaux.
D’une certaine manière, une mutation profonde serait en train de s’opérer dans les facteurs de croissance des économies des pays en
développement. Outre les matières premières
comme le pétrole, dont les prix sont en train
de flamber, la croissance serait également alimentée par les ressources financières envoyées
dans leurs pays d’origine par les migrants des
pays en développement.
Le poids de la migration
En 2007, les seuls envois de fonds opérés par
les migrants ont atteint un volume estimé à
133 146 milliards de FCFA (318 milliards de
dollars). Les pays en développement en ont
absorbé un volume équivalent à 100 488 milliards de FCFA (240 milliards de dollars). Une
étude de la Banque africaine de développement (BAD), publiée le 28 janvier 2008, a
montré que les envois de fonds des migrants
établis en France ont représenté entre 9 et
24% du PIB des quatre pays étudiés : le Mali,
le Maroc, le Sénégal et l’Union des Comores,
soit entre 80 et 750% de l’aide publique au
développement dont ces pays ont bénéficié.
20
L’ONU somme l’Erythrée
de se retirer du territoire
djiboutien
Le Conseil de sécurité de l'ONU a de nouveau appelé, mardi,
l'Erythrée à se retirer du territoire djiboutien, invitant le secrétaire
général à dépêcher une mission pour s'enquérir de la situation à la
frontière entre les deux pays. Dans une déclaration adoptée à l'unanimité, le Conseil regrette également qu'Asmara n'ait pas donné
suite à son appel du 12 juin dernier. Le Premier ministre de
Djibouti, Deleita Mohamed Deleita, qui assistait à cette réunion
d'urgence du Conseil, tenue à sa demande, a appelé les quinze à
intervenir afin d'empêcher une escalade des combats entre son pays
et l'Erythrée, ainsi qu'un embrasement généralisé de la région.
Politique de sauvegarde des
langues nationales en RDC
Le gouvernement de la RDC est déterminé à promouvoir une
politique de sauvegarde, de promotion et de diffusion des langues
congolaises, a déclaré mercredi le ministre congolais de la Culture
et des Arts, Esdras Kambale. Le ministre de la Culture et des Arts,
intervenant à la tribune de la 2e édition du festival des langues
d'Afrique (FESTILA), qui a ouvert ses travaux à Kinshasa, a indiqué que cette diffusion doit se faire dans un partenariat égalitaire
et respectueux de la diversité culturelle et linguistique de la RDC.
Il a souligné qu'après avoir soutenu l'exception culturelle de chaque peuple, le gouvernement de la RDC s'est engagé à ratifier en
2005 la convention de l'UNESCO sur la promotion de la diversité
des expressions culturelles.
Ban Ki-moon satisfait
de l’accord de paix en
Centrafrique
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est félicité
mardi de la signature de l'accord de paix entre le gouvernement
centrafricain et les groupes rebelles de l'Union des forces
démocratiques pour l'unité (UFDR) et de l'Armée populaire
pour la restauration de la démocratie (APRD). Le secrétaire
général, souligne un communiqué de sa porte-parole, espère
que cet accord permettra aux autorités centrafricaines d'organiser « sans délai un dialogue politique inclusif qui permettra à la
République centrafricaine de s'engager sur la voie de la paix, de la
stabilité et d'un développement durable ».
Report de la journée de
deuil en Afrique du Sud
La journée de deuil national, décrétée initialement pour mardi à
la mémoire des victimes des violences xénophobes ayant ensanglanté dernièrement l'Afrique du Sud, a été reportée à une date
ultérieure, indique un communiqué du gouvernement. Le porteparole du gouvernement, Themba Maseko, a affirmé que « la
journée de deuil national, prévue pour mardi 24 juin, a été reportée » pour mieux préparer les conditions de sa célébration. La
même source précise qu'une date ultérieure sera établie pour la
célébration de cette journée qui, n'étant pas un jour férié, constituera une occasion « pour le public de marquer son respect pour la
mémoire de ceux qui sont morts dans ces violences ».
Un émissaire de Sarkozy
chez Kadhafi
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a reçu jeudi à Syrte (600
km à l'est de Tripoli) le secrétaire général de l'Elysée, Claude
Guéant, envoyé spécial du président français Nicolas Sarkozy, a
rapporté l'agence officielle libyenne Jana. L'entretien, selon
l'agence, « s'inscrit dans le cadre de la concertation permanente entre
les deux dirigeants sur les sujets d'intérêt commun, et en particulier
sur la zone méditerranéenne et les Unions africaine et européenne ».
Réunion des compagnies
aériennes africaines
en novembre
Ouagadougou accueillera les 24 et 25 novembre 2008 la 40e
assemblée de l’Association africaine des compagnies aériennes
(AFRAA), selon un communiqué d’Air Burkina qui assure la présidence de l’AFRAA. Le DG d’Air Burkina, Mohamed Ghelala, a
indiqué que la rencontre débattra entre autres des difficultés des
compagnies liées à la connectivité du continent et aux stéréotypes
liés au continent, tels que les problèmes de sécurité.
POLITIQUE - ÉCONOMIE
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
L’efficacité de la Banque
mondiale mise en doute
au Cameroun
La revue du portefeuille des projets de la Banque mondiale au Cameroun a été l’occasion, pour
le ministre camerounais de l’Economie, d’émettre des critiques sévères sur les modes d’interventions de la Banque et la faiblesse de ses résultats.
François Bambou, à Yaoundé
« L’examen du portefeuille des projets de la
Banque mondiale au Cameroun montre
que les objectifs de développement de la
plupart des projets ne sont pas précis et
clairs, de même que les indicateurs de performance. Les donnés de référence sont,
soit incomplètes, soit inexistantes ». Venant
d’une note de présentation de la revue
du portefeuille des projets de la Banque
mondiale au Cameroun, voilà qui augurait déjà de résultats mitigés sur le terrain.
« De l’examen de la situation du portefeuille
des opérations financées par la Banque
mondiale au Cameroun, il ressort que sur
dix projets en cours d’exécution, pour une
enveloppe de 169,92 milliards, le taux
Un mode d’intervention qui,
selon le ministre, affecte
l’essentiel des sommes
allouées au paiement
des consultants, souvent
étrangers, plutôt qu’à la
réalisation de projets
concrets.
moyen de décaissement au 30 avril 2008 et
de 41,52% », a observé le ministre camerounais de l’Economie, de la Planification
et de l’Aménagement du territoire, Louis
Paul Motaze. Dans le détail, on constate
ainsi que certains projets ont un taux de
décaissement de 0% (facilitation transport et transit, développement urbain et
eau), tandis que d’autres plafonnent à
des taux de décaissement de 9% (sûreté,
sécurité aérienne) ou 20% (programme
d’appui au système éducatif). Sur 12
projets, seuls trois dépassent un taux de
décaissement de 50%. En conséquence
de quoi, le jugement de la Banque mondiale sur la performance du portefeuille
au Cameroun est dur.
des projets, cela n’empêche pas le gouvernement camerounais de remarquer
que l’action de la Banque mondiale présente de nombreuses insuffisances, dont
la moindre n’est pas la faiblesse du portefeuille par rapport à la taille de l’économie camerounaise, comme l’a fait remarquer Louis Paul Motaze : « Je me dois de
dire avec franchise que le gouvernement
reste principalement préoccupé par le double souci de densification du volume des
projets et programmes de la Banque mondiale, et d’allocations plus importantes de
ressources à notre pays. D’abord, le niveau
actuel du portefeuille correspond-il véritablement à la dimension économique du
pays, à son potentiel et à ses besoins réels ? Il
ne me semble pas que ce soit le cas (…) Bien
plus, par rapport au volume d’intervention
de la Banque dans d’autres pays de niveau
de développement comparable et même
moindre, le portefeuille du Cameroun apparaît moins consistant », a-t-il expliqué.
Arguant de ce que l’amitié avec la
Banque mondiale doit se nourrir de vérités, M. Motaze a poursuivi, émettant des
doutes sur l’efficacité même de l’intervention de cette institution financière :
« Les projets financés par la Banque mondiale contribuent-ils suffisamment au
développement économique du pays ou,
en d’autres termes, l’exécution de ces projets a-t-elle un impact significatif, un effet
d’entraînement suffisant sur l’amélioration du taux de croissance économique du
Cameroun ? Bref s’agit-il vraiment de
projets suffisamment “développants” pour
le Cameroun ? C’est-à-dire qui créent de la
richesse, des emplois, et participent à la
promotion du savoir-faire ? Car, en fait,
la dimension du portefeuille, l’amélioration du taux de décaissement ne constituent pas une fin en soi. Ce sont certes des
indicateurs, mais la performance de l’assistance de la Banque devrait davantage
se mesurer en termes d’impact et d’effet
d’entraînement réel sur les agrégats de
l’économie nationale, en vue du bien-être
des populations ».
Lourdeurs administratives
Si les responsables de la Banque mondiale mettent en cause les lourdeurs de
l’administration dans la mise en œuvre
Mesurer l’impact
Louis Paul Motaze : « La performance de
l’assistance de la Banque devrait davantage
se mesurer en termes d’impact. »
tre, est surtout liée au mode d’intervention, qui affecte l’essentiel des sommes
allouées au paiement des consultants,
souvent étrangers, plutôt qu’à la réalisation de projets concrets en faisant
confiance à l’ingénierie locale : « Certains
projets, malgré l’importance du volume de
ressources qui leur sont affectées, se focalisent sur l’assistance technique qui parfois
absorbe pratiquement 70 voire 80% desdites ressources finançant essentiellement
des consultants, des études, etc. S’il est
vrai que dans une certaine mesure l’assistance technique est nécessaire, elle ne doit
cependant pas prendre le pas sur les réalisations concrètes, palpables, qui permettent de mettre en œuvre les ressources
extérieures combinées au génie propre des
Camerounais. Pour résumer, je dirai que
les études, les consultants, c’est bien. Mais
les réalisations concrètes ; routes, ponts,
barrages et centrales électriques, etc., c’est
encore mieux. Car ce sont ces réalisations
qui peuvent contribuer de manière probante à un meilleur impact sur la qualité
de vie, objectif ultime de toute politique de
développement ». Un discours qui, espèret-on à Yaoundé, devrait pousser les institutions financières internationales à l’autoévaluation sur la base des attentes des
populations, et éventuellement inspirer
une refondation de relations entre ces institutions et les pays du Sud.
Cette faiblesse de l’impact des projets de
la Banque mondiale, a expliqué le minis-
La CEMAC veut le passeport
unique en 2010
Le 9e sommet de la CEMAC, qui vient de s’achever à Yaoundé, a réaffirmé le principe du passeport unique en 2010.
Par Achille Mbog Pibasso, Douala
Les populations des pays de la CEMAC
se montrent encore très septiques quant
à la matérialisation du processus d’intégration sous-régionale, ceci malgré la
satisfaction affichée par les chefs d’Etat
présents, en l’occurrence Paul Biya
du Cameroun, Omar Bongo Ondimba
du Gabon, Teodoro Obiang Nguema
Mbasogo de la Guinée équatoriale,
Denis Sassou Nguesso du Congo,
François Bozizé de la Centrafrique, le
représentant du président Idriss Déby
Itno du Tchad, ainsi que Fradique de
Menezes, chef d’Etat de Sao Tomé et
Principe qui participait à ces assises en
tant qu’observateur.
Circulation des personnes et des
biens
Même si le sommet de Yaoundé a, de
manière formelle, annoncé l’entrée en
vigueur du passeport CEMAC au mois
de janvier 2010, il faudra sans doute
attendre l’application effective de ces
mesures sur le terrain pour se faire une
idée précise sur le niveau d’intégration.
Pour l’instant, la circulation des biens et
des personnes dans l’espace communautaire, qui devrait donner le la de cette
intégration, n’est pas des plus aisées, à
cause de la rigidité des mesures mises en
place par certains Etats visant la lutte
contre l’immigration. Depuis le mois de
janvier 2008, par exemple, la Guinée
équatoriale a institué la présentation
Suite page 21
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
La revue de presse africaine de Londres
« Le taux de participation est très bas et
la présence des forces de sécurité est très
forte », a déclaré au Financial Times
Marvick Khumalo, le chef de la mission du Parlement panafricain à l’élection présidentielle zimbabwéenne. Et
d’ajouter : « Nous n’avons pas encore vu
tous les ingrédients qui pourraient nous
permettre de déclarer que cette élection
était juste et libre ». Cette déclaration
résume en elle-même tout le drame
qu’a vécu le peuple zimbabwéen cette
semaine. Et tous les journaux, chaque
jour, ont passé au peigne fin les différents épisodes de ce feuilleton mélodramatique.
Des élections peu crédibles
Le FT, le Times, le Guardian, ont tous
rameuté leurs spécialistes maison et
reporters en Afrique australe pour se
focaliser sur le Zimbabwe. Le FT rapporte que le 27 juin, dans la matinée de
cette élection présidentielle, la participation était faible. En milieu de matinée,
dans la capitale Harare, il y avait quelques files devant les bureaux de vote,
moins longues que lors du premier tour.
Le Times rappelle que, cette semaine,
Mandela a choisi Londres pour parler de
l’échec du leadership zimbabwéen à l’occasion de son 90e anniversaire. Pour le
FT, Mandela a choisi ce qui pourrait être
21
POLITIQUE - ÉCONOMIE
considéré comme l’une de ses dernières
apparitions publiques sur une scène
internationale, pour joindre sa notoriété morale aux critiques de plus en
plus vives qui s’élèvent sur le continent
africain contre le rôle que joue Mugabe
dans le déclin d’un pays considéré
auparavant comme l’un des plus prospères d’Afrique. Et le FT de rappeler les
déboires économiques et financiers de ce
pays. Maintenant, précise le journal
financier, les statisticiens gouvernementaux ont arrêté d’évaluer le taux d’inflation, qui aux dernières nouvelles était
355 000%. La miche de pain, qui coûtait
au premier tour de l’élection présidentielle 10 000 dollars zimbabwéens, coûte
maintenant un milliard de dollars zimbabwéens. Le lait et la viande ne sont que
pour les plus fortunés du pays.
Les conditions du dialogue
C’est le Guardian qui précise que lors
d’un de ses tout derniers meetings politiques dans une banlieue d’Harare, avant
l’élection, Robert Mugabe a déclaré qu’il
était ouvert au dialogue avec l’opposition. Mais le journal précise que Morgan
Tsvangirai, le chef du MDC, Mouvement
pour le changement démocratique, a
donné des signaux contradictoires pour
la tenue de telles négociations. Parfois, il
a semblé favorable à un accord politique
pouvant ouvrir la voie à un gouvernement de transition, et à d’autres occasions, il a affirmé qu’il n’engagerait
aucun dialogue avec Mugabe en tant que
président parce qu’il n’avait pas été élu
légitimement. Et c’est aussi le FT qui
relaye l’appel du chef du MDC à la communauté internationale pour ne pas
reconnaître les résultats de cette parodie
d’élection. Quiconque reconnaîtrait les
résultats de cette élection dénierait au
peuple sa volonté d’asseoir la stabilité et
la prospérité, non pas seulement pour le
pays, mais aussi pour la région.
L’investissement britannique se poursuit
Violences au Zimbabwe.
Tous les journaux britanniques analysent et commentent l’information selon
d’un certificat de bon voisinage pour
tout ressortissant de la sous-région qui
veut se rendre dans ce pays. Un document délivré par les autorités équatoguinéennes après « une étude minutieuse
du dossier » et qui démontre, s’il en était
besoin, le long chemin qui reste à parcourir par les pays de l’Afrique centrale
pour réaliser l’intégration communautaire. Par ailleurs, les barrières douanières continuent d’exister, entravant
sérieusement les échanges commerciaux
entre les pays membres.
transitent par le port de Douala, les
infrastructures routières sont inexistantes. A ce titre, l’appui annoncé par la
Banque africaine de développement
(BAD) pour financer les constructions
de routes à hauteur de 1514 milliards de
FCFA en zone CEMAC pourrait apporter un coup de pouce au désenclavement de la région.
Par ailleurs, l’un des dossiers qui n’avancent pas beaucoup reste le projet de compagnie aérienne communautaire, Air
CEMAC.
Déficit d’infrastructures
Hésitations
En dehors des blocages d’ordre administratif et des tracasseries policières aux
frontières, des domaines où le Gabon et
la Guinée équatoriale apparaissent
comme les pays qui bloquent le plus le
processus d’intégration, l’Afrique centrale ne dispose pas d’infrastructures de
communication fiables, de nature à
encourager une meilleure circulation des
personnes et des biens. Le faible réseau
routier constitue un énorme frein à l’intégration. Hormis peut-être les corridors
Douala-Bangui et Douala-N’djamena,
du fait certainement que la Centrafrique
et le Tchad n’ont pas de façade maritime
et que 80% de leurs marchandises, à
l’exportation comme à l’importation,
A cause des tergiversations et des hésitations des pays d’Afrique centrale, les
compagnies comme la Royal Air Maroc
(RAM) et surtout la compagnie belge SN
Brussels, qui avaient été désignées partenaires stratégiques, s’intéresseraient de
moins en moins à la mise en place d’une
compagnie sous-régionale. L’autre sujet
de discorde est relatif à l’existence de
deux bourses dans l’espace communautaire, en l’occurrence la Bourse des
valeurs mobilières de l’Afrique centrale
(BVAMAC) et la Bourse nationale des
valeurs mobilières du Cameroun, le
Douala Stock Exchange (DSX). Malgré
des appels à la fusion des deux places
boursières, au regard notamment de
laquelle Anglo American, le géant minier
basé à Londres, aurait promis d’investir
quelque 200 millions au Zimbabwe. Il
s’agit de l’investissement étranger le plus
important jamais réalisé au Zimbabwe.
Cette somme devrait servir à ouvrir une
mine de platine. Et, selon le Times, certains
actionnaires d’Anglo American se disent
inquiets de cette démarche. La mine sera
ouverte à Unki, dans le centre du
Zimbabwe. Le journal profite de cet article
pour faire le point sur les entreprises britanniques encore présentes au Zimbabwe :
British American Tobacco, Benson &
Hedges et la Barclays Bank. Le rédacteur en
chef politique du Times, Philip Webster,
ajoute une liste des personnalités de la
classe politique, tous bords confondus, qui
condamnent cette décision de continuer à
faire du business au Zimbabwe, comme si
de rien n’était. En réponse, l’un des
porte-parole d’Anglo American précise
qu’à cause de ses 650 employés zimbabwéens, la compagnie ne voudrait pas
abandonner le pays.
Enfin, c’est encore le Times qui annonce
cette semaine la condamnation par Barack
Obama, le candidat démocrate à la présidentielle, du régime du président Robert
Mugabe. M. Obama a souligné qu’il avait
appelé le chef du MDC Morgan Tsvangirai
pour l’encourager et le soutenir.
Procès Simon Mann
David Pallister, l’envoyé spécial du
Guardian à Malabo, la capitale de la
Guinée équatoriale, analyse et commente le procès de Simon Mann,
ancien soldat d’élite membre de la
fameuse SAS arrêté au Zimbabwe pour
tentative de coup d’Etat contre le président Theodoro Obiang Nguema.
L’heure est à l’attente du verdict, mais,
selon David Pallister, dans les milieux
diplomatiques à Malabo, le président
équato-guinéen, fort de ses pétrodollars (18 milliards de dollars en 2006),
ne voudrait pas s’encombrer d’un tel
prisonnier. Donc, après 18 mois de prison, Simon Mann pourrait être relâché
sur la base de son dossier médical.
l’étroitesse du marché, c’est toujours le
statu quo. Les relations entre le Gabon et
la Guinée équatoriale sont loin d’être des
plus cordiales, à cause d’un différend
frontalier. Les deux voisins se disputent
en effet la paternité de l’îlot de Mbanié,
Depuis le mois de janvier
2008, par exemple, la
Guinée équatoriale a
institué la présentation
d’un certificat de bon
voisinage pour tout
ressortissant de la
sous-région qui veut se
rendre dans ce pays.
situé au large des deux pays, un minuscule territoire qu’on dit riche en ressources pétrolières.
De l’avis des observateurs, en dépit des
déclarations d’intention, de tous les
espaces sous-régionaux celui de la
CEMAC est certainement celui dont l’intégration communautaire se réalise le
plus lentement.
Le nouveau chef du
gouvernement algérien
reste à la tête du RND
Le nouveau chef du gouvernement algérien, Ahmed Ouyahia, a
été réélu mercredi secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND, un des principaux partis politiques en
Algérie), mercredi à Alger, par les 1379 participants au 3e
congrès national du RND. M. Ouyahia est à la tête du RND
depuis 1999. Il a adhéré à ce parti dès les premières semaines
qui ont suivi sa fondation en 1997. A l'ouverture du congrès
national du RND mercredi matin, M. Ouyahia a souligné dans
son allocution que sa formation politique « est en droit de
revendiquer la part du devoir national qu'elle a assumé ».
La Norvège s’engage
contre le changement
climatique en Afrique
La Norvège dépensera environ trois milliards de dollars américains pour soutenir les efforts de réduction des effets du changement climatique en Afrique orientale et australe, a rapporté
jeudi Times of Zambia. Cité par le journal, l'ambassadeur norvégien en Zambie Tore Gjos a indiqué que son gouvernement s'engageait à aider le Marché commun de l'Afrique de l'Est et du Sud
(COMESA) à faire face à la pauvreté et au changement climatique dans la région. M. Gjos a révélé que cette somme aiderait à
traiter différents problèmes en rapport avec les effets du changement du climat, dont la déforestation, ajoutant que la résolution
de la gestion de la sylviculture et des questions de l'agriculture
atténuerait les effets du changement climatique.
Angolais et Sud-Africains
boycottent le sommet de
la SADC sur le Zimbabwe
Une réunion de la Communauté de développement de
l'Afrique australe (SADC) sur la politique, la défense et la sécurité, qui s'est déroulée au Swaziland dans le but de forcer le
Zimbabwe à annuler sa 27e élection présidentielle, a échoué
mercredi après que le pays assumant la présidence, l'Angola, et
le médiateur, l'Afrique du Sud, ont boycotté le sommet, a rapporté la presse locale. Un responsable gouvernemental bien
informé des opérations de la SADC a indiqué que le président
angolais José Eduardo dos Santos et son homologue sud-africain Thabo Mbeki n'étaient pas présents au sommet, selon une
citation parue jeudi dans le journal The Herald. Le président de
la Tanzanie Jakaya Kikwete et le roi du Swaziland Mswati ont
assisté à la réunion.
L’ONU aide à la réinsertion
de 18 000 ex-combattants
soudanais
Le PNUD a exprimé mercredi son soutien à la réintégration de
180 000 anciens combattants soudanais lorsque ces derniers
retourneront à la vie civile, suite à la longue guerre civile qui a
sévi dans ce pays. Aux termes d'un accord signé mercredi entre
le gouvernement d'union nationale du Soudan et le gouvernement du Sud-Soudan, les ex-combattants recevront un soutien
social, économique et psychologique lorsqu'ils retourneront à
la vie civile et reprendront la vie normale dans leurs communautés. Un responsable du PNUD, Ad Melkert, s'est réjoui de
cet accord, indiquant que l'initiative de réintégration constitue
une importante partie de l'Accord de paix globale de 2005 et
reflète la détermination du Soudan pour le processus de paix.
L’Algérie compte 23 000
travailleurs étrangers
réguliers
L'Algérie compte 23 000 travailleurs réguliers, dont une majorité de Chinois, a annoncé le ministre du Travail, de l'Emploi
et de la Sécurité sociale M. Tayeb Louh. « Le nombre de travailleurs étrangers possédant un permis de travail en Algérie a
atteint 23 000 en 2007, soit 0,7% du nombre total des travailleurs salariés en Algérie », a déclaré le ministre jeudi soir
devant l'Assemblée nationale. La main-d’oeuvre chinoise,
employée essentiellement dans le bâtiment et les travaux
publics par les groupes chinois sélectionnés par l'Algérie,
arrive en tête avec près de 19 000 travailleurs, soit 0,38% de la
main-d’œuvre algérienne, a-t-il précisé.
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
Le gel de la banque Melli
gêne l’Iran, pas son
programme nucléaire
Verbatim
La décision de l’Union européenne de geler les avoirs et de suspendre les activités de la banque
iranienne Melli est une nouvelle phase du processus de sanctions prôné par les Etats-Unis pour
contraindre l’Iran à renoncer à son programme nucléaire. L’effet n’est pas assuré…
Par Sana Harb, Alger
La pression économique contre l’Iran
gagne en intensité. Elle s’étend à l’Europe
et frappe la première institution financière du pays, créée en 1923 et disposant
L’annonce préalable de la
décision et les délais de
mise en œuvre ont permis
à la banque Melli de
transférer ses avoirs hors
d’Europe et de prévenir
à temps sa clientèle.
de 3100 succursales, dont 16 à l’étranger.
Les Américains souhaitaient qu’une autre
importante banque, la Saderat, soit également concernée, mais la mesure n’a pas
été avalisée par le Conseil de sécurité.
Annoncé le 23 juin, le gel visant la banque Melli est, selon les observateurs,
jusqu’à présent la sanction européenne
la plus significative contre Téhéran.
Concrètement, l’annonce préalable de la
décision et les délais de mise en œuvre
ont permis à la banque Melli de transférer ses avoirs hors d’Europe et de prévenir à temps sa clientèle de retirer ses
dépôts et de réorienter ses flux. Le gel
européen suit un embargo bancaire plus
étendu, décidé par les Etats-Unis et entériné par le Japon et Singapour, notamment. Néanmoins, beaucoup d’experts
doutent de l’efficacité d’une telle démarche pour amener l’Iran à abandonner son
programme nucléaire. Ils estiment, par
contre, que Téhéran sera confronté à des
difficultés croissantes pour ses opérations
commerciales avec l’extérieur. Un grand
nombre de banques internationales ont
signifié aux Iraniens leur refus de prendre
en charge leurs transactions de crainte de
froisser l’administration américaine.
« Téhéran a des marges »
William Byrd, économiste basé à Londres et
ancien responsable de Chase Manhattan, le
confirme : « Les grandes banques qui
entretiennent des relations avec les EtatsUnis ou avec des compagnies ou banques
américaines ne peuvent prendre le risque
de voir leur activité gênée par le maintien
d’un courant commercial avec des entités
iraniennes. »
Pour les banquiers, il ne fait guère de
doute que l’Iran s’est préparé à une telle
situation et que dans le contexte actuel
la décision européenne ne l’affectera que
modérément.
« Les banques iraniennes vont rencontrer
des difficultés croissantes pour la confirmation de leurs crédits documentaires.
Mais la situation géographique du pays est
un facteur dont il faut tenir compte pour
juger de l’étanchéité financière recherchée
par de telles mesures », estime William
Byrd. « Si l’on rajoute au fait que l’Iran
possède treize frontières son statut d’exportateur de pétrole, l’on voit bien que ce
pays a des marges », ajoute-t-il.
En réalité, l’Iran, qui a déjà retiré entre
75 et 100 milliards de dollars de dépôts
en Europe, a réorienté une bonne partie
de ses échanges internationaux vers
l’Asie, où il dispose de nombreux relais,
ainsi qu’au Moyen-Orient. Au cours des
trois dernières années, le commerce avec
l’Asie a atteint 85 milliards de dollars,
dépassant nettement les flux avec les pays
occidentaux qui se situent entre 50 et 60
milliards de dollars.
Réflexe nationaliste
Les commerçants iraniens sont effectivement très présents dans la région et ce pays
possède directement ou indirectement de
nombreuses participations dans des banques et sociétés financières basés dans la
zone et au-delà. Un verrouillage hermétique est difficile à envisager, mais il est certain que la décision européenne sera un
argument de poids pour l’administration
américaine afin d’accroître les pressions
sur les banques du Golfe, notamment celles des Emirats arabes unis.
Si l’impact réel du gel des activités européennes de la banque Melli sur le programme nucléaire iranien est douteux, il
est certain que des répercussions sur la
fluidité des échanges se feront sentir. La
conséquence la plus directe en est le renchérissement des coûts d’intervention
des banques étrangères qui acceptent de
confirmer des lettres de crédit iraniennes. La mesure européenne va donc
compliquer la tâche d’un gouvernement
iranien déjà en proie à des difficultés
économiques, notamment à une inflation de plus en plus difficilement vécue
par la population. Mais, de là à infléchir
la position du pays sur la question
nucléaire, il y a un pas à ne pas franchir.
Sur le dossier nucléaire, même les opposants iraniens – hormis ceux directement
pilotés par l’administration américaine –
maintiennent une posture nationaliste.
Le G8 se cherche un coupable
de l’inflation par le pétrole
Les entreprises de la planète ont résisté deux
années à l’impétueuse montée des cours du
pétrole et des autres matières premières, jouant
sur les marges, les taux de change et les gains de
productivité liés à internet. Elles sont entrain de
craquer au creux de cette étrange année 2008. A
plus de 100 dollars le baril, le prix de l’énergie
était parti pour traverser le placenta du site de
production et renchérir les marchandises qui en
sortent. Au dessus de 140 dollars, c’est de spleen
boursier qu’il s’est agit la semaine dernière.
Après la croissance des PIB, ce sont les valeurs
mobilières qui ont pris, sur les dix principales
places mondiales, le chemin inverse de l’inflation. L’Espagne un modèle de dynamisme en
Europe a passé en mai la barre des 5% d’inflation en rythme annuel, avec, en prime, une
baisse de 4% des salaires réels. L’OCDE, plus
optimiste que le FMI, pense revenir à 2,1% de
hausse des prix dès l’année prochaine. Mais en
attendant, les puissants de ce monde sont partis
en chasse d’un coupable de ce désordre. A la
direction que prend la battue depuis quelques
semaines, son identité se précise. La pression se
fait forte sur les pays producteurs de pétrole
pour qu’ils augmentent leur offre sur le marché,
soupçonnée d’être nonchalamment insuffisante. Et si le panel est encore trop large pour
mettre un visage sur le responsable de l’inflation
23
INTERNATIONAL
mondiale en cours, les spin doctors du G8 sont à
l’affût des faits et gestes des nouveaux acteurs de
la crise pour en dégager le profil type coupable
de la hausse des prix. Nouveaux acteurs ? Ils
viennent du sud, sont assis sur des gisements
dormants d’hydrocarbures, et ne font rien pour
remonter le moral des chefs d’entreprise et des
ménagères de Seattle à Kobe. A Madrid, la
semaine dernière, l’étau s’est resserré un peu
plus sur eux lors du congrès mondial du pétrole.
Pas encore de coupable idéal sous la main
Dans le casting du coupable du mauvais approvisionnement de la planète en pétrole, le profil le
plus convaincant est bien sûr celui du roi
Abdallah d’Arabie saoudite. Au moment de la
conférence de Djeddah de la mi-juin entre pays
producteurs et pays consommateurs, ses partenaires occidentaux attendaient de lui 200 000
barils jours de plus immédiatement. Il en a promis 177 000 seulement et à partir du 1er juillet.
Une bagatelle devant le gap pressenti de l’offre
face à la demande.
Le président en exercice de l’OPEP aurait pu
faire un beau coupable de rechange. Il est
Algérien, a massacré les places boursières en
annonçant à la sortie de la réunion de Djeddah
que le baril pourrait bien se vendre à 170 dollars avant la fin de l’année, et, en plus, il rejette
Insécurité
« Cette Coupe du Monde en Afrique du Sud, c'est l'occasion
de rassembler partout en Afrique et de montrer qu'il faut
arrêter de généraliser, notamment sur l'insécurité en
Afrique. (…) Et puis l'insécurité, elle est présente partout.
Moi, j'ai vécu en France, en Italie, elle est présente partout.
»
Georges Weah, ex-footballeur libérien.
Femme
« La femme du président français est arrivée hier en Israël.
Son mari est aussi venu en visite. »
Le quotidien israélien Yediot Aharonot commentant la visite
d'Etat du président français Nicolas Sarkozy et de son épouse
Carla Bruni-Sarkozy en Israël.
Justice
« Du 1er au 18 juillet 2008, il (NDLR : Silvio Berlusconi) est
convoqué à huit reprises par la justice.(…) Il n'en peut plus
de cette situation. Lui aussi a droit à une année sabbatique. »
Niccolo Ghedini, député du Parti des libertés (PDL) et avocat de Silvio Berlusconi.
Artificielles
« Notre dernier mot aux Américains est ceci : si vous voulez
venir en Iran, apportez avec vous des cannes et des jambes
artificielles, car vous n'aurez plus de jambes pour repartir. »
Le général Mohammad Hejazi, vice-commandant des
Gardiens de la révolution.
Individualités
« Partout (au Parlement, au gouvernement et à la présidence), ce sont des individualités que rien ne lie, ni une
vision commune, ni une expérience de lutte politique commune, ni des objectifs élaborés en commun. »
Le chef de file de l'opposition en Mauritanie Ahmed Ould
Daddah.
Escroc
« Cet homme, je parle de M. Mugabe, qui se croit désigné
par Dieu et que Dieu doit maintenir à son poste, n'est qu'un
escroc et un assassin, il faut le dire avec force. »
Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères.
Prix
« Apparemment, un homme politique occidental va enfin
payer le prix de son implication dans la guerre en Irak. »
Boris Johnson, nouveau maire de Londres et ancien journaliste, ironisant sur le « crime de guerre » qui lui vaut d'être
l'objet d'une enquête de police : la possession d'un étui à
cigares de l'ancien ministre irakien des Affaires étrangères
Tarek Aziz, ramené d'un reportage à Bagdad en 2003.
Préoccupation
« La capacité des talibans et d'autres insurgés à traverser
cette frontière sans subir de pression du côté pakistanais de
la frontière est clairement un sujet de préoccupation. »
Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, en s'inquiétant de la hausse des violences dans l'est afghan.
entièrement la responsabilité de cette flambée
sur les spéculateurs et sur la faiblesse des capacités de raffinage chez ses gros clients. Mais
Chakib Khelil est un ami de longue date des
Américains, et a été jusqu’à peu un partisan
actif de l’accès des compagnies internationales
à l’amont pétrolier local avant de se convertir
au patriotisme énergétique sous la tournure
des évènements.
Choukri Ghanem, le PDG du groupe pétrolier
public libyen National Oil, fait encore moins
l’affaire, même lorsque qu’il menace de
réduire la production de son pays, donnant
plus d’amplitude à la hausse de fin juin. L'Iran,
et le Venezuela sont des ennemis galvaudés, le
Nigeria est chroniquement instable dans sa
région pétrolière du Delta. Et l’effondrement
de la production irakienne pour cause d’invasion américaine n’est pas un argument qui calmera le syndrome du « caddy vide ».
Espérer que la bulle existe et qu’elle va
éclater
Il existe, heureusement, dans le pilotage de cet
épisode critique de la stagflation plusieurs
approches dans les tiroirs de l’OCDE qui atténuent son « idéologisation » rampante. « La
hausse de la production immédiatement » partout ou cela est possible et « l’ouverture de la
prospection à l’investissement des compagnies
étrangères » sont évoqués aux côtés de « la
baisse de la consommation énergétique mondiale ». Le scénario d’une contrainte artificiellement posée sur la production de pétrole par
Barron’s prévoit un éclatement
de la bulle pétrolière avant
la fin de l’année. Elle est
alimentée par la fuite des
capitaux des bourses vers
les matières premières.
« les chefs autoritaires et brutaux des pays producteurs » – il faut bien concéder que peu
d’entre eux sont des démocraties – en vue de
modifier le rapport de force – au moins financier – planétaire est un scénario qui ne fait pas
encore recette dans les rédactions. Il faut ici
espérer que la prédiction de Barron’s, l’hebdomadaire financier, se vérifie vite. Il prévoit un
éclatement de la bulle pétrolière avant la fin de
l’année. Elle est alimentée par la fuite des capitaux des bourses vers les matières premières.
Le baril reviendrait à 100 dollars au tournant
de l’année. Un brasier à l’aune de 2007. Une
trêve rafraîchissante aujourd’hui.
24
L’AFRICAIN DE LA SEMAINE
Bemba, des palaces
aux geôles
Avant-hier fils de millionnaire, millionnaire, membre du tout-puissant clan Mobutu. Hier chef de
guerre puis vice-président de la RD Congo. Aujourd’hui en prison, probablement pour longtemps.
est donné par Laurent Désiré Kabila, qui
chasse du pouvoir Mobutu et contraint
les Bemba à l’exil, comme tous les proches du maréchal qui ont préféré sagement quitter le navire. Ce premier revers
d’abord lié à son alliance politique avec
Mobutu ne le détourne pas du champ
politique. A moins que ce ne fût pour
renflouer des caisses déjà mises à mal par
le gaspillage et le goût du luxe.
Exil
Jean Pierre Bemba Gombo.
Par Godefroid Ngamisata et
Chérif Elvalide Sèye
Longtemps, il se demandera pourquoi il
s’est lancé dans la politique, un virus doit
être sans remède pour que le premier
avertissement qu’aurait dû constituer la
fin tragique de son premier mentor, le
tout-puissant Mobutu Sese Seko, n’ait
pas servi d’antidote.
Après une enfance dorée de fils du millionnaire Jeannot Bemba Saolona, Jean
Pierre Bemba Gombo n’avait connu que
facilité. En plus d’être le fils du patron des
patrons zaïrois, Jean Pierre avait réussi de
très bonnes études. Licence en sciences
commerciales et consulaires à Bruxelles,
puis maîtrise en business aux Etats-Unis,
où il apprend également à piloter.
De retour au pays, il est tout désigné
pour s’occuper des entreprises de son
père, parmi lesquelles Scibe Zaïre, une
compagnie d’aviation qui fait la pluie et
le beau temps au point de précipiter la
faillite de la compagnie nationale AirZaïre. Au début des années 90, il se lance
dans les télécommunications avec la
création de Comcell, pour concurrencer
Télécel qui détient le monopole de la
téléphonie cellulaire zaïroise. Son père
n’est pas seulement millionnaire et président de l’ANEZA (Association nationale
des entreprises du Zaïre) pendant une
quinzaine d’années. Il a fait alliance avec
le maréchal Mobutu, qui règne sans partage sur le Zaïre. La sœur de Jean Pierre
Bemba s’est mariée avec un des fils du
maréchal, Joseph Nzanga Mobutu, actuel
ministre d’Etat en charge de l’Agriculture.
En 1997, après l’entrée dans Kinshasa de
Laurent Désiré Kabila, c’est le début de la
chasse aux sorcières. Les Etats-Unis voientils en lui un autre Savimbi, l’Angolais qui a
longtemps fait pièce aux forces d’Agostino
Neto, réputé communiste ? Lui, que
personne ne croyait capable de se muer
en opposant militaire, crée en 1998 le
Mouvement de libération du Congo
(MLC) et son bras armé, l'Armée de libération du Congo (ALC), avec le soutien des
troupes ougandaises. Décidément, imprévisible, il bénéficiera aussi en 2002 de
l’appui de la Libye. Il a les moyens de
créer une véritable enclave dans le pays
Il n’a probablement pas su
appliquer ses leçons de
management car, malgré
Traque
tous ses atouts, toutes ses
Mais le jeu des alliances a une nouvelle
affaires périclitent une à une. fois changé. Les Etats-Unis ont lâché le
devenu République démocratique du
Congo. Il peut se refaire une santé financière grâce aux revenus tirés de l’exploitation des diamants qu’il exporte via la
République centrafricaine voisine. Il
n’entend pas être absent de la lutte pour
le pouvoir. Son allié est Ange-Félix
Patassé, qu’il finit par soutenir militairement. C’est cet épisode qui lui vaut
aujourd’hui les poursuites de la Cour
pénale internationale. Lors de ces interventions, ses milices sous-payées se
livrent aux pires exactions : vols, viols,
pillages. Il est même question de cannibalisme bien que, sur ce plan, les témoignages s’avèrent contradictoires.
Malgré ce triste bilan, le personnage est
incontournable dans le processus de
réconciliation nationale. La communauté internationale n’en peut plus de
l’interminable crise des Grands Lacs. Il
faut sauver la RD Congo. Cela vaut bien
quelque voile pudique sur les atrocités.
Vice-président
Millionnaire en dollars
Peu à peu, il abandonne les affaires familiales pour s’occuper de ses propres
entreprises. Il reste dans l'aviation en se
spécialisant dans le cargo, tout comme
l'audiovisuel avec la création des chaînes
de télévision Canal Kin et Canal Congo
Télévision.
Il devient aussi l’un des nombreux
conseillers du maréchal. Mais un conseiller proche, écouté. Sa fortune, alors, n’est
pas connue avec exactitude. Il est certain
qu’il est multimillionnaire en dollars.
Mais il n’a probablement pas su appliquer ses leçons de management car, malgré tous ses atouts, toutes ses affaires
périclitent une à une. Le coup de grâce
dans les quartiers populaires réputés
frondeurs. Au 2e tour, il totalise 42% des
suffrages, introduit plusieurs recours
auprès de la Cour suprême, mais n'obtient pas gain de cause.
Les élections sénatoriales du 19 janvier
2007 lui offrent une forme de revanche. Il
est élu sénateur. Toutefois, la tension avec
le camp présidentiel ne s’attenue pas. Elle
dégénère le 22 mars 2007 en une bataille
qui fait 600 morts en pleine ville.
Jean-Pierre Bemba est contraint de fuir
la RDC le 11 avril 2007 pour se rendre
au Portugal, officiellement pour y soigner une vieille blessure à la jambe.
Malgré l’exil, il paraît incontournable
pour le retour de son pays à la paix. Le
13 juillet 2007, le commissaire européen
au Développement et à l'Aide humanitaire Louis Michel le rencontre dans le
cadre de la médiation qu’il entreprend. Il
est tout heureux de pouvoir déclarer que
« M. Bemba reconnaît la légitimité de ces
institutions [de la RD Congo, Ndlr] et de
ceux qui les représentent. Il s'est engagé à
conduire son action politique en dehors de
toute démarche armée. De plus, il entend
reconnaître à la majorité présidentielle "le
bénéfice du doute" et laisser le temps opératoire nécessaire à la mise en œuvre du
projet de la majorité. »
Il est nommé vice-président du gouvernement de transition dans le cadre du
processus de paix le 30 juin 2003. La
transition débouche sur l’élection présidentielle d'octobre 2006. Candidat, il
propose un contrat social : alternance
pour la reconquête du Congo qui s’articule autour de trois axes : la sécurité, la
justice et le développement. Ce n’est toutefois pas à ce programme qu’il doit son
bon score, mais davantage à sa contestation tonitruante des origines congolaises
de Joseph Kabila. S’il arrive deuxième au
premier tour de la présidentielle avec
plus de 20% des suffrages exprimés, il le
doit à sa région d'origine, l'Equateur,
mais aussi à Kinshasa, principalement
milliardaire reconverti en chef de l’opposition. Ils financent discrètement les
enquêtes du procureur de la Cour pénale
internationale, Moreno Ocampo, qu’ils ne
reconnaissent pourtant pas. La traque est
lancée. Une fois le dossier ficelé, la messe
est dite. Il ne reste plus qu’à l’arrêter.
Les Belges ne souhaitent pas que cela se
passe sur leur territoire en raison de la
présence de nombreux Congolais. Las, la
CPI n’attend pas son retour au Portugal,
sa terre d’exil. Le 24 mai dernier, l'ancien
Les Etats-Unis ont lâché le
milliardaire reconverti en
chef de l’opposition. Ils
financent discrètement les
enquêtes du procureur de la
Cour pénale internationale.
vice-président de la RD Congo est jeté en
prison pour « crimes contre l'humanité
et de crimes de guerre, commis entre 2002
et 2003 en territoire centrafricain par les
troupes du Mouvement de libération du
Congo, MLC ».
Ce géant, à l’allure imposante, né le 4
novembre 1962 à Bokada, dans la province
de l'Équateur, aura du mal à se tirer d’affaire malgré son bagout et son habileté.
« Igwe »
Igwe, le surnom dont l’ont affublé ses
partisans en référence à l’autorité traditionnelle du Nigeria, popularisé par les
films nigérians en vogue sur les petits
écrans congolais, malgré la mobilisation
de ses militants qui ont multiplié les
manifestations à Kinshasa et à Bruxelles,
n’a pas obtenu sa libération provisoire.
Igwe risque bien de ne plus exercer son
autorité naturelle que sur ses codétenus.
Les Afriques - N° 36 - 3 au 9 juillet 2008
L’agenda
Qui va nourrir le monde ?
3 juillet 2008, conférence internationale à Bruxelles, www.nourrirlemonde.org
La nouvelle Afrique du Sud des affaires
3 juillet 2008 à Paris - Palais du Luxembourg (Sénat).
Contact : Ubifrance
8e Forum des dirigeants d’entreprises africaines
8 au 11 juillet – Paris Sorbonne.
Groupe Afrique Challenge à Casablanca,
Tel : +212 22 36 04 18/20 [email protected]
Rencontre des banques maghrébines sur la crise
financière
11 juillet à Tunis
En présence de Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale de
Tunisie, de Othman Benjelloun, Président de l’UBM et de Férid Ben
Tanfous , Président de l’Association bancaire tunisienne.
Contact : Union des Banques Maghrébines.
Tél. : + 216 71 96 03 46. www.ubm.org
Forum Media &
Développement
11 au 13 septembre 2008 à
Ouagadougou (Burkina-Faso).
Inscription et informations :
http://media-dev.eu/
African Investor & NYSE Forum
15 septembre 2008 à New York.
Contact : www.africa-investor.com/awards/aiindexawards/home.htm
Geneva trade & development forum GTDF
17 au 20 septembre 2008 à Crans Montana.
Contact : Ideas Center. + 41 22 807 17 40
www,gtdforum.org ou www.swisscham-africa.ch
IPAD, Infrastructure Partnership for African
Development
7 au 9 octobre 2008, RDC.
26 au 28 novembre 2008, Nigeria.
11 décembre 2008, Angola.
Contact : Jean-Tite Oloumoussié, +27.21.700.3508,
[email protected]
Chad International Oil and Mining (CIOME)
8 au 10 octobre 2008 à Ndjaména (Palais du 15 janvier).
www.cubicglobe.com
8e Forum Eurafric Partners consacré à l'eau et
à l'énergie
21 au 24 octobre 2008 à Lyon (France).
www.adeafrance.org
Cycles des salons de Med It 2008
22 et 23 octobre 2008 : Med-IT @ Tunis, Tunisie.
2 et 3 décembre 2008 : Med-IT @ Dakar, Sénégal.
Organisateur : XCOM - Tel. +33 442 70 95 10 - Fax. +33 (0)4 42 70 91 89
Symposium mines Guinée (SMG 2008)
13 et 14 octobre, Conakry, Republic of Guinea.
Dan Coberman - [email protected]
F.O. Licht's World Ethanol Conference
3 au 6 novembre 2008, Le Meridien Montparnasse Hotel, Paris.
[email protected] or phone +44 (0)20 7017 7500
12th African Oil, Gas & Minerals, Trade and Finance
Conference and Exhibition
4 au 7 novembre 2008 à Malabo, Guinée équatoriale.
www.ogtfafrica.com
Salon International de l’Entreprise
5 au 14 décembre 2008, Yaoundé, Palais des Congrès.
www.promote2008.org
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