L3S6 – SEG – HPE2 – r.foudi – Chapitre 3 : dissertation - Page 2 sur 6 2011/12
le travail. Il paraît difficile de dissocier l’analyse des revenus par Marx, de celle de Ricardo.
Mais il est absurde d’assimiler les deux démonstrations.
C’est en donnant à la théorie ricardienne de la valeur travail sa véritable cohérence, que Marx
résout le problème ricardien de la répartition conflictuelle du produit net. L’exposé de
l’analyse de Marx requiert une distinction entre la création des revenus (Partie 1), et la
répartition des revenus (Partie 2). Son originalité peut être soulignée en étudiant les limites
de la définition des revenus, appliquées aux trois revenus : salaire, profit et intérêt (Partie 3).
1- La création des revenus dans la production ou Production des revenus
La richesse est une notion extensive, mais historiquement déterminée. L’économie capitaliste
est à cet égard, moins caractérisée par la production de biens, que par celles de marchandises.
Ainsi, tout bien doté d’une valeur d’échange, est le résultat d’une production au cours d’un
cycle de production appelé cycle du capital industriel. En tant que tel, le bien est une
marchandise. Et, en tant que telle, la production est une production de revenus.
a. La production marchande capitaliste est une production de marchandises et de
revenus
Un bien économique est produit comme marchandise s’il résulte du cycle du capital
industriel, soit : A M M’ A’
Le cycle peut se lire comme transformation d’un bien (M) en un bien (M’) doté d’une valeur
en travail supérieure (M’>M). L’origine est l’achat de (M) ou transformation de l’argent (A)
en marchandise (M). Le but est la croissance de la valeur en travail (M’>M) et sa réalisation
monétaire sur le marché par la vente, c'est-à-dire la transformation de M’ en argent, soit
A’>A. Le cycle est donc celui du capital industriel, caractérisé par l’excédent de valeur
monétaire A’-A > 0, consécutif à un excédent de valeur en temps de travail (M’>M).
Les deux principaux revenus produits au cours du cycle sont : le profit ou excédent monétaire
(A’-A), et les salaires de la main d’œuvre utilisée dans la production. En supposant vrai ce
cycle à l’échelle du capital social, ces revenus constituent la masse des profits et la masse des
salaires.
b. La richesse nouvelle créée est définie par le produit net en travail
L’hypothèse principale est d’une part, la définition de la force de travail comme
une marchandise, et d’autre part la simple transmission de sa valeur au produit M’
par le capital dit constant.
Le produit net est ici défini par l’excédent en temps de travail additionné à la masse des
salaires.
Sa définition s’explique par la dissociation de M en deux catégories de marchandises
concourrant à la production, dénommées capital constant (c) et capital variable (v). Le capital
initial A est transformé en un ensemble de marchandises physiques (machines, locaux,
matières premières, outils) –capital constant – et en forces de travail (dépenses en salaire).
La force de travail doit donc être analysée comme une marchandise, possédant une valeur
(égale à « v » ou travail nécessaire à la reproduction de la force de travail). Cette hypothèse
est absente des « Principes » de Ricardo.
L’autre hypothèse essentielle est que le « capital constant » ne fait que transférer sa valeur au
produit, sous la forme de l’amortissement (bâtiments et machines).
Le produit brut M’ = c + v + (A’ – A) et donc le produit net P
N
= M’ – c = v + (A’ – A).
La richesse nouvelle est créée par la seule force de travail. Puisque la masse des salaires
nécessaire à la production est l’unique cause de l’excédent :