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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE
ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DE STATISTIQUE ET D’ECONOMIE
APPLIQUEE (ENSEA)
Division des Ingénieurs Statisticiens Economistes (ISE)
Rapport du Groupe de Travail
Thème
LA RARETE DE LA PETITE MONNAIE EN CÔTE D’IVOIRE
Présenté par :
Sous la supervision :
TEDONGAP NGUEFACK ROMEO RAYMOND GRANGER WILFRID
FEUNOU KAMKUI BRUNO Docteur en Economie
Elèves Ingénieurs Statisticiens Economistes Enseignant Chercheur à l’ENSEA
Mai 2003
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK 1
SOMMAIRE
SOMMAIRE........................................................................................................................................................... 1
Avant Propos........................................................................................................................................................... 2
Introduction............................................................................................................................................................. 3
CHAPITRE 1 Le problème de la rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire. ........................................... 4
I-1 Rôle de la petite monnaie dans une économie ..................................................................................... 4
I-2 Revue de quelques travaux sur la rareté de la petite monnaie et faits stylisés .................................... 4
I-3 Les faits marquants de la rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire................................................ 5
I-4 Intérêts d’une étude du phénomène de pénurie de la petite monnaie................................................... 8
CHAPITRE 2 Evidence statistique et causes de la rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire. ................ 9
II-1 Vue globale du phénomène dans la zone monétaire (UMOA)............................................................. 9
II-2 Vue du phénomène en Côte d’Ivoire ................................................................................................. 10
II-3 Construction d’un indicateur de mesure de l’ampleur du phénomène. .............................................. 13
II-4 Comparaison de l’évolution du phénomène dans tous les pays membres de l’UMOA ..................... 16
II-5 Etude économétrique expliquant les différences et les points communs des pays de l’UMOA en
matière de demande de petite monnaie par les agents économiques................................................................ 17
CHAPITRE 3 Conséquences de la rareté de la petite monnaie................................................................... 21
III-1 Impact des coûts de transaction sur l’optimum du consommateur..................................................... 21
III-2 Le modèle .......................................................................................................................................... 22
III-3 Résolution du programme des ménages............................................................................................. 24
III-4 Implications des comportements des agents sur les fonctions de demande ....................................... 26
III-5. Simulation ..................................................................................................................................... 29
Conclusion Générale............................................................................................................................................. 36
Références Bibliographiques ................................................................................................................................ 38
ANNEXES STATISTIQUES ............................................................................................................................... 39
Liste des Tableaux
Tableau i. Absorption de pièces par année dans l’UMOA........................................................................................... 9
Tableau ii. Absorption de billets par année dans l’UMOA........................................................................................... 9
Tableau iii. : Corrélations entre les parts des coupures de monnaie dans la circulation fiduciaire............................... 12
Tableau iv. Modèle à effet commun expliquant l’indicateur de rareté de la petite monnaie........................................ 18
Tableau v. Modèle à effet fixe expliquant les différences entre les causes de la rareté entre les Pays membres de
L’UMOA 19
Tableau vi. Modèle à effet aléatoire relatant quelques causes de la rareté de la petite monnaie.................................. 20
Tableau vii. L’élasticité de la petite monnaie par rapport au niveau d’activité est de 1,75 fois supérieure à celle de la
grande monnaie et 4,0=
α
.......................................................................................................................................... 40
Tableau viii. L’élasticité de la petite monnaie par rapport au niveau d’activité est de 1,75 fois supérieure à celle de
la grande monnaie et 45,0
=
α
.................................................................................................................................... 44
Tableau ix. L’élasticité de la petite monnaie par rapport au niveau d’activité est de 1,33 fois supérieure à celle de la
grande monnaie et 38,0=
α
........................................................................................................................................ 48
Tableau x. L’élasticité de la petite monnaie par rapport au niveau d’activité est de 1,33 fois supérieure à celle de la
grande monnaie et 4,0=
α
.......................................................................................................................................... 52
Liste des Figures
FigureI. Evolution des principaux agrégats monétaires et réels de la Côte d’Ivoire de puis 1991............................... 10
FigureII. : Pourcentages des pièces de monnaie dans la circulation fiduciaire.............................................................. 11
FigureIII. : Pourcentages des pièces de 100 F CFA et des billets de 500 et 1000 F CFA dans la circulation fiduciaire 11
FigureIV. : Evolution de la part de petite monnaie dans la circulation fiduciaire en fonction du nombre de transactions
nécessitant l’utilisation de petite monnaie ..................................................................................................................... 12
FigureV. : Evolution des transactions nécessitant l’usage de petites coupures au cours du temps................................ 12
FigureVI. Evolution de la quantité de petite monnaie disponible pour un achat de 10000FCFA de bien de
Consommation finale en Côte d’Ivoire.......................................................................................................................... 13
FigureVII. Evolution de l’incidence de pauvreté à Abidjan ....................................................................................... 15
FigureVIII. Schéma indiquant les zones de rareté de la petite monnaie....................................................................... 15
FigureIX. Comparaison du phénomène dans tous les pays membres de L’UMOA........................................................ 16
FigureX. Influences des coûts de transactions sur l’optimum du Consommateur......................................................... 21
FigureXI. Perte de l’activité économique due au phénomène de rareté de la petite monnaie......................................... 34
FigureXII. Perte du bien être due au rationnement de la petite monnaie.................................................................... 35
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK 2
Avant Propos
Ce mémoire est le résultat d’un travail de recherche effectué sous la supervision de
Monsieur Wilfrid Granger sur le thème: la rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire. C’est
un travail qui répond à deux besoins. Le premier est qu’il est un moyen d’évaluation des
connaissances des élèves de la troisième année division des ingénieurs statisticiens
économistes de l’école nationale supérieure de statistique et d’économie appliquée d’Abidjan
en Côte d’ivoire (ENSEA). Le second besoin est la nécessité d’expliquer et de donner les
conséquences d’un phénomène qui marque toute nouvelle personne arrivant en Côte d’Ivoire
Nous n’avons pas la prétention d’avoir cerné les contours du sujet, bien au contraire nous
pensons que plusieurs analyses peuvent encore être faites. Nous voulons que ce rapport soit
juste un plus par rapport aux travaux qui ont déjà été effectués par d’imminents chercheurs. Il
comporte probablement des lacunes tant au niveau de l’approche qu’au niveau technique. Les
données utilisées sont issues des annexes statistiques des rapports annuels de la BCEAO
(1991 à 2001).
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK 3
Introduction
Une économie où les petites activités sont prépondérantes nécessite également que les
petites coupures de monnaie soient facilement disponibles et en quantité suffisante pour
couvrir librement les transactions désirées par les agents. Les imperfections des politiques
économiques et les comportements de certains agents peuvent cependant nuire à la libre
circulation de la monnaie, entraînant des conséquences généralement néfastes sur l’activité
économique et le bien-être collectif : c’est ce que l’on observe de nos jours dans l’économie
ivoirienne.
Depuis près de cinq années, la petite monnaie de franc CFA est devenue une denrée
rare en Côte d’Ivoire, au point qu'elle est source de nombreux désagréments dans les échanges
commerciaux entre les populations, constate-on de plus en plus dans les principaux centres
urbains et ruraux du pays. Comme exemple, une grave pénurie est observée sur toutes les
lignes de dessertes de la Société des transports abidjanais (SOTRA), entreprise étatique de
transport urbain, occasionnant quelquefois des échauffourées entre employés et passagers.
Le problème des pièces de monnaie se pose en Côte d’Ivoire depuis 1996, soit deux
années après la dévaluation du F CFA par rapport au franc français, intervenue en janvier
1994. Dans les milieux financiers, on a soutenu que cette dévaluation du CFA était la
première cause de la rareté de la monnaie. Mais un autre son de cloche a été entendu en 1998,
émanant de la Fédération nationale des distributeurs (FENADIS). Celle-ci justifiait la rareté
de la petite monnaie par une rétention chez les petits commerçants et un trafic organisé par
ceux-ci. A cette époque, la FENADIS avait repéré environ 30 points de trafic de la monnaie à
Abidjan où les billets de banque étaient échangés contre la petite monnaie moyennant un
prélèvement de 10%.
Selon un correspondant de la PANA1, la pénurie de monnaie continue d'engendrer de
nombreux conflits entre clients et vendeurs de toutes sortes au point que le touriste, qui
débarque à l'aéroport d'Abidjan, pourrait se voir refuser les services d'un taximan pour
problème de monnaie.
Toutes ces observations suscitent un certain nombre d’interrogations : La quantité de
petite monnaie offerte par la banque centrale est-elle suffisante pour satisfaire les transactions
désirées par les agents économiques ? La dévaluation du franc CFA de 1994 aurait-elle été à
l’origine de la rareté de la petite monnaie, auquel cas le phénomène pourrait-il également être
présent dans tous les autres pays de la zone franc ? Quelles mesures de la perte subie par
l’économie ivoirienne peut-on mettre en évidence pour illustrer l’importance des
conséquences dues à ce phénomène ?
Le but de ce travail est d’essayer de fournir une réponse à toutes ces questions. La
rareté de la petite monnaie n’est pas un phénomène nouveau et des études théoriques ont déjà
été menées auparavant. Dans un premier chapitre, nous présenterons la littérature existante et
quelques faits stylisés relatifs à l’économie ivoirienne. Dans le second chapitre nous mènerons
une étude descriptive du phénomène étudié afin de mettre en exergue les principales causes.
Enfin dans le troisième chapitre, nous essaierons de quantifier les conséquences subies par
l’économie ivoirienne et ses agents, à travers un modèle simplifié d’équilibre général
calculable. Les annexes présentent les résultats des simulations obtenues en appliquant le
modèle aux données économiques et monétaires de la Côte d’Ivoire.
1 Panapress (Agence panafricaine de presse) : http://www.panapress.com
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK 4
CHAPITRE 1 Le problème de la rareté de la petite monnaie
en Côte d’Ivoire.
I-1 Rôle de la petite monnaie dans une économie
Cette partie vient situer le rôle important que joue la monnaie dans une économie de
marché, et en particulier le rôle que joue la petite monnaie dans une économie africaine,
comme l’économie ivoirienne qui est caractérisée par une prédominance de l’économie
informelle.
Tout d’abord, il importe de définir la monnaie comme un intermédiaire aux échanges
contrôlé par la banque centrale et qui remplit dans la vie quotidienne une triple fonction : celle
de calcul économique, de paiement et de réserve de valeur.
La monnaie a connu plusieurs évolutions et n’est plus le seul instrument crée par la
banque centrale, mais elle est créée par d’autres institutions appelées banques commerciales.
Avec le développement du système financier, on assiste à d’autres formes d’actifs financier
beaucoup moins liquide que la monnaie.
Nous nous limiterons au système financier peu développé des pays de la zone franc, et
en particulier de la Côte d’Ivoire, et nous inclurons comme monnaie les éléments qui
composent l’agrégat monétaire M1 qui sont :
La monnaie divisionnaire (pièces)
La monnaie fiduciaire (pièces et billets)
La monnaie scripturale
Toutes ces formes de monnaies ont été conçues dans cet ordre au fur et à mesure du
développement du système financier.
La petite monnaie est principalement la monnaie divisionnaire (on peut y inclure une
petite partie –billet de 500FCFA- de la monnaie fiduciaire), et c’est par conséquent
l’instrument le plus ancien. Son émission est la plus coûteuse, et il importe aux autorités
monétaires de faire en sorte que sa valeur faciale soit supérieure à sa valeur intrinsèque.
L’évolution de la part de la petite monnaie dans la masse monétaire des pays de la zone est
restée constante, sinon est décroissante depuis la naissance de cette zone monétaire.
Pourtant dans une économie ivoirienne fortement influencée par l’économie
souterraine ou informelle et vue la faiblesse du pouvoir d’achat de la plus part des ivoiriens, il
y a une multiplicité de petites activités entraînant des petits échanges, et par conséquent la
forme de monnaie la plus liquide est la monnaie divisionnaire. Le premier fait marquant pour
toute nouvelle personne débarquant dans ce pays c’est ce problème de la rareté de la petite
monnaie
I-2 Revue de quelques travaux sur la rareté de la petite monnaie
et faits stylisés
La rareté de la petite monnaie n’est pas un phénomène typique à la Côte d’Ivoire. Elle
a été constatée dans plusieurs économies, des plus anciennes (Etats-Unis, France …) aux plus
jeunes (pays de la zone franc). C’est ainsi qu’entre 1917 et 1922, ce phénomène fût constaté à
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